𝟎𝟓:𝟏𝟎𝟗- The World Alive, 𝑊ℎ𝑦 𝐴𝑚 𝐼 𝐿𝑖𝑘𝑒 𝑇ℎ𝑖𝑠?
[12/06/2023]
Bonjour bonjour !
BORDEL BAD OMENS VIENT D'ANNONCER UNE NOUVELLE TOURNÉE EUROPÉENNE EN FÉVRIER PROCHAIN JE- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !
Je vais sauter sur les places omg
Paris c'est sûr, 100% j'y vais, et je me tâte à faire Bruxelles aussi... mais c'est la veille, et deux concerts de suite mais pas dans la même ville, c'est chaud (genre en février cette année, pour eux aussi, Strasbourg et Paris, c'était chaud XD)
BREF je vais voir, mais Paris je DOIS y aller. Et je veux le pack VIP aussi xD
Reste plus qu'à espérer qu'en février prochain, suivant le taf que j'aurai, je pourrai avoir un jour de congé à ce moment-là mdr
Re bref.
Alors, la version rock de "Arson" qui est sortie hier ? Moi c'est le décès, hein. Quelque chose me dit qu'il y en a un qui est tombé sur mon histoire l'année dernière, et qui depuis file un mauvais coton. Ou alors que Hayden prend possession de son corps petit à petit, qui sait.
J'espère qu'on pourra un jour avoir cette version en live, le pied omg...
J'arrête cette intro ici, elle est déjà bien trop longue. Jvais pas non plus parler des nouveaux titres de SHINee et 30STM sinon on a pas fini mdr
Il est bientôt 17h, donc bon anniversaire un peu en avance à nos sept moches 💜
10 ans. Bordel ce que le temps passe vite. Je me revois encore devant mon premier Festa 😭
J'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Une mélodie familière se mit à retentir près de mon visage, et j'émergeai. Je saisis mon téléphone, et en regardant l'heure, j'aurais bien envoyé chier mon futur interlocuteur si ça n'avait pas été Jimin.
Je posai l'écran contre mon visage tout en décrochant, et je refermai les yeux en lâchant un grognement en guise de salutation.
« Coucou, souffla-t-il. Je te réveille ?
– À ton avis ? Tu appelles de plus en plus tôt.
– Je sais, je suis désolé... Mais on finit de plus en plus tard ici aussi à cause du... Enfin, à cause du boulot.
– Je sais.
– Tu veux que je te laisse dormir ?
– Non, soupirai-je en me tournant pour m'allonger sur le dos. Je me rendormirai après.
– Tu es sûr ? me demanda-t-il d'une voix bien moins angélique que précédemment.
– Jimin...
– J'ai pensé à toi toute la journée...
– Justement, raconte-moi ta journée.
– Je ne peux pas trop t'en dire...
– Tu sais que ça ne sortira pas d'ici.
– Je sais... Bon. On travaille sur notre prochain single en anglais. Enfin, il y en aura deux en vrai.
– Ah oui ?
– Oui. Même que je suis persuadé que tu vas aimer.
– Si tu le dis.
– Ce n'est pas la piste rock que je t'avais promise, mais on s'en rapproche.
– Vraiment ? bâillai-je.
– Oui ! Tu aimes Queen ?
– Oui. Quel est le rapport ?
– Tu aimeras l'instrumental. »
Je rouvris les yeux sur mon plafond noir, mon cerveau tentant de comprendre ce qu'il essayait de me faire deviner.
« Vous allez reprendre une chanson de Queen ?
– Non.
– Vous allez reprendre un instrumental ?
– Pas vraiment.
– Vous... »
Je continuai de réfléchir quelques secondes, puis je fis une nouvelle supposition.
« Vous allez les sampler ?
– Pas vraiment, mais disons qu'il y a un motif qui ressemble à un moment. »
Mes yeux s'écarquillèrent et mon cœur accéléra. C'était un mélange bien étrange, Queen et BTS. Mais Queen et Jimin... J'étais curieux. Très curieux.
« Tu es en état de choc ? pouffa-t-il.
– On peut dire ça... Quelle chanson ?
– Ça sera la surprise, murmura-t-il d'un ton charmeur.
– Dis-moi...
– Alors convaincs-moi, Hayden. »
J'avalai ma salive difficilement. Il venait de me donner chaud, ce petit con.
« Jimin, il est à peine huit heures du matin, ici...
– Je sais, fit-il d'une voix traînante, mais tu m'as manqué...
– Toi aussi. Enfin, pas ces six dernières heures.
– Même pas dans ton sommeil ?
– Je ne crois pas avoir rêvé, cette nuit.
– C'est dommage...
– Tu penses ?
– Oui.
– Pourquoi ?
– Parce que tu aurais déjà été en condition... »
Je soufflai par le nez et frottai mon visage de ma main droite.
« Tu ne veux pas dormir, plutôt ?
– Tu ne veux pas m'entendre, ce soir ? »
Oh bordel.
Depuis cet après-midi où nous nous étions touchés simultanément en nous envoyant des audios, autant pour nous stimuler que pour avoir l'impression que l'autre était ici avec nous, beaucoup de choses avaient changé. Notre relation avait basculé.
Pour ma part, le manque de Jimin s'était accru de façon exponentielle. Je le voulais là, avec moi, physiquement avec moi. Je ne voulais pas seulement sa voix sur quelques enregistrements.
Deux semaines après ce fameux après-midi, j'avais fêté le Nouvel An avec mes amis. Dean et Steven m'avaient malheureusement perdu de vue quelques minutes, et j'avais bu, bu, et encore bu. Je m'étais retrouvé à appeler Jimin en plein milieu de la nuit pour lui souhaiter la bonne année et lui dire qu'il me manquait, et que je voulais qu'il me rejoigne. Il avait dû quitter le salon et sa famille pour s'isoler dans une pièce et me répondre, et il avait bien fait. J'étais pété, et lui parler de vive voix dans ces conditions, ça avait vite dégénéré.
Le lendemain matin, j'avais été dans un sale état, et les trous noirs dans ma mémoire m'avaient fait redouter le pire. Jimin m'ignorant, puis n'osant pas me dire franchement de quoi nous avions parlé, m'avait fait peur.
Et puis il avait craché le morceau. J'avais eu envie de le taper pour m'avoir fait mariner autant de jours, même si ça m'avait foutu drôlement mal à l'aise. En revanche, je m'en étais voulu de ne pas m'en rappeler, et je l'avais jalousé dans un sens. Moi aussi je voulais me rappeler de sa voix en direct, de ce que nous avions pu nous dire... Et une chose en entraînant une autre, je l'avais rappelé un matin, après un nouveau drôle de rêve. Et ça avait été tellement explosif que nous n'avions plus pu nous en passer.
C'était désormais devenu une sorte de rituel, une nouvelle addiction remplaçant celle pour l'alcool, qui avait voulu ressurgir après cette soirée trop arrosée. Soit il m'appelait à son réveil, et donc en plein après-midi pour moi, comme avant, soit il m'appelait dans la nuit, et me réveillait. Comme avant, au fond ; sauf que désormais, nos conversations n'étaient plus aussi normales qu'avant. Et malheureusement pour moi, il dérangeait bien souvent mon précieux sommeil, depuis quelques jours. Mais comment pouvais-je refuser de parler avec lui ? D'entendre sa voix ? De l'entendre prononcer mon nom, me dire qu'il m'aimait et que je lui manquais ?
« Hayden, souffla-t-il.
– Attends, je crois que j'ai plus de mouchoirs... dis-je en me redressant pour allumer ma lampe de chevet.
– Et alors ? Tu n'as qu'à faire sans.
– Sans ? Comment tu veux que je fasse sans ?
– Tu lèches ta main ?
– Quoi !? couinai-je. Sûrement pas, c'est dégueulasse !
– Tu vas me dire que tu n'as jamais bouffé de cyprine ?
– C'est pas la question. Bordel, Jimin, t'es immonde quand tu t'y mets. »
Il gloussa et je me levai après avoir refermé le tiroir de ma table de chevet.
« Quitte pas, je vais chercher une boîte ou un paquet à la salle de bain.
– Je ne quitte pas, murmura-t-il gravement. Je t'attends. Avec grande impatience.
– Tu me fatigues. »
Il rit de nouveau et je posai mon téléphone sur ma table de nuit. Je m'étirai en gémissant et traversai ma chambre jusqu'à ma porte.
