𝟎𝟑:𝟔𝟖 - Black Veil Brides, 𝐷𝑒𝑣𝑖𝑙'𝑠 𝐶ℎ𝑜𝑖𝑟
[14/01/2023]
Bonsoir bonsoir !
(Ou bonjour, vu l'heure ptdr)
Désolée, encore en retard, mais j'ai eu un planning plus que chargé aujourd'hui snif snif
Mais au moins, j'ai mis moins de 2h à faire ma correction. À croire que je retouche moins de choses quand il est si tard que ça.
Bref.
Vous avez pensé quoi du duo Taeyang⨯Jimin ? J'étais sceptique suite au teaser, j'avais peur que le refrain soit plat, et le MV a confirmé mes peurs. Je suis déçue. Et le nouveau single d'All Time Low qui est sorti à 16h, pareil, plutôt déçue. Faut dire que celui qu'ils ont sorti en octobre était tellement génial que la barre était très haute, cette fois x')
Mais bon, je suis toujours ultra difficile, alors on verra peut-être plus tard. Concernant ATL, je me doute que ça passera mieux après plusieurs écoutes, mais pour "Vibe" je sais pas trop. Je suis d'autant plus frustrée que les couplets sont cools, et connaissant les deux zigotos, j'espérais autre chose. MAIS BREF, je suis difficile ptdr
Nous verrons avec le temps x')
Sur ce, j'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Surpris d'entendre mon surnom, je relevai la tête et buguai complètement. Non seulement je ne m'étais pas rendu compte que je m'étais accroupi et que je tirais sur mes cheveux jusque-là, mais surtout je me retrouvais face à mon meilleur ami, visiblement en plein centre de Wellington Heights.
« Qu'est-ce que tu fabriques ? me demanda Dean.
– Je... J'en sais rien... Je...
– Tu vas bien ?
– Je... Oui. Oui, ça va, mentis-je tout en essayant de me retenir de regarder autour de moi. Et toi ? Tu bosses pas aujourd'hui ?
– On est mercredi, je finis à midi. Qu'est-ce que tu fais ici et assis par terre ?
– Je suis pas assis par terre, dis-je en me relevant immédiatement. Je...
– Tu es sûr que ça va ? Tu as vraiment une sale tête.
– J'ai... Je suis paumé.
– Je vois ça, qu'est-ce que tu fais ici ?
– J'en sais rien... Je sais même pas comment je suis arrivé ici.
– Tu m'inquiètes, Hayden. Tu veux que je t'emmène à l'hôpital ?
– Non ! m'écriai-je. Non, ça va aller. Je... Je vais rentrer. »
Je voulus tourner les talons mais je sentis sa main me retenir par l'épaule immédiatement.
« Tu es venu ici comment ? »
Je serrai les dents, puis tournai la tête sur le côté pour ne pas le voir. Il tira alors sur mon bras et m'obligea à lui faire face.
« Hayden, je suis vraiment inquiet. Tu as bu ? Ou tu as... pris quelque chose ?
– Non ! m'écriai-je. Non. Tu sais bien que je ne toucherai plus jamais à ça...
– Alors qu'est-ce qui ne va pas ? Tu as l'air à côté de la plaque. Tu veux que je te ramène chez toi ?
– Non ! hurlai-je presque.
– Quoi ? Pourquoi ? »
Je tournai la tête et il attrapa mon menton pour m'obliger à le regarder.
« Réponds-moi. Qu'est-ce qu'il se passe ?
– C'est... Tu me promets de n'en parler à personne ? »
Il arqua les sourcils avec surprise.
« Évidemment, tu me connais. Mais tu me fais peur. Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
– C'est... C'est Jimin.
– Jimin ? Tu as enfin réussi à lui mettre la main dessus ? »
Un petit rictus se dessina sur mon visage. Ouais, je lui avais mis la main dessus. Dans tous les sens du terme.
« Hyde ?
– J'ai...
– Oui ?
– Je suis paumé.
– Mais encore ?
– Je l'ai em... Enfin, Jimin, il... Il est revenu...
– Revenu ? Chez toi ?
