[04/03/2023]

Bonsoir bonsoir !

Bordel, je réalise pas qu'on soit déjà au mois de mars... Ça passe beaucoup trop vite ToT

Mercredi j'ai vu Panic! At The Disco à Paris ; de base je ne voulais pas spécialement faire cette date (je venais de me faire 4 concerts en VIP les deux semaines précédentes mdr) donc je m'étais dit que ça serait pour la prochaine fois. Mais comme le chanteur a annoncé mettre fin à sa carrière (et donc au groupe du même coup...) MDR bah plus le choix, c'était maintenant ou jamais x')

Bref, c'était super. Même si j'étais mal placée et que je voyais pas super bien (la fosse quand on est petit et que la personne qui t'amène te fait arriver avec deux heures de retard, on adore mdr), c'était super. L'ambiance qu'il y avait sur les vieilles chansons, bordel. Et ça rendait tellement nostalgique !

En vrai j'aurais trop de trucs à raconter sur mes concerts. Je me tâte à faire des "story time" à l'écrit dans mon rantbook ou carrément en audios que je pourrais poster sur Soundcloud ou autre en mode podcast XD

Bref.

Oh, vous avez pensé quoi du single de Hoseok "On the street" ? J'ai trop aimé perso *-*

Sinon, pour en venir à ce chapitre... 17 pages et plus de 5.2k mots, j'ai vraiment eu envie de faire demi-tour en ouvrant mon fichier XD

En plus ce chapitre n'avait visiblement pas été travaillé plusieurs fois, y a des tas de formulations qui étaient clairement du premier jet, donc ça m'a demandé encore plus de concentration. Je suis certaine qu'il y a encore des trucs pas très beaux, et possiblement des fautes de frappe, mais je suis trop fatiguée pour repasser une dernière fois dessus.

J'espère donc qu'il sera quand même agréable à lire, et qu'il vous plaira x')

Bonne Léocture ! ♥

~~+~~

On était vendredi. Je n'avais finalement pas pu voir Jimin depuis que nous nous étions quittés mardi vers quatre heures du matin. Je m'étais endormi comme une merde, et j'avais eu le droit à plusieurs messages inquiets de sa part lorsque je m'étais réveillé le lendemain en début d'après-midi. Je lui avais expliqué et m'étais excusé, et nous avions continué de vivre comme habituellement. Lui avait été très pris par son travail mais il m'avait envoyé des messages dès qu'il l'avait pu, et moi je m'étais baladé en ville, caméra à la main, et j'avais filmé tout ce que j'avais fait, tout ce que j'avais visité, tout ce que j'avais mangé, et j'avais également monté les rushs d'une ancienne vidéo afin de la poster en début de semaine prochaine.

Des photos de nous avaient d'ailleurs tourné sur Twitter, mais heureusement, personne n'avait semblé faire le lien avec moi, malgré la vision de mes bras tatoués presque entièrement. Steven avait très certainement dû voir ces photos passer, mais il ne m'en avait pas parlé. Il connaissait mes tatouages par cœur, par conséquent, le fait que Jimin se balade avec un ami sur Hongdae dans une salle d'arcade n'avait pas semblé poser de problème à qui que ce soit, et ça m'avait rassuré.

Je m'étais pourtant inquiété du fait que notre proximité était, à mon sens, assez visible sur ces photos. Il y en avait eu où je lui pinçais la joue malgré son masque ; d'autres où je passais ma main dans ses cheveux, et c'était bien quelque chose que je ne me rappelais pas avoir fait ; ou encore une où il avait sauté sur mon dos pour me faire perdre... Mais personne ne s'était questionné. Certains pensaient que c'était un ami inconnu du public, d'autres avançaient que c'était un membre du groupe et que mes tatouages étaient en réalité les manches d'un t-shirt. Tant mieux, ça m'arrangeait.

Je ne voulais pas être associé à Jimin, je ne voulais pas que mon image puisse lui poser de problèmes. Même s'il me soutenait que je me prenais bien trop la tête et que dans le pire des cas, il s'en fichait, moi je le refusais. Cependant, je ne voulais pas non plus nous brider ; nous voir était déjà difficile en étant dans la même ville, alors après mon retour aux États-Unis... Le temps était précieux. Le passer enfermés serait trop dommage.

Heureusement, les trois jours précédents étaient passés rapidement. Ce soir, je devais le voir. Il avait insisté pour que je vienne chez lui et ça m'avait mis la pression. Au final, il m'avait dit que ses colocs ne seraient pas là et j'avais pu un peu mieux respirer. Je ne savais pas ce qu'il comptait faire, dans leur maison luxueuse de quartier riche, mais je m'en fichais. Je voulais juste passer du temps avec lui.

Je venais de passer deux heures à monter un morceau de vidéo quand je me rendis compte qu'il allait être l'heure que j'y aille. J'éteignis donc mon ordinateur et me levai, mais une fois debout, je baissai les yeux sur mes vêtements. Est-ce que je devrais me changer ? Je m'observai quelques secondes, puis j'haussai les épaules et récupérai ma veste sur mon dossier. Je l'enfilai, vérifiai que j'avais tout sur moi, puis je pris un masque et le plaçai sur mon nez avant de quitter ma chambre. Je fermai la porte à double tour et quittai la guesthouse.

Je fumai une cigarette sur le perron, puis je me dirigeai tranquillement vers le boulevard qui traversait le centre du quartier et attendis au bord de la route qu'un taxi veuille bien s'arrêter près de moi. Lorsqu'une voiture se mit à clignoter pour m'approcher et que je vis à combien débutait la course, je la laissai finalement repartir. Il se foutait de moi ou quoi ?

Je jetai un coup d'œil à mon téléphone. J'avais encore un peu de temps. J'attendis qu'un autre taxi s'arrête près de moi, et le prix me plaisant, je montai. Je donnai donc l'adresse que Jimin m'avait partagée, et lorsqu'il me demanda si j'étais certain que c'était la bonne adresse, je fus vexé une seconde. Je lui confirmai alors, puis il partit.

Je déverrouillai mon téléphone pour envoyer un message à Jimin, et quelques minutes plus tard, il me répondit qu'il m'attendait. Je rangeai donc mon portable dans ma poche et inspirai tranquillement. Ça allait me coûter plus cher que le métro, mais ne connaissant absolument pas l'endroit où je me rendais, je préférais assurer le coup.

Une demi-heure plus tard, le taxi s'arrêta près d'un immense complexe puant l'argent.

« Voilà. Je ne peux pas aller plus loin.

– Je vois. Merci beaucoup. »

Je regardai la somme affichée sur le compteur et je sortis mon portefeuille.

« Gardez la monnaie, dis-je en ouvrant la portière.

– Merci. Bonne soirée.

– À vous aussi. »

Je descendis, refermai la portière derrière moi, puis me dirigeai vers les hauts bâtiments de couleur crème, et la barrière qui gardait l'entrée du quartier. Je patientai quelques secondes en regardant autour de moi, puis je passai sous la barrière. Personne ne vint me sauter dessus en hurlant que j'étais un hors-la-loi alors je me questionnai sur la sécurité.

Je sortis mon téléphone de ma poche et envoyai un message à Jimin pour lui dire que j'étais là. Sa réponse ne se fit pas attendre et il me dit qu'il arrivait. Je patientai donc près de l'entrée, ne sachant pas quel chemin parmi les cinq ou six qui se présentaient à moi je devais prendre, et cinq minutes plus tard, j'entendis mon nom. Je me tournai donc en direction de sa voix, et lorsque je l'aperçus, je ne pus retenir un sourire. Il pressa le pas et s'arrêta à quelques mètres de moi.

« Pardon, j'ai mis plus de temps que je ne le pensais pour venir ici à pied.

– Aucun souci, souris-je à travers mon masque. Ça a été, ta journée ?

– Oui ! Viens, je vais te raconter tout ça ! »

Il tourna donc les talons et je lui emboîtai le pas. Je le suivis sans prononcer un mot, observant les larges bâtiments autour de nous, les petites aires de jeu, les complexes sportifs... Ça ressemblait à une mini ville. Nous marchâmes encore et encore, le chemin étant légèrement en pente, et nous finîmes par arriver devant une immense maison entourée de verdure.

« Vous habitez là-dedans ? demandai-je avec de gros yeux.

– Oui ! Avant on était dans un appartement de l'autre côté, mais ce n'était plus suffisant.

– Tellement riches, pouffai-je.

– C'est ça, rigola-t-il. Allez, viens. »

Nous montâmes le petit chemin de bêton sablé clair pour arriver sur quelques marches blanches, où une porte en aluminium noir nous attendait.

« Jungkook est là. Namjoonie-hyung et Yoongi-hyung sont chez eux alors on ne les verra pas. Seokjinie-hyung est chez un de nos amis, dans un des immeubles en face. Pas sûr qu'il rentre. Quant aux deux autres, je sais qu'on ne verra pas Tae, Saja j'en sais rien, mais ils sont allés sortir Yeontan.

– Yeontan ? demandai-je.

– Oui, le chien de Tae', répondit-il en levant le boîtier pour taper le code de la porte.

– D'accord.

– Ils rentreront plus tard. On ne croisera peut-être pas mon coloc'. Si ça se trouve il dormira chez lui. »

La porte s'ouvrit et il fit un pas dans la maison.

« Donc il reste Jungkook ?

– Oui, Jeon Jungkook. Le plus jeune.

– D'accord.

– Il t'adore, soit-dit en passant.

– Il m'adore ? pouffai-je.

– Oui. Je suis certain que musicalement, vous pourriez vous entendre.

– Vraiment ?

– Oui. Plus que toi et moi, et crois bien que ça me désole de réaliser ça. »

Il referma la porte dans mon dos, puis il retira son masque et ses chaussures.

« Kook-ah, on est là ! »

Je retirai à mon tour mes chaussures, plus ma veste qu'il saisit pour l'accrocher au porte-manteau, et je le suivis.

« Il doit bosser dans sa chambre, on le verra plus tard. Je te fais visiter ?

– Volontiers, répondis-je.

– Alors déjà, dit-il en m'emmenant sur la gauche. Ici, tu as donc la cuisine, et le salon en face.

– Pas mal.

– N'est-ce pas, rit-il. La chambre de Jungkook est d'ailleurs au fond.

– D'accord.

– Ici, c'est la mienne. Enfin, la mienne et cette de Rahyeon. J'te montre ?

– Si tu veux, souris-je.

– Viens. »

Il poussa la porte et je pus découvrir une immense chambre avec deux lits jumeaux.

« Mon côté c'est près de la fenêtre. Là, on a un dressing, et ici, une salle de bain juste pour nous deux.

– C'est cool, répondis-je, les yeux écarquillés.

– Trop ! Quand je me rappelle qu'il y a quelques années, on vivait tous dans la même pièce et on devait tous partager la même salle de bain et les mêmes toilettes...

– La pièce unique je suis d'accord, la salle de bain et les chiottes, ça va encore, quand c'est des gens que tu connais.

– Oui mais va faire la queue quand tu as six mecs devant toi qui aiment prendre leur temps.

– J'imagine », pouffai-je.

Il me laissa inspecter rapidement sa tanière, et un élément blanc attira mon regard sur la petite bibliothèque située entre son lit et la fenêtre.

« Tu l'as gardé ?

– Quoi donc ?

– Le mouton que je t'ai gagné lundi.

– Évidemment ! Pourquoi je ne l'aurais pas gardé ?

– Parce que tu as passé l'âge de jouer avec des peluches, non ?

– Je ne joue pas avec, c'est de la déco ! Et c'est un souvenir.

– Mouais, y a mieux.

– Pense ce que tu veux. Viens, je te montre le reste. »

Je ne débattis pas et le suivis avec un sourire aux lèvres hors de la chambre.

« Si tu as besoin d'aller aux toilettes, tu peux aller ici, dit-il en m'indiquant la porte en face de leur chambre. Ou chez moi, je m'en fiche.

– Je note.

– Et ici, c'est la chambre de Taehyung. Ici Jin-hyung, Yoongi-hyung, et Namjoonie-hyung.

– Très bien. »

Il se retourna vers moi.

« Tu as faim ?

– Pour le moment ça va.

– Je me demandais si tu préférais qu'on commande un truc, ou si on faisait à manger.

– Je m'en fiche. Ce que tu préfères.

– On verra tout à l'heure, alors, me sourit-il. Tu veux jouer ?

– À quoi donc ?

– Jin-hyung a acheté un nouveau jeu l'autre jour mais je n'ai pas encore pu l'essayer.

– On peut regarder.

– Je suis certain que je te mettrai une pâtée, me dit-il avec un large sourire.

– Dans tes rêves, Jiminie. Il y a certains trucs sur lesquels tu ne peux pas me battre, même si ça fait longtemps que je n'ai pas joué.

– On parie ?

– Ce que tu veux, ricanai-je.

– Si je gagne, tu me fais à manger, décréta-t-il en pinçant ses lèvres.

– Très bien. Et si je gagne, tu laisses tomber cette idée de duo. »

Ses yeux s'agrandirent et je vis immédiatement de la peine s'y former.

« Ça te dérange à ce point ?

– D'être obligé de le faire et dans un temps limité, oui.

– D'accord... »

Il détourna les yeux, puis pivota pour partir en direction du salon. Je m'empressai de le rattraper et je saisis son poignet.

« Quoi ? me demanda-t-il.

– Si tu es si bon, tu n'as rien à craindre, si ? »

Ses pupilles valsèrent entre les miennes, puis il reprit du poil de la bête.

« Effectivement. Je n'ai pas à m'en faire. Suis-moi. »

Je le relâchai et le suivis.

[...]

Jimin était en train de préparer à manger en grognant, son cadet à ses côtés, tandis que je les regardais faire, assis à la table de cuisine, un petit sourire aux lèvres. J'avais finalement gagné, mes anciens réflexes revenant bien plus rapidement que je ne l'aurais cru, et il n'arrivait pas à le digérer. En l'entendant hurler et jurer, son ami était sorti de sa chambre, située juste derrière le salon, et il nous avait demandé ce qu'il s'était passé, tout en étant confus de me trouver ici sans que Jimin ne soit venu me présenter à mon arrivée.

Mon ami m'avait donc planté dans la pièce de vie en allant se cacher dans la cuisine, et je m'étais retrouvé face à un jeune homme que je n'avais vu que rapidement à travers des photos et des vidéos. J'avais voulu me présenter mais il m'avait devancé en s'inclinant respectueusement et en me parlant à toute vitesse pour me dire qui il était. J'avais été surpris, mais je l'avais trouvé touchant. Je m'étais alors présenté à mon tour et je lui avais dit qu'il n'avait pas à être aussi formel avec moi.

J'avais ensuite été retrouver Jimin qui faisait un bruit monstre dans la cuisine, et j'avais essayé de le dérider en lui disant que s'il voulait, je lui donnais l'occasion de prendre sa revanche. Il m'avait envoyé balader en me disant que maintenant il avait faim, et c'était ainsi que je m'étais retrouvé attablé, à regarder les deux chanteurs cuisiner pour moi. Je m'étais senti coupable pendant un moment, de les observer faire, les bras croisés, mais j'étais l'invité et ils avaient insisté sur ce point, alors j'avais capitulé.

Je voyais bien que Jungkook essayait d'apaiser mon ami en le taquinant ou à l'aide de coups de coude, mais jusqu'ici, c'était un échec. Jimin était vraiment fier et borné. Comme moi.

Lorsqu'ils coupèrent enfin les plaques électriques et commencèrent à vider leurs préparations dans des plats, je me redressai. J'avais hâte de voir ce qu'ils avaient préparé. Je me retrouvai donc avec des hobakjeon, une crêpe pomme de terre/saucisse, et une autre un peu plus grosse, au kimchi, avec un peu de riz.

« Désolé Hayden, on aurait acheté plus de choses si Jiminie nous avait dit que tu venais manger ce soir.

– Ne t'en fais pas, ça fait beaucoup à manger, même si on est trois ! C'est bien suffisant.

– Mais pas très varié.

– On a des légumes, des féculents, un peu de viande, des œufs, c'est parfait.

– Très bien. Oh, on a du makgeolli pour boire avec si tu veux !

– Si vous en buvez, je ferai de même. Sinon, de l'eau ça me va très bien aussi. »

Jimin ricana avec un sourire en coin et je croisai mes bras sur la table.

« T'as fini de ronchonner, Park Jimin ?

– Je ronchonne si je veux. »

Il s'assit en face de moi après avoir posé des assiettes et des baguettes sur la table, et le plus jeune de la maison posa une bouteille d'alcool sur le bois. Il alla ensuite chercher des petites coupelles qu'il distribua à chacun de nous avant de prendre place à son tour. Jimin commença à couper les crêpes et à en distribuer à tout le monde.

« Hyung, tu vas faire la gueule longtemps ?

– Si je veux.

– Sérieux.

– Ferme-la et mange, Kook.

– Ton foutu caractère », marmonna ce dernier.

Je retins un petit rire et remerciai néanmoins Jimin lorsqu'il me tendit une assiette. Je pris des baguettes et commençai à farfouiller dans mon repas, autant pour le faire refroidir que pour me délecter davantage du parfum. J'avais encore plus faim, maintenant.

Jungkook ouvrit la bouteille d'alcool fermenté et en distribua à tout le monde avant de se rasseoir. Je le remerciai également, et je saisis la coupelle avant de la lever pour trinquer avec lui. Jimin n'en fit rien et se contenta de descendre la sienne en nous tournant le dos.

« Bon, on a qu'à le faire boire, ça va le décoincer.

– Je t'emmerde, Jungkook. Je ne suis pas coincé. Je suis juste saoulé.

– Et après on dit que c'est moi qui suis mauvais perdant.

– Tu es mauvais perdant ! Moi si j'ai la haine, c'est parce que du coup, j'ai perdu.

– Tu m'expliques quelle est la différence ? ricana le jeune homme.

– J'ai perdu notre pari. Et j'y tenais. »

Son ami le regarda étrangement, confus, puis il tourna les yeux vers moi. Je fermai les paupières et secouai légèrement la tête de droite à gauche pour lui faire comprendre de laisser tomber. Il acquiesça en silence, puis porta son verre à son visage pour tremper ses lèvres dedans. Je fis de même, retins un râle parce que ça faisait longtemps que je n'en avais pas bu, puis je commençai à manger.

« C'est super bon ! m'exclamai-je.

– Merci ! répondit le chanteur. J'adore faire la cuisine. Seokjinie-hyung et Yoongi-hyung m'ont appris plein de choses !

– C'est chouette ! Je ne suis pas ultra doué pour ma part. Comme je vis chez mes parents, j'ai un régime plutôt sain le soir, mais le midi quand je suis seul, c'est pas la même chose, ricanai-je.

– C'est vraiment pas compliqué. Il faut juste de la patience pour faire cuire tout ça.

– Et c'est bien là mon problème, je ne suis pas patient.

– Je vois », rigola-t-il.

Je risquai un regard vers Jimin, puis revins à Jungkook, et enfin à mon plat. S'il prévoyait de faire la gueule pendant tout le repas, ça allait être sympa...

[...]

Jungkook vida son verre et recula légèrement sa chaise.

« Bon, je vais vous laisser, je dois continuer de travailler !

– Alors bon courage, lui souris-je en croisant mes bras sur la table.

– Merci ! Tu reviens bientôt ?

– Je n'en sais rien, ça dépendra de la tête de pioche en face. »

Il laissa échapper un rire.

« Au pire, pas besoin de lui ! Tu n'auras qu'à revenir pour me voir moi !

– Tentant. »

Il se leva et débarrassa ses affaires. Je reposai alors mes yeux sur Jimin qui pianotait sur son téléphone depuis un moment maintenant.

« Au fait, reprit Jungkook, j'adore tes tatouages.

– Ah, merci ! répondis-je, surpris. Les tiens sont sympas aussi, même si je t'avoue que je n'ai pu voir que ta main.

– Merci ! J'en ai plusieurs, uniquement sur ce bras pour le moment, me dit-il en soulevant la manche de son large t-shirt noir pour me montrer son épaule.

– Eh bien... Tu rigolais pas, Jimin.

– Il t'en a parlé ?

– Oui, répondis-je, tandis que mon ami continuait de bouder. Il m'a dit que je pourrais avoir une très mauvaise influence sur toi en ce qui concerne les tatouages.

– Je suis déjà mordu depuis un moment ! rigola-t-il. Mais mon objectif est d'avoir le bras totalement couvert. Il te reste de la place sur les tiens en dehors de l'avant-bras droit ?

