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Trois textes courts écrits pour le plaisir :) enjoy !

1. La voie de fer et de poussière

L'aboiement d'un chien se répercutait à travers les montagnes. Effrayés, les singes disparurent comme feuilles de sumac au vent d'automne alors qu'un souffle chaud soulevait la poussière des sentiers déserts. Les pas de Hidemi se faisaient lourds, mais étrangement, elle se sentait extrêmement légère. 

Tout se mélangeait dans sa tête, il y régnait les dualités du bien et du mal, de la chaleur et du froid, du jour et de la nuit... Après trois longs jours d'entraînement et de méditation au sommet du mont, elle s'en rendait compte mieux que jamais : la voie du sabre était un sentier bien ardu pour les esprits faibles.

Mais en voyant l'interminable chemin qu'il lui restait à parcourir, la jeune femme se trouvait reconnaissante. Sa vie avait un sens, et ce sens était dans l'étui accroché à sa ceinture. Elle s'assit un instant sur une souche d'érable au bord du chemin et fit glisser son épée hors du fourreau. Les rayons du soleil couchant chatoyaient sa nuque dénudée et faisait scintiller la lame noire et fine de son compagnon de route.

Ce sabre avait une âme, ou du moins contenait-il un morceau de la sienne. Lorsqu'elle le maniait et qu'il frappait l'air, faisant plier les brins d'herbe autour de lui, elle entendait la voix de son maître, ses rappels lui dictant d'ajuster sa posture. Elle sentait aussi les murmures de ses ancêtres qui la regardaient s'entraîner depuis le ciel. Était-ce des murmures de fierté ou bien de honte ?

Le vent vira vers l'ouest. Au loin, les sabots d'un cheval martelaient le sol de leur course. Hidemi tourna la tête et deux mèches de ses cheveux s'échappèrent de son chignon serré. Un cavalier arrivait vers elle. De loin elle ne le voyait pas bien, seul un nuage de poussière s'avançait et elle plissa les yeux pour distinguer plus en détail ce qui venait. 

Au vu de sa physionomie et de son allure, il ne s'agissait que d'un villageois ou d'un simple rônin. Rien d'étonnant jusque là. Ce qui intrigua néanmoins la jeune fille fut la vitesse à laquelle il maintenait sa monture. Cet homme se pressait étrangement, qu'avait-il à faire de si urgent dans les montagnes ?

2. Le scorpion sous le rocher

C'était une véritable féerie. Les grandes villes avaient des théâtres mais, à Nara et dans les villes plus petites, les spectacles se déroulaient en plein air. Prestidigitateurs, danseurs, marionnettistes, ainsi qu'archers et hommes d'épée, tout le monde s'exhibait sur le champs. Pourtant l'attraction du jour était plus qu'un simple divertissement. 

Chaque année, les prêtres lanciers du Hozoin organisaient un tournoi grandiose. Comme ils se produisaient en public, les concurrents menaient une lutte acharnée ; les passes d'armes étaient souvent violentes et spectaculaires.

Lorsque Hidemi arriva près du rassemblement, un combat était en cours sur une estrade en bois. Hommes, femmes et enfants se pressaient pour observer la technique impressionnante du prêtre, ainsi que le fabuleux courage de son adversaire. Ce dernier, un rônin d'une trentaine d'années, résistait bravement aux fulgurants coups d'estoc du religieux. 

Le moine brandissait sa lance comme le dard d'un scorpion cherchant à atteindre sa proie. Rapide, vif, il était bien trop fort. La rixe était jouée d'avance. Si le rônin était chanceux il s'en sortirait sans trop de dommages, mais s'il persistait trop... qui sait dans quel état on viendrait le ramasser ?

3. Le thé au ginseng

La flèche métallique de la pagode au trésor étincelait comme une épée ouvragée dans les rayons du couchant ; tous les autres bâtiments étaient plongés dans les ténèbres. Des lanternes de pierre bordaient le sentier assombri qui grimpait la colline abrupte jusqu'à une maison de thé de style Muromashi et un petit mausolée.

La rônin poussa la frêle porte de bambou et pénétra dans la bâtisse. Une chaude odeur d'épices se dégageait des ouvertures, portes et fenêtres. Tout était en bambou gris, deux simples lampes à huile éclairaient la grande pièce et des futons tapissaient le sol aux pieds des tables en bois de cerisier. Il n'y avait aucun client. Seule la propriétaire, une forte femme aux cheveux cendrés, sirotait d'un air concentré un thé au ginseng. Son épaisse robