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𝟎𝟐:𝟒𝟑 - Red, 𝑇ℎ𝑒 𝑊𝑎𝑟 𝑊𝑒 𝑀𝑎𝑑𝑒

[15/10/2022]

Bonjour bonjour !

Hier, pire journée de boulot ever. J'arrive le soir, ma proprio qui m'annonce que ce matin, travaux dans l'appartement dès 8h. Je l'aide à déblayer la cuisine, ensuite elle me tient la jambe pendant une heure. Une fois couchée, moustique. J'ai pas dormi avant 4h du matin, et en plus, j'ai quand même été piquée. Bordel, j'aurais voulu effacer cette journée du calendrier.

Bref. Et aujourd'hui, j'ai pas pu voir le concert en entier, et mon ordinateur a crashé 3 fois lors de ma correction. J'en ai marre 😤

J'espère que ce chapitre vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥




~~+~~




Couché sur le ventre, je commençai à m'éveiller avec un gros mal de crâne quand je sentis quelque chose bouger sous mon bras. Instinctivement, je le resserrai autour de ce qui semblait être allongé à côté de moi en tentant de respirer profondément, puis me retournai sur mon côté gauche. Je n'avais pas le courage de me lever maintenant, même avec cette migraine.

La personne couchée à mes côtés se retrouva rapidement presque blottie contre moi et je vins naturellement caresser son dos, puis remonter ma main dans ses cheveux, comme je le faisais souvent quand je dormais avec Ally. Mais lorsque les cheveux dans lesquels mes doigts tentèrent de s'emmêler se retrouvèrent trop courts pour le faire, je fronçai les sourcils et tentai d'ouvrir mes paupières. Quand mes pupilles furent capables de voir quelque chose, je réalisai que c'était Jimin qui était presque contre moi, alors je récupérai immédiatement mon bras et je me retournai dans l'autre sens. Bordel. Heureusement que je n'avais pas tenté de l'embrasser sur le front. La gêne de l'extrême.

Je tentai alors de me rappeler la manière dont j'avais fini dans son lit – ou lui dans le mien et avec moi – et petit à petit, les souvenirs finirent par me revenir. Il fallait qu'on trouve une solution. Je n'allais pas pouvoir dormir avec ma sœur si je rentrais aussi tard que ça le soir, et je n'allais pas non plus pouvoir squatter le lit de ma cousine. Même si elle m'avait assuré que ça ne la dérangerait pas, me pointer dans sa chambre à trois heures du matin alors qu'elle devrait se lever trois heures plus tard pour aller en cours, c'était moyen. Sans compter le fait que j'empesterais possiblement l'alcool. Quel charmant réveil.

Je passai mes mains sur mon visage et massai longuement mon front, dans l'espoir que mon mal de tête disparaisse, mais je savais que c'était peine perdue. Je finis donc par abandonner, me redressai, et alors que j'allais tenter de quitter mon lit, je sentis le matelas bouger et j'entendis grogner dans mon dos.

Je pivotai et vis Jimin frotter son visage, puis se retourner vers la fenêtre avant de se redresser et de ramener ses jambes vers lui pour s'asseoir en tailleur. Je laissai mes pupilles descendre le long de son corps, réalisai alors qu'il était torse-nu, et voyant pour la première fois de mes propres yeux le long tatouage qui ornait ses côtes. Le fameux.

Il finit par tendre ses coudes vers l'extérieur, puis s'étira en gémissant, et je reculai de justesse pour ne pas me prendre un coup de poing. Il ouvrit les yeux après quelques secondes, et lorsqu'ils se posèrent sur moi, il sursauta d'un coup puis s'empara du drap à toute vitesse pour se cacher.

« Salut... souffla-t-il.

Salut, répondis-je en pouffant. Bien dormi ?

Ça va... mais j'ai la gueule de bois. Pourtant j'ai bu un peu d'eau en rentrant...

