
𝟎𝟎:𝟎𝟎 - Épilogue - BTS, 𝑊𝑒 𝐴𝑟𝑒 𝐵𝑢𝑙𝑙𝑒𝑡𝑝𝑟𝑜𝑜𝑓: 𝑇ℎ𝑒 𝐸𝑡𝑒𝑟𝑛𝑎𝑙
[15/05/2024]
Bonjour bonjour !
Happy Jihope/Hopemin Day ! 🐥🐿💙💚
Et bon anniversaire à cette histoire aussi, qui en ce jour béni, fête ses deux ans 🤧
Ce n'était pas prévu du tout, à l'origine, l'histoire aurait dû se terminer en début d'année, mais comme j'ai dû ralentir mes publications à l'automne, et que j'ai finalement écrit plus de chapitres que prévu, l'épilogue arrivait lundi. Alors c'était aussi bien d'attendre aujourd'hui.
J'ai des tas de choses à vous dire dans cette intro, et pourtant, ma tête est totalement vide. Je ne réalise pas que ça y est, l'histoire est terminée. Que je vous publie le dernier chapitre, qu'après ça, on ne reverra jamais ni Hayden, ni ses amis, ni ce Jimin-là, que j'aime tellement.
Quand j'ai tapé le dernier point, en décembre, presque 5 mois jour pour jour, ça m'a brisé le cœur et j'étais vraiment mal, j'avais l'impression d'étouffer. Je crois que mon esprit refuse d'accepter l'idée pour me protéger, et qu'il me laisse dans un état de déni chelou, à tel point que même si je suis actuellement en train de vous écrire cette intro, j'ai l'impression que ce n'est pas réel, comme si je rêvais, ou que j'avais bien bu. Ou alors c'est la fatigue qui fait que je suis à côté de la plaque MDR
Quoi qu'il en soit, j'ai consacré tellement de temps, tellement d'années à cette histoire, que quand j'accepterai vraiment le fait qu'elle est terminée, ça sera un vrai déchirement.
Bref. Terminons cette dernière introduction.
Comme tous les chapitres, et comme le prologue, cet épilogue a un titre, une chanson, qui lui a été attribuée. Il a également sa pochette d'album, comme le prologue, et toutes les parties. J'ai fait le choix de ne pas mettre la vidéo ni le titre aujourd'hui, lors de la publication. J'éditerai le chapitre lorsque je publierai ma note de fin. Je me demande si vous le trouverez de vous-même avant ça. Quant au design, j'aurais normalement dû le poster à la fin de cette update. Mais il aurait, pour moi, gâché la fin de l'histoire, l'émotion. Je préfère vous laisser sur quelques mots plutôt que sur deux images. Je les publierai donc dans la dernière update.
Quelle que soit la fin de l'histoire, c'est à mon sens l'une de mes plus belles. Pas forcément dans les événements, mais dans sa conclusion, dans ses dernières phrases. Parmi toutes les histoires que j'ai pu écrire, il n'y en a que trois qui ont cette puissance, cette force, et qui me donnent ce sentiment de "perfection". Je trouve toujours quelque chose à redire sur mes histoires, notamment sur les derniers mots, qui pour moi, sont presque les plus importants. Mais cette histoire, quand je relis les dernières lignes, je sais que c'était ce que je devais écrire. Que je n'aurais jamais pu faire mieux.
Alors que le fond de cet épilogue soit ce que vous espérions ou non, j'espère au moins que sa forme vous provoquera ce même sentiment, et que vous vous direz : "oui, ça devait se finir sur ces mots."
Je vais m'arrêter là.
Je ne sais pas quand est-ce que j'écrirai et publierai ma note de fin, je pense que je vais avoir besoin d'un petit peu de temps, autant pour réaliser, que pour digérer, mais je ferai au mieux. J'ai des tas de choses à vous dire.
J'espère de tout mon cœur que la fin de cette histoire vous plaira.
Merci d'avoir suivi Hayden et Jimin pendant ces deux longues années.
Bonne Léocture ♥
~~+~~
Les 138 jours étaient passés. Le 12 juin 2025 était passé. Jimin était revenu du service militaire. Mais je n'avais pas été là. Je ne l'avais pas vu à sa sortie comme je le lui avais promis, et je n'avais pas pu repartir en Corée pour le retrouver.
Notre album était sorti fin avril. Notre premier full album, notre premier album officiel, sous une maison de disque. C'est à ce moment-là qu'on avait vraiment mesuré l'ampleur de la chose. Notre nom et nos visages avaient été affichés partout, jusque sur les grands panneaux lumineux de Times Square, à New York. Trois chansons de notre premier EP, qui n'était sorti qu'en version digitale à l'époque, avaient été ajoutées en pistes bonus. Dont « Our Alphabet ». J'étais toujours aussi surpris qu'elle ait été sélectionnée par nos producteurs, mais j'en étais heureux. Ainsi, cette chanson, que j'avais écrite et composée pour Jimin, existait concrètement. Physiquement. Et peut-être que je pourrais la jouer en concert, face à lui, un jour.
Quoi qu'il en soit, la communication avait été folle. Des fans venant d'Europe et aussi d'Asie nous avaient envoyé des publicités qu'ils avaient croisées dans la rue ou sur les réseaux sociaux. C'était incroyable.
