𝟎𝟑:𝟔𝟐 - AC/DC, 𝐵𝑎𝑐𝑘 𝐼𝑛 𝐵𝑙𝑎𝑐𝑘
[24/12/2022]
Bonsoir bonsoir !
Oui, je suis un peu en retard 🙈
Disons que comme ça, il arrive pile pour Noël, que vous le fêtiez ou non. Un petit cadeau ne fait de mal à personne (*essaie de se trouver une excuse*)
Du coup mardi j'ai fait mon nouveau tatouage. Je l'aime trop azoufnhqzeif
La tatoueuse étaient trop adorable en plus omg
Bon, la communication était ultra dure, mais on a réussi à s'en sortir xD
Je lui ai offert des Gavottes après la séance (on est bretonne ou on l'est pas), elle était trop heureuse, et elle m'a dit qu'elle rentrait en Corée toute seule le lendemain alors qu'elle allait les manger comme ça, et elle a même posté une photo sur Insta tellement elle était contente, snifouille, trop trop mignonne x')
BREF.
1h30 pour corriger, alors que plus de 4.5k mots et 14 pages, j'avais envie de me pendre. Vive le PC fixe et les deux écrans, je revis mdr
Bref, j'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Jimin n'avait pas décroché un mot de tout le trajet, et il avait sauté de la voiture dès que nous étions arrivés. Il s'était ensuite enfermé dans la salle de bain, et je ne l'avais pas revu avant que je ne me glisse à mon tour dans le lit, presque une heure après. Ce matin, il s'était réveillé avant moi et s'était levé pour aller se balader. En émergeant, j'avais découvert une place vide dans mon dos. En revanche, il avait eu la décence de me laisser un mot pour me prévenir qu'il était sorti.
Étant donné que je m'étais retrouvé seul, j'avais allumé mon ordinateur après avoir déjeuné et m'être habillé. Je lui avais envoyé un message pour lui dire que j'allais tourner une vidéo, et donc que s'il voulait rentrer, je préférais qu'il me prévienne avant d'entrer dans ma chambre, mais désormais, il était plus de treize heures, mon ventre criait famine, j'avais tourné deux vidéos, et Jimin n'était toujours pas rentré.
Je soupirai fortement, tirai sur le deuxième tiroir de mon bureau pour prendre une cigarette, et je l'allumai sans même quitter mon fauteuil. J'étais inquiet pour lui. Qu'il disparaisse comme ça et soit aussi distant par la suite n'était pas habituel. Il avait dû se passer quelque chose. Tout ça ne lui ressemblait pas.
Je me levai alors, ouvris la fenêtre où je terminai ma cigarette en observant la rue en bas, puis j'écrasai mon mégot dans mon cendrier et refermai la vitre avant de prendre mon téléphone et de quitter ma chambre.
Je descendis au rez-de-chaussée, commençai à fouiner dans le frigo, puis dans les placards, et je finis par me diriger vers l'entrée. J'enfilai ma veste et la première paire de chaussures que je vis, sans les lasser comme bien souvent, et je tirai la porte d'entrée avant de la claquer dans mon dos. J'ouvris KakaoTalk et tentai d'appeler Jimin, mais il ne répondit pas. Je lui envoyai donc un message pour lui dire que j'étais sorti acheter à manger et que je voulais savoir ce qu'il voulait.
Sans surprise, je ne reçus aucune réponse. Je renvoyai un autre message pour lui dire que la maison était fermée et que s'il voulait rentrer, il fallait qu'il m'attende, ou alors qu'il me rejoigne dans le quartier.
Je continuai ma route, puis finis par atterrir dans un kebab. Je restai bête devant le menu, ne sachant pas si je devais lui prendre quelque chose à manger, s'il aimait ça, et si oui quelle variété je devrais lui prendre, alors au final je finis par en acheter un classique et un au poulet avec sauce blanche et frites, puis je lui renvoyai un message.
Je patientai quelques minutes devant le petit restaurant, soupirai et rentrai à la maison. Ça me gonflait, il fallait que je le chope et que je lui demande ce qui n'allait pas ; je détestais être mis de côté comme ça. S'il avait besoin d'être seul, qu'il me le dise, mais qu'il arrête de m'éviter et de faire le mort de cette manière.
Je traînai un peu sur le chemin du retour, la faim étant passée, et je fumai une cigarette en entrant dans notre lotissement. Arrivé devant la maison, je remontai l'allée, glissai mes clés dans la serrure, puis je poussai la porte. Je refermai derrière moi, retirai mes chaussures en appuyant sur l'arrière de mes semelles, et je remarquai alors que les chaussures de Jimin étaient là. Je relevai la tête et vis que son manteau était là aussi. Comment était-il rentré ?
« Jimin ? » demandai-je.
Aucune réponse. J'allai déposer le sac plastique sur le plan de travail de la cuisine et jetai un coup d'œil dans le jardin, mais il était vide.
« Jimin ? » demandai-je de nouveau en posant ma main sur la rampe des escaliers.
Je commençai à gravir les marches, et plus je m'approchais de l'étage, plus des murmures me parvenaient. En mettant le pied sur le palier, je finis par entendre des mots, des rires, et je fronçai les sourcils. J'accélérai alors le pas en suivant le son des voix, et lorsque j'aperçus Jimin assis sur le canapé du petit salon avec mon frère en face de lui, je serrai les dents. Il se foutait de moi ?
Je fis demi-tour et descendis les escaliers d'un pas rapide. Je me prenais la tête à cause de lui depuis plusieurs heures alors qu'il était avec mon frère ? J'avais envie de le cogner.
« Hayden ? »
Je soufflai par le nez, un sourire mauvais sur les lèvres, et j'atteignis le rez-de-chaussée. J'hésitai un instant à claquer la porte, mais je finis par pivoter en direction de la cuisine.
« Hayden ! »
Je me saisis du sac plastique et l'ouvris pour en sortir l'une des boîtes repas.
« Ah, tu es là ! Je me disais bien que j'avais entendu du bruit ! »
Je ne répondis pas et tirai l'un des tabourets avant d'ouvrir la boîte de polystyrène.
« Hayden ? »
J'attrapai la petite fourchette en plastique et piquai dans une des frites avant de l'enfourner dans ma bouche. J'en piquai ensuite une autre brutalement, puis une deuxième, et je tentai d'en empaler une troisième, mais la fourchette se brisa sous la force que j'avais mis dans mon coup.
« Hayden ! Ça va ?
– Ça va. Fous-moi la paix. »
Je tournai le dos à Jimin pour aller ouvrir le tiroir à couverts, mais il attrapa mon bras droit et tira dessus pour que je me retourne face à lui.
« Qu'est-ce qu'il y a ? me demanda-t-il, le regard inquiet.
– Rien.
– Réponds-moi ! Je ne suis pas idiot.
– Que je te réponde ? explosai-je alors. Parce que tu m'as répondu toi, hier soir, quand je t'ai demandé pourquoi tu t'étais enfui sans même dire où tu allais et que je me suis fait un sang d'encre ? Parce que tu m'as répondu tout à l'heure quand je t'ai dit que j'allais tourner, puis que j'allais acheter à manger et que je voulais savoir si je devais te prendre quelque chose ? Non. Alors excuse-moi, mais t'es la dernière personne à pouvoir exiger des réponses. »
Son visage se ferma et je secouai mon bras pour qu'il me lâche. J'ouvris donc le tiroir, saisis une fourchette, puis je le refermai en le laissant claquer sous la force que j'avais mis dans mon geste.
« Puis moi qui m'inquiétais pour toi, je te trouve à rire avec mon frère au chaud dans le bureau, alors qu'il y a un mois il nous pourrissait la vie. Tu me fais vraiment passer pour un con. »
Je le vis baisser la tête dans ma vision périphérique. Je n'esquissai même pas un sourire satisfait. J'étais trop énervé pour ça, et je n'avais pas à jubiler qu'il se sente coupable. Je n'en avais même pas envie.
« Je suis désolé, souffla-t-il.
– Ouais, c'est ça. »
J'enfonçai deux frites dans ma bouche et voulus prendre le sandwich, quand je réalisai que je ne m'étais pas lavé les mains.
« Putain. »
Je me relevai, ouvris le robinet, mais alors que j'appuyais sur la pompe de savon, je sentis la tête de Jimin tomber contre mon épaule et ses mains saisir le bas de mon sweat.
« Tu fous quoi ? grognai-je.
– L'agence... ils... Ils ont émis l'idée de reporter les dates...
– De quoi ? De ta tournée ?
– Oui. »
Mon énervement diminua aussitôt. Je rinçai mes mains, puis les essuyai et je me retournai pour être face à lui.
« Pourquoi ils veulent faire ça ? L'un de vous est blessé ? Ça ne s'est pas vendu ?
– Mmh, murmura-t-il en tournant la tête de droite à gauche. C'est ce virus, tu sais, dont on parlait l'autre jour. En quelques jours seulement, le nombre de cas a explosé en Corée du Sud. Ils sont inquiets et ne veulent pas risquer que toute la salle se contamine, et puisse nous contaminer aussi via le staff ensuite.
– Je comprends... Mais si ça se trouve, d'ici une semaine, les personnes contaminées seront guéries.
– Oui, ils vont attendre de voir comment ça évolue, mais j'ai un mauvais pressentiment.
– Ça va aller, dis-je en posant ma main sur son bras gauche et en enfonçant doucement mes doigts dans sa manche. T'en fais pas, une solution va être trouvée, et tu vas de nouveau pouvoir monter sur scène. »
Je vis dans ses yeux qu'il était vraiment inquiet. Je lui souris alors doucement, puis relâchai son bras pour passer mon index sous son menton, ce qui le fit sourire après coup.
« Ça va aller, fais-moi confiance.
– J'espère que tu as raison.
– J'ai toujours raison, souris-je de nouveau. Tu as mangé ?
– Quoi ? me demanda-t-il, surpris par le changement de sujet. Euh, non du coup. Je dois t'avouer que je n'ai pas très faim...
– J'en ai acheté deux, dis-je en pointant mon pouce vers le plan de travail. Un classique et un au poulet. Je ne mangerai pas tout.
– Moi non plus... Je peux essayer mais je ne te garantis rien, je ne veux pas me forcer.
– Te force pas, on finira plus tard au pire. Tu préfères quoi ? Kebab ou poulet mariné ?
– Mmh... poulet. »
Je regardai quel était celui que j'avais ouvert pour piquer des frites, et par chance, c'était le classique.
« Tiens.
– Merci.
– On va manger devant la télé ? Mes parents ne sont pas là, on peut en profiter.
– Si tu veux...
– Viens. »
Je refermai ma barquette, pris ma fourchette, puis partis vers le salon. Il finit par me suivre et se laissa tomber dans le canapé tandis que je retournai à la cuisine pour prendre une bouteille d'eau.
Revenu au salon, nous débattîmes pendant plusieurs minutes de ce que nous allions regarder, puis nous optâmes finalement pour le dernier Spiderman avec Tom Holland. Nous commençâmes à manger en silence, et je vis du coin de l'œil qu'au final, Jimin mangea l'entièreté de sa barquette. Pour quelqu'un qui n'avait pas faim...
J'expirai profondément, reportant mon attention sur le film, puis je me penchai en avant pour saisir la bouteille d'eau, mais je sursautai en sentant une main sous la mienne. J'y descendis immédiatement mes yeux, puis je tournai la tête vers Jimin qui éclata de rire après que nos yeux se soient croisés.
« On ne voit ça que dans les films ! » continua-t-il de rire en se bidonnant.
Je rigolai plus modérément et portai la bouteille à mes lèvres pour avaler quelques gorgées. Ça m'avait donné soif. Il récupéra la bouteille avant que je ne la repose sur la table basse et il se désaltéra aussi. Il finit par reprendre sa place, et après de longues minutes de silence, sa tête tomba contre mon épaule. Je ne le repoussai pas et nous continuâmes de regarder le film en silence.
Après un long moment, je sentis sa tête bouger contre moi et il reprit la parole.
« Tu dois bien aimer cette chanson, non ?
– Oui, c'est un classique.
– Led Zeppelin ?
– Non, rigolai-je. C'est ce qu'il dit, mais en vérité c'est "Back in Black" du groupe AC/DC.
– Oooooooooooh... d'accord.
– Je te ferai écouter plus tard si tu veux. Pour ta culture musicale.
– Ça marche », rigola-t-il.
Le silence reprit, puis je sentis de nouveau sa tête bouger contre mon épaule.
« Je suis désolé pour tout à l'heure, je n'ai pas vu tes messages, j'ai vraiment explosé ma 4G.
– C'est bon. La box Internet est sous la télé, regarde. T'as qu'à aller scanner le QR code, t'auras au moins accès à Internet à la maison.
– Tu es sûr ?
– Oui, arrête de te prendre la tête, soupirai-je en croisant mes bras sur mon ventre et en me laissant un peu glisser dans le canapé.
– D'accord. »
Je le sentis hésiter mais je ne dis rien. Il finit par parler de nouveau de lui-même et ça me soulagea presque d'un poids.
« Et pour ton frère tout à l'heure, c'est juste qu'il est arrivé alors que j'attendais devant la porte. Il m'a fait rentrer, et il a commencé à me parler. Je sais que je dois m'en méfier, mais il a presque l'air honnête, c'est troublant.
– C'est factice.
– Mmh, je me doute. Mais quand j'ai vu que tu n'étais pas là, je n'avais pas vraiment d'excuse pour l'envoyer balader, surtout qu'il était sympa.
– Mmh.
– Tu n'as pas à être jaloux, tu sais.
– Jaloux ? »
Je pouffai bruyamment et tournai le visage vers lui en baissant mes yeux sur mon épaule.
« Oui, sourit-il, le menton toujours posé contre mon acromion. Je ne pensais vraiment pas que tu me ferais une scène. »
Je roulai des yeux et reposai ces derniers sur l'écran.
« Allez, regarde la suite au lieu de raconter des conneries. »
Il gloussa, puis reposa sa tempe contre mon épaule. De longues minutes s'écoulèrent encore, mais je ne pus plus me retenir davantage.
« Et c'est tout ?
– Mmh ? De quoi donc ?
– Il n'y a que ça qui t'inquiétait, vraiment ?
– Oui, qu'est-ce qu'il y aurait d'autre ? »
Je ne répondis pas et tentai de faire le vide dans ma tête. S'il me disait que c'était tout, alors c'était tout. Point barre.
[...]
Ses mains fourrageant encore mes cheveux, je lui volai un dernier baiser, et tout en gardant mes mains ancrées sur ses hanches, je me retirai finalement.
« Putain... soufflai-je.
– Tu veux remettre ça ? »
Un large sourire s'étendit sur mes lèvres et je baissai la tête une seconde avant de replonger mes yeux dans les siens.
« Je serais affreusement tenté, mais on m'attend.
– Dommage, me sourit la jeune femme en remontant la bretelle de sa robe et en refermant ses cuisses avant de descendre du bord du lavabo.
– Je suis d'accord. Mais une prochaine fois, pourquoi pas.
– Ça marche. Vivement la prochaine fois alors. »
Je lui souris tandis qu'elle alla s'enfermer dans une cabine pour remettre son sous-vêtement et probablement se nettoyer rapidement. Je retirai mon préservatif que je nouai avant de le balancer, puis rangeai mon matériel dans mon pantalon avant de me laver les mains et de passer de l'eau sur mon visage. J'entendis la jeune femme sortir des toilettes alors je relevai les yeux sur elle à travers le miroir. Elle m'envoya un clin d'œil tout en me souriant, et elle se dirigea vers la sortie. Une fois seul, je posai mes mains sur le bord du lavabo et laissai ma tête tomber en avant. J'étais torché, et épuisé.
J'inspirai calmement, puis je me redressai, refermai mon pantalon correctement, réajustai ma chemise, puis relevai mes cheveux au-dessus de mon crâne avant de prendre une grande inspiration et de quitter les toilettes.
Je traversai le bar en direction de la table que je partageais avec Jimin, et ce dernier était assis, les jambes croisées, le dos contre le dossier de sa chaise et le coude sur la table, et il laissait son doigt caresser le bord de son verre inlassablement. Je tirai ma chaise pour reprendre place et il releva les yeux sur moi, un sourire aux lèvres.
« Eh bien, tu en as mis du temps.
– Et alors, tu me plains ? ricanai-je en passant ma main dans mes cheveux.
– Non, du tout. Je ne plains pas la demoiselle non plus...
– On s'est éclatés, lui souris-je avant de prendre mon verre et de le descendre d'une traite.
– J'imagine, je l'ai vue ressortir avec les cheveux un peu décoiffés.
– Ce n'est pas moi, pouffai-je en reposant mon verre.
– Je pense que si. Du coup ? Toilettes ? Cabine ?
– Lavabo.
– Face au miroir ?
– Sur le lavabo.
– Oh. Excitant aussi.
– Clairement.
– À la vue de la première personne souhaitant pisser un coup...
– C'est ça.
– Mais face au lavabo, c'est encore mieux. Face au miroir, c'est encore mieux.
– J'avoue qu'une levrette devant un miroir, c'est pas mal.
– Quel que soit le trou, oui.
– J'imagine, lui répondis-je avec un sourire en coin. Et toi, du coup, t'as fait quoi pendant cinq minutes ?
– Cinq ? Tu rigoles, tu as bien disparu un quart d'heure.
– Bah pendant ce quart d'heure alors. T'as dépensé combien en verres ? »
Il haussa les sourcils rapidement à trois reprises et je fis la moue.
« Dis.
– Vingt dollars.
– Vingt ? Je m'attendais à plus, te connaissant. T'as pris quoi ? »
Toujours en souriant, il se détacha de son dossier de chaise pour se pencher vers moi. Son poing droit se posa alors sur mon genou et il le remonta le long de ma cuisse.
« Tu fais quoi ? gloussai-je en venant attraper sa main pour ne pas qu'il monte plus haut.
– Tiens.
– Quoi donc ?
– Ce que j'ai dans la main. »
Je fronçai les sourcils, puis baissai la tête. Il relâcha alors quelque chose sur ma jambe et je posai mes doigts dessus à l'aveugle. Du tissu ? Je relevai doucement l'objet pour avoir un peu de lumière, et lorsque je réalisai qu'il s'agissait d'un string en dentelle noire, je m'empressai de baisser les mains, les yeux grands comme des soucoupes, avant de lui jeter dessus.
« T'es pas bien ? Pourquoi tu me files ça ?
– Tu m'as demandé ce que j'avais fait pendant que tu t'envoyais en l'air alors je te réponds, me dit-il innocemment.
– Te dessaper devant tout le monde ? Mais t'es un malade ?
– Me dessaper ? s'étonna-t-il en arquant les sourcils avant de porter son verre à sa bouche. Mais ce n'est pas le mien, Hayden. Je ne porte pas de dentelle. »
Mes yeux s'écarquillèrent encore, prêts à quitter mes orbites.
« J'hésite entre te frapper parce que c'est dégueulasse d'avoir gardé ça dans ta main et de me l'avoir donné, et à te noyer sous les questions.
– Je ne suis pas contre les deux. Mais si tu veux me frapper, commença-t-il en léchant ses lèvres avant de reposer son verre, attends qu'on soit dans ta chambre. Tu sais, les fessées, ce n'est pas très discret quand on est en public. Quant aux questions...
– Comment t'as fait pour repartir avec un string ? À qui c'est ? »
Un large sourire étira ses lèvres et il haussa de nouveau ses sourcils pour me narguer.
« Dis-moi ! Je veux savoir ! »
Il se leva alors, vida son verre, puis me balança le sous-vêtement dessus.
« Je rentre, je suis éclaté. Tu permets que je conduise ? »
En réalisant que mes clés de voiture pendaient à son index, je me relevai d'un coup et tentai de les rattraper, mais il recula trop rapidement pour moi.
« Je te l'ai déjà dit, tu conduiras jamais ma voiture, et sûrement pas dans cet état.
– Me souviens pas, me sourit-il. Allez, j'y vais. Bonne nuit Hayden ! »
Je voulus lui courir après, mais dû faire demi-tour pour récupérer ma veste qui était sur mon dossier de chaise. Je l'enfilai rapidement, vérifiai qu'on n'avait rien oublié sur la table ou sous la table, en dehors de la dentelle dont je n'allais sûrement pas m'encombrer, et je partis à sa suite.
[...]
Lorsque nous arrivâmes à la maison, frigorifiés par notre bonne heure de marche en plein milieu de la nuit, il me poussa pour se mettre devant la porte d'entrée afin que je ne rentre pas en le laissant dehors. Je rigolai et tentai de le pousser avant d'essayer d'insérer mes clés dans la serrure.
« Tu dormiras dehors ce soir, Park Jimin.
– Tu n'as pas le droit ! hurla-t-il.
– Chut, Sooyeon dort dans la chambre au-dessus !
– Le double vitrage, vous ne connaissez pas ?
– Si, mais tu dormiras quand même dehors.
– Tu n'as pas le droit ! répéta-t-il.
– Si. Tu veux pas me dire comment t'as récupéré ce string alors tu restes dehors !
– Non ! » s'écria-t-il en faisant l'étoile de mer devant la porte.
J'éclatai de rire, posai mes mains sur sa taille pour le faire valser, et glissai ma clé dans la serrure. Il se rattrapa malgré sa grande perte d'équilibre, et je n'eus pas le temps de m'enfermer dans la maison en le laissant dehors.
« Tu as osé ! hurla-t-il.
– Oui, t'as pas voulu me dire.
– Je te le dirai encore moins maintenant ! »
Il me poussa et je perdis l'équilibre mais me rattrapai bien rapidement. Il s'enfuit alors, ses chaussures et son manteau visiblement retirés, et se rua vers les escaliers. Je m'empressai de me déshabiller aussi pour lui courir après, mais malheureusement, il était déjà dans ma chambre lorsque j'y entrai.
« Perdu ! Je dors dans ton lit !
– Mais tu vas quand même me répondre, Park Jimin.
– Non ! »
J'allumai ma lampe de chevet et avançai jusqu'à lui, qui se tenait debout devant mon bureau.
« Et pourquoi ? Parce que tu mens ?
– Je mens ? Pourquoi je mentirais ?
– Parce que c'est le tien ?
– Ce n'est pas le mien. Je ne porte pas de dentelle, je te dis. Puis ça se voyait que ce n'était pas un string pour homme, tu es bigleux ou quoi ?
– Parce que tu crois que j'ai pu l'observer sous toutes les coutures ? C'est dégueulasse, mec, est-ce que je te file mes boxers comme ça ?
– Non, et heureusement, ça serait gênant, pouffa-t-il.
– Dis-moi à qui c'était et comment tu l'as eu !
– Non !
– Alors c'est que c'est à toi.
– Ce n'est pas à moi ! Et puis avec mon tatouage, un sous-vêtement comme ça, ce n'est pas une bonne idée en plus.
– Mouais. On va vérifier ça.
– Quoi ? gloussa-t-il en se penchant en arrière. Comment ça ? »
Je continuai de me pencher sur lui et il recula, jusqu'à être coincé entre mon corps et le bureau.
« Tu fais quoi ?
– Je vérifie tes dires.
– Comment ça ? »
Je passai ma main gauche dans ses reins et glissai mes doigts sous son pantalon.
« Que... »
Je sentis aussitôt l'élastique de son sous-vêtement, mais en continuant de descendre autant qu'il me l'était possible, je tombai bien vite sur de la peau, et non plus du tissu.
« Les strings ne sont pas une bonne idée avec ton tatouage ? ricanai-je en pliant mes doigts autour du vêtement pour tirer doucement dessus.
– Je... Je te parle de la matière, bégaya-t-il en venant saisir mon poignet.
– Mmh, bien sûr. Mais tu as raison, tu n'avais pas menti puisque tu le portes, le tien.
– Évidemment que je n'ai pas menti ! »
Je continuai de sourire largement, puis je tirai dessus une fois de plus, ce qui le fit hoqueter.
« Lâche... lâche-le...
