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𝟎𝟑:𝟖𝟐 - The Cab, 𝐴𝑛𝑔𝑒𝑙 𝑊𝑖𝑡ℎ 𝐴 𝑆ℎ𝑜𝑡𝑔𝑢𝑛

[08/03/2023]

Bonsoir bonsoir !

Happy Yoongi Day huhu 🥳

Bordel, ça aura été le parcours du combattant pour réussir à faire et finir la correction de ce chapitre x')

Dites-vous que je suis dessus depuis environ 15h30 (et il est actuellement 22h40 🤡)

Bref, je ne peux désormais plus voir ce chapitre en peinture alors tant pis, je le poste tel quel, j'espère qu'il n'y a plus de fautes ou que je n'ai pas écrit de connerie en rajoutant des passages (oui, parce que 5.5k mots c'était pas suffisant 🤡)

Et en plus de ça, je poste toujours sur Fanfic-fr en premier, et ce soir, allez savoir pourquoi, le site est indisponible (donc je n'ai pas pu tricher comme d'habitude et récupérer le texte des messages kakao depuis la version postée et la coller sur mon appli sur mon téléphone pour faire les screens pour ici, j'ai dû tout taper manuellement. Heureusement qu'il n'y en avait pas 70 comme à une certaine époque, N'EST-CE PAS MONSIEUR PARK JIMIN ?)

Bref.

Dernier chapitre de la partie 3, du coup. Une idée du titre de la partie suivante ?

J'espère qu'il vous plaira.

Bon courage 😇😈

Et bonne Léocture ! ♥




~~+~~




On était jeudi matin, et je repartais aux États-Unis dans trois jours.

Je n'avais pas vu Jimin depuis samedi soir, et nous devions passer l'après-midi ensemble.

J'avais très peu dormi ces quatre derniers jours, ne cessant de me demander pourquoi j'avais agi ainsi avec lui malgré ce qu'il s'était passé ces derniers mois ; pourquoi le fait de repartir me faisait autant chier que ça ; et pourquoi je voulais le voir, encore et encore.

Je me refusais à ne serait-ce qu'imaginer que la théorie de Dean soit vraie. Je ne pouvais pas être amoureux. Je ne pouvais pas l'aimer. Je ne pouvais pas aimer Jimin, ni personne d'autre au monde. J'aimais Chelsea, comme je l'avais toujours aimée, et il n'y aurait qu'elle. Je lui avais promis ; je me l'étais promis. Je ne pouvais pas retomber amoureux. Je n'étais pas comme ça, de toute manière. L'amour, ça rendait faible et stupide. Ce n'était pas pour moi, plus pour moi.

Mais pourtant, j'avais envie de le voir. Tous les jours. Je passais mon temps à regarder mon téléphone, dans l'espoir, peut-être, qu'il m'ait envoyé un message. Me dire que je repartais à la fin de la semaine et que je ne le reverrais probablement pas avant des mois me flinguait le moral.

J'avais essayé de réfléchir, honnêtement, mais je n'avais pas trouvé de réponse. Ou peut-être qu'en réalité, j'avais peur d'en trouver une. Dans tous les cas, ça me rendait dingue. Je me sentais oppressé par tout ça. Je voulais que ça s'arrête, que tout redevienne comme avant, quand tout était simple. Quand discuter par messages me suffisait, quand se voir en coup de vent entre deux concerts était suffisant. Quand j'en oubliais presque nos rendez-vous, que mes seules obsessions étaient mes tournages, mes collabs, et mes soirées picole entre potes.

Parce que Jimin m'obsédait. De quelle façon, je n'en savais rien, mais il envahissait mes pensées depuis le weekend dernier. On était jeudi, officiellement je repartais toujours dimanche vers treize heures, mais j'étais à mille lieues d'être prêt pour. Ça me prenait la tête.

Je regardai une fois de plus mon téléphone, et en voyant que je n'avais pas de message de lui, je roulai des yeux et baissai l'écran de mon ordinateur. Je n'arrivais à rien, ça ne servait à rien de persister.

Je me levai, passai mes mains dans mes cheveux, puis après avoir tourné en rond pendant deux minutes dans ma minuscule chambre, je pris mes affaires et sortis. Je saluai les autres habitants de la maison lorsque je descendis dans la grande pièce commune qui servait de salon, puis je continuai mon chemin. J'enfilai mes docs sans les lasser et je sortis.