Foutu Jimin. Il n'y avait que lui pour me faire lever à une heure pareille, juste pour une histoire de branlette. J'étais un idiot de céder dès qu'il le voulait. Mais bon, dire qu'un gémissement de sa part ne me donnait pas envie serait mentir.
Je remontai donc le couloir étrangement allumé, pris ce dont j'avais besoin dans la salle de bain, puis je m'empressai de prendre le chemin du retour tout en éteignant les spots que ma mère ou mon frère avaient oubliés en partant.
Je m'enfermai de nouveau dans ma chambre et m'empressai de retrouver mon lit. Je m'y allongeai en saisissant mon téléphone, et je rouvris la bouche.
« Jimin ?
– Tu as été long... murmura-t-il, le souffle lourd.
– Pas du tout, j'ai même pas mis une minute.
– Tu as quand même été trop long pour moi...
– Me dis pas que t'as déjà commencé...
– Qui sait...
– Jimin, sérieusement...
– Je n'y peux rien si ta voix m'excite, et davantage au réveil... Elle est encore plus rauque qu'habituellement.
– Tu es vraiment épuisant...
– Ose dire que ça ne te plaît pas.
– Ça me plaît... mais mes heures de sommeil me plaisent aussi beaucoup, Jimin...
– D'accord. J'arrêterai de t'appeler le soir alors...
– J'ai pas dit ça, Kitty. Mais ça pique pour moi après, tu sais.
– Je sais... Mais tu me manques... J'ai besoin de toi, j'ai envie de toi...
– Moi aussi, Jimin...
– Tu viens quand ?
– Je ne sais pas... Et toi ?
– Je ne sais pas non plus... Pour le moment, on est coincés ici... Tant que la tournée n'est pas reprogrammée, ou que notre single ne sort pas et donc qu'on n'a pas de promo chez vous, je dois rester là... L'agence en a marre de mes allers-retours incessants...
– Je vais voir ce que je peux faire, mais je ne peux rien te promettre. L'ambassade ne va pas me délivrer des visas tous les mois, déjà que j'ai eu un cul monumental qu'on m'en octroie les dernières fois...
– C'est chiant...
– Carrément...
– J'ai bien une idée, mais...
– Te connaissant, c'est une mauvaise idée, ris-je.
– Pas du tout !
– Si ! »
Il expira par le nez fortement en lâchant un son plutôt dédaigneux, et alors que je m'apprêtais à lui répondre, j'entendis cogner bruyamment à ma porte.
« Lève-toi », me fit soudain la voix de mon frère.
Je buguai et n'entendis pas ce que Jimin avait fini par me répondre. Quoi ?
« Je sais que tu es réveillé, alors lève-toi.
– Pourquoi ça ?
– Lève-toi. C'est tout. Bouge-toi. »
Mon oreille perçut de nouveau la voix de Jimin alors je secouai la tête et avalai ma salive.
« Désolé, mon frère est venu taper à ma porte.
– Ah bon ? Qu'est-ce qu'il te veut ?
– J'en sais rien, il veut que je me lève...
– Mais pourquoi ?
– J'en sais rien... Il devrait être en cours normalement, à moins qu'il commence plus tard... On est quel jour ?
– Le deux. Mardi deux février.
– Oh bordel, déjà ?
– Déjà quoi ?
– On est déjà en février ?
– Oui... Ça fait un mois et demi qu'on ne s'est pas vus...
– Déjà...
– Tu me manques, murmura-t-il. Hayden... »
Un frisson remonta mon abdomen.
« Toi aussi...
– Dis mon nom... souffla-t-il.
– Pour quoi faire ?
– S'il te plaît...
– Jimin... »
Je l'entendis expirer fortement, puis plus lourdement. Je savais ce qu'il faisait. J'avais appris à reconnaître le moindre de ses souffles, la moindre respiration, la moindre inspiration.
« Hayden... »
Je pinçai mes lèvres, fermai les yeux, et laissai ma main libre glisser le long de mon corps. Il me manquait, bordel.
Une agréable vague remonta tout mon corps au moment où mes doigts commencèrent à m'effleurer, et je tentai de visualiser Jimin dans mon esprit, du mieux que je le pouvais.
Seulement quelques secondes plus tard, j'entendis de nouveau cogner contre la porte de ma chambre et je sursautai.
