
𝟎𝟑:𝟕𝟏 - Siamese, 𝑅𝑎𝑡ℎ𝑒𝑟 𝐵𝑒 𝐿𝑜𝑛𝑒𝑙𝑦
[23/01/2023]
Bonjour bonjour !
Je poste encore tôt, je suis contente mdr
Bon, j'aurais pu faire mieux, mais que voulez-vous, j'ai le cerveau au ralenti aujourd'hui 😭
Jimin a posté des photos de son petit date parisien avec Hoseok aussi 🥺
J'suis trop contente qu'ils aient pu profiter de leur séjour. Je ne sais pas si Hoseok est encore là vu qu'il n'y a que Jimin qui a annoncé son retour, mais si jamais il traîne encore chez nous, j'espère qu'il s'amusera bien 🥰
Bref, j'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
« Allez, à Hayden ! s'exclama Steven.
– À Hayden ! »
Nous trinquâmes tous en riant tandis que mon ami tapait sur mon épaule fortement. J'aperçus Dean du coin de l'œil qui nous fixait. Je tournai alors mon regard vers lui et il secoua la tête de droite à gauche avant d'avaler son verre d'une traite et de le reposer presque brutalement sur la table.
« Sur ce, je vous laisse, les mecs.
– Quoi, déjà ?
– Ouais, je bosse demain matin. Rentrez bien ! »
Nous le saluâmes tous de loin et il enfila sa veste et son foulard avant de quitter le bar. Je le regardai disparaître, puis passer devant les vitres sans nous adresser un regard.
« Tu trouves pas qu'il est bizarre depuis quelques jours ? me demanda soudain Steven.
– Si.
– Tu devrais lui parler, non ?
– Pas besoin. Ça changera rien.
– Pourquoi ? Tu sais ce qu'il a ?
– Ouais. On s'est déjà engueulés à ce sujet. C'est moi, son problème.
– C'est toi !? Qu'est-ce que t'as foutu encore ? s'étonna-t-il en reculant d'un pas pour mieux me regarder.
– D'après lui, je n'aurais pas dû faire cette cover.
– Tu rigoles !? Elle est excellente ! T'as super bien bossé sur les arrangements et ça a pas dû être facile vu que t'as pas du tout la même vocal range que le chanteur d'origine. Ça déchire ! Et puis depuis le temps qu'on attend que tu puisses te relancer ! Tout le monde, lui le premier, te disait que c'était la musique, ton truc !
– Eh bien il n'approuve pas. Je n'y peux rien, c'est comme ça. Peut-être que dans le fond, c'est parce qu'il vit mal le fait que j'aie fait ça dans son dos. Il aurait peut-être préféré que je lui demande de m'accompagner à la batterie plutôt que je me serve d'un logiciel.
– Ah, peut-être...
– Enfin, arrêtons de parler de ça.
– Tu as raison. Le principal est que tu aies enfin réussi à te débloquer et à te relancer dans la musique ! Et en plus, ça a cartonné ! »
Il me donna une nouvelle accolade et tapa dans mon dos avant de relever son verre en l'air pour que nous trinquions à ma santé. Je l'accompagnai ainsi que le reste de nos amis, et lorsque je portai ma bière à mes lèvres, mes yeux se reposèrent sur la porte du bar que mon meilleur ami avant passée un instant plus tôt.
Dean n'avait pas été stupide. Comme Sooyeon, il avait fait le lien entre les covers de Jimin et moi. Et quand j'avais répondu aux « appels de détresse » du chanteur par une cover, et qu'ils en avaient entendu les paroles et le sens, ils n'avaient pas approuvé. Pas approuvé, du, tout.
Sooyeon me faisait la gueule depuis qu'elle m'avait hurlé dessus que j'aurais jamais dû faire ça, et que je lui avais répondu qu'il n'avait pas le droit de se placer en victime après ce qu'il m'avait fait. Et Dean m'avait également engueulé, toujours aussi convaincu de sa théorie que Jimin devait avoir des sentiments pour moi, que j'avais forcément mal interprété ce que j'avais vu, que je l'avais blessé, et que je venais de retourner le couteau dans la plaie en reprenant cette chanson.