– Oui. Pour le droit, je n'y ai que trois grandes pièces et elles ne sont pas reliées entre elles donc il me reste tout ça à encrer, et le biceps, dis-je en me levant pour lui montrer mon bras. Et le gauche est presque terminé, mais même si j'ai envie de le finir rapidement, comme il est constitué d'éléments précis qui représentent un objet, un moment, une personne dans ma vie, je serais frustré qu'un jour je ne puisse plus y ajouter quelque chose, tu vois.

– Je comprends totalement ! En tout cas, je suis complètement fan de ta manchette gauche ! Et j'adore le corbeau sur ta gorge. Il est trop classe !

– Merci beaucoup, répondis-je avec un grand sourire, malgré tout un peu gêné.

– Et j'adore les films de Tim Burton donc le tatouage Monsieur Jack, j'adore aussi !

– Ah, celui-là, dis-je en tournant légèrement mon bras. Il est très vieux, mais il n'a pas bougé.

– Pourquoi celui-là en particulier ? C'est ton préféré ?

– C'était un de nos films préférés avec mes meilleurs amis, oui.

– C'était ?

– Jungkook, dit alors Jimin.

– Quoi ?

– C'est bon, murmurai-je avant de reposer mes yeux sur le plus jeune. Ces deux personnes sont décédées aujourd'hui.

– Oh, je suis désolé...

– Il n'y a pas de mal, tu ne pouvais pas savoir, lui répondis-je avec un sourire. Mais voilà. C'est un peu pour eux que je l'ai fait.

– C'est pour ça que Jack est seul ? me demanda-t-il avec hésitation.

– Oui. Peut-être que Sally et Zéro le rejoindront un jour. Mais à bien y réfléchir, j'aurais dû tatouer le chien plutôt que Jack.

– Hayden... murmura Jimin.

– Enfin bref. Si tu aimes les films de Tim Burton alors on pourra se faire une soirée spéciale films un jour, si on en a l'occasion !

– J'adorerais ! me répondit Jungkook en retrouvant immédiatement le sourire.

– Alors faisons ça. »

Je lui envoyai un clin d'œil et il lâcha un rire.

« J'ai noté, tu ne pourras plus te défiler !

– Ne t'en fais pas ! Allez, file si tu dois travailler.

– Je vous laisse. Bon courage pour le dérider !

– Jungkook ! grogna fortement Jimin.

– Bonne soirée, Hayden. C'était un plaisir de te rencontrer et de parler avec toi ! N'hésite pas à venir me voir quand tu t'en vas, ça me ferait plaisir d'échanger encore quelques mots avec toi !

– Je ferai ça. À tout à l'heure alors.

– À tout à l'heure ! »

Il tourna enfin les talons et je le regardai disparaître dans sa chambre en face. Puis, je ramenai mes yeux sur Jimin, et après quelques secondes d'hésitation, je me rassis.

« Lui en veux pas, il ne pouvait pas savoir.

– Je sais, je ne lui en veux pas. J'ai aussi été maladroit. Mais tu ne m'avais jamais parlé de celui-là.

– Peut-être parce que j'ai tendance à l'oublier, même si c'est l'un de ceux que je vois le plus. Je n'y fais plus attention.

– Possible.

– D'ailleurs, j'ai vu que tu en avais un nouveau ?

– Quoi ? Ah, tu parles de ça ? me demanda-t-il en regardant son poignet gauche.

– Oui.

– Mmh, je l'ai fait il y a un mois environ. C'est mon chiffre porte-bonheur, mais aussi le jour de ma naissance, et le jour et l'année de nos débuts.

– Je vois. »

Il finit par lâcher son poignet des yeux, et je vis ces derniers longer ma peau jusqu'au creux de mon coude. Je savais très bien ce qu'il regardait, ou essayait de voir. Je ne lui en avais encore pas parlé, et je me sentais d'un coup horriblement mal. J'avais le sentiment de l'avoir trahi.

« Je suis désolé, murmurai-je finalement en dépliant mon bras et en le tournant vers lui. Quand... Quand tu as disparu sans me donner de nouvelles en février, ça me gonflait de le voir là... Et après que tu sois revenu et qu'il y ait eu cette histoire avec Troy... Je supportais plus de le voir... »

Il se leva et je baissai la tête.

« Je suis désolé, Jimin. Je...