Notre nombre de fans avait encore augmenté. Et si, au début, notre groupe était surtout « le groupe d'Hayden Jung » et « le groupe de Kate », aujourd'hui, Dean et Ulrich avaient leur propres fanbases et n'avaient pas à pâlir devant nous. Même Adrian, qui nous accompagnait dès que possible sur scène.
J'avais pu voir que, comme pour Jimin, nous étions tous « shippés » entre nous. En même temps, notre premier clip vidéo n'avait pas joué en notre faveur. La question de nos sexualités avait souvent été posée, mais je m'étais contenté de répondre qu'il n'y avait que la personne dont je pouvais tomber amoureux qui pouvait décider de mon orientation. Beaucoup de personnes en avaient donc conclu que j'étais bisexuel ou pansexuel. Ou alors carrément gay, mais que je ne l'assumais pas. Elles pouvaient penser ce qu'elles voulaient : aujourd'hui, je m'en fichais de nouveau. On pouvait raconter n'importe quoi sur moi, j'étais en mesure de me défendre. On pouvait venir me faire chier, et j'allais renvoyer ces personnes pleurer dans les jupes de leurs mères. Parce que si avant, j'avais peur que mes actions, même défensives, puissent impacter Jimin, aujourd'hui, je devais tout faire pour nettoyer mon image des rumeurs nocives. Je ne devais pas être vu comme problématique. Vulgaire, sanguin et bagarreur, tant que c'était pour défendre mon nom, et sur le long terme le sien, alors c'était ok.
Plusieurs fois, Kate s'était mêlée de mes affaires alors qu'il n'y avait pas lieu de le faire. Nous nous étions disputés à plusieurs reprises, et comme elle refusait de me dire pourquoi elle se jetait dans mes problèmes, je gueulais, et ça foutait une mauvaise ambiance.
Dean avait donc fini par me vendre la mèche : c'était une promesse qu'elle avait faite à Jimin, deux ans plus tôt. Quand ils s'étaient croisés à l'anniversaire de Dylan, il lui avait fait promettre de me protéger si jamais notre couple venait à se faire connaître et créait un scandale, ou pour tout autre problème. Mon rêve avait déjà été brisé une fois, et il avait refusé qu'il soit brisé une deuxième fois. Il avait dit qu'il ne s'en remettrait jamais, surtout si c'était de sa faute. Sauf que rien n'était de sa faute. Alors j'avais dit à Kate d'abandonner, que je me débrouillerais très bien seul, et cette promesse était restée derrière nous.
J'avais de nouveaux tatouages ; mon bras gauche était désormais terminé. Et sur mon flanc gauche, sous mon pectoral, sept lettres se suivaient. À l'origine, c'était parce que j'avais perdu un pari contre Steven. Enfin, c'était la version officielle de l'histoire. Le grand public n'avait pu voir que les trois premières : H, L et J. Tout le monde avait compris que c'était en rapport avec la personne que j'aimais, vu la chanson que j'avais écrite. Mais personne encore n'avait vraiment deviné à qui appartenait ce « J », et quelles étaient les quatre lettres restantes.
« Je l'ai fait là pour qu'il soit près de mon cœur. »
Quelques semaines après sa « libération », Jimin avait sorti une vidéo sur sa chaîne YouTube. Il avait lâché un « IK », sans contexte, et beaucoup de personnes avaient émis l'hypothèse que c'était un « okay » dit de façon mignonne. Moi, je savais qu'il n'en était rien. J'avais observé avec attention ses publications suivantes, surtout ses vidéos. Et j'avais remarqué quelque chose avec ses mains.
Outre le fait qu'il portait souvent sa bague, ce qui lui avait valu plusieurs rumeurs de couple, il les bougeait beaucoup, les frottait, croisait ses doigts, au niveau de son visage. Et puis j'avais vu. Sous prétexte qu'il massait son auriculaire gauche, sa main formait un « J ». Puis, il avait frotté sa narine droite, et sa main avait formé un « L », avec son pouce à l'horizontal. Et de manière très furtive, j'avais vu le « H », alors que sa main gauche était tendue, et que ses autres doigts se frottaient contre sa paume de haut en bas. Avec l'index et l'auriculaire droits levés, il avait réussi à faire un « H ».
Je n'étais pas le seul à l'avoir remarqué, et d'autres rumeurs avaient commencé à enfler, avant d'être étouffées par ses fans les plus rationnels. Imaginer que Jimin et moi, on puisse communiquer de cette manière, alors que tout le monde savait que ces trois lettres concernaient mon couple, c'était ridicule. On n'était pas aussi idiots. Idiots ? Oh si, on l'était.
Aujourd'hui, tout allait bien. Il n'y avait plus aucune embrouille, dans le groupe. Il n'y avait plus de problème avec mon public, ni avec celui de Jimin. Il n'y avait plus de prise de tête avec son agence, car ils avaient fini par comprendre qu'il n'y avait plus aucun moyen qu'on se sépare. Il n'y avait que le manque de Jimin qui commençait doucement à me rendre dingue. Il était revenu, et je ne pouvais pas le voir. Il avait aussitôt enchaîné avec un comeback, alors il n'avait pas pu venir non plus. Est-ce que finalement, son agence avait eu raison de croire à une séparation ? Est-ce que finalement, tout allait si bien que ça ?
