[29/07/2022]

Bonsoir bonsoir !

Je suis vraiment désolée de ne revenir que quasiment 10 jours après la dernière update alors que je vous ai promis deux chapitres par semaine, mais entre mon taf et ses horaires hardcores le weekend, et mes galères de logement (bienvenue à Paris mdr), c'est la première fois que je peux souffler depuis près de deux semaines, et encore. Je me suis fait sucrer un jour de congé la semaine pro, donc je ne pourrai pas franchement me reposer non plus mdr

Bref.

J'espère que ce chapitre vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥

~~+~~

Il était un peu plus de dix-neuf heures lorsque Jimin et moi rentrâmes à la maison tout en continuant de discuter. J'eus à peine le temps de faire un mètre dans l'entrée que la voix de ma petite sœur se fit entendre dans tout le rez-de-chaussée et qu'elle me sauta dessus.

« Ma puce, me baissai-je pour la prendre dans mes bras et la soulever du sol. Alors, c'était comment l'école ?

– C'était bien ! me répondit-elle en tournant la tête vers Jimin. Hi ! What's your name ? Mommy said you're a friend of Seokie-oppa. It's true ?

– Évidemment, pourquoi est-ce qu'il serait avec moi autrement ? rigolai-je doucement. Et tu peux lui parler en coréen, il te comprendra, lui.

– Oh, c'est vrai !? s'exclama-t-elle avec un grand sourire.

– C'est vrai, lui sourit alors tendrement Jimin. Mais je t'ai quand même comprise. Je m'appelle Jimin. Park Jimin. Et toi c'est Ally ?

– Oui ! Jung Ally ! J'ai sept ans !

– Tu es grande !

– Oui ! Oppa, tu es beau !

– Je... merci, bégaya Jimin. Tu es belle aussi.

– Oui ! Je ressemble à maman ! Viens, je vais te la présenter ! »

Je lâchai ma sœur pour la reposer au sol et elle s'empressa de prendre la main de Jimin dans la sienne avant de l'attirer vers la cuisine.

« Attends, je n'ai pas encore enlevé mes chaussures.

– Vite ! »

Je pouffai en me déshabillant tranquillement, et Jimin s'empressa de retirer ses chaussures puis sa veste que je saisis pour l'accrocher, tandis que ma petite sœur le tirait déjà par la main.

« Maman ! Jiminie-oppa est là ! »

Je m'empressai de les rejoindre à la cuisine et je posai ma main sur l'épaule de Jimin avant de capter le regard de ma mère lorsqu'elle se retourna.

« Tu peux parler en coréen, ça sera plus simple pour lui. »

Je me reçus un léger coup de coude du chanteur mais je ne laissai rien paraître tandis que ma mère s'approcha de nous avec un grand sourire aux lèvres.

« Bonjour ! Je suis enchantée de faire ta connaissance.

– Moi aussi, madame. Je m'appelle Park Jimin.

– Pas besoin de m'appeler "madame", mon garçon, tu peux m'appeler par mon prénom. Je m'appelle Nari.

– C'est un très joli prénom, mais je me sentirais mal à l'aise de vous appeler comme ça, je m'en excuse.

– Je peux comprendre. Tu es coréen ? Tu vis là-bas ?

– Oui, sourit-il.

– Alors je comprends. Tu peux m'appeler "ma tante" si tu préfères. Mais pas "madame" s'il te plaît, rigola doucement ma mère.

– Alors je vous appellerai comme ça, ma tante.

– C'est parfait, rigola-t-elle encore. Tu es ici pour une semaine, du coup ?

– Un peu moins en réalité, je repars mercredi prochain.

– C'est déjà bien, ça te fera une petite semaine de repos, si tant est qu'Hayden te laisse te reposer.

– Maman ! grognai-je tandis que Jimin pouffa à côté de moi.

– Quoi ? Les nuits entières passées au bar, les vidéos tournées jusqu'à pas d'heure, ta cousine s'en souvient encore !

– Elle était parfaitement consentante.

– Tu m'en diras tant. Allez, aide-moi à mettre la table !

– Je vais t'aider. Papa est là ? Que je lui présente Jimin.

– Il discute avec le voisin depuis le jardin, mais vous pouvez y aller. Et Troy est dans sa chambre, il étudie encore.

