[06/03/2023]

Bonsoir bonsoir !

J'espère que vous allez bien ! Moi j'ai envie de me fracasser la tête. Je commençais enfin à sortir du rhume que j'ai chopé la semaine dernière que paf, samedi je vais promener le chien avec ma mère (et j'étais pourtant bien couverte), bah cadeau, un nouveau rhume et pire que le précédent. J'ai envie de casser des trucs omg

BREF.

J'adore la chanson du chapitre d'aujourd'hui. C'est une cover rock de la chanson de The Kid LAROI et Justin Bieber (je l'ai découverte via la cover ptdr). J'adore le groupe No Resolve, leurs sons originaux comme leurs covers sont toujours explosifs (leurs covers de Disney, genre Moana et Encanto omg, je vous encourage à aller y jeter un coup d'œil !)

J'avais prévu ce chapitre pour hier à l'origine, mais l'une de mes séries télé est de retour, alors je n'ai pas pu le poster hier soir. Du coup faut que je revoie tout mon planning scrogneugneu

Mais je vais m'en sortir 💪

D'ailleurs, encore un chap de quasiment 5k (je les ai dépassés en rajoutant un passage à la dernière minute, j'suis vraiment un clown), je ne devais pas m'aimer quand j'ai terminé cette partie 3. Le 80 faisait aussi plus de 5k, il me semble que le 79 aussi, et je sais que le 82, qui clôt cette partie, est très long aussi 🤡

Bref, j'espère que celui-là vous plaira en tout cas. Accrochez-vous ; on est sur la fin de la montagne russe, mais c'est pour mieux débuter celle qui suit... 😇😈

Bonne Léocture ! ♥

~~+~~

J'attendais déjà depuis plusieurs minutes dans cette rue au parfum de luxe de Gangnam, où je m'étais rendu quelques semaines plus tôt avec cette fan de BTS qui m'avait reconnu. Je ne me sentais pas à ma place, mais heureusement, il n'y avait pas grand monde pour me regarder de haut en bas.

Je jetai un coup d'œil à mon téléphone pour regarder l'heure et vérifier du même coup si Jimin ne m'avait pas envoyé un message, mais rien. Je commençai à gratter mes cuticules, puis je craquai et je sortis mon paquet de ma poche et m'allumai une cigarette en me cachant un peu au niveau d'une devanture un peu en retrait.

Lorsque je vis un van noir aux fenêtres fumées passer devant moi et s'arrêter quelques mètres plus loin, je me redressai et observai. La portière arrière s'ouvrit, et après quelques secondes, quelqu'un en descendit. Je reconnus aussitôt Jimin alors je tirai une dernière taffe sur ma cigarette avant de l'écraser dans une soucoupe de plantes où d'autres mégots avaient déjà été abandonnés.

Je sortis ensuite de mon petit trou et me dirigeai vers lui d'un pas rapide tandis qu'il regardait aux alentours. En me voyant l'approcher, ses yeux méfiants se posèrent immédiatement sur moi, et quand il me reconnut, il changea du tout au tout.

« Tu m'as fait peur, me dit-il en plissant les yeux. Ça va ?

– Oui. Le réveil a été un peu dur par contre.

– Pourtant tu n'es pas rentré si tard que ça, hier.

– Non, mais bon. Et toi ?

– Je suis habitué à dormir peu, donc ça a presque été une grasse matinée, rit-il.

– Mouais. Je vois que tu t'es maquillé.

– Pas beaucoup ! se défendit-il. Et puis on ne sait jamais qui on peut croiser.

– Vu la gueule du bâtiment où tu veux m'emmener, je ne pense pas qu'on croisera tes fans dedans.

– Qui sait. Mais il peut aussi y avoir d'autres célébrités. Je ne veux pas faire tache à côté. Et puis j'aime me maquiller.

– Très bien, je ne discuterai plus ce point, ris-je. Je te suis, du coup. »

Il se retourna et partit en direction du café Dior à l'architecture très moderne. Je ne savais pas que Dior avait des cafés, mais soit. Je le suivis donc dans cet immense bâtiment, déglutis difficilement lorsque je vis les prix d'un simple café, puis nous nous assîmes à une table un peu excentrée.

