𝟎𝟑:𝟔𝟔 - Smash Into Pieces, 𝑅𝑖𝑠𝑒 𝑈𝑝
[07/01/2023]
Bonsoir bonsoir !
La fatigue est telle que j'ai écrit "07/10/2022" en date, en plus d'avoir passé 3h sur cette correction, dont 2 sur seulement les 6 premières pages. Y en avait 15. LOL.
Bref, je vais poster et aller me mettre au lit. Désolée pour le retard de publication, encore ><
J'ai jamais eu autant de commentaires que lundi sur la fin d'un chapitre, ça m'a fait trop rire. Est-ce que je vais encore vous torturer dans cette update ? Seuls les 5000 prochains mots nous le diront... 😈
J'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
On allait parler, et il partirait après ça. Ou peut-être que tout redeviendrait comme avant.
Je me redressai en soupirant.
« Et toi tu mérites mes excuses. J'aurais jamais dû te parler comme ça, mais ma fierté a pris le dessus.
– C'est bon. On est quittes. »
Je tournai la tête vers lui, lui adressai un petit sourire auquel il répondit, puis je me levai et contournai mon lit pour retourner vers mon bureau.
« Tu devrais réduire, tu pues autant qu'un cendrier... souffla-t-il.
– Je sais, mais j'en ai besoin. »
Je sortis une nouvelle cigarette de mon paquet, faisant la promesse à moi-même que c'était la dernière de la journée, et je fis sortir une flamme de mon briquet pour l'allumer. J'entendis Jimin se redresser à son tour et se retourner dans ma direction, désormais à genoux sur le lit. En l'apercevant s'incliner dans ma vision périphérique, je tournai immédiatement le visage vers lui.
« Tu-
– Je te présente mes excuses pour m'être enfui de cette manière il y a un mois, et pour t'avoir ignoré pendant ces trois semaines. Je suis désolé. Vraiment et profondément désolé.
– Pas besoin de t'agenouiller pour ça, t'es pas bien ou quoi...
– Je tiens à te montrer ma sincérité, dit-il en se redressant.
– Même, tu me fous juste mal à l'aise...
– Alors je ne le referai pas, me sourit-il, mais je veux que tu saches que je regrette d'avoir agi comme ça, même si j'avais mes raisons. »
Je ne répondis pas, gardai mon regard sur lui quelques secondes, puis j'hochai la tête avant de la tourner pour tirer sur ma cigarette.
« Et j'en profite pour renouveler mes excuses de la dernière fois. Je suis désolé de ne pas t'avoir dit que je venais à New York au Nouvel An, même si on n'aurait de toute façon pas pu se voir, parce que j'avais des tas de trucs à faire et à penser. Je suis désolé de ne pas t'avoir dit pour l'annonce de la tournée, même si je n'en avais pas le droit... Et je suis désolé d'être parti comme ça la dernière fois, et de ne pas t'avoir répondu ou montré un quelconque signe de vie depuis.
– C'est bon, Jimin, arrête les excuses, répondis-je calmement. Je mentirais si je disais que je n'ai pas été vexé à certains moments que tu me laisses de côté, voire blessé que tu m'aies balayé de ta vie d'un geste de la main, mais c'est que tu devais avoir une bonne raison. C'est mon égo qui ne l'a pas supporté.
– J'en ai une de raison, mais j'en ai honte...
– Tu en as honte ? répétai-je en fronçant les sourcils.
– Oui...
– Pourquoi donc ?
– J'ai honte de cette raison parce que... c'est par honte que je me suis enfui, et que j'ai fait le mort. »
Je continuai de le fixer avec scepticisme.
« Je savais parfaitement de quoi tu voulais parler, la dernière fois. Je l'avais tout de suite compris à ton regard. J'ai... »
Il détourna les yeux, prit une grande inspiration et continua.
« J'ai honte d'avoir franchi cette barrière avec toi en décembre, et d'avoir failli recommencer l'autre jour, finit-il par avouer. On s'est taquinés, on a flirté plus ou moins subtilement, mais ce n'était qu'un jeu, et... je...
– J'ai aussi franchi des limites sans le faire exprès, tu sais. Tu n'es pas le seul fautif. Je ne suis pas familier avec le comportement entre amis en Corée, et j'aime trop jouer et gagner. Te vanner sur tes sous-vêtements, être lourd et beauf jusqu'à te foutre une fessée, j'aurais pas dû, mais sur le coup, je voulais juste te faire chier et gagner ce foutu pari. J'ai pas réfléchi.
– C'est pareil pour moi... Et... Et je dois avouer que... je ne t'aurais probablement pas embrassé sans cette fessée... avoua-t-il avant de monter ses mains à son visage pour se cacher. Je suis mort de honte.
– T'as pas à avoir honte, je t'ai cherché. C'est moi qui suis mort de honte pour la dernière fois. Je ne sais pas pourquoi j'ai mis ma main sous ton pantalon et pourquoi j'ai fait ce que j'ai fait. J'avais bu, mais c'était sûrement pas une excuse. Je comprends que j'aie pu... je sais pas, t'exciter sur le moment, ou te pousser à vouloir... à vouloir m'embrasser, à cause de ça ou pour gagner encore un foutu pari ou je ne sais quoi. À chaque fois, c'est moi qui t'ai poussé. Tu n'as fait que répondre. Ce n'est pas toi qui devrais avoir honte.
– Quand bien même, l'alcool n'aurait pas dû me pousser à... à vouloir faire ça. C'est la première fois que je manque de déraper avec un pote, et en toute honnêteté, j'ai été un peu perdu pendant un moment.
– Moi aussi. Je me suis torturé toute la journée pour savoir s'il y avait une raison à ça, et si oui, qu'est-ce que c'était, alors que dans le fond, c'était moi qui avais provoqué ça. »
J'expirai et regardai la cendre qui s'amoncelait au bout de ma cigarette.
« Et le pire, c'est que je n'ai même pas été capable d'attendre que tu reviennes pour en parler et pour m'excuser, et que le lendemain je n'ai pas su comment agir avec toi le peu de temps où on a été ensemble. Je voyais bien que tu fuyais l'échange, mais je mentirais si je disais que je n'ai pas non plus tout fait pour le repousser encore et encore.
– N'importe qui aurait réagi comme toi. Moi le premier. On... Tu sais... commença-t-il en déglutissant. Je te l'ai déjà dit, mais je t'apprécie vraiment beaucoup... Toi, ta sœur, ta cousine, ta mère... Vous êtes tous devenus une deuxième famille. Je me sens bien, je me sens vivant quand je suis ici ; c'est une bouffée d'air frais dans ma vie qui va à cent à l'heure. Si je t'ai fui, c'était parce que j'avais peur de la raison pour laquelle j'avais pu manquer de... de t'embrasser une nouvelle fois, j'avais peur de ce que tu pouvais penser de moi, et surtout j'avais peur que tu me rejettes. Mais si je suis resté loin de toi pendant tout ce temps après, c'est parce que non seulement j'avais encore plus honte de ma conduite, mais qu'en plus me dire que je ne vous reverrais probablement pas avant des mois me tuait.
– Des mois ?
– Oui. Même si on revient ici pour la tournée, je sais que je n'aurai pas le temps de passer à la maison. Et si vous ne venez pas à moi, alors on ne pourra pas se revoir avant qu'on fasse une pause avant la deuxième partie. Et c'est devenu bien trop frustrant de te parler uniquement par message. »
Il baissa la tête une seconde, puis reprit la parole.
« J'ai été égoïste, je n'ai pensé qu'à moi. Et le pire, c'est que je sais que si j'avais ouvert tes messages et qu'on avait parlé comme d'habitude, ça aurait été moins dur. Je t'ai imposé mon caprice et je m'en excuse. Je te promets que je ne recommencerai plus, si tu me donnes une deuxième chance. Enfin, je dis ça mais je viens de me pointer chez tes parents sans prévenir alors je continue de m'imposer et de te mettre mal à l'aise... Je suis vraiment désolé. »
Il pinça ses lèvres et baissa la tête.
« Oublions tout ça, Jimin. Je n'ai pas envie de continuer de t'en vouloir alors que je suis tout autant coupable et qu'en réalité, je comprends pourquoi tu as agi ainsi. J'aurais probablement fait pareil. Alors laissons tomber. Ok ?
– Tu es sûr ?
– Certain, lui souris-je. Mais je te ferai quand même payer pour ce week-end. Si je suis monté à New York, c'était uniquement pour te voir et te parler. Faire des vlogs ou des collabs avec mon pote youtubeur, c'était une fausse excuse.
– Je m'en doutais, répondit-il en pinçant ses lèvres une seconde. Mais ok. J'attendrai la punition.
– On évitera la fessée cette fois, ça te va ? »
Il laissa échapper un éclat de rire et je revins à ma cigarette qui s'était presque consumée entièrement au bout de mes doigts.
« Tu sais, c'est difficile pour nous de nous faire des amis. Même dans notre milieu, il y a beaucoup de personnes qui cherchent à nous approcher plus pour notre popularité et notre talent que pour nous, et les personnes vraiment sincères n'osent pas nous approcher parce que notre notoriété est telle qu'il y a comme une sorte de mur qui s'est élevé entre nous et les autres. Alors en dehors de notre milieu, n'y pensons même pas. Ça faisait longtemps que je n'avais pas noué de vrais liens avec quelqu'un... et je me sens vraiment stupide d'avoir failli tout gâcher en me comportant comme ça.
– Ne te torture plus pour ça, Jimin. Et c'est ma fierté de merde qui aurait pu tout gâcher. Ce n'était d'ailleurs pas l'une des qualités que je tenais à te montrer. »
Un petit rire quitta sa gorge. Puis, il se leva enfin de mon lit pour s'approcher de moi d'un pas lent.
« Je suis quelqu'un de fier aussi. De fort mais de paradoxalement faible quand je suis blessé. Et je suis rancunier. Mais je tiens trop à ton amitié pour continuer de me laisser bouffer par ça. Alors si tu veux qu'on oublie tout ça, on oublie tout ça.
– On oublie tout ça, répétai-je. Je... »
Je passai ma main gauche dans mes cheveux et la laissai glisser jusque sur ma nuque, mal à l'aise.
« Je suis un type bourré de tics et de défauts. Il y a énormément de choses que je ne veux pas non plus te montrer par peur de te faire fuir une fois de plus, même si tu commences à bien me connaître, maintenant. Ils ne sont peut-être pas différents des tiens dans le fond, mais moi aussi je tiens à cette amitié avec toi, dis-je en écrasant mon mégot. Il y a deux ans, si on m'avait demandé si je souhaiterais te rencontrer, j'aurais refusé ou alors j'aurais dit oui pour me faire mousser et faire rager mes potes, sans doute. Je suis heureux qu'on ne m'ait pas posé cette question. Je suis heureux d'avoir perdu ce pari contre Steven et d'avoir fait cette cover de ta chanson, même si je me suis senti affreusement humilié. Je suis heureux qu'on ait commencé à discuter ensemble suite à tout ce bordel qu'ont causé nos tweets, et d'avoir pu te rencontrer toi, loin des caméras. »
Je me retournai avant de m'emparer de mon paquet. Je le regardai longuement, puis j'en pris une dernière. La dernière de la soirée. Je l'allumai en silence et jetai l'emballage ainsi que le briquet dans le tiroir de mon bureau. Ça suffisait, j'avais bien trop fumé aujourd'hui.