Je m'allumai une cigarette et la fumai sur le perron, accoudé à la petite balustrade. Je la terminai bien trop rapidement alors j'en allumai une deuxième dans la foulée, puis j'écrasai le mégot dans le cendrier à côté de l'autre avant de remonter mon masque sur mon visage et de m'éloigner en direction du centre.

J'errai pendant un moment dans le quartier, puis j'entrai dans un GS25 où je pris une bouteille d'eau et un onigiri ainsi que des kimbap. Je continuai de marcher et finis par arriver près de la salle d'arcade où Jimin m'avait amené l'autre jour, sans même savoir comment j'avais pu la trouver. Je restai devant pendant un moment, puis je fis demi-tour.

Je finis par me laisser tomber sur un banc en soupirant, et je regardai mon téléphone. Toujours aucun signe de Jimin. En revanche, j'avais un message de Dean. J'hésitai quelques secondes, puis je finis par l'ouvrir. En voyant qu'il me demandait simplement comment ça se passait, je lançai un appel. Heureusement, il répondit après trois sonneries.

« Salut, Hyde. Ça va ?

Salut. »

Quelques secondes s'écoulèrent et je l'entendis expirer.

« Qu'est-ce qu'il se passe ?

Je suis paumé.

Jimin ?

Mmh. »

Je ramenai mon sachet plastique sur mes cuisses et sortis la boîte de kimbap.

« Il s'est passé quelque chose ? »

Je m'arrêtai dans mes mouvements, puis je coinçai mon téléphone entre mon oreille et mon épaule afin d'avoir les deux mains libres.

« Si on veut.

Je t'écoute. »

J'ouvris l'emballage, mais je réalisai que je n'avais rien pour les manger.

« Fait chier.

Mais encore ? »

Je soupirai puis refermai la boîte.

« Je suis dehors et j'ai rien pour manger, j'ai pas de couverts et j'ai pas les mains franchement propres.

Effectivement, il vaut mieux éviter, surtout en ce moment.

Tu l'as dit. »

Je remis la boîte dans le sac et fixai mon onigiri. J'hésitai, puis je refermai finalement le sac en reprenant mon téléphone dans ma main gauche. J'inspirai un grand coup et pris mon courage à deux mains.

« Samedi, on a passé la journée ensemble. Tout était normal. On s'est baladés, on a mangé ensemble, on a fait plein de trucs... Et le soir, je me suis retrouvé à le raccompagner, au final. Et... je sais pas trop ce qu'il s'est passé, on était en train de se dire au revoir et il m'a encore dit qu'il ne voulait pas que je reparte... Et je sais pas, j'ai... Je crois que je l'aurais embrassé s'il ne m'avait pas repoussé. Et je sais pas pourquoi j'ai fait ça. Je me suis excusé et je suis parti, mais je m'en veux. Et... ça me rend dingue. J'arrête pas d'y penser, à ça, à lui... Je refuse de penser que je suis... Je ne peux pas retomber amoureux de toute façon. »

Je continuai de regarder mes doigts triturer les anses du sac plastique et mon meilleur ami finit par soupirer après un instant.

« Tu sais très bien ce que je pense de la situation.

Mais je veux pas... Je peux pas...

Si, tu peux. Elle n'est plus là, Hyde. Il faut que tu l'oublies, tu te fais du mal depuis trop d'années.

Je ne peux pas. J'aurais l'impression de la trahir.

Elle voudrait que tu puisses vivre normalement, elle regretterait d'avoir agi comme ça pendant toutes ces années. J'en suis certain. Et pour en revenir à Jimin, s'il t'aime toujours, alors il faut que tu prennes une décision. Tu ne peux pas jouer avec lui comme ça. Tu lui as assez fait de mal.

Je sais... soufflai-je.

Je suis certain de ce que j'avance depuis un moment, Hyde. Tu te mens juste à toi-même parce que ça te fait peur. À cause de Chelsea, à cause de tes blessures qui n'ont pas encore totalement cicatrisées, à cause du fait que Jimin soit un homme, et aussi à cause du fait que son statut implique énormément de choses. Mais tu vas seulement le blesser davantage si tu continues de te mentir. Et tu te fais du mal aussi. Sois honnête.

Mais comment je peux être honnête si je ne sais pas ce que je ressens ni ce que je veux ? Imagine que je me plante ?

Tu ne te planteras pas.

Comment tu peux en être sûr ?

Je le sais. La prochaine fois que tu le vois, pense à ce que tu ressens. Demande-toi si tu veux vraiment rentrer, ou si tu veux rester ici pour lui. Demande-toi si tu peux vivre plus longtemps loin de ta famille, ou loin de lui. Même si je sais que tu as déjà la réponse, pose-toi les bonnes questions. Mais si tu me dis que tu as envie de l'embrasser, franchement, Hyde...

J'ai pas dit que j'avais envie de l'embrasser, murmurai-je en sentant le bout de mes oreilles chauffer. J'ai juste... failli le faire.

Et pourquoi aurais-tu manqué de le faire si tu n'en avais pas eu envie ?

J'en sais rien. J'avais un peu bu. Tu sais comment je suis quand j'ai bu.

Je le sais très bien, oui.

Je saute sur tout ce qui bouge, alors c'était peut-être juste une pulsion... L'Homme reste un animal...

Si tu me dis qu'il te fait envie...

C'est pas ce que j'ai dit ! hurlai-je en prenant une teinte écarlate. J'ai pas du tout dit ça, je... Nan, jamais je ferai ça.

Ça quoi ?

Tu sais de quoi je parle.

Coucher avec lui ?

Évidemment ! C'est... Non, c'est trop bizarre. »

Il soupira fortement et reprit la parole.

« Ok, on ne s'emballe pas, mais ta façon de le dire m'a fait sourire, admit-il. Bref. Dans tous les cas, Hyde, tu éprouves de l'attirance pour lui, c'est un fait et tu ne peux pas démentir ça. »

Je restai silencieux, puis baissai la tête.

« Mmh, c'est possible.

C'est un bon début, bravo, rit-il. Je ne peux pas t'aider davantage. La balle est dans ton camp, tu sais. Pense à ce que tu ressens quand tu es avec lui, et quand tu penses à ton départ. Ne vas-tu pas regretter de rentrer après seulement deux semaines avec lui ? Mais surtout, il faut que tu sois honnête avec lui. Il t'a laissé une deuxième chance, alors ne la gâche pas. Ne le fais pas espérer si c'est pour te dégonfler par la suite. Je me suis retenu de te casser la gueule il y a quatre mois, mais cette fois tu n'auras aucune excuse. »

Je souris légèrement en hochant la tête.

« Je vais y réfléchir.

Ne tarde pas trop, il ne te reste que trois jours. »

Mon ventre se serra soudain. Oui, mon avion était dans trois jours.

« Je vais y réfléchir en le voyant tout à l'heure.

Vous allez faire quoi ?

Il avait proposé qu'on aille boire un café, puis qu'on aille voir un film s'il y avait un truc qui nous tentait tous les deux. Même si les rues ne sont pas blindées, vaut mieux qu'on évite de se balader en plein jour.

Je comprends.

Mais j'ai pas de nouvelles.

En même temps il est quoi, huit heures chez toi ?

Onze. Et on doit se retrouver vers quinze heures.

Ah, oui. Ce n'est pas pour tout de suite.

Non. Mais je deviens fou à attendre. J'arrive à rien. J'avais deux vidéos à monter et j'ai même pas terminé la première.

Et tu oses dire que tu ne sais pas ce que tu veux. »

Je restai silencieux. Je voulais voir Jimin. C'était la seule chose que je savais.

« Je te laisse, mon prochain élève va bientôt arriver.

Ah, je veux pas te déranger.

Tiens-moi au courant.

Promis.

Bonne chance.

Merci, répondis-je avec un sourire mauvais.

De rien. Vu comme tu patauges, tu en as besoin.

Je t'emmerde.

Fais pas de conneries, surtout.

Mmh.

Envoie-moi un message.

Ok.

Salut.

Ouais, salut. »

Je raccrochai, puis je soupirai fortement. Il avait raison. Si je ne voulais pas blesser Jimin une fois de plus et le perdre, il fallait que je réfléchisse sérieusement à la question. Mais comment est-ce que je pouvais être certain de ce que je ressentais, alors que je n'avais connu qu'une seule personne dans toute ma vie ? Que tous les visages, tous les corps que j'avais ensuite un jour touchés, n'avaient rien signifié pour moi ? Je tenais bien trop à Jimin pour le blesser encore, mais également pour aller plus loin. Je n'arrivais pas à me l'imaginer, et c'était sans doute ça qui me bloquait le plus.

Je soupirai fortement, puis je me levai et repartis en direction de mon logement. Je ne pouvais pas manger, et il était encore bien trop tôt pour le retrouver, alors autant broyer du noir au frais.