« Bon, pour ne pas que tu sois surpris, je te le dis tout de suite : le service est à chier.

– Vraiment ? m'étonnai-je en retirant ma veste.

– Oui.

– Vu les prix et le nom de la maison, c'est abusé.

– Je suis d'accord. Le café Hermès à côté, ce n'est pas le même délire.

– Alors pourquoi t'as voulu venir ici ?

– Parce que les pâtisseries sont trop bonnes et que j'ai envie de tuer depuis bien trop longtemps pour une mousse mangue/noix de coco et un "sensation plénitude" au chocolat. Je meurs de faim, en plus.

– Tu m'étonnes. Tu aurais pu choisir un café qui ouvre plus tôt, au pire on serait venus ici après.

– Oui bah c'est fait, tant pis », me sourit-il.

Ses yeux se levèrent derrière moi et je compris que quelqu'un s'approchait de nous. Une femme nous salua et nous distribua deux cartes avant de faire demi-tour.

« Heureusement que tu as dit que tu m'offrais le petit déjeuner, parce que je t'avoue que quinze balles dans un café et trente-cinq dans une part de gâteau, ça aurait même pas été la peine ; je t'aurais regardé manger.

– Je sais, alors profite.

– Je vais profiter. Comme ça, la note de ce midi ou ce soir sera moins élevée pour moi.

– On a qu'à se dire ça », rit-il.

Je lui souris, puis reposai mes yeux sur le menu.

[...]

Nous étions en train de discuter de son dernier tournage quand je vis l'écran de mon téléphone s'allumer. C'était ma famille.

J'hésitai à les balancer sur répondeur, puis je relevai mes yeux sur Jimin qui fixait également mon écran.

« Pourquoi tu ne décroches pas ? me demanda-t-il.

– Je ne veux pas te déranger.

– Me déranger ? Arrête. Et puis il n'y a personne autour de nous, profite.

– Comme tu voudras. »

Je passai donc mon doigt sur l'écran, puis saisis l'appareil pour le porter à mon oreille.

« Oui ?

– Oppaaaaaaaaa ! hurla immédiatement la voix d'Ally.

– Coucou ma puce ! Je ne-

– Pourquoi t'as pas répondu plus vite ?

– Je suis en train de prendre mon petit déjeuner, souris-je en regardant la fin de mon café.

– Ah ? Tu manges quoi ?

– Des pains au chocolat, et un bon gâteau. Avec un café.

– Je veux aussi du gâteau !

– Demande à maman ou à Sushi.

– Dis, tu rentres bientôt ? »

Je perdis aussitôt mon sourire et je remontai mes yeux sur Jimin. Il fronça les sourcils, ne comprenant pas pourquoi je tirais d'un coup cette tête, puis je replongeai mes pupilles dans ma boisson.

« Normalement je rentre dans une semaine. »

Je vis le poing gauche de mon ami se serrer dans ma vision périphérique.

« D'accord !

– Mais... je vais peut-être repousser mon retour.

– Quoi ? hurla-t-elle. Mais pourquoi ? »

Je souris de nouveau, puis regardai mon écran pour mettre le haut-parleur.

« Je veux que tu rentres ! cria-t-elle de nouveau.

– Je sais, ma puce... mais j'ai retrouvé quelqu'un.

– Quoi ? »

Je tendis alors mon téléphone vers Jimin qui fut plus que confus.

« Qu'est-ce que tu veux que j'en fasse ? chuchota-t-il.

– Dis-lui pourquoi je ne rentrerai peut-être pas la semaine prochaine. Après tout, ça sera de ta faute.

– Ma faute ? Mon-

– Oppa !? le coupa Ally. Réponds-moi !

– Bordel. »

Il prit mon téléphone et l'approcha de son visage.

« Coucou ma puce. Tu vas bien ? »

Un petit silence s'étendit, puis elle répondit.

« Oppa ?

– Oui, tu me reconnais ?