« Je ne suis pas du genre à étaler mes sentiments, quelle qu'en soit la nature. Peu de personnes me connaissent réellement, même toi. Mais quand je suis avec toi, j'ai l'impression d'être avec quelqu'un que je connais depuis toujours, quelqu'un avec qui je pourrais tout partager. Et ça me fait peur dans un sens. Tu sais, peu de personnes ont réussi à approcher le vrai Hayden Jung. Le pseudo de ma chaîne YouTube a un double sens en réalité, ce n'est pas qu'un simple jeu de mot. J'en étais plutôt content quand je l'ai trouvé d'ailleurs. »
Je rigolai doucement, les yeux rivés sur l'extérieur, puis je portai de nouveau ma cigarette à ma bouche pour inspirer profondément.
« Tu sais, habituellement, j'ai presque des crampes aux joues quand tu débarques ici. Je suis triste que ça ne soit pas le cas aujourd'hui.
– Comment ça ?
– Je me sens bien aussi quand tu es là. La maison est tout de suite plus vivante et plus joyeuse, et il m'est difficile de ne pas sourire.
– C'est une disquette ? rigola-t-il.
– Ça pourrait, ris-je à mon tour. Enfin bref. Même si j'aurais clairement préféré qu'on mette tout ça à plat il y a trois semaines, que tu ne me ghostes pas comme ça et qu'on puisse se voir à New York, je dois t'avouer que dans un sens, je suis heureux que tu sois venu jusqu'à moi, ici, pour me dire tout ça. Ça me touche affreusement. Je ne suis pas certain que l'un de mes potes aurait traversé la planète pour venir s'excuser à propos d'un malentendu, quelle qu'en soit la nature.
– Tes potes n'ont peut-être pas mon niveau de vie non plus...
– C'est certain, ris-je ouvertement. Bon, traverser la ville alors. Ils se seraient contentés d'un message ou d'un appel.
– Ce n'est pas quelque chose que je pouvais faire par téléphone. Il fallait que je te voie pour m'excuser en face. Et j'ai eu besoin de plus de temps que prévu, même si mon travail n'a pas aidé. »
Je recrachai ma fumée une dernière fois puis écrasai mon mégot dans mon cendrier avant de refaire face à Jimin. Je me détachai de ma fenêtre et m'approchai de lui en souriant.
« Et ça me va droit au cœur. Tu sais que l'envie de t'afficher en public afin d'avoir ton attention m'a effleuré plusieurs fois ?
– Si tu avais fait ça, je t'aurais démonté, rétorqua-t-il en plissant les yeux.
– Mais au moins, tu serais revenu dans ma messagerie. Bon, avec des menaces de mort, mais au moins, tu serais revenu. »
Il roula des yeux, un petit sourire en coin sur les lèvres.
« Je ne serais pas revenu pour longtemps. Le staff commence à se poser des questions à ton propos. Pas certain qu'ils soient très compréhensifs lorsqu'ils sauront qui tu es.
– À cause de mon passé ?
– Oui, mais aussi à cause du fait que tu sois un homme. Il y en a qui se disent que j'ai une petite amie secrète cachée à Los Angeles.
– Savoir que je suis un homme ne règlerait pas les problèmes, justement ?
– Au contraire, ils finiraient par se dire que j'ai un petit ami secret caché à Los Angeles. »
Je pouffai alors, me retournai pour fermer ma fenêtre, puis je revins lui faire face.
« Mais c'est le cas, Jiminie. T'as pas dit que tu étais ma copine, l'année dernière ? dis-je en levant mon bras droit pour poser ma main sur le sommet de son crâne afin d'ébouriffer doucement ses cheveux.
– C'était juste le temps que je fasse du shopping, ne prends pas tes rêves pour la réalité. »
Je lâchai un petit rire et laissai ma main retomber sur son épaule.
« Plus sérieusement. Du coup, tu es ici pour... ?
– Deux jours. J'ai un avion après-demain.
– Et tu as un hôtel ?
– Évidemment. Et quand on voit comment le début de nos explications s'est passé, j'avais bien fait de ne pas venir ici les mains dans les poches.