– T'excuse pas. »

Je relevai la tête sur lui, surpris, et je le vis glisser son pouce gauche dans son pantalon alors que sa main droite retenait le bord de son t-shirt.

« Qu'est-ce que... »

Il baissa alors son vêtement jusqu'à son aine et me fit découvrir sa peau où une vague ombre était encore présente.

« J'ai commencé à le faire effacer, après ta première cover. Je n'avais plus aucun espoir qu'on se réconcilie, et ça me tuait de le voir dans le miroir tous les jours. Donc je ne t'en veux pas. Je comprends que tu aies aussi voulu le faire disparaître. »

Il remit ses vêtements en place. Ensuite, il commença à débarrasser et je le regardai faire, le cœur serré. Je lui avais fait tellement de mal avec ces covers...

« Je vais les supprimer.

– Mmh ? De quoi donc ?

– Les covers.

– Non, c'est bon.

– Je t'ai blessé avec, je-

– C'est bon, m'assura-t-il. Avec du temps, j'arriverai à me dire qu'elles ne m'étaient pas vraiment destinées. Et puis tu as dû passer du temps dessus. Si en plus elles te rapportent de l'argent, ça serait idiot de les retirer.

– Tu es sûr ?

– Oui. »

Il était debout devant l'évier et faisait un brin de vaisselle, mais je savais bien que c'était une excuse pour ne pas me regarder. Je me levai alors, débarrassai le reste de la table et déposai le tout à côté de lui.

« Merci. »

Je ne répondis pas et l'observai quelques secondes avant de venir poser mes mains hésitantes sur ses épaules.

« Je suis vraiment désolé, Jimin. J'aurais jamais dû sauter aux conclusions comme ça, et faire tout ce que j'ai fait.

– C'est bon. Par contre tu me gênes, là.

– Pardon. »

Mes mains quittèrent ses bras mais je restai derrière lui, et après quelques secondes d'hésitation, je finis par passer mes bras autour de son ventre pour le serrer contre moi. Il se tendit et se figea dans ses gestes, mais il ne prononça pas un mot.

« Je suis soulagé dans un sens que tu l'aies aussi effacé. Si tu avais gardé le tien, je m'en serais encore plus voulu. »

Il ne répondit pas, et ne se détendit pas plus non plus.

« Mais maintenant, je sais que je ne laisserai plus personne venir se mettre entre nous. Quoi qu'il puisse arriver, je te ferai confiance à cent pour cent. Je tiens trop à toi et à notre amitié pour tirer un trait dessus. Alors j'espère que tu me pardonneras, parce que je sais que même si tu me dis que c'est bon, ce n'est pas le cas. »

Il se détendit un peu, mais il ne prononça pas un mot en réponse.

« On le fera, ce duo. Je t'en donne ma parole.

– Vraiment ?

– Oui, souris-je. Mais il ne sera pas bon si je le fais sous la contrainte et dans la précipitation. Je veux trouver la bonne chanson. Je veux prendre mon temps pour refaire l'instrumental, ajuster nos voix. Je veux que ça soit parfait.

– Ça sera parfait, souffla-t-il en se laissant aller contre moi. Dans tous les cas, je sais que ça sera parfait. Mais si tu veux attendre, alors ok. J'attendrai.

– Merci.

– Mais ne me fais pas attendre trop longtemps non plus, rigola-t-il doucement. On ne sait pas de quoi l'avenir sera fait.

– Je sais. Et je prends note. »

Il laissa de nouveau échapper un petit rire, et je finis par poser mon menton sur son épaule et fermer les yeux.

« Et on fera mieux niveau tatouage, la prochaine fois.

– Tu veux qu'on en refasse un ? s'étonna-t-il.

– Oui. Ça te dirait ?

– Oui. D'ailleurs, tu ne les as pas vus mais j'en ai deux autres.

– Deux autres ? Deux nouveaux ? En plus du "13" ?

– Oui.

– C'est vrai ? Tu as fait quoi ?

– Une phrase et un portrait.

– Vraiment !? C'est quoi ? Et ils sont où ?

– Sur mon cul. C'est écrit "Hayden est un gros con" avec ta tête à côté. »

Je pouffai et secouai la tête, mon menton toujours posé sur son épaule.

