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𝟎𝟐:𝟐𝟖 - The Pretty Reckless, 𝑀𝑎𝑘𝑒 𝑀𝑒 𝑊𝑎𝑛𝑛𝑎 𝐷𝑖𝑒

[23/08/2022]

Bonsoir bonsoir !

Je ne vais pas compter combien de temps j'ai passé sur la relecture de ce chapitre, sinon je vais me taper la tête dans le mur mdr

Non seulement je n'avançais pas, mais en plus je rajoutais des trucs. Des baffes, j'vous jure.

Autrement, y avait d'énormes pavés dans ce chapitre alors j'ai essayé de les couper un peu pour vous laisser respirer, mais j'espère que ça ne vous coupera pas trop dans la lecture ni dans le fil du monologue, du coup 😖

Je vais vous avouer un secret : Taylor Momsen, la chanteuse de The Pretty Reckless, je crush dessus depuis des années mdr

J'espère que ce chapitre vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥




~~+~~




Je me penchai en arrière pour saisir mon téléphone qui était dans ma poche, puis je le déverrouillai tout en m'emparant de ma paille du bout des lèvres. J'avais de nombreux messages de mes potes qui me demandaient où est-ce que j'étais passé, quelques mails pour des placements produits, et des invitations pour faire des collaborations en plus des spams habituels.

Je triai ça rapidement tout en vidant mon verre, puis je me levai. Je fis la vaisselle, rangeai tout ce que j'avais sorti, et je passai ensuite un coup d'éponge sur le plan de travail avant de monter à l'étage. Je m'enfermai aux toilettes quelques minutes, puis partis directement en direction de ma chambre. Jimin était là, accoudé à la fenêtre. Je refermai la porte dans mon dos et il remarqua seulement à ce moment-là que j'étais arrivé.

« Je te l'avais dit, que j'avais le temps de prendre ma douche.

Déconne pas, j'ai mis deux minutes.

Tu as mis bien plus que ça, et je ne me suis même pas pressé.

Tu me saoules, Park Jimin.

En attendant, je t'ai rattrapé.

Pas pour longtemps.

On verra », rigola-t-il doucement une fois de plus.

Bordel, il me saoulait. Je traversai ma chambre pour le rejoindre, m'accoudai à mon tour sur le rebord, et je tournai la tête vers lui. Il souriait, visiblement satisfait. Je l'observai alors quelques secondes, puis me rapprochai de lui. Il eut un mouvement de recul et posa ses yeux sur moi.

« Qu'est-ce que tu fais ?

Je regardais si tu sentais bien le gel douche. »

Il roula des yeux puis reposa ces derniers sur le quartier. Dommage, ça n'avait pas fonctionné.

« Je ne vois pas quel aurait été l'intérêt de te dire que j'avais eu le temps de me doucher si ça n'avait pas été le cas.

Vouloir me faire croire que tu avais raison ?

Ça aurait été idiot. Mais je te l'avais dit ; j'ai marqué un point de plus, et j'ai eu le temps de prendre ma douche tellement tu as été long à finir ton cocktail. Petit joueur. »

Gonflé, j'expirai par le nez fortement quand une idée me vint. Je mordis alors ma joue, me détachai du rebord de la fenêtre, et je reculai. Je passai ensuite derrière lui tandis qu'il continuait d'observer le paysage nocturne, mes lèvres pincées, puis je vins poser mes mains sur ses hanches avant de me coller contre son dos. Il sursauta immédiatement en se tendant entièrement.

« Qu'est-ce que...

La vue est belle, n'est-ce pas ? » murmurai-je contre son oreille.

Sa bouche resta ouverte, aucun mot n'en sortant, mais j'entendis parfaitement sa respiration s'alourdir de plus en plus.

« Je crois que nous ne sommes plus à égalité, mon ami, déclarai-je avec un grand sourire tout en le lâchant.

C'est... ! hurla-t-il en se retournant vers moi.

C'est ?

Déloyal ! Totalement déloyal !

Déloyal ? pouffai-je. Et ce que tu faisais avec ta paille ne l'était pas, peut-être ?

Non mais ce n'est pas comparable ! Je ne te touchais pas !

Il manquerait plus que ça, ricanai-je en tirant sur le tiroir de mon bureau pour prendre mon paquet de cigarettes.

Alors pourquoi toi tu le fais ? Tu sais que je suis bien moins actif que toi sexuellement, alors évidemment que je vais faiblir si tu flirtes !

Mais bien sûr, dis-je en glissant ma cigarette entre mes lèvres.

Bah oui, bien sûr. Tu es déloyal.

Si ça te fait plaisir de le penser. Mais tu reconnais que tu flirtais bien avec moi.

Du tout.

Tu es mauvais perdant, Park Jimin. Tel est pris qui croyait prendre.

Je ne joue plus avec toi.

Et c'est tant mieux, ris-je en faisant sortir une flamme de mon briquet. Enfin. »

J'inspirai profondément, puis je revins m'accouder à la fenêtre. Après quelques secondes d'hésitation, il s'y reposa aussi, mais à une distance raisonnable de moi.

« Sérieusement, ne refais pas ça, me dit-il, un sourire dans la voix. Je peux réagir au quart de tour à certains moments ; je ne pourrais plus te regarder en face.

Je serais horriblement flatté par contre, ricanai-je.

Ouais, j'imagine, mais ça serait la dernière fois que tu entendrais parler de moi, j'en mourrais de honte.

Ça marche, rigolai-je. Je ne recommencerai pas. Mais dans ce cas, arrête aussi tes gestes suggestifs, ça me fout mal à l'aise.

Très bien. »

Un nouveau silence s'étendit entre nous et je continuai de fumer calmement en recrachant ma fumée sur le côté pour ne pas qu'elle arrive dans son visage.

« Pourquoi est-ce que tu ne veux pas reprendre la musique ? me demanda-t-il après un petit moment. Ça fait partie des choses qui te font mal ? »

Je mordis mes joues, puis j'hochai la tête avant de ramener ma cigarette à mes lèvres.

« Oui. »

J'inspirai longuement, puis je croisai mes poignets à l'extérieur de la fenêtre.

« Pour répondre à cette question, je pense qu'il est nécessaire que je te raconte tout.

Tout ?

Oui. Tout mon passé. Tout ce que j'ai vécu à l'époque où je faisais encore de la musique.

Tu m'as dit que tu jouais avec ton groupe dans des bars et que ça s'est mal terminé...

Ouais. Très mal terminé.

C'est pour ça que tu ne joues plus ?

Oui. Je vais tout te raconter si tu veux. »

Je tirai une dernière fois sur ma cigarette, puis écrasai le mégot dans mon cendrier avant de reculer. Il fit de même alors je repoussai mes fenêtres et les fermai, puis je me dirigeai mollement vers mon lit. Je m'y laissai tomber, rampai dessus comme une larve, puis je me redressai un peu contre la tête de lit. Jimin n'avait pas bougé et me regardait, hésitant.

Je tapai alors le matelas à ma gauche pour lui faire comprendre qu'il pouvait venir s'asseoir à côté de moi, et il le fit. Il s'assit cependant bien plus droitement que moi, le dos contre la tête de lit, l'oreiller précédemment posé sur le drap désormais contre son ventre, et il me regardait en silence. J'expirai longuement, puis croisai mes bras sur ma poitrine avant de fermer les yeux.

« Si tu t'endors avant la fin, je t'en voudrai pas.

Je ne m'endormirai pas, je suis bien trop curieux. Mais vraiment, si ça te fait mal d'en parler...

C'est bon. »

Je continuai de respirer calmement. Il ne dit rien et attendit patiemment.