[...]

Je gémis de frustration et m'arrachai de nouveau les cheveux. Depuis que j'étais rentré et que j'avais mangé, je me torturais à essayer de trouver une réponse à ma question. En m'imaginant repartir, mon ventre se serrait. En imaginant Ally pleurer parce que je ne rentrais pas, c'était pareil. En imaginant le sourire de Jimin, je souriais. En m'imaginant l'embrasser, mon ventre se tordait. En m'imaginant le prendre dans mes bras, ma poitrine se réchauffait. Mais en m'imaginant aller plus loin, je bloquais. Mais une chose était sûre : je ne voulais pas rentrer aux États-Unis, je voulais rester ici pour être avec lui, quelle que soit la manière.

Je pris mon téléphone pour regarder l'heure, et en voyant que j'aurais déjà dû être dehors, et qu'en plus j'avais un message de Jimin, je bondis hors de mon lit, enfilai ma veste, saisis un masque et je quittai ma chambre en courant.

Une fois dehors, j'ouvris son message et en voyant qu'il m'avait envoyé sa géolocalisation, je m'empressai d'appuyer dessus pour ensuite suivre les indications de mon téléphone. Je finis par arriver devant le grand cinéma CGV et je quittai l'application pour retourner dans KakaoTalk.

J'étais en train de me laisser porter par les escalators quand sa réponse arriva.

Je montai jusqu'à l'étage du cinéma et une fois arrivé, je regardai avec effarement le grand hall plein de tables où des petits groupes d'amis étaient assis. Il y avait plus de monde que ce que j'aurais cru. Est-ce que ces personnes l'attendaient ?

Je rangeai mon téléphone et patientai. Trente secondes plus tard, je vis une porte s'ouvrir sur ma droite, et le visage masqué de Jimin apparut. Je regardai autour de moi, puis je le rejoignis.

« Ça va ? murmurai-je.

Maintenant oui.

Du coup... Tu veux qu'on se fasse un film en premier ?

Ah... Comme tu veux. Quand je suis descendu de la voiture, je suis tombé sur cette fan qui m'a aussitôt sauté dessus, et je ne savais pas où me cacher... Et comme elle hurlait mon nom, tu penses bien que ça a attiré l'attention et le regard d'autres personnes...

Génial, soupirai-je. On a qu'à regarder les films et les horaires, et on fait en fonction. Si jamais elle est toujours dans le coin, je ne pense pas qu'elle attendra deux heures.

Tu as raison. Viens. »

Il jeta un coup d'œil autour de nous, puis fit le premier pas. Je le suivis avec un léger sourire et nous nous approchâmes d'une borne. Il désinfecta ses mains, puis commença à regarder.

« Ah, il y a ce film qui a l'air sympa. Ça te parle ?

"Fanfare" ? lus-je. Ça ne me dit rien.

C'est un thriller. Ça se passe à Itaewon à Halloween, et un corps est trouvé dans un bar.

D'accord. Pourquoi pas.

"Legendary Fighter" a l'air sympa aussi. C'est sur un combattant de rue qui ne trouve plus d'adversaire à sa hauteur. J'ai entendu parler de "The Prisoner" aussi, mais je ne sais plus si il est sorti. C'est un détective qui, ah bah non, il sort le 23. Sinon, mmh... »

Je me rapprochai légèrement de lui pour regarder l'écran défiler tandis qu'il revenait sur les films à l'affiche.

« Il y a un truc qui te dit ? me demanda-t-il en relevant le visage vers moi.

Ce que tu veux. Le premier avait l'air sympa.

"Fanfare" ?

Oui.

Alors va pour ça. »

Je le regardai sélectionner le film et regarder les horaires des différentes projections.

« Il y a une séance dans trente minutes, sinon dans quatre heures.

On y va maintenant alors ?

Mmh, tu veux ?

Faisons ça.

Nickel. »

Je le vis valider la commande et présenter sa carte bancaire noire devant le sans-contact. Je n'imaginais même pas le plafond qu'il devait avoir.

« Qu'est-ce qu'il y a ?

Quoi ? demandai-je en plongeant mes pupilles dans les siennes.

Pourquoi tu me regardes comme ça ?

Ah, rien, je me disais juste que tu me payais beaucoup de choses.

Ça me fait plaisir. Et puis j'ai les moyens.