Crois-moi, avec ce que t'as bu toute la soirée, c'était pas un peu d'eau qu'il fallait boire en rentrant mais une bonne bouteille. Mais on est deux. Je pense que Sooyeon est dans le même état que nous.

C'est tes parents qui vont être amusés...

Clairement. Mon père va m'en foutre plein la gueule pour vous entraîner tous les deux "dans mes conneries", mais bon. Je n'ai forcé personne.

Loin de là, sourit-il avant de plonger son visage dans ses mains.

Viens, allons prendre un cachet pour calmer nos maux de crâne, déjà.

Mmh, bonne idée. Ce soir, c'est soirée tranquille, hein.

T'en fais pas, ris-je doucement. Allez. »

Je trouvai la force de quitter mon lit, mais après avoir fait quelques pas, je sentis que quelque chose n'allait pas. Je descendis donc mes yeux sur le bas de mon corps et réalisai que j'étais encore totalement habillé.

« Putain, j'ai pas fait ça...

Quoi donc ? demanda Jimin dans mon dos.

J'ai dormi tout habillé. C'est dégueulasse, putain.

Ce n'est pas comme si tu t'étais vomi dessus.

Non mais c'est immonde. On sait pas qui est passé avant nous dans les transports en commun ou dans le bar. Bordel, faut que je désinfecte mon lit.

Tu ne penses pas que tu exagères ? ricana-t-il doucement.

Tu apprendras vite que même si je suis bordélique et pas trop regardant sur le ménage, il y certaines choses pour lesquelles je suis assez maniaque. Ça, par exemple.

Je vois...

Mais d'abord, on avale un médoc et on mange. Je m'occupe de mon lit après.

D'accord. Je t'aiderai.

T'en fais pas, ça prendra cinq minutes.

Cinq minutes pour faire un lit ? C'est quel super pouvoir, ça ?

Pour retirer les draps.

Et pour les remettre ?

Ouais bon d'accord.

Ça te dérange si je me lave d'abord par contre ? Outre le fait d'avoir la gueule de bois et une haleine probablement abominable, je me sens sale.

Je me sens exactement pareil pour avoir dormi avec mes vêtements. Donc oui, aucun souci. Je ferai pareil. »

J'ouvris alors la porte de ma chambre et la quittai, en refermant le battant dans mon dos pour que personne ne puisse éventuellement voir mon ami à moitié nu, et je m'en allai vers la salle de bain. Je cherchai dans la petite pharmacie le médicament que je prenais en général après chaque gueule de bois, mais impossible de mettre la main dessus.

« Merde... »

Je fis donc demi-tour, remontai le couloir et descendis les escaliers. Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était et de qui je pourrais probablement croiser avec cette dégaine-là.

« Maman ? » demandai-je.

Aucune réponse. J'arrivai enfin au rez-de-chaussée et jetai un coup d'œil au salon. Personne.

« Y a quelqu'un ?

Mmh. Parle pas si fort. »

Je tournai alors sur ma gauche et tombai sur Sooyeon qui était affalée sur le plan de travail, la tête entre ses bras.

« Ah, gueule de bois toi aussi ?

Ouais. J'ai abusé. »

Quelques secondes passèrent, puis elle se redressa d'un coup et regarda dans mon dos.

« Jimin n'est pas là ?

Il s'habille.

Faut que j'aille me changer.

T'en fais pas. Et il se tape une gueule de bois aussi alors ton apparence est la dernière chose à laquelle il va faire attention, soupirai-je en venant tirer une chaise pour m'asseoir en face d'elle.

J'espère. J'ai pas envie de monter les marches en courant.

Personne ne veut faire ça. »

Je descendis mes pupilles sur le marbre noir, remarquai trois verres dont deux encore remplis d'eau, puis la boîte de médicaments que je cherchais quelques minutes plus tôt.

« Ah, voilà pourquoi je ne les trouvais pas.

Quoi donc ?

Les médicaments. On va en avoir besoin aussi, ricanai-je.

C'est pour ça que je vous ai préparé des verres.

Merci Sushi. Si j'avais su, j'aurais pas cherché là-haut pendant cinq minutes.

