𝟎𝟐:𝟒𝟗 - Fall Out Boy, 𝐼𝑚𝑚𝑜𝑟𝑡𝑎𝑙𝑠
[04/11/2022]
Bonsoir bonsoir !
BORDEL, j'ai cru que je n'allais jamais y arriver. J'ai commencé ma correction à 15h, vous savez. Mais déjà que les plus de 5k mots me démotivaient un peu, le combo avec ma galérienne et pipelette folle de propriétaire/colocataire, me voilà à terminer ça plus de six heures après. J'ai cru que j'allais devenir folle.
Bref, du coup je vous laisse avec ce chap, et cette chanson que j'adore. J'étais frustrée qu'ils ne la performent pas en juillet, mais on ne peut pas tout avoir xD
J'espère que le mix des deux vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Je levai mon verre et Jimin fit de même. De larges sourires décorant nos visages, nous portâmes nos boissons à nos bouches et commençâmes à les engloutir sans nous lâcher du regard, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le fond à avaler. Nous reposâmes ensuite violemment les verres sur la table à quelques dixièmes de seconde près l'un de l'autre.
C'était le troisième bar que nous faisions, il était bientôt minuit, et nous étions torchés.
Jimin avait essayé de me faire les poches plus d'une fois alors j'avais dû planquer mes clés de voiture dans mon pantalon, et il s'était tapé le fou rire de sa vie, soi-disant que ce n'était pas ça qui l'empêcherait de les récupérer. Dans tous les cas, vu le taux d'alcool qu'on devait déjà avoir dans le sang, ce n'était même pas la peine d'imaginer rentrer en voiture.
Mon ami posa soudain sa main sur ma cuisse et la fit glisser sur mon pantalon tout en approchant son visage du mien. Je ne bougeai pas, me contentant de le regarder avec un sourire en coin et me demandant du même coup ce qu'il avait encore en tête. Sa joue vint effleurer la mienne et sa bouche trouva mon oreille une fois de plus.
« Tu as remarqué la fille qui te fixe depuis dix minutes ?
– Celle au bar ? demandai-je en remontant mes yeux sur la jeune femme en question. Celle avec la jupe en cuir ?
– Oui, et une coupe afro horriblement satisfaisante à regarder.
– Alors oui. Pourquoi ?
– Tu devrais peut-être aller la voir, non ?
– La voir ? Pourquoi donc ? »
Je bougeai mon visage de façon à pouvoir le regarder, et il arqua un sourcil.
« Pourquoi ? Tu sais très bien pourquoi.
– Tu veux que je t'abandonne ici pour découcher ? lâchai-je dans un rire.
– Oui. Je peux rentrer avec ta voiture.
– Tu ne perds pas le nord, ricanai-je, mais c'est toujours non, Jimin. Et vu ce qu'on a bu tous les deux, on rentrera à pied s'il le faut, mais on ne conduira sûrement pas.
– Sérieusement, elle est belle...
– Et bien foutue, confirmai-je en hochant la tête sans pour autant détourner mon regard de lui. Mais je ne baiserai pas aujourd'hui, Jimin.
– Tu vas le regretter, souffla-t-il en reculant un peu pour plonger ses yeux dans les miens. Si c'était moi qu'elle regardait, et que je n'étais pas qui j'étais, je n'aurais pas laissé passer ma chance. Elle est sublime.
– Dis-moi, Jimin...
– Mmh ? Quoi ?
– Tu essaies encore de gagner un point ou je ne sais pas quoi ?
– Non, pourquoi ? me demanda-t-il en fronçant les sourcils avant de légèrement reculer.
– Parce que ta main remonte de plus en plus sur ma cuisse. Pas que ce n'est pas agréable, mais ça en plus de me parler d'aussi près, ça me donne plus l'impression que tu essaies de détourner mon attention tout en tentant de m'exciter.
– Quoi ? Mais pas du tout ! s'écria-t-il en se redressant sur sa chaise.
– Je t'assure que si, ricanai-je en me laissant tomber contre mon dossier. D'ailleurs, si elle pense encore que je suis hétéro, c'est que c'est une abonnée.
– Parce que ce n'est plus le cas ?
– Je viens de te le dire, Jimin. Tu as une perte de la mémoire immédiate ? souris-je en levant ma main pour lui donner une pichenette dans le front.