– Pour changer, soupirai-je. Viens, je vais te présenter mon père.

– D'accord. »

Ma mère et Jimin échangèrent un dernier regard et un dernier sourire, puis j'entraînai mon ami vers la salle à manger afin de sortir dans le jardin sans faire des allées et venues inutiles dans la cuisine. Ally tenait toujours la main de Jimin et ça semblait énormément amuser mon ami.

Je poussai la baie vitrée et tombai sur mon père qui discutait effectivement avec le voisin tout en fumant une cigarette. En entendant du bruit, il tourna immédiatement la tête vers moi, me fit un signe rapide, puis retourna à son ami.

« C'est super. On voit ça samedi si tu veux. Mon fils vient de rentrer alors je te laisse. Passe une bonne soirée, Steeve.

– Toi aussi Roger. Embrasse Mary pour moi !

– Mary est le nom américain de ma mère, et Roger celui de mon père. Au cas où tu te posais la question, soufflai-je à Jimin.

– Ok. Mais je ne les appellerai pas comme ça de toute manière, je ne me sentirai pas à ma place. »

Après encore quelques mots, mon père reposa ses yeux sur moi, puis sur Jimin et Ally qui se tenaient toujours la main. Il tira une dernière fois sur sa cigarette, puis vint l'écraser dans le cendrier posé sur la table de jardin avant de venir vers nous.

« Good evening, s'adressa-t-il à Jimin. Roger Jung, I'm pleased to meet you.

– I'm... I'm pleased to meet you too, s'inclina mon ami. My name is Jimin Park.

– Tu peux parler en coréen papa ! s'exclama Ally. Jiminie-oppa est coréen !

– Oh, c'est vrai !? s'étonna mon père.

– Oui, sourit Jimin en se redressant totalement. Je vis à Séoul, mais je suis originaire de Busan.

– Busan, quelle belle ville ! s'exclama mon père. Ça fait tellement longtemps que je n'y suis pas allé !

– Je viens d'y passer deux semaines, ça faisait plusieurs mois que je n'avais pas vu ma famille ; ça m'a fait du bien.

– Je comprends tout à fait ! Rentrons, les enfants, votre mère devrait bientôt avoir fini de préparer le repas.

– Je vais mettre la table, dis-je alors. Tu ne me le traumatises pas trop papa, hein ? ricanai-je.

– Je vais essayer, sourit mon père. De quel coin de Busan viens-tu, exactement ? »

Jimin répondit et j'en profitai pour m'enfuir à la cuisine.

« T'as besoin d'aide après, ou ça va être bon ?

– C'est bon. J'ai fait des raviolis, j'espère qu'il aime ça.

– Je ne sais pas du tout... j'imagine que oui ?

– La prochaine fois, préviens-moi plus tôt, que je fasse des courses en conséquence. Pauvre garçon, il doit être affamé.

– On a grignoté dans le quartier tout à l'heure, donc t'en fais pas, dis-je en saisissant une pile d'assiettes dans le placard.

– Quand même.

– Je ne pense pas qu'il mange énormément de toute manière, il doit avoir un régime assez strict.

– Ah bon ?

– Oui. Il t'en parlera sans doute tout à l'heure. »

Je partis pour la salle à manger et dressai la table. Ally était toujours accrochée à Jimin, qui continuait de discuter avec mon père du sud de la Corée qu'il n'avait plus vu depuis si longtemps, et après quelques minutes, ma mère vint déposer les différents plats au milieu de la table.

« Ally, tu peux aller chercher ton frère, ma chérie ? demanda ma mère.

– Oui maman ! »

Elle lâcha enfin la main de mon ami, et il la regarda s'éloigner avec affection avant que ses yeux ne croisent les miens une seconde. Il me sourit largement, puis retourna à sa discussion avec mon père.

Même si mon paternel avait les idées assez arrêtées sur certains sujets, je n'avais eu aucune crainte à l'idée de ramener Jimin à la maison, je savais que ça se serait très bien passé. Mes parents avaient toujours été très accueillants, bienveillants et généreux, et plus il y avait de monde à la maison, puis ils semblaient heureux. Mes amis avaient toujours été les bienvenus, les membres de la famille aussi, alors je savais que l'arrivée de Jimin passerait aussi bien qu'une lettre à la poste. Le seul obstacle à passer n'allait pas tarder à arriver, puisque les pas pressés de ma sœur se faisaient déjà entendre dans les escaliers.