Ah bon ? murmura-t-elle en relevant la tête. Pardon. J'aurais dû les laisser à leur place.

T'en fais pas. C'est sympa d'avoir pensé à nous. »

Je saisis l'un des verres que j'approchai de moi, puis pris la boîte de médicaments et en sortis une plaquette. Je fis tomber un cachet dans ma paume, puis j'avalai un peu d'eau, glissai la pilule dans ma bouche, et repris de l'eau avant de jeter ma tête en arrière pour la faire partir.

« J'espère que ça va vite faire effet. Ça me donne des nausées.

À moi aussi, grogna Sooyeon. Pourtant, j'ai déjà bu pire que ça. Je pense que les mélanges ça n'aide pas.

Ça n'aide jamais, soufflai-je.

Mmh ? De quoi ? »

Je tournai alors la tête et vis Jimin entrer dans la cuisine en frottant ses yeux.

« Bonjour, Sooyeon-ssi, sourit-il. Désolé pour mon apparence...

Qu'est-ce que tu racontes ? rigola-t-elle doucement. Tu es aussi beau qu'habituellement. C'est frustrant. C'est moi qui ne ressemble à rien. Et Hayden.

Ta gueule, je suis canon quand même, grognai-je.

Mais oui, pouffa-t-elle.

Mais oui, répéta Jimin en ricanant, avant de doucement poser sa main dans le haut de mon dos, puis de venir s'asseoir à côté de moi.

En rajoute pas, toi.

Je n'oserais pas, dit-il en venant croiser ses bras sur la table. C'est ce truc-là ?

Mmh ? Oui. Tiens, dis-je en faisant glisser la plaquette vers lui.

Merci.

Tiens, dit Sooyeon en faisant glisser le troisième verre d'eau vers lui.

Merci.

Je t'en prie. »

Je regardai ma cousine couver le chanteur du regard tandis que ce dernier récupérait un médicament avant de l'avaler. À regarder de près, il avait dû se maquiller la veille parce que sa peau n'était pas uniforme, et le coin de ses yeux était bien plus foncé. Sans doute une ombre à paupière ou un truc du genre qui avait coulé.

J'inspirai profondément et me levai pour aller chercher quelque chose de frais dans le frigo. Je n'avais pas envie d'un café, même si ça pourrait me réveiller en plus d'aider à faire baisser ma migraine.

Je vis qu'il restait des briques de lait aromatisé de ma sœur alors je lui en piquai une et me retournai vers le plan de travail.

« Tu veux boire quelque chose, Jimin ?

Mmh ? Euh, oui, je veux bien.

Tu aimes, ça ? lui demandai-je en tendant la brique. On a au chocolat ou à la fraise. Ou sinon on a du jus de fruit classique. Ou du café, évidemment. Ou de l'eau. Ou un chocolat chaud à la limite. Du thé ?

Je... »

Il pouffa alors, passa ses mains sur son visage, ramena ses cheveux en arrière, puis il rouvrit ses yeux sur moi.

« J'ai oublié la moitié de ce que tu m'as proposé, mais ce que tu veux. Je m'en fiche. C'est quoi, ça ? Je ne connais pas.

C'est du lait aromatisé. On a chocolat et fraise. Sinon on a les trucs habituels. Mais j'ai pas envie d'un truc chaud, perso, et ça m'inspire.

Alors va pour ça.

Chocolat ou fraise ?

Fraise. Ça a l'air sympa.

Parfait. »

Je pris donc une brique rose et refermai le frigo avant de revenir vers le plan de travail. Je repris place sous les yeux de ma cousine tout en posant la boisson devant Jimin qui me remercia, et je relevai mon menton en face de Sooyeon.

« Quoi ?

Et moi ? Tu ne me proposes rien ?

Pardon, j'y ai pas pensé comme tu étais déjà là.

J'ai vu ça, sourit-elle. De toute façon, depuis jeudi il n'y en a que pour Jimin.

N'importe quoi, dis-je en roulant des yeux.

C'est vrai, insista-t-elle.

Tu veux quoi ? soupirai-je.

Rien, je me sens toujours vaseuse.

Pourquoi tu me casses les couilles alors ?

Te casser les couilles ? Pas du tout, je voulais juste te faire réaliser qu'il n'y en avait que pour Jimin.

Désolé, intervint alors mon ami, je ne pensais pas autant l'accaparer.

Tu n'y es pour rien, c'est de sa faute si dès que tu es dans les parages, plus rien d'autre n'existe pour lui.

Quand vous aurez terminé de raconter des conneries.

Des conneries !? C'est juste toi qui es aveugle comme une taupe, sourit Sooyeon en se levant. Bon, je vous abandonne, je vais me laver. J'en ai bien besoin...

Nous aussi, dit Jimin.

Ah oui ? demanda Sooyeon en me jetant un regard avec un sourire en coin.

Casse-toi, grognai-je en lui lançant l'emballage plastique de ma paille dessus alors que Jimin pouffa à côté de moi.

À plus tard ! »

Elle quitta la cuisine et je l'observai faire d'un regard noir avant de planter ma paille dans la brique de lait. Je la portai à ma bouche et inspirai quelques gorgées, puis tournai la tête vers Jimin.

« Quoi ? demandai-je en voyant qu'il me regardait.

Elle avait raison.

De quoi tu parles ?

Tu es vachement sur la défensive.

Au réveil ? Normal, faut pas me parler en temps normal.

Non, quand on te taquine à mon propos. »

Je fronçai une fois de plus les sourcils, faisant à moitié une grimace, et je reculai un peu sur mon siège.

« De quoi tu parles ? »

Un large sourire s'étendit sur son visage et il se retourna, m'offrant ainsi son profil pour seule réponse. Je serrai les dents, puis lui envoyai doucement mon poing dans l'épaule.

« Réponds-moi.

Pourquoi tu n'as pas ignoré son sous-entendu ? me sourit-il après avoir retiré sa paille de sa bouche. Tu n'étais pas obligé de grogner.

Tu veux que j'entre dans son jeu ?

Elle s'en lasserait plus rapidement que toi, je pense.

Ça se voit que tu ne la connais pas. Les boy's love, tout ça, elle adore. Imagine qu'elle se mette à écrire des fanfics sur nous. »

Il pouffa alors et se mit à tousser, s'étant étouffé avec son lait.

« Je... Tu exagères, je pense.

J'en suis pas convaincu.

C'est ta cousine. Super malaisant.

C'est vrai. Mais je suis certain que ne pas répondre la ferait juste continuer.

Et moi je t'assure du contraire.

Si tu le dis.

Je te le dis. Je te montrerai.

Sans façon.

Je te montrerai, dit-il plus durement. Mon coloc' est doué pour mettre fin aux rumeurs.

Ah ?

Oui. Il confirme tout, et à un moment, les gens se rendent compte que c'est bidon et se sentent idiots. Du coup il y en a de moins en moins. Et le fait qu'il confirme tout n'est pas amusant.

Ah, je crois que Sooyeon m'en a parlé, oui.

Si elle nous suit activement, elle doit être au courant du moindre truc, me sourit-il. Quand on fait polémique, c'est souvent suite à un truc que mon ami a dit.

Et ça ne pose pas problème au sein de votre agence ? Les idols problématiques, ils ont aucun mal à s'en séparer en général, non ?

Ça dépend à quel stade est rendu le groupe. Le faire partir actuellement, ça serait se tirer une balle dans le pied, parce qu'on sait, au fond de nous, qu'on ne marcherait pas à six.

Ah oui ?

Oui. Et puis, même si c'était le cas, personnellement, je ne me verrais pas continuer sans lui. Lui, ou l'un des autres, peu importe. On est une famille. On est sept, ensemble, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, dans les meilleurs moments comme les pires. Quand l'un de nous est blessé et ne peut pas performer, ça nous brise le cœur, et on sent qu'il manque quelque chose. Vraiment. Alors si on devait continuer à six ou moins...

