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𝟎𝟑:𝟕𝟕 - Green Day, 𝐵𝑜𝑢𝑙𝑒𝑣𝑎𝑟𝑑 𝑂𝑓 𝐵𝑟𝑜𝑘𝑒𝑛 𝐷𝑟𝑒𝑎𝑚𝑠

[10/02/2023]

Bonsoir bonsoir !

Alala, journée épuisante. Je ne sais pas comment j'aurais fait pour survivre à cette correction sans mon bubble tea maison du pauvre x'D

Comme prévu depuis plusieurs semaines, je pars en "vacances" à partir de dimanche (en vrai, je vais juste enchaîner les concerts et les musées (et les bubble tea)), et je n'ai pas envie d'entrecouper mon petit séjour avec deux sorties hebdomadaires (sans compter que semaine pro, je n'aurais pas eu le temps de toute manière.) BREF. J'ai pas à me justifier dans le fond, mais voilà. Même si ça me fait un peu culpabiliser, je sais que je me rattraperai à mon retour, et puis ça me fera du bien d'un peu lâcher prise et de penser à autre chose qu'à mes histoires et mes publications ^^'

Green Day a joué cette chanson en juillet, quand je les ai vus. J'peux vous dire que j'étais en PLS. Ils ont fait quasiment toutes mes chansons préférées d'ailleurs, c'était le bonheur 😭

Autre anecdote inutile : avec ce chapitre, mon fichier Word définitif a atteint les 1002 pages, et à 4000 mots près, on avait les 30k XD

J'espère que ce chapitre vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥




~~+~~




J'avais hésité pendant un instant à acheter mon billet pour regarder le concert en live, mais je n'en avais finalement pas eu le courage. Ça aurait été une torture, dans tous les sens possibles et imaginables.

J'avais merdé et je m'en voulais. Et il me manquait.

Je ne pouvais plus me voiler la face. En réalisant qu'il m'avait rejeté, j'avais compris que c'était désormais terminé. Je l'avais perdu, et un trou béant s'était créé dans ma poitrine. J'avais pourtant perdu des tas d'amis au fil des années. Des amis d'enfance, des collègues youtubeurs... mais jamais ça ne m'avait fait ça. Il était normal que des amitiés se brisent, que des liens se desserrent et que les gens finissent par s'éloigner et prendre des chemins différents. Mais jamais ça ne m'avait fait aussi mal.

La seule fois où j'avais eu le sentiment de n'être plus rien, c'était lorsque j'avais perdu Scott et Chelsea. Eux, ça m'avait tué, mais ils étaient partis définitivement. Je savais que je ne pourrais plus jamais les retrouver. Aujourd'hui, est-ce que c'était parce que je savais que je ne le reverrais plus ? Que c'était comme s'il était parti, lui aussi ? Ou est-ce que c'était plutôt parce que moi j'étais désormais mort, pour lui ? Je le refusais. Je le refusais catégoriquement.

Je souhaiterais hurler au monde entier que je voulais qu'il accepte de me revoir, de me parler, au moins pour que je puisse m'excuser, même si après il disparaitrait.

Est-ce que c'était en réalité mon égo qui parlait ? Parce que ça me pesait, et que je savais que si je ne parvenais pas à m'excuser auprès de lui, ça me hanterait toute ma vie ?

Non, il n'y avait pas que ça. Je refusais de le voir s'éloigner. Et jamais je ne validerais les pensées de mon meilleur ami à ce propos, mais je voulais voir Jimin. Je le devais, et j'en avais besoin. Mais comment faire, désormais ? Je ne pouvais plus rien faire. Pas sans agir publiquement, et je me l'interdisais.

Je devrais peut-être accepter et respecter sa décision. Repartir et faire comme si nous ne nous étions jamais rencontrés, comme je l'avais fait quelques mois plus tôt. Oui, c'était ça. Je perdais mon temps, ici. Je tournais en rond. Je ne faisais que répéter les mêmes choses, me convaincre que j'avais encore une chance, puis que c'était terminé. Stop.