« Ne cours pas, Ally ! dis-je fortement.

– Oui oppa ! »

Je levai les yeux au ciel, puis reposai ces derniers sur la table. J'allai chercher une autre bouteille d'eau à la cuisine, puis revins au salon et m'assis à ma place, dos à la baie vitrée et près de ma mère qui était en bout de table et côté cuisine. J'aperçus alors mon frère arriver et lorsque ses yeux tombèrent sur Jimin, je le vis le regarder de haut en bas, l'air sceptique.

« Troy, je te présente Jimin. »

Mon ami et mon père cessèrent donc leur discussion et mon cadet se retourna pour se retrouver face à mon frère.

« Bonsoir, s'inclina-t-il. Park Jimin. Enchanté. »

Mon frère resta figé quelques secondes, puis s'inclina à son tour.

« Troy Jung. Enchanté également. »

Il se redressa, observa le visage de Jimin sans prononcer un mot, puis tourna les talons, fit le tour de la table en passant derrière moi, et tira la chaise à côté. Jimin plongea ses pupilles dans les miennes, visiblement inquiet, alors je lui souris doucement et tournai la tête de droite à gauche pour lui faire comprendre que c'était normal et qu'il n'avait pas à s'en faire.

« Bon, nous pouvons passer à table. »

Mon père alla s'asseoir à l'autre bout, et Ally sauta sur la place à côté de ma mère. Réalisant que Jimin serait alors à côté de mon père et en face de mon frère, je me relevai.

« Ally, tu ne veux pas échanger de place avec moi ?

– Non ! Je veux être à côté de Jiminie-oppa !

– Échanger de place avec lui alors ?

– Non, je veux être à côté de maman !

– C'est bon, t'en fais pas, me sourit Jimin. Je ne vais pas mourir si tu n'es pas à moins d'un mètre de moi. »

J'entendis alors mon frère souffler par le nez, se foutant ouvertement de moi. Ça commençait bien. Jimin ne sembla pas le remarquer donc c'était déjà ça. Je le sentais mal, ce repas.

« Je vais servir, maman, tu peux t'asseoir, dis-je en attrapant des baguettes. C'est à quoi ?

– Bœuf, avec des oignons et du poivre.

– Ça va aller, Jimin ?

– Oui, je mange de tout, me sourit-il.

– Donne-moi ton assiette alors. Tu en veux combien ?

– Euh... dit-il en regardant le plat. Tu peux m'en mettre deux. Je verrai si j'ai encore faim après.

– Deux seulement ? Je t'en mets trois, y en a au moins trois par personne.

– Il y en a au moins cinq par personne, dit ma mère.

– Voilà. Je t'en mets trois, et après on verra.

– Va pour trois », pouffa Jimin doucement.

Je le servis alors, puis passai à mon père, ma sœur, ma mère, Troy, puis je me servis en dernier avant de m'assoir. Mon père et Jimin discutaient toujours de Busan, et après quelques minutes, le sujet tant redouté arriva.

« Et du coup, tu es sur Séoul depuis combien d'années ?

– Ça va faire sept ans.

– Sept ans !? Mais quel âge as-tu ?

– Je vais avoir vingt-trois ans.

– Alors tu as quitté ta famille à... quinze ans ? C'était pour entrer dans une école en particulier ?

– Ah, je... »

Jimin risqua un regard vers moi et j'hochai la tête pour lui signifier qu'il pouvait parler.

« En fait, j'avais passé des auditions et j'ai été sélectionné pour devenir trainee dans une agence.

– Ah. »

Je m'y attendais. Il venait de tomber d'un coup dans l'estime de mon père.

« Donc c'est comme ça que vous vous êtes connus, tous les deux ?

– Si je ne me trompe pas, Hayden a vu une vidéo de moi lors de ses tournages et c'est comme ça qu'il m'a connu.

– Une vidéo de toi ?

– Oui. Je suis chanteur, et je suis dans un groupe qui a un peu de succès.

– Un peu ? ricanai-je. T'es modeste !

– Et alors ? demanda-t-il en haussant un sourcil.

– Ally, c'est un secret, murmurai-je. Tu ne dis rien à personne.

– Pourquoi ?

