12- Mercredi Rouge
Mercredi, et toujours aucun signe de vie de la part de Yuta. Silence radio.
Il me manquait terriblement, je ne savais pas quoi faire. J'avais envie de le voir, de lui parler, de le serrer dans mes bras et de ne plus jamais le lâcher.
Je sortis de cours pour me rendre dans la salle suivante, je rangeai encore des papiers qui traînaient dans mon sac et que je n'avais pas eu le temps de bien mettre en cours. Je sentis mon corps percuter quelqu'un.
-Désolé. dis-je
Lorsque je relevai la tête pour voir la personne, je me retrouvai nez à nez avec lui. Mon cœur rata un battement.
-Y-Yuta ...?
-C'est pas grave. me répondit-il
Il alla pour continuer sa route, mais je le retins par le bras. Il se tourna vers moi.
-Yuta tu me manques. lui dis-je
Le japonais regarda en direction de là où ses amis avaient continué leur chemin sans lui.
-Je vais être en retard.
-Yuta s'il te plait écoute moi... dis-je, Je sais que je t'ai fait du mal et j'en suis vraiment désolé. Je suis désolé de ne pas avoir beaucoup de temps pour toi.
-C'est pas important. me répondit-il
-Comment ça ? demandai-je
Yuta m'adressa un sourire, trop tiré pour ne pas être forcé. Je le regardai, complètement perdu.
-Laisse tomber Sicheng. me dit-il
-Sicheng.. ? Tu viens de m'appeler par mon prénom ? demandai-je, Yuta... C'est pas toi qui m'a dit qu'il fallait parler et que la communication c'était important ?
Il regarda légèrement sur les côtés, les couloirs étaient maintenant vides autour de nous. Puis, ses yeux se focalisèrent à nouveau sur moi.
-Pourquoi c'est que quand je ne suis pas là que je deviens important à tes yeux ? me demanda-t-il
-Qu'est-ce que tu racontes... Tu es important pour moi Yuta. répondis-je
Il hocha la tête de droite à gauche.
-Tu m'en veux pour l'autre soir, c'est ça ? demandai-je en sentant la pression monter en flèche, Sun avait besoin de moi Yuta ! Je t'ai dit qu'il se faisait harceler, je n'allais pas le laisser ramper jusqu'à la maison ! Tu sais que je fais mon maximum pour l'aider, alors me le reprocher, je trouve ça gonflé de ta part.
-Je ne parlais pas de ça Sicheng. me répondit-il
-Tu ne peux pas comprendre ce que ça fait de s'inquiéter pour un frère, tu es fils unique ! continuai-je, Mais c'est pas de ma faute si ta sœur n'a pas survécu d'accord ? Malheureusement certains accouchements se passent mal... Et je n'y suis pour rien ok ? Alors, c'est pas à moi de payer pour ça !
-Bordel Sicheng, ferme-la. Tu comprends vraiment rien.
Yuta m'avait prononcé ces mots d'une traite. Son intonation n'était même pas agressive, mais j'eus l'impression de me prendre une énorme claque en pleine tête. Etais-je allé trop loin ?
-Ce que je voulais dire, c'est qu'à tes yeux j'ai l'impression que tout est important. Sauf notre relation.
Les mots s'enfoncèrent comme des piques brûlants dans ma poitrine. Et je sentis qu'il y avait une fuite, quelque part dans mon cœur percé. Je restai face à Yuta sans rien dire, j'avais l'impression de ne plus pouvoir respirer. Le japonais me regarda quelques instants puis, face à mon absence de réaction, il soupira légèrement et baissa la tête avant de se retourner.
Je le regardai marcher le long du couloir, jusqu'à ce qu'il ne disparût à l'angle du fond. J'étais comme pétrifié sur place, paralysé, terrassé par les mots qu'il venait de me prononcer.
-Yuta... dis-je dans un murmure
Aucune réponse.
-Yuta ! Yuta ! répétai-je plus fort
Yuta. Yuta. Yuta. Yuta. Yuta. Yuta. Yuta. Yuta. Yuta. Yuta. Yuta. Yuta.
Peu importe le nombre de fois que je l'appelais.
Il ne répondit pas.
Et je sentis mon cœur devenir rouge, à cause du sang qui coulait.
Butterfly
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