
𝟎𝟑:𝟔𝟑 - Set It Off, 𝑇ℎ𝑒 𝐻𝑎𝑢𝑛𝑡𝑖𝑛𝑔
[27/12/2022]
Bonsoir bonsoir !
1h de retard, oui, désolée x')
Disons que j'étais trop occupée à fêter l'anniversaire d'Andy avec Hayden ptdr
32 ans déjà, mais wtf, comment ça se fait qu'il ait pas vieilli d'un poil en bientôt 15 ans que je le connais ? 😭
Bref, je ne vais pas plus m'étaler dans cette intro. J'espère que vous avez passé de bonnes fêtes !
Et j'espère aussi que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Lorsque je me réveillai, une migraine affreuse paralysant l'entièreté de mon front, je me retournai en grognant, priant inutilement pour que ça passe tout seul, puis je réalisai que les draps étaient étrangement frais. J'ouvris alors les yeux difficilement et réalisai que Jimin n'était pas là. Je soupirai et refermai les paupières pour me rendormir, quand les minutes précédant mon endormissement la veille me revinrent en mémoire.
Je me redressai d'un coup, pivotai, puis traversai ma chambre pour en sortir. J'allai directement pousser la porte de la salle de bain, mais personne. Je fis donc demi-tour, remontai le couloir et entrai dans le bureau à côté de ma chambre, mais Jimin n'était pas là non plus. Je revins donc sur mes pas et descendis les escaliers pour arriver au rez-de-chaussée, et je le trouvai entouré d'Ally et Sooyeon, assis tous les trois au salon. Étrangement soulagé, j'expirai en passant ma main dans mes cheveux, puis je me retournai pour remonter.
« Oppa !? fit la voix de ma cousine. Tu es déjà levé ?
– Ah, oui, j'ai... mal à la tête, souris-je en me retournant quelques secondes. Mais j'ai oublié les cachets là-haut.
– Et tu as aussi oublié de t'habiller... »
Mon regard croisa celui de Jimin une seconde avant que l'information me monte au cerveau. Je m'empressai donc de faire demi-tour et de remonter à l'étage.
Une fois en haut, j'hésitai, puis j'allai finalement m'enfermer dans la salle de bain. J'ouvris l'armoire à pharmacie pour trouver les cachets pour calmer les douleurs et j'en avalai un avec de l'eau du robinet. Puis, je plongeai mes mains sous le jet et humidifiai mon visage et mes cheveux. On avait beaucoup bu hier soir, on avait un peu déconné... mais il avait essayé de m'embrasser, non ? Pourquoi ? Est-ce qu'il avait dit la vérité, qu'il avait juste trop bu et que je l'avais chauffé ? Ou est-ce qu'il y avait autre chose ?
Je soupirai lourdement, puis retirai mon boxer et mon t-shirt avant d'entrer sous la douche. Je devais arrêter de réfléchir. J'avais déconné aussi ; même si j'avais bu, je n'aurais jamais dû le pousser comme ça, et le chauffer. Parce qu'il avait raison sur ce point. Même si ça n'avait pas été mon but, j'avais mis mes mains à des endroits où je n'aurais pas dû, et j'avais agi de façon peu amicale. Il avait pu mal interpréter ça, mais surtout, le contexte avait pu jouer en faveur de ce qui en avait découlé. Si je l'avais excité davantage, avec ce qu'il avait bu et ce qu'il me racontait, ce qui avait manqué d'arriver était presque normal.
Je coupai le jet d'eau, ramenai mes cheveux en arrière, puis je fis coulisser la porte. Il fallait que j'arrête d'y penser. Et si je n'y arrivais pas, alors il faudrait que je parle avec Jimin parce que d'une certaine façon, ça me pesait, et ça ne risquerait pas de passer tout seul, cette fois. Si je n'avais pas eu le réflexe de le repousser, qu'est-ce qu'il se serait passé ? Ça aurait été dix fois plus gênant.
Je fronçai mon nez, puis ébouriffai mes cheveux mouillés en retenant un hurlement. Merde, pourquoi je me prenais la tête, en fait ? J'étais stupide.