« Descends putain ! »
Je me redressai et allumai ma lampe de chevet, avant de ramener mon téléphone à mon oreille où Jimin semblait paniquer.
« C'est bon, tentai-je de le calmer. Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais pour que mon frère vienne me chercher...
– Vas-y...
– Oui.
– J'espère qu'il n'y a rien de grave...
– Je te tiens au courant. Si ça se trouve, ce con a juste besoin que je ferme la porte derrière lui parce qu'il a perdu ses clés.
– Mais la porte d'entrée ne s'ouvre pas sans clé, non ?
– Très bonne remarque. »
Il y eut quelques secondes de flottement, puis il reprit la parole.
« File. On se reparle plus tard.
– Ouais. Désolé de t'avoir coupé dans ton élan.
– Ne t'en fais pas. Je peux toujours écouter tes anciens audios, si jamais. Et autrement, je peux m'enregistrer et t'envoyer ça après pour que tu t'amuses à ton tour.
– Tu es épuisant, souris-je en me levant.
– C'est ma plus grande qualité, rit-il.
– C'est ça.
– À plus tard.
– Oui. Dors bien, repose-toi au maximum.
– Promis. Bonne journée.
– Merci. Salut, Jimin.
– Je t'aime.
– Je... Moi aussi. »
Je finis par raccrocher et traversai ma chambre. Je tirai la porte, puis me raclai la gorge avant de rejoindre les escaliers et de descendre.
Le salon était allumé de toute part, et en avançant dans la pièce, j'entendis renifler sur la gauche. Je tournai donc la tête et me rendis compte que mes deux parents étaient là, ainsi que mon frère. Mon père avait un visage grave, et ma mère à côté de lui pleurait. Une boule se forma immédiatement dans mon ventre et j'avançai lentement.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? » demandai-je, hésitant.
Mon père releva la tête sur moi et ses yeux noirs plongèrent dans les miens. Il était peiné et ça me frappa en plein cœur. Je ne l'avais jamais vu comme ça.
« Ton grand-père vient d'être admis à l'hôpital. Il n'en a plus que pour quelques jours, d'après les médecins. »
Je m'arrêtai alors et baissai les yeux petit à petit en déglutissant. Il ne m'en restait plus qu'un, mon grand-père paternel, qui était aussi celui de Sooyeon.
Et dire qu'il y a cinq minutes, j'étais sur le point de... Bordel, je me dégoûtais.
« Vous allez faire quoi ? demandai-je.
– On va rentrer. On n'a pas le choix, répondit mon père.
– Vous voulez qu'on vienne avec vous ? demanda mon frère. J'ai cours et Ally aussi, mais...
– Il voudrait que vous soyez là, même si l'éducation est primordiale pour lui, renifla notre mère. Même si vous le connaissiez peu...
– Il faut qu'on regarde le prix des billets d'avion et qu'on voie si on peut rentrer en Corée. Il faut prendre en compte la quarantaine aussi...
– On est exempté de quarantaine en cas de... En cas de décès dans la famille, repris-je la parole. Et on n'a que quelques documents à fournir pour avoir le visa.
– On n'a encore rien à fournir, lâcha mon frère.
– Je pense que c'est faisable. En tout cas, quarantaine ou pas quarantaine, on va pouvoir quitter l'aéroport pour soit aller chez oncle Jaebyul, soit descendre directement à Gwangju.
– Tu penses ?
– Oui, assurai-je à mon père. J'ai pu faire ma quarantaine tranquillement les deux fois où j'y suis allé, il n'y a pas de raison que cette fois, ça soit différent.
– Par contre, dit mon frère en regardant son téléphone, si on veut partir aujourd'hui et avec un vol direct, on n'aura pas en dessous de mille-quatre-cents dollars par personne, et ça nous fera arriver après demain, le quatre, vers cinq heures du matin.
– Quelle compagnie ? demandai-je.
– Asiana ou Korean Air. Vingt-deux heures quarante ou vingt-trois heures, et à l'arrivée, il n'y aura que dix minutes d'écart.
– On fait ça ? demanda ma mère en levant ses yeux sur mon père. On ne peut pas se permettre de partir demain... Ça sera sans doute trop tard...
– Oui... Mais ça fait sept-mille dollars pour nous cinq...
– Je paierai mon billet. Je peux payer celui d'Ally aussi, si besoin. J'ai de l'argent de côté.