– Oui.
– Et alors ? C'est cool, non ?
– Non, il... Enfin si, c'est cool, mais...
– Arrête de tourner autour du pot.
– Il... Il m'a... embrassé... lâchai-je en détournant les yeux. Et... Et je sais pas quoi faire... Je suis totalement paumé. »
Son silence commença à me faire peur alors après de longues secondes, je remontai mes yeux dans les siens.
« Pourquoi tu dis rien ?
– J'essaie d'analyser la situation. Tu as fait quoi ?
– Comment ça ?
– Quand il t'a embrassé. Tu as fait quoi ?
– J'ai... »
Je baissai les yeux, mordis ma joue, puis j'inspirai fortement.
« Je lui ai répondu, je sais pas pourquoi j'ai fait ça.
– Et après ?
– Sooyeon est entrée dans la cuisine juste à ce moment-là. On a eu peur, et j'ai réalisé ce que j'avais fait... et je me suis enfui.
– Donc si je comprends bien, tu as répondu à son baiser avant de le planter parce que vous avez été surpris ?
– Ouais, plus ou moins, soufflai-je en détournant les yeux.
– Tu as déconné.
– Je sais, merci...
– Retournes-y.
– Quoi ? Mais qu'est-ce que tu veux que je fasse ou que je lui dise ?
– Premièrement tu vas t'excuser, parce que si tu ne sais pas pourquoi tu lui as répondu, alors c'est que tu n'aurais probablement pas dû le faire. Et deuxièmement, tu es idiot.
– Je sais.
– Non, tu ne sais pas. Quand on était ensemble tous les trois la dernière fois, j'ai été surpris par votre complicité, et je me suis posé des questions à des moments.
– Des questions ?
– Oui. Tu ne mettais étrangement aucune barrière entre vous, et je sais que lui t'apprécie beaucoup. Ça se voyait. Mais même sans ça, tes actes pouvaient mener à confusion. Je me doutais que ça déraperait à un moment.
– Je vois pas pourquoi...
– Ça ne vient pas de déraper, là ?
– Si, mais... bredouillai-je.
– Tu es con comme un manche à balai, soupira-t-il.
– Hey, j'te permets pas !
– Juste avant qu'il disparaisse, tu es parti de la table en faisant la gueule. On parlait du groupe avec lui et en te voyant te lever, il s'est dit que c'était de sa faute et qu'il n'aurait pas dû aborder le sujet. Du coup il t'a rejoint pour s'excuser. Je ne sais pas ce que vous vous êtes dit, mais vous étiez proches, et puis d'un coup tu l'as poussé pour rejoindre une femme.
– Une femme ? Qui ça ?
– Je n'en ai aucune idée. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'elle avait des cheveux rouges. Et quand j'ai vu la tête qu'a tiré Jimin, j'ai deviné qu'il avait été blessé. Quand il est revenu prendre ses affaires en me disant qu'il avait besoin de prendre l'air ou un truc du style, j'ai compris que tu avais déconné. Et le pire c'est que quand tu es revenu à la table, tu n'as même pas capté ce que tu avais fait.
– Je... Je ne me rappelle pas de ça...
– Moi je peux te dire que je m'en rappelle. Je me rappelle très bien de cette soirée. Je m'en rappelle parce que ce mec était super sympa, même si la communication était difficile, mais je m'en rappelle surtout parce que le mince espoir qui était né au cours de ces heures s'est envolé quand je t'ai vu foncer tête baissée vers la première femme avec des cheveux rouges. Je pensais que tu avais dépassé ça depuis longtemps. Et puis pour terminer, je m'en rappelle parce que j'ai eu de la peine et que j'ai été en colère suite à la fin de la soirée.
– Je me rappelle vraiment pas de ça...
– Moi je m'en rappelle. Je suis certain que lui aussi. S'il t'a embrassé, c'est que mon intuition était bonne. Et tu as déconné à mort si tu ne l'as pas repoussé dès le départ. Alors tu vas me faire le plaisir de rentrer chez toi immédiatement et d'aller t'excuser.