Je m'arrêtai en plein milieu du trottoir, me fis rentrer dedans parce que des gens me suivaient et n'avaient pas eu le temps de me contourner, mais je ne bougeai pas. Je n'en pouvais plus, j'avais besoin de ma dose. Je glissai alors ma main dans ma poche, en sortis mon paquet de cigarettes, puis j'en glissai une entre mes lèvres. Qu'on vienne m'arrêter et me renvoyer aux États-Unis. Je m'en fichais.

Je l'allumai et la fumai en moins de deux minutes. Je m'étais retenu toute la journée. J'en allumai une seconde, puis je repartis et tombai sur un petit restaurant. J'y entrai donc, me laissai tomber à une table, puis je commandai une bouteille de soju et des ramens. Je commandai ensuite une deuxième bouteille, puis une troisième.

Lorsque je quittai le restaurant après avoir lâché plusieurs billets, j'étais un peu ivre. Je tenais ma veste par le col à l'aide de mon index gauche et par-dessus mon épaule, et je marchais en zigzagant sur les trottoirs. Je voyais bien la façon dont les gens me dévisageaient, même si les rues étaient quasiment désertes en raison de l'heure tardive et possiblement du virus. Est-ce qu'on me regardait parce que j'étais alcoolisé ? Parce que j'étais tatoué ? Parce que j'avais oublié de remettre mon masque ? Parce que j'avais une cigarette entre les doigts ? Je m'en fichais.

Il faisait nuit, il faisait encore chaud, j'étais seul, ma poitrine me faisait mal, et ma vie ne semblait plus avoir aucun sens. Je me fichais de ce que les gens pouvaient bien penser de moi. Personne ne me connaissait, de toute manière. Je payai deux bouteilles de soju au combini sous le regard du caissier et je repartis en lui laissant ma monnaie. Lui aussi m'avait regardé bizarrement. Parce que j'étais ivre ? Parce que j'étais tatoué ? Parce que je n'avais pas remis mon masque ? Je l'emmerdais. Qu'il aille se faire foutre. Qu'ils aillent tous se faire foutre.

Je continuai de marcher, encore et encore, quand quelque chose attira mon regard. Une grande tour, illuminée de bleu. Alors comme un moustique attiré par la lumière, je me laissai guider, manquant de me faire renverser parce que je ne traversais pas quand il fallait ou que je n'étais pas assez rapide. Il fallait que j'y monte. Il fallait que je monte tout en haut. Je ne savais pas pourquoi, mais il le fallait.

Je continuai de marcher, encore et encore, puis je commençai à monter, encore et encore. Je voulais monter là-haut. Il fallait que j'arrive jusque là-haut. La vue devait être magnifique. Ça devait être très haut. Il ne faudrait pas que je tombe, ça ferait de la peine à Ally. Et puis à maman, et à Sooyeon aussi. Mais moi, je me sentirais peut-être mieux, non ?

Je continuai de grimper et la montée me sembla interminable. Au lieu de descendre aux enfers, j'y montais. Tout était peut-être un mensonge. Qui avait dit que le paradis était en haut ? Ou alors que notre monde était entre les deux ? Peut-être que notre monde était l'enfer, en réalité. Après tout, l'Homme souffrait bien de trop. Je souffrais bien de trop. Et j'en avais marre.

Lorsque le sol fut d'un coup plat, je relevai la tête. J'étais arrivé en haut. Je repris mon souffle difficilement, fis un nouveau pas en avant, puis un deuxième. Je l'avais fait.

Je regardai autour de moi, essayant de comprendre ce qui m'entourait, mais ma tête était sur le point d'exploser. Je ne me sentais pas bien. Je continuai pourtant d'avancer, puis je trébuchai et me rattrapai de justesse grâce à mes mains, le verre de mes bouteilles cognant durement contre le sol. J'étais pitoyable. Heureusement que j'étais seul.

Je me relevai, les bouteilles visiblement intactes mais le cuir de ma veste probablement râpé, et je continuai d'avancer. J'aperçus sur ma droite une sorte de kiosque illuminé d'où provenaient des voix, mais je ne m'y attardai pas. En relevant la tête, je vis que la tour bleue était derrière. Je continuai alors d'avancer en manquant de me casser de nouveau la figure, et j'arrivai près de la tour. Je restai comme hypnotisé devant pendant un long moment, puis je finis par descendre mes yeux sur la ville. Elle scintillait.

Je m'avançai jusqu'à la balustrade et je m'y accoudai. Je me sentais un peu mieux, d'un coup. Mais dès que ces lumières disparaîtraient, ça serait fini. Je le savais bien. Du coup, il fallait que j'en profite.

Je restai là pendant un temps incalculable. Tout ce que j'étais capable de dire, c'était que le ciel était désormais totalement noir, et qu'il n'y avait plus que les bâtiments et leurs enseignes lumineuses ainsi que l'éclairage public pour briller. Les véhicules étaient rentrés dans leurs garages depuis longtemps. J'étais d'ailleurs tout seul ici, maintenant. Les voix qui avaient résonné sous le kiosque à mon arrivée s'en étaient allées depuis un moment. Ou est-ce que c'était mon audition qui était défaillante à son tour ? Je n'en savais rien.

Pourtant, après un long moment, j'entendis du bruit dans le feuillage des arbres. Un bruit léger, comme des bruits de pas. Est-ce que j'étais fou ? Peut-être pas, mais bourré, oui.

Lorsque je sentis une présence à côté de moi, je compris que je n'étais plus seul. Et je n'eus pas à tourner la tête pour savoir qui c'était. Son parfum hors de prix était déjà parvenu à mes narines. Est-ce que je rêvais ? C'était trop gros. Il n'y avait que dans les films et les romans que les choses comme ça se produisaient.

« Je croyais que ton pass était censé me faire entrer... » murmurai-je.

J'entendis un souffle, bref, puis je sentis la rambarde bouger légèrement.

« C'est le cas. Mais il ne fonctionne que si je confirme que c'est un vrai quand on me pose la question. »

Un sourire se dessina malgré moi sur mon visage et je baissai la tête en avant. Ma poitrine se réchauffait d'un coup. Est-ce que j'avais des visions, ou est-ce qu'il était vraiment là ?

« Comment t'as su que j'étais là ? demandai-je.

Je n'en savais rien. J'aime juste cet endroit, de nuit.

C'est pour ça...

Quoi donc ? »

Je ne répondis pas. Maintenant que j'y repensais, il m'avait parlé de cet endroit, quelques mois plus tôt. Il m'avait dit que lorsque je viendrais le voir en Corée, il m'emmènerait ici.

« Pourquoi t'as pas voulu que je rentre, tout à l'heure ?

C'est une vraie question ?

Évidemment ! dis-je en tournant la tête vers lui pour la première fois.

Tu te payes ma tête ? ricana-t-il. Tu m'as chassé, insulté, humilié, et tu pensais vraiment que j'allais t'accueillir à bras ouverts ?

Je me suis excusé, je-

Des excuses ? Ta chanson ? Parce que tu crois que c'était suffisant ?

Non, je sais bien. C'est pour ça que je suis venu jusqu'ici. Je voulais m'excuser en personne. Comme toi tu l'as fait la dernière fois.

C'est gentil de ta part. Mais quand bien même, ce n'était pas le moment. J'avais une performance, après. J'ai failli merder à plusieurs reprises parce que ça me revenait en tête.

Je suis désolé...

Ouais, bah pas autant que moi. »

Un léger sourire se dessina sur mon visage tandis que j'expirai bruyamment par le nez. C'était ce que je lui avais répondu quand il était parti.

« C'est tout ce que tu avais à me dire ? »

Son ton sec me frappa en plein cœur. Je relevai donc mes yeux dans les siens et je me sentis d'un coup démuni.

« Jimin, je...

Oui ?

Je suis désolé... Vraiment désolé...

Et ?

Je... J'aurais jamais dû sauter aux conclusions comme ça. J'ai été un gros con.

Et ?

Et quoi ?

Et quoi ? répéta-t-il mauvaisement. T'as une idée de ce que j'ai ressenti, ce jour-là, et par la suite ? Non, t'en as aucune idée, sinon tu ne serais pas là, et sûrement pas avec un simple "désolé". Sûrement pas aussi tard non plus.

J'ai... Il m'a fallu du temps et...

Du temps ? pouffa-t-il. Et tu crois que c'est une excuse ? Tu m'en as laissé à moi, du temps, quand tu m'as foutu dehors ? Tu ne m'as même pas laissé une chance. Ça fait quatre mois que je suis partagé entre l'humiliation, la colère et la douleur. Toi, ça ne fait qu'un pitoyable petit mois. Ce n'est rien du tout.

C'est peut-être rien pour toi, mais t'as aucune idée de ce que j'ai pu vivre ! élevai-je alors le ton.

Oh si, j'ai vu ça grâce à tes vidéos, t'en fais pas.

Je te parle de mon frère !

Oh, eh bien justement, parlons-en, de ton frère ! cria-t-il. Comment tu as pu penser une seule seconde que j'aie pu faire ça, hein ? Comment tu as pu le penser ?

Comment j'ai pu le penser ? À ton avis !? Jamais tu ne t'étais laissé marcher dessus depuis qu'on se connaît, et sûrement pas face à lui ! Alors comment tu voulais que je puisse penser qu'il mentait ? La veille, tu m'avais même collé un poing dans la gueule parce que je refusais de t'écouter ! Là, tu pleurais comme un enfant, presque incapable de faire une phrase entière, alors comment tu voulais que je puisse croire que tu étais sincère ?

Parce que c'était moi ?

En quoi ça aurait été une raison ? Tu connais la haine qu'il y a entre mon frère et moi, c'était évident que je n'aurais jamais laissé passer une telle chose ! Alors pourquoi tu es resté si passif ? Depuis quand tu deviens une lavette quand on s'en prend à toi ?

Depuis que j'ai commencé à tomber amoureux de toi. »

Ma bouche s'ouvrit mais aucun son n'en sortit. Quoi ? Il avait dit quoi ? Le silence s'installa enfin entre nous, et après de longues secondes, il reprit la parole.

« Quand tu t'es joint à ses élucubrations, je me suis senti tellement seul... J'en ai même fini par me demander si tu ne t'étais pas allié avec lui dans l'espoir de me chasser de chez toi parce que tu ne pouvais pas assumer ce qui s'était passé le matin-même. J'ai... »

Il reprit une inspiration et je n'eus pas le temps de rétorquer qu'il continua de parler.

« Tu te plains parce que ça fait un mois, mais moi ça fait quatre mois, Hayden. Quatre mois. Quatre mois que je perds des choses petit à petit, sans pouvoir l'en empêcher. Qu'est-ce que j'ai fait de mal pour mériter ça ? L'un de mes meilleurs amis, ma deuxième famille, mon cœur, les dates coréennes de la tournée... Je me demandais quand est-ce que ça allait enfin s'arrêter, et puis t'es revenu enfoncer ce pieu dans ma poitrine sans aucun remords, et quelques jours plus tard, je perdais la tournée américaine. Je savais que la tournée européenne allait suivre. J'ai tenté d'oublier tout ça et d'aller de l'avant, mais un jour, t'es revenu comme ça, comme une fleur, avec une nouvelle cover où tu me demandais de te pardonner ? J'ai toujours été trop bon trop con, mais à un moment faut arrêter de se foutre de la gueule du monde. J'imagine que tu connais la chanson "Rise Above It" de I Prevail ?

Euh... commençai-je, troublé. Oui ?

Eh bien j'en ai fait une cover. Je me suis dit que tu trouverais ça amusant, mais l'agence m'a mis un stop. J'ai même pas proposé "Fuck you" de Lilly Allen, ça aurait été pire. Mais qu'est-ce que ça aurait été approprié. Tu ne te serais pas pointé ici au moins, le message aurait été clair, et je ne serais pas dans cet état ce soir. »

Je me sentais mal. Je regrettais d'être ici. Je lui faisais ressasser le passé et ça le faisait souffrir davantage. Ce n'était pas mon but. Je n'aurais pas dû venir. J'aurais dû le laisser partir... Surtout s'il...