« Tu sais, en dehors de Dean, personne ne connaît tous les détails. Même Steven ignore certaines choses.

Dean ?

C'est mon meilleur ami. Tu ne le connais pas encore, c'est vrai.

Il est youtubeur aussi ?

Non, il est... Il bosse dans un supermarché, et il est professeur de batterie à côté.

Vraiment ? C'est chouette !

Oui. En fait... »

Je repris une grande inspiration, puis rouvris les yeux sur mon plafond. Il était presque noir désormais ; le soleil était couché depuis bien longtemps.

« Quand j'étais gamin, on était un groupe de trois potes. Y avait moi, y avait Scott que je connaissais depuis le bac à sable, puis il y a eu Dean. On était inséparables. Dean vivait en bas de la rue, ses parents y habitent toujours d'ailleurs, et Scott vivait un peu plus haut dans le quartier. On passait nos après-midis ensemble au parc, puis à l'école... Et un jour, on a rencontré Chelsea. Elle venait d'arriver dans l'école et tous les gamins la bizutaient un peu, mais elle ne se laissait pas faire. Les filles la détestaient parce qu'elle était jolie et que les garçons se sont mis à l'apprécier par la suite. Et moi, je suis tout de suite tombé amoureux d'elle. J'avais à peine dix ans, mais c'était la plus jolie fille que je n'avais jamais vue. Et quelques semaines après son arrivée, elle s'est mise à traîner avec nous. J'étais le plus heureux des garçons à cette époque-là. »

Je souris doucement et continuai.

« Et puis est arrivé le lycée. J'étais toujours amoureux d'elle, et j'ai remarqué que Scott semblait la regarder différemment d'avant, mais je n'ai rien dit. On a commencé à faire de la musique entre nous pour nous amuser, Scott, Dean et moi. On faisait des reprises de vieux groupes comme Green Day ou Good Charlotte. Et un jour, elle nous a dit qu'elle voulait aussi être dans le groupe. Scott ne l'a pas trop prise au sérieux, et puis elle s'est mise à chanter. Je suis tombé encore plus amoureux. Je ne savais même pas que c'était possible. »

Je cessai un peu de parler le temps d'avaler ma salive et de reprendre mon souffle. Jimin ne prononça pas un mot et attendit patiemment.

« Enfin bref, je ne vais pas entrer dans les détails. Mais on a eu notre bac, on a quitté le lycée, et on a réussi à entrer à l'université. Après quelques mois, Scott et Chelsea se sont enfin décidés à se mettre en couple et surtout à nous le dire. Je savais qu'ils couchaient ensemble depuis le début de l'année, Scott m'en avait parlé plusieurs fois autour d'un verre quand elle n'était pas là, et inversement, mais jamais ils n'avaient voulu reconnaître qu'ils étaient ensemble. »

J'eus un pincement au cœur, mais je continuai.

« Je n'avais jamais rien dit, j'avais toujours fait comme si de rien n'était. Alors je les ai chambrés et félicités. Et je n'ai rien dit de plus, et j'ai continué de faire comme si de rien n'était. »

J'inspirai longuement.

« Les études ne m'intéressaient pas alors j'ai vite décroché. Ce que j'aimais faire, c'était jouer, alors dès que j'arrivais à mettre un peu d'argent de côté, je m'achetais une meilleure guitare, une meilleure basse... On a continué de jouer tous les quatre ensemble. Dean à la batterie, moi à la basse, Scott à la guitare, et Chelsea au chant. Tu sais, le bar où je t'ai emmené hier soir ; il appartient à l'oncle de Dean. Du coup, il nous a laissé jouer dans son bar au début. Et puis ça a pas mal marché. On a ensuite été voir des bars-concerts où on a pu jouer plus confortablement. Ça a commencé à marcher de plus en plus. Dean était le seul qui continuait ses études sérieusement. Scott et Chelsea ont commencé à se dire que ça ne servait à rien, que nos petits concerts marchaient trop bien pour continuer à perdre du temps à la fac. Petit à petit, ils ont commencé à se faire bouffer. Alcool, drogue, ils étaient ingérables. Mais j'étais malade de cette fille. Et un jour, on a couché ensemble. J'étais défoncé alors je n'ai pas pu refuser, mais pour être honnête, je ne sais même pas si j'aurais pu le faire en étant sobre. Ça faisait plus de dix ans que j'étais amoureux d'elle. Et puis on l'a refait, encore et encore, sans rien dire à Scott. J'étais rien pour elle, je le savais, mais je m'y accrochais tout de même. Donc quand elle me faisait boire, je buvais. Quand elle me faisait fumer un pétard ou sniffer un rail, je le faisais. Après, on s'envoyait en l'air, et j'étais le plus heureux des hommes. »