– Tu vas me dire qui c'est, alors ? »
Il eut du mal à retenir son sourire et il baissa les yeux sur la droite.
« Alors ? demandai-je en tirant une fois de plus sur l'élastique de son sous-vêtement.
– Tu n'as pas déjà fait ça ?
– Ça quoi ? demandai-je, confus.
– Ça, avec mon string...
– Non. Pourquoi j'aurais fait ça ?
– Je ne sais pas... J'ai... une étrange sensation de déjà vu...
– Tu rêves, ou alors ce n'était sûrement pas moi, pouffai-je. Alors ? Dis-moi qui c'était.
– La barmaid.
– Quoi ? m'étouffai-je. Laquelle ? La blonde ?
– Oui.
– Tu te fous de moi.
– Non. J'ai même pu visiter les vestiaires du personnel, me répondit-il en replongeant ses yeux dans les miens. Malheureusement on a dû faire vite, elle n'avait pas une pause extensible.
– Tu te paies ma tête... soufflai-je.
– Pourquoi je te mentirais ? me demanda-t-il sur un air de défi. Et si tu veux tout savoir, les vingt dollars, ce n'était pas pour boire en t'attendant, ni pour coucher avec elle, c'était en échange de son sous-vêtement pour te le prouver.
– Qu'est-ce qui me prouve que c'est bien elle et pas une autre fille ? lui demandai-je, soupçonneux.
– Oh, c'est simple. Quand je lui ai dit que c'était toi mon pote, elle m'a dit qu'elle te connaissait très bien. Et que je n'aurais qu'à te dire qu'elle s'était enfin fait percer les tétons.
– Tu me fais marcher...
– Pourquoi je le ferais ? Je n'ai plus aucune raison de te mentir, pouffa-t-il. Tu veux une autre preuve ? Elle a deux tatouages ici, sur les clavicules... »
Il relâcha mon poignet et vint poser ses deux mains sur mon corps. Je relâchai enfin son dessous et reculai d'un pas.
« Là, et là. Deux mots écrits en latin, mais je ne sais plus ce que c'était. Et ici, elle a une croix à l'envers, dit-il en posant son index sur mon sternum. Il y a comme des gouttes de sang qui coulent tout le long du dessous de sa poitrine et il y en a quelques-unes qui tombent jusque-là... »
Il fit glisser son doigt jusqu'à mon nombril, puis se figea. Sa respiration s'était accélérée.
« Elle en a aussi sur les cuisses, de grosses pièces en noir et blanc. Et elle en a aussi un... ici... »
En comprenant de quel endroit il parlait, je saisis son poignet droit et il releva immédiatement les yeux vers moi. Il me regarda sans prononcer un mot pendant de longues secondes, puis ses pupilles chutèrent vers le bas de mon visage. Je fis alors de même, sans trop comprendre pourquoi, et lorsque je le vis se rapprocher dangereusement de moi, ma main vint s'interposer et sa bouche se posa contre mon index et mon majeur. Il se figea alors et je sentis ses lèvres s'entrouvrir, son souffle brûlant venant taper contre moi.
« Tu fais quoi ? » murmurai-je.
Ses lèvres s'entrouvrirent davantage et je les sentis presque trembler contre mes doigts. Il finit par prendre conscience de la situation et il recula tout en secouant son poignet pour que je le lâche.
« Pardon, je... J'ai des images qui me sont revenues, et tu m'as chauffé en... Je vais me laver. »
Il quitta ma chambre en trombe, me laissant comme un con en plein milieu de la pièce. Je restai immobile pendant un long moment, puis je baissai les yeux sur ma main gauche. Je la relevai doucement et la regardai un instant. Où est-ce que j'avais été la mettre ? Pourquoi j'avais fait ça ? J'avais déconné...
Je commençai tourner en rond dans ma chambre, puis retirai mes vêtements que je laissai choir au sol avant de m'asseoir sur mon lit. J'attendis encore et encore qu'il revienne, que je puisse aller me laver, qu'on parle, puis je me laissai tomber sur mon matelas, les yeux clos. J'étais épuisé. Qu'est-ce qu'il venait de se passer ?
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