Je comprends.

C'est comme... Je ne sais pas si tu connais le groupe SHINee.

De nom, si. Elle m'en a déjà parlé. »

Ses doigts se resserrèrent doucement sur sa brique tandis que je le vis déglutir difficilement, puis il prit une grande inspiration avant de rouvrir la bouche sans me regarder.

« Ce sont des amis, maintenant. Ils ont fêté leurs onze ans il y a six mois...

Oui ?

Et dans quelques jours, ça fera deux ans que l'un des membres est décédé. »

Je restai muet. Je ne m'attendais pas à ça.

« Tu sais, quand c'est arrivé, personne n'a voulu y croire. Mais on a dû se faire une raison. Mon meilleur ami était devenu très proche de l'un des membres parce qu'ils avaient tourné un drama ensemble, donc ça l'a tué. Enfin, tout ça pour dire que, même moi qui n'était pas aussi proche d'eux que lui, et que des quatre autres membres de SHINee, ça m'a foutu un coup. Je ne peux même pas imaginer ce que ça a été pour eux. Et pourtant, ils ont décidé de continuer. Je n'aurais pas pu, moi.

Je comprends... »

Il resta silencieux, l'air dévasté sur son profil me faisant mal au cœur, puis il prit une grande inspiration, passa le dos de sa main gauche sous ses yeux, et reprit la parole.

« Même si ce n'est pas comparable, perdre un membre de mon groupe me tuerait, quelle que soit la raison. C'est pareil pour les autres. Donc c'est aussi pour ça que l'agence ne l'a jamais menacé de renvoi ou autre. Ils nous connaissent. Et puis certains l'admirent sans pour autant l'avouer.

Je comprends.

Enfin, soupira-t-il. Je suis parti un peu loin, mais tout ça pour dire que la meilleure méthode est de couper l'herbe sous le pied des gens.

Je reste extrêmement sceptique.

Je te montrerai. Tu verras.

D'accord. »

Sans me regarder, il gratta doucement le carton de sa brique, puis la porta de nouveau à ses lèvres. Je l'observai terminer sa boisson, aspirer le lait jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus une goutte, puis il quitta sa chaise.

« Carton ?

Poubelle bleue, recyclable.

D'accord. »

Il fit le tour du plan de travail, jeta sa brique, puis s'approcha de la sortie de la pièce avant de s'arrêter et de se tourner vers moi.

« Je vais me laver si la salle de bain est libre. Tu veux faire quoi ?

Tu ne voulais pas qu'on se fasse une petite journée tranquille ?

Ça serait plaisant.

Alors on verra tout à l'heure. On a le temps d'y penser.

Ça marche, me sourit-il. À tout à l'heure.

À tout à l'heure. Bonne douche.

Merci ! »

Il tourna les talons et partit sur la droite pour rejoindre les escaliers. Je fixai la sortie de la cuisine et indirectement l'entrée de la maison et la porte menant à l'extérieur pendant quelques secondes, repensant à ce que je venais d'apprendre, puis je revins à ma boisson.

Je savais que son groupe avait de l'importance pour lui, c'était évident, mais je ne pensais pas que ça serait à ce point. Peut-être parce que je n'avais jamais eu de relation aussi fusionnelle, même avec mes meilleurs amis. Quoi que.

Peut-être que sans ce qu'il s'était passé il y a quatre ans, ma vie serait comme la sienne, et que je ne me verrais pas m'éloigner d'eux plus d'une journée. Je ne pourrais jamais le savoir. Cependant, j'aimais être seul et avoir mon indépendance, alors je n'en étais pas certain. Bon, vivre chez mes parents était un peu contradictoire, mais ça me permettait d'économiser pour le jour où je m'en irais vraiment. C'était un mal nécessaire. Même si, dans le fond, ne plus voir Ally et ma mère tous les jours me serait difficile. Je savais que ma petite sœur avait besoin de moi et qu'elle aurait encore besoin de moi quelques années. Je verrais bien en temps et en heure.