– Je peux pas faire ça...
– Si, tu peux. Et tu vas le faire sinon je t'en colle un. »
Je baissai les yeux et serrai les dents avant de passer ma main droite dans mes cheveux et de les ébouriffer.
« Je vais aller m'excuser. Mais j'ai trop peur de ce qui va s'ensuivre... J'ai pas envie de le perdre...
– Alors pose-toi les bonnes questions.
– Les bonnes questions ? De quoi tu parles ?
– Je te l'ai dit tout à l'heure : quand on était dans cette boîte, j'ai eu l'espoir, pendant un moment, que tu avais enfin décroché du passé.
– Du passé ?
– Je te parle de Chelsea. Écoute, Hyde, t'as très bien compris ce que j'essaie de te faire comprendre depuis tout à l'heure, arrête de faire semblant. J'ai cru voir quelque chose entre vous, et même si ça m'a surpris, je me suis dit que c'était plutôt une bonne chose au final. J'ai cru m'être trompé quand tu l'as poussé pour cette fille, mais vu ce que tu viens de me raconter, je pense que tu n'es pas honnête. Probablement avec lui, mais surtout avec toi-même. Quoi qu'il en soit, tu pourras toujours y réfléchir plus tard, mais tu dois tout de suite réparer tes conneries avant qu'il ne soit trop tard. Ok ? »
Je le regardai gravement, puis hochai la tête en baissant les yeux.
« Ok. J'y vais. Merci. »
Je me retournai et commençai à marcher.
« Bouge-toi, Hyde.
– Oui, je vais prendre un bus, dis-je en roulant des yeux. Salut.
– Et, Hyde !
– Quoi ? » gémis-je en me retournant, lassé.
Il avança vers moi en souriant et leva son bras pour tapoter mon épaule.
« Je comprends que tu sois paumé, mais ce n'est pas le plus important. C'est un chouette type. Et avant tout ton ami. Ne pense qu'à ça. »
Je laissai mes yeux valser entre les siens, puis j'hochai la tête.
« Mmh. Je te raconterai.
– D'ailleurs, tu l'amènes ce soir ? Tu maintiens l'invitation ?
– Ah, non, je devais annuler pour aller dans un bar-concert avec lui... mais qui sait, on passera peut-être faire un coucou.
– Ça marche. À tout à l'heure.
– À tout à l'heure. Merci.
– Je t'en prie. »
Je répondis à son sourire chaleureux et je tournai les talons à la recherche d'un bus qui puisse me ramener chez moi. Il avait raison, il fallait que je me dépêche, et je ne pouvais pas me permettre de perdre une heure et demi à marcher jusqu'à la maison pour retrouver Jimin.
[...]
Lorsque je descendis du bus et retrouvai mon quartier, j'expirai de soulagement. N'ayant absolument rien pris en quittant la maison, je n'avais ni titre de transport, ni argent, ni téléphone. J'avais pourtant resquillé des dizaines de fois quand j'étais ado, mais il fallait croire qu'avec l'âge, on devenait moins serein.
Dans tous les cas, je devais me dépêcher de rentrer. Je commençai donc à courir, et lorsque j'arrivai dans notre rue, j'accélérai encore le pas. Je levai les yeux sur la maison, espérant voir la silhouette de Jimin qui m'attendrait à la fenêtre, mais non. Une fois devant, je remontai la petite allée et me jetai sur la sonnette. J'attendis quelques secondes, resonnai, attendis de nouveau, mais personne ne vint m'ouvrir. Jimin était parti ? Non, il n'aurait pas pu s'enfuir aussi...
Je reculai alors, posai mes yeux sur mes fenêtres, puis j'appelai mon ami en mettant mes mains de part et d'autre de ma bouche afin de faire porter ma voix. Malheureusement, il n'apparut pas plus à ma chambre. Merde. Comment j'allais pouvoir faire pour rentrer ? Je n'avais vraiment rien sur moi. Je n'avais pas non plus la patience de courir au travail de ma mère pour lui demander ses clés. Et Jimin devait être là. Il était forcément là. Alors pourquoi ne venait-il pas m'ouvrir ?