– Clairement, ricanai-je. Tu veux y aller du coup ? Je te ramène ? Ou tu veux dormir ici ?
– Je ne veux pas te déranger davantage. »
Je lui donnai une pichenette dans le front et il fit un bond en arrière en hurlant avant de porter ses mains à son crâne.
« Putain, tu me fais chier. Je repars dès maintenant. »
Il tourna les talons et je le laissai faire quelques mètres avant de le rejoindre et de saisir son poignet.
« Tu veux qu'on passe la journée ensemble demain ?
– On verra si j'ai toujours mal au front ou non.
– Je me ferai pardonner si ce n'est pas le cas, lui souris-je largement. Si tu repars jeudi et qu'on ne se revoit pas avant plusieurs mois, autant en profiter. Surtout si tu décides de nouveau de faire le mort, on ne sait jamais.
– Je n'aurai aucune raison de le faire si tu ne me pousses pas, rétorqua-t-il. La balle est dans ton camp.
– Alors reste dormir. Et demain on pourra soit traîner à la maison, soit sortir se balader. Ally est à l'école, et en général elle va chez une copine avant son cours de solfège, mais on pourrait aller la chercher à la fin de son cours si tu veux. Oh, tu voudrais qu'on aille dans un bar le soir ? Un bar où il y a des groupes amateurs ? On avait évoqué l'idée de se faire un concert à chaque fois que tu reviendrais, mais ça va être compliqué de trouver quelque chose pour demain. Oh.
– Quoi ?
– Je viens de me rappeler que j'ai proposé à tous mes potes qu'on se fasse une grosse soirée beuverie demain s'ils étaient dispos...
– Ah...
– Tu viendrais avec moi ? Je te les présenterais tous ?
– Je ne sais pas trop... et puis je ne pourrais pas boire pour ma part, mon avion est à huit heures.
– Alors laissons tomber. Je vais annuler et-
– N'annule pas, m'interrompit-il en posant sa main sur mon bras. Je me sens assez coupable comme ça de te couper de toute vie sociale dès que je débarque...
– Ce n'est pas un sacrifice, je te l'ai déjà dit. Ça me fait plaisir quand tu viens ici. Et j'ai envie de profiter de toi. »
Ses yeux s'écarquillèrent alors et je fronçai les sourcils avant de comprendre pourquoi il faisait cette tête.
« De profiter que tu sois ici, t'as compris, ris-je.
– Oui j'ai compris, mais j'ai été surpris, je ne m'attendais pas à cette tournure, rit-il à son tour.
– Enfin bref, du coup je vais annuler. Et on peut se faire un bar-concert si ça te dit.
– Ça me va.
– Super, souris-je. Je vais te prêter des vêtements pour dormir, je changerai les draps pendant que tu te laveras.
– Ne change pas tes draps pour moi, surtout que tu n'as pas dormi dedans depuis plusieurs jours.
– Même, ils sont là depuis une semaine.
– Je t'assure que-
– Discute pas, le coupai-je.
– Ok, très bien, capitula-t-il avec un sourire. Mais si je te pique des vêtements, je ne pourrai pas te les rendre avant la prochaine fois...
– C'est pas grave, je ne suis pas à un t-shirt et un boxer près.
– Tu comptes me faire enfiler un de tes sous-vêtements ? me sourit-il avec un sourcil arqué.
– Pourquoi ? Tu préfères dormir sans ? répondis-je avec un large sourire.
– Et pourquoi pas ? »
Je roulai des yeux puis secouai la tête.
« Tu me fatigues.
– Le jour où tu viendras chez moi et que je te prêterai des vêtements, je te passerai mes sous-vêtements aussi. J'ai hâte de te voir avec.
– Crois bien que je préférerai dormir à poil et par terre qu'enfiler tes dentelles.
– Je ne porte pas de dentelle, je te dis !
– Même. »
J'ouvris ma penderie, pris quelques vêtements, puis revins vers lui en lui tendant.