– Aïe, grogna-t-il en reculant.
– T'es un peu trop près de moi ; ça devrait faire fuir les demoiselles, normalement.
– Aaaah... Bah je vais faire un tour. Je ne vais pas t'empêcher de conclure.
– Faire un tour ? Tu vas où ? »
Il vérifia que son verre était bien vide, puis il se leva.
« Je vais pisser un coup, déjà. Puis si j'arrive encore à marcher droit après ça, j'ai bien envie d'aller danser un peu.
– Danser ?
– Oui, ça fait une éternité que je ne suis pas allé en boîte de nuit.
– T'aurais dû me le dire tout de suite. Maintenant on sera recalés directement si on tente d'aller en boîte, on a trop bu.
– Je n'y ai pas pensé. Je prends mon temps, profite. »
Je roulai des yeux tandis qu'il passa derrière moi et glissa sa main dans mes cheveux pour les ramener en arrière.
« Je t'ai dit que je ne voulais rien tenter, Jimin.
– Mais si, vas-y ! »
Je le regardai s'éloigner, puis je soupirai profondément avant de poser mes coudes sur la table et de prendre mon visage dans mes mains.
J'étais proche de ma limite niveau alcool, je le sentais. S'il me défiait encore pour quelques verres, j'allais rendre les armes. Je savais que j'allais me taper une gueule de bois de l'enfer, et que j'allais très probablement gerber bientôt si je continuais d'ingurgiter des verres.
Ce mec avait une descente monstrueuse ; je devais reconnaître qu'il me battait à plates coutures et que je m'étais trompé sur son compte. Une fois de plus, Park Jimin était bien différent de l'image qu'il montrait au monde quand il était dans son costume de l'homme parfait auprès des membres de son groupe. Cependant, je refusais de perdre. Que faire ?
« Excuse-moi... »
Je me redressai et tournai la tête sur ma droite. Bingo.
« Bonsoir, répondis-je à la jeune femme.
– Je t'ai vu tout à l'heure, et j'ai vu que tu m'avais vue aussi, enfin...
– Oui, on s'est un peu observés mutuellement, dis-je en m'asseyant correctement.
– C'est ça, me sourit-elle.
– Assis-toi. Mon ami est parti aux toilettes.
– Oh, je ne veux pas...
– T'en fais pas. Il a fait du forcing pour que j'aille te parler, pour tout t'avouer, ricanai-je.
– C'est vrai ?
– Oui.
– Je n'étais pas sûre...
– C'est ce que je lui ai dit. Sa façon de faire était douteuse. »
Je me raclai la gorge et la regardai s'installer.
« Comment tu t'appelles ?
– Samia. Et toi ?
– Hayden.
– Alors enchantée !
– Enchanté, souris-je.
– Tu as beaucoup de tatouages...
– Ah, oui. Mes bras sont quasiment entièrement tatoués. J'adore ça. C'est une sorte de thérapie.
– J'adore ça aussi, je trouve ça trop beau, mais j'ai trop peur de m'en faire.
– Ah oui ?
– Oui, j'ai peur de la douleur déjà... et puis qu'il soit mal fait, ou que je le regrette par exemple.
– Mmh, la douleur est différente pour tout le monde, et ça dépend de l'emplacement, pour être honnête. Pour ce qui est de la qualité, il suffit d'aller voir un bon tatoueur. Et puis le regretter, si tu te tatoues le prénom de ton mec, c'est évident que ce n'est pas une bonne idée, on ne sait jamais ce qu'il peut se passer. Mais quelque chose qui te tient à cœur, qui a une importance pour toi, une signification particulière voire une double signification, à mon sens, c'est quelque chose que tu ne peux pas regretter par la suite.
– C'est vrai... Je n'y ai jamais trop réfléchi en vérité.
– Tu as le temps d'y réfléchir. Rien ne presse, souris-je.
– Et puis avec ma couleur de peau aussi, c'est plus compliqué.
– Plus compliqué mais totalement faisable. Un bon tatoueur trouvera les couleurs adaptées à ta carnation, ne te freine sûrement pas pour ça, si tu en as vraiment envie ! Et puis, si on se compare, ta peau n'est pas si foncée que ça par rapport à la mienne, et tu vois que la couleur ressort sans problème.
