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𝟎𝟏:𝟎𝟔 - The Red Jumpsuit Apparatus, 𝑌𝑜𝑢𝑟 𝐺𝑢𝑎𝑟𝑑𝑖𝑎𝑛 𝐴𝑛𝑔𝑒𝑙

[03/06/2022]

Bonsoir bonsoir !

Bordel, cette journée... rien ne va. J'avais tellement de trucs à faire, et je sens que je ne vais finalement pouvoir poster que ce chapitre sur tout ce qui était prévu, j'ai envie de hurler. Je suis sur cette correction depuis 15h, mais je n'ai pas arrêté d'être dérangée, je n'en peux plus. Et 5000 mots en plus, pour ne rien arranger mdr

Anecdote time : hier, ça faisait 6 ans depuis la KCON à Paris. Voilà. Maintenant, déprimez avec moi.

Bref, dernier chapitre de cette première partie. J'ai tellement hâte de lire vos commentaires et de voir vos réactions omg, vous n'avez pas idée.

J'espère qu'il vous plaira bien comme il faut 👀

Bonne Léocture ! ♥




~~+~~




J'éclatai de rire. J'en étais sûr. Rien que pour cette réaction, j'étais satisfait qu'il m'ait appelé alors que ma caméra tournait.

« Ouais, désolé. Je vais venir marcher sur tes plates-bandes il semblerait.

Hors de question !

Hey, tu devrais être fier ! Quand tu disais qu'il pourrait faire virer n'importe quel mec, je me foutais de toi, mais en fait tu avais raison ! rigolai-je fortement.

J'ai toujours raison !

Bah voyons.

Hyde, je ne vais pas te laisser gagner.

Gagner ? Mais gagner quoi ? ris-je encore plus fortement.

On va régler ça entre hommes.

Mais de quoi tu parles ?

De Jimin. Il est à moi. »

Je pouffai subitement et me fis mal au fond de la gorge. Je toussai alors quelques secondes, puis essayai de parler de nouveau.

« T'es sérieux, mec ?

Très. Dans deux jours, tu viens chez moi. On verra qui sera le meilleur.

Bah voyons.

T'as pas le choix. Tu viens. On se battra, et celui qui perdra aura un gage. »

Je réfléchis un instant en faisant la moue, puis je hochai la tête.

« Tenu. Je viens chez toi dans deux jours. Et comme toute notre conversation vient d'être enregistrée, je vais poster ça sur Twitter. Tout le monde sera au courant : tu ne pourras pas te défiler.

Je n'en attendais pas moins de toi. À dans deux jours, cher rival.

Ça marche, à dans deux jours, rigolai-je. Salut.

Salut ! »

Je finis par raccrocher et reposai mon téléphone avant de me laisser tomber en arrière contre le dossier de mon fauteuil. J'aurais dû parier qu'il m'appellerait. Je soupirai ensuite, un large sourire aux lèvres, et je me rassis correctement. Je mis mon téléphone en silencieux cette fois, puis je bus quelques gorgées d'eau avant de me racler la gorge et de réarranger mes cheveux dans le retour. Et lorsque ce fut parfait, je repris ce que je racontais avant de me faire interrompre.

[...]

Les deux jours étaient passés. Comme je l'avais dit à mon ami, j'avais posté sur mes réseaux sociaux l'extrait vidéo où il m'appelait pour me défier, et j'étais à présent dans sa chambre, regardant autour de moi en attendant qu'il se décide à me dire ce qu'il avait prévu. Après quelques minutes, il finit par revenir dans la pièce. Il alluma sa caméra puis vint s'asseoir à côté de moi en me tendant une bouteille.

« Une bière ? Tu veux me saouler ?

Tu seras saoul avec une bière ? rigola-t-il.

Évidemment que non, mais je me questionne sur le pourquoi du comment. J'ai franchement peur de ce que tu as pu prévoir.

N'aie pas peur, mon ami. »

Je levai les yeux au plafond en souriant, puis j'ouvris la capsule de ma boisson à l'aide de mon briquet alors qu'il s'apprêtait à faire son intro.