« Tiens. Je vais juste me brosser les dents et me laver le visage, et la salle de bain est à toi.
– Prends ton temps, je ne suis pas pressé. Merci. »
Je tournai les talons et partis directement en direction de la salle de bain. Je m'enfermai dans la pièce et vins presque me laisser tomber sur le lavabo. Les bras tendus et la tête baissée, je tentai d'inspirer profondément pour comprendre ce qui venait de se passer. On s'était tapé dessus, quand même. Je ne m'étais quasiment jamais battu, et sûrement pas avec des potes, ni en étant sobre, énervé ou pas. C'est qu'il m'avait vraiment fait sortir de mes gonds. Il fallait que je m'excuse pour ça aussi.
Je nettoyai donc mon visage rapidement, me brossai les dents, puis passai un peu de crème hydratante sur ma peau. Je sortis ensuite de la pièce et entendis ma sœur rigoler depuis le rez-de-chaussée. Elle n'était pas encore couchée ? Je fronçai les sourcils une seconde, puis haussai les épaules. Si mes parents l'autorisaient à traîner un peu, je n'allais pas m'interposer.
Je retournai donc dans ma chambre, et en poussant la porte, je ne vis pas Jimin. Je fronçai les sourcils une fois de plus puis avançai dans la pièce, et alors que j'allais prononcer son nom, je le trouvai sur la droite, caché par l'angle de ma penderie, et qui caressait doucement les cordes de l'une de mes guitares.
« Qu'est-ce que tu fais ? »
Il sursauta et se retourna d'un coup, et manqua de faire tomber le trépied sur lequel l'instrument était posé. Je fis donc un bond en avant mais il eut également le réflexe de le rattraper.
« Pardon, tu m'as fait peur...
– J'ai vu ça, excuse-moi.
– C'est bon, j'ai surtout eu peur pour ta guitare. Mais plus de peur que de mal.
– Pourquoi tu t'y intéressais ?
– Je repensais à un rêve que j'ai fait il y a quelques semaines, me répondit-il en reposant ses yeux sur moi.
– Un rêve ? »
Il ne me répondit pas et fronça les sourcils avant de s'approcher un peu de moi.
« Tu es rouge, là.
– Où ça ?
– Ici, sur le... »
Il s'arrêta alors, sa main effleurant à peine la peau de mon visage.
« Sur quoi ?
– Pardon. C'est là où je t'ai frappé. Je n'aurais jamais dû faire ça. Je t'ai fait mal ?
– Non, tu n'as pas de force, ricanai-je.
– Vraiment, Hayden ? Et je ne t'ai pas fait mal au dos non plus ?
– Non, c'est bon. Et moi ?
– Quoi, toi ?
– Je ne t'ai pas fait mal en te prenant comme un sac à patates ?
– Non. »
Il continua d'observer mon menton, puis expira par nez avec un sourire triste.
« Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je n'ai jamais frappé personne de toute ma vie.
– Ce qui explique que tu ne saches pas cogner, pouffai-je. Ce n'était pas un poing, ça.
– Je vais me laver. »
Il me poussa d'un coup d'épaule et se dirigea vers mon lit pour récupérer les vêtements que je lui avais prêtés quelques minutes plus tôt.
« C'était quoi, ton rêve ?
– Mmh ?
– Ce que tu disais avant de voir ma mâchoire. Que tu repensais à un rêve.
– Ah, ça... »
Il baissa la tête et une expression un peu timide s'étendit sur son visage.
« C'était un rêve bizarre, totalement sans queue ni tête. À un moment, tu étais là avec moi, et on chantait ensemble. Et en me réveillant, je m'étais dit que c'était trop dommage qu'on ne l'ait jamais fait.
– Tu sais que je ne chante plus...
– Je sais. Mais si jamais un jour tu reprends un micro, j'espère que tu accepteras de chanter avec moi. Même si nos timbres ne sont pas les mêmes, nos styles non plus, je suis sûr que ça pourrait être super. »
Je lui souris tendrement et hochai la tête.
« Ok. Alors faisons-le.
– Vraiment ?
– Oui. Si ça te fait plaisir, alors j'accepte.
– Vraiment, vraiment ? s'exclama-t-il en sautillant jusque moi. Tu ne changeras pas d'avis ?
– Vraiment, et non, rigolai-je. C'est ça la confiance que tu as en moi ?
– Je préfère ne pas être déçu !
– Si c'est une cover, il suffit de trouver un instrumental quelque part. Je peux le retoucher voire le refaire en quelques heures avec un logiciel, ou avec ma guitare. Le plus dur sera de se mettre d'accord sur la chanson et de trouver la bonne tonalité. Par contre si tu es motivé pour écrire quelque chose...
– Je pourrais y réfléchir, mais ça me demanderait des semaines, pouffa-t-il.
– Alors je serai patient. Mais si on arrive à se mettre d'accord sur une chanson à reprendre, on pourra la faire, si tu veux.
– Tu ne peux pas savoir ce que j'ai hâte ! »
Je rigolai une fois de plus avant de lui sourire tandis que mes yeux valsaient entre les siens inlassablement. Ce regard plein de vie et curieux m'avait manqué. Il n'avait vraiment plus rien à voir avec la personne qu'il était il y a une heure. Je glissai mes pupilles lentement le long de son visage avant de remonter à ses iris sombres qui me fixaient toujours.
« Hayden ?
– Oui ?
– Tu penses qu'on pourrait...
– Quoi donc ?
– La publier ?
– Sur Internet ?
– Oui ?
– Mais ton agence serait d'accord ? Ça n'irait pas à l'encontre de ton contrat ?
– Je ne vois pas ce qu'ils auraient à dire là-dessus... Taehyung fait des chansons avec ses potes, part en vacances avec eux et poste des photos sur Twitter et ils ne disent rien...
– Il n'y a pas de contrepartie financière... Si on fait ça et qu'on poste la chanson sur YouTube, si on monétise la vidéo, alors ils pourraient avoir quelque chose à dire. Non ?
– Alors il ne faudra pas la monétiser. Mais si tu préfères le faire, si ça peut t'aider, alors je m'en fiche. Et puis ce n'est pas comme si tu comptais produire un album entier avec ma voix et mon image afin de te faire de l'argent dessus, sourit-il en saisissant le bas de mon t-shirt.
– Loin de là, souris-je à mon tour. Mais sinon... je te parle de mon image. Est-ce qu'ils seraient d'accord pour que tu t'affiches avec quelqu'un comme moi ? Ici, c'est triste à dire mais c'est banal. En Corée c'est différent. Et tu dois garder une image ultra clean. Ça pourrait te porter préjudice.
– Mais c'est du passé !
– Je sais, mais ça me collera toute ma vie, dis-je gravement en montant ma main à ses cheveux pour les ramener doucement en arrière. Il y a eu deux morts à cause de ça, et aux yeux du public, je resterai un ancien toxico. Je ne serai jamais irréprochable, jamais assez bien pour que ton agence accepte que tu sois publiquement en contact avec quelqu'un comme moi. Et tes fans non plus, je pense.
– Mais je veux chanter avec toi... murmura-t-il en tirant sur mon t-shirt, mes vêtements de rechange serrés contre son ventre de son autre bras. Quand on sera de nouveau séparés... j'aurai besoin de l'écouter.
– Si ce n'est que ça alors il n'y a pas de problème. On peut le faire uniquement pour nous, dis-je en ramenant mes pupilles dans les siennes et en posant ma main sur son bras.
– Uniquement pour nous... »
Ses yeux glissèrent le long de mon visage avant de s'arrêter sur mes lèvres et de remonter. Je déglutis difficilement et fis de même avant que mon ventre ait une étrange réaction.