– C'est vrai ! »
Elle me sourit et mon cœur loupa un battement. Wow, calme-toi, petit, ne donne pas raison à l'autre animal. D'ailleurs, où était-il passé ? Bordel, rien à foutre. Il fallait que je relance rapidement la conversation.
« Tu habites dans le coin ?
– Pas trop, je vis sur Sherman Oaks. Et toi ?
– Non plus, je suis entre East Los Angeles et Montebello.
– Ça va, ce n'est pas trop loin d'ici.
– Non, mais vu ce que j'ai bu avec mon pote, il est hors de question qu'on rentre en voiture, donc le chemin à pied va être long.
– Vous pouvez prendre un taxi ?
– Je pense que ça va piquer.
– Il n'habite pas par ici, ton ami ?
– Non, on habite ensemble.
– Ah... »
Elle baissa immédiatement son regard sur sa main manucurée, et je réalisai alors que ce que je venais de dire pouvait porter à confusion.
« Il est en vacances dans la région et il loge chez moi. Du coup on est dans la galère tous les deux pour rentrer par la suite.
– D'accord, je vois, me sourit-elle de nouveau. Mais sinon, tu fais quoi dans la vie ? Parce qu'être ici en plein milieu de semaine, et à cette heure-là, ça m'intrigue... Enfin, si ce n'est pas indiscret.
– Je suis dans l'audiovisuel, dis-je vaguement. Auto-entrepreneur, donc j'ai les horaires que je veux, c'est ça qui est bien. Et lui, il est en vacances, c'est pour ça qu'on peut se permettre de faire des soirées comme ça.
– C'est super cool ! Moi je suis encore étudiante, mais comme je n'ai pas cours le mercredi matin, et que les weekends je travaille dans une petite supérette pour gagner de l'argent, je ne peux sortir que le mardi soir. Mes amis sont rarement là, du coup...
– Et tu n'as pas peur de sortir seule le soir ? C'est dangereux.
– Non, je sais me défendre.
– Fais attention quand même, on ne sait jamais.
– Promis, me sourit-elle avant de poser ses yeux sur la table où nos deux verres vides à Jimin et moi trônaient. Je t'offre un verre ?
– Quoi ? Euh... j'aurais bien accepté mais je pense que j'ai atteint ma limite pour aujourd'hui... Je suis désolé.
– Ce n'est pas grave, je comprends. C'est super d'être raisonnable ! me sourit-elle.
– Raisonnable... Je ne le suis pas trop. Mon pote a une meilleure descente que prévu et je dois gagner un pari. Je vais donc prier pour qu'il ne revienne pas à la charge.
– Je pense qu'il devrait te laisser tranquille, ce soir, me dit-elle alors avec un sourire.
– Ah oui ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ? la questionnai-je en fronçant les sourcils.
– Il a l'air de bien s'amuser, là-bas. »
Je fronçai davantage les sourcils tandis que mes yeux tombèrent sur son doigt pointé dans mon dos, et je me retournai. Je le cherchai du regard pendant quelques secondes et je finis par apercevoir sa tête blonde au milieu des jeunes qui sautaient dans tous les sens. Il dansait visiblement avec une demoiselle. Grand bien lui fasse mais... vu son état, je n'étais pas très serein. Et quand je le vis se retourner vers un homme, un mauvais pressentiment m'envahit.
« Excuse-moi, dis-je à la jeune femme en me levant, je vais aller le chercher.
– Pourquoi ? Il s'amuse !
– Il... Il est en couple, mentis-je. Et il est complètement bourré. J'ai pas envie qu'il fasse une connerie.
– Je comprends.
– Je reviens.
– D'accord. Je t'attends ! »
Je répondis à son sourire et m'enfuis en direction du coin où une vingtaine de personnes dansaient dans tous les sens en hurlant, parfois avec des verres à la main dont la moitié du contenu devait atterrir sur le parquet à chaque saut. Je me faufilai difficilement entre ces personnes et finis par mettre la main sur Jimin, autant au sens propre qu'au figuré.
« Je vous l'emprunte, dis-je en le tirant en arrière.
– Que... Oh, déjà !? dit-il en titubant.
– Viens avec moi.
– Quoi ? Où ça ?
– Viens avec moi. »
Je le traînai jusqu'aux toilettes difficilement et je nous y enfermai. La lumière pourtant tamisée nous aveugla et je frottai mes yeux.
« Tu as déjà conclu ? Je ne te crois pas.
