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𝟎𝟑:𝟕𝟗 - Siamese, 𝐵𝑟𝑜𝑡ℎ𝑒𝑟

[27/02/2023]

Bonsoir bonsoir !

Omg, j'ai cru que je n'allais jamais arriver au bout de cette correction. Plus de 5.3k mots, 18 pages... Et je l'ai au final rallongé, et je suis arrivée à 19 pages. lol.

Quand la chanson Modern Love d'All Time Low est sortie il y a deux semaines, j'étais un peu sceptique. Puis ils l'ont faite au concert, mercredi dernier. Et je l'ai réécoutée ce midi en me faisant à manger. La vague de nostalgie bizarre que ça m'a fait. Encore une chanson qui me rappellera un moment, une atmosphère particulière x')

Du coup elle finira sans doute dans un titre de chapitre par ici haha

Bref. J'ai encore deux updates de retard pour récupérer mon planning d'origine, alors je vais faire au mieux. Je rentre tard jeudi alors le chapitre 80 arrivera vendredi au mieux, et j'essaierai de m'arranger avec mon autre histoire pour ne pas me surcharger avec les publications la semaine prochaine. Je vous tiendrai au courant !

J'espère que ce chapitre vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥




~~+~~




Je posai mes baguettes et repoussai mon bol en grognant. J'avalai la dernière bouchée de mon bulgogi et relevai les yeux sur Jimin qui avait visiblement du mal à finir ses japchae. Je l'observai quelques secondes, puis saisis la bouteille de soju posée à ma droite.

« Alors, tu as du mal à finir ? demandai-je en le servant.

Ouais, j'ai visiblement eu les yeux plus gros que le ventre. Pourtant j'avais faim, à l'origine.

La faim a dû passer vu le temps que tu as mis à arriver ici.

C'est de la faute des mecs, ça, grogna-t-il. Merci.

De rien, dis-je en reposant la bouteille après m'être servi.

Je leur ai dit pourtant que j'étais pressé, mais ils ont absolument voulu qu'on débriefe avant que je ne m'en aille.

En même temps ils ont pas tort ; tu ne sais pas à quelle heure tu vas rentrer, et si demain matin vous enchaînez direct...

Ouais nan mais y avait pas besoin de débrief, c'était juste un interview. Et puis au pire, ils auraient pu faire sans moi. Je suis sûr que c'est parce que notre leader l'a encore mauvaise. »

Je pris mon verre et l'avalai d'une traite. En me voyant faire, il s'empressa de vider sa bouche pour avaler son verre à son tour.

« Pas besoin de te tourner quand tu bois, souris-je en reprenant la bouteille pour le reservir.

Tu es plus âgé que moi, répondit-il en me tendant le récipient.

Je m'en tape. C'est pas dans ma culture.

Mais c'est dans la mienne.

Très bien, abandonnai-je en roulant des yeux. Et donc, tu disais ?

Mmh ? Qu'ils l'avaient fait exprès.

Mais pourquoi ? T'as fait quoi pour qu'ils te le fassent payer comme ça ? C'est puéril en plus.

C'est puéril, on est d'accord. Et dans le fond, je n'ai rien fait.

T'as dit que l'un d'entre eux l'avait mauvaise. Tu ne m'auras pas.

Mais rien ! dit-il, le ton soudain un peu plus aigu. J'ai juste... Bon, je lui ai mal parlé et je l'ai envoyé chier l'autre jour, et ça ne lui a pas plu. Je pense qu'il me le fait payer.

C'est débile.

On est d'accord. »

Il s'empara de son verre, se tourna sur le côté et l'avala. Je roulai des yeux en secouant doucement la tête, puis je saisis le mien et l'avalai à mon tour.

« Je ne pensais vraiment pas que ce genre de restaurant existait ici, dis-je pour changer de sujet en regardant les panneaux blancs qui nous entouraient. Et c'est pas plus cher qu'ailleurs, tu dis ?

Non. C'est ça qui est cool. Et en plus, c'est bon.

Oui. Tu veux que je t'aide à finir, d'ailleurs ?

Tu as encore faim ?