J'avalai difficilement ma salive. On arrivait à la fin de l'histoire.

« Mais un soir, y a un truc qui s'est pas passé comme prévu. On venait de sortir de scène, on était dans la petite salle à l'arrière du bar où étaient posées nos affaires, et on s'est défoncés une fois de plus. Je ne sais plus ce qu'il s'est passé après. Tout ce que je sais, c'est que quand j'ai repris connaissance, j'étais à l'hôpital. Là, j'ai appris que Chelsea et Scott avaient fait une overdose et qu'ils étaient décédés, et que j'avais failli y passer aussi. On m'a envoyé en désintoxe quelques mois, plus pour gérer mes crises de folie que mon addiction. Je m'étais drogué, mais ce n'était pas par besoin, pas par envie, pas par manque. Ma seule drogue, c'était Chelsea. Et je n'allais plus jamais avoir ma dose. C'était ça qui allait me tuer. Mais Dean m'a aidé. Et il y avait Ally qui avait deux ans et que je devais essayer de protéger, et pour qui je devais être là. Alors je me suis battu. Et voilà. »

Je rouvris les yeux sur le plafond, puis penchai doucement ma tête sur le côté pour regarder mon voisin. Il me fixait en silence, le visage neutre.

« Après ça, je n'ai pas pu retoucher à une guitare ou à une basse. Je n'ai plus non plus chanté. Ça me faisait trop mal. Ça va bientôt faire cinq ans, et en cinq ans, je n'ai rejoué que deux fois. L'année dernière, quand Sooyeon était là et que je me suis décidé à enfin changer l'une de mes cordes qui était cassée, et l'autre fois, c'était pour faire la cover de ta chanson. La seule fois que j'ai chanté depuis, c'était pour ta cover. C'est tout. »

J'avais terminé. J'avais tout déballé. Et son silence m'inquiétait un peu.

« C'est pour ça que je ne peux plus jouer ni chanter. Dean s'en est remis, lui. Comme je te l'ai dit plus tôt, il donne des cours de batterie maintenant. Mais moi, je n'y arrive pas. Ça me fait penser à nos deux potes, et ça me fait encore mal. »

J'attendis une réponse, mais comme elle ne vint pas, je penchai la tête en arrière avant de la tourner légèrement sur la gauche. En réalisant que je l'observais, il baissa la tête sur moi et me regarda en silence pendant de longues secondes.

« Je comprends, finit-il par répondre doucement. Je comprends mieux, maintenant. Et j'ai mal au cœur pour toi. Je ne peux même pas imaginer à quel point tu dois souffrir depuis quinze ans. Je pense que je me serais flingué à ta place...

J'y ai pensé, tu sais, rigolai-je doucement. Ici, tu achètes un flingue comme tu achètes une baguette de pain en France. Si je ne l'ai pas fait, c'est pour Ally, pour ma mère, et pour Dean. Après, je suis tombé dans YouTube et ça a été une sorte de thérapie. Ça m'aide. J'ai l'impression d'être plus que ce que je suis. Je-

Mais tu es plus que ce que tu crois, me coupa-t-il. Je t'assure.