J'attrapai alors ma serviette de douche et je m'en enveloppai, ne supportant plus la fraîcheur de la pièce sur ma peau humide. J'étouffai les gouttelettes d'eau dans le coton, tamponnai doucement mes nouveaux tatouages pour ne pas risquer d'arracher les petites croûtes qui avaient pu se former, puis je me maudis en réalisant que je n'avais pas d'autres vêtements que ce que j'avais porté pour dormir. Je nouai donc la serviette autour de ma taille, me brossai les dents, appliquai de la crème sur mon bras, puis je quittai la salle de bain pour rejoindre ma chambre afin de m'habiller.
[...]
Nous avions mangé tous les six, mon père étant au travail, et l'ambiance avait été agréable. J'avais tenté de subtiliser Jimin à ma sœur mais elle avait refusé en disant que je l'avais eu toute la semaine alors que c'était à son tour. Je n'avais malheureusement rien trouvé à rétorquer donc je les avais laissés tous les deux. J'étais monté dans ma chambre tourner deux vidéos, et en voulant les rejoindre au salon, j'avais finalement entendu leurs voix sortir de la chambre d'Ally. J'avais donc été pousser la porte doucement, et je les avais aperçus, assis sur le tapis duveteux, en train de jouer à la poupée. Attendri, j'avais fait demi-tour sans montrer que j'étais venu afin de ne pas les déranger, puis j'étais sorti faire un tour. Je n'étais pas en forme, aujourd'hui. Quelque chose n'allait pas.
J'avais traîné dans le quartier, croisé les parents de Steven avec qui j'avais discuté un long moment, et maintenant que j'étais sur le chemin du retour, j'avais froid, j'avais mal à la gorge à force de tirer sur mes clopes dans le vent, j'étais fatigué, et il y avait toujours une sorte de malaise en moi. Il fallait que je parle à Jimin.
Je pressai donc le pas pour rentrer à la maison, et en poussant la porte, j'entendis aussitôt son rire venir de la cuisine. Je retirai ma veste et mes chaussures, enfilai des sandales et accélérai le pas jusqu'à la cuisine. Malheureusement, en plus du rire de Jimin et de celui de Sooyeon qui s'y était ajouté, celui de Troy retentit à son tour. Qu'est-ce qu'il foutait encore là ?
« Oh, te voilà ! s'exclama ma cousine en me voyant arriver vers eux.
– Oui, j'étais sorti faire un tour et je suis tombé sur les parents de Steven, j'ai eu du mal à m'en défaire, souris-je faussement. Vous avez l'air de vous amuser.
– C'est Jimin qui a lancé l'idée de faire quelque chose à manger pour les quatre heures d'Ally. On s'est un peu emballés, rit-elle.
– Je vois ça. Vous avez fait des crêpes pour deux semaines au moins, non ?
– Deux semaines ? Tu rigoles, je mange ça dans la soirée, moi ! »
Je lui souris en plissant les yeux, puis je reportai mon attention sur Jimin et mon frère qui étaient l'un à côté de l'autre, près de la gazinière. Jimin m'envoya un petit sourire, puis se reconcentra sur ce qu'il faisait, tandis que Troy ne m'avait pas porté une seconde d'attention. Ça ne me plaisait pas.
« Jimin... commençai-je.
– Oui ? dit-il en tournant la tête vers moi et en s'interrompant dans son geste.
– Je...
– Fais attention, hyung, sinon ça va brûler », intervint mon frère en posant sa main sur celle de Jimin.
Ce dernier me quitta immédiatement des yeux en s'excusant, pour se reconcentrer sur ce qu'il faisait. Troy l'avait fait exprès, je n'étais pas stupide, loin de là. Je serrai les dents, et en sentant le regard de ma cousine sur moi, je tournai la tête en sa direction.
« Tu veux en faire avec nous ? On a bientôt terminé, mais bon.
– Faut que j'appelle Steven, mentis-je. Je vous rejoins plus tard. Au pire je viendrai pour manger.
– Ça marche, rigola-t-elle. Passe-lui le bonjour de ma part !
– Ok ! »
Je reposai mes yeux sur Jimin qui était en train de faire sauter sa crêpe dans la casserole tandis que mon frère lui murmurait des choses que je ne pouvais pas entendre. Ça me foutait en rogne.
Je tournai donc les talons, sortis de la pièce et tournai tout de suite sur ma droite pour prendre les escaliers. Troy en faisait exprès, mais j'étais convaincu que Jimin ne faisait rien pour m'aider. M'ignorait-il, ou est-ce que je devenais parano ?
Je remontai dans ma chambre en accélérant le pas, claquai presque la porte dans mon dos, et je me retins de justesse de me jeter sur mon lit. Je filai finalement à mon bureau, ouvris mon deuxième tiroir et en sortis mon paquet. Je me fis d'ailleurs la réflexion que j'allais devoir en acheter un nouveau, puis je le laissai retomber sur le bord de mon bureau avant d'ouvrir ma fenêtre et d'allumer ma cigarette.
Quelques secondes plus tard, j'entendis la porte de ma chambre s'ouvrir alors je m'empressai de me retourner, mais lorsque mon regard tomba sur Ally, une étrange vague de déception m'envahit alors.
« Oppa, t'es triste ?
– Triste ? demandai-je en recrachant ma fumée dans mon dos. Pourquoi ?
– Parce que tu as claqué ta porte. Tu le fais pas d'habitude.
– Si, je le fais quand Troy me prend la tête.
– Oh, tu t'es disputé avec lui alors ?
– Non. Je n'ai pas fait exprès, je suis rentré rapidement. Pourquoi tu es là ? Tu ne veux pas faire des crêpes avec Jiminie et Sooyeon-ah ?
– Non, maman a dit que j'étais trop petite, et puis je devais finir mes devoirs.
– C'est vrai. Mais tu pourras quand même en manger, va. On ira en manger tous les deux si tu veux.
– D'accord ! »
Elle sautilla avec un immense sourire. Je souris doucement, tirai sur ma cigarette une nouvelle fois avant de l'écraser, puis je me retournai vers ma sœur qui était désormais au milieu de la pièce.
« Tu as fini tes devoirs du coup ?
– Oui ! Tu veux regarder ? Maman elle travaille sur l'ordinateur alors je veux pas la déranger.
– Si tu veux. Comme ça on pourra aller manger tous les deux après.
– D'accord ! Viens !
– J'arrive. »
Je refermai ma fenêtre tandis qu'elle partit en trombe dans la pièce en face. Je finis par lui emboîter le pas, refermer la porte de ma chambre plus doucement que quelques minutes auparavant, et je poussai la blanche et rose d'Ally pour la rejoindre. Elle était assise à son petit bureau, son cahier dans les mains et des crayons éparpillés sur le bois.
« Alors, tu devais faire quoi ?
– Des calculs ! Tu peux vérifier si je me suis pas trompée ?
– Bien sûr, dis-je en attrapant un pouf pour m'asseoir à côté d'elle. Fais voir.
– Tiens ! »
Elle me donna alors son cahier que je saisis puis je regardai les calculs qui y étaient notés.
« Ah, non, tu t'es trompée, ici.
– Ah bon ?
– Oui. 25 plus 18 ça ne fait pas 33.
– Ah ?
– Oui, regarde. »
Je reposai le cahier devant elle et elle observa attentivement son calcul.
« Ah mais oui ! J'ai oublié la retenue !
– C'est ça, souris-je, fier. Ça fait combien du coup ?
– Euh... 43 alors ?
– C'est ça », continuai-je de sourire.
Je la regardai gommer sa précédente réponse et écrire la bonne, puis elle me redonna le cahier pour que je vérifie la suite.
Après son exercice de calcul, elle me montra ses exercices d'anglais où le premier consistait à transformer de simples phrases du « je » au « il » ou du singulier au pluriel, et le deuxième à conjuguer une phrase à toutes les personnes au présent, puis au futur. Lorsque tout fut vérifié, je refermai le cahier et le reposai sur son bureau.
« C'est super ma puce. Tu as bien travaillé, je suis fier de toi.
– Merci ! s'exclama-t-elle avec un large sourire. Du coup, on va manger des crêpes maintenant ?
– Allons manger des crêpes, souris-je. Tu les as méritées.
– Ouiiiii ! »
Elle sauta de sa chaise et s'enfuit de sa chambre, et je la suivis avec un sourire aux lèvres. Seulement une fois arrivé à la cuisine, je croisai le regard de mon frère, et ce dernier m'envoya un rictus qui ne me plut absolument pas. J'avais vraiment un trop mauvais pressentiment. Il fallait à tout prix que je l'éloigne de Jimin.