– J'ai ce qu'il faut aussi, assura mon frère.
– C'est gentil les garçons, mais ce n'est pas à vous de payer ça...
– T'en fais pas, maman, dit Troy. On va se débrouiller. C'est vous deux le plus important. J'ai ce qu'il faut sur mon compte, et Hayden est plus riche que vous ne le pensez. On s'occupe de tout. Prévenez votre travail, et l'école d'Ally, je fais pareil pour moi.
– Vous êtes sûrs ? demanda notre père.
– Oui, assurai-je, vous en faites pas. On s'occupe de tout. »
Troy hocha la tête, puis tourna les talons. Il me regarda tandis qu'il s'approchait de moi, et me fit signe de le suivre. Même si ça m'irritait, je fis demi-tour aussi, laissant ainsi mes parents seuls dans la salle à manger.
Mon frère et moi montâmes à l'étage, et comme il se dirigea vers sa chambre, je l'y suivis, mais en restant un peu en arrière. Je n'avais pas mis les pieds dans cette pièce depuis plus de dix ans, alors ça me faisait bizarre de me dire que je devais y pénétrer aujourd'hui.
« Fait chier, marmonna-t-il en se laissant tomber sur son fauteuil de bureau. Mes économies n'étaient pas prévues pour ça.
– Alors c'était bien la peine de faire le beau parleur, dis-je en croisant mes bras sur ma poitrine.
– Tu voulais que je fasse quoi ? Même si je ne connaissais quasiment pas grand-père, je me dois d'y aller. Pour papa et pour maman. Et vu le prix des billets, on ne peut pas se permettre de les laisser tout payer, ils n'auront jamais assez. Je ne sais même pas s'ils vont réussir à sortir trois mille dollars rien que pour eux.
– Je paierai si besoin.
– Ouais bah justement, sors ta carte, dit-il en allumant son ordinateur. Je n'ai pas dix mille dollars à sortir d'un coup, moi.
– Parce que tu crois que moi si ? ricanai-je.
– Je croyais que tu gagnais bien avec ton métier de guignol ?
– Je gagne de quoi vivre, mais ça ne veut pas dire pour autant que j'ai dix mille dollars qui sommeillent sur mon compte en banque ! m'offusquai-je.
– Super. Et ta copine, elle ne peut pas nous aider ? Dix mille dollars, ça doit être futile comme somme, non ?
– Je vais faire comme si je n'avais jamais entendu ça.
– Ne va pas me dire que vous ne vous parlez plus, je t'entends roucouler toutes les nuits au téléphone.
– N'importe quoi.
– Je t'assure.
– Même si c'était le cas, ma chambre est la mieux insonorisée de la maison, c'est impossible que tu puisses entendre quoi que ce soit.
– Dans tous les cas, je sais pourquoi tu es allé en Corée autant de fois en si peu de temps. Papa et maman pensent que tu t'es trouvé une meuf. S'ils savaient.
– C'est dingue, tu as vraiment l'air d'être vert de jalousie.
– Jaloux ? Sûrement pas. Tu as pu la sauter, du coup ?
– Je me barre, dis-je en faisant demi-tour.
– Tu restes là et tu sors ta carte.
– Parce que tu crois que je me balade avec ?
– Alors bouge-toi. Si on fait ça vite, j'ai peut-être moyen de quand même aller en cours aujourd'hui.
– T'es vraiment infernal.
– Tu ne sais pas ce que c'est d'étudier pour avoir un travail, tu ne peux pas critiquer. »
Je quittai sa chambre sans rétorquer. Ça aurait été étonnant que cette journée soit synonyme de paix.
Je descendis chercher mon portefeuille et remontai aussitôt après, laissant ainsi mes parents discuter seuls au rez-de-chaussée. Seulement une fois dans le couloir, je tombai sur la petite bouille endormie de ma sœur, les cheveux en bataille et son pyjama rose de travers.
« Oppa ? me fit-elle de sa petite voix. Maman m'a pas réveillée, mais j'ai école aujourd'hui, on est pas samedi... »
Je pinçai mes lèvres tandis qu'elle frotta ses yeux. Est-ce que je devais lui dire ? Devais-je inventer un mensonge ?
« Oui, c'est moi qui t'emmène aujourd'hui !
– C'est vrai !?