C'est gentil, souris-je.

Je ne dis pas ça pour être gentil. Je le pense vraiment. Je suis certain que tu te sous-estimes. Tu apportes beaucoup de choses à beaucoup de personnes.

Peut-être.

Je t'assure. Je reste persuadé que ce qui te convient le plus, c'est la musique. Mais si tu n'es pas prêt, si c'est trop douloureux, alors continue tes vidéos. D'autant plus si ça t'aide. Je... Je suis désolé d'avoir autant insisté, du coup. Je ne comprenais pas.

Ne t'en fais pas. Steven me pousse à chaque fois qu'on se voit. Il pense que ça serait la meilleure façon de faire mon deuil. Mais... je ne suis pas vraiment certain de vouloir le faire.

Je comprends. Mais tu n'as pas envie de passer à autre chose ? De ne plus en souffrir ? De pouvoir y repenser avec le sourire ?

Je dois être idiot, mais non. J'aurais l'impression de les oublier.

Tu te trompes.

C'est possible. Mais c'est mon choix. Et puis, surtout, je me sens responsable de tout ça. J'aurais pu les arrêter, j'aurais pu essayer, mais je ne l'ai pas fait. Et puis je couchais avec la copine de mon meilleur pote... Je me déteste encore aujourd'hui pour ça.

Tu n'as pas à t'en vouloir. C'était un accident. Ils ont choisi eux-mêmes leur destinée. Tu aurais pu y passer aussi, et égoïstement, je remercie le Ciel de t'avoir laissé t'en sortir. Tu as eu le droit à une deuxième chance, c'est dommage de la laisser passer. Quant à ta relation avec elle... Mon avis sur la chose n'importe pas, mais tu étais amoureux d'elle. Quand on est amoureux, on est idiot. C'est elle qui n'avait pas à tromper son copain, ou qui aurait dû le quitter pour être avec toi.

Mmh...

Ne me déteste pas pour ce que je vais dire...

Te détester ? demandai-je en arquant les sourcils et en reposant mes yeux sur lui. Pourquoi je te détesterais ?

Parce que je pense qu'ils ne méritent pas que tu passes ta vie à te flageller pour ce qui leur est arrivé. C'est triste, mais ils ont choisi leur destin... Ils ont presque failli t'en imposer un similaire. Si tu t'en es sorti, c'est qu'il y a une raison. Tu as le droit de pouvoir tout recommencer. Tu l'as bien fait professionnellement, il faut aussi que tu le fasses personnellement.

J'ai eu une discussion similaire avec Dean justement, il y a quelques semaines. Il est du même avis que toi. Mais je ne peux pas m'en empêcher. Je me sens coupable de ne pas les avoir raisonnés, et d'avoir survécu. Et puis Chelsea... Elle restera toujours là, dans ma tête.

Parle-moi d'elle.

Quoi ? Pourquoi ?

Je suis curieux. Je veux savoir qui elle était, pourquoi tu l'aimais. En dehors du fait qu'elle était jolie, me sourit-il.

Je ne saurais pas te répondre... Je l'aimais parce que... Non, je ne sais pas. Je suis tombé amoureux presque tout de suite, parce qu'elle était tellement belle... Et mes sentiments n'ont fait que grossir au fil des années, avec la puberté, tout ça.

Tu as une photo ? »

J'ouvris la bouche, mais je ne répondis pas. Je n'avais pas vu la question venir.

« Mmh. »

Je le quittai des yeux, puis glissai ma main dans mon pantalon. J'en sortis mon téléphone, et je commençai à fouiner dans ma galerie. Lorsque je tombai sur le dossier en question, mon doigt resta en suspension, puis finit par appuyer dessus avec hésitation. Des photos apparurent alors, et je déglutis difficilement.

« Tiens », dis-je en tournant la tête sur ma droite et en tendant mon téléphone à Jimin.