– Non, pourquoi j'aurais conclu et ici ? Cette fille est super sympa, et super jolie, mais c'est pas le sujet, tu-
– Pas le sujet ? Mais Hayden, elle te bouffe des yeux depuis son arrivée !
– Et alors ?
– Et alors ? s'écria-t-il. C'est peut-être l'amour de ta vie ! »
Je pinçai l'arête de mon nez et expirai en fermant les yeux.
« Jimin... Je t'ai parlé de ce sujet-là. Ne commence pas à faire comme mes potes, s'il te plaît. »
J'allais rouvrir les yeux quand je sentis ses doigts saisir mon poignet doucement. Je soulevai donc mes paupières et le regardai serrer ma main dans la sienne.
« Pardon. Je pensais bien faire. J'ai parlé sans réfléchir.
– C'est bon, c'est pas grave.
– Tu l'as envoyée balader alors ?
– Non. On discutait jusqu'à ce qu'elle te voie danser.
– Pourquoi as-tu arrêté de discuter à cause de ça ? Oh, tu es venu pour danser avec moi ? me demanda-t-il avec un immense sourire.
– Non, je suis venu te chercher.
– J'ai vu ça... Et pour m'emmener dans les chiottes. Je ne vois qu'une seule explication à ça, et je suis sceptique. Je suis pété et je pourrais dire oui à n'importe-
– Justement, t'es pété. Y a peut-être des gens qui peuvent te reconnaître, et si tu danses avec un mec, je sais pas de quelle façon ça pourrait être interprété.
– Tu n'as qu'à venir danser avec moi !
– T'as entendu ce que je viens de te dire ou tu le fais exprès ?
– Tu es mon ami, je peux !
– Personne n'est au courant alors ça reviendra au même. Et puis j'ai pas à chercher de raison de toute façon. Je ne danse pas.
– S'il te plaît !
– Non.
– S'il te plaît ! S'il te plaît ! Et après on rentre si tu veux. Promis ! »
Je laissai mes pupilles valser entre ses deux yeux pendant de longues secondes, pesant le pour et le contre, puis j'hochai finalement la tête.
« Ok, mais deux minutes.
– C'est suffisant ! Viens ! »
Il attrapa de nouveau ma main et il tira dessus avant de nous faire sortir des toilettes. Nous arrivâmes bien vite au milieu de cette mini piste de danse et il se retourna face à moi avec un large sourire aux lèvres. Il commença à sauter de nouveau sur place, ses bras se levant au-dessus de sa tête, et je le regardai faire quelques secondes, partagé entre l'amusement et la gêne.
« Danse ! hurla-t-il pour que je l'entende.
– Je sais pas danser ! répondis-je de la même manière. Et je serai mort de honte.
– Mais non ! Personne ne te regarde !
– Tu oublies la fille à notre table !
– Oh ! Ma veste !
– Ça va aller, t'inquiète.
– Tu es sûr ?
– Oui !
– Ok, alors danse !
– Flemme !
– Hayden ! S'il te plaît !
– Je sais pas, je te dis ! »
Il fit la moue, puis ses bras redescendirent un peu, mais alors que je pensais qu'il allait abandonner, je les vis passer à côté de mon visage, puis ses poignets se croisèrent dans ma nuque et il se rapprocha de moi.
« Mais si tu sais danser, Hayden, vint-il prononcer contre mon oreille. Et je vais t'apprendre, au pire.
– Qu'est-ce que tu racontes ? ricanai-je, mal à l'aise, tout en posant mes mains sur sa taille pour le repousser.
– Elle nous regarde toujours ?
– Quoi ? Qui ça ?
– La fille de tout à l'heure.
– Euh... »
Je tentai de le repousser un peu pour regarder, et vis que la jeune femme était toujours assise à notre table, mais pianotait sur son téléphone.
« Non, mais elle nous attend. »
Il me poussa alors et je manquai de partir en arrière lorsque les talons de mes bottes tapèrent contre une marche. Je me rattrapai de justesse et il avança vers moi, puis se plaqua contre mon corps. Je reculai davantage mais finis par me retrouver bloqué contre un mur.
« Jimin ?
– Tu ne peux pas la laisser là toute seule. Donne-moi tes clés, je vais rentrer.
– Tu te fous de moi ? ricanai-je en posant mes mains sur sa taille une fois de plus pour le repousser. Jamais tu conduiras ma voiture, et encore moins dans cet état-là.
– Mais il y a une jolie demoiselle qui t'attend, ça serait trop dommage, murmura-t-il contre mon oreille de nouveau.
– Elle nous attend, corrigeai-je en venant frotter mon oreille qui me chatouillait. Pourquoi tu veux absolument me jeter dans ses bras ?
– Parce que j'ai un pari à gagner...
– Et alors ? Je ne comprends pas en quoi tu gagnerais s'il se passait quoi que ce soit entre elle et moi.
– J'ai trop bu...
– Je l'avais remarqué, oui...
– Et quand j'ai trop bu, je n'ai aucune limite, Hayden. Je peux faire n'importe quoi.
– Ce qui veut dire ? »
Il rigola une seconde, puis recula son visage. Sa joue brûlante frôla la mienne jusqu'à ce qu'elles se séparent, et le bout de son nez vint alors se poser sur le mien.
« Je viens d'avoir la preuve que tu avais les oreilles sensibles, souffla-t-il contre ma bouche. Je n'ai besoin que d'une minute pour te trouver d'autres points faibles et te dégommer.
– J'ai pas les oreilles sensibles, dis-je entre mes dents.
– Tu as frotté ton oreille après que j'aie parlé tout contre.
– C'est pas agréable, c'est tout.
– Oui, bien sûr. Et ta main droite ne se resserre pas du tout sur ma taille depuis quelques secondes. »
Je la retirai immédiatement et tournai la tête. Merde. Il était très fort.
« Un point de plus pour moi, murmura-t-il contre mon lobe droit avant de poser un baiser sur l'angle de ma mâchoire. Sept à six pour moi, c'est ça ? »
Il rigola doucement, puis reprit la parole.
« Va retrouver ta demoiselle sinon je vais te mettre en pièces, Hayden. »
Il s'éloigna enfin de moi, me laissant ainsi respirer, et son sourire victorieux m'irrita. Il était hors de question qu'il gagne quoi que ce soit, et surtout de cette manière. Ces soi-disant points n'étaient pas mérités.
Son sourire éclatant me fit serrer les dents, et quand je le vis tourner les talons pour retourner s'amuser, je le rattrapai par les hanches et le ramenai contre moi. Il se figea et je n'attendis pas une seconde pour venir murmurer contre son oreille.
« Tous les points que tu pourrais gagner ce soir ne valent rien, Jiminie. Parce que tu as bu, parce que j'ai bu, parce qu'on est fatigués, et que n'importe quoi pourrait nous faire gagner des points.
– Tu crois ? Pourtant je ne suis absolument pas surpris que tu m'aies attrapé de cette manière, rigola-t-il en tournant la tête vers moi.
– Et si je fais ça, tu seras surpris ?
– Ça quoi ? »
Je me contentai de sourire largement et il tenta de se détacher de moi.
« Ça quoi ? » répéta-t-il.
Pour toute réponse, je lui donnai un coup de hanches et je vis ses yeux s'écarquiller.
« Alors ? Qui est-ce qui vient de marquer un point, maintenant, chéri ? soufflai-je à son oreille en reprenant volontairement le surnom qu'il m'avait donné quelques heures plus tôt.
– Alors je marque un point, et un point de taille, dit-il en se retournant vers moi.
– Toi ? Pourquoi ça ?
– J'ai bien senti ce que j'ai senti ?
– De quoi tu parles ? demandai-je continuant de reculer.
– De ça. »
Je me retrouvai une fois de plus contre le mur, et bien que l'envie de vérifier que personne ne nous regardait me hantait, mon être tout entier me hurlait que le plus dangereux pour moi à cet instant, c'était Jimin. Son visage plongea soudain dans le creux de mon cou et je serrai les dents.
« Tu fous quoi ?
– Ne me dis pas que tu bandes ?
– Bander ? Pourquoi je banderais ?
– J'ai senti quelque chose.
– Oui, je t'ai donné un coup de bassin, ni plus ni moins.
– Mais j'ai senti quelque chose contre mes fesses. Je t'assure. Quelque chose de dur. »
Mon estomac se retourna. Je ne savais pas si c'était l'alcool et la chaleur qui me montaient à la tête, mais il fallait que je me sorte de cette situation merdique. Ça ne m'amusait plus trop.