« Mais tu m'attends même pas !? s'outra-t-il en reposant immédiatement ses yeux sur moi.

L'alcool c'est sacré, ricanai-je en portant la bouteille à ma bouche.

Très bien. Dans ce cas je n'aurai aucune pitié. »

Il ramena ses yeux sur la caméra et commença sa présentation.

« ... et n'oubliez pas que l'alcool est dangereux pour la santé ! Il faut boire avec modération ! »

Je pouffai tout en roulant des yeux une fois de plus. Il ne fit aucun commentaire, sachant très bien que j'étais le dernier à pouvoir dire quelque chose sur le sujet, mais il continua d'expliquer la situation.

« Et donc, voici le sujet du défi. »

Je me redressai un peu, d'un coup plus attentif.

« Je sens que ça va être un truc de merde, soufflai-je.

Loin de là. Puisque dans quelques minutes nous nous battrons pour Jimin, alors le sujet du défi est bien évidemment Jimin.

Tu te fous de moi !? hurlai-je presque.

Loin de là. Il est à moi, tu n'es pas à la hauteur de sa perfection !

Je te demande pardon !? commençai-je à rire, presque vexé de la situation. Mais tu as quel âge ? Et puis ce n'est pas du tout fairplay, tu le connais depuis des mois !

Justement. Hors de question qu'un petit nouveau fraîchement débarqué ne vienne me le ravir !

Nan mais n'importe quoi. C'est ridicule, rigolai-je en frottant mes yeux de mon pouce et de mon index gauche.

Très bien, alors dès que nous aurons terminé, tu pourras me poser autant de questions sur ce que tu veux. Si c'est match nul, alors nous ferons ménage à trois.

Avec toi ? Hors de question ! assurai-je en portant ma bouteille à mon visage.

Ce n'était pas une question. Je ne te laisserai jamais Jimin !

Très bien, je relève le défi. Mais s'il n'y a que Jimin en enjeu, je trouve ça insuffisant.

"Que Jimin" !? fit-il semblant de s'offusquer. Jimin est le dieu suprême, le St Graal, la boîte de Pandore, le fruit défendu ! »

J'éclatai de rire et partis en arrière, tout en essayant de maintenir ma bouteille droite pour ne pas renverser de la bière partout.

« Puisque c'est ça, j'accepte, déclara Steven. Dis-moi ce que je devrai faire si jamais j'échoue. »

Je me redressai, essuyai mes yeux, puis j'avalai une nouvelle gorgée de ma boisson tout en réfléchissant.

« Mmh. Très bien. Alors. Si je gagne, non seulement tu devras dire officiellement que tu m'abandonnes ce cher Jimin, mais en plus accepter d'être le témoin à notre mariage.

Dans ce cas, si je gagne, tu retourneras écouter des groupes de métal pour adolescents et jurera fidélité à Andy Biersack.

Je lui jure déjà fidélité.

Alors c'est quoi ce soudain "Jiming-out", hein ?

YouTube money, tu comprends. »

Il pouffa, puis hocha la tête.

« Très bien. Autre chose ?

Pourquoi pas nous faire une sublime chorégraphie de notre prétendant dans ton costume super sexy de dinosaure ? Ou en version girls band. J'ai adoré les MV que ma cousine m'a montrés. Genre avec les couettes et les jupes, tout ça, tout ça.

Je suis confiant alors j'accepte. »

Je ricanai en le regardant, puis j'avalai une nouvelle gorgée. En voyant qu'il n'ajoutait rien, je repris la parole.

« Et pour moi ? Tu veux que je fasse quoi en plus de retourner, ou plutôt rester, à Andy ? C'est tout ?

Je réfléchis. J'ai plein d'idées. Je cherche comment t'humilier un peu, mais je pense que le meilleur moyen c'est un combo mignon × Jimin. Même si le concept de Jimin en lui-même est d'être mignon.

En anglais, ça donne quoi ? souris-je.