Pas spécialement, mais si tu ne termines pas, je préfère que ça finisse dans mon ventre qu'à la poubelle. »

Il rigola, puis poussa son assiette vers moi.

« Sers-toi.

Faut pas me le dire deux fois. »

Il rit encore et je récupérai mes baguettes pour l'aider à finir son plat. Après avoir malencontreusement fait tomber plusieurs choses sur la table sous son rire, je finis par transvaser la moitié de ses restes dans mon bol et manger directement dedans.

« Oh ! s'exclama-t-il soudain. Il y a un truc qui vient de me revenir ! C'est vrai que tu as dit à la chaîne chez qui tu bosses qu'ils pouvaient supprimer la vidéo ?

De quoi tu parles ?

La vidéo-réaction qu'on avait tournée tous les deux ! Tu sais, après ton tournage !

Aaaah, tu parles de la vidéo chez Fine Brothers ?

Oui, c'est ça ! J'ai reçu un mail il y a plusieurs mois et je suis retombé dessus en faisant du tri dans ma boîte de réception il y a quelques jours. Tu leur as vraiment dit de la supprimer ?

Oui. Elle ne servait à rien.

Mais ils avaient fini de la monter et tout !

On était en mauvais termes quand Kurt m'a posé la question. Qu'est-ce que tu voulais que je lui dise ? répondis-je avec un sourire triste. Moi, je ne voulais plus entendre parler de toi à ce moment-là, et toi... Enfin bref, ça aurait été une mauvaise idée de la sortir dans tous les cas. Et puis ton agence...

Je leur en ai parlé. Ils étaient furax, mais quand je leur ai dit que je n'étais pas reconnaissable et que mon nom ne serait pas cité, ils ont dit que c'était bon.

Bah tant pis. Une prochaine fois.

Je ne sais pas s'il y aura une prochaine fois, souffla-il en faisant des cercles avec ses baguettes dans son plat. On était censés être en pleine tournée, là. Je pense que quand toute cette saloperie aura disparu et que tout redeviendra normal, on partira en tournée. Puis y aura le service militaire. Je ne risque pas de revenir en vacances par chez toi avant un moment.

Attends, quoi ? Service militaire ?

Oui. Tu n'étais pas au courant ?

Je pensais que vous alliez en être exempté, ce n'est pas le cas ? Je croyais avoir entendu Sooyeon parler de ça.

On pourrait, c'est encore en pleine discussion au niveau du parlement, mais même si la loi est votée, on refusera très probablement. On trouve ça injuste, et puis dans le fond, c'est un honneur de le faire.

Je peux comprendre. »

Je glissai mes baguettes de nouveau dans mon bol, pensif. Une tournée de minimum un an, un service militaire d'environ deux ans ?

« Ne t'en fais pas, je t'enverrai plein de messages quand je serai en permission.

Quoi ? »

Je remontai mon visage vers le sien.

« Tu as l'air perturbé par ce que je viens de te dire.

Il y a de quoi. Ça veut dire que pendant trois ans, ça risque d'être compliqué de se voir ?

Je n'avais pas vu ça sous cet angle... mais oui.

Je vois.

Mais ne t'en fais pas, je te dis. Je ne t'oublierai pas.

Comment peut-on m'oublier, en même temps ? »

Il me renvoya mon sourire en coin, puis soupira fortement en venant saisir un morceau de carotte de ses baguettes.

« Dommage.

Quoi donc ?

Je pensais que ma petite disquette aurait eu plus d'effet.

T'es encore avec ça ? ris-je fortement.

Comme j'ai gagné la dernière fois, je te donne l'occasion de prendre ta revanche.

Tu n'as rien gagné du tout, Jiminie.

Si, c'est obligé.

Quedal. Et puis tu sais que les disquettes ne marchent que sur toi, pas sur moi.

On ne sait jamais.

Non, ça ne marchera pas.

Enfin bref. Du coup, tout ça pour dire que j'espère qu'ils ne l'ont pas vraiment supprimée, parce que je vais t'en vouloir. On avait bien rigolé...

Parce que tu voudrais vraiment qu'ils la postent ? »

J'écarquillai les yeux, surpris.

« Bah oui ! C'était le but à l'origine, non ?

Si, mais... Enfin, avec tout ce qui s'est passé depuis...