« Let truth unfold, You stalled me while you fell for another man, As you aborted our daughter. Tell me how you do, Tell me why you do it. And while I bled you were lying to me from his bed, So go and love him instead. »
« And when your lies stop working, you will know You deserve to end up on your own. »
« Too late for forgiveness, You burned all your bridges, I'm done listening so don't come back. »
« Well, now I know I'm better off alone, And you were never worthy of my love. Rather be lonely than with you. »
J'avais été dur, mais je m'en fichais. Je voulais juste ne plus entendre parler de lui. Qu'il me laisse tranquille, qu'il ne fasse plus rien en rapport avec moi, qu'on arrête de m'en parler, de me l'associer.
Dean m'avait dit que non seulement j'allais blesser ses sentiments, mais qu'en plus j'avouais que j'en avais eu pour lui et que ça allait être encore pire.
Je n'avouais rien du tout. En tout cas, je n'avais pas eu de sentiments pour Jimin comme lui semblait l'entendre. Des sentiments d'amitié très forts, oui. C'étaient ceux-là qui avaient été blessés. Et même si, pour lui faire plaisir, je lui disais que j'étais effectivement tombé amoureux de Jimin, alors cette chanson aurait été plus qu'appropriée. Il m'aurait séduit, aurait joué avec moi, tout ça pour se donner au premier venu, qui en plus n'attendait qu'une chose pour me détruire.
Si Jimin avait entendu cette cover, qu'il s'était senti visé et avait été blessé, alors c'était tant pis pour lui, et tant mieux pour moi. Au moins, j'aurais eu le sentiment d'être un peu vengé.
Je savais que je passais pour un parfait connard, mais maintenant que j'avais fait ça, je me sentais mieux, n'en déplaise à Dean et Sooyeon. Maintenant, je me sentais capable d'aller de l'avant, de reprendre mon travail de manière moins boulimique, de sortir de nouveau pour voir mes potes, me changer les idées et faire la fête. Je ne pensais plus à Jimin dès que j'allais dans un endroit où je l'avais emmené, dès que j'entendais une chanson que je lui avais fait écouter, dès que je pensais à un sujet que nous avions abordé.
Je me sentais mieux. Je me sentais bien. C'était comme s'il n'avait jamais existé, comme si je ne l'avais jamais rencontré. Les choses étaient redevenues normales.
[...]
« Merci à tous d'avoir regardé cet épisode de Youtubers react ! J'espère qu'il vous aura plus, et j'ai hâte de vous retrouver sur le prochain. N'oubliez pas de vous abonner en cliquant sur la cloche juste là pour ne pas le rater ! »
Quelques secondes s'écoulèrent, puis l'assistant réalisateur annonça le cut.
« C'était super ! s'exclama la jeune femme qui faisait la voix off.
– Merci, vous étiez super aussi ! dis-je en me levant. On se reverra probablement la semaine prochaine, je vais revenir pour deux autres tournages.
– C'est possible, me répondit l'assistant. Rentre bien, en tout cas !
– Merci ! Bon courage à vous pour la fin de la journée ! »
Je saluai toute l'équipe, puis quittai le studio en soupirant. Je me dirigeai vers l'ascenseur et appuyai sur le bouton. Ça m'avait épuisé et j'avais mal aux joues. Je les aspirai à l'intérieur de ma bouche, puis les massai pour essayer de me soulager, quand la cage de transport s'arrêta enfin à mon niveau. Les portes s'ouvrirent et je tombai nez à nez avec Kurt.
« Tiens, salut Hayden !
– Salut, mec. Comment tu vas ? le saluai-je en lui faisant une brève accolade.
– Ça va, le boulot, comme d'hab. Content de te revoir dans le coin, ça faisait un bail !
– Ouais, j'ai eu des semaines compliquées, ricanai-je. Je reviens la semaine prochaine, tu seras sur mes tournages ?
– Si ça te tient tant à cœur, je me débrouillerai pour être là, oui. »
Je réappuyai sur le bouton de l'ascenseur pour qu'il se rouvre.
« Allez, je te laisse. Bon courage pour ta journée.
– Merci, bon retour à toi.
– Salut ! »
Je passai la porte, et je m'apprêtais à appuyer sur le bouton du rez-de-chaussée quand je l'entendis prononcer mon nom pour me retenir. Ses mains et l'une de ses jambes passèrent entre les montants et la cage se rouvrit.