« Tu sais que ça, ça fait au moins cinq points d'un coup pour moi ? murmura-t-il contre ma gorge avant de la remonter et d'effleurer mon menton de ses lèvres.
– Je te dis que je ne bande pas, Jimin.
– Alors c'est quoi, ça ? »
Sa main se posa sur ma cuisse gauche et remonta lentement, et lorsque je compris ce qu'il voulait faire, j'eus un instant de panique avant de réaliser de quoi il parlait. Je pinçai donc mes lèvres et attendis qu'il réalise que non, il ne m'avait pas excité. Sa main se posa sur ma braguette et je le sentis effectuer une pression dessus.
« Et ça, alors ? D'ailleurs... »
Il baissa la tête vers mon entrejambe même s'il ne pouvait absolument rien voir, puis il me lâcha.
« Je ne t'ai pas regardé sous la douche, mais je t'imaginais mieux monté que ça. Ou alors il y a un truc qui ne va pas. »
Je commençai à ricaner et il releva immédiatement le visage vers moi.
« Quoi ? »
Je plongeai mes yeux dans les siens et, tout en continuant de rire, je descendis mes mains au niveau de ma braguette pour en défaire le bouton. Ses pupilles descendirent donc sur mon bas-ventre, puis il regarda autour de nous et vint saisir mes poignets.
« Qu'est-ce que tu fais ? pouffa-t-il. Tu es timbré ?
– Je ne sais pas. Peut-être ? lui souris-je largement.
– Fais pas ça, continua-t-il de rire en se rapprochant de moi.
– Et pourquoi pas ?
– Tu as vu le monde autour de nous ? Et il y a ta demoiselle qui t'attend !
– Dit celui qui est en train de me chauffer depuis tout à l'heure.
– Pas du tout ! Je veux juste gagner des points ! »
Je lui souris encore, puis rapprochai mon visage du sien pour venir chuchoter à son oreille.
« Mais tu as essayé de me chauffer pour ça, Jimin. Et c'est bien plus dangereux dans ce sens, tu sais. Si moi je flirte avec un mec, tout le monde s'en fout. Si toi tu fais ça en public, t'es dans la merde.
– Mais je ne l'ai pas fait, je te dis.
– Tu viens de poser ta main sur mon entrejambe.
– Juste pour vérifier ce que je disais, pas pour autre chose ! rétorqua-t-il.
– Tu crois que les gens s'en soucient, de ça ? rigolai-je. Enfin, tu as raison, ma demoiselle m'attend. Du coup je vais mettre fin à la partie maintenant.
– Comment ça ? »
Je vis l'air confus sur son visage lorsque la lumière passa dessus une seconde. Ça changeait, et c'était plaisant. Je vins alors de nouveau poser mes mains sur sa taille, mais cette fois je tirai dessus pour le plaquer contre moi, puis descendis mes paumes sur ses hanches avant d'appuyer dessus de nouveau alors qu'il commençait à paniquer.
« Tu fais quoi ? rigola-t-il, pourtant mal à l'aise, tout en posant ses avant-bras contre moi pour éloigner son torse du mien.
– Je viens de te le dire. Je mets fin à la partie.
– En plaquant ton érection contre moi ? Et je confirme ce que j'ai dit plus tôt : je te pensais mieux monté. »
Je me contentai de ricaner, puis je glissai mes mains dans ses reins avant de descendre davantage et de saisir ses fesses.
« Hayden, tu fais quoi ? »
Il tenta de s'éloigner tout en saisissant le coton de mon sweat au niveau de mes épaules.
« Je mets fin à la partie.
– Ce qui veut dire ? On se touche souvent le cul avec mes potes, ce n'est pas comme ça que tu peux me battre. Ça ne me fait rien. »
Je pressai mes doigts contre la courbe de ses fesses, et sa bouche s'entrouvrit pour le laisser inspirer par surprise.
« Pas de similicuir aujourd'hui, sweetheart ? Je suis presque déçu.
– Similicuir ? demanda-t-il en arquant un sourcil, surpris par le changement de sujet. Avec la randonnée qu'on a faite ?
– Donc ça veut dire pas de string ?
– Quoi ?
– Mmh. Je ne suis pas presque déçu, je suis déçu. »
Il baissa la tête et son corps commença à être secoué légèrement sous le rire qui montait en lui. Ses avant-bras glissèrent sur mes épaules, rapprochant ainsi son torse du mien, et ses poignets vinrent se croiser à l'arrière de ma tête.