Je sonnai de nouveau et patientai, mes ongles triturant mes cuticules. Mais une bonne minute plus tard, toujours rien.
Je réfléchis donc, puis redescendis l'allée et montai celle du voisin. Je longeai le côté de leur maison, et en jetant un coup d'œil à chez moi, je vis que la fenêtre de la chambre de mon frère était ouverte. Je m'arrêtai alors, surpris, et lorsque je vis une silhouette passer derrière, je fronçai les sourcils. Il était là ? À cette heure-là ? C'était impossible. Ça serait Jimin ? Qu'est-ce qu'il ferait dans la chambre de mon frère ? Dans tous les cas, il y avait bien quelqu'un à la maison. Alors pourquoi personne n'était venu m'ouvrir ?
J'ouvris la bouche pour appeler mon frère, puis je me retins finalement. Pas envie de devoir lui demander un service.
Je vérifiai donc si personne ne me regardait, puis j'entrai dans le jardin des voisins. Je piquai une chaise de plastique que je posai à côté de la palissade séparant leur terrain du nôtre afin de l'escalader. Je pris ensuite une grande inspiration, puis je sautai. Mes genoux me firent mal lorsque je retombai au sol, mais au moins, j'étais dans le jardin. Je me ruai vers la maison, traversai la cuisine et déboulai bien vite à l'entrée du salon.
« Jimin ! Jimin, je suis là ! Je suis désolé ! »
Aucune réponse. Je retirai rapidement mes chaussures, puis je montai les escaliers en sautant des marches.
« Jimin ? Tu es là ? »
J'atteignis enfin le palier et je me dirigeai vers ma chambre lorsque des bruits me parvinrent. Je m'arrêtai alors, mon corps se pétrifiant en totalité. Des grincements désagréables irritaient mes oreilles, des gémissements indésirables poignardaient ma poitrine. Je mis plusieurs secondes avant de réussir à sortir de mon état de stupéfaction. Et lorsque je réussis à tourner ma tête sur le fond du couloir, que je vis que la porte de la chambre de mon frère était entrouverte, et que c'était de là que parvenaient ces bruits facilement identifiables, je sentis de la colère monter en moi à une vitesse folle. Il se foutait de moi, ce n'était pas possible. Ça ne pouvait pas être ça. Cependant, je voyais mal mon frère sécher les cours pour rentrer et se mater un porno. Mais dans ce cas, où était Jimin ? Pourquoi n'était-il pas venu m'ouvrir ?
J'entendis de nouveaux gémissements, une claque puis un grognement, et mon cœur se souleva. Je voulus tourner les talons et m'enfuir de nouveau, mais je finis par aller m'enfermer dans ma chambre. C'était pas possible. Il y avait forcément une autre explication. Jimin ne pouvait pas... Non, il ne pouvait pas. Pas après tout à l'heure... J'avais mal entendu. C'était tout...
Mes yeux commencèrent à me piquer sans raison. Je courus jusqu'à ma fenêtre que j'ouvris en grand avant de m'y accouder et de passer mes mains dans mes cheveux. J'avais envie de vomir. Pourquoi je me sentais aussi mal, d'un coup ? Après tout, il pouvait faire ce qu'il voulait.
J'écarquillai les yeux et pris une grande inspiration en relevant la tête vers le ciel. J'avais juste mal entendu. Je me faisais des idées. Ça ne pouvait pas être ça. Il n'aurait pas osé. Pas sans m'en parler, et pas après ce qu'il s'était passé tout à l'heure.
Est-ce qu'il aurait répondu à mon baiser à cause de ma ressemblance avec mon frère ? Est-ce que depuis le début, il avait des vues sur lui ? Non, c'était impossible. Et pourquoi est-ce que je l'avais embrassé, d'abord ? Je voulais juste savoir si je lui plaisais, à l'origine. Si ça avait été le cas, il ne serait pas avec mon frère. Parce qu'il était avec mon frère, non ?