Si je gagne, non seulement tu abandonnes Jimin, mais en plus tu devras faire une cover de l'une de ses chansons.

Je te demande pardon !? m'écriai-je en écarquillant les yeux.

Tu m'as bien compris. Je filmerai moi-même le clip vidéo. Il faudra que ta cover ait un beau visuel.

Mec, ça fait des années que j'ai pas chanté ni joué, laisse tomber. Trouve autre chose.

Ah ! Tu oses te dégonfler ? Tu es si peu confiant que ça pour ne pas oser accepter ? Autant considérer que j'ai déjà gagné alors !

Jamais de la vie. Très bien, je tiens le pari. Mais s'il y a égalité, hors de question de faire un couple à trois avec toi. Il faut une troisième épreuve. On se fait un match pour se départager.

De quoi donc ?

Basket. Y a un terrain juste en bas de chez toi.

C'est pas juste, tu sais que je suis nul à ça.

Alors tu proposes quoi ?

Billard ?

Sûrement pas, je ne suis bon qu'avec deux grammes dans le sang.

Un babyfoot ? »

Je le regardai pendant de longues secondes en réfléchissant, suspicieux. C'était effectivement plus juste.

« Marché conclu.

Parfait. Alors commençons. »

Je levai les yeux au ciel puis portait ma bouteille à mon visage.

« Première question : date de naissance de Jimin. »

Je manquai d'avaler de travers.

« Nan mais t'es sérieux ?

Évidemment !

Comment veux-tu que je le sache ? Je sais qu'il a l'âge de ma cousine mais c'est tout.

L'année c'est déjà ça.

1995.

Si tu trouves le mois, je valide. Alors ?

Je sais pas... mai ?

Perdu, octobre. Question suivante : son lieu de naissance ?

Mec, t'abuses, souris-je.

Je t'aide, c'est pas Séoul.

Tu m'aides ? Tu m'humilies, oui !

Tu vois ça, Jimin ? Il est nul, il ne te connaît pas !

Tu es pitoyable, rigolai-je.

Alors ?

J'en sais rien, Daegu ?

Perdu ! Il est de Busan ! »

Je frottai mes paupières et le laissai continuer ses questions idiotes. Le match en trois manches me semblait évident désormais.

[...]

Comme prévu, j'avais fait un zéro pointé sur ses questions concernant Park Jimin, et il avait fait un zéro pointé concernant Andy Biersack et certains groupes que j'adorais. Refusant de faire un « couple à trois » avec son chanteur coréen, nous étions donc partis pour le Playful Goblin, un bar appartenant à l'oncle de Dean et où nous allions souvent depuis des années, afin de régler ce stupide pari grâce à une dernière manche. Debout autour de la table de babyfoot, mon meilleur ami tenant la caméra, Steven venait de marquer le neuvième but, et il fallait absolument que je remporte le dixième, sinon j'étais foutu. Je jouais littéralement ma vie, et celle-ci quitta mon corps lorsque la balle atterri pour la dernière fois dans mon but.

« YES ! hurla-t-il. J'AI GAGNÉ ! J'AI GAGNÉ ! »

Je croisai mes bras sur le bord de la table de vieux bois tandis qu'il continua de hurler avant de s'emparer de la caméra. Je me foutais bien de ce pari et de Park Jimin, en réalité. Le problème était cette foutue idée de cover. Je n'avais aucune envie de jouer et de chanter, et encore moins quelque chose comme ça. Non seulement ça allait me demander bien trop de travail, mais surtout je n'avais plus envie de me lancer dans ce genre de chose. Je n'en avais plus la force depuis longtemps.

Je me redressai et me retournai, ignorant ses hurlements et les rires de nos amis autour de nous qui avaient, eux, plus que hâte de me voir me ridiculiser aux yeux de ma communauté, à défaut des yeux du monde. Steven sauta sur mon dos alors que je finissais mon verre, et il planta la caméra face à nous.

« Allez mon pote, je veux t'entendre le dire. »

Je levai les yeux au ciel, puis inspirai fortement. Je devais me montrer bon perdant.