– Parce que sinon, Jimin ne pourra plus venir ici. Tu comprends ?

– Mmh. D'accord, je dirai rien.

– Et toi pareil.

– Pourquoi je dirais quoi que ce soit ? Les potins ne m'intéressent pas, et je tiens à ma tranquillité, surtout, trancha mon frère.

– T'as entendu parler de BTS, papa ?

– Le groupe qui est venu il y a quelques mois ? Pour qui les fans campaient devant la salle une semaine à l'avance ?

– C'est ça.

– Eh bien ? »

J'arquai un sourcil, et il comprit. Il tourna directement la tête vers Jimin qui me regardait, peu à l'aise, et ce dernier échangea ensuite un regard avec ma mère, avant de revenir vers mon père.

« Tu fais partie de ce groupe-là ? demanda mon père.

– Oui. J'ai la chance de faire partie de ce groupe. C'est pour ça que je ne me repose pas souvent, et que je ne peux voir ma famille que quelques semaines par-ci par-là ; on est très occupés.

– C'est incroyable ! Vous avez vraiment vendu toutes les places du stade ?

– Oui, pour les deux jours.

– Je suis époustouflé. »

Et voilà, il avait regagné son estime.

« Au moins, toi tu as pu t'en sortir. Je suis content pour toi. Ça ne doit pas être le cas de tous les jeunes qui entrent dans ces agences pour se faire exploiter.

– Malheureusement, tout le monde n'a pas ma chance, non.

– Tu ne pourrais pas donner un coup de pouce à Hayden pour qu'il soit engagé chez toi ? Qu'il trouve un vrai boulot ? »

Et voilà. On y était.

« Je peux très bien m'occuper de moi tout seul, papa.

– Bien sûr, mon fils. En attendant, tu vis toujours ici.

– Je m'en vais si je te dérange à ce point, hein.

– Je t'aurais bien fait entrer dans mon agence si je l'avais pu, mais malheureusement, les embauches sont passées au peigne fin, intervint Jimin pour calmer la discussion.

– Vu les casseroles qu'il traîne... soupira mon père en se servant un peu d'eau.

– Oh, je ne pense pas qu'il ait fait quoi que ce soit qui soit si problématique que ça. Non seulement c'est dur d'entrer chez nous, mais surtout quand on y est, c'est très dur d'en sortir. Mais croyez-moi, j'aurais adoré emporter Hayden avec moi en tournée autour du monde pendant six mois ; on aurait bien rigolé. »

Mon père se figea une seconde, puis Jimin s'empara de son verre d'eau qu'il porta à son visage. Il échangea un regard et un sourire avec moi avant de boire un peu, et mon père se racla la gorge avant de tenter de trouver un nouveau sujet de discussion.

Que je trouve un « vrai boulot » et quitte la maison familiale, oui, mais que je quitte le pays et ne revienne les voir qu'une fois par an, ça lui plaisait bien moins. Je ne savais pas si Jimin l'avait compris ou s'il avait dit ça par hasard, mais il avait bien joué sur ce coup. Mon père allait me lâcher la grappe sur le sujet pendant au moins une semaine.

[...]

Je caressai les cheveux de ma petite sœur, puis déposai un baiser sur son front.

« Maintenant il faut dormir.

– Mais je veux encore que vous me lisiez une histoire ! se plaignit-elle.

– On t'en lira une autre demain. Tu as école, ma puce, il faut que tu dormes.

– Mais...

– Jimin ne s'en ira pas demain.

– Je te lirai une histoire demain, si tu veux. On pourra t'en lire deux. Une chacun. Mmh ? me dit-il.

– Ok, répondis-je en le regardant, avant de reporter mes yeux sur ma sœur. Une histoire chacun, parce que ça sera le weekend. Mais maintenant il faut dormir. D'accord ?

– D'accord.

– Allez, bonne nuit.

– Bonne nuit, oppa. »

Je déposai un nouveau baiser sur son front, puis me redressai. Jimin caressa ses cheveux doucement en lui souhaitant bonne nuit, puis il se leva à son tour et me suivit. Nous fermâmes la porte de la chambre et pûmes enfin soupirer.

« Les histoires de princesses me donnent envie de vomir. Je les connais par cœur, à force, chuchotai-je en traversant le couloir, je me demande comment elle fait pour ne pas s'en lasser.