– Oui ! Mais... Maman ! hurla-t-elle. 'Seokie-oppa est avec Jiminie-oppa ! Oppa ! Pourquoi tu m'as pas dit ?

– Parce que c'était une surprise, répondis-je.

– Mais je voulais savoir ! geignit-elle.

– Eh bien maintenant tu sais. »

Elle ne répondit pas et je remontai mes yeux dans ceux de Jimin.

« Dis, Ally, reprit-il alors. Tu veux bien que Hayden reste encore un peu ici avec moi ?

– Non ! »

Je pouffai, puis baissai la tête.

« Mais ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu...

– Bah moi pareil ! Vous avez qu'à revenir tous les deux, comme ça tu le verras et tu me verras aussi !

– J'adorerais ma puce, mais tu sais, c'est compliqué avec mon travail. Et puis avec le virus, je ne peux plus voyager comme je le veux.

– Mais 'Seokie-oppa il est venu quand même !

– Il a eu de la chance. Ça ne durera pas éternellement, malheureusement. »

Je remontai mes yeux dans les siens. Oui, nous n'étions pas stupides. Tant qu'il n'y avait pas de vaccin, que l'épidémie ne ralentissait pas, les restrictions sanitaires resteraient assez strictes.

« Je te promets que je reviendrai dès que je le pourrai. On fera plein de trucs tous les deux : on ira à la plage, on ira se balader, on jouera ensemble, et je te lirai tes histoires préférées tous les soirs si tu veux !

– Vraiment ?

– Oui ! Je te le promets.

– Mmh...

– En échange, tu veux bien que ton frère reste là encore un petit peu ?

– D'accord. Mais tu reviens vite, hein !

– Je vais faire tout ce que je peux. Promis.

– Je vais le dire à maman ! Déjeune bien !

– Merci, passe une bonne soirée.

– Bisous !

– Bisous. »

Elle raccrocha et je fus outré qu'elle ne demande même pas à me reparler par la suite.

« Eh bien tu vois, c'est passé comme une lettre à la poste, rit-il en me rendant mon téléphone.

– Tu rigoles ? T'as vu ce que t'as dû négocier ?

– C'est avec plaisir que je m'occuperai d'elle. Elle est adorable.

– À petite dose. Je suis certain que tu finiras par en avoir marre.

– Mais non. Du coup, problème réglé.

– Écoute, Jimin... »

Il m'ignora et replongea sa fourchette dans son gâteau.

« On en a déjà discuté, je t'ai dit que je n'avais pas prévu autant de dépenses en logement, et que ma chambre avait déjà été louée pour la fin du mois.

– On en a déjà discuté, acquiesça-t-il, et je t'ai déjà dit de venir chez moi.

– Et j'ai déjà refusé.

– Je t'ai dit que ça ne poserait vraiment pas de problème. Pas de clé, tu-

– Jimin, tu as un emploi du temps assez compliqué comme ça. Je ne veux pas te gêner, et en plus tu partages ta chambre. Tu me vois vraiment me taper l'incruste ?

– Il n'aura qu'à aller dormir chez quelqu'un d'autre.

– Tu t'entends ? ricanai-je. C'est pas à lui de quitter sa chambre alors que c'est toi qui veux ramener quelqu'un.

– Ça ne le dérangera pas, et de toute manière il découche souvent.

– Je m'en tape. Moi ça me dérange.

– Alors je te laisserai mon lit et j'irai dormir dans la chambre de Taehyung, si être à trois te dérange tant que ça.

– C'est pas le sujet, Jimin. T'as compris ce que je voulais dire. Je n'ai rencontré que Jungkook, je ne connais pas les autres, et je ne peux pas débarquer comme ça et vivre avec vous du jour au lendemain.

– Tu crois que j'ai fait comment, moi, quand tu m'as avoué devant la porte de ta maison qu'en fait, tu vivais avec tes parents ?

– Je te l'avais dit avant, c'est juste que tu avais refusé de me croire. Et puis c'est ma famille, c'est pas la même chose.

– Mon groupe, c'est ma famille. »

Je roulai des yeux, puis expirai longuement en secouant la tête.

