𝟎𝟐:𝟏𝟒 - Falling In Reverse, 𝐼'𝑚 𝐵𝑎𝑑 𝐴𝑡 𝐿𝑖𝑓𝑒
[04/07/2022]
Bonsoir bonsoir !
J'espère que vous allez bien !
Le concert du Hella Mega Tour samedi, omg, la pls. C'était génial. Deux ans et demi que je n'avais pas fait de concert, ça m'avait trop manqué, déjà, mais voir ces vieux groupes que j'écoutais quand j'étais ado... 😭
Et puis comme mon cerveau n'est jamais en veille, il y a un élément qui m'a inspirée pour cette histoire. On verra d'ici quelques mois si jamais je l'utilise ou non 👀
J'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Comme je m'en étais douté, j'étais rentré chez moi dans un état un peu déplorable et j'étais allé me coucher immédiatement. Je m'étais réveillé en plein milieu de la nuit, une gueule de bois mémorable, et j'avais vidé un paquet entier de cigarettes en attendant que mon cachet fasse effet. J'avais ensuite comaté toute la journée jusqu'au samedi, et alors que j'aurais dû être vacciné pour une bonne semaine, j'allais remettre le couvert ce soir.
Dean m'avait dit que notre vieille amie Lindsay serait libre dimanche soir, alors je n'avais pas pu me décommander ; on allait passer une super soirée tous les trois. Ça faisait des années, et on allait se rappeler le bon vieux temps. Je comaterais encore une journée, et ensuite je reprendrais ma vie en main. Je n'avais pas sorti de vidéo depuis trop longtemps, mes abonnés allaient commencer à s'impatienter.
Nous nous étions donné rendez-vous à dix-huit heures au Playful Goblin, où nous allions quand nous étions adolescents. Le propriétaire étant l'oncle de Dean, il nous servait des jus de fruits et nous laissait jouer sur ses machines, ses billards ou ses babyfoots, à l'époque. Tout était pourri à l'intérieur : les tables avaient reçu tellement de coups de couteau qu'on pourrait y faire tenir une cigarette, et on se questionnait souvent sur la solidité des chaises. Les posters aux murs étaient quasiment tous déchirés ou brûlés, il y avait des tags à certains endroits, mais c'était un endroit où nous avions passé énormément de bons moments les après-midis. Il était donc évident que ça serait ici qu'on se retrouverait.
Seulement lorsque je poussai la porte, je fus surpris de voir toute une foule se masser au fond. Quand nous y allions la journée, il y avait toujours quelques piliers de bar, mais jamais autant de monde. J'avançai alors entre les clients quand j'entendis mon nom. Je relevai la tête et cherchai une connaissance des yeux, et c'est là que je reconnus Dean. Je lui souris largement et répondis à son signe de la main avant de me faufiler jusqu'à lui. Il me fit une rapide accolade, et alors que j'allais lui demander comment il allait, je réalisai qu'il y avait plusieurs personnes autour de nous.
« Wow, lâchai-je alors en posant mes yeux sur plus de personnes que je ne l'aurais imaginé. Mais qu'est-ce que vous faites tous là !?
– On est aussi heureux de te voir ! rigola un ancien pote de lycée.
– Non mais je pensais qu'il n'y aurait que Lindsay ! Elle n'est pas encore là, d'ailleurs ?
– Non, elle ne va pas tarder, me sourit une ancienne amie. Comment tu vas, Hayden ?
– Super bien, et toi ? dis-je en venant la prendre dans mes bras. Ça fait une éternité !
– Clairement ! Et moi ça va. Beaucoup de changements depuis le temps, mais ça va.
– Faut que tu me racontes ça ! »
Je me tournai ensuite sur une autre amie.
« Aminata, bordel, toi aussi !? Depuis quand t'es plus au Canada ?
– Tu vas te foutre de moi, rigola-t-elle en me serrant à son tour dans ses bras, mais je suis venue pour un concert. Je me suis dit que c'était aussi l'occasion de revoir tout le monde.
– Un concert ? dis-je en reculant d'un pas. Nan, me dis pas que t'es venue voir BTS, toi aussi ?
– Si, rit-elle.
– Mec, dis-je en reposant mes yeux sur Dean, encore une victime.
– Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ? rigola-t-il.
– D'ailleurs, j'ai vu le tweet, tu sais, reprit mon amie.
– Ah, ce tweet, dis-je avec un sourire faux.
– Oui, bon, j'ai vu que toi ça t'a saoulé, mais moi quand je l'ai vu arriver, j'étais hystérique. J'étais là : "Oh mon dieu mais je le connais !", et je l'aurais bien hurlé si je n'avais pas été dans les transports en commun.
– J'imagine très bien, Steven était dans le même état. Mais le pire à supporter, c'est qu'il était à côté de moi.
– J'imagine tellement ! éclata-t-elle de rire. Je l'imagine tellement péter un câble ! J'espère qu'il va profiter de son concert, d'ailleurs !
– T'en fais pas pour lui. J'ai pas de nouvelles, mais j'imagine que même s'il est mort, on peut être heureux pour lui parce que c'était pour la bonne cause, ricanai-je. On ne va pas le revoir avant une bonne semaine, il part sur New York ou Chicago, je sais plus.
– C'est Chicago le weekend prochain.
– Alors ça doit être Chicago, souris-je avant de poser mes yeux sur l'ancien pote qui était à sa droite. Toi aussi ça fait un bail ! Comment tu vas ? »
Je continuai de faire le petit tour des anciens collègues de promo du lycée, échangeant quelques mots avec eux, quand Lindsay arriva à son tour. Ses longs cheveux blonds bouclés avec soin, son maquillage noir charbonneux autour des yeux, ses hauts beaucoup trop courts et ses pantalons serrés à la taille, elle avait toujours un air de Taylor Momsen assez bandant malgré les années s'étant écoulées. Elle était vraiment canon en plus d'être intelligente et dotée d'une répartie tout simplement savoureuse. Mais comme je l'avais dit à Dean, je ne l'avais étrangement jamais vue de cette façon, et elle était bien trop stable, malgré son apparence sulfureuse.
Deux autres personnes nous rejoignirent ensuite et nous fûmes au complet. Nous abordâmes de nombreux sujets, à commencer par ce que chacun de nous était devenu depuis la dernière fois que nous nous étions vus. Et évidemment, à un moment de la soirée, le sujet de discussion finit par revenir sur mon métier et ce fameux tweet, suite à la mention des concerts de BTS où Aminata et Lindsay s'étaient rendues.
« Tout le monde sait déjà ce qu'il en est, j'ai fait une vidéo complète, dis-je pour essayer de fuir le sujet tout en tapant ma cigarette sur le bord du cendrier. Mais vous, surtout. Dites-moi comment vous avez fini par vous retrouver là-dedans. Sérieux.
– Moi je n'ai aucune explication, commença à rire Aminata. Un jour je suis tombée sur une vidéo et j'ai bien aimé. Puis j'ai vu Steven commencer à tomber dedans alors je m'y suis intéressée davantage. Et voilà. J'ai vingt-cinq ans et je suis fan d'un boys band, mais je le vis bien.
– T'es mignonne, ricana Lindsay en tirant sur sa cigarette.
– Clairement, ajoutai-je. Et toi du coup ? Apparemment, tu accompagnais ta petite sœur ?
– Ouais, c'est ça, me répondit-elle. Mes parents ne voulaient pas y mettre les pieds, et comme elle est mineure, c'était foutu pour elle si personne ne l'accompagnait. J'en voudrai toujours à mes parents de m'avoir fait rater Linkin Park quand j'étais gamine, alors je ne veux pas qu'il arrive la même chose à Stacy. Du coup je l'ai accompagnée.
– Je comprends totalement. C'est chouette pour elle. Elle devait être heureuse.
– Tellement, rit-elle en ramenant ses cheveux en arrière. Tu l'aurais vue ! Elle sautait partout avec son... son truc bizarre, je sais même plus comment ils appellent ça. Un lightstick noir et blanc qui s'allume. Bref, elle pleurait à la fin, c'était trop mignon. J'ai absolument rien compris à ce que ces mecs pouvaient raconter dans leurs chansons, mais musicalement c'était pas si mal. Honnêtement, je m'attendais à pire. Et puis je mentirais si je disais que niveau spectacle, t'en as pas pour ton argent.
– À ce point ? demandai-je en haussant un sourcil.