On a dit qu'on oubliait, non ?

Si.

Alors voilà. J'avais pas répondu à l'époque mais... maintenant je pense que c'est trop tard.

Clairement.

Alors je t'en veux.

Mais je peux toujours envoyer un message à Kurt pour lui demander une confirmation ; on n'en a jamais reparlé depuis.

Tu penses qu'il y aurait une chance qu'ils l'aient toujours ?

Je pense. Ta venue ici n'était pas rien, alors même si tu n'es pas reconnaissable, je pense que c'était quelque chose pour beaucoup de personnes.

Vraiment ? Alors pourquoi tu me dis que c'est trop tard s'il y a une chance qu'ils aient toujours le fichier ?

Pour voir à quel point tu tiens à moi.

À quel point je tiens à toi ? s'étouffa-t-il. Ça va, les chevilles ? »

Je me contentai de rire silencieusement, un large sourire sur le visage, et de pencher la tête vers mon bol pour saisir le reste de japchae. Jimin ne rajouta rien de plus et termina son assiette à son tour. Puis, il prit la bouteille de soju et la termina dans nos deux verres.

« Allez. On finit ça et on y va.

Ça marche. Tu veux qu'on fasse quoi après, d'ailleurs ? Tu veux rentrer ?

Non.

Pourtant tu bosses tôt demain, non ? Il faut que tu dormes.

On ne pourra pas se voir pendant deux jours après alors je veux profiter de la soirée.

Très bien. »

Je trinquai doucement avec lui, puis nous avalâmes le fond d'alcool dans un même mouvement.

« Allez, allons-y. »

Je récupérai ma veste, remis mon masque, puis je le suivis lorsqu'il poussa la porte coulissante pour quitter le petit compartiment où nous avions pu manger à l'abri des regards. Lorsque je le vis poser une carte sur le bois du comptoir et la faire glisser vers l'homme qui se trouvait de l'autre côté, j'accélérai le pas.

« Tu payes pas tout, quand même ?

Si. Cadeau.

Jimin, grognai-je.

Tu n'as qu'à me payer un truc pour compenser si tu veux.

Très bien. La prochaine fois, c'est moi qui paye.

Faisons ça. Mais ce n'est pas grand-chose, j'en ai à peine pour cinquante-mille wons.

Même, c'est une question de principe.

Je t'ai déjà dit que tu avais des principes à la con ?

Je ne crois pas.

Eh bien je te le dis. »

Il récupéra sa carte, remercia le serveur en s'inclinant, puis tourna les talons. Je l'imitai et quittai le restaurant en refermant derrière moi.

« Tu veux faire quelque chose en particulier ? lui demandai-je.

Mmh ? Non, rien de spécial. Juste se balader, ça me va.

Comme tu veux. Mais ce n'est pas le quartier le plus adéquat.

C'est beaucoup plus animé en temps normal. Je ne pense pas risquer grand-chose.

C'est comme tu veux, moi je m'en fiche. Mais si une horde d'adolescentes te saute d'un coup dessus, je te laisse dans la merde et je fais demi-tour, hein.

Et tu te prétends mon ami ? Je suis scandalisé », rit-il.

Je ne répondis pas et nous remontâmes la rue doucement. En face de nous, il y avait un karaoke, et si nous remontions sur notre droite, nous allions rejoindre le cœur du quartier.

Je le vis hésiter, puis il repartit vers le centre de Hongdae. Je le suivis donc et nous marchâmes sur plusieurs centaines de mètres, en silence. Puis, soudain, il s'arrêta.

« J'ai une idée !

Une idée ? »

J'étais sceptique.

« Oui ! Je suis sûr que ça va te plaire. Viens !

Ok ! » ris-je tout en tournant les talons.

Je le suivis encore, mais cette fois, j'avais presque du mal à maintenir le rythme. Il marchait bien plus vite que quelques minutes plus tôt.

« Pourquoi tu es si pressé ? Ça ne me rassure pas.

Parce que c'est un endroit où je rêve d'aller depuis des mois, mais sans le privatiser, c'est mort !

Le revers de la médaille.

Rigole pas. Un de ces jours, toi non plus tu ne pourras plus entrer nulle part.