Je soupirai finalement, terminai ma boisson, puis je me levai à mon tour. Je récupérai l'emballage de ma paille que j'avais balancé sur Sooyeon un peu plus tôt, puis celui de Jimin qu'il avait laissé sur la table sans le faire exprès, et je jetai tout ça. Je passai un rapide coup d'éponge sur la table même si nous n'avions rien taché, mis les trois verres dans l'évier, puis je remis la plaquette de médicaments dans le carton avant de monter à l'étage.

La salle de bain était occupée alors je posai la boîte sur l'étagère au bout du couloir et repartis vers ma chambre. Je frappai à la porte, puis la poussai, mais la pièce était vide. Jimin devait être en train de se laver. J'entrai donc, refermai derrière moi, puis j'ouvris la fenêtre pour aérer un peu la pièce avant de me diriger vers mon lit. Je trouvai d'ailleurs mon téléphone sous les draps et je le posai sur ma table de nuit avant de commencer à retirer la literie.

J'entendis ensuite frapper à la porte, et Sooyeon entra après que je l'y aie invitée. Elle m'aida à changer les draps histoire de gagner du temps, puis je sortis de ma chambre avec ces derniers dans les bras pour aller les déposer près de la salle de bain. La porte de la chambre de mon frère s'ouvrit à ce moment-là, et j'eus le malheur de relever les yeux et de croiser son regard. Il me reluqua alors de haut en bas.

« Tiens donc.

Quoi ? grognai-je.

Tu ne portais pas déjà ça, hier ? Tu as découché ou tu étais tellement pété que tu as dormi tout habillé ?

Ça te regarde ?

Oh, je sais.

Tant mieux pour toi, décidai-je de l'ignorer.

Tu as enfin tiré ton coup ?

Trouve-toi un autre jeu. Merci.

Vu que tu changes tes draps, je serais tenté de dire que oui. Tu l'as fait il y a deux jours.

En quoi ça te regarde ? haussai-je alors le ton en reposant mes yeux sur lui. Je change mes draps tous les jours si ça me chante, t'es pas concerné.

Vu que c'est maman qui fait la lessive et le repassage, si.

Non. Alors maintenant tu fais comme depuis deux jours : tu continues ta vie en m'ignorant. C'était très bien jusqu'ici.

Pense à la réaction de maman si elle trouve des taches suspectes dans tes draps. »

Putain. Je laissai tomber l'amas de tissus par terre et avançai jusqu'à lui. Il recula à peine et continua de me regarder avec un sourire narquois.

« Tu vas me dire que tu te branles jamais dans ton lit ? Arrête de jouer au con.

Oh, alors tu l'as branlé ? C'est tout ?

J'ai jamais dit ça, arrête de tout transformer comme ça t'arrange !

C'est amusant comme tu perds ton sang-froid quand je parle de lui. J'ai touché un point vraiment sensible il semblerait.

Fous-moi la paix. Et à lui aussi, il a rien demandé. Trouve-toi un autre passe-temps.

Pourquoi donc ? Tu es tellement divertissant, mon frère. Ta copine aussi.

Ferme ta putain de gueule, vociférai-je en saisissant le bord de son polo.

Qu'est-ce que vous faites encore, tous les deux ? »

Je me crispai alors d'un coup et gardai mes yeux noirs sur mon frère tandis que ce dernier tourna la tête pour regarder Jimin qui venait d'intervenir.

« Mon cher Jimin, nous parlions justement de toi, c'est amusant.

Quelle surprise, répondit mon ami, l'ironie se sentant dans sa voix. Et qu'est-ce que vous disiez de beau ?

Je demandais à mon frère adoré pourquoi est-ce qu'il portait les mêmes vêtements qu'hier, et surtout ce qui avait nécessité qu'il change ses draps au bout de deux jours. On voit que ce n'est pas lui qui fait la lessive.

Ta gueule, le repoussai-je.