« Hayden... »

J'allais relever la tête sur lui quand l'écran de mon téléphone se ralluma. C'était encore la maison. Je le pris donc et décrochai.

« Oui ?

– Hayden, c'est moi, fit la voix de ma mère. Tu vas bien ?

– Oui, ça va. Et toi ?

– Oui, tout va bien. Ally vient de me dire que tu ne rentrerais finalement pas le weekend prochain ?

– Je n'en sais rien encore. J'aimerais rester plus longtemps, mais ça commence à me revenir cher entre le loyer et les dépenses sur place. Surtout les déplacements.

– Ah, ça...

– Donc voilà.

– Tu es avec Jimin ?

– Euh, oui. Elle te l'a dit ?

– Oui, mais je m'en doutais. Pour quelle raison voudrais-tu rester plus longtemps, autrement.

– Pour tourner.

– Je suis certaine que tu as déjà filmé tout ce que tu devais filmer, en un mois, rit-elle doucement. Passe-lui le bonjour de ma part, d'ailleurs, s'il te plaît.

– Je le ferai.

– Dans tous les cas, tiens-nous au courant.

– T'en fais pas pour ça. Dean attend aussi de mes nouvelles parce qu'il avait dit qu'il viendrait me chercher à l'aéroport. Puis tous mes potes attendent mon retour.

– D'accord. Mais bon, si tu as besoin d'un avis...

– Oui ?

– Tu ne le vois pas souvent, Jimin. Alors profite d'être là-bas.

– Je sais...

– Faites attention à vous en tout cas.

– T'en fais pas, c'est assez calme donc personne ne nous saute dessus quand on est à l'extérieur. On mange bien, et on évite de trop boire.

– C'est bien, rit-elle. Je te laisse, si tu es avec lui.

– T'inquiète.

– Envoie-moi un message quand tu sais pour ton retour.

– Oui, promis. Bisous.

– Bisous à tous les deux ! »

J'attendis quelques secondes, puis elle raccrocha.

« T'as le bonjour de ma mère, dis-je en reposant mon téléphone, écran contre la table.

– Oh. Tu pourras la saluer de ma part aussi la prochaine fois que tu lui parleras.

– Ça marche. »

Je repris ma tasse et la remuai doucement pour décoller la légère mousse qui était restée sur les parois de la porcelaine.

« Hayden... souffla-t-il de nouveau.

– Ouais ?

– Je... »

Je portai ma tasse à mon visage et la vidai avant de la reposer dans la coupelle.

« Oui ? »

Je remontai mes yeux dans les siens et valsai de l'un à l'autre en attendant une réponse. Finalement il baissa la tête sur son gâteau et soupira.

« J'ai encore faim. Ça te dit qu'on grignote un autre truc ?

– Ici ?

– Ou dehors. On peut s'arrêter ailleurs en se baladant.

– Alors va pour ailleurs, parce que les prix ici...

– Ok. Je finis ça et on s'en va.

– Tu ne vas pas à ton agence du coup ?

– Non. Je suis en jour off, alors s'ils veulent me dire un truc, ça attendra, ou ils laisseront un message sur mon répondeur.

– Ça marche.

– Sinon, tu es plus musée ? Cinéma ? Shopping ?

– Je crois que tu as compris que le shopping, c'était pas mon truc, ricanai-je. Mais si tu as besoin d'un copain pour tenir tes sacs, je veux bien me dévouer pour aujourd'hui. »

Il pinça ses lèvres pour retenir un sourire, puis saisit sa tasse qu'il porta à son visage.

« C'est enregistré. Tu ne pourras plus te défiler, maintenant. »

Je souris à mon tour, puis saisis ma fourchette. J'avais désormais hâte qu'on sorte de là.

[...]

Nous nous étions baladés, avions fait des musées, des magasins, des cafés, et nous avions fini par nous poser dans un barbecue coréen sur le coup de vingt-heures. Nous n'avions pas eu très faim avec tout ce que nous avions grignoté dans la journée, mais nous avions quand même tout mangé.