Tu exagères.

Pas du tout. Tu deviendras le youtubeur le plus populaire dans les réactions, les critiques et les covers, et tout le monde te courras après !

Tu me courras après, corrigeai-je avec un sourire en coin.

Pas besoin, moi j'aurai l'adresse de ton hôtel cinq étoiles et ma chambre sera en face de la tienne ! »

Je lâchai un nouveau petit rire et bientôt, des néons roses se mirent à trancher avec la nuit tombée.

« C'est là. Je suis sûr que ça va te plaire !

Me plaire ?

Oui. »

Je continuai de le suivre, et en voyant qu'il nous dirigeait vraiment vers ce bâtiment, je me mis à ricaner nerveusement.

« Où tu m'emmènes, Park Jimin ? Tu m'étonnes que tu aies besoin de privatiser si tu comptes aller dans un sexshop.

Un sexshop !? s'étonna-t-il en se retournant vers moi. De quoi tu parles ?

De ça. C'est pas là qu'on va ?

Si, mais ce n'est pas un sexshop, t'es con ou quoi ? s'esclaffa-t-il.

Des néons roses et un nom aussi chelou ? Funny Land ?

C'est une salle d'arcade ! rit-il de plus belle. Tu crois vraiment que les sexshops sont aussi visibles, ici ?

Je me demande même s'il en existe, après réflexion, ricanai-je.

Il y en a. Pas beaucoup, mais il y en a. Si tu veux tout savoir, j'en ai déjà fait un à Itaewon.

Sérieusement ? Sans privatiser ?

Pas besoin. Si on m'a vu dedans, c'est qu'on y était aussi. Je pense que ça n'aurait arrangé personne de partager cette info.

Il suffit de dire qu'on t'a suivi.

C'est vrai. Mais bon, nan, il n'y avait personne, et les vendeurs ne m'ont pas reconnu. Et puis bon, dans le fond, je m'en fous. Il faut être stupide pour penser que je n'ai aucune vie sexuelle, que ça soit tout seul ou avec quelqu'un. On est bridés dans notre milieu parce qu'on doit avoir l'air d'être purs, homme comme femme, et d'être libres pour nos fans, mais faut pas être débile non plus.

C'est assez malsain d'ailleurs, de dire que c'est pour les fans.

Mmh, clairement. Mais bon, le nombre de fans qui fantasment sur des pseudos couples... C'est un peu dépassé comme façon de penser, je trouve.

Ça arrive, ça ?

Oui. Tu n'as jamais vu des trucs passer sur les réseaux sociaux ?

Comme quoi ?

Des montages, des fanarts, des trucs comme ça.

Si, mais rien en rapport avec ça.

Vraiment ?

Oui. Les seules choses que j'ai pu voir passer, ce sont des trucs que Steven ou Sooyeon ont repostés.

Je comprends mieux.

Pourquoi ? Il y en a tant que ça ?

Oui. Et vu le nombre de fois où je me fais défoncer par les membres du groupe, ça ne se compte pas. »

Je m'arrêtai alors, l'information passant d'une oreille à l'autre, et il finit par se retourner vers moi en voyant que je ne le suivais plus.

« Quoi ?

J'ai mal entendu ?

Mmh ? Ah, nan mais je parle des fanarts ! éclata-t-il de rire. Et dans les fanfictions aussi. Je suis toujours celui qui prend.

Vraiment ?

Oui.

Ça doit être parce que tu es petit et mignon.

Je ne suis pas mignon.

Si, un peu, ricanai-je. Ça te dérange ?

Que tu dises que je suis mignon ? Oui.

Non, que les fans t'imaginent toujours dans cette position.

Maintenant non, je m'en tape, mais il y a quelques années, mon égo en a pris un coup. Je me demandais pourquoi est-ce qu'ils m'imaginaient toujours en position de soumission, faible, fragile. Je me remettais en question en me disant que j'étais peut-être trop efféminé, que ma voix trop aiguë jouait peut-être aussi, que la taille de mes mains ne faisait pas du tout viril non plus. Je me suis mis à complexer sur beaucoup de choses, à redétester ma bouche, mon corps, à me dire que je devais cacher encore plus qui j'étais, que peut-être j'avais des manières, des gestes, qu'il y avait des choses que je disais ou faisais qui pour moi me semblaient naturelles, mais qui aux yeux des autres, trahissaient ma bisexualité. Je n'en avais pas honte, mais je devais le cacher, et du coup, en voyant qu'on me mettait toujours dans cette position, je me disais que j'avais merdé quelque part.