« J'abandonne officiellement la course au cœur de Park Jimin.

Voilà une bonne chose de faite ! s'exclama mon ami. Maintenant, nous attendons avec hâte ta sublime cover et le clip qui va avec ! »

Je le laissai terminer de parler seul à la caméra avant qu'il ne la coupe.

« Je savais que j'allais gagner ! rigola-t-il en venant me taper dans le dos. Allez, fais pas la gueule, Hyde.

Je ne fais pas la gueule.

Arrête, tu fais la gueule depuis que tu es arrivé. Ce n'est qu'un jeu, tu peux continuer d'aimer Jimin !

Tu sais que ce n'est pas ça, je m'en tape de Jimin, dis-je en dégageant son bras de mes épaules. Je vais fumer. »

Je sortis mon paquet de cigarettes de la poche de ma veste et glissai l'une d'entre elles dans ma bouche. J'hésitai une seconde, puis quittai finalement le bar avec mon paquet et mon briquet. Une fois dehors, j'allumai ma clope, mais alors que je recrachais ma fumée fortement en espérant avoir la paix, j'entendis quelqu'un me rejoindre.

« Ça va ? »

Je restai silencieux et rapportai ma cigarette à ma bouche.

« Je dois t'avouer que je n'y croyais pas quand Steven m'a raconté cette histoire de pari tout à l'heure, dit doucement Dean.

Ouais, j'aurais dû fermer ma gueule. De base, l'enjeu était juste le foutu cœur de son foutu chanteur, grognai-je en serrant les dents. Si j'avais su qu'on en arriverait là, j'aurais jamais dit que c'était insuffisant, et j'aurais jamais proposé une troisième manche pour nous départager en cas d'égalité. Il m'aurait ridiculisé pendant une vidéo et ça aurait été plié. Maintenant... »

Je tirai sur ma cigarette nerveusement.

« Fait chier. »

Dean resta silencieux, accoudé sur la petite barrière présente au bord de la terrasse. Je terminai ma clope et l'écrasai, mais au lieu de retourner dans le bar, j'en regrillai une. Mon meilleur ami se redressa alors, puis fit un quart de tour avant de poser sa main sur mon épaule gauche.

« Tu sais ce que je pense de tout ça, Hyde.

Je sais. »

Il releva doucement sa main pour la rabattre sur mon épaule, puis il retourna à l'intérieur du bistro. Oh oui, je savais ce qu'il pensait de tout ça. Je continuai de fumer, me penchant sur la balustrade à mon tour, quand de nouveaux pas se rapprochèrent de moi.

« Tu fais encore la gueule ? me demanda Steven.

Tu crois ?

C'est à cause de la chanson ?

À ton avis, répondis-je sèchement.

Il est temps que tu ailles de l'avant, tu sais. Ça fait quoi, quatre ans ?

Bientôt, oui.

Alors justement, il est temps. T'as déjà bien trop reculé.

J'ai assez de Dean pour me pousser au cul.

Visiblement pas, vu que t'en es toujours au même point. Reprends tes guitares, mec. Reprends la musique. On sait tous que c'est ce qui te faut.

C'était pour ça, ce pari à la con ? ricanai-je en recrachant ma fumée.

J'avoue qu'il y a un peu de ça, même si c'est de ta faute si tu te retrouves à me devoir une cover, sourit-il en venant s'accouder à la balustrade à côté de moi. Mais j'ai regardé tes dernières vidéos, et celles où tu parles de musique sont clairement celles où tu es le plus dans ton élément. Après, je sais que tu fais les React aussi pour des raisons financières, mais crois-moi, tu gagnerais bien plus à te remettre dans la musique.

J'aimerais, tu sais, soupirai-je. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser à eux. Ça me fait encore mal alors que, comme tu l'as dit, ça va bientôt faire quatre ans.

T'es retourné voir quelqu'un ?

Mmh, murmurai-je en tournant la tête de droite à gauche en recrachant ma fumée. Ça ne sert à rien.

C'est parce que tu ne fais pas d'efforts.

T'es pas censé en faire quand tu vas voir un psy. T'es censé parler, déballer ta vie et te mettre à chialer. Non merci.

C'est bien ce que je dis, rit-il doucement. Tu ne fais aucun effort. »

Je rapportai ma cigarette à ma bouche et tirai dessus.

« Tu sais, j'ai sorti ma guitare quand ma cousine était là.

Vraiment ? tourna-t-il immédiatement le visage vers moi.

Oui. Une de mes cordes était cassée et j'ai voulu la changer, mais au final je me suis mis à jouer. Ça m'a fait du bien, mais ça m'a aussi fait mal au cœur.

C'est normal. Tu te retiens de jouer depuis trop longtemps. Je ne te dis pas de remonter un groupe et de faire le tour des bars musicaux dans le mois, mais juste de refaire ce que tu aimes.

Mmh...

Enfin. Je te laisse le choix entre "Lie" et "Serendipity", du coup. Je m'occupe du lieu de tournage et des accessoires pour le superbe clip musical. Tiens-moi au courant de ton choix et de ton avancée ! dit-il en me donnant une tape dans le dos.

Bien sûr », répondis-je avec un sourire en coin.

Il quitta alors la terrasse pour retourner dans le bar. Je le détestais. Il avait fait ça pour m'aider, je le savais parfaitement, mais je n'aimais pas qu'on me force la main. Et surtout, même si ça faisait des années maintenant, je n'avais toujours pas guéri de ce qu'il s'était passé ce soir-là, dans ce bar, après un de nos concerts. Musique, alcool, sexe, drogue, puis plus rien. Tout était mort ce soir-là. Tout s'était terminé ce soir-là. Et je n'étais pas prêt à rouvrir ces anciennes cicatrices même si elles étaient encore à vif.

Allais-je réussir à tenir cette fichue parole ? Je n'étais plus engagé qu'envers Steven, nos abonnés respectifs allaient attendre ça. Est-ce que j'allais y arriver ? Après tout, j'avais pu jouer quelques mois auparavant... Ce que pouvait interpréter ce chanteur ne devait avoir aucun rapport avec mon monde.

Je soupirai bruyamment et terminai ma cigarette avant de l'écraser dans un cendrier et de retourner à l'intérieur du bar. J'avais besoin d'un verre.

[...]

Steven avait monté la vidéo et l'avait postée deux semaines plus tard. Malheureusement, ces deux semaines de répit n'avaient pas été suffisantes pour que je me fasse à l'idée. J'avais essayé de fuir, il m'avait laissé faire, mais fin juillet, ses abonnés et certains des miens, bien malheureusement, nous avaient demandé où ça en était. Je n'avais plus le choix.

J'avais donc écouté les deux solos de Park Jimin attentivement, et début août, j'avais fini par jeter mon dévolu sur "Serendipity". L'autre me rappelait trop de choses et je n'avais pas besoin de ça. Les vacances scolaires aidant, j'avais passé énormément de temps avec Ally, et même si ça avait fait rager tout le monde, ça m'avait permis de respirer. Mais la rentrée scolaire arrivant, j'avais dû me faire une raison. J'avais une parole à tenir.

J'avais donc pris une grande inspiration et je m'étais lancé. Je m'étais penché pendant plusieurs jours sur l'instrumental et les arrangements de tonalité jusqu'à me lancer dans les enregistrements. J'avais ragé des jour, des semaines, détestant ce que je faisais, mon ventre se serrant au souvenir de ce dernier soir où j'avais chanté.

Puis, une nuit, fatigué et alcoolisé, j'avais fini par prendre ma guitare et je m'étais enregistré sans aucun espoir. Le lendemain, en trouvant ce fichier au nom incompréhensible dans mon ordinateur, je l'avais écouté, et j'avais été agréablement surpris. Et même si j'aurais préféré ne jamais le reconnaître, Steven et Dean avaient raison : il fallait que j'essaie de reprendre la musique. Alors j'avais retravaillé cette version à l'odeur de rhum et de tabac avant de me réenregistrer à de nombreuses reprises jusqu'à ce que je sois satisfait.