« Tu sais ce que j'ai fait, quand ta première chanson est sortie ? renifla-t-il soudain, m'amenant à le regarder de nouveau. J'étais en train de broyer du noir en essayant de danser, et puis le plus jeune du groupe a débarqué dans la salle en me disant que tu avais sorti une chanson et que c'était forcément pour moi. Quand j'ai vu le titre, mon ventre s'est serré. Je savais que je n'allais pas l'aimer. Mais je l'ai quand même mise en lecture. Qu'est-ce que tu avais été attentionné, tu avais même programmé les sous-titres automatiques en coréen pour que je puisse comprendre le message que tu voulais me faire passer. C'était tellement adorable ! »

Il avait haussé le ton et des larmes dévalaient ses joues.

« J'ai même pas pu écouter jusqu'au bout, tellement mon cœur saignait. Je n'avais rien fait. Ma seule erreur avait été de tomber amoureux de toi. De ne pas m'en être rendu compte, de ne pas avoir réussi à le cacher, et de t'avoir répondu quand tu m'as embrassé, ce matin-là. Je n'ai fait que réfléchir, pleurer, attendre ton retour, ne sachant pas ce que nous allions faire maintenant que nous avions franchi cette barrière en étant totalement sobres et conscients. Mais tu es rentré, tu m'as hurlé dessus, tu m'as accusé de choses que je n'aurais jamais faites, et tu ne m'as pas laissé une chance de te montrer que tu avais tout faux. Tu ne m'as pas laissé une chance de m'expliquer, même si je n'avais à me justifier de rien, dans le fond. Et puis t'as sorti ta deuxième chanson. J'ai su au titre qu'elle m'était aussi destinée. Je ne l'ai pas écoutée et je ne le ferai pas, parce que je n'ai plus envie de pleurer pour toi. J'en ai marre, Hayden. Je ne veux plus jouer et j'en ai marre de me rendre malade. T'es un gros con. Alors tes excuses, tu peux te les garder. Tes chansons aussi. »

Je ne parvins pas à prononcer le moindre mot. Ma main glissa dans mon pantalon pour en sortir mon téléphone. Je posai mon pouce sur l'écran et ce dernier se déverrouilla. Quand je vis qu'il était flou, je compris que mes yeux étaient pleins de larmes.

J'entendis Jimin se détacher de la rambarde et partir. J'allais le perdre. Il fallait que je fasse quelque chose. Mes doigts s'activèrent sur mon écran et je lançai une piste audio avant de mettre le volume à fond. Je l'entendis s'arrêter, et je relevai les yeux sur sa silhouette tandis que ma voix commença à sortir du haut-parleur de mon portable. Puis, je posai mon sac plastique contenant mes bouteilles de soju au sol, et je me mis à genoux. Si notre amitié devait se terminer pour de bon ce soir, je voulais qu'il comprenne que j'étais sincèrement désolé et que je regrettais vraiment ma réaction.

« 'Cause I don't want to see you and me going our separate ways... murmurai-je. I'm begging you to stay... If it isn't too late... »

Je m'inclinai totalement, l'abdomen replié contre mes cuisses et les mains sur le sol. C'était la première fois que je demandais pardon à quelqu'un de cette manière. Même s'il n'acceptait pas mes excuses, qu'il s'en allait, je voulais qu'il comprenne.

La chanson s'arrêta, et pendant un long moment, il n'y eut plus que le bruit des arbres et de la ville en bas qui parvinrent à mes oreilles. Ça, et les sanglots de Jimin, qui était toujours là. Je ne bougeai cependant pas. J'allais rester comme ça jusqu'à ce qu'il s'en aille ou qu'il me demande de me relever.

« T'es un gros con. »

Je ne pus m'empêcher de sourire entre mes larmes. C'était un fait.

« Relève-toi.

Je suis désolé, Jimin. Vraiment, profondément désolé.

J'ai compris. Alors relève-toi. Tu me fais me sentir encore plus mal. »

J'entendis ses pas se rapprocher de moi, puis le verre de mes bouteilles racla le sol. Je me décidai à me redresser, puis à me lever. Je le fis malheureusement trop vite et ma tête tourna quelques secondes. Puis, j'entendis le bruit bien familier d'une bouteille de soju dont on faisait sauter le bouchon, et je compris qu'il s'était servi. Je clignai des yeux fortement avant de les frotter, et je revins m'accouder à la balustrade à un mètre de lui.