[...]
Nous étions tous à table en famille et l'ambiance était étonnamment bonne. Les tensions qu'il y avait habituellement à chaque fois semblaient loin, mais je n'arrivais pas à les oublier. Et lorsque j'aperçus Jimin du coin de l'œil taper sur ses cuisses avant de faire reculer sa chaise, je compris qu'il allait encore m'échapper.
« Je m'excuse, mais je vais devoir vous abandonner. Mon avion est tôt demain et je ne voudrais pas le rater.
– Bien sûr, mon garçon. Tu as besoin qu'on t'y emmène ?
– Je, commença-t-il en me jetant un coup d'œil, je prendrai-
– Je t'y emmènerai, le coupai-je.
– Il faudra partir très tôt, me sourit-il.
– Je me lèverai. T'en fais pas.
– Alors c'est réglé, dit mon père en expirant fortement. Passe une bonne nuit. Je serai probablement levé quand tu partiras alors on se croisera demain matin.
– Passez une bonne nuit aussi mon oncle, on se reverra demain, dit-il en se levant. Vous aussi ma tante. Sooy-
– Oppa, tu me lis mon histoire du soir ? Hein ?
– Ally, la réprimanda doucement ma mère.
– Mais tu reviens pas avant longtemps ! S'il te plaît ! commença à chouiner ma petite sœur. Une petite histoire ! Et je dors tout de suite et comme ça après tu dors aussi !
– Je vais te la lire, dis-je à Ally en me levant à mon tour. Laisse Jimin aller se coucher. Et puis je dois lui parler. »
Jimin remonta ses yeux dans les miens et je le vis être décontenancé une seconde.
« Tu pourras lui parler après, tu dors avec lui ! Hein, oppa, tu veux bien ? »
Mon ami quitta mes pupilles et porta de nouveau son attention sur ma sœur.
« D'accord, on fait ça. »
J'ouvris la bouche pour rétorquer, mais tout le monde me regardait déjà bizarrement et je ne voulais pas en remettre une couche.
« Ok, allez-y. Je débarrasse la table en attendant.
– D'accord, merci, me répondit Jimin. À tout à l'heure.
– À tout à l'heure, répondis-je.
– Bonne nuit à tous.
– Bonne nuit, Jimin-ah !
– Bonne nuit, hyung.
– Bonne nuit Jimin, repose-toi bien.
– Merci à tous. Et peut-être à demain, sinon à la prochaine, du coup.
– Reviens vite ! s'exclama ma cousine.
– Je ferai au mieux, lui répondit-il avec un sourire en coin.
– Et n'oublie pas mon cadeau !
– Sûrement pas ! »
Il lui lança un clin d'œil et finit par saisir la main d'Ally qui tirait sur le bord de son pull depuis une bonne minute. Ils s'éloignèrent tous les deux et je les regardai jusqu'à ce qu'ils passent l'angle de la cuisine et disparaissent. Là, la discussion qui animait la table parvint à mes oreilles et je compris que tout le monde voulait savoir quel était ce précieux cadeau. Sooyeon les faisait languir et refusait de répondre, et j'espérais que ça frustrerait bien mon frère. Je ne savais pas ce qu'il avait derrière la tête, mais j'avais vraiment un très mauvais pressentiment.
Je m'emparai de mon assiette et de mes couverts, fis le tour de la table pour prendre les affaires de ma sœur et de Jimin, puis je partis vers la cuisine. Alors que j'étais en train de jeter les déchets dans la poubelle, je sentis mon téléphone vibrer. J'arrêtai donc mes gestes pour m'en saisir. En voyant que c'était un message de Jimin, je fronçai les sourcils et l'ouvris.
Je lui répondis en le remerciant, puis je repris ce que je faisais avant qu'il ne me contacte. J'entendis ensuite le reste de ma famille se lever pour débarrasser le reste de la table, alors je me saisis d'une éponge pour venir nettoyer. Je sortis de la pièce, croisai ma mère et Sooyeon avec les plats et une pile d'assiettes dans les mains, puis mon frère suivit. Je ne le regardai même pas, mais il me donna un coup d'épaule en passant et je compris instantanément que mon pressentiment avait été juste.
« C'est quoi ton problème ?