J'avais fini par envoyer la version définitive à mon ami début octobre, et il était resté stupéfait avant de me hurler dessus que j'aurais dû faire ça bien plus tôt. C'était une version plus rock, plus sombre et écorchée que l'originale, mais étrangement, j'en étais plutôt fier. Ça ne valait pas ce que j'avais pu faire par le passé, c'était évident, mais j'allais pouvoir supporter de me faire afficher avec cette chanson. Il ne restait plus que le maudit clip vidéo à tourner.

Et c'est pour ça que deux semaines plus tard, je me rendis dans un local que mon ami avait loué afin que je tourne sous ses éclats de rire. Le comble était que la vidéo finale allait être postée sur sa chaîne YouTube ; j'étais donc perdant sur toute la ligne.

Je pris mon mal en patience et me laissai ridiculiser pendant des heures sous ses directives, faisant des mimiques qui ne me plaisaient pas du tout, et adoptant une attitude qui ne me correspondait pas. La fin de journée arriva rapidement et je m'enfuis dès que la caméra fut éteinte, laissant aux bons soins de mon ami le montage de la vidéo et sa mise en ligne. J'avais fait ma part du boulot, je ne voulais plus en entendre parler.

Dix jours plus tard, la vidéo fut mise en ligne et j'eus le droit à des centaines de commentaires de personnes se payant ma tête, parfois avec bienveillance, parfois non, mais ça me passa totalement au-dessus. J'invitai Steven à venir chez moi le weekend suivant afin que nous tournions une vidéo de réaction à notre propre vidéo. Il arriva à l'heure précise du rendez-vous et je le fis monter dans ma chambre. Nous nous installâmes devant mon setup et nous discutâmes un peu avant de mettre la caméra et le micro en route.

« Je te préviens que la prochaine fois, tu prendras cher, rigolai-je avant de poser ma main sur la souris. Vu la honte que je me suis tapée à cause de toi...

Arrête, t'as géré sur tous les plans, sérieux. Tu as vu le nombre d'abonnés que tu as gagné ?

Je m'en fiche de ça, je ne cours pas après les chiffres, tu sais. C'est invivable à la maison : mon frère se fout de ma gueule dès qu'il me croise, j'ai envie de lui faire bouffer ta couverture jaune poussin. Et t'as vu la miniature que tu as mise ? La honte. Sooyeon aussi se fout de ma gueule. »

Il pouffa tout en croisant ses bras sur son torse.

« T'es mignon, écoute.

Si tu oses redire ça une seule fois, tu vires.

Plus sérieusement, rit-il, c'était génial, mec. Remets-toi à la musique.

Je dois t'avouer que je suis plutôt satisfait de cette expérience. Même si je sais que je ne suis toujours pas prêt, j'ai aimé faire cette chanson une fois que j'ai trouvé la manière de la jouer et de la chanter. J'en ai même fait une vidéo acoustique en montant les rushs de mes essais d'enregistrement, mais bon...

Poste-la !

Je verrai. Pourquoi pas sur ma chaîne secondaire...

Ce que tu es borné, bordel ! »

Je roulai des yeux et commençai à régler les éclairages ainsi que la caméra après que je l'aie allumée.

« D'ailleurs, reprit Steven, t'as pas franchement fait la promo de ton magnifique clip, comment tu veux que je gagne de l'argent sur ton dos ?

Et puis quoi encore ? Tu voulais que je m'affiche davantage auprès de ma communauté ? Ils étaient déjà au courant de ce pari stupide. S'ils voulaient vraiment me voir me ridiculiser, y avait pas besoin que j'en fasse la promo.

Tu fais un tweet que tu envoies au groupe.

Au groupe ? Et pourquoi donc ?

Date de naissance de Jimin ?

Tu vas pas recommencer !? rigolai-je en levant les yeux au ciel.

Tu vas me dire que tu as osé oublier ?

C'était il y a cinq mois.

La faute à qui, hein ?