« Tes fans en seront dingues.

– Carrément. »

Quelques secondes passèrent avant qu'il ne reprenne la parole.

« En vrai, j'ai tatoué "Young Forever" derrière mes bras, au niveau de mes coudes. Je ne peux pas relever mes manches, mais je te montrerai tout à l'heure si tu veux.

– Ça marche. »

Il continua de faire la vaisselle, mais après avoir lavé la troisième assiette, il s'arrêta.

« Tu pourrais me lâcher ?

– Quoi ? Oh, pardon. »

Je m'empressai de m'éloigner de lui et j'avalai ma salive difficilement.

« Dire que ce n'était pas agréable serait mentir, mais je n'avance pas », rit-il.

Je me rendis soudain compte que mon cœur avait étonnamment accéléré.

« Tu as besoin d'aide, d'ailleurs ?

– Non, c'est bon, j'ai quasiment fini. Tu veux rentrer peut-être ?

– Déjà ? »

Il pouffa et tourna la tête vers moi.

« Il est déjà presque dix heures.

– C'est vrai que tu dois te reposer aussi.

– Je me reposerai demain ! On a notre week-end ! Enfin, presque, je veux en profiter !

– Tu veux qu'on se retrouve à quelle heure demain ?

– Comme tu veux. On peut prendre le petit déjeuner ensemble ?

– On a qu'à faire ça.

– Super. »

Je détournai rapidement les yeux et me raclai la gorge.

« Je reviens, je vais pisser un coup.

– Fais comme chez toi. »

Je m'empressai de quitter la cuisine et de tourner sur ma droite. Je tombai rapidement sur la porte qu'il m'avait indiquée, après le couloir menant à l'entrée, et je la poussai avant de m'enfermer dans la pièce. Je vidai ma vessie, puis me lavai les mains avant de me rafraîchir le visage.

Je ne savais pas si c'était le makgeolli, mais j'avais chaud. Et j'aurais jamais dû prendre Jimin dans mes bras de cette façon, c'était... bien trop intime. J'accumulais les boulettes.

J'essuyai mon visage sur la peau de mes bras, puis je quittai la pièce.

[...]

J'étais sur le pas de la porte avec Jimin. J'avais salué Jungkook quelques minutes avant et il s'était réenfermé dans sa chambre, et là il fallait que je trouve le courage de rentrer.

« Tu es sûr que tu ne veux pas rester dormir ? me demanda Jimin avec douceur. Comme on se retrouve demain matin, ça t'éviterait de payer un taxi pour rentrer.

– C'est gentil, mais je ne me vois pas squatter le canapé et tomber sur tes potes demain matin, ni dormir avec toi.

– On l'a déjà fait, rétorqua-t-il en haussant les épaules.

– Mais moi j'ai un lit deux places. On risque d'être à l'étroit dans le tien.

– À l'étroit ? Mon lit est large !

– Moins que si on était dans un lit deux places.

– Si tu le dis. Mais bon, des fois c'est mieux d'être à l'étroit, tu sais », me dit-il avec un sourire en coin en haussant les sourcils.

Je pouffai et roulai des yeux.

« Une prochaine fois, peut-être.

– Alors je n'insiste pas. Je te raccompagne jusqu'à la sortie ?

– Je devrais trouver seul. Rentre vite et couche-toi, t'as eu une dure journée.

– Ok, je rentre, capitula-t-il. Envoie-moi un message quand tu arrives, cette fois.

– Promis, je ne m'allongerai pas avant de t'avoir dit que j'étais rentré, souris-je. Allez, à demain.

– À demain ! Rentre bien.

– Merci. Bonne nuit, Jimin. À demain ! »

Il répondit à mon sourire, et je tournai les talons. Je m'éloignai de la maison, et après avoir parcouru une vingtaine de mètres, j'entendis le bruit de la porte se refermer. Mes yeux repartirent sur l'endroit que je venais de quitter, et je vis que Jimin était rentré.

J'inspirai un bon coup et tentai de me souvenir du chemin qui m'avait mené jusqu'ici dans ce labyrinthe. Je n'assumerais pas de revenir frapper à sa porte, tout penaud, parce que je n'aurais pas réussi à retrouver la sortie de son quartier. J'allais y arriver.