« Je te fais porter tout le blâme... mais je dois aussi m'excuser, finit-il par souffler.

Quoi ? Non, Jimin. Tout est de ma faute.

Non, j'ai aussi ma part de responsabilité. Parce que... »

Il inspira fortement, puis monta la bouteille à sa bouche pour en avaler une gorgée.

« Parce que quand... Quand tu m'as demandé si tu me plaisais, ce matin-là, j'ai... Je ne m'attendais pas à cette question alors j'ai paniqué. Je n'y avais jamais vraiment réfléchi, même après t'avoir embrassé quelques mois plus tôt... Je m'étais convaincu que c'était juste l'alcool, la frustration et l'ambiance qui avaient causé ça... Que ce qui s'était passé dans mon corps la veille, c'était pareil, et que je devais trouver une manière d'arrêter tout ça. Mais... Mais quand tu m'as posé la question, j'ai eu peur, et... et quand tu m'as embrassé après... »

Je vis une larme couler sur sa joue mais il s'empressa de l'essuyer.

« Je ne saurais pas te décrire ce qu'il s'est passé dans mon corps. Ça aurait pu être seulement physique, mais j'ai compris que ce n'était pas que ça, et que j'étais tombé amoureux de toi... »

Mon cœur me faisait mal. Je ne savais pas quoi dire ni comment réagir. Je regrettais d'être venu ici. Je lui faisais encore plus de mal. Je tendis la main vers lui, et lorsqu'il le remarqua, il me redonna mon sac et j'en sortis la deuxième bouteille que j'ouvris à mon tour. J'avais besoin d'alcool pour supporter la fin de la nuit, même si j'étais déjà bien plein. J'étais trop lâche pour faire sans.

« Et pour être totalement honnête, je suis terrifié, souffla-t-il en essuyant son visage du revers de la main. Si j'ai déplacé ciel et terre pour te rejoindre il y a quatre mois malgré les interdictions sanitaires, le boulot, le staff, ce n'était peut-être pas que pour me faire pardonner. C'était peut-être surtout parce que tu me manquais, que t'ignorer m'était trop difficile à continuer, que je voulais te revoir, et que j'avais déjà commencé à tomber amoureux de toi... »

Il tourna la tête vers moi et me regarda de ses yeux brillants.

« J'ai peur, tu sais. Je ne sais pas quoi faire et je suis terrifié. Je ne sais pas quoi faire de mes sentiments pour toi, parce que pour le moment, je ne pourrai pas les retenir, même si je me suis juré de te haïr jusqu'à la fin de mes jours. Mais si tu t'en vas, je ne sais pas comment est-ce que je réussirai à surmonter tout ça, parce que je suis aussi terrifié à l'idée de te perdre... »

Il porta une fois de plus le goulot à ses lèvres et descendit la bouteille sur plusieurs centimètres.

« J'ai rencontré des tas de gens depuis nos débuts. Des amis de passage, des idols, des chefs d'entreprise, des personnes politiques, des stars de l'autre bout du monde... Mais toi... Tu es la pire mais aussi la meilleure chose qui me soit arrivée depuis tout ce temps. Tu es quelqu'un qui n'a pas peur de me dire les choses en face, qui ne me met pas sur un piédestal et me considère comme un être humain. Quelqu'un qui n'attend rien de moi, qui n'agit pas pour obtenir une quelconque contrepartie de ma part. Tu es quelqu'un pour qui me traîner dans une salle de concert ou des bars blindés ne pose aucun problème. Un ami. Un vrai ami. C'est sans doute pour ça que j'ai fini par t'aimer plus que je ne l'aurais dû. Et malheureusement je ne peux plus rien y faire, c'est trop tard. »

Il se tourna totalement vers moi et je continuai de le fixer, la tête totalement vide.