– Oui ! répondis-je avec un grand sourire. Va vite te laver et t'habiller.
– D'accord ! »
Elle fit rapidement demi-tour et je soufflai.
Je m'empressai de rejoindre mon frère, chose effroyablement étrange, et je posai ma carte sur son bureau.
« Ally est levée, je vais l'emmener à l'école.
– Ça marche. Je prends quelle compagnie ?
– T'as quoi déjà ?
– Asiana et Korean Air. Asiana est moins chère et arrive seulement dix minutes plus tard. Mais il n'y a pas non plus une énorme différence dans les prix...
– Regarde si tu peux avoir cinq places à côté, ou pas trop loin. Au moins deux côte à côte pour Ally, sinon prends le moins cher. Deux-cent dollars d'économisés, on va pas cracher dessus.
– Clairement pas.
– Ah, et vois avec les parents combien de temps on resterait. Ça coûte moins cher de prendre aller-retour qu'aller simple.
– Ok. »
Je quittai sa chambre, filai dans la salle de bain pour me laver le visage et me brosser les dents quand ma sœur me rejoignit. Je ne fis aucun commentaire sur sa tenue, qu'elle devait être probablement fière d'avoir choisi elle-même, et j'allai m'habiller.
Je descendis ensuite au rez-de-chaussée, prévins mes parents que j'allais l'emmener à l'école et que Troy s'occupait des billets, et ils acquiescèrent en disant qu'ils iraient eux aussi travailler aujourd'hui, même s'ils seraient plus qu'en retard.
Je préparai ensuite le petit déjeuner de ma sœur, et quand elle descendit, je la pressai un peu pour la faire manger. Elle remarqua que quelque chose n'allait pas chez mes parents, mais je parvins à détourner son attention jusqu'à ce que nous soyons assis dans ma voiture.
Nous parcourûmes les quelques kilomètres qui nous séparaient de l'école et je m'empressai de la faire descendre. Il n'était pas encore neuf heures alors elle n'était pas en retard, mais il fallait que je prévienne son institutrice. Heureusement, sa meilleure copine était déjà là et jouait dans la cours alors elle me lâcha, et je partis à la recherche de l'enseignante.
Lorsque je la trouvai, je lui expliquai la situation, et la prévins que nous serions absents au minimum une semaine. Elle me remercia de l'avoir prévenue, et m'indiqua que ma sœur n'aurait aucun mal à rattraper son retard de toute manière, alors qu'elle n'était pas inquiète.
Elle me souhaita bon courage, puis je repartis à la recherche de ma sœur. Je l'appelai pour lui dire que je m'en allais, et elle me sauta dessus pour me serrer dans ses bras.
« Tu viens me chercher ce soir aussi ?
– Oui. Alors travaille bien.
– Promis ! »
Elle me fit un gros bisou bien claquant sur la joue avant de repartir vers ses copines, et je quittai l'enceinte scolaire. Je remontai dans ma voiture, parcourus le chemin inverse, et une fois garé devant la maison, je quittai mon véhicule.
Mes parents n'étaient plus assis autour de la table de la salle à manger, et ça me rassura quelque peu. Je me dévêtis et retirai mes chaussures, puis je remontai à l'étage.
Je tournai immédiatement sur la gauche une fois la dernière marche passée, et je frappai doucement à la porte de leur chambre. Ma mère se redressa et se retourna vers moi. Une valise était posée sur son lit et quelques vêtements étaient déjà pliés dedans.
« Ally est à l'école ? me demanda-t-elle.
– Oui. J'ai prévenu sa maîtresse qu'elle serait absente au minimum une semaine, et elle m'a dit qu'elle ne s'en faisait pas pour elle.
– Je ne m'en fais pas non plus, elle est toujours en avance, répondit-elle en reniflant avec un petit sourire.
– Ça va aller, vous ?
– Oui, je... Ton père va bientôt partir travailler, il est en retard, mais il va s'arranger. Et il posera des congés.
– Et toi ?
– Je vais faire pareil. Je ne prévoyais pas d'utiliser mes deux semaines de congés maintenant, mais je n'ai pas le choix...
– Ton patron sera peut-être compréhensif ?
– Je pense que oui, mais si ce n'est pas le cas, je préfère me faire à l'idée qu'elles disparaîtront ici...
– Je comprends.