« Alors savoir que je porte des strings te fait bien de l'effet, au final. Je le savais. Petit cachotier. »
Je resserrai mes doigts et mes paumes sur ses fesses, et son bassin vint cogner contre le mien une fois de plus.
« Hayden, sérieusement, je vais finir par être mal à l'aise... pouffa-t-il sans pour autant s'éloigner de moi.
– C'est le but.
– Le but ?
– Oui. Moi je gagne des points en te faisant rougir.
– Oui non mais il y a rougir après que tu m'aies sorti une disquette et rougir parce que j'ai honte.
– Et rougir parce que tu seras tombé dans ton propre piège.
– De quoi tu parles ? »
Je rapprochai mon visage du sien et frôlai son oreille de ma bouche.
« Je vérifie juste quelque chose moi aussi. Et la partie est finie.
– Ah bon ? Fais donc, alors. »
Ma main gauche délaissa alors sa fesse pour remonter dans ses reins, puis je laissai le bout de mon index glisser sous le tissu de son pantalon. Je le sentis se crisper, et ses avant-bras poussèrent sur mes épaules comme mécanisme de défense, mais c'était trop tard. La pulpe de mon doigt était déjà passée sous l'élastique de son sous-vêtement et était en chemin pour le remonter hors du pantalon.
« Tu fous quoi ? s'écria-t-il en venant saisir mon poignet.
– Je te l'ai dit. Je mets fin à la partie.
– En me sortant le string du pantalon ? »
Et simultanément, je tirai sur son sous-vêtement, agrippai sa fesse droite fortement et lui donnai un coup de bassin. Il inspira fortement près de mon oreille en se figeant totalement, avant de se mettre à trembler.
« J'ai gagné, kitty, fis-je d'un ton suave près de son oreille.
– T'as triché... Tu cherches clairement à m'exciter, c'est déloyal...
– Et c'est toi qui dis ça ? pouffai-je en le relâchant et en le repoussant légèrement.
– Bien sûr !
– Alors que tu te vantais tout à l'heure de m'avoir provoqué une érection ?
– Alors tu avoues !
– Non, Jiminie. Je te l'ai dit, je ne bandais pas.
– Alors explique quel était ce truc dur dans ton pantalon ! »
Il retira ses bras de mes épaules, et sans cesser de sourire de façon narquoise, je ramenai mes mains à mon pantalon. Je retirai alors l'anneau du porte-clés du bouton de mon jean afin d'en extraire mes clés de voitures que j'avais dû planquer là plus tôt, à défaut de pouvoir les glisser dans mes poches de pantalon bien trop étroites pour les breloques y pendant. Je remontai ensuite ça au niveau de nos visages tout en continuant de sourire, et lorsque Jimin comprit, il m'envoya un coup de poing dans l'épaule gauche qui me fit reculer jusqu'au mur en gémissant.
« Tu te fous de moi ? Tout ça pour ça ?
– Oui. »
Mais plus rapide que moi, il m'arracha mes clés des mains et tourna les talons.
« Je rentre. Salut.
– Reviens là !
– Crève ! »
Je refermai rapidement le bouton de mon pantalon et me jetai en avant. Je poussai les personnes sautant désormais entre lui et moi au rythme de la musique qui soudain me semblait bien plus forte que précédemment, et je pus remettre la main sur lui avant qu'il ne déboule à la table où la jeune femme de tout à l'heure m'attendait toujours.
« Hors de question que l'un de nous conduise, grognai-je. Donne mes clés.
– T'as un rendez-vous ce soir, Hayden.
– Ça change quelque chose ? Tu rentres sûrement pas en voiture. Et encore moins avec la mienne.
– Mais si.
– Non. »
Je passai mes bras autour de son corps et le plaquai contre moi pour l'empêcher d'avancer davantage.
« Donne-moi mes clés, Park Jimin. Sinon je te casse en deux.
– Très bien, très bien, dit-il en se débattant. Je te les donne, mais tu fonces retrouver la bombe qui t'attend.
– J'y vais. Mais tu poses ton cul sur la chaise à côté.
– Tu crois que je vais tenir la chandelle ? T'es pas bien ?
– Tu ne rentres pas sans moi.