Je ne pensais pas avoir un jour un sugar daddy. »

Il rit et ses yeux disparurent totalement. Je me contentai de le regarder avec un sourire et ma poitrine se gonfla. J'aimais tellement le voir sourire. Pourquoi fallait-il que la moitié de son visage soit cachée ?

« Tu veux des popcorns ?

Euh, me repris-je, si tu veux.

Ce n'est pas franchement conseillé pour ma ligne, mais j'en ai envie.

Ta ligne ? Arrête, s'il y a un coup de vent, tu t'envoles. »

Il rit de nouveau et j'eus du mal à retenir un nouveau sourire. J'aimais tellement entendre son rire aussi.

Je le regardai aller acheter une boîte déjà fermée, ce qui devait changer des popcorns frais, mais on allait s'en contenter. Il revint ensuite vers moi et fronça les sourcils après quelques secondes.

« Ça va ? Tu es étrange aujourd'hui. »

Ma vision redevint claire et je clignai des yeux.

« Pardon. Je suis un peu fatigué, je dors mal depuis quelques jours.

Ah bon ? Pourquoi ? Tu as attrapé un coup de froid avec les changements de température ? Ou c'est à cause de la chaleur ? Je crois qu'on devrait se prendre une sacrée saucée en fin de journée, d'ailleurs. Il faudra qu'on se pose quelque part rapidement en espérant que ça passe.

Non, la chaleur n'aide pas c'est certain, mais c'est parce que je pense à dimanche, avouai-je.

Ah. »

Il détourna les yeux, puis pivota et se dirigea vers une table où il s'assit de manière à tourner le dos aux personnes présentes. Je le suivis donc et m'assis en face de lui tout en jetant des coups d'œil autour de nous. Devais-je parler maintenant ? Quitte à plomber l'ambiance si ça se passait mal ?

« J'ai eu Dean au téléphone, commençai-je.

Ah ? Il va bien ?

Oui. J'ai pas pu lui parler longtemps parce qu'il avait encore un cours à donner.

Un cours de batterie, c'est ça ?

Oui, souris-je. Ça l'éclate.

Tant mieux. C'est vraiment chouette.

Oui. »

Je détournai le regard et posai mes yeux sur mes mains. C'était gênant.

« J'ai peut-être trouvé une chambre dans un dortoir vers l'université Yonsei ou à Myeongdong.

Vraiment !?

Oui. Mais... tu sais, Jimin, ça va bientôt faire deux mois que je suis là.

Déjà ? s'étonna-t-il en écarquillant les yeux.

Oui, je suis arrivé fin mai. Du coup je ne pourrai pas rester plus longtemps que fin août, je n'aurai pas d'extension de visa.

Ce n'est pas grave ! s'exclama-t-il, les yeux brillants. Si tu peux rester encore un mois, ça serait super ! »

Je lui souris tendrement, même s'il ne pouvait le voir qu'à travers mon regard, et il reprit.

« Bon, ça risque d'être aussi contraignant que ces deux dernières semaines parce qu'on fait des tas de trucs en prévision d'être un jour complètement bloqués, donc tournages, shootings, on n'arrête pas, mais ça serait super. »

J'hochai la tête.

« Ça serait super.

Tu me redis rapidement, hein ?

Oui. Il faut que je voie ça. Ce qui me chiffonne dans le fait d'être dans un dortoir, c'est que je ne pourrai pas garder mes habitudes, et puis j'ai un tas de matos de valeur. Je ne sais pas avec qui je pourrais partager ma chambre.

Je comprends, ce n'est pas évident. Et puis pour tes affaires... tu pourras les ranger dans ta valise ?

Au pire, mais ça sera chiant.

Chiant, mais tu pourras me voir, ça compensera, non ? »

Je pouffai et baissai la tête. Oui, ça compenserait...

« Hayden ? »

Je relevai le visage vers lui.

« Oui ?

Tu es vraiment bizarre aujourd'hui.

Bizarre ?

Oui. Ton regard est étrange et tu souris énormément...

C'est parce que je suis heureux de te voir, ça.

Bien essayé, mais tu ne m'auras plus avec tes disquettes. »

Est-ce que je devais lui dire que ce n'en était pas une et que je le pensais vraiment ?

« Viens, on devrait pouvoir avoir accès à la salle, maintenant. »

Il se leva avec sa boîte de popcorns et je fus contraint de le suivre sans avoir pu terminer la conversation. Tant pis, ça attendrait.

Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvâmes assis au fond de la salle. Par chance, les autres spectateurs partirent plus vers l'avant, et nous restâmes tranquilles dans notre coin. Jimin sortit son téléphone de sa poche et commença à pianoter dessus. Je le laissai faire, puis finis par faire de même. Pas de nouveau message, mais en même temps, je ne m'étais pas reconnecté à un Wi-Fi depuis que j'avais quitté ma guesthouse.

Nous restâmes muets jusqu'à ce que les publicités commencent, puis que la salle soit plongée dans le noir.

Le film débuta et je tentai d'oublier Jimin qui était assis à côté de moi. Malheureusement, même si l'histoire arrivait à m'emporter, la présence de mon ami à côté m'attirait. Il m'aguichait sans le vouloir, ses yeux rivés sur l'écran, et ses doigts piochant doucement dans sa nourriture.

Ses pupilles se tournèrent vers moi une seconde, puis son visage pivota entièrement.

« Oui ? »

Je déglutis et reposai mes yeux sur l'écran.

« Ça ne va pas ?

Si, dis-je en revenant à lui. Si, pardon.

Tu voulais du popcorn ?

C'est ça, j'osais pas te demander, mentis-je.

Tu n'as pas à demander, rit-il en silence. Tiens, sers-toi.

Merci. »

Je levai la main pour me servir mais il me tendit le carton en même temps et je tapai dedans accidentellement. Des popcorns s'échappèrent alors et je me redressai d'un coup.

« Pardon, j'ai...

Ce n'est pas grave, souffla-t-il en éloignant la boîte de sa main droite et en décroisant ses jambes.

Laisse, je vais ramasser.

Non, c'est bon, je-

Je suis désolé. »

Je m'empressai de ramasser le maïs soufflé qui s'était répandu sur ses cuisses et il finit par poser sa main gauche sur mon poignet.

« Laisse, je... Je vais le faire. »

Je relevai mes yeux sur lui et vis qu'il avait l'air gêné. Je réalisai soudain où est-ce que j'avais mis mes doigts et je déglutis difficilement. Bordel, j'en loupais pas une. Je ressemblais à ces adolescents gauches dans les séries télé.

« Pardon, soufflai-je.

C'est bon, ça arrive. Tiens ça.

D'accord. »

Il me donna la boîte et ramassa tout ce que j'avais fait tomber sur lui. Je tournai la tête sur ma gauche et jurai. Quel imbécile. Je ne faisais qu'empirer les choses.

Après une bonne minute, je sentis sa main se poser sur mon bras.

« Hayden, tu es sûr que ça va ? Tu m'inquiètes. »

Je serrai les dents, puis tournai la tête vers lui. Je le regardai, les images à l'écran éclairant son visage de diverses teintes, puis je descendis mes yeux sur ses lèvres. Mon estomac se retourna. Est-ce que Dean avait raison, depuis tout ce temps ?

« Hayden ? »

Je me repris juste à temps et me rassis correctement avant de lui rendre sa boîte de popcorn.

« Pardon, je crois que j'ai besoin d'air.

Tu ne te sens pas bien ? Tu veux qu'on s'en aille ?

Reste là, j'en ai pour deux minutes. »

Je me levai, puis m'enfuis. Mon cœur battait beaucoup trop vite.

Une fois hors de la salle, je remontai le couloir et m'enfermai aux toilettes. Je passai de l'eau sur mon visage et me retins de justesse de boire au robinet. Merde.

Je me penchai sur le lavabo, la tête basse et les jointures blanches. Qu'est-ce qu'il m'arrivait ? Est-ce que c'était à cause de ma discussion avec Dean que tout partait en vrille, aujourd'hui ? Est-ce que je ressentais tout ça parce que c'était effectivement en moi depuis un moment, ou parce que le discours de mon meilleur ami avait eu tendance à m'influencer ? Je ne voulais pas blesser Jimin...

« Putain... »

Je restai ainsi un long moment, puis je me redressai, essuyai l'eau sur mon visage et me recoiffai avant de faire demi-tour. Je ne voulais pas qu'il s'inquiète. Je réussis à revenir dans la salle sans souci et je remontai notre rangée. Je passai devant lui en m'excusant, puis me rassis.

« Ça va mieux ? me demanda-t-il.

Oui. Pardon de t'avoir inquiété.

Ce n'est pas de ta faute. Tant mieux si ça va maintenant.

Oui. J'ai loupé quoi ?

Pas grand-chose, je crois. Je t'avoue que je n'ai pas trop suivi depuis cinq minutes, je ne savais pas si je devais sortir pour te rejoindre. Si tu avais fait un malaise ou autre...