– Tu ne lisais jamais le même livre quand tu étais gamin ? Un livre que tu adorais ?

– Pas dans mes souvenirs.

– Tu n'as jamais regardé le même dessin animé tous les jours pendant un mois parce que tu l'adorais ?

– Mmh, si, ça peut-être.

– Bah voilà, c'est pareil. »

J'avançai vers la fenêtre de ma chambre et l'ouvris.

« Tu peux fermer la porte et venir là, tu sais.

– Ok. »

Il fit ce que je lui avais dit, tandis que j'ouvris le tiroir de mon bureau pour en sortir un paquet de cigarettes et mon briquet.

« Je te propose pas ?

– Non merci, sourit-il.

– Tant mieux. »

Je glissai une cigarette entre mes lèvres, puis l'allumai avant de m'accouder à ma fenêtre. Après quelques secondes, il vint faire de même et observa le quartier à mes côtés.

« C'est joli.

– Oui, et c'est étrangement calme.

– Ah oui ?

– Oui. Il y a souvent des bandes qui traînent. Sans parler de gangs, on est quand même un quartier assez riche, mais il y a souvent des bandes de jeunes qui traînent et font du bruit, la nuit.

– D'accord. Je ne serai pas surpris si je suis réveillé en pleine nuit, alors.

– Non. »

J'inspirai une fois de plus et recrachai ma fumée tout en continuant d'observer le paysage.

« T'as fait une bonne impression.

– Ah, tu trouves ? rigola-t-il doucement.

– Oui. Tu as Ally dans la poche, déjà, ricanai-je. Je pense que tu as séduit ma mère aussi, elle m'a dit que tu étais très agréable, que tu avais l'air gentil et que tu étais mignon.

– Je suis flatté, pouffa-t-il.

– Et tu as su marquer des points chez mon père.

– Mmh. Ça allait plutôt bien au début, et puis quand j'ai dit que j'étais dans une agence...

– Je m'en doutais pour être honnête. Et je me doutais que le sujet viendrait à virer sur moi.

– Il est souvent comme ça avec toi ?

– Quasiment tout le temps. Je n'ai aucun soutien de sa part parce qu'il ne comprend pas ce que je fais. Mais bon, je suis habitué.

– Habitué ne veut pas dire que ça ne te touche pas pour autant.

– Clairement pas. Mais bon, tu as bien rattrapé la situation. Me voir totalement disparaître est encore moins acceptable pour lui, donc l'idée de la tournée était bien trouvée.

– Et encore, six mois, j'ai été gentil. Si t'étais embauché à Big Hit, tu devrais rester en Corée toute l'année.

– Je me doute. Donc voilà. Au moins, il devrait me lâcher la grappe jusqu'à ce que tu t'en ailles, c'est déjà ça.

– Tant mieux alors.

– Oui.

– Quant à ton frère...

– Ah... oui. Tu as vu le spécimen, du coup.

– Je ne sais pas s'il m'a reconnu quand il est arrivé, mais il m'a regardé bizarrement.

– Il est toujours comme ça, faut pas t'en faire, dis-je en grattant le filtre de ma cigarette. Ça lui passera avec le temps.

– Vraiment ?

– Oui. Mais bon, ne t'attends pas non plus à ce qu'il te saute dans les bras.

– Je m'en doutais, rigola-t-il.

– Mmh.

– Mais il est mignon.

– Tu trouves ? tournai-je la tête vers lui.

– Oui. Il fait plus âgé que toi par contre, c'est perturbant. Tu m'as bien dit que tu étais l'aîné ?

– Oui, c'est mon petit frère. Il a trois ans de moins que moi.

– Étrange.

– Faut dire qu'à force de bosser, il a dû se prendre un coup de vieux.

– Mmh. Ceci dit, vous vous ressemblez beaucoup. Avec Ally aussi d'ailleurs, vous avez le même nez.

– Oui.

– Et les mêmes yeux, ajouta-t-il en m'observant. Ils ont la même forme. Ceux de ton frère sont plus ronds.

– Tu as remarqué tout ça ?

– Il était assis en face de moi. Même s'il ne me regardait quasiment jamais et qu'on n'a pas échangé un seul mot, ça ne m'a pas empêché de l'observer, me sourit-il.