– Hayden, je-
– C'est non négociable, Jimin. Tu ne rentres pas seul, et il est hors de question que je te donne mes clés, que ça soit de ma voiture ou de la maison. »
Je le relâchai en voyant qu'il ne tentait plus de s'enfuir, puis je suivis son regard et tombai sur notre table où la jeune femme commençait visiblement à s'impatienter.
« Je vais te casser ton coup. On ne peut pas rester ensemble. Et je ne veux pas tenir la chandelle.
– Alors on va te trouver quelqu'un si c'est ça qui te chagrine, soupirai-je en levant les yeux au ciel.
– Non mais je-
– Viens, dis-je en attrapant son poignet. Elle va s'enfuir si on ne réapparait pas. Ça serait dommage.
– Mmh. Je suis d'accord.
– Viens. »
Il expira profondément, puis hocha la tête et me suivit.
« Ok. Mais tu as intérêt à conclure parce que sinon c'est moi qui repars avec. Elle est vraiment belle.
– Tu oserais marcher sur mes plates-bandes ?
– Ce n'est pas parce que c'est toi qu'elle bouffe du regard depuis son arrivée que je ne peux pas la séduire.
– On n'a aucun point en commun, t'as aucune chance.
– Ne me sous-estime pas, Hayden. Je sais mieux que toi comment faire tourner la tête des femmes. »
Je plissai les yeux.
« Bah voyons.
– Des femmes et des hommes, d'ailleurs.
– Dans ce cas va voir ailleurs, tu as l'embarras du choix.
– Très bien, je te laisse une chance. Mais si tu traînes trop, il se pourrait que ça soit sur elle que je jette mon dévolu.
– Je ne t'en laisserai pas le temps.
– Nous allons voir ça », me répondit-il avec un sourire en coin.
Un nouveau pari. Très bien. Je préférais celui-là au précédent, et de loin.
[...]
Plusieurs heures passèrent, et lorsque je descendis de la voiture, un paysage totalement étranger autour de moi, je fus surpris de ma capacité à mettre un pied devant l'autre.
J'entrai dans le bâtiment lorsqu'on m'ouvrit la porte, grimpai des escaliers sombres pendant des heures et des heures, avant d'arriver dans une pièce où la lumière s'alluma d'un coup.
« Putain... »
Un rire retentit et la lampe s'éteignit aussitôt. La porte se referma dans mon dos et je retirai ma veste que je laissai tomber au sol en tentant de voir où étaient les meubles. Plusieurs choses clignotaient, indiquant la présence d'objets électriques, mais j'étais trop éclaté pour réfléchir à ce que ça pouvait être.
« Tu aurais dû t'arrêter à ta limite.
– Toi aussi... soufflai-je.
– Je n'ai bu que deux verres...
– C'était deux verres de trop... »
Son rire résonna une fois de plus entre ces murs qui me semblaient vides, et je sentis ses mains se poser sur mes vêtements.
« Allez. Retire tout ça.
– Attends...
– Pourquoi ?
– Jimin... Il... Je dois...
– Quoi donc ? Déshabille-toi. »
Sa voix avait été trop sensuelle pour mon pauvre cœur. Je m'exécutai autant que possible, et bientôt, ses mains vinrent se poser sur mon corps.
« Tu es lent...
– Je suis torché.
– Moi aussi, et pourtant j'ai déjà tout enlevé. »
Une vague de chaleur remonta mon abdomen sous cette phrase et le rire qui s'en suivit, et lorsque ses doigts effleurèrent la peau de mon ventre, je vins prendre son visage en coupe et écrasai mes lèvres contre les siennes.
Ses mains glissèrent alors sur ma taille, puis passèrent autour de mon corps. Je laissai ma bouche déposer des baisers sur sa joue brûlante, sur la peau mate de sa gorge que je finis par mordiller, et ses doigts remontèrent à mes cheveux pour tirer dessus petit à petit.
« Hayden... »
Mes mains, qui étaient descendues sur ses épaules, glissèrent sur ses clavicules saillantes, sa poitrine aux bouts dressés, sa taille fine, pour finir sur ses fesses rebondies.
« Hayden... »
J'enfonçai mes dents plus profondément dans sa peau, lui arrachant un gémissement, et j'écrasai son corps entre mes bras. Si frêle, et si bouillonnant. Je devenais fou.
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