Mes yeux me brûlèrent encore un peu et ça me rendit dingue. Pourquoi est-ce que j'étais dans cet état ? Dean ne pouvait pas avoir raison. Il s'était forcément trompé. Sur ce qu'il avait cru voir, et sur Jimin. Et sur moi et cette fille aux cheveux rouges. Ou plutôt non, il devait avoir raison sur ça. Parce que je ne pouvais pas oublier Chelsea. J'en étais incapable. Je ne pourrais jamais l'oublier. Et sûrement pas pour un mec. Sûrement pas pour Jimin. Il avait mal interprété les choses, c'était tout. C'était tout...
Mais alors, pourquoi est-ce que ma poitrine me faisait aussi mal ? Je me sentais trahi. Une fois de plus.
J'avais envie de vomir.
Je fis alors demi-tour et repartis vers la sortie de ma chambre. J'ouvris la porte à la volée, et je tombai nez à nez avec Jimin, les cheveux humides et le visage rouge.
« Hayden... murmura-t-il, visiblement plus que surpris.
– Hyung, tu veux qu'on... Oh, tiens, mon frère. On ne pensait pas que tu rentrerais si vite. »
Et Troy. Dans le même état.
« Hyung... »
Jimin ne bougea pas, moi non plus.
« Hyung, répéta Troy.
– Oui ? »
J'avais envie de vomir.
Jimin se retourna vers mon frère, et ce dernier posa sa main sur son épaule. Il le rapprocha imperceptiblement de lui.
J'avais envie de vomir.
« Qu'est-ce que tu fais ?
– Il est peut-être temps d'arrêter de faire semblant, bébé, non ? »
Jimin ouvrit la bouche mais je le poussai de mes deux mains car il bloquait le pas de ma porte.
« Hayden ! s'écria-t-il. Attends-moi !
– Va te faire foutre.
– Quoi !? »
Je fis volte-face. J'allais exploser.
« Je comprenais pas pourquoi personne n'est venu m'ouvrir quand j'ai sonné en bas y a dix minutes. Maintenant que je vois dans quel état vous êtes tous les deux, je comprends mieux.
– Je... commença Jimin, les yeux brillants. J'ai seulement pris une douche, je n'ai-
– Avec lui ? crachai-je.
– Bien sûr que non !
– Alors pourquoi vous êtes trempés tous les deux ?
– Je...
– J'ai tout entendu, vous aviez laissé la porte ouverte. Vous me dégoûtez.
– Hayden, j'ai... Je n'ai rien fait !
– Arrête, hyung, tu te fatigues pour rien, dit mon frère en venant poser de nouveau sa main sur son épaule.
– Je t'ai dit de ne pas me toucher ! cria-t-il en le repoussant.
– Tu ne disais pas ça tout à l'heure, pourtant.
– T'es un gros malade ! »
Je roulai des yeux, puis tournai les talons. J'avais envie de vomir.
« Hayden ! Hayden, je te jure qu'il ne s'est rien passé ! cria-t-il en me courant après. Écoute-moi !
– J'en ai plus envie.
– Regarde-moi ! » s'écria-t-il en venant saisir mon poignet.
Je m'arrêtai et après quelques secondes, je daignai tourner la tête vers lui. Ses yeux brillaient encore plus et quelques larmes avaient déjà dévalé son visage.
« Je... Je ne sais pas ce que tu as entendu ou cru entendre, mais je te jure que je n'ai rien fait avec lui.
– Ah oui ? crachai-je en baissant mes yeux une seconde sur sa gorge. Et ça, c'est apparu tout seul ?
– Quoi ? » demanda-t-il en venant poser sa main gauche sur sa peau.
Je pouffai mauvaisement et me détachai de son emprise pour continuer mon chemin.
« Attends ! »
J'accélérai le pas, et lorsque je fus presque arrivé en bas, il me rattrapa de nouveau et m'obligea à lui faire face.
« Si... Si vraiment j'ai une marque, alors c'est que c'est-
– Je m'en fous de tes excuses, Jimin. Je sais ce que j'ai entendu. Et je sais ce que je viens de voir.
– Hayden, je t'en supplie...
– Tu t'en vas.