– Clairement. D'ailleurs, je pense que tu pourrais aimer la première chanson. Mais autrement, t'as des animaux géants qui se gonflent sur la scène d'un coup, t'as du feu, des bulles, des fleurs, tout ce que tu veux. Les décors sur certaines chansons sont vraiment beaux. Et surtout la danse. Toi qui aimais regarder les danseurs de rue quand on était ados, tu te régalerais.
– Mmh, de ce que j'ai pu voir, ce sont effectivement de bons danseurs.
– Du coup visuellement c'est vraiment chouette. Bon, musicalement c'est pas trop ma tasse de thé et j'imagine que pour toi non plus, mais franchement, ça aurait pu être pire. Et puis, mine de rien, ils sont beaux et bien foutus.
– La Corée, ricanai-je en tirant sur ma cigarette. Ils sont triés sur le physique, on peut pas se mentir.
– Et puis la danse muscle. Non mais vraiment, c'était chouette. Je comprenais pas pourquoi tout le monde pleurait à la fin, mais c'était chouette.
– Tant mieux alors, souris-je. Tu as pleuré, Ami' ?
– Tu as oublié que j'avais ton âge ? Non, rigola-t-elle. Mais ça fait toujours quelque chose quand tu arrives à la fin d'un concert. Que tu dois dire au revoir aux artistes.
– Mmh, je conçois. Ça peut être émouvant.
– C'est ça. Au début je voulais faire les deux dates parce que je ne sais pas quand est-ce qu'ils reviendront, mais c'est cher... Et puis au final, passer mon dimanche soir avec vous, c'était un bon compromis, rit-elle.
– Clairement. Je suis bien plus beau et compréhensible qu'eux, pouffai-je.
– Compréhensible, très certainement, même leur traducteur était à chier, rigola Lindsay, mais beau, je sais pas.
– Pardon !? Je suis outré !
– Faut voir les choses en face, Hayden. Tu étais peut-être le plus canon de notre classe y a huit ans, mais aujourd'hui, tu es dépassé.
– Toi et ta langue de vipère, vous m'aviez pas manqué en fait.
– Tu l'aimes, ma langue de vipère, dit-elle en coinçant la boule de son piercing entre ses dents.
– Pas quand c'est de moi que tu parles. Et range-moi ça ou je te l'arrache.
– Bouh. Qu'il est vilain. On l'a vexé, Ami', dit-elle en faisant une moue triste.
– C'est ça, rigolez, souris-je. En attendant, c'est à moi que Park Jimin a envoyé un tweet. »
Elles éclatèrent alors de rire et je ne pus m'empêcher de sourire tout en écrasant ma cigarette.
« Certes. Mais ça ne change pas le fond ; ils sont vraiment canons. T'as pas des photos ? demanda Lindsay à Aminata.
– Si, pourquoi ?
– Pour montrer à cette tête de pioche qu'il n'est plus dans l'air du temps avec ses t-shirts de groupe de métal et ses tatouages malabars.
– Hey !
– Écoute, Hayden, reprit-elle tout en souriant alors qu'Aminata rigolait doucement, ce qui plaît aux femmes et aux adolescentes aujourd'hui, c'est le genre androgyne et qui porte du Chanel ou du Dior. Ah, tiens, lui. C'est qui ?
– V, il s'appelle Kim Taehyung.
– Eh bah lui, dit-elle en prenant le téléphone des mains de son amie pour me montrer l'écran, étrangement, j'en aurais bien fait mon quatre heures, tu vois.
– Ah oui ? À ce point ? demandai-je avec de gros yeux.
– Ouais. Il est vraiment beau. Et il a une voix grave très sexy. Bon, je dois avoir deux fois son âge, mais on ne dira rien.
– Abuse pas, il est de 95, t'as que deux ans de plus que lui.
– Deux ans !? Oh, ça va alors ! »
J'éclatai de rire devant le sourire qu'elle afficha, comme si c'était la meilleure nouvelle de l'année, puis Aminata me montra une autre photo.
« Moi, c'est lui qui me fait craquer, mais j'ai quatre ans de plus que lui, c'est moins drôle.
– Ça va, ça aurait pu être pire.
– Mmh. Et tiens, Hayden, c'est ton coup de cœur.
– Mon coup de cœur ? demandai-je en fronçant les sourcils.
– Oui. J'ai vu la vidéo que tu as faite avec ta cousine, tu sais, rigola-t-elle en me montrant l'écran de son téléphone. Regarde comme il était canon, hier ! »
Je posai alors mes pupilles sur son portable, et en reconnaissant Jimin, je ne pus me retenir de sourire. Ses cheveux noirs couvraient son œil droit alors qu'il maintenait son micro contre sa bouche de sa main droite.
« J'ai celle-là aussi qui pourrait te plaire », dit-elle en ramenant son téléphone à elle.
Elle scrolla quelques secondes, puis me le représenta. Jimin avait ses mains sur son torse et il avait remonté sa chemise visiblement très haut. Tiens, c'est vrai qu'il m'avait parlé de ça.
« Tu disais pas que les tatouages c'était plus à la mode ? rigolai-je en reposant mes yeux sur Lindsay.
– Les tiens ne sont plus à la mode. Ce qui est à la mode maintenant, c'est ceux sur le flanc, comme lui.
– C'est sans doute un faux, dis-je, comme si je n'en savais rien.
– Au départ oui, mais on est tous sûrs que c'est un vrai, maintenant.
– Tu ne disais pas que c'était illégal d'ailleurs en Corée ? me demanda Lindsay.
– C'est compliqué. Le fait de tatouer sans avoir un diplôme de médecin est illégal. Et comme la plupart des médecins refusent de tatouer pour des raisons sanitaires, les tattoo artist n'ont pas d'autre choix que de bosser dans l'illégalité. Mais avoir un tatouage en soit n'est pas illégal. En revanche, c'est toujours mal vu. Le fait qu'il puisse l'exposer à ce point, c'est étrange. Mais soit.
– Enfin bref, arrêtons de parler de ça, on a mieux à faire ! dit Lindsay en écrasant sa cigarette. Je vais me chercher un autre verre. Vous voulez quelque chose ?
– La même chose, s'il te plaît, souris-je en poussant mon verre vide vers elle.
– Évidemment.
– Je veux bien une autre bière aussi.
– C'est parti pour trois bière. »
Lindsay se leva alors et je reposai mes yeux sur Dean qui était perdu à l'autre bout de la salle, discutant avec d'autres de nos amis. Je sentis soudain mon téléphone vibrer sur la table alors je l'attrapai et déverrouillai l'écran. J'avais plusieurs messages de Jimin et de Steven. J'ouvris d'abord ceux de mon ami et vis qu'il m'avait envoyé des photos de la scène vide, puis de sa tête complètement décalquée par le manque de sommeil, pour finir par un petit montage où il pleurait des litres, son lightstick collé contre sa joue.
« Ah, tiens, notre ami est en pleine déprime, dis-je en tendant mon téléphone à Aminata.
– Effectivement. Oh, attends, le concert est fini ? Il est déjà l'heure-là !?
– Visiblement, dis-je en abaissant le volet de notifications pour regarder l'heure. Pourquoi, tu dois rentrer tôt ?
– Non, pas du tout, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi tard. Le temps passe vite !
– Clairement. Il passe toujours trop vite quand on s'amuse, lui répondis-je avec un sourire en coin tout en cliquant sur les messages de Jimin.
– N'est-ce pas », me répondit-elle en haussant un sourcil.
Je tiquai et fronçai légèrement les sourcils. C'était moi, ou...
« Et voilà, trois bières ! »
Je relevai immédiatement la tête sur Lindsay qui venait de poser les verres sur la table.
« Déjà !?
– Tu sais bien que je suis toujours servie avant tout le monde, me répondit-elle en saisissant un verre pour taper dans les deux autres. Allez, à la vôtre !
– À la tienne ! »
Je posai donc mon téléphone face contre le bois abimé, puis je trinquai correctement dans son verre, avant de tendre le mien vers Aminata. Et, ses yeux noirs dans les miens, elle me sourit avant de trinquer à son tour. Non, je n'avais pas rêvé. Elle m'envoyait clairement des signaux, et c'était très perturbant.
[...]
Lorsque je me réveillai, un nouveau mal de crâne me clouant dans les draps bien trop doux pour être les miens, je grognai et fermai les yeux fortement. Bordel, j'étais où encore ? Il était quelle heure ? Et on était quel jour ? J'allais encore me faire démonter par mon frère et son caractère de merde, et reprendre par mes parents parce que c'était pas un mode de vie sain et que je devrais faire plus attention à moi.
« Putain... »
Je tentai d'ouvrir mes paupières, mais même lorsque mes pupilles furent adaptées à la lumière du jour, je fus incapable de reconnaître la pièce où je dormais. Ça ressemblait à un hôtel... Un hôtel ? Je me retournai avec crainte, et lorsque mes yeux tombèrent sur une épaule foncée, comprenant que j'étais avec Aminata, je fus autant soulagé que contrarié. Et lorsque je remarquai que j'étais totalement à poil, ça ne s'arrangea pas. Il fallait vraiment que je me calme des fois... Bordel, j'avais aucun souvenir de la fin de soirée.
Je me redressai, pris mon crâne dans mes mains pour tirer sur mes cheveux, puis je commençai à chercher mes vêtements. Je ne savais vraiment pas comment est-ce que je devais agir. On se connaissait depuis près de dix ans, comment ça avait pu déraper ? Pourquoi ? Filer à l'anglaise comme un lâche ou attendre qu'elle se réveille, quel serait le mieux ? Et si j'avais merdé ? Non, on était adultes, elle devait savoir à quoi s'en tenir... non ? Putain.
Je glissai hors du lit et commençai à me rhabiller. Je trouvai mon téléphone échoué près du mur alors je le récupérai et vérifiai l'heure. Il était plus de neuf heures. Je vis que j'avais des messages, dont plusieurs de Jimin, alors je déverrouillai mon écran. Ça faisait... trois jours, maintenant ? Quatre ? Seulement lorsque la conversation s'afficha, je remarquai avec effarement que nous avions échangé des messages dans la nuit. Enfin, échangé... qu'il avait tenté de communiquer avec moi, et que je m'étais visiblement assis sur mon clavier pour lui répondre.
Je lâchai mon téléphone et vins pincer l'arrête de mon nez à m'en faire mal. Quel con. Mais quel con. Je revérifiai l'heure. Il n'était pas encore dix heures. Est-ce que je pouvais lui envoyer un message maintenant pour lui dire qu'on pouvait se voir ? Et m'excuser au passage aussi, bien évidemment ? Bordel, quel con. Quel abruti fini. Je lâchai mon nez et vins tirer sur mes cheveux noirs. J'avais envie de me foutre des baffes. Est-ce qu'il avait veillé pendant trois heures afin d'avoir une pitoyable réponse de ma part ? Est-ce que je l'avais réveillé ?
Je commençai à taper le message suivant, et je vis le petit « 1 » montrant que mes messages n'avaient pas été ouverts disparaître. Il ne dormait donc pas. J'effaçais alors ce que j'étais en train d'écrire pour le saluer de nouveau.
J'attendis pendant près d'une minute, mais il ne me répondit pas. Est-ce que je l'avais vraiment vexé ?
J'attendis encore. Il avait vu mes messages jusqu'au dernier, mais ne me répondit pas. Je finis par me faire à l'idée qu'il faisait la gueule, et je pouvais le comprendre. Je me relevai alors et cherchai le reste de mes affaires. Aminata dormait toujours et je ne savais pas si je devais la réveiller ou m'enfuir sans rien dire. Décidément, j'étais le pro des merdages, cette semaine. Attends. Est-ce qu'on avait mis une capote, au moins ? Toute ma vie défila devant mes yeux. Oui, j'aurais pas pu déconner à ce point, même en étant déchiré. Si ?
Une fois certain d'avoir toutes mes affaires, je me dirigeai vers la petite table où il y avait un bloc-notes, et j'y griffonnai un petit mot avant de finalement m'enfuir comme un lâche en lui disant que je devais y aller mais que je voulais qu'elle m'envoie un message en se réveillant. Il fallait au moins éclaircir ce point. Une fois dehors, je dus chercher où j'étais. Je ne reconnaissais absolument pas la rue, alors je sortis mon téléphone et cherchai sur Maps afin de voir où est-ce que j'avais atterri. Tandis que j'allais ranger mon téléphone pour partir en direction de la station de métro la plus proche, une notification Kakao apparut.
La prochaine tournée ? Carrément ?
J'attendis quelques secondes, puis je verrouillai mon écran. Je me sentais coupable. Après tout, c'était de ma faute pour ces deux rencontres avortées. Je lui avais fait courir des risques inutiles en plus de perdre du temps alors que n'importe qui aurait tué pour être à ma place. Il ne reviendrait pas ici avant probablement un an. On allait sans aucun doute se perdre de vue d'ici là. J'avais laissé passer ma chance, mais je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même.
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