La tienne. Je m'en tape, de ton mec.

Hyde... fit-il d'un ton menaçant.

Non.

Tu leur tweetes ta vidéo.

En mode "notice me senpai" pendant qu'on y est ?

Exactement ! s'esclaffa-t-il.

Allez, arrête de dire des conneries et concentre-toi. On a une horreur à regarder et à commenter.

Tweete d'abord.

Mais t'es tellement chiant.

C'est un bonus de notre pari. Et puis de toute manière, qu'est-ce que tu risques ? Il n'y a que tes abonnés qui le verront.

Très bien, mais après tu me lâches les couilles avec Park Jimin, je ne veux plus jamais en entendre parler, c'est clair ? grognai-je en roulant des yeux avant de m'emparer de mon téléphone.

Ça marche ! »

J'ouvris donc YouTube pour récupérer le lien de la vidéo sur la chaîne de mon ami, puis j'allai sur Twitter où je cherchai le compte du groupe avant de rédiger le message comme il me l'avait demandé. Je lui montrai mon écran, puis envoyai le tweet. Il pouffa lorsqu'il vit que ce dernier avait bien été publié, et il s'empressa d'aller l'aimer et de le retweeter histoire de m'afficher encore un peu.

« On peut y aller, maintenant ? demandai-je.

On peut. Et après je ne t'en parle plus, le sujet sera clos.

Parfait ! m'écriai-je en m'étirant. Je ne supporte même plus son nom à force de l'entendre et de le prononcer. Bref ! »

Je me raclai la gorge et ouvris tout ce qu'il fallait pendant qu'il ricanait à côté de moi. Lorsque nous fûmes prêts, le tournage démarra. Nous fîmes une petite intro, puis je lançai le clip vidéo. Bien que plutôt satisfait du résultat audio, je ne pouvais tolérer cette infamie visuelle. Je ne me retins pas de me descendre et de le maudire à chaque élément venant me ridiculiser un peu plus, et lorsque le clip vidéo fut terminé, nous reprîmes notre sérieux et analysâmes le résultat de notre travail.

Je clôturai le tournage en disant qu'au moment où sortirait cette vidéo, la version cover acoustique devrait être postée sur ma chaîne secondaire, et que je comptais sur mes abonnés pour la regarder bien plus que la version clip qui se trouvait sur la chaîne de Steven, et lui faisait donc gagner quelques dollars en plus de m'humilier.

« Bien ! s'exclama alors Steven en s'étirant. Tu veux faire quelque chose ?

Mmh ? demandai-je en tirant une cigarette de mon paquet. Comme tu veux. On peut sortir ou traîner ici.

J'ai bien envie d'une nouvelle soirée babyfoot.

Bah voyons, ricanai-je en glissant ma clope entre mes lèvres. Tiens, tu veux voir la version acoustique avant qu'on parte ?

Bien sûr, montre.

Dis-moi ce que t'en penses. »

Je cherchai donc dans mes documents et ouvris le fichier vidéo que je mis en grand écran avant de me lever et d'aller à ma fenêtre pour allumer ma cigarette. Les premières notes de guitare retentirent avant que ma voix, bien plus grave que celle du chanteur original, ne vienne se superposer à mes arrangements. Je regardai mon ami du coin de l'œil, guettant la moindre de ses réactions, même si dans le fond, en dehors de me voir jouer et chanter, et de l'absence des parties de basse et de batteries rajoutées grâce à un logiciel sur la version clip, il avait déjà entendu l'audio de nombreuses fois. Lorsque la vidéo se coupa, il se laissa tomber contre le dossier de son fauteuil et croisa ses bras contre son torse avant de lever ses yeux sur moi.

« Je pense que tu aurais dû augmenter un peu plus l'éclairage.

Vraiment ?

Oui, mais ça passe quand même très bien comme ça. Après, ça va avec ton style.

À l'origine, je n'étais pas censé en faire quelque chose, de ces rushs, donc je n'ai pas allumé mes spots. Et au montage, j'ai pas voulu trop en faire non plus.