– Quoi ?
– Tu récupères tes affaires, et tu pars d'ici.
– Hayden, s'il te-
– Non, dis-je sèchement en le repoussant. C'est bon, Jimin, j'en ai marre. Toutes ces belles paroles hier, c'était du vent. J'ai été con d'y croire. Alors tu refais ton sac et tu dégages. Je ne veux plus entendre parler de toi. »
Je descendis les marches qu'il restait et fonçai à la cuisine. Je pris une bouteille d'eau dans le frigo que je vidai d'une traite. Jimin ne vint pas se représenter devant moi, et un immense soulagement vint s'emparer de moi. Seulement lorsque je reposai la bouteille vide près de l'évier, que mes yeux se posèrent sur le plateau abandonné par Sooyeon un peu plus tôt et qui avait visiblement été lavé, et que ce que j'avais ressenti quelques heures auparavant me revint en mémoire, je posai mes mains de part et d'autre de l'évier, la tête basse, et je craquai. Je me sentais tellement vide, tellement mort ; ce coup de poignard venait de m'achever.
« Eh bien, eh bien. »
Je sursautai et m'empressai d'essuyer mon visage.
« Je ne m'attendais pas à te voir pleurer comme une fillette à la cuisine.
– Ferme ta gueule. Et je ne pleurais pas. »
Mon frère ricana et tout mon corps se tendit avec une irrépressible envie de lui casser la gueule.
« Je t'envie.
– Tu m'envies ? crachai-je en me retournant. Pourquoi donc ? Tu viens de briser l'une de mes amitiés, tu devrais être heureux, non ?
– Je t'envie parce que ta chienne est incroyablement bonne. Je comprends pourquoi tu as été la chercher jusqu'à New York l'autre jour. »
J'avais envie de le tuer.
« Aucune de mes copines n'était aussi souple. C'est frustrant.
– Ferme ta gueule.
– Sympa son tatouage, d'ailleurs. »
Je fis le tour du plan de travail, mais il fit de même pour être de nouveau face à moi.
« Je ne pensais pas que vous aviez le même. C'est mignon, j'ai presque culpabilisé de la soulever pendant un moment. »
Son tatouage... Quoi, celui-là ? Il l'avait vu ? Alors il n'y avait aucun doute... On ne pouvait pas le voir sans qu'il soit nu.
« Il faut que tu lui apprennes à gérer ses chaleurs, par contre. Pas que je ne suis pas satisfait de tirer mon coup quand ça a un cul pareil, mais- »
La suite de sa phrase s'écrasa contre mon poing. J'allais le démolir. J'allais tellement le démolir. Et Jimin aussi. J'allais les tuer tous les deux. Seulement il me renvoya un poing et je m'écrasai contre le meuble.
« Tu n'as pas le droit de m'en vouloir, mon frère. Si tu avais géré avec ta copine, elle ne serait pas allée voir ailleurs. »
Sur ces derniers mots, il quitta la cuisine et je me laissai tomber sur le carrelage. Dans quel état étais-je pour que mon frère me mette K.O. avec un poing ? C'était pas possible. Et ils n'avaient pas pu... Jimin ne pouvait pas... Mais cette marque sur sa gorge ? Leur état à tous les deux ? Son tatouage ? Il fallait qu'il soit nu pour qu'on puisse le voir. Je le savais. Et jamais Jimin n'aurait baissé son sous-vêtement pour lui faire part de ce secret. Mais... et si je m'étais trompé ? Après tout, Troy savait. Troy l'avait vu, et il avait fait le lien avec moi. Comment avait-il remarqué ce tatouage identique sur mon bras, d'ailleurs ? Est-ce que Jimin lui aurait dit que nous avions le même ?
Bordel, ça me rendait vraiment malade. Je me recroquevillai sur moi-même et plongeai mon visage dans mes genoux. Je me sentais mort et horriblement seul, d'un coup.
[...]