Puis, nous nous étions encore baladés le long du fleuve Han avant de remonter vers le quartier de Hongdae où il voulait m'abandonner. Nous étions un peu éméchés, mais nous allions bien.

« Bon, plus qu'à te trouver un taxi, soufflai-je.

– Oui. Même si je n'ai pas envie de rentrer maintenant.

– Grasse mat' demain ?

– Je vais essayer de traîner, mais on a un shooting en début d'après-midi donc il faudra quand même que je sois prêt quand on viendra nous chercher.

– D'accord. Tu me diras quand est-ce qu'on pourra se revoir ?

– Je te redis ça demain. Mais on n'aurait pas à se presser si tu reculais ta date de départ.

– Écoute, Jimin... dis-je en sentant soudain des regards sur nous.

– Je sais, j'ai compris. Mais on pourrait s'arranger. Je suis certain qu'on pourrait trouver une solution.

– Je chercherai et je te tiendrai au courant rapidement aussi.

– Mmh. »

Un taxi apparut au loin, donc je fis un signe de main dans l'espoir qu'il s'arrête à notre niveau. Je regardai discrètement autour de nous et je vis qu'effectivement, on nous regardait.

« Essaie de rester calme, mais je crois qu'on t'a reconnu.

– Ah bon ? »

Il tourna la tête et je m'empêchai de justesse de plaquer ma main contre mon visage.

« Jimin ? fit une voix féminine.

– C'est vraiment toi ? fit une autre.

– Oppa, on peut faire une photo ?

– On peut avoir un autographe ?

– Et merde, murmurai-je.

– Oppa ? C'est bien toi ?

– Hayden...

– Je sais, lui répondis-je. Ignore-les, y a un taxi qui arrive dans quelques secondes. »

Je refis signe à la voiture et elle s'arrêta à notre niveau.

« C'est bon. Tu t'en vas.

– Jimin, attends ! Juste une photo !

– Désolé, je... commença-t-il en se retournant.

– Jimin ! »

Puis soudain, de nouveaux hurlements un peu plus loin se firent entendre. Je m'empressai donc d'ouvrir la portière arrière et de le pousser dedans.

« File.

– Taehyung ? C'est toi ?

– Non, c'est Jungkook ! Regarde ses tatouages !

– Oh, tu en as un nouveau sur la gorge !

– Je ne suis pas... commençai-je en me retournant pour protéger Jimin le temps de refermer la portière. Vous faites erreur sur la personne.

– T'es qui alors ?

– Jimin ! Sors ! »

Je voulus me décaler pour fermer la portière mais ma veste fut soudain tirée en arrière et je basculai. Le sommet de mon crâne frôla de justesse le toit du véhicule et je tombai sur la banquette, le haut du corps contre Jimin.

« Ferme la porte ! »

Je me jetai sur la portière et tirai dessus, quitte à coincer des mains, des doigts ou des téléphones. Je m'en tapais.

Le véhicule démarra après que Jimin ait débité tout un tas de trucs au chauffeur, et avant même que je réalise ce qu'il venait de se passer, les hurlements avaient cessés et nous étions déjà bien loin du cœur du quartier.

« C'est toujours comme ça ? demandai-je en me redressant pour m'asseoir correctement.

– Ça dépend de l'endroit où on est, et de qui nous a reconnu. Il arrive que ça soit pire que ça, notamment quand on est à l'étranger, ricana-t-il en passant sa ceinture de sécurité devant lui pour s'attacher.

– Je t'envie pas.

– Tu ne vas pas me dire que tu n'as jamais vécu ça ?

– Non. Je t'en ai déjà parlé il me semble, je n'ai pas une aussi grande notoriété que ça. Et puis les gens sont cools à L.A. Ils savent où je vais la plupart du temps. S'ils veulent me trouver, ce n'est pas très compliqué.

– C'est quelque chose que j'ai du mal à comprendre.

– Ça ne m'étonne pas. C'est pas du tout le même délire que pour toi. »

Je bouclai ma ceinture à mon tour, et lorsqu'elle se verrouilla, j'eus une illumination.