Tu réfléchis trop, Jimin. C'est juste parce que tu es petit et mignon.

Ne dis pas que je suis mignon, me dit-il entre ses dents.

Tiens, tu hérisses les poils ?

Je ne suis pas mignon.

Si.

Non.

Alors allons demander à quelqu'un de random dans la rue.

T'es pas bien !?

Faut que tu voies la vérité en face, écoute.

La vérité c'est que si mes fans savaient ce que je peux faire quand c'est moi qui suis aux commandes, ils feraient deux malaises, trois syncopes et dix infarctus. »

Nous arrivâmes enfin devant le local lumineux.

« Ça me dit quelque chose, murmurai-je.

Quoi donc ?

Que tu diriges la danse aussi de temps en temps.

Évidemment !

T'as déjà dû m'en parler.

C'est possible. Et puis je suis bi, je te rappelle.

Ça arrive souvent ?

Quoi donc ?

Que ça soit toi qui gères l'échange. Avec des hommes, je veux dire.

Ça dépend de mon humeur, et de celle de mon partenaire. De l'ambiance. Bref.

C'est étrange à imaginer.

À imaginer ? Pourquoi tu veux imaginer ça, t'es pas bien ?

J'essaie de voir s'il y a une autre raison au fait que tes fans t'imaginent toujours dans cette position, si le fait que tu sois petit et mignon n'en est pas la raison.

Me parle plus. »

Je ne répondis pas, me contentai de sourire derrière mon masque, et il posa sa main sur la poignée du bâtiment pour ouvrir la porte. Il y avait de la musique assez forte issue de jeux vidéo bien connus et les lumières vives à base de néons colorés me faisaient vraiment penser à autre chose qu'une salle d'arcade.

Nous nous désinfectâmes les mains et Jimin s'avança près d'un comptoir présent sur la droite où un homme avec de grosses lunettes à entourage noir nous regardait.

« Bonsoir. Est-ce que vous avez de la place pour deux personnes ?

Oui, on a réorganisé toute la salle pour que les groupes ne soient pas en contact. Veillez à garder vos masques et à vous désinfecter les mains avant chaque borne.

Oui, aucun souci. Ça marche avec des pièces ?

Oui, vous avez ce qu'il faut ?

Il me semble, oui, dit-il en ouvrant son porte-monnaie. Vous avez de la monnaie ?

Oui, nous pourrons vous en faire si besoin.

Parfait alors. Hayden, dit-il en se retournant vers moi, t'as de la monnaie pour être sûr ?

Oui. Surtout des billets, mais au pire on viendra changer.

Faisons ça.

Passez une bonne soirée.

Merci ! dit Jimin en récupérant son ticket.

Merci, vous aussi », dis-je en tournant les talons vers la salle d'où s'échappaient quelques rires et bruits de manettes.

Jimin me rejoignit et je vis dans ses yeux à quel point il semblait ébloui par tout ça. Les lumières de toutes les machines s'y reflétaient à tel point que la phrase bateau des étoiles dans les yeux semblait réelle.

« Alors, tu veux commencer par quoi, lui demandai-je avec un sourire.

Les flippers !

Les flippers ? ris-je. Je ne m'attendais pas à ça.

J'en avais un quand j'étais petit ! Enfin, un truc miniature, et j'y jouais avec mon père et mon frère. Ça me rend nostalgique de voir ça ! »

Il se rua sur la gauche de la salle et se jeta sur la machine.

« On peut faire une partie ?

On fait ce que tu veux, Jiminie, dis-je en me désinfectant les mains de nouveau. Mais tu es sûr que ça va aller demain matin ? Passer la nuit à jouer avec toi ne me dérange absolument pas, mais je n'ai pas envie que tu sois épuisé et que tu n'arrives pas à travailler.