Tout va bien. Désolé de t'avoir inquiété pour rien.

Ne t'excuse pas, ça arrive. Si tu vas mieux, c'est le plus important. »

Je me rassis et tentai de me reconcentrer sur le film, mais ma vision périphérique me perturbait. Je captais le moindre de ses gestes. Et sans que je ne m'en rende compte, j'étais encore tourné vers lui.

Il finit par le réaliser et se figea dans ses mouvements. Ses yeux tournèrent vers moi et il fronça les sourcils.

« Quoi ? Tu en veux ? Tiens. »

Il me tendit la boîte, mais je ne lâchai pas ses yeux du regard. Et finalement, je craquai.

Je pivotai vers lui, et ma main gauche glissa sous l'arête de sa mâchoire.

« Qu'est... »

Je me penchai sur lui et écrasai ses lèvres des miennes. Il se figea entièrement tandis que moi, ma poitrine et mon ventre se retournèrent.

Je décollai ma bouche de la sienne après quelques secondes, entrouvris mes lèvres, et je l'embrassai de nouveau. Il ne réagissait toujours pas. Devrais-je arrêter ? Avait-il peur par rapport à samedi soir ? J'aurais dû lui demander la permission, mais je n'avais pas pu, je n'en pouvais plus. Allait-il me repousser ? Est-ce que j'étais en train de lui briser le cœur une fois de plus ? Est-ce que j'étais aussi en train de briser le mien sans le savoir ?

J'inclinai légèrement mon visage sur la droite pour lui dérober un dernier baiser, prêt à me mettre à genoux pour me confondre en excuses aussitôt après. Je le libérai et commençai à m'éloigner de lui, mais l'une de ses mains s'accrocha soudain à mon t-shirt et il me répondit en venant emprisonner ma bouche de ses lèvres pulpeuses. Tout mon intérieur vibra dix fois plus et nos baisers s'enflammèrent.

C'était Jimin. J'étais en train d'embrasser Jimin, mais je me sentais tellement bien, putain.

Ma main glissa doucement sur sa gorge, puis sur son épaule. Elle quitta son bras, qui semblait toujours tenir la boîte de popcorn, mais cette fois au loin et en tremblant, et elle se posa sur sa taille et glissa lentement le long de son corps. J'avais chaud, je me sentais bien. Est-ce que j'avais ma réponse ?

Un cri retentit et nous sursautâmes tous les deux en nous séparant immédiatement. En tournant les yeux vers l'écran, je compris que cela venait du film, mais lorsque je les ramenai sur Jimin et qu'il s'empressa de détourner le regard, je fis de même en déglutissant et je me rassis correctement.

J'eus énormément de mal à oublier ce qu'il se passait dans mon corps, à oublier Jimin qui était assis à côté de moi, et à me reconcentrer sur le film. Lorsqu'il arriva à la fin, je fus autant soulagé de quitter cet endroit que terrifié, parce que j'allais devoir affronter mon ami. Par chance, il se leva le premier et je n'eus qu'à le suivre en silence.

Nous sortîmes de la salle en dernier et fîmes attention en nous retrouvant dans le hall du cinéma à ne pas nous faire reconnaître. Enfin, surtout lui. Moi, je passais tranquille.

« Bon..., commença Jimin en se raclant la gorge. On fait quoi ?

Aucune idée. Il est bientôt dix-huit heures. C'est peut-être un peu tôt pour manger ?

Oui, peut-être. »

Ses yeux croisèrent les miens et il les détourna immédiatement. Putain, c'était tendu. Comment allait-on faire pour rattraper ce qu'il s'était passé une heure plus tôt ?

Il prit finalement la direction des escalators et je le suivis. Seulement arrivés au rez-de-chaussée, nous nous rendîmes compte qu'il pleuvait des cordes.

« Merde... souffla-t-il.

On peut aller se poser dans un café ?

Mmh. Ok. »

Il partit en premier et remonta la capuche de sa veste au-dessus de sa tête, sa boîte de popcorns fermée et serrée contre lui. Je retirai mon cuir et le mis au-dessus de ma tête pour me protéger de la pluie. Puis, j'accélérai un peu le pas pour me retrouver à son niveau et j'étendis mon vêtement au-dessus de lui.

« Merci, murmura-t-il.

De rien... »

Nous avançâmes lentement, toujours aussi gênés. Il fallait crever l'abcès. Le reste de la journée serait un enfer autrement.