– Mon problème ? me répondit-il d'un ton calme. Mais il n'y en a aucun, enfin.
– Tu te fous de ma gueule ? répliquai-je en revenant dans la cuisine.
– Pas du tout.
– Putain. Suis-moi. »
Je l'attrapai par le col et quittai la cuisine par la petite porte vitrée sous les hurlements de ma mère et de ma cousine. Je claquai la porte dans mon dos, tournai sur la gauche et balançai mon frère contre le mur.
« Arrête de me prendre pour un con. T'as jamais pu me saquer, tu as toujours tout fait pour me casser les couilles et faire du mal à mes potes, dont Jimin, et du jour au lendemain, tu veux faire amende honorable et tu es sympa avec lui ?
– C'est dingue ce que tu es paranoïaque, me répondit-il.
– Paranoïaque ? Tu me prends vraiment pour un simple d'esprit !
– Hayden ! fit alors la voix de mon père quelques mètres plus loin.
– Je ne sais pas quel petit jeu tu joues exactement et ce que tu prévois de faire avec lui, mais t'as pas intérêt à lui faire du mal, je suis clair ?
– Hayden ! fit de nouveau mon père en venant poser sa main sur mon épaule pour me faire reculer. Qu'est-ce qui te prend encore ?
– Qu'est-ce qui me prend ? répétai-je. Il me prend qu'il se fout de ma gueule et de celle de Jimin depuis quelques jours, et que ça devient insupportable.
– Qu'est-ce que tu racontes ? Ils s'entendent très bien.
– Bien sûr, tu n'as jamais voulu croire qu'il me pourrissait la vie, pourquoi ça changerait ? crachai-je.
– Écoute, mon fils, calme-toi et va te coucher.
– Bien sûr, c'est moi le problème, comme toujours.
– Il a raison, mon frère, il faut que tu te reposes.
– Arrête de me prendre pour un con ! hurlai-je en l'écrasant de nouveau contre le mur.
– Hayden, ça suffit ! vociféra mon père en saisissant mon bras. Je ne sais pas ce que tu as, mais tu vas te calmer et laisser ton frère tranquille. »
Je reposai mes yeux sur lui, secouai mon bras pour qu'il me lâche, et j'hochai la tête. Il fit de même et retourna dans la maison. Lorsque la porte vitrée de la salle à manger fut refermée, j'entendis Troy ricaner alors je reposai immédiatement mon regard noir sur lui.
« Quoi ? crachai-je.
– Rien. Tu devrais te dépêcher de monter au lieu de te prendre la tête avec moi. C'est sa dernière nuit ici.
– Et je compte bien lui faire comprendre de ne pas t'approcher », cinglai-je.
Il se contenta de me regarder avec un sourire en coin, puis il me repoussa pour se décoller du mur et faire un pas en direction de la cuisine. Cependant, il se rapprocha de moi et je ne bougeai pas, le défiant du regard.
« Profite, mon frère. Ça serait quand même dommage que je le baise avant toi, non ? »
Mon sang ne fit qu'un tour et mon poing partit. Il recula de quelques pas en perdant l'équilibre tandis que la porte vitrée de la cuisine s'ouvrit sous de nouveaux hurlements.
« Mais t'es pas bien ? hurla Sooyeon en venant le soutenir.
– Parce que tu te mets de son côté ?
– Je ne suis d'aucun côté ! rétorqua-t-elle. Mais c'est toi qui viens de le frapper !
– Il vient d'insulter Jimin. Tu crois que ça ne méritait pas un poing dans la gueule ?
– T'as pas fait ça ? lui demanda notre cousine.
– Évidemment que non, répondit mon frère. Je crois qu'il ne digère pas le fait qu'on s'entende finalement mieux que prévu, Jimin et moi. Il doit être jaloux.
– Jaloux, pouffai-je en roulant des yeux.
– Ça suffit, arrêtez, dit-elle fortement. J'en ai marre. Allez vous coucher, vous en reparlerez demain si vous voulez, mais ça suffit pour ce soir. »
Elle repoussa mon frère dans la cuisine qui partit sans demander son reste, mais resta sur le bord de la terrasse avant de croiser ses bras sur sa poitrine. Elle resta ainsi immobile pendant quelques secondes, puis se tourna vers moi et s'approcha.
