[29/08/2022]
Bonjour bonjour !
J'ai totalement zappé de vous raconter cette anecdote dans l'intro du chapitre précédent, mais en postant sur Twitter le lien du chapitre 28 lundi dernier, je suis tombée par hasard sur un tweet du groupe Bad Omens que je suis avec mon compte perso. Ils annonçaient quoi ? Que Paris et d'autres dates EU étaient sold out, et donc qu'ils en rajoutaient d'autres, dont Strasbourg ? J'ai sauté dessus jpp
Du coup je vais les voir le 18 et le 19 février, je suis refaite. J'ai sauté sur le package VIP de Strasbourg parce que j'avais raté celui de Paris. Et devinez quoi ? Hier ils ont rajouté des packs sur toutes les dates de la tournée. En bon pigeon que je suis, qui s'est jeté sur ceux de Paris aussi ? 🤡
Bref, je suis heureuse. Pauvre, mais heureuse. J'ai trop hâte. Puis la date est parfaite en plus. Je vais y emmener Hayden en date pour son anniversaire ptdr
Niveau pigeonnage, vous avez vu la version collector à 250 balles hors fdp de Proof ? MDR c'est mort. Je me tâte à le prendre en cg partagée, mais ça fera du 100 balles minimum rien que pour le coffret et un membre, ça fait cher pour un album que j'ai déjà 4 fois 🤡
Bref, nous verrons bien. J'espère que ce chapitre vous plaira, en tout cas. J'aime beaucoup la chanson du titre 🤭 (qui est surpris ? 🤣)
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Lorsque je me réveillai, je grognai et me retournai pour enfouir mon visage dans mon oreiller. J'étais crevé.
Nous avions joué pendant près d'une heure avec Jimin, dans ce petit terrain de basket désert. Je l'avais laissé gagner au début, et il m'avait insulté, alors je ne m'étais plus retenu. Au final, j'avais remporté la partie, mais on s'en était moqués. On s'était défoulés, et il avait pu évacuer sa colère. C'était le plus important.
Malheureusement, la contrepartie était que j'étais désormais épuisé, même après une nuit de près de huit heures. Cependant, c'était le dernier jour de Jimin ici, alors je ne pouvais pas le passer au lit.
Je me redressai donc en grognant une fois de plus, frottai mon visage puis ramenai mes cheveux en arrière avant de poser mes deux pieds au sol. Je respirai un bon coup, puis pris de l'élan pour enfin quitter mon lit. Je me saisis de mon téléphone sur la table de nuit et le déverrouillai quand je vis que j'avais un message de Jimin. Je fronçai les sourcils, puis sortis de ma chambre pour aller frapper à la porte à côté.
Je finis par ouvrir, pas certain d'avoir entendu une réponse, et je le trouvai assis en tailleur sur le lit, le visage tourné vers la fenêtre. Il pivota dans ma direction après quelques secondes et me sourit.
« Salut, souffla-t-il.
– Salut, souris-je. Bien dormi ?
– Oui. J'aurais bien dormi un peu plus, mais je veux profiter de cette journée. Que veux-tu que l'on fasse ?
– À toi de me le dire, m'approchai-je de lui doucement. C'est ton dernier jour ici. À quelle heure est ton avion déjà, demain ?
– Neuf heures.
– D'accord. Il ne faudra pas qu'on se couche tard, du coup. Faudra partir tôt.
– Tu veux m'emmener à l'aéroport ? s'étonna-t-il en arquant les sourcils.
– Évidemment. Je ne vais pas te saluer sur le pas de ma porte et retourner me coucher.
– Tu aurais pu.
– Peut-être à une époque, mais plus maintenant. Et puis on ne sait pas quand est-ce qu'on pourra se revoir, alors même si c'est trois quarts d'heure de route, ça reste trois quarts d'heure qu'on pourra passer ensemble.
– Je ne veux pas te déranger.