« Pendant que je t'ai sous la main, reprit-il. La vidéo que tu as tournée l'autre jour avec le chanteur de BTS ; tu n'as pas répondu à mon mail.
– Ah, oui, ça... »
Je levai les yeux vers le plafonnier. Je l'avais totalement oubliée.
« On n'a plus qu'à ajouter les sous-titres pour terminer le montage, mais pour ça il faut que tu nous les envoies. Tu préfères faire ça directement ici ou qu'on t'envoie le fichier ?
– En fait... commençai-je, mal à l'aise. Je ne suis pas certain que ça soit une bonne idée de la sortir.
– Quoi ?
– Je suis désolé. Vous avez bossé dessus pour rien...
– Son agence a dit quelque chose ?
– Non, c'est juste que... »
Je soupirai en roulant des yeux, puis je décidai de tout avouer alors qu'il bougea pour retenir la porte de l'ascenseur une fois de plus.
« On s'est pris la tête il y a quelques semaines, et on ne se parle plus.
– Quoi !? Sérieusement !? s'exclama-t-il en écarquillant les yeux. Alors que vous aviez l'air comme cul et chemise ? »
Je ricanai mauvaisement. Il s'était trouvé une autre chemise. Ou un autre cul, plutôt.
« On a tous les deux un fort caractère, et ça a clashé. On ne s'est pas adressé la parole depuis.
– Je vois...
– Désolé de vous avoir donné du boulot pour rien, du coup, dis-je avec un sourire triste.
– Non, non, c'est bon. Je suis triste pour vous, surtout. J'espère que ça s'arrangera bientôt.
– Je pense que c'est définitif, déclarai-je en me raclant la gorge, mais je ne m'en porte pas plus mal, au contraire. Quand des personnes sont incompatibles, il vaut mieux qu'elles ne se fréquentent plus.
– Je suis d'accord, mais il y avait quand même une sacrée alchimie entre vous deux. Je trouve ça dommage.
– Que veux-tu. C'est la vie.
– Malheureusement. Bon, je vais devoir y aller, j'ai un tournage dans cinq minutes.
– Alors je ne te retiens pas, lui souris-je.
– Du coup, la vidéo, on annule ?
– On annule. Tu peux même la supprimer de vos serveurs, ça vous fera de la place.
– Je vais transmettre. Rentre bien, en tout cas.
– Merci, bon courage à toi. Et à la semaine prochaine si tu viens sur mes tournages.
– Je vais m'arranger pour.
– Alors on se revoit bientôt ! dis-je en lui lançant un clin d'œil.
– C'est ça, rit-il en reculant pour laisser la porte se refermer. Fais attention à toi ! »
Il disparut derrière, et la cage d'ascenseur prit le chemin du rez-de-chaussée. Je saluai les jeunes femmes à l'accueil, puis quittai le grand bâtiment. Je me dirigeai vers ma voiture et allumai une cigarette avant de m'asseoir derrière le siège conducteur.
J'avais oublié cette foutue vidéo que nous avions tournée ensemble avant que Kurt ne m'en parle par mail, et j'avais réussi à l'oublier de nouveau jusqu'à aujourd'hui. Qu'il la supprime.
[...]
Une fois rentré, j'eus à peine le temps de faire un mètre après avoir retiré ma veste et mes chaussures que Sooyeon me sauta dessus.
« Toi, tu me suis.
– Quoi encore ? soupirai-je en roulant des yeux.
– Tu me suis.
– Écoute, Sushi, j'ai-
– Non. Depuis que l'université a dû fermer à cause de l'épidémie, je n'ai pas d'autre choix que de bosser à la maison. Et comme je n'ai plus le trajet à faire, j'ai du temps pour rattraper tout ce que j'ai raté depuis des mois. Et là, faut sérieusement qu'on parle.
– Si tu prononces son nom, je te jure que je-
– Tu quoi ? Tu vas tout péter dans la maison ? Fais-toi plaisir. Mais tu me suis.
– Fous-moi la paix ! m'écriai-je. Je t'ai dit que je ne voulais plus entendre parler de lui, pourquoi tu insistes ?
– Parce que je suis sûre que tu t'es trompé ! Et que tu lui as fait doublement du mal avec ta putain de chanson à la con !