« Jimin... Je...

Jimin ! »

Nous nous arrêtâmes, et en nous retournant d'un même mouvement, je vis une jeune fille blonde avec des couettes qui courrait vers nous, sous un parapluie aux couleurs de l'arc-en-ciel.

« Jimin ! »

Je n'attendis pas une seconde de plus et attrapai le poignet du chanteur pour le tirer derrière moi. Il manqua de trébucher au premier pas et la boîte de popcorns tomba au sol, mais il se mit à courir à son tour tandis que la jeune fille continuait d'hurler son nom, et qu'au fur et à mesure, malgré le temps, plusieurs autres se joignaient à la course.

La fermeture éclair de ma veste tapait contre mon bras, et la main de Jimin écrasait la mienne. Respirer était difficile, mais j'allais le sortir de là, et nous allions parler. J'allais lui dire que je n'étais pas capable de mettre des mots sur ce que je ressentais pour lui, mais que sa présence à mes côtés me faisait du bien et qu'il me rendait vivant. Que s'il n'avait pas peur, que s'il était patient, que s'il voulait toujours de moi, alors j'allais accepter ses sentiments.

Nous continuâmes de courir pendant cinq bonnes minutes, et en voyant un recoin derrière une boutique, j'y tirai Jimin et l'y poussai en lâchant sa main pour la première fois depuis un long moment. J'arrachai mon masque pour pouvoir respirer et il fit de même, et après nous être regardés pendant quelques secondes dans les yeux, nous éclatâmes de rire.

La pluie continuait de tomber ; elle dégoulinait sur nos visages, nos cheveux plaqués contre nos crânes où le sang pulsait à toute vitesse.

Après un moment, je ramenai ma veste au-dessus de ma tête en levant les yeux au ciel, le rire un peu plus modéré.

« C'est quoi... cette pluie chaude ? J'ai pas demandé à prendre ma douche en extérieur.

C'est comme ça, ici, me répondit-il en ramenant ses cheveux en arrière et en essuyant ses paupières.

Ça rafraîchit quedal.

Parce que tu as besoin d'être rafraîchi ? »

Il remonta ses pupilles dans les miennes. Je serrai les dents sans le quitter des yeux, puis je fis un pas vers lui. Il se redressa et recula, puis colla son dos contre le mur.

« Peut-être », murmurai-je.

Je vis sa respiration accélérer de nouveau grâce à son torse qui se gonflait plus rapidement sous le t-shirt noir qui collait à sa peau.

« Tu es au courant... que ça ne sert plus à rien de te protéger de la pluie, maintenant ? murmura-t-il.

Qui te dit que c'est de la pluie que je veux me protéger ? »

Il déglutit tout en gardant ses yeux dans les miens, puis ses pupilles descendirent vers le bas de mon visage. Je me rapprochai encore un peu de lui, tremblant malgré la température extérieure, et la pluie qui continuait de dégouliner le long de mon corps et d'imbiber mes vêtements, puis j'ouvris la bouche.

« Jimin... »

Ses iris remontèrent en direction des miens, et une nouvelle tension incomparable se créa entre nous deux. Il fallait que je lui dise.

« Embrasse-moi. »

Ses yeux s'écarquillèrent et sa bouche s'entrouvrit. Il continua de me regarder ainsi pendant plusieurs secondes, avant que ses pupilles ne redescendent sur ma bouche. Je le vis hésiter, puis finalement, ses deux mains se posèrent d'un coup de part et d'autre de ma gorge, et il se jeta sur mes lèvres.

Je lui répondis immédiatement et le fis reculer jusqu'à poser mes poings contre le mur. Un sourire s'étira contre ma bouche et il me laissa déposer un baiser dessus avant de croiser ses poignets derrière ma nuque pour me rapprocher de lui. Je baissai alors mes bras, laissai ma veste tomber par terre, et posai mes mains sur son corps. Je voulais fusionner avec lui. Mon esprit était ailleurs, et je me sentais si bien. Plus rien n'avait d'importance autour de nous.

Nous échangeâmes un nouveau baiser mais beaucoup plus doux, car nous étions à bout de souffle.

C'était ça. Il n'y avait que nous.

Alors même si j'étais probablement incapable de prononcer les mots qu'il souhaiterait entendre, je voulais pouvoir montrer à Jimin que désormais, c'était lui qui était le plus important pour moi. Maintenant, il n'y avait plus que nous deux.

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