Si je peux dormir trois heures, ça sera suffisant.

C'est trop peu, répondis-je avec un sourire triste.

On ne va pas se voir pendant plusieurs jours, dit-il en se désinfectant les mains à son tour de nouveau. Je veux profiter du temps qu'on peut passer ensemble. Ce n'est pas quand tu seras retourné aux États-Unis qu'on pourra se revoir, et faire des trucs comme ça. »

Il retourna à la machine et la regarda pour savoir comment la faire démarrer. Ça me touchait bien de trop.

Je l'observai sortir son portefeuille et faire tomber ses pièces dans le creux de sa main avant de ranger l'objet et de garder la monnaie avec lui. Il fit glisser quelques pièces dans la machine, et elle s'alluma.

« Woua, daebak. »

J'expirai par le nez et baissai la tête en souriant. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas entendu ce mot, et il avait l'air d'un enfant. Il était adorable. Il s'empressa de fourrer le reste de ses pièces dans sa poche, puis il débuta sa partie et je le regardai faire.

« Pourquoi tu pensais que ça allait me plaire ? lui demandai-je après quelques minutes.

Parce que... quand on était chez toi, tu... tu m'avais dit que... tu jouais aux jeux vidéo quand tu étais plus jeune. Avec tes potes. Tu sais, que tu ne te lavais pas, là. Ouais ! »

Je pouffai de nouveau en baissant la tête, puis relevai mes yeux sur lui.

« Ce truc t'a marqué, on dirait.

Évidemment ! C'est dégueulasse.

Pas plus que de lécher le cul de ses potes, hein.

Quoi ? s'écria-t-il en me jetant un regard d'une demi-seconde. De quoi tu parles ?

De ce que tu fais quand t'es au lit avec tes potes.

Alors déjà de un, je n'ai jamais dit que... j'avais fait ça, de deux... ça fait partie de la sexualité, et si tu te... laves avant, c'est un endroit comme un autre... et de trois, ça ne dure que quelques secondes, quelques... minutes tout au plus.

Mouais, ce n'est pas ça qui me fera changer d'avis.

Si tu es un hétéro coincé, ce n'est pas mon problème, répondit-il en appuyant violemment sur les manettes. Mais dans ce cas, ne viens pas mettre ça... en parallèle avec tes anciens problèmes d'hygiène.

Je ne suis pas coincé.

Bah c'est pourtant l'impression que tu donnes. Que ça soit... un anus ou un clito, c'est du pareil au même.

Pas franchement.

Je te dis que si.

Et moi je te dis que non.

Je te montrerai.

Tu me montreras ? pouffai-je. Non merci, je n'ai pas besoin de comparer.

Je te montrerai sur toi.

Sur moi !? »

La machine clignota alors en bipant, et Jimin lâcha un juron. Il expira longuement en la regardant, puis tourna la tête en ma direction.

« Oui, je te montrerai ce que tu rates.

Personne ne touche à mon cul.

Mais peut-être que tes partenaires aimeraient y toucher.

C'est non.

Ou que toi tu les y touches.

Déjà fait, mais avec mes doigts ou ma queue. Mais pas sur moi.

Tu sais quoi ? Tu me rappelles une scène dans un film.

Laquelle ?

Pirates des Caraïbes. Tu as un point de vue tellement noir sur les rapports homosexuels, que tu m'as l'air bien parti pour en devenir un », paraphrasa-t-il.

La surprise passée, j'éclatai de rire et il finit par faire de même.

« Pas mal, pas mal, finis-je par reconnaître, mais bon t'en fais pas pour ça. Et je n'ai absolument rien contre la sexualité des personnes gays, elles font bien ce qu'elles veulent, ça ne me regarde pas. Mais ça reste chez elles, ça ne vient pas dans mon lit.

Ah oui ? Même dans un petit plan à trois ?

C'est pas sur moi, rétorquai-je.

Tu sais, l'anulingus n'a rien de gay.

Bon, quelle machine tu veux tester maintenant ? »

Il éclata de rire une deuxième fois, puis tourna les talons. Je finis par le suivre en souriant. Nous virâmes entre les machines toutes plus brillantes et sophistiquées les unes que les autres, quand il s'arrêta.