Te prends pas la tête, on voit très bien, mais comme "Serendipity" est une chanson lumineuse, tu aurais pu mettre plus de lumière par rapport à ça ou même au clip. Mais c'est un détail.

Ok.

Tu peux la poster comme ça, c'est juste moi qui chipote.

Je dois t'avouer que je n'ai aucune envie de me filmer de nouveau sur ça, ni de la retoucher.

Arrête, je suis certain que tu l'aimes cette chanson, à force.

Tu rigoles ? Elle me sort par les yeux. J'ai dû écouter du System' en boucle pendant toute la nuit après ça pour me la sortir du crâne. »

Il pouffa tout en secouant la tête de droite à gauche.

« Laisse un peu tomber ta fierté.

Moi, fier ?

Oui, toi. Tu es l'un des types les plus fiers que je connaisse. En plus d'être borné et têtu. Heureusement que tu as une belle gueule et un bon sens de la rigolade, sinon je te parlerais plus depuis un moment.

Tu me parles pour ma belle gueule ? rigolai-je en écrasant mon mégot. Park Jimin devrait-il craindre une infidélité de ta part ?

Ce n'est malheureusement pas suffisant pour ça, rit-il à son tour. Bon, du coup tu postes ça et on y va ?

Je poste ça ?

Oui, tu ne comptes pas la retoucher, si ?

Non.

Alors poste-la. Ça sera fait.

Je suis pas sûr...

Fais-le. Tu verras, ça sera cool. Fais-le sur ton autre chaîne si tu préfères.

D'accord, capitulai-je en refermant ma fenêtre. Je poste ça et on y va. Une idée du bar ?

Au Playful, tant qu'à faire.

Okay, ça me va. »

Je revins à mon ordinateur et fis la manipulation pour mettre en ligne la vidéo de ma cover sur mon autre chaîne. Je laissai ça charger et nous quittâmes ma chambre, et enfin la maison après avoir informé ma mère que je rentrerais probablement tard.

[...]

Plusieurs jours étaient passés. J'avais monté notre vidéo réaction et je l'avais publiée le matin-même. Et là, je traînais chez Dean avec Steven et des amis. Nous discutions de nos futurs projets vidéo et également des autres projets concernant nos vies privées, quand soudain, mon voisin de canapé se mit à hurler.

« HYDE ! HYDE !

Quoi !? m'écriai-je en sursautant, ma main sur le cœur. Qu'est-ce qu'il y a ? T'es malade ou quoi ?

Twitter ! Regarde Twitter !

Quoi, Twitter ? »

Je sortis alors mon téléphone de ma poche, et en voyant le nombre de notifications s'afficher et augmenter encore et encore, comme si elles n'allaient jamais s'arrêter, je fronçai les sourcils. Tous nos amis posèrent alors également leurs yeux sur leurs propres téléphones, tandis que Steven continuait de jurer en hurlant.

J'ouvris donc l'application et tentai de comprendre ce qu'il se passait. Un piratage ? Je n'avais rien posté récemment qui puisse faire fureur... Et alors que mon fil d'actualité ne cessait de s'actualiser, un message pop-up de Twitter apparut : « Vous recevez beaucoup de notifications. Souhaitez-vous mettre en place des filtres pour vous aider à les contrôler ? »

Je restai figé, ne comprenant toujours pas ce qu'il se passait, puis je refusai. J'arrivai alors dans mes notifications et appuyai sur le premier retweet que je vis apparaître. Je tombai sur un message qui sortait de je ne sais où, et en faisant glisser la page, je vis que c'était en réponse au tweet que j'avais posté la dernière fois, celui que Steven m'avait obligé à rédiger.

Puis, en revenant au tweet qui faisait visiblement exploser mes notifs, je me rendis compte qu'il venait d'un compte certifié dont le nom était écrit en coréen. Je fronçai les sourcils, puis laissai mes pupilles déchiffrer le court message en anglais qui m'y avait été répondu et qui n'allait pas tarder à faire crasher mon application, voire mon téléphone :


« I noticed you. »

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