Après un petit instant d'hésitation, il le prit en silence. Les secondes me parurent extrêmement longues. Il ne devait y avoir qu'une vingtaine de photos en tout, rien de bien compromettant. Pourquoi mettait-il autant de temps à les regarder ?

Je finis par remonter mes yeux sur lui. Il fixait mon écran sans prononcer un mot, mais sans passer à la photo suivante non plus.

« Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je.

Tu as l'air tellement jeune... »

Je me redressai alors pour m'asseoir contre la tête de lit à côté de lui, puis je posai mes doigts sur les siens pour tourner l'écran vers moi.

« Mmh, je devais avoir dix-sept ans sur cette photo. Elle était encore brune à l'époque.

Oui, j'ai vu qu'elle avait les cheveux rouges, après.

Oui. Un beau rouge pétant. Ça lui allait horriblement bien.

Je trouve aussi. On aurait dit une sirène.

C'est ça, souris-je.

Tu avais des piercings du coup, avant ? demanda-t-il en ramenant ses yeux sur mon visage.

Oui. Ça s'est rebouché depuis, dis-je en me tournant sur ma droite pour allumer ma lampe de chevet. Si tu regardes bien, j'ai des petites cicatrices au niveau de la lèvre. Le nez par contre, c'est quasiment invisible.

Je verrai ça demain, sourit-il, il fait trop sombre maintenant. Mais ça t'allait bien. Le maquillage aussi.

Ouais, j'ai eu ma période émo, pouffai-je, mal à l'aise.

Ça t'allait bien. Ça te donnait un air plus mystérieux, rigola-t-il doucement en passant à la photo suivante.

Je suis toujours mystérieux.

Oui, mais un peu moins. Tu fais plus... passe partout.

C'est voulu. Même si j'emmerde les gens qui ne me trouvent pas à leur goût, j'ai eu beaucoup de mal à assumer le contrecoup. On me repérait à des kilomètres, alors j'ai retiré le maquillage, les piercings... Je ne pouvais pas retirer les tatouages, mais ils font partie de moi d'une autre manière. C'est mon identité, mon histoire dedans. Je n'ai pas envie de les retirer.

Ton histoire ? me demanda-t-il en reposant ses yeux sur moi.

Oui. Je ne fais pas des tatouages pour l'esthétique. Bon, un peu quand même, mais je les fais parce qu'ils ont un sens. Certains ont un sens caché qui n'est connu que de moi.

C'est chouette, me sourit-il. D'ailleurs, j'ai aperçu celui que tu as sur les côtes ce matin, me dit-il en levant son menton. Tu m'en avais parlé quand on discutait au début, et puis tu l'avais aussi mentionné dans une de tes vidéos, mais je ne l'avais encore jamais vu.

Quand est-ce que tu l'as vu ? lui demandai-je en fronçant les sourcils.

Quand tu as appelé ta sœur et qu'elle m'a traîné dans les escaliers. Tu étais à poil.

Ah. Non, j'avais ma serviette autour de la taille.

C'est pareil.

C'est pas pareil. J'ai pas fait attention. Je suis pas spécialement pudique.

J'ai vu ça. Mais comme tu ne l'as pas montré dans ta vidéo l'année dernière, j'étais frustré. Et j'ai eu beau éplucher ton Instagram, je ne l'ai pas vu non plus.

T'as épluché mon Instagram ? rigolai-je.

Oui. Je voulais savoir. Mais de là où j'étais ce matin, j'ai juste vu une tache. Ce n'était pas concluant.

Mmh. »

Je détournai alors les yeux, mais son regard ne me quitta pas.

« Il fait partie de ceux qui n'ont un sens que pour toi ?

Oui. C'est le plus précieux.