– Ton frère a pris les billets il y a dix minutes.
– D'accord. Ça va aller ?
– Oui, on aura le temps d'aller à l'aéroport en rentrant du travail. Mais je préfère faire les valises maintenant.
– Chérie, j'y vais, fit alors la voix de mon père.
– D'accord, à ce soir !
– À ce soir. Je te tiens au courant. »
M'étant retourné, je le vis sourire à ma mère, puis poser ses yeux sur moi. Il m'envoya un sourire également, puis un signe de tête reconnaissant, et il entreprit la descente des escaliers. Je refis ensuite face à ma mère qui n'avait pas bougé, et qui avait reposé ses yeux sur moi.
« Tu lui as dit ?
– Non, je n'avais pas envie qu'elle pense à ça toute la journée. On lui dira ce soir à la limite, mais-
– Non, je veux dire, me coupa-t-elle. Jimin. Tu lui as dit ? »
Je secouai la tête de droite à gauche.
« Non. Je n'ai pas eu le temps d'y penser après avoir appris la nouvelle.
– Vous pourrez vous voir, là-bas. Tu pourras en profiter. »
Je répondis à son sourire, et je secouai de nouveau la tête.
« Non. On ne restera probablement pas assez longtemps pour ça, et de toute manière, je ne serai pas là pour m'amuser non plus. Je resterai avec grand-père, et avec vous. Je suis américain, mais je sais quel est mon devoir envers mes ainés. Cette fois, Jimin attendra.
– C'est gentil, me sourit-elle tendrement. Mais je pense que tu devrais quand même lui dire. Même si vous ne pouvez pas vous croiser.
– Je verrai. Mais pour le moment, il n'est pas la priorité. Je te laisse, je vais préparer mes affaires et celles d'Ally. Tu peux aller travailler l'esprit tranquille.
– Merci, Hayden. »
Je lui souris avec affection et tournai les talons. Je frappai à la porte de la chambre de mon frère et il me répondit aussitôt que je pouvais entrer. Je poussai donc le battant de bois, et quand il vit que c'était moi, son visage changea. Il se redressa, délaissant sa valise, et me fit face.
« Tu as emmené Ally ?
– Oui, c'est bon. Je viens récupérer ma carte, je n'ai pas envie de l'oublier.
– Elle est là, m'indiqua-t-il d'un signe de tête vers son bureau.
– Merci.
– De rien. »
Je m'avançai dans la pièce et m'en emparai, et mes yeux s'arrêtèrent sur une vieille photo. Je fronçai les sourcils en m'y découvrant, accompagné de lui, de Sooyeon et d'Hoyeon.
« La porte de sortie est par là. »
Je roulai des yeux et ne fis aucun commentaire. Je me permis de regarder rapidement ce qu'il avait d'autre comme éléments de décoration, et je rejoignis la porte.
« Du coup, tu as pris quoi ?
– Asiana. J'ai trois fauteuils à côté, les deux autres sont solos. Vingt-trois heures, du coup, et on gagne plus de mille dollars sur la totalité.
– Ce qui n'est pas négligeable...
– Du tout. J'ai tout payé avec la tienne mais je t'ai fait un virement direct pour mon billet. Je n'aime pas avoir de dettes.
– Ok, super.
– Papa et maman m'ont dit de prendre le retour pour après le Seollal. On rentre donc le dimanche quatorze en fin de journée, ça nous fait arriver ici le quatorze en milieu d'après-midi. Comme ça, tous ceux qui ont cours ou un boulot pourront y retourner dès le lendemain, même avec le décalage horaire.
– Tant mieux, dis-je en évitant la pique.
– C'est dommage, ça fera sauter ta Saint Valentin. »
Je roulai des yeux et quittai sa chambre. Je refermai la porte dans mon dos et remontai le couloir pour rejoindre mon domaine.
Je restai un long moment adossé contre le bois de l'entrée avant de m'en décoller.
Je me dirigeai vers mon lit et m'emparai de mon téléphone. J'avais quelques messages de Jimin alors je m'empressai de les lire. Il me souhaitait une bonne journée en espérant qu'il ne se soit rien passé de grave. J'hésitai à lui répondre, lui dire la vérité, lui mentir, puis je finis par verrouiller mon écran après avoir balayé ma chambre des yeux. J'avais tout le temps de lui dire... Mais surtout, je n'avais pas envie que ça me ronge.