– Tu ne me déranges pas, assurai-je. Arrête avec ça.
– Pardon, souffla-t-il en levant les yeux au plafond.
– Et arrête aussi de t'excuser. Du coup, tu veux faire quoi ?
– Je ne sais pas. J'ai envie d'un truc un peu fou...
– Un peu fou ? Comment ça ?
– J'ai fait un rêve étrange, cette nuit. Et du coup, j'ai bien envie de monter dans ta voiture et qu'on parte en road trip.
– En road trip ? rigolai-je. Ça ne m'aurait pas dérangé du tout, mais en une journée, on ne va pas pouvoir aller bien loin.
– Je sais. C'est ce qui me désole ; j'aurais préféré avoir cette idée la semaine dernière, on aurait pu partir quelques jours, ça aurait été cool.
– La prochaine fois. On n'aura qu'à se faire ça la prochaine fois que tu viendras. Ok ?
– Ok ! s'exclama-t-il en me tendant son poing, le pouce levé vers le ciel.
– Mais ça ne dit toujours pas ce qu'on va faire aujourd'hui, rigolai-je doucement.
– Ça m'est égal. Franchement. »
Je tournai la tête et posai mes yeux sur la fenêtre.
« Vu le temps qu'il fait, on peut faire un tour en voiture le long de la côte, si tu veux. Avec les fenêtres ouvertes et de la musique à fond.
– Carrément ! s'exclama-t-il. Tu pourras mettre tes groupes préférés ! Ça sera chouette pour ma culture musicale !
– On va faire ça, souris-je en ramenant mes yeux sur lui. T'es prêt dans combien de temps ?
– Dans une demi-heure ? J'ai un peu faim, par contre.
– Alors on se prépare, on grignote un bout et on y va.
– Ça marche », me sourit-il.
Je fis de même, puis je tournai les talons pour filer directement à la salle de bain tant que la pièce était libre.
[...]
Il était bientôt quatorze heures et nous étions sur le chemin du retour. On avait roulé quasiment quatre heures en longeant la côte pacifique, les fenêtres grandes ouvertes et la musique à fond. Ça l'avait éclaté.
Il semblait encore plus épanoui que la veille et c'était risible. Il hurlait, chantait en yaourt sur les chansons qui passaient dans les enceintes, sortait les bras et parfois la tête par la fenêtre... Il était déchainé et c'était un vrai régal. Je l'aurais bien filmé si je n'avais pas eu peur de lâcher mon volant pour jouer avec mon téléphone.
Alors que nous continuions notre retour vers le nord, il monta soudain le volume de la musique.
« Elle est déjà passée tout à l'heure, celle-là.
– Oui. Tu peux zapper si tu veux.
– Non, je l'ai adorée. Je ne comprends pas ce qu'il dit, mais je trouve que la mélodie colle trop bien avec notre mini road trip. »
Je pouffai doucement, posai mon coude gauche sur le bord de la fenêtre pour cacher mon sourire, et je le laissai s'éclater à côté de moi.
« ALL MY WASTED DAYS AWAY... JUST LET GO, I'M MOVIN' ON ! »
Je pouffai une fois de plus et il se retourna vers moi.
« Quoi ?
– Rien, souris-je.
– C'est qui ?
– Qui chante ?
– Non, qui fait des claquettes dans la voiture à côté.
– Oooooh, tu vas finir la route à pied, Park Jimin. »
Il gloussa et mon sourire s'élargit sans que je ne puisse l'en empêcher.
« C'est Andy Biersack. L'homme de ma vie.
– Ah oui ? Ça ne ressemble pas à ce qu'il fait d'habitude.
– Parce que c'est un solo. Ses solos sont sous le nom de "Andy Black". Il a sorti deux albums.
– Aaaaah... J'aime beaucoup cette chanson. Et sa voix aussi.
– Moi aussi. Faudra que je te montre une vidéo quand on sera rentrés.