Lorsque j'entendis des pas dans les escaliers, je relâchai mes cheveux et me rassis correctement. Ça me semblait faire une éternité que j'étais affalé sur le canapé à me tirer les cheveux pour me détourner de la douleur que je ressentais dans ma poitrine. Je restai cependant assis et redressai un peu la tête pour plonger mes yeux sur l'écran de la télé qui était éteint.
« Hayden... »
Je déglutis difficilement.
« Je t'assure qu'il ne s'est rien passé avec ton frère... Il a menti de bout en bout... Jamais... Jamais je n'aurais pu faire ça... »
Je continuai de serrer les dents et de garder mes yeux plongés sur le noir de l'écran plat.
« Tu sais que son but, c'est uniquement de nous détruire, de nous faire du mal... à tous les deux, mais surtout à toi... Tu sais pertinemment que c'est faux, alors pourquoi... Alors pourquoi tu le crois lui et pas moi ? »
Je serrai les dents à m'en faire mal et fermai les yeux. J'avais entendu ses sanglots dans sa dernière phrase. Je ne pouvais pas les affronter. Je pris une profonde inspiration et tentai de répondre.
« Il ment ? demandai-je, la voix tremblant tout de même plus que je ne l'aurais espéré. Alors c'est quoi, sur ta gorge ?
– C'est toi ! Évidemment que c'est toi !
– Je n'en ai pas le souvenir.
– Moi non plus, mais ça ne peut être que toi ! Je n'ai... Je n'ai rien fait avec lui. Je ne ferai jamais rien avec lui.
– Alors comment il peut savoir ? hurlai-je en me levant subitement. Comment il peut savoir, pour ton tatouage ?
– Quoi ? Qu'est-ce que ça vient faire là-dedans ?
– Qu'est-ce que ça vient faire là-dedans ? Tu te fous de moi ?
– Tu crois que j'en ai le loisir ? éclata-t-il. Il a pu le voir n'importe quand, il lui suffit de taper sur Google pour en trouver des-
– Je te parle de celui sur ta putain de hanche ! Celui que t'as voulu qu'on fasse ensemble ! Comment il peut l'avoir vu, si tu t'es pas foutu à poil devant lui ? Comment il a pu savoir qu'on avait le même si tu ne lui as pas dit ? On se parle jamais, et le peu qu'on se voit, ça m'étonnerait qu'il l'ait remarqué !
– Je... Je n'ai aucune idée de la façon dont-
– Moi je le sais. Ravale-moi tes larmes et arrête de me prendre pour un con. Y a pas cinquante possibilités, et y a eu bien trop de coïncidences pour que ça soit un hasard.
– Hayden... murmura-t-il, les larmes dévalant son visage.
– Je voulais te parler de tout à l'heure, en revenant, tu sais, dis-je, une larme me trahissant et glissant le long de ma joue. Je voulais m'excuser. Mais finalement, je ne le ferai pas.
– Hayden, répéta-t-il, le visage tremblant.
– Il veut nous détruire et nous faire du mal, oui. Tu as raison. Et c'est justement pour ça qu'il a fait ça. Et toi t'as été assez con pour tomber dans son piège. Je t'avais dit de te méfier de lui depuis le départ.
– Hayden, je-
– Pars. Et ne reviens pas, cette fois. Je ne chercherai plus à te contacter ni à te voir.
– S'il te plaît...
– Faisons comme si nous ne nous étions jamais rencontrés. Ça sera mieux pour tout le monde. »
Il ne me répondit pas, continuant de me regarder de ses pupilles noyées sous les larmes. Après quelques secondes, il monta sa main droite à son visage et baissa les yeux avant de tourner les talons.
Je tournai à mon tour la tête, posai mes yeux sur le plafond et inspirai profondément pour me calmer. Je l'entendis mettre ses chaussures puis enfiler son manteau, et lorsque la porte d'entrée s'ouvrit, je sentis mon cœur se briser en deux.
« Je suis désolé, souffla-t-il.
– Ouais. Bah pas autant que moi. »
Quelques secondes s'écoulèrent, puis j'entendis la porte d'entrée se refermer. Je reposai alors mes yeux dessus et vis que Jimin n'était plus là. Il était parti, et il avait tout emporté avec lui.
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