Oh... Je vois. Je n'insisterai pas alors. »

Je ramenai mon visage vers lui et le regardai revenir à mon téléphone. Je l'observai passer d'une photo à l'autre pendant de longues secondes, puis je soupirai. Je me tournai vers lui, me mis à genoux sur le matelas, et lorsqu'il releva les yeux sur moi, je saisis le bas de mon débardeur que je levai jusqu'à découvrir mes côtes.

« Regarde bien, il n'est jamais visible. »

Il fronça les sourcils, puis se rapprocha un peu de moi pour l'observer.

« Tourne un peu, on ne voit pas bien, il est à contrejour.

T'es pas chiant, levai-je les yeux au ciel avant de pivoter un peu.

Écoute, si je ne peux le voir qu'une seule fois dans ma vie, alors autant le voir correctement. »

Je soufflai par le nez et souris légèrement alors qu'il observait avec attention.

« Il est canon... C'est quoi comme coquillage ?

Un peigne de vénus.

Je ne connais pas...

Ça vit dans l'océan Pacifique et l'océan Indien, de mémoire.

Je vois. Et pourquoi ?

C'est un secret, souris-je en laissant retomber mon vêtement.

C'est vrai, dit-il en remontant ses yeux dans les miens, un sourire également aux lèvres. Mais il saigne ?

Oui.

Ça peut saigner, un coquillage ?

Qui sait.

Mmh, grogna-t-il en faisant la moue. Je suis de nouveau frustré, maintenant. »

Un sourire en coin s'étendit sur mon visage, et je vins finalement me rasseoir près de lui. Il continua de faire défiler les photos, quand il se retourna d'un coup vers moi.

« C'est ton mot de passe ?

Quoi ? De quoi tu parles ?

Ton tatouage. Le coquillage, ça ne se dit pas "seashell" en anglais ? »

Merde. J'avais oublié qu'il avait vu ça.

« Si. »

Il fronça les sourcils et fit valser ses pupilles entre les miennes. Il n'était visiblement pas stupide. Il allait comprendre. Il finit par retourner aux photos, puis arriva bientôt à la dernière.

« Tiens.

Merci, dis-je en récupérant mon téléphone.

Elle était jolie, je le reconnais. Je comprends que tu sois tombé amoureux d'elle, me dit-il en se laissant glisser doucement. Parle-moi d'elle.

Mais que veux-tu que je te dise ? souris-je en faisant de même.

Je ne sais pas. Ce qu'elle aimait manger, sa couleur fétiche, son groupe préféré...

Elle adorait les poivrons. Chose que je n'ai jamais compris, j'ai toujours détesté ça. Elle aimait le rouge. Elle n'en mettait pas souvent parce qu'elle disait que trop de rouge tuait le rouge. Avec ses cheveux, elle ne voulait plus s'habiller en rouge. Elle était tout le temps en noir, très souvent en cuir d'ailleurs, même en plein été. Elle se plaignait souvent qu'elle mourrait de chaud, mais pour rien au monde elle n'aurait souhaité changer de vêtements, souris-je. Elle adorait le groupe Paramore et voulait devenir aussi connue qu'Hayley Williams, et elle fantasmait totalement sur Taylor Momsen de The Pretty Reckless. Et je dois avouer que sur ce point, j'étais comme elle, ricanai-je. Cette nana est une bombe. Quand elle mangeait, rien n'était jamais assez fort pour elle. Même moi qui ne suis pas sensible du palais, des fois, certains plats me faisaient cracher des flammes, mais pas elle. À croire qu'elle avait une langue dysfonctionnelle. Par contre, elle détestait les fraises. J'ai jamais compris. Elle avait un tic de langage aussi, rigolai-je doucement en croisant mes bras sur mon ventre. Elle disait "you know ?" quasiment à chaque phrase, et je me payais souvent sa tête. Je me suis souvent fait pincer et griffer d'ailleurs. Elle passait des heures à se faire les ongles, et je sais que j'ai quelques cicatrices qui viennent de là, mais elles sont cachées sous mes tatouages maintenant. Oh, et puis... »

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