Nous l'avions su, que si je reprenais la musique, a fortiori si j'arrivais à m'en sortir et à trouver ma place, ça serait difficile, pour nous. Nous l'avions toujours su. Il m'avait promis qu'il me rejoindrait, mais même s'il voulait tenir cette promesse, il ne le ferait pas avant des années, encore. On avait désormais plus de trente ans, et même si moi, de mon côté, je n'allais pas avoir de pression concernant le mariage et les enfants, je savais que ça serait différent, pour lui. Même s'il était une personnalité connue, les gens allaient avoir hâte qu'il se case. Surtout si ses potes se mettaient petit à petit en ménage.
Pour le moment, nous n'allions pas pouvoir nous revoir. Nous n'allions pas pouvoir vivre ensemble, même quelques jours, comme avant. Cette époque était révolue. Et même si, par amour, je pourrais avoir envie de tout envoyer valser pour le retrouver, je savais que je ne pouvais pas. Pour mes amis, pour mes fans, mais aussi pour moi. Et un jour, Jimin m'avait dit qu'il ferait tout pour que je réalise mon rêve, quitte à tirer un trait sur moi.
Est-ce que ce jour était arrivé, alors ? Le moment de mettre fin à notre relation ? Je n'arrivais pas à lui en parler par message, et nous n'arrivions pas à nous avoir en appel. Soit nous n'étions pas seuls et ne pouvions pas nous échapper, soit les fuseaux horaires étaient trop différents.
J'avais dit à mes potes et à mon manager que je voulais tout donner et participer au maximum de cérémonies de remises de prix, même si on n'était pas nominés, même si on ne performait pas, juste parce que je savais que je pourrais avoir une chance d'être au même endroit que Jimin pendant quelques heures. Malheureusement, la seule fois qu'il était venu, pour participer aux MTV Video Music Awards fin août, nous n'avions pas pu nous y voir parce que moi, j'étais reparti en tournée, avec mon groupe.
Jimin avait demandé à me rejoindre, mais son agence avait refusé. J'étais en déplacement, et lui était là juste pour trois jours. Aucun de nous n'avait le temps. Pourtant, quand j'avais entendu taper à la porte de ma chambre d'hôtel vers une heure du matin, et que je l'avais trouvé là, tout s'était arrêté. Tous ces mois sans se voir vraiment, sans sentir la chaleur de l'autre, sans toucher sa peau... Nous avions coché une première case sur notre liste en saccageant la chambre.
Au lever du soleil, il était reparti, et tout ça n'avait semblé être qu'un magnifique rêve. Est-ce qu'il était vraiment venu ? Mon état et celui de la pièce confirmaient la chose, mais j'avais du mal à y croire.
Nous n'en n'avions pas reparlé. Même quand des articles de presse étaient sortis sur « mon côté rock'n'roll » avec des photos de la chambre pour preuve, et d'autres de moi avec des marques de griffures ou de suçons sur la gorge ou les bras, quand il n'y avait pas d'encre pour les camoufler. Il y avait aussi eu des rumeurs disant que j'avais probablement fait une partouze avec une dizaine de filles, de l'alcool et de la drogue à gogo. Il y en avait d'ailleurs aussi eu sur Jimin, qui aurait apparemment été vu à Atlanta cette nuit-là alors qu'il était censé être à New York. Certaines personnes, qui nous connaissaient tous les deux, avaient tenté de faire un lien entre toutes ces informations, mais sans preuve, tout était retombé.
Cette nuit ne semblait pas avoir existé, et la douleur de la séparation était restée au même point. C'était dur. Et quand j'avais raté son anniversaire, que j'avais regardé la vidéo de son live avec deux jours de retard, et qu'il avait lâché un « Je t'attendrai » avant de couper, j'avais craqué.
Je l'avais appelé aussitôt, et comme il n'avait pas répondu, j'avais recommencé dix minutes plus tard, et encore dix minutes plus tard, jusqu'à ce que ça ne sonne plus du tout.
Je l'avais rappelé au milieu de la nuit, jusqu'à ce qu'il décroche au bout d'une heure. Un sourire aux lèvres, il s'était excusé d'avoir éteint son téléphone, mais m'avait dit qu'il n'avait pas eu le choix : tout le monde l'avait regardé de travers car il vibrait depuis plus de trente minutes.
Nous avions longuement parlé. Ça faisait quatre mois qu'il était revenu, et on n'avait pas pu se revoir vraiment. Nous savions que ça n'irait pas en s'arrangeant. Quand l'un serait aux US, l'autre serait en Europe. Puis quand le premier serait revenu aux US, le deuxième serait reparti pour l'Asie. Et même si nous arrivions à être aux US en même temps, c'était un territoire bien trop vaste.
Fin novembre, il y allait avoir les Billboard Music Awards. J'avais tout fait pour qu'on puisse y être invités, parce que je me doutais que Jimin y serait, avec son groupe. Cette cérémonie ne pouvait pas se faire sans eux, maintenant qu'ils étaient de retour.