– C'est vrai. Mais du coup tu as pu remarquer qu'on ne s'entendait pas du tout.

– Oui, et je trouve ça ultra dommage.

– Tout ce qu'il sait faire, c'est me dénigrer et m'envoyer des piques dès que possible.

– C'est triste. »

Il expira bruyamment, puis quitta le rebord de la fenêtre pour regarder l'intérieur de ma chambre.

« Je peux allumer la lumière ? Ou les moustiques pourraient entrer ?

– Tu peux, j'ai fini de toute manière.

– Ok ! »

J'écrasai alors ma cigarette, puis refermai ma fenêtre avant d'abaisser les stores quand le lustre s'alluma. Jimin revint ensuite vers mon bureau, observa ce qui se trouvait dessus sans prononcer un mot, puis il se retourna pour regarder le mur derrière qui servait de décor à mes vidéos.

« C'est marrant d'être ici.

– Marrant ? demandai-je.

– Oui, dans le sens où j'ai vu ce mur dans tes vidéos, et que je suis vraiment devant, aujourd'hui. C'est étrange, mais amusant.

– Sooyeon m'a fait la même réflexion l'année dernière.

– Sooyeon ? demanda-t-il.

– Ma cousine.

– Ah, celle de la vidéo ?

– Oui.

– Il faudrait que je la reregarde d'ailleurs, ça fait longtemps. Et j'avais bien rigolé.

– Tu m'étonnes, levai-je les yeux au ciel.

– La façon dont tu t'étais étouffé en me voyant... pouffa-t-il.

– Oui bon ça va, râlai-je.

– Elle arrive la semaine prochaine, tu m'as dit ?

– Oui, samedi. Vous allez vous rater de peu, du coup.

– C'est dommage. J'aurais bien aimé la rencontrer.

– Elle aussi, tu sais. Si jamais un jour elle apprend que tu as dormi dans le même lit qu'elle, et à quelques jours près, elle va hurler tellement fort que je vais perdre trois points d'audition. »

Jimin éclata alors de rire et je ne pus m'empêcher de sourire. Son rire avait quelque chose de communicatif, et qui mettait de bonne humeur.

« Je rêverais de la rencontrer, vraiment. Elle a l'air géniale. Et puis ensemble, on pourrait tellement te faire tourner en bourrique... »

Je ramenai immédiatement mes yeux sur lui et le fusillai du regard.

« J'en connais un qui ne va pas faire long feu ici. »

Il rit une fois de plus, puis passa sa main dans ses cheveux. Tiens, ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas fait. Mais lorsque ses pupilles se reposèrent dans les miennes, je réalisai alors que son regard avait changé. Il était fatigué.

« Tu veux te coucher ?

– Tu ne veux pas qu'on fasse quelque chose ?

– J'ai des tas d'idées à te proposer, mais tu viens de te taper onze heures de vol avec un décalage horaire, plus une journée derrière. Je pense qu'il est temps que tu ailles te coucher. On a une semaine pour faire des trucs ensemble.

– T'es sûr ? me demanda-t-il avec une moue triste.

– Oui. Et puis si tu veux qu'on fasse la tournée des bars un soir, faudra que tu aies bien dormi la veille.

– Bon d'accord, capitula-t-il en riant. Mais soit je vais être réveillé très tôt, soit demain je dormirai encore en plein milieu d'après-midi...

– Je viendrai te réveiller si vraiment tu dépasses quatorze heures.

– Midi. On ne va pas abuser non plus.

– D'accord, midi. Je mettrai un réveil pour moi, mais toi, dors. Vraiment. Faut que tu sois en forme, demain.

– Mmh, fit-il en hochant la tête. Je vais aller prendre une douche et me coucher. Oh, par contre, est-ce que tu as une serviette à me prêter ? Comme j'avais prévu d'aller à l'hôtel, je n'en ai pas pris...

– Oui, bien sûr. Suis-moi. »

Nous quittâmes donc ma chambre et je l'amenai jusqu'à la salle de bain. Je lui donnai une serviette propre, puis lui dis de faire comme chez lui. Il me remercia en souriant, puis nous nous souhaitâmes une bonne nuit, et je l'abandonnai là pour retourner dans ma chambre. Mine de rien, j'avais hâte de me coucher aussi, cette journée m'avait épuisé.