« On peut faire ça demain ? murmura-t-il en serrant davantage mon t-shirt entre ses doigts. Avant que je ne reparte... »
Son souffle cogna soudain contre mes lèvres et mon estomac se retourna. Je n'avais pas eu conscience de m'être approché de lui à ce point, et encore moins d'avoir fixé sa bouche pendant tout ce temps. Mais qu'est-ce qu'il m'arrivait ?
« Oui, oui, aucun souci, dis-je en me redressant et en le relâchant. Il faut que tu dormes, maintenant, tu dois être épuisé après six heures de vol. Lève-toi à l'heure que tu veux demain, tu me trouveras dans le salon.
– Tu... Tu ne dors pas avec moi ?
– J'ai promis à Ally que je dormirai avec elle, cette nuit. Elle en était vraiment heureuse. »
Il ouvrit la bouche mais aucun mot n'en sortit. À son expression, je compris qu'il fallait que je démente quelque chose.
« Ce n'est pas à cause de ce dont on a parlé tout à l'heure. En fait, samedi je suis parti sans lui dire parce que je savais qu'elle allait me faire une scène, et elle l'a très mal pris. Du coup je lui ai promis de lui lire son histoire et de dormir avec elle.
– D'accord. Mais tu n'as pas à te justifier, tu sais...
– Oui, je sais, mais je ne voulais pas que tu croies que... Enfin, que je t'évitais. Bref. Bonne nuit, Jimin.
– Merci, bonne nuit à toi aussi. »
Je lui souris, puis fis un pas sur la gauche, seulement je ne pus aller bien loin car ses doigts étaient encore accrochés fermement à mon vêtement. J'y posai donc mes yeux avant de les remonter vers le visage de Jimin, et lorsque mon regard croisa le sien, la même confusion que précédemment se reproduisit. Je restai figé tandis que sa main tira doucement sur mon t-shirt. Je refis donc un pas sur la droite, mon ventre me chatouillant et l'esprit totalement vide.
« Oppa ! s'écria soudain la voix de ma sœur. Tu dors pas ? Tu peux me lire mon histoire du soir du coup ? »
Je clignai fortement des yeux et reculai rapidement, les doigts de Jimin relâchant enfin mon t-shirt. Je tournai la tête vers la porte et vis le battant de bois bouger un peu avant que le visage de ma petite sœur nous apparaisse.
« Tu viens ? Faut que j'aille dormir, sinon demain je vais être fatiguée ! Et t'as promis que tu viendrais si tu dormais pas !
– J'arrive, ma puce. »
Elle se tourna vers Jimin :
« Tu viens me lire une histoire aussi ?
– J'aurais adoré mais je suis fatigué alors il faut que je dorme. Je t'en lirai une demain si tu veux. Je suis désolé.
– C'est pas grave ! Dors bien ! dit-elle en lui sautant dessus.
– Bonne nuit Ally, répondit-il en s'abaissant à son niveau pour la prendre dans ses bras. Fais de beaux rêves.
– Oui ! Toi aussi ! À demaiiiin ! »
Elle le relâcha et quitta ma chambre en hurlant, et j'avalai ma salive difficilement. Je n'avais jamais été quelqu'un d'hésitant ou de timide, mais pour une raison que j'ignorais, quelque chose n'allait pas quand j'étais avec lui. Quand j'étais trop proche de lui. Et pas qu'il y a trois semaines, visiblement. Seulement ce soir, nous n'avions pas bu, pas joué, pas flirté.
Je finis par réussir à desserrer ma mâchoire et je relevai le visage vers lui.
« Bon... j'y vais. Bonne nuit, Jimin.
– Merci. Bonne nuit à toi aussi, Hayden. »
Une étrange sensation emplit mon ventre, et lorsque mes yeux croisèrent les siens, je m'empressai de quitter ma chambre et de refermer la porte derrière moi.
Non, il y avait clairement quelque chose qui n'allait pas avec lui, en ce moment. Nous allions devoir parler. Encore.
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