Et on allait pouvoir s'y voir. On allait pouvoir se revoir vraiment, en personne, plus de quelques heures, hors d'un lit, et parler, poser les choses, pour la première fois depuis deux ans. Enfin, si on nous laissait seuls deux minutes.
Même si cette nuit de fin août avait levé l'une de mes plus grosses angoisses, rien n'était joué. La flamme était toujours là, notre amour aussi, mais combien de temps encore devrions nous faire semblant ?
Alors nous avions pris une décision. Ce soir-là, après la cérémonie, on se retrouverait. Ce soir-là, on parlerait. Ce soir-là, on déciderait de notre avenir.
[...]
Et le jour arriva bien trop vite. Ma jambe sautait sous la table tandis qu'un coiffeur ajustait une fois encore ma coupe de cheveux. J'avais beau porter du maquillage depuis plus d'un an à nouveau, je n'arrivais toujours pas à m'y faire.
« Arrête de stresser ou je vais t'en coller une, Hyde. J'ai mal au ventre à cause de toi.
– Parce que tu crois que je le fais exprès !?
– Tout va bien se passer.
– Tout quoi ? demanda Ulrich.
– La performance. Et tout le reste, répondit Dean.
– T'es stressé parce que tu vas rejouer de la basse en public pour la première fois ce soir ? Je peux le faire si vraiment ça t'angoisse trop. Ça me dérange pas.
– Non, ça, ça ira, soufflai-je. Je veux que ça soit ce soir. »
Oui. Ce soir, nous allions interpréter notre dernière chanson-titre, celle qui était nominée. Et Jimin allait être là. Je tenais à ce qu'il soit présent le jour où je rejouerais de la basse. Et je n'avais pas apporté n'importe lequel de mes instruments. J'allais jouer avec celle qu'il m'avait offerte.
« Ah, alors c'est parce que tu vas revoir Jimin ? »
En entendant ce nom, Kate se retourna, arrachant un cri de protestation de sa coiffeuse.
« Encore avec ça ? Il va te sauter dans les bras, mon chéri, arrête de stresser ! Dès qu'il aura fini sa performance, il va descendre de scène et se mettre à genoux devant toi ! »
Je roulai des yeux et tentai de ricaner, mais je n'y parvins même pas.
Dean attendit que sa maquilleuse s'éloigne, puis il tourna son siège vers moi.
« Tu sais que vous n'êtes pas obligés de prendre une décision pareille ce soir, chuchota-t-il. Arrête de te mettre la pression.
– C'est trop dur. »
Sa main se posa sur mon genou et il y enfonça ses doigts. Elle arrêta de bouger, et je tournai la tête vers lui.
« Vous souffrirez dans les deux cas. Alors pourquoi même envisager la pire des options ?
– Parce que peut-être, le temps pourra nous aider.
– Je n'y crois pas. En tout cas, te concernant, je n'y crois pas une seconde.
– Merci de me rassurer.
– Je crois en vous. J'ai toujours cru en vous, et je croirai toujours en vous. Si ce soir vous prenez la décision de tout arrêter, j'en serai aussi malade que vous.
– Tu exagères.
– Pas du tout. Je n'en serais pas ici aujourd'hui s'il n'avait pas été là. S'il ne t'avait pas aidé à te relever, et s'il ne t'avait pas poussé à avancer. C'est lui qui t'a redonné ce souffle de vie que tu cherchais. Moi, j'en ai été incapable, malgré tout ce que j'ai tenté. Et j'ai sincèrement peur que tu t'écroules, si vous vous séparez ce soir. Même si ce n'est que dans l'espoir de vous retrouver dans quelques années.
– Je pense aussi que je risque de m'écrouler. Et c'est pour ça que j'aurai besoin de toi, si jamais ça arrive. »
Je posai ma main sur la sienne et enfonçai mes ongles dans sa peau. Il me fit un sourire triste et hocha la tête.
« Je serai toujours là pour toi, Hyde. Mais réfléchis bien. Vous n'êtes pas obligés de prendre une décision pareille maintenant. Prenez le temps de vous retrouver, de profiter l'un de l'autre. Vous en avez le droit, après deux ans. Prenez le temps de voir ce que ça va donner, maintenant qu'il est de retour. Baser une décision sur quatre mois de chassés-croisés, c'est du gâchis.
– Je sais... On verra bien.
– Tu as déjà pris ta décision ? »
Je secouai la tête.
« Tu suivras ce qu'il aura décidé ?
– Oui...
– Donc s'il te dit qu'il préfère que vous arrêtiez tout...
– Alors on arrêtera tout.
– Vraiment ? Tu ne vas pas te battre ?
– Non. Il n'y a que deux cas de figure où je lui avais dit accepter une rupture. S'il ne m'aimait plus, et s'il estimait que c'était le mieux pour lui. S'il veut qu'on se sépare, c'est que ça sera mieux pour lui. Probablement.
– Et si lui non plus ne veut pas prendre de décision et qu'il compte suivre la tienne ? Si tu n'en as pas ?
– Alors on verra bien. C'est pour ça qu'on a dit qu'on se verrait après la cérémonie, qu'on parlerait, et qu'on prendrait une décision. »
Il soupira, récupéra sa main et reprit place dans son fauteuil.
« Je ne dirai plus rien, c'est ta vie. Du moment que tu ne fous pas en l'air le groupe, après ça. Mais sache que tu ferais la plus grosse connerie de ta vie, et que tu ne t'en remettrais jamais.
– Merci bien. »
Je me levai, m'emparai d'un paquet de clopes sur une table, et je quittai la pièce sous les cris de protestation de notre staff. Je savais bien que je ne m'en remettrais jamais, si ce soir, on se séparait, Jimin et moi. Mais si lui, ça le sauvait, alors je serais prêt à faire ce sacrifice.
[...]
Nous venions de monter dans le van. Ce dernier allait nous conduire en bas du tapis rouge. Pour le moment, la cérémonie n'avait pas encore commencé, mais ça n'allait plus tarder. Le compte à rebours sur leur live sur les réseaux sociaux avait commencé.
Je fixais mon écran et les chiffres qui défilaient. Le décompte arriva à zéro, et mon ventre se serra.
Les présentateurs commencèrent à réciter leur texte, et mes ongles s'enfoncèrent dans mes cuticules pour les arracher.
« Hyde, ta jambe.
– T'occupe. »
Dean soupira, et j'entendis Ulrich commencer à chuchoter. Je ne lui prêtai cependant pas d'attention. J'augmentai le volume de la vidéo dans mes écouteurs pour ne plus les entendre.
Au bout de quelques minutes, les stars invitées commencèrent à descendre de voiture et à monter le tapis rouge. Elles posèrent sous les dizaines de photographes, avant de continuer leur chemin, jusqu'à arriver aux journalistes qui les interviewait. Je ne savais pas quand est-ce que Jimin allait arriver, mais j'en avais la nausée.
Soudain, une notification apparut sur mon écran. En voyant son nom, j'appuyai aussitôt dessus.
Mon cœur accéléra d'un coup. Lui non plus n'avait pas encore pris de décision ? Lui aussi attendait la mienne, pour se fixer ? Il n'avait pas décidé que nous devrions nous séparer ?
Je voulais le voir. Je voulais le serrer dans mes bras, je voulais l'embrasser et ne plus le quitter. J'allais devoir attendre jusqu'à ce soir, pour pouvoir le voir et lui parler ? Il n'était que seize heures. J'allais devoir en attendre encore sept, comme ça ?
J'attendis. J'attendis encore, mais il ne me répondit pas. Il n'ouvrit même pas mes messages. Et quand j'entendis les hurlements au fond de mes oreilles, je réaffichai le live. Il était là. Taehyung et son coloc' venaient de descendre du véhicule. Il allait suivre. Il était là, juste là, à quelques kilomètres de moi.
Mon cœur s'emballa. J'allais tout donner, tout faire pour qu'on reste ensemble. J'en avais marre qu'on se laisse dicter notre conduite par nos agences, notre environnement. Je l'aimais, et je voulais être avec lui. J'allais imposer mes conditions, à partir d'aujourd'hui. À mon label, et au sien. Ils allaient devoir se démerder pour faire coïncider nos emplois du temps afin qu'on puisse vivre ensemble au minimum un mois entier. Sinon j'allais perdre ce qu'il me restait d'esprit.
Jimin apparut enfin sous mes yeux et j'eus peur pendant un moment de vider mon estomac. Il était là, juste là, si beau ; et moi je transpirais comme un bœuf dans mon veston noir à broderies de style victorien, ma jambe sautait et mes muscles étaient contractés, et j'avais presque les doigts en sang à force d'arracher ma peau.
La main de Dean se posa une fois encore sur ma cuisse, et je vins la serrer dans la mienne. Ça n'échappa pas au regard des deux autres.
« Pourquoi tu es si stressé, Hayden ? Tu as vraiment envie de gagner le prix du meilleur groupe rock et tu as peur de perdre ?
– Pas du tout, je me contrefous de cette cérémonie et de leurs prix à la con. Ça pue l'hypocrisie. »
Tout le van se mit à rire.
« C'est pourtant toi qui as insisté pour qu'on fasse toutes celles où on avait moyen d'être invités.
– Vous savez parfaitement pourquoi je voulais être ici. »
Je sentis que le véhicule ralentissait alors je relevai la tête. Mes amis ne répondirent pas et regardèrent à travers les vitres teintées.
Des centaines de personnes étaient agglutinées contre les barrières et hurlaient sur notre passage, sans même savoir qui était à l'intérieur de la voiture. Nous étions encore à quelques centaines de mètres du tapis rouge.
Je reposai les yeux sur mon téléphone. Jimin et ses potes venaient d'ailleurs de le quitter, et une femme à la peau aussi visible qu'un sphinx prit leur place sous les flashs des photographes.
J'éteignis temporairement mon écran et massai mes tempes. Je retirai l'un de mes écouteurs et inspirai. Les cris se faisaient de plus en plus forts au fur et à mesure que nous nous approchions de l'entrée de la cérémonie. Je ne savais pas qui était arrivé avant nous et je m'en fichais. La seule chose qui m'intéressait, c'était Jimin.
« C'est bientôt à nous, je vois la fin de la queue ! s'excita Ulrich.
– Souris un peu, Hayden ! Tu fais peur ! lança Kate.