– Ça, c'est ton petit cœur violet d'ARMY qui parle », ricanai-je en me dirigeant vers les escaliers.
Je me reçus une tape cinglante à l'arrière de la tête et je serrai les dents avant de faire volte-face d'un coup.
« Vous commencez à me gonfler avec Park Jimin, tu sais.
– Et toi tu me gonfles tout court ! Pourquoi est-ce que ta putain de fierté est aussi importante ? Pourquoi tu veux rien entendre ?
– Tu sais pourquoi ! hurlai-je.
– Ose me dire que c'est pas de la jalousie !
– De la jalousie ? pouffai-je. Dans tes rêves, chérie. »
Je lui tournai le dos et montai les marches deux à deux.
« Alors déjà, je t'interdis de m'appeler comme ça ! cria-t-elle en partant à ma suite. Et ensuite, si, clairement !
– Jaloux de quoi ? Qu'il ait donné son cul à Troy ? Je m'en contrecarre, il le donnait déjà bien avant de me rencontrer ; ça m'a jamais posé de problème parce que ça ne me regardait pas, et là c'est pareil. »
Elle ne me répondit pas, et bien que le silence fut d'un coup appréciable, je me retournai.
« C'est quoi ton problème, maintenant ?
– Pourquoi tu parles de Troy ?
– Ah, oui, c'est vrai que je t'avais épargné ce détail. C'est avec lui qu'il s'est envoyé en l'air sous mon nez.
– Tu racontes n'importe quoi.
– J'aurais dû filmer alors. Ça t'aurait plu comme spectacle.
– Je vais faire comme si je n'avais jamais entendu ce que tu venais de dire.
– De quoi donc ? Qu'ils ont baisé la porte ouverte tandis que j'étais dehors ? Juste après qu'il m'ait embrassé moi ? Ou alors que Troy était pas le premier à qui il offrait son cul ?
– Tu as forcément mal entendu.
– Bien sûr.
– Et Troy n'est pas gay.
– Parce que moi si peut-être ?
– C'est pas ce que j'ai dit !
– Alors qu'est-ce que tu as dit ? Sois plus précise !
– Je te dis que t'es un gros con buté avec le plus gros égo au monde et que Jimin aurait certainement pas fait ça, avec Troy ou n'importe qui d'autre, et sûrement pas à la maison !
– Je suis un gros con buté avec un égo surdimensionné, j'accepte le compliment, mais tu ne le connais pas. Il ne t'a montré que ce qu'il voulait te montrer, comme il le fait à vous toutes, pour que vous continuiez de fantasmer dessus et de dépenser des fortunes pour eux. T'es tellement naïve que c'en est triste, chère cousine. »
Elle me poussa en arrière et je me rattrapai de justesse.
« Quoi encore ?
– Ferme-la, m'ordonna-t-elle en me poussant encore.
– Je n'ai rien dit.
– T'en as assez dit.
– Alors c'est parfait. Je te laisse, j'ai du boulot. »
Je tournai les talons pour rentrer dans ma chambre et alors que j'allais lui claquer la porte au nez, elle la repoussa, me repoussa du même coup, puis me fit reculer jusqu'à ce que je bute dans mon lit.
« Quoi ?
– Il aurait jamais fait ça !
– Pourtant il l'a fait !
– Je te dis que non ! Vu la façon dont vous vous emb-
– Je ne veux pas parler de ça ! J'étais pas réveillé, j'étais dans les vapes !
– Quand bien même, il n'aurait sûrement pas été embrasser qui que ce soit d'autre après !
– Je ne sais pas ce qui lui est passé par la tête mais je m'en contrefous.
– Alors pourquoi tu réagis comme ça si tu t'en fous ?
– Parce que vous me cassez les couilles depuis presque deux mois ! Faut changer de sujet de temps en temps, ça devient obsessionnel, c'est dangereux !
– T'es tellement de mauvaise foi...
– C'est ça. Et toi tu me fais pas chier. Pourquoi t'es pas rentrée en Corée avec la fermeture de la fac ? T'aurais pu être rapatriée facilement, et t'aurais pu le retrouver là-bas. T'aurais pu soigner son petit cœur qui semble tant souffrir ! Et surtout, tu ne serais pas là à me les briser quotidiennement !