« Mais attends, on va où ? »

Ses yeux s'écarquillèrent et il se jeta en avant vers le chauffeur.

« Excusez-moi ! Vous pouvez faire demi-tour ?

– Demi-tour ?

– Oui, mon ami ne devait pas monter à l'origine, mais...

– Laisse, intervins-je.

– Quoi ? Mais tu vas perdre une heure !

– Ça ne me dérange pas.

– Vraiment ?

– Oui. Puis je dois t'aider à ramener tous tes achats chez toi.

– Il n'y en a pas autant que ça », rit-il.

Je me rapprochai légèrement de lui et baissai le volume de ma voix.

« Alors disons que je dois raccompagner ma copine chez elle. »

Il pouffa, et le chauffeur reprit la parole.

« Que voulez-vous que je fasse ?

– Continuez, répondis-je. Vous pourrez juste me ramener ici après, si vous n'avez pas terminé votre journée.

– Faisons ça. »

Je me rassis confortablement contre le dossier, et Jimin fit de même. Le silence régna ensuite tout le long du trajet, et mine de rien, ça faisait du bien.

Lorsque nous arrivâmes devant le quartier résidentiel haut de gamme de Jimin, il sortit son portefeuille et donna de gros billets au chauffeur sous mes yeux exorbités.

« Vous pouvez garder la monnaie.

– Merci beaucoup. Passez une bonne soirée.

– Vous également. »

Jimin détacha sa ceinture et ouvrit sa portière.

« Envoie-moi un message quand tu es rentré. Et on se redit pour la semaine prochaine.

– Euh...

– Salut ! »

Il me sourit, puis descendit et referma sa portière. Je m'empressai donc de défaire ma ceinture à mon tour, et le chauffeur s'adressa à moi tout en me regardant dans le rétroviseur.

« Vous avez changé d'avis ?

– Non, je... Vous voulez bien attendre que je revienne ? Vous laissez le compteur tourner, évidemment.

– Qu'est-ce qui me garantit que vous allez revenir ?

– J'en ai pour dix minutes. Et puis vu la somme qu'il vous a laissée, je suis certain que mon trajet du retour est déjà couvert, alors vous ne perdez pas grand-chose. »

Il continua de me regarder dans le miroir, puis il hocha la tête.

« Très bien. Dans un quart d'heure, je m'en vais.

– Merci. À tout de suite ! »

J'ouvris donc la portière et me jetai à la poursuite de Jimin.

« Jimin ! Attends-moi ! »

Il s'arrêta et se retourna vers moi.

« Qu'est-ce que tu fais ? s'étonna-t-il, le masque baissé.

– Je dois raccompagner ma copine chez elle et porter ses sacs, t'as oublié ? »

Il ricana en réponse, puis me tendit ses achats.

« Très bien. Tiens. »

Je les pris sans discuter, puis je lui emboîtai le pas lorsqu'il reprit son chemin. Je retirai mon masque pour pouvoir mieux respirer car j'avais l'impression d'étouffer.

La route jusqu'à son luxueux logement me sembla horriblement courte, et lorsque je posai le pied sur le béton sablé, mon ventre se serra. J'avais pas envie qu'on se sépare déjà. Pourtant je continuai de l'accompagner, et il se retrouva bien vite devant la porte noire.

« Bon eh bien, c'était cool, dit-il avant de pincer ses lèvres une seconde. J'espère qu'on pourra se refaire ça bientôt.

– Moi je suis partant pour tous les jours, mais bon, nous n'avons pas le même emploi du temps.

– Carrément pas ! »

Il rigola fortement, ses yeux disparaissant, et je le regardai faire avec un sourire aux lèvres. Il était adorable.

« Bon... souffla-t-il en frottant ses bras. Maintenant que tu es là, tu es sûr que tu ne veux pas rester dormir ?

– Non, ne t'en fais pas.

– Très bien, je n'insiste pas alors. Je te tiens au courant, mais dans tous les cas, je n'ai rien jeudi après-midi. Donc on se voit jeudi, ce n'est pas négociable.

– On se voit jeudi. Sauf si tu as un empêchement, auquel cas tu me redis.