– Je m'en branle de cette cérémonie d'hypocrites, je vous dis.
– C'est toi qui as insisté pour qu'on accepte l'invitation alors tu assumes !
– Je voulais juste avoir accès au bâtiment. La soirée en elle-même, les photographes et même nos fans, ce soir, j'en ai rien à cirer. »
Ils ricanèrent tous et je rallumai l'écran de mon téléphone. Seulement quelques secondes plus tard, la voiture s'arrêta. Je me redressai en faisant craquer ma nuque, et plongeai mes yeux dans ceux de mes amis.
« Allez. C'est à nous, souffla Ulrich. Prêts, les mecs ?
– Prêts ! s'exclama Kate.
– Hyde ?
– Non. Mais j'ai pas le choix. »
Ils se moquèrent une fois de plus, et soudain, la porte s'ouvrit. Ulrich sortit en premier, et les cris s'amplifièrent. Je n'étais pas étonné. Il était canon, aujourd'hui, avec cette tenue, ce maquillage, et les cheveux au vent. Déjà qu'il faisait des ravages sans même le vouloir en temps normal... Puis, Dean donna deux tapes sur ma cuisse avant de le suivre. Même chose, mais je n'étais pas surpris non plus. C'était Dean.
Les gens étaient fous, dehors. Je n'osais même pas imaginer ce que ça allait être quand nous, on serait aussi sortis.
J'échangeai un regard avec Kate et elle hocha la tête avec un sourire. C'était à moi.
Je sortis à mon tour et les hurlements redoublèrent. Je regardai autour de moi, lançai des sourires, des clins d'œil, fis des signes de la main, et tout augmenta. J'étais bien le plus hypocrite à des kilomètres à la ronde, à bien y réfléchir.
Et quand Kate sortit à son tour, ce fut la fin de tout. Déjà qu'en temps normal, elle faisait tourner toutes les têtes, alors aujourd'hui... Sa longue robe en cuir laissant apparaître sa cuisse gauche jusqu'à sa taille, en plus d'un décolleté plongeant jusqu'au nombril faisait son petit effet. Je lui tendis mon bras, et elle le saisit avec un large sourire, ses yeux au maquillage charbonneux me lançant des étoiles.
Nous remontâmes donc le tapis, et rejoignîmes Dean et Ulrich. Nous continuâmes de saluer les fans qui attendaient là, et je passai une main dans mes cheveux avec nervosité.
Je souris et fis des signes à des visages inconnus qui hurlaient en me saluant également. C'était grisant, mais une tout autre chose occupait mes pensées, aujourd'hui. L'homme que je n'avais pas pu voir depuis bien trop longtemps et qui était à quelques centaines de mètres de moi, qui souriait à des journalistes apprêtés de façon ridicule, alors que lui était sur son trente-et-un.
Jimin était là. J'allais enfin le revoir, vraiment, après deux ans. C'était la seule raison pour laquelle j'avais tout fait pour qu'on puisse être invités à cette cérémonie de malheur, avant même qu'on apprenne qu'on était nominés dans deux catégories ; je me devais d'être là. J'allais sourire deux secondes pour les photos et partir en courant le long du tapis. Je me foutais de leurs interviews et de tout ce qu'ils avaient organisé le long de notre passage. Je voulais juste rejoindre Jimin.
Je me posai entre Kate et Dean, passai mes bras autour de leur taille, et je souris à la bonne cinquantaine de photographes qui étaient là. Deux secondes plus tard, je voulus m'enfuir, mais ils me retinrent.
« Reste-là ou je te démonte. »
La menace de Kate était réelle. Je ravalai mon impatience et restai encore là quelques secondes. Nous nous lâchâmes, mais alors que je pensais qu'on allait enfin s'en aller, ils se mirent à poser mais de manière individuelle. Seulement moi, j'en avais rien à secouer. Je roulai des yeux, et c'est comme ça que je tombai sur un jeune homme à la barrière, qui tenait un mégaphone.
Tout s'emmêla dans ma tête. Mais si je ne pouvais pas rejoindre Jimin tout de suite, alors j'allais au moins lui faire savoir que j'étais là, et pour lui. Alors sans plus attendre, je plantai les membres de mon groupe pour me rapprocher de la barrière. Le public se mit à hurler davantage en me voyant arriver. Je fus mitraillé par des centaines de téléphones, et on tendit des mains vers moi en hurlant mon prénom dans l'espoir de me toucher ou d'attirer mon attention afin d'obtenir une photo ou autre chose. Seulement mon esprit était focalisé sur une seule idée.
Je m'arrêtai devant le jeune homme qui pinçait ses lèvres et avait le bras gauche levé vers le ciel, le poing serré.
« Mec ! T'es génial ! »
Je me figeai alors, l'information montant jusqu'à mon cerveau, puis je pouffai en tournant la tête une seconde.
« Merci beaucoup. Dis, je peux t'emprunter ça une minute ?
– Quoi !? »
Il baissa les yeux sur ce que je pointais du doigt.
« Oh, ça ? T'en as besoin ?
– Oui, juste pour une minute.
– Bien sûr ! Tiens ! Tu peux même le garder !
– C'est gentil, mais on te le ramènera si je ne le fais pas en personne, souris-je. Merci beaucoup.