« Je sais que tout ça aurait pu être évité si j'avais pu contrôler mes sentiments pour toi, alors j'ai aussi ma part de responsabilité. Mais tu aurais dû me faire confiance. Tu aurais dû me croire quand je t'ai dit que je n'avais pas couché avec ton frère. Comment j'aurais pu, alors que c'était toi que je... »

Il étouffa un sanglot et roula des yeux avant de les reposer sur moi.

« Tu as été odieux avec moi. Et même si tu l'as regretté, je sais que je ne suis pas encore prêt à te laisser entrer de nouveau dans ma vie. J'en ai envie, bien sûr. Mais je dois aussi me protéger, et ça commence par oublier mes sentiments pour toi. Tant qu'ils seront là, je continuerai de prendre notre amitié bien trop à cœur, et ça me blessera encore et encore. Et je ne veux pas revivre ça. Je ne le supporterai pas. »

Je le regardai longuement, puis je baissai mes yeux sur sa main et la pris doucement dans la mienne. Il tenta de la retirer mais je la tins avec fermeté.

« Et je le comprends. Je ne peux pas te promettre de ne plus agir comme un con, de ne plus réagir au quart de tour, de faire des conclusions hâtives, par fierté, jalousie ou que sais-je. Alors si le mieux pour toi est que nous arrêtions de nous parler, je le ferai. Je te laisserai partir. Mais...

Je ne veux pas qu'on arrête de se parler !

Pourtant on l'a bien fait pendant tous ces mois, souris-je tristement.

Mais j'en crevais, moi ! »

Je baissai la tête en souriant, puis relevai mes pupilles dans les siennes.

« Toi aussi tu es la pire mais aussi meilleure chose qui me soit arrivée depuis six ans. Tu m'as forcé à sortir de ma zone de confort, alors que je déteste qu'on me bouscule et qu'on m'oblige à faire des choses. Mais malgré tout, je n'arrive pas à t'en vouloir. Parce que tout ce que je retire de positif à côté écrase le reste. Même si tu n'approuvais pas certaines choses, tu ne m'as jamais jugé. Tu m'as suivi dans des tas de trucs, même si tu étais terrifié ; tu m'as fait confiance, et je sais à quel point ça a été dur pour toi. Malheureusement, tout ce que j'ai été capable de t'offrir en retour, ça a été des larmes. Tu es bien trop généreux pour un type comme moi.

Dis pas ça...

Je le dis, et je le pense, dis-je en lâchant sa main et en venant caresser doucement son bras. Je... Je ne mérite pas les sentiments que tu as à m'offrir, surtout que je suis toujours incapable de te dire pourquoi est-ce que je... pourquoi est-ce que je t'ai embrassé, ce matin-là. Et je sais que je te fais encore plus de mal en t'avouant ça.

Non, ne t'en fais pas. Je le savais. Ce soir, c'est moi qui ai été égoïste de t'avouer mes sentiments et de t'obliger à devoir vivre avec sans pouvoir me les retourner.

Jimin...

Je me moque que tu ne m'aimes pas en retour. Je veux juste que tu restes dans ma vie, peu importe la façon. Alors si pour toi c'est pareil... c'est parfait. Je... Je vais juste avoir besoin d'un peu de temps de mon côté. Pour digérer tout ça et pour que mon cœur t'oublie. Mais quand ça sera fait, on pourra tout recommencer comme avant ? »

Je ne savais pas. D'un coup, j'hésitais. Les choses ne seraient-elle pas différentes, ce jour-là ? Est-ce que ça vaudrait quand même mieux qu'une rupture définitive de notre amitié ?

« Hayden ? »

Je sentis soudain quelque chose tirer sur le bas de mon t-shirt alors j'y descendis mes yeux, et je souris. Cette habitude enfantine m'avait manquée.

« Si ça ne tenait qu'à moi, on serait déjà dans un bar à se bourrer la gueule sur une table de billard, souris-je doucement. Mais... la chose que je désire le plus, c'est préserver ton cœur, Jimin. Je ne veux plus être égoïste, je ne veux plus te faire de mal. Alors si tu veux que malgré tout ce qui vient de se passer, on reste amis, si tu penses qu'avec du temps, ça sera de nouveau possible, alors soit.

Je suis désolé de...