« Oh, le grappin ! »

Il sauta jusqu'à la machine et plaqua ses mains sur la vitre pour regarder les peluches qu'il y avait dedans.

« Tu m'attrapes une peluche ?

Pourquoi je ferais ça ? pouffai-je.

Parce que je suis ta copine ce soir ?

J'étais pas au courant. La prochaine fois, décrète-le avant qu'on sorte. »

Il ne répondit pas, et j'imaginai parfaitement sa moue derrière son masque. Il se décolla de la vitre et fit demi-tour à la recherche d'un jeu qui l'inspirerait.

Je posai mes yeux sur le grappin appelé familièrement « attrape-nigaud » chez moi, regardai les peluches qui étaient entassées dedans, puis j'emboîtai le pas à Jimin pour ne pas le perdre de vue.

« Hayden ! s'exclama-t-il en se retournant vers moi. Les tapis de danse ! On fait ça ?

Euh... pourquoi pas.

Je vais te latter !

N'y pense pas.

Je le pense et je le dis ! Je suis certain que tu n'as aucun rythme !

Aucun rythme ? Je suis musicien, mec.

Et moi je suis danseur.

Je vais t'éclater.

On parie ? »

Il me donna une tape dans l'épaule.

« Ce que tu veux.

Alors je-

Non, pas ce que tu veux en fait. Vu notre précédente discussion...

T'es malade, pouffa-t-il.

On sait jamais avec toi, je préfère me méfier, ricanai-je.

Je veux un duo.

Un duo ?

Oui. Comme on avait dit, la dernière fois.

Jimin... murmurai-je.

Ça serait l'éclate à faire ! Et puis on a tout ce qu'il faut sous la main ici en plus, on pourrait faire ça avant que tu repartes ! D'ailleurs, on fera ça avant que tu repartes, sinon je te connais, tu vas t'enfuir et on fera jamais cette chanson. »

Je restai silencieux, me rappelant de sa demande quelques mois plus tôt, et de la façon dont les choses s'étaient terminées après qu'on ait voulu réaborder le sujet le lendemain.

« Très bien, finis-je par capituler.

De toute façon, si tu es si fort que ça tu n'as rien à craindre, pas vrai ? »

Son regard de défi me fit serrer les dents. Il me cherchait.

« Très bien, Park Jimin. Dans ce cas, si moi je gagne, je veux ce que je n'ai pas pu avoir la dernière fois, à savoir foutre la rage à Steven.

Et comment je suis censé faire ça ? rit-il.

Je ne sais pas. Tu as le champ libre.

Très bien. Mais bon, je sais que je vais gagner alors je ne me casse pas trop la tête.

C'est bien d'être confiant.

Je te retourne le compliment. Allez, viens. Je dois t'écrabouiller. »

Je me contentai de ricaner et je le suivis près de la machine. Il rêvait.

[...]

Je fumais tranquillement dans les rues désertes, la fatigue bien plus présente que quelques heures plus tôt, et Jimin marchait en silence à mes côtés, les bras croisés, et son petit mouton en peluche contre son torse. Nous arrivâmes bientôt près du grand boulevard où des jeunes tentaient de choper un taxi, et je me fis la réflexion que ce n'était peut-être pas le meilleur endroit pour passer incognito.

« Viens, on va essayer de t'en avoir un plus loin.

Mmh. »

Je passai ma main doucement dans son dos pour le faire passer derrière moi et je resserrai ma veste sur mon corps. Il faisait frais, à quatre heures du matin.

« T'es vraiment sûr que ça va aller ? m'inquiétai-je.

Oui, ne t'en fais pas ! me répondit-il, ses yeux me souriant. C'était trop bien ! Ça valait clairement plus que cinq heures de sommeil !

Tu vas regretter, demain. Enfin, tout à l'heure.

Oui, je sais. À peine arrivé, j'aurai le temps de dormir quoi, une heure ?

On a vraiment pas été raisonnables. Je suis désolé, Jimin.

Non mais ne t'excuse pas ! Moi je me suis éclaté. On s'amuse rarement aussi longtemps avec mes potes. Quand ça arrive, c'est seulement le temps d'une émission, et on tourne quoi, pendant deux heures, trois ? Et ce n'est pas la même chose, c'est pour le travail. Et puis j'étais avec toi. Crois-moi, je ne vais pas assumer, ça sera dur, mais je ne regretterai pas.

Bon, si tu le dis...

Je le dis. Alors arrête de te prendre la tête.

Mouais.

Toi par contre, ça va aller ? Tu n'avais rien de prévu demain ?

Je voulais tourner un vlog, mais ça attendra que je sois réveillé, ris-je.

Sur quoi ? Dans quel coin ?

Je voulais faire les palais royaux. Je sais que c'est quelque chose qui attise beaucoup la curiosité des gens, notamment grâce aux dramas et aux trucs comme ça.

Ce n'est pas bête. Ça fait un moment que je n'y suis pas allé d'ailleurs. Je trouve ça reposant, mais quand il y a trop de monde, ça perd beaucoup.

J'imagine.

En temps normal, il y a des gens qui viennent avec des habits traditionnels, que ça soit juste pour le plaisir de les porter ici, ou pour faire des shootings photo.

Ça doit être sympa à faire.

Oui. J'aime bien porter le hanbok d'ailleurs. Tu en as déjà porté, toi ?

Rarement, mais oui, quand j'étais plus jeune, que ça soit pour des fêtes comme le Seollal quand j'étais ici, ou des fêtes de famille.

J'ai vraiment du mal à t'imaginer habillé comme ça, pouffa-t-il.

Toi aussi. Ça doit te changer de tes costumes Chanel.

Tu peux chercher sur Internet, tu trouveras des dizaines de photos. On en prend chaque année à diverses occasions avec le groupe.

Je regarderai ça, souris-je en terminant ma cigarette et en l'écrasant avant de la jeter et de remonter mon masque sur mon nez.

Enfin, soupira-t-il. Je t'accompagne à ton logement ?

Pourquoi donc ?

Pour ne pas t'abandonner sur le trottoir.

Non, je préfère rester avec toi jusqu'à ce que tu montes dans un taxi.

Bon, très bien. »

Nous finîmes par nous arrêter le long de la route, et nous attendîmes qu'un véhicule passe et daigne s'arrêter. Lorsque l'un d'entre eux se mit enfin à clignoter pour ralentir près de nous, Jimin ouvrit la portière arrière et s'installa sans même demander à combien démarrait la course.

« Envoie-moi un message quand tu es rentré, me dit-il.

Dans cinq minutes je suis dans mon lit, ris-je. Tiens-moi au courant toi aussi. Et bon courage pour demain. Enfin, pour tout à l'heure.

Merci. Et je te redis pour la fin de la semaine.

Ça marche. J'attendrai ton message.

Tu n'attendras pas trop longtemps, je ne compte pas arrêter de te spammer, si j'en ai l'occasion.

Ton message me donnant tes disponibilités, corrigeai-je en riant.

Ça marche. Allez, rentre bien.

Toi aussi, Jimin. Fais attention à toi.

Ne t'en fais pas. »

Il m'envoya un clin d'œil et je poussai la portière quand je vis qu'il voulait la refermer. Le chauffeur referma sa vitre avant tandis que Jimin lui donna l'adresse, puis après quelques clignotements, le véhicule reprit sa route en changeant la couleur de sa loupiote. Jimin disparut après plusieurs secondes, et je me mis à la recherche d'un passage piéton pour rejoindre l'autre côté de la rue et rentrer me coucher.

Une fois arrivé devant la guesthouse, je fus pris d'un moment de doute en me demandant si la porte d'entrée n'était pas verrouillée par sécurité, la nuit. Lorsque je la poussai, je vis que non, et je soupirai de soulagement. Je n'aurais pas pu attendre deux heures que les occupants commencent à se réveiller et sortir pour pouvoir aller rejoindre mon lit.

Je retirai donc mes chaussures et les laissai dans l'entrée avant de filer vers ma chambre. Une fois enfermé dedans, je me laissai tomber sur mon lit encore tout habillé, et je n'eus même pas le temps de faire un geste vers ma poche pour prendre mon téléphone et envoyer un message à Jimin que je sombrai.

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