– De rien, mec ! Et vivement votre prochaine tournée ! Vous avez tout déchiré cet été, avec votre nouvel album !
– Comment tu t'appelles ?
– Josh.
– Alors merci, Josh. On se revoit bientôt. »
Je lui envoyai un clin d'œil, puis tournai les talons avec son mégaphone sous les hurlements qui n'avaient pas cessé tout du long de notre échange. Je rejoignis les membres de mon groupe qui étaient toujours sur le tapis rouge à se faire photographier pour passer le temps car ils m'attendaient. Kate n'avait d'ailleurs pas l'air de s'en plaindre. Moi, je me fichais de foutre en l'air le planning de cette cérémonie ridicule.
Je revins prendre place dans notre quatuor, mon téléphone toujours allumé dans ma main gauche, et le mégaphone désormais dans la droite. Jimin était toujours en train de se faire interviewer avec ses potes, à quelques centaines de mètres de là.
J'échangeai des regards avec mes amis, qui avaient instantanément compris ce que j'avais en tête. Ils n'avaient pas l'intention de m'en empêcher. Sans plus d'attention aux photographes qui continuaient de nous mitrailler, je relevai l'écran de mon téléphone vers moi pour voir ce qui s'y passai, montai le mégaphone près de mon visage après l'avoir allumé, et je pris une grande inspiration.
« Park Jimin ! »
Les voix des fans derrière les barrières se turent une seconde, puis hurlèrent de plus belle. Cependant, Jimin n'avait pas eu l'air de réagir. Ils étaient pourtant interviewés en direct. Tout en maintenant mon regard sur l'écran, je remontai le mégaphone à ma bouche et criai son nom une nouvelle fois.
Quelques secondes plus tard, je vis son sourire s'effacer, et sa tête arrêter de faire des hochements mécaniques sous ce que racontait l'un de ses amis. Il jeta quelques coups d'œil autour de lui, puis revint à l'orateur. Je pris alors une nouvelle inspiration, et je recommençai.
« Park Jimin ! »
Je laissai mon bras droit retomber le long de mon corps. Après quelques secondes, tout son groupe sembla m'avoir entendu, et quelques-uns se tournèrent vers lui. Il y avait donc quelques secondes de latence. Il savait que j'étais là, mais il savait maintenant que j'étais tout près. Et que je n'avais plus envie d'attendre.
« Kitty ! »
Les hurlements retentirent davantage, et je vis sur mon téléphone que tout le groupe était désormais tourné vers lui. Il semblait bredouiller quelque chose, mal à l'aise que tout le monde le regarde, les journalistes y compris. Puis, il pinça ses lèvres, regarda ses amis avec un sourire difficilement retenu, puis s'inclina avant de partir en courant. Mon cœur se gonfla d'un coup.
Les membres de son groupe reprirent l'interview comme si de rien n'était, alors j'éteignis l'écran de mon téléphone et le glissai dans la poche de mon pantalon noir. Lorsque je relevai la tête, mes yeux tombèrent immédiatement dans les siens. Il était là, au bout du tapis, près de l'endroit où j'étais censé aller depuis déjà quelques minutes.
Je lui souris, le cœur battant à toute allure. Je tendis mon bras gauche à l'horizontal et lui fis signe d'approcher en inclinant ma main vers le sol. Il sembla hésiter, puis il s'approcha finalement de moi. En le voyant revenir ici, ses fans se mirent à hurler davantage et je me félicitai d'avoir récupéré ce mégaphone avant qu'il ne puisse éventuellement servir à me percer les tympans.
Jimin continua de s'approcher de moi, son regard toujours perdu dans le mien, et arrivé à deux mètres, il s'arrêta. J'inclinai encore ma main vers le tapis rouge, lui faisant ainsi signe d'approcher davantage, mais il détourna les yeux et les posa sur toutes les personnes qui hurlaient autour de nous. Je lui souris, puis baissai un peu mon bras et lui tendis la main. Il la considéra longuement, son visage trahissant toutes ses émotions, et après quelques secondes, il leva son bras et glissa sa main dans la mienne.
Les hurlements dans mon dos redoublèrent encore, et je tirai sur sa main pour qu'il nous rejoigne.
« Salut, murmurai-je.
– Salut... »
Ses pupilles étaient folles, et sa lentille qui partait une fois de plus sur le côté me fit pouffer. Ma main gauche désormais libre, je la passai dans son dos et la posai dans ses reins. Je refis face aux photographes qui nous mitraillèrent avec plaisir. Il joua le jeu, jusqu'à ce que ma main glisse sur sa taille. Je le sentis se tendre et me jeter un coup d'œil alors qu'il secouait les mains pour saluer les journalistes et le public en face de nous.
« Hayden... Tu fais quoi ?
– Tu sais ce que je fais. Sinon tu ne serais pas venu. »
Une voiture arriva en bas du tapis. Les nouveaux invités allaient descendre, et des gens du staff nous firent signe de nous en aller. Mais je n'avais pas terminé.
Je replongeai mes yeux dans ceux de Jimin.
« Tu m'as manqué. »
Il me sourit en secouant la tête.