Ne t'excuse pas pour ça, le coupai-je. Ce n'est pas de ta faute. C'est moi qui devrais m'excuser de ne pas pouvoir te donner ce que tu voudrais. Parce que tu le mérites, et que j'aimerais sincèrement être la personne qu'il te faut. Malheureusement, je sais que ce n'est pas le cas.

Ça aurait pu, sourit-il. Dans une autre vie. »

Je lui souris tristement et montai ma main à son visage. J'essuyai sa joue maladroitement, puis ramenai ses cheveux noirs en arrière.

« Si tu veux toujours de moi, alors j'attendrai que tu sois prêt, dis-je avec douceur. J'essaierai de me montrer digne de toi. Et... malheureusement, avec cette connerie d'épidémie, il viendra un moment où les pays fermeront leurs frontières et où on ne pourra plus du tout se voir. C'est évident. Et je ne pourrai pas rester éternellement ici. Mais je continuerai de t'attendre, même à l'autre bout de la planète.

Vraiment ? murmura-t-il.

Oui. Je... »

Je déglutis difficilement et remontai mes yeux dans les siens.

« Je ne veux plus qu'on soit séparés aussi longtemps. Et je te promets que plus personne ne nous séparera jamais. Alors arrête de pleurer ou je te jette par-dessus la rambarde », soufflai-je.

Il resta muet, surpris, puis pouffa en baissant la tête avec un large sourire.

« C'est de ta faute si je pleure, connard, renifla-t-il.

Tu peux me frapper, si tu veux.

Ok. »

Il n'attendit pas une seconde de plus et sa main vint claquer violemment ma joue. Je restai figé, choqué, puis ma peau commença à chauffer désagréablement. Il n'y était pas allé de main morte.

« Bon. Je vais rentrer. »

Je clignai des yeux, puis ramenai mon visage sur lui.

« Rentrer ?

Oui. J'ai un chauffeur qui m'attend en bas.

Oh... D'accord...

Je t'ai fait mal ?

Quoi ? Non, ça va.

Dommage. »

Un rictus se dessina sur mon visage, mais il disparut presque aussitôt car sa main glissa sous l'arête de ma mâchoire. Son pouce glacé se posa sur ma joue, et ses autres doigts contre ma gorge. Son pouce effleura le coin de ma bouche puis caressa ma joue encore brûlante.

« Tu ne t'es pas rasé.

Non, soufflai-je. Avec le masque... »

Il ne me répondit pas et se rapprocha de moi. Je me figeai, et lorsque sa bouche se posa contre la mienne, mon cœur s'arrêta. Je n'eus pas le réflexe de fermer les yeux, et quand il s'éloigna, je tentai de suivre le mouvement mais il fut plus rapide que moi.

« The End, murmura-t-il.

Quoi ?

Je t'enverrai un message. »

Il me relâcha, tourna les talons, et je le regardai s'éloigner en direction des escaliers. Bientôt, seule la trace glacée de sa main encore présente sur ma peau et l'absence d'une bouteille dans mon sac ne purent prouver qu'il avait vraiment été là. J'avais envie de courir après lui, de le rattraper, de le retenir, mais je restai là. Je devais le laisser partir. Je devais le laisser partir pour pouvoir le retrouver. Et comme c'était tout ce qui m'importait, j'allais prendre mon mal en patience et tenir ma promesse. J'allais l'attendre.


~~+~~


Note de fin temporaire (je l'effacerai à mon retour mdr)

Ne me dites pas que cette fin vous frustre ou j'vous mange. Hayden va attendre Jimin, alors faites de même. Un petit peu de patience, ça passera vite 😌

D'autant plus que ce n'est pas la fin de la partie, juste l'endroit le plus safe où je pouvais couper temporairement pour vous, alors si quelqu'un ose se plaindre, je le mange avec du citron.

Je reviendrai aux alentours du 23 (si je survis à ATL le 22 mdr), je vous tiendrai au courant sur mes réseaux sociaux. Et si vous voulez avoir des infos sur mon périple, je spammerai probablement mon deuxième compte Insta (@kyksbubbletea) plutôt que mon compte de fanfics mdr

Bref, à bientôt, prenez soin de vous ! 💙

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