– Il n'y en aura pas. Si jamais il y en a un, je le fais brûler.

– Atteint de pyromanie. Je vais ajouter ça à ton CV. »

Il rit encore un peu, puis je lui tendis ses sacs.

« Merci.

– De rien, chérie. »

Il rit et je ne pus m'empêcher de faire de même.

« Gênant. Oublie le surnom la prochaine fois.

– Je suis d'accord. Je me contenterai de porter tes sacs.

– Ça sera amplement suffisant.

– Pas besoin de te tenir la main ? Ou de te prendre par la taille ? Oh, de porter une tenue de couple ? Vous adorez ce truc ultra cringe ici, non ? »

Il éclata de rire une fois de plus.

« Non, oublie tout ça aussi.

– Les fleurs ? Le baise-main ?

– Tu as bu combien de bouteilles, rappelle-moi ?

– Je note que tu n'as pas refusé les deux dernières propositions. »

Il rit encore en secouant la tête de droite à gauche. Les spots sous le porche nous éclairaient un peu, et il fit un pas vers moi.

« Allez, un peu de sérieux. Le taxi va te compter le temps d'attente alors vas-y.

– Je lui ai dit de le faire. Il m'attend un quart d'heure.

– Dans ce cas, file. Le temps de faire le chemin inverse, ça sera limite.

– Je vais courir si besoin.

– Courir ? Avec tout ce qu'on a mangé et bu ? rit-il. Tu auras plus de chance en roulant. »

Je lâchai un éclat de rire, et il fit de même en m'entendant, ses yeux disparaissant sous son sourire.

« J'y vais, finis-je par dire. Bon courage pour demain.

– Merci. »

Je fis également un pas vers lui, puis ouvris mes bras pour lui faire une rapide accolade.

« Je ne te propose pas de payer le taxi, hein ?

– Sûrement pas.

– Je m'en doutais. »

Je le serrai contre moi, et l'accolade rapide à laquelle j'aspirais s'éternisa étrangement.

« Hayden ? murmura-t-il après quelques secondes.

– Oui ?

– J'ai pas envie que tu partes... »

Je perdis mon sourire. J'inspirai en avalant ma salive, puis je raffermis mon étreinte.

« Je vais essayer de trouver une solution pour rester encore un peu. Mais tu ne peux pas m'en vouloir de préférer rentrer.

– Je ne peux pas. Mais ça me fait chier quand même. »

Je souris en fermant les yeux, puis je le relâchai légèrement en reculant. Je tournai mon visage pour le regarder et lui répondre, seulement j'évaluai mal la distance et mon nez se retrouva contre le sien. Nous nous figeâmes, puis il pouffa après quelques secondes et je reculai.

« Allez, dit-il en diminuant son étreinte. File.

– J'y vais. »

Mes bras glissèrent le long des siens et je fis un pas en arrière, mais malgré ça, nous restâmes toujours aussi proches. Je remontai mes yeux dans les siens et le regardai.

« Tu fais au mieux, hein ? me demanda-t-il d'une petite voix.

– Oui. Si je trouve une solution pour rester par mes propres moyens, je resterai. »

Il me sourit, et mes yeux glissèrent petit à petit le long de son visage.

« Hayden ? » murmura-t-il après de longues secondes.

Je ne répondis pas, mes pupilles toujours rivées sur sa bouche. Mon ventre fourmillait agréablement. Il y avait un truc étrange.

« Tu... Qu'est-ce que tu fais ? »

En sentant son souffle contre mes lèvres, je déglutis d'un coup et reculai mon visage. Depuis quand j'étais aussi proche de lui ?

« Je ne sais pas... murmurai-je. Excuse-moi. »

Je finis par remonter mes yeux dans les siens, et je me perdis dedans une fois de plus. Je sentis ses doigts s'enfoncer dans le cuir de ma veste, et mes pupilles chutèrent une fois de plus vers le bas de son visage.

« Je peux te poser une question ? » murmura-t-il soudain.

Surpris, je reculai et remontai mes yeux dans les siens.