S'il était au courant, il comprendrait, il compatirait et ne dirait rien ; il resterait dans son coin si c'était mon choix. Mais ça serait dur pour moi de respecter ma parole et de rester là pour ma famille, s'il savait que j'étais à quelques centaines de kilomètres de lui. Et je savais qu'il en serait de même pour lui. Ça le frustrerait très probablement.
Je laissai retomber mon téléphone sur mon matelas et m'éloignai en direction de ma penderie. J'en sortis ma valise, vidai les divers sacs et tout ce qui pouvait être stocké dedans pour éviter de prendre de la place inutilement, et je la posai au pied de mon lit, ouverte en grand. J'inspirai profondément, réfléchis à ce que j'allais devoir emmener, et je commençai à la remplir.
Mon frère finit par partir pour son école et ma mère vint me prévenir quand elle s'en alla travailler. Je me retrouvai donc seul dans la maison, comme bien souvent, mais cette fois-ci, tout me sembla pesant.
Je préparai la valise de ma sœur, sans oublier ses peluches sans lesquelles elle ne pouvait pas dormir, puis mon ventre grognant, je me résolus à descendre à la cuisine.
Je me fis cuire des pâtes et réussis à les rater, la tête à côté de la plaque, et lorsque je reçus un message de Steven, je réalisai que j'allais devoir prévenir mon entourage que je ne serais pas disponible pendant deux semaines.
Je dus également prévenir Kurt que je ne pourrais pas honorer mes trois tournages à Fine Brothers la semaine suivante, et je me laissai de nouveau tomber contre le dossier de mon fauteuil avant d'attendre que le temps passe. Cette nouvelle m'avait flingué toute envie de faire quelque chose.
Lorsque l'heure d'aller chercher Ally arriva, je réussis à trouver la motivation de quitter ma chambre et je me préparai. Je partis à pied pour l'école de ma sœur, fumant plusieurs cigarettes sur le chemin.
J'arrivai devant les grilles et me mis à patienter entre les parents et les baby-sitters, et quand ma sœur m'aperçut, elle se mit à courir vers moi en hurlant. Je la rattrapai au vol maladroitement, lui rendis son baiser claquant, puis je la reposai au sol avant de prendre sa main dans la mienne et de m'avancer vers son institutrice. Je lui transmis le message qu'Ally ne serait de retour que le quinze, et je repartis avec ma sœur.
Nous rentrâmes à la maison en discutant, des tas de sujets se bousculant dans ma tête pour éviter de devoir répondre à sa question, à savoir : « tu as dit quoi à ma maîtresse ? », et une fois au chaud, je lui préparai son goûter et nous montâmes dans sa chambre. Malheureusement, elle tomba sur sa valise au pied de son lit et les questions ne tardèrent pas.
Je lui mentis donc, lui disant qu'on partait en vacances en Corée, et quand elle me demanda si nous allions aller chez Jimin, je lui répondis que oui, peut-être. Elle se mit à sauter partout, et je réussis à la calmer le temps de lui faire faire ses devoirs.
Ensuite, mon frère rentra, puis ma mère, et vers dix-huit heures trente, mon père rentra à son tour. L'ambiance de la maison était pesante, et ma sœur le remarqua bien, malgré son jeune âge. Je réussis à lui faire comprendre qu'elle ne devait pas poser de questions, et après qu'on ait tous mangé dans un silence effroyable, nous chargeâmes la voiture de mon père, verrouillâmes la maison, et nous partîmes en direction de l'aéroport.
Je tentai de faire renaître le côté enjoué de ma sœur lorsque je lui avais dit que nous partions en vacances, mais ce fut peine perdue. Heureusement, la fatigue de la journée l'assomma vingt minutes après notre départ.
L'aéroport était assez désert, et ce n'était pas plus mal. Ally traînait des pieds alors je finis par la prendre dans mes bras tandis que mon père et mon frère récupérèrent nos valises. Nous nous fîmes tester une nouvelle fois, attendîmes les résultats, puis nous nous dirigeâmes vers notre salle d'embarquement.
Assis au fond de l'avion à côté d'un couple qui ne cessait de glousser, nous décollâmes à l'heure prévue. Et je n'avais toujours rien dit à Jimin.
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