« Tu as été bizarre toute la journée et je ne te demanderai pas ce qui ne va pas si tu n'as pas envie de m'en parler. Je sais que vous ne vous êtes jamais entendus tous les deux, mais la violence ne résoudra rien.
– Il a été insultant envers Jimin, je te dis.
– J'ai du mal à te croire.
– Je t'ai déjà menti ?
– Mmh, laisse-moi réfléchir. Oui ? Pendant des mois ?
– Arrête, soupirai-je en roulant des yeux, je ne t'ai pas menti, j'ai juste gardé ça pour moi. Personne n'était au courant qu'on était en contact.
– Ça reste un mensonge à mes yeux, même si je comprends et que je t'ai pardonné depuis le temps.
– Alors très bien, disons que c'en est un. Mais c'est le seul. Je ne t'ai jamais rien caché autrement. Mes problèmes avec mes parents, le groupe, Chelsea, l'alcool, la drogue, je t'ai toujours tout dit. »
Elle resta silencieuse. Elle savait que je ne mentais pas.
« Alors si je te dis qu'il joue un rôle dans le but de blesser Jimin, il faut que tu me croies, Sushi.
– J'aimerais, mais je n'y arrive pas. Je ne veux pas croire qu'il puisse faire ça.
– Il l'a déjà fait, tu sais. Avec d'autres de mes amis, et avec Jimin. Des remarques sexistes, homophobes et j'en passe.
– Je ne te crois pas...
– C'est pourtant la stricte vérité. Tu sais comment il appelait Jimin l'été dernier ? Il disait que c'était "ma chienne". »
Ses yeux s'écarquillèrent et je continuai.
« Ils se sont déjà disputés tous les deux et je n'ai pas tout entendu, mais Jimin était vraiment blessé et en colère, après ça. Que Troy s'attaque à moi, je m'en fous. Qu'il s'attaque à mes potes, c'est autre chose. Et il est encore plus mauvais avec Jimin qu'avec n'importe qui. Si tu ne veux pas me croire, alors ne me crois pas. Mais si un jour Jimin décide de ne plus passer de temps à la maison, il ne faudra pas être étonné.
– Mais ils s'entendaient tellement bien tout à l'heure... !
– Justement. Je suis sûr que ce n'est qu'un écran de fumée et qu'il attend le bon moment pour l'achever. Jimin m'avait dit qu'il resterait méfiant et qu'il ferait attention, et j'ai peur qu'il ait trop relâché sa vigilance.
– Tu as peut-être mal compris...
– Je sais ce que je dis. On ne change pas comme ça en six mois. Reste neutre sur la situation, je ne veux pas que tu te fâches avec Troy à cause de notre mésentente. Mais je ne veux pas qu'il s'approche de Jimin, et les jours qui viennent de s'écouler ne me plaisent pas. »
Elle resta silencieuse et je soupirai fortement.
« C'est aussi pour ça que je dois lui parler. Je dois le faire depuis ce matin, mais je ne l'ai quasiment pas croisé, à cause de vous trois. J'ai pas voulu faire mon rabat-joie.
– On ne t'aurait jamais empêché de lui parler, tu sais...
– Je sais. Mais bref. Maintenant il est avec Ally, et moi je suis bien trop énervé pour garder mon calme dans une discussion avec lui.
– Respire un bon coup...
– Je vais surtout me faire une dizaine de shots de rhum et fumer tout un paquet, oui.
– Oppa...
– Je rigole, Sushi. Rentre, je ne veux pas que tu attrapes froid.
– Je vais rentrer mais... ça va aller ?
– Oui. T'en fais pas pour moi.
– D'accord... Alors bonne nuit, et à demain ?
– À demain, la saluai-je en lui adressant un sourire rassurant. Dors bien. »
Elle me sourit à son tour, puis rentra dans la maison. Je la regardai refermer la porte dans son dos, puis fus de nouveau noyé sous ma colère. Je voulais défoncer Troy. Je ne le supportais plus. J'avais vu juste depuis le début. Et Jimin s'était laissé avoir, comme un débutant. Ça me rendait dingue. Il allait lui faire du mal. Ça en plus de ce qu'il s'était passé hier soir, j'avais bien trop de trucs à régler et ma tête allait exploser.