« Oui, vas-y. »

Ses pupilles valsèrent entre les miennes pendant de longues secondes, avant de glisser sur ma bouche un court instant et de remonter, alors que ses doigts se pressaient encore contre mes bras.

« Est-ce que je te plais ? »

Je restai silencieux, mais je finis par baisser la tête une seconde avec un petit sourire aux lèvres. Je remontai ensuite mes pupilles dans les siennes, puis elles redescendirent sur sa bouche.

« Je ne sais pas », murmurai-je.

Et pour je ne sais quelle raison, je me rapprochai finalement de lui mais il posa ses doigts sur le bas de mon visage pour me stopper.

« Ce n'est pas une réponse...

– Mais c'est la seule que je peux te donner...

– Alors ne m'embrasse pas, dit-il en me repoussant en douceur avec un sourire triste. Je ne veux pas revivre ce qu'il s'est passé la dernière fois. Je ne le supporterais pas. »

En entendant ces mots, je réalisai ce que j'avais dit, et ce que j'avais failli faire. Le peu que j'avais avalé comme alcool ne pouvait pas être une excuse.

« Je suis désolé...

– C'est bon... »

Il retira ses doigts de mes lèvres mais je saisis son poignet immédiatement et l'immobilisai. Puis, je laissai glisser ma main le long de la sienne et resserrai mes doigts contre l'intérieur de sa paume tandis que mon pouce vint caresser le dessus de son index. Je remontai mes yeux dans les siens et remarquai à quel point il était troublé. Je pouvais le comprendre. Je ne saisissais pas moi-même ce que je faisais.

Puis, je baissai la tête, inclinai mon visage et attirai sa main près de ma bouche. Je déposai un long baiser sur ses phalanges, puis caressai doucement une fois de plus le dessus de son index avant de laisser sa main retomber le long de son corps.

« Bonne nuit, Jimin. »

Je relevai mes yeux dans les siens une seconde, puis fis demi-tour. J'accélérai le pas pour quitter l'allée menant à leur immense dortoir, puis les rues jusqu'à la sortie du lotissement. Je retrouvai le taxi qui par chance m'attendait encore, et je montai dedans. Je lui indiquai mon adresse et il démarra.

Le chemin jusqu'à Hongdae me sembla extrêmement court, et une fois dans ma minuscule chambre, allongé sur mon lit encore tout habillé et la tête tournant un peu, je réalisai ce que j'avais fait en partant. Je ne savais même pas pourquoi j'avais agi ainsi. C'était trop bizarre. Pourquoi j'avais fait ça ? Est-ce que Dean... Non, sûrement pas. Qu'est-ce que j'allais imaginer ? Pourtant, j'avais failli l'embrasser... Encore une fois. Et si je ne l'avais pas fait, c'était parce qu'il m'avait repoussé. Qu'est-ce que j'aurais fait s'il ne l'avait pas fait ?

Putain. Et si j'avais réveillé ses sentiments pour moi en faisant ça ? Si je l'avais blessé ? Je l'avais forcément blessé. C'était obligé. Putain mais quel con. Je n'allais plus réussir à le regarder en face.

Je pris mon téléphone dans ma poche. Il fallait que je lui envoie un message.

Je commençai à taper autre chose, puis j'effaçai tout. Je ne savais pas comment m'y prendre. Puis, je vis le petit « 1 » disparaître, et une réponse apparut rapidement.

Je pinçai mes lèvres. Il fallait que je parle de ce que j'avais failli faire.

Avais-je raison de croire qu'il me mentait ? Je commençai à rédiger un autre message, mais je finis par tout effacer. J'étais vraiment confus. Est-ce que Dean avait raison ? Est-ce que je devais aussi me remettre en question ?

Il m'avait coupé l'herbe sous le pied. Sans doute l'avait-il fait exprès.

Je lui répondis pour lui souhaiter une bonne nuit également, puis je verrouillai mon téléphone et me déshabillai. Une bonne douche me remettrait peut-être les idées en place. En tout cas, je l'espérais. Moi non plus je ne voulais pas revivre ça une deuxième fois.