On est rentrés tard. Très tard, répondit alors Jimin en s'approchant de nous. Ton frère était tellement épuisé qu'il s'est endormi à la seconde où il s'est allongé sur son lit. Et il est apparemment à cheval sur l'hygiène quand il s'agit de ses draps.

Oh, c'est vrai ? demanda mon frère en posant ses yeux sur moi avec un grand sourire. C'est tout ce qu'il s'est passé ? Pourquoi tu ne me l'as pas dit tout de suite ?

Je te l'ai dit.

Non, tu as juste dit que ça ne me regardait pas.

Et il a raison, trancha Jimin. Trouve-toi une autre occupation, c'est fatigant. »

Je tournai la tête vers mon ami avec de gros yeux. Il avait dit quoi, là ? Je le regardai d'ailleurs de haut en bas, surpris par sa tenue vestimentaire s'il comptait rester à la maison pour traîner, mais le pouffement de mon frère me fit vite arrêter mon observation.

« Je m'inquiète juste pour toi, mon petit Jimin. À voir comme il te reluque, je ne donne pas cher de ton corps.

Ta gueule. Franchement, dis-je sèchement en saisissant le poignet de Jimin. On s'en va.

Pourquoi t'inquiètes-tu pour mon corps ? demanda Jimin sans bouger d'un centimètre. J'en fais bien ce que je veux, ça ne te regarde pas.

Voilà qui est intéressant, répondit mon frère en croisant ses bras sur sa poitrine.

Jimin... dis-je en tirant sur son poignet.

Je n'ai pas fini, me répondit-il en récupérant sa main.

Tu devrais l'écouter, hyung, dit mon frère, cette soudaine affection dans son ton nous dégoûtant tous les deux. Ne le contrarie pas.

Hayden est adulte, et moi aussi. Il n'a peut-être pas envie de te foutre une raclée, mais je ne vais pas m'en empêcher sous prétexte que je suis sous le toit de tes parents.

Tu sors enfin les dents. J'attendais ça avec impatience, sourit-il en se laissant tomber contre le mur derrière lui.

Loin de là. Je te dis juste tes quatre vérités. Si j'ai envie de me faire sauter, ça ne regarde que moi et mon partenaire. Que je couche ou non avec ton frère ne te concerne pas. Et ne me sors pas la carte de la réputation familiale, parce que ni lui ni moi ne ferions sortir cette information d'ici. Si ça arrivait et que ça fuitait, ça ne serait pas à cause de nous. Faire tourner des rumeurs est dangereux, tu sais.

Des rumeurs ? Quand il change ses draps après que vous ayez passé la nuit ensemble ? »

Jimin pouffa alors, puis un rictus se dessina sur ses lèvres. Il fit un pas vers mon frère, puis un deuxième, et ce dernier continua de le fixer sans reculer d'un millimètre.

« C'est ça en fait qui te tracasse ? vint alors chuchoter Jimin près de son visage. Tu es jaloux ? Tu voudrais être celui qui me prend en premier ?

Jimin », dis-je de nouveau.

Mon frère se contenta de sourire, puis je vis sa main droite se lever. Je vins immédiatement saisir son poignet pour l'empêcher de faire quoi que ce soit, et leurs deux regards se tournèrent alors vers moi.

« Ne le touche pas, dis-je entre mes dents.

C'est plutôt lui qui est jaloux, sourit Troy en reposant ses yeux dans ceux de mon ami. Tu vois, hyung. Ce n'est pas moi le problème.

Il est jaloux, sourit à son tour Jimin tandis que je fronçais les sourcils, me demandant ce qu'il faisait. Mais il peut l'être. Après tout, c'est normal qu'il n'ait pas envie que tu me touches après la nuit qu'on a passée tous les deux.

Tu avoues, ricana mon frère en me jetant un coup d'œil avant de revenir à Jimin.

Il m'a pris dans tous les sens possibles et imaginables.

Jimin, tu-

C'était tellement bon, me coupa-t-il. Mes fesses s'en souviennent encore. Mes tétons aussi. Tu veux voir ?