– Je disais donc que j'avais rattrapé mon retard, m'ignora-t-elle soudainement. Je suis tombée sur un live de presque une heure que je n'avais pas encore regardé et qui avait fait beaucoup parler en janvier.
– Pourquoi donc ? Il y a fait son coming-out ? ricanai-je en la repoussant pour contourner mon lit.
– Presque. Parce qu'il y parlait de toi.
– De moi ? Très amusant. Étonnant que je ne me sois pas pris une nouvelle sauce, du coup. »
Elle ne répondit pas et je tirai sur ma chaise de bureau avant d'allumer mon unité centrale. Elle me faisait chier. Quand allait-elle enfin lâcher prise ? Quoi qu'il ait pu se passer entre moi et Jimin, ça ne la regardait pas. Que nous soyons toujours amis ou pas, ça ne la regardait pas. Que je lui aie brisé le cœur ou l'inverse, ça ne la regardait pas non plus. C'était entre lui et moi. Et je souhaitais justement qu'il n'y ait plus rien entre lui et moi. Alors qu'elle me foute la paix une bonne fois pour toutes.
« "Je parle rarement de ma vie privée, mais il y a quelque chose que j'ai besoin de partager avec vous aujourd'hui..." »
Je me figeai alors, puis me retournai vers Sooyeon.
« C'est quoi, ça ?
– Le live qu'il a fait en janvier. Et où il parle de toi.
– Je n'ai aucune envie d'écouter ça.
– Mais tu vas l'écouter, dit-elle sèchement en s'approchant de moi et en coupant la vidéo. Tu vas même le regarder.
– Sans façon. »
Elle posa son téléphone devant mon écran d'ordinateur principal et éteignit ce dernier pour ne pas que je regarde ailleurs.
« Tu vas l'écouter, parce que c'est la dernière chance que je te laisse.
– La dernière chance ? De quoi donc ? De me pardonner ?
– Oui, et de te racheter. Je ne te reconnais plus. Tu ne m'as jamais parlé comme ça ou traitée comme ça. Tu réalises la façon dont tu t'adresses à moi depuis tout à l'heure ?
– Tu me casses les couilles, c'est normal !
– Non, c'est pas normal. T'as jamais haussé le ton avec moi, même quand on se disputait étant ados. Et jamais tu ne m'as aussi mal parlé. T'as toujours été vulgaire, mais t'as toujours choisi tes mots quand tu étais avec moi. Là, tu ne fais plus aucun effort, et ce n'est pas parce que je te "casse les couilles". Je sais pas ce qu'il s'est passé entre vous et Troy et je ne veux pas le savoir. Mais depuis ce jour-là, t'es plus toi-même. Et j'ai envie de retrouver mon cousin préféré.
– Très touchant, mais tu sais que le forcing est contreproductif, avec moi.
– Je sais. Mais il n'y a que ça que je peux faire pour te faire ouvrir les yeux. Ce live, il l'a fait en janvier, juste avant de venir passer une semaine ici lorsqu'il a tourné dans le Late Late Show. Il est évident qu'il parle de toi. Alors écoute. Tu sauras qu'il n'aurait jamais pu faire quoi que ce soit contre toi.
– Si c'est Troy qui tire les ficelles, si. Mais peu importe. Ses histoires de cul ne me regardent pas.
– Mais Troy ne sera jamais ton allié. Il n'aurait jamais pu faire équipe avec lui.
– Les histoires de cul, je te dis.
– Écoute ce qu'il dit. Après, tu feras la conclusion que tu veux. Si tu veux rester aussi buté, grand bien te fasse. Mais laisse-lui au moins une chance, même infime. »
Je ne répondis pas et serrai les dents. Je n'avais pas envie d'être violent, verbalement comme physiquement, alors tout ce que je pouvais faire pour le moment, c'était regarder sa foutue vidéo afin qu'elle me foute la paix une bonne fois pour toutes.
« Très bien. Et après tu ne m'en parles plus. Jamais.
– Marché conclu. »
Elle tapota son écran pour le rallumer, et le visage de Jimin m'apparut alors. Ma mâchoire se contracta et j'inspirai profondément. Elle mit ensuite la vidéo en lecture. Cette voix retentit dans ma chambre, pour la première fois depuis une éternité, et de douloureux souvenirs ainsi que tous mes ressentiments se ravivèrent aussitôt.
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