« Toi aussi. »
Je raffermis ma prise sur sa taille et pivotai pour me retrouver face à lui. Les cris redoublèrent et il leva ses bras qu'il posa sur ma poitrine pour se maintenir le plus loin possible de moi.
« Hayden...
– Je t'aime. Et je n'ai pas envie d'attendre ce soir pour parler. »
Ses yeux se mirent à briller, et j'ignorai mes amis qui murmuraient mon nom et me disaient d'arrêter mes conneries et de bouger.
« Je veux être avec toi jusqu'à la fin de mes jours. Je ne veux pas qu'on se sépare, même si ça sera dur.
– Vraiment ?
– Oui. »
Un instant passa, puis il me sourit.
« Es-tu toujours d'accord pour suivre ma décision ? »
Ses pupilles valsèrent entre les miennes. Après quelques secondes, il hocha la tête. Je rapprochai alors mon visage du sien et vins chuchoter à son oreille.
« Au final... après y avoir réagi, le youtubeur est tombé pour le Mal...
– Et c'est une mauvaise chose ?
– Non. Pas si tu es prêt à tomber en enfer avec moi. »
Il se pinça les lèvres en tentant de se retenir de rire, puis baissa la tête.
« Alors, Kitty ? Quelle est ta décision ?
– Tu la connais déjà. Je suis là.
– Je veux t'entendre me le dire. »
Il releva le visage.
« Je ne tomberai pas en enfer avec toi. »
Mon cœur se serra, même si j'avais envie d'y croire.
« Pourquoi ?
– Parce que je t'y attends déjà depuis cinq ans. »
Je manquai de défaillir. Ses paroles, son visage, son regard qui me disait à quel point il m'aimait, à quel point il était prêt à tout pour moi... J'étais aussi prêt à tout pour lui.
Je remontai ma main gauche vers son visage et la posai sur l'arête de sa mâchoire. Je caressai une seconde sa joue de mon pouce, puis je révélai tout. Les hurlements réapparurent d'un coup et je manquai d'avoir une attaque, puis une deuxième lorsque Jimin glissa ses bras sur mes épaules afin de les croiser derrière ma nuque, quand il répondit à mon baiser.
Le mégaphone toujours dans ma main droite et penchant dangereusement vers le sol, je dus me contenter de l'autre pour caresser le tissu de son costume le long de sa colonne vertébrale avant de venir réchauffer de nouveau le creux de ses reins.
Je finis par décoller doucement mes lèvres des siennes, mais il revint m'embrasser passionnément et je ne pus que répondre tout en essayant de respirer et de calmer mon corps qui commençait à s'enflammer. Désormais, plus personne ne pouvait avoir le moindre doute sur la nature de notre relation, et vu la façon dont les gens hurlaient à quelques dizaines de mètres de nous, ça me rendait confiant.
Je me pris soudain une main aux fesses alors je mis fin à notre baiser et tournai la tête.
« Tout le monde a eu son scoop, vous allez bientôt vous faire dégommer par vos managers, mais félicitations ! s'exclama Kate.
– Je suis trop content que le secret ait enfin éclaté ! s'écria Ulrich en nous sautant dessus.
– Moi aussi, murmura Jimin.
– Jimin, à partir de maintenant, je te le confie, déclara Dean en posant une main sur son épaule. Si jamais tu me le refais paniquer comme c'est le cas depuis des semaines, je te le mets dans un colis et je te l'envoie, tu te débrouilleras avec, ça te va ? »
Jimin lâcha un éclat de rire en quittant enfin mes bras.
« Avec plaisir.
– Super !
– Venez, faut qu'on bouge, on est en train de créer un gros bouchon », rit Ulrich.
Mes amis s'éloignèrent en direction du chemin qu'avait emprunté Jimin en sens inverse afin de me rejoindre, et nous laissèrent temporairement en arrière.
J'abandonnai le mégaphone sur le tapis, fis un signe à quelqu'un de la sécurité de le rapporter à son propriétaire, et je tendis une fois encore la main vers Jimin. Cette fois, je lui tendis ma main droite, et il glissa la gauche dans la mienne. Il portait sa bague, et mon cœur loupa un nouveau battement. Nous nous sourîmes. Je voulus emboîter le pas à mes amis, qui avaient disparus, mais Jimin me retint. Je fronçai les sourcils en tournant la tête vers lui, et je compris. Il s'inclina devant ses fans, qui hurlèrent de plus belle, alors je fis de même. Puis il sourit en leur faisant des signes de la main. Je l'imitai. Et quand ses doigts passèrent sur ma joue, je le laissai m'embrasser sous les flashs des appareils photos et les cris d'hystérie du public.
C'était officiel. Nous venions de faire notre « coming-out », et également d'annoncer notre couple. Les problèmes n'allaient pas tarder à pleuvoir, il y en avait sûrement déjà plusieurs qui avaient dû créer la panique dans nos maisons de disque, mais nous nous en fichions. Désormais, le monde devrait faire avec. Le monde devrait s'adapter à nous, ça ne serait plus l'inverse. Plus jamais.
Nous allions pouvoir tout surmonter, du moment que nous étions ensemble. C'était une évidence.
Parce que j'aimais Jimin, et que lui m'aimait aussi.
Parce que JLH, et HLJ.
Après tout, notre alphabet s'écrivait ainsi.
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