Je rentrai à la maison, allai chercher mon paquet de cigarettes dans ma veste ainsi que mon briquet, puis je sortis par la porte d'entrée et me laissai tomber sur le bitume de l'allée. J'allumai une première clope et inspirai fortement. J'étais sur les nerfs. Vraiment trop. Si Jimin me répondait que je me faisais des idées ou autre, j'exploserais, je le savais. Je ne pouvais pas monter maintenant.
Je descendis tout mon paquet et je ne me décidai à rentrer que lorsque je n'eus plus rien à injecter dans mes poumons en dehors de l'air. Je n'étais toujours pas calmé, mais il fallait que je parle à Jimin.
J'allai donc jeter mon paquet vide à la poubelle avec ma petite dizaine de mégots, puis je me lavai les mains soigneusement avant de vérifier que tout était fermé et éteint au rez-de-chaussée. Je montai ensuite à l'étage et me dirigeai directement vers ma chambre. Jimin était allongé sur le côté gauche, ma lampe de chevet clairant dans son dos. Je refermai donc la porte doucement et m'approchai de lui.
« Jimin ? »
Je fis le tour du lit et c'est là que je vis qu'il s'était endormi, son portable posé devant son visage où une vidéo continuait sans le moindre spectateur. Je la coupai donc, refermai ses applications, puis je branchai son téléphone au chargeur avant de le poser un peu plus loin. Puis, je m'accroupis face à lui et posai doucement ma main sur la sienne.
« Jimin ? Tu dors ? »
Il ne me répondit pas mais sa main bougea et il attrapa mon annulaire et mon majeur entre ses doigts. Ces derniers se resserrèrent doucement sur les miens et je fus troublé quelques secondes. Je finis par sourire doucement, puis relevai un peu mes yeux pour regarder son visage.
« On parlera demain. Mais fais attention à Troy. Je t'en supplie. Je sais qu'il prépare quelque chose et j'ai peur pour toi. »
Aucune réaction. J'avais trop traîné. Il m'avait attendu et j'avais une fois de plus tout fait foirer. Je retirai doucement mes doigts de sa main pour ne pas le réveiller, puis refermai ma paume sur le dos de sa main pour la serrer délicatement une seconde avant de me lever. Je pris quelques vêtements en silence dans mon armoire, éteignis la lampe de chevet, puis je filai me laver.
[...]
Une caresse dans mes cheveux, les rayons du soleil derrière mes paupières, je finis par émerger doucement. Lorsque je vis que j'étais seul dans mon lit, je me redressai d'un coup. Je regardai autour de moi, et vis qu'il n'y avait plus aucune affaire de Jimin dans la pièce.
Je me retournai vers la table de nuit, et en voyant que mon réveil affichait plus de dix heures, mes poumons se gonflèrent d'un coup et je manquai de crier. Je me jetai hors du lit, dévalai les escaliers en hurlant le nom de Jimin, et lorsque je vis mon père assis dans son fauteuil, relever les yeux de son journal, je me ruai vers lui.
« Où est Jimin ?
– Bonjour, déjà.
– Oui, bonjour, pardon, où il est ?
– Dans un avion, à l'heure qu'il est.
– Mais...
– C'est moi qui l'ai emmené. Tu n'es même pas capable de te lever pour tenir tes paroles. C'est beau, l'amitié.
– Mais j'avais mis un réveil ! Comment... Non, c'est pas possible, j'ai mal regardé l'heure !
– Non, il est précisément dix heures seize. Son avion décollait il y a presque une heure, et je l'ai emmené à l'aéroport vers sept heures. C'est triste qu'on ne puisse pas compter sur toi.
– J'en ai assez entendu. »
Je fis demi-tour et remontai à l'étage en déblatérant des insultes à la pelle. Ce n'était pas possible. Il n'avait pas pu partir comme ça en me laissant derrière.
Je me jetai donc sur ma table de nuit pour saisir mon téléphone, et je vis qu'il m'avait envoyé un message sur KakaoTalk, son nom étant affiché en dessous du logo de l'application. Un mauvais pressentiment, mes yeux ne voulurent même pas le lire, alors qu'il était affiché sur mon écran.
Je me laissai tomber sur mon lit, une étrange douleur dans ma poitrine et dans mon ventre, puis je me résolus à rallumer mon écran pour poser mes pupilles sur ce qu'il m'avait écrit.
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