Non merci, ricana mon frère, l'air soudain mal à l'aise.

Dommage. J'ai de belles traces de morsure tout autour. Une prochaine fois, peut-être. »

Il s'éloigna alors de Troy, un large sourire aux lèvres, puis il me jeta un bref coup d'œil avant de revenir à lui.

« Si jamais tu veux aussi tirer ton coup, tu n'as qu'à demander, vu que je suis une chienne qui ne réclame que ça, dit-il. Allez, je te laisse à ton imagination. C'est l'heure de ma promenade. »

Il fit enfin un pas en ma direction, posa sa main dans mon dos, puis vint saisir la mienne, et il m'attira jusqu'à ma chambre. Je le laissai refermer la porte dans notre dos, puis il courut jusqu'au lit où il se jeta.

« Bordel. Je ne pensais pas devoir aller jusque-là, grogna-t-il contre les draps. Quel con.

Lui ou toi ? demandai-je en m'approchant de lui.

Les deux. Putain, il me sort par les yeux.

Moi aussi. Mais t'aurais pas dû lui dire ça. Ça va être encore pire, maintenant.

Mmh », gémit-il en tournant la tête de droite à gauche.

Il soupira, puis se retourna sur le dos avant de se redresser et de plonger ses yeux dans les miens.

« Je lui ai coupé l'herbe sous le pied, et tu as bien vu qu'il n'avait plus rien à répondre, à la fin.

C'était l'effet de surprise, Jimin. Maintenant, ça sera encore pire.

Mais non.

Mais si. Imagine qu'il t'ait enregistré ? Qu'il balance ça sur Internet ? Tu serais fini.

Mais tu es parano, bordel, constata-t-il en écarquillant les yeux.

Avec lui, il vaut mieux.

Tu vas chercher trop loin, me sourit-il doucement en se levant. Oh, pardon pour les draps. Tu les as changés tout seul ?

Sooyeon m'a aidé. Et t'en fais pas, ce soir on va de nouveau les froisser, alors...

Et faire des folies, pouffa-t-il. Enfin, plus sérieusement, tu vas chercher trop loin. Et vu que la réputation de votre famille est quelque chose qui semble lui tenir à cœur, je ne pense pas qu'il prenne le risque de t'impliquer là-dedans.

Si on ne voit ou n'entend que toi ?

Il y aura forcément des gens qui arriveront à remonter jusqu'à lui. Si jamais on me voit, les gens qui connaissent ta maison feront le lien. Si on n'entend que ma voix, je peux facilement démentir. Je ne pense pas que j'en aurais besoin d'ailleurs, ça pourrait être étouffé rapidement.

Tu es trop confiant, Jimin. Je t'ai dit de te méfier de lui.

Et je le fais. Mais ce n'est pas pour autant que je vais le laisser nous marcher dessus. »

Il posa sa main sur mon épaule droite et me lança un nouveau sourire.

« Allez, va te laver.

Tu fais quoi ?

Je vais aller fouiner dans votre bibliothèque. Je suis curieux.

D'accord. Je fais vite.

Prends ton temps. Je ne suis pas pressé, et je ne pense pas que ton frère reviendra vers moi de suite.

Mouais.

Je te le dis.

Tu es trop confiant.

Je sais, tu ne fais que de me le répéter. Oh, en fait si, je suis pressé. Fais vite.

Ah ? Tu veux faire quelque chose ? lui demandai-je en arquant mon sourcil droit.

Oui. Comme je lui ai dit tout à l'heure, c'est l'heure de ma promenade. »

Je pouffai alors et un large sourire s'étira sur son visage. Il resserra doucement ses doigts sur mon épaule, puis me lâcha et se dirigea vers la porte de ma chambre.

« Faites vite, maître.

Ferme-la. »

Il rigola et ouvrit la porte avant de la refermer derrière lui. Je perdis peu à peu mon sourire et serrai les poings. Quel idiot. Il ne comprenait pas à qui il avait affaire.

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