– Ah ?
– Ouais. Un de ses clips solos.
– D'accord. »
Il resta silencieux le temps que la chanson se termine, puis une autre commença.
« Ah, de l'inédit.
– On a déjà entendu le groupe tout à l'heure. C'est All Time Low. Il y a un mois, ils ont annoncé qu'ils réenregistraient un de leurs vieux albums pour fêter les dix ans. J'ai hâte qu'il sorte.
– Dix ans... C'est dingue, les groupes qui fonctionnent aussi longtemps...
– Le groupe existe depuis 2003.
– 2003 !? s'écria-t-il. Wow...
– Ouais, et les quatre membres d'origine sont toujours là. C'est rare aussi les groupes qui durent aussi longtemps sans changer de membres.
– Carrément...
– Même Black Veil Brides, il ne reste plus qu'Andy du groupe d'origine, pouffai-je. Sinon, tous les autres sont là depuis quasiment dix ans. Ce qui en soit, est déjà pas mal.
– Clairement. Après, nous ça fait six ans qu'on a fait nos débuts et tout va bien. Et on se connaît depuis plus longtemps.
– Certes, mais ce n'est pas du tout le même fonctionnement.
– Je veux bien te croire. »
Il reposa ses yeux sur la route, et après quelques minutes de silence, je jetai un coup d'œil à mon rétroviseur intérieur avant de poser mes pupilles sur lui.
« Ça ne va pas ? demandai-je doucement.
– Si. Je viens juste de repenser à un truc, et ça me fout le bourdon.
– Quoi donc ?
– Tu sais, la malédiction des sept ans.
– La quoi ? demandai-je, sourcils froncés, en lui jetant un rapide coup d'œil avant de revenir à la route.
– La malédiction des sept ans. Tu n'as jamais entendu parler de ça ?
– Non.
– Bah... commença-t-il avant de baisser légèrement le son de l'autoradio. La plupart des agences font des contrats de sept ans à leurs artistes. Une fois ces sept ans passés, soit on renouvelle nos contrats, soit on ne le fait pas. Si on ne le fait pas, le groupe se sépare ou continue sans certains de ses membres, et dans ce cas de figure, il est généralement difficile de continuer vis-à-vis des fans car beaucoup se désintéressent du groupe. Mais ce n'est pas limité à ça, c'est pareil pour les relations de couple. Au bout de sept ans de relation, le couple est mature et leur vie prend un tournant. Soit ça passe, soit ça casse. Apparemment, si tu arrives à passer ce cap, alors c'est que tu es avec la bonne personne. Si tu dépasses les sept ans d'amitié avec quelqu'un, il est aussi probable que ça soit une amitié qui dure toute la vie.
– J'ai jamais entendu parler de ça, rigolai-je.
– Bah maintenant, tu connais ça.
– Mais quel est le rapport avec ta situation ?
– Nos contrats vont bientôt arriver à terme. On se questionne beaucoup.
– Sur ?
– Sur le fait de continuer ou non. »
Je me figeai alors, et lorsqu'il hurla mon prénom en posant sa main sur mon bras, je revins à moi et freinai rapidement.
« T'es pas bien ? hurla-t-il.
– Pardon, j'ai été perturbé par ce que tu m'as dit.
– Perturbé ? On aurait pu s'encastrer dans la voiture en face ! Et c'est pas toi qui es à la place du mort, je te signale !
– Pardon. Arrête de parler.
– Quoi !? s'écria-t-il.
– J'ai des tas de questions. Alors arrête de parler. On va se poser quelque part en rentrant sur L.A.
– Mmh. Ok, si tu veux. »
Je pris une grande inspiration et tentai de faire le vide dans ma tête.
J'en connaissais deux qui allaient pleurer toutes les larmes de leur corps si le groupe se séparait... C'était pas une blague. Leur niveau de « fanatisme » était extrêmement élevé, et ça devait être pareil pour tout leur fandom... Ça ferait forcément des dégâts.
Je levai les yeux au ciel et pris une nouvelle inspiration. Il fallait que je me vide la tête, j'avais dit.
[...]
Garé en plein centre de L.A. et en plein soleil, je descendis de la voiture et Jimin fit de même en claquant la porte dans son dos. Il était près de dix-huit heures et nous n'allions pas traîner en ville étant donné qu'il devait faire ses valises et se coucher tôt, mais nous devions parler, et maintenant que j'y repensais, je devais l'emmener dans un endroit en particulier.
Alors qu'il me questionna une fois de plus sur notre présence ici, je passai ma main dans son dos pour le faire avancer avec un sourire aux lèvres. Il finit par se laisser conduire, et bientôt, il reconnut l'endroit où je l'emmenais.
« Oh, c'est le bar où tu as voulu m'emmener avant la catastrophe ?
– C'est ça. Je pense que Dirk est ici, et je lui avais promis que tu lui paierais une tournée pour te faire pardonner quand tu reviendrais.
– Plutôt deux qu'une seule, mais tu as oublié que je devais prendre l'avion à neuf heures demain matin, et que tu avais proposé de m'emmener à l'aéroport ? rigola-t-il.
– Du tout. Mais rien ne t'oblige à boire. Et puis surtout, je veux parler avec toi.
– De quoi ?
– De ce que tu disais sur la fin de ton contrat.
– Ah...
– Ouais. »
Nous continuâmes d'avancer, puis nous nous faufilâmes entre les nombreuses motos qui étaient garées sur le trottoir afin de rentrer dans le bar. Je poussai la porte et invitai Jimin à entrer avant moi. Seulement il fit quelques pas et se figea.
« Quoi ? demandai-je en le poussant pour entrer à mon tour.
– Je ne me sens pas vraiment à ma place. »
Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas pourquoi il disait ça. En suivant son regard, je vis l'apparence des clients présents, et j'éclatai de rire.
« Mais si, t'inquiète. Viens, dis-je en attrapant son poignet. Faut qu'on trouve ton garde du corps.
– Mouais... répondit-il en se laissant entraîner.
– Hayden ! s'écria alors l'un des barmans. Ça faisait longtemps !
– Salut Tim ! répondis-je. Ouais, j'ai été pas mal occupé ces derniers mois ! Comment tu vas ?
– Ça va nickel, écoute.
– Les affaires ?
– Nickel aussi.
– Hayden !? Ah, mon pote ! »
Je me retournai alors et tombai nez à nez avec Dirk. Lorsque le gigantesque motard reconnut Jimin derrière moi, un sourire encore plus grand se dessina sur son visage.
« Tiens, tu nous as ramené ta demoiselle en détresse ! Salut, mec !
– Euh, salut, répondit Jimin.
– Il est venu te payer le coup que je t'avais promis de sa part, souris-je.
– Ah bah ça c'est sympa ! J'espère que tu as un compte en banque solide, parce que j'ai soif ! s'exclama le barbu en rigolant grassement.
– T'en fais pas pour ça, ricanai-je.
– Je n'ai pas tout compris, chuchota Jimin à mon oreille.
– Il voulait juste s'assurer que tu avais assez sur ton compte parce qu'il avait soif.
– Ah, ça... répondit-il, un sourire dans la voix.
– N'est-ce pas. »
Je fis alors signe au barman de nous apporter trois bières, et nous allâmes nous poser à une table au fond, loin des enceintes qui pouvaient rendre sourd.
[...]
Nous étions restés deux bonnes heures dans ce bar. Dirk ne s'était cependant pas éternisé avec nous, probablement ennuyé que je doive traduire chaque parole pour que nous puissions nous comprendre tous les trois, puis il avait pris Jimin dans ses bras et l'avait écrasé entre ses muscles tout en lui disant de le rappeler si jamais il avait de nouveau besoin d'aide. J'avais pouffé devant la scène, puis nous nous étions rassis tous les deux avant de commander un autre verre.
Je l'avais questionné, il m'avait répondu sur ce sujet qui le pesait énormément, et nous étions rentrés. Nous avions mangé rapidement, puis nous avions regardé le ciel, assis dans l'herbe du jardin tandis que je fumais tranquillement une cigarette. Il m'avait dit qu'il se sentait mieux, maintenant qu'il m'avait parlé de ça, et ça m'avait fait plaisir. Ensuite, nous étions rentrés dans le salon, Jimin avait discuté quelques minutes avec mes parents en les remerciant chaleureusement de leur accueil, puis nous étions montés à l'étage.
Nous avions encore discuté pendant qu'il remplissait sa valise, puis je lui avais montré le clip vidéo de « My Way » d'Andy. Il s'était moqué de moi en me disant qu'il comprenait pourquoi j'aimais autant cet homme, puis je l'avais abandonné pour qu'il puisse se préparer à dormir. J'avais fait un tour à la salle de bain tant qu'il était encore la tête dans ses affaires, et je m'étais couché.
Seulement la nuit avait été bien trop courte. Et maintenant, j'étais en train d'avaler mon troisième café depuis mon réveil afin de ne pas m'endormir sur la route. Lorsque je l'entendis descendre les escaliers, je m'empressai de quitter la cuisine.
« T'as besoin d'aide ?
– Non, c'est bon, t'inquiète. Même si j'ai dévalisé les boutiques sur Hollywood Boulevard, ce n'est pas si lourd que ça. »
Son rire me fit sourire, et je retournai à la cuisine pour finir ma tasse. Les roulettes de sa valise finirent par se poser durement sur le carrelage du sol, et il expira fortement avant de me rejoindre.
« Je peux me faire un autre café aussi ?
– Bien sûr, fais comme chez toi, je te l'ai déjà dit.
– Super. Merci.
– Pas de quoi. »
Peu de temps après, mon père descendit et vint nous saluer. Il déjeuna en échangeant quelques mots avec Jimin, lui souhaita un bon retour en disant qu'il serait toujours le bienvenu à la maison, puis il remonta.
« Bon, on ne va pas tarder. Si on se tape des bouchons à cause des gens qui vont travailler, on est mal. Pas que payer un autre billet d'avion devrait te déranger financièrement, mais quand même.
– Il y en a qui feraient la gueule si j'arrivais plus tard que prévu, sourit-il. Je risque déjà de ne pas être très frais à cause du décalage horaire, alors si j'arrive un jour plus tard ou pire, je suis mort.
– Ça devrait le faire, dis-je en me levant. En vrai, ça se fait vite, d'ici. En partant maintenant, tu auras une bonne heure d'avance.
– Je sais. On ne va pas croiser ta mère ni Ally avant de partir, du coup ?
– Non, ma mère se lève vers sept heures trente en général. Bon, c'est bientôt, mais Ally ne se lève que vers huit heures pour aller à l'école.
– Et ton frère ?
– On pourrait le croiser, mais je ne pense pas qu'il se montrera. Il est peut-être même déjà parti pour ne pas nous voir, qui sait.
– Je vois.
– Enfin, il ne va pas me manquer personnellement.
– Mmh, à moi non plus, avoua Jimin en finissant sa tasse. Je suis tellement fatigué que je pense qu'il s'en serait pris une s'il m'avait cherché. Et pourtant, je ne suis pas quelqu'un de violent. »
Je pouffai doucement et tendis la main vers lui. Il me donna sa tasse vide que je mis sur le bord de l'évier avec la mienne, puis il se leva.
« Allez. C'est parti. »
Nous quittâmes alors la pièce et rejoignîmes l'entrée. Je mis des chaussures, m'emparai de ma veste et de mes clés, puis regardai Jimin s'habiller et faire ses poches rapidement.
« Bon... Je pense que j'ai tout.
– T'es certain ?
– Oui.
– Ça marche. C'est pas perdu si jamais tu as oublié quelque chose, de toute manière. Dans le pire des cas, je pourrai t'envoyer ça par la poste.
– Je sais. Oh ! s'exclama-t-il en se retournant vers moi. Tu ne m'as pas filé la vidéo !
– Laquelle ? demandai-je en arquant un sourcil.
– Celle du... du test, tu sais. Et puis les autres.
– Aaaaah... Bah... je te filerai ça la prochaine fois, d'accord ? Je vais éviter de faire transiter ça par Internet, on ne sait jamais.
– Mmh, ouais, évite, fit-il la grimace. Bon. »
Il regarda autour de lui, l'intérieur du salon une dernière fois, puis il se pencha pour prendre son sac à main et sa valise.
« C'est parti. »
Je souris doucement et lui ouvris la porte d'entrée. Il la passa en me remerciant, et je jetai à mon tour un coup d'œil dans la maison avant de refermer derrière moi.
Je passai devant lui pour ouvrir mon coffre, et j'y plaçai sa valise lorsqu'il me l'amena. Puis, nous prîmes place, et je démarrai. Il se laissa aller contre le fauteuil et ferma les yeux, laissant sa main droite caresser l'air à travers la fenêtre. Après quelques minutes de route, il tourna la tête vers moi.
« Je peux mettre de la musique ?
– Oui, vas-y. Mon téléphone est connecté en Bluetooth. »
Il était posé dans le léger creux présent au milieu du tableau de bord alors il le saisit, puis tendit sa main gauche vers moi.
« Donne ta main. »
Je soufflai par le nez et changeai de main pour tenir mon volant afin qu'il puisse déverrouiller mon téléphone grâce à mon empreinte. Il attrapa doucement ma main et conduisit mon pouce sur la touche centrale, puis me remercia avant de fouiner dans mon téléphone. Je continuai de conduire, regardant de temps en temps mes rétroviseurs, et bientôt, « Westwood Road » d'Andy résonna dans la voiture.
« Encore ? rigolai-je. Tu vas finir par t'en lasser.
– Peut-être, mais je l'aime trop. Même si la mélodie ne colle pas trop avec le sens des paroles, pour moi, elle me donne un sentiment de liberté. Du coup je vais la mettre en boucle. J'espère que toi, tu ne t'en lasseras pas, pouffa-t-il.
– C'est Andy. Aucun risque.
– Alors c'est parfait. »
Il reposa mon téléphone où il était, puis croisa ses bras sur sa poitrine avant de fermer les yeux et de se laisser de nouveau aller contre le siège. Qu'il se repose ; ça serait sans doute ses derniers instants de calme et d'insouciance avant un long moment.
[...]
Je regardai l'heure une fois de plus, puis soupirai avant de reposer mes yeux sur Jimin qui dansait d'un pied sur l'autre.
« Tu vas finir par le rater.
– Mais je n'ai pas envie de partir, gémit-il derrière son masque.
– Les vacances ne sont pas éternelles, rigolai-je doucement. Mais tu reviendras vite, t'en fais pas. Ou moi je viendrai te voir en Corée, qui sait.
– Mais ta cousine vient chez toi, non ?
– Oui, mais ça ne m'empêche pas d'aller voir le reste de ma famille une semaine ou deux, pour les fêtes ou autre chose. Si tu es sur Séoul et que tu es dispo, on pourra toujours se faire un barbecue.
– Et un karaoké.
– Si tu veux, souris-je. Allez, file.
– Oui, soupira-t-il en se retournant une fois de plus vers les autres passagers qui passaient les contrôles. J'y vais.
– Vas-y, répétai-je.
– Mais ça va me faire drôle.
– Quoi donc ?
– De ne plus te voir pendant si longtemps alors qu'on vient de passer une semaine ensemble.
– Ça ne t'a pas fait drôle de ne pas voir tes potes et ton staff pendant une semaine ?
– Si, puis ensuite ça m'a fait du bien.
– Bah voilà, ça sera pareil, ricanai-je. Allez, vas-y Jimin, tu vas vraiment finir par rater ton avion.
– Mmh. J'y vais. »
Il ramena ses yeux dans les miens, et il fut soudain épris d'un dilemme que je saisis aussitôt. Je souris alors largement et levai mon bras gauche en sa direction.
« Allez, viens là. »
Il rigola aussitôt, comprenant que j'avais senti qu'il ne savait pas trop comment me saluer, et il avança vers moi pour répondre à mon accolade.
« Fais un bon voyage, murmurai-je en tapant dans son dos doucement. Et fais attention à toi, surtout. Je sais que tu veux bien faire, mais il faut te ménager.
– J'essaierai, mais je ne peux rien promettre. On a la fin de la tournée à faire, un nouvel album...
– Essaie quand même de te ménager, rigolai-je en me détachant de lui.
– J'essaierai. Vraiment. Mais si je suis trop fatigué, je n'aurai plus qu'à revenir te voir pour me reposer.
– Pour te reposer ? T'as pas choisi la bonne personne ! »
Il rigola, puis pinça probablement ses lèvres pour ne pas être trop bruyant. Il fixa ensuite correctement son masque sur son visage et passa sa main sous l'anse de son sac à main.
« J'y vais.
– Oui. Tiens-moi au courant de ton arrivée.
– Promis.
– Fais un bon voyage.
– Merci. Et merci pour toute cette semaine. C'était vraiment cool.
– Merci à toi.
– De quoi donc ? rit-il.
– D'avoir accordé autant de temps à une personne du petit peuple. »
Il rit encore en secouant la tête de droite à gauche.
« Ne dis rien si c'est pour dire des conneries.
– Alors je vais me taire. File, rigolai-je.
– J'y vais. »
Il hocha doucement la tête et je fis de même, puis il me tourna enfin le dos. Je le regardai se diriger vers l'embarquement pour les classes business, puis il disparut rapidement après ça. Ça avait été bien plus rapide que je ne l'aurais cru. J'avais toujours dû patienter indéfiniment avant de pouvoir avoir accès à l'avion. C'était bien d'être riche...
Je tournai alors les talons, un sourire aux lèvres, puis j'errai dans l'aéroport sans vraiment de but. Je m'arrêtai devant une petite boulangerie, pris un croissant à grignoter ainsi qu'un café, puis je m'assis sur l'une des petites tables rondes le temps de manger ça.
Une demi-heure après, je reçus un message de Jimin me disant que l'avion n'allait pas tarder à partir. Je lui souhaitai une fois de plus un bon voyage, et quand je vis que je ne reçus pas de réponse, et qu'il était neuf heures tapantes, je compris que son avion venait de décoller.
Un étrange poids se développa alors dans mon ventre et je ne compris pas. Me dire que je n'allais pas le revoir avant des mois voire des années, et que j'allais reprendre ma petite vie pépère à tourner des vidéos avec mes potes, ça me semblait soudain ennuyeux. Ma routine n'était pourtant pas si monotone que ça et je ne m'en étais jamais plaint.
Puis, je réalisai que Sooyeon allait arriver trois jours plus tard. La transition allait se faire rapidement. Il fallait juste que je trouve comment m'occuper pendant trois jours. Que je me souvienne comment je faisais avant ça, que je trouve une idée de vidéo à tourner.
Ensuite, je me souvins que j'avais dit à Steven que je pourrais le voir cet après-midi. Je lui envoyai donc immédiatement un message pour lui dire que j'étais disponible dès maintenant s'il le souhaitait, et je jetai mes déchets à la poubelle avant de repartir trouver ma voiture. Ces trois jours allaient passer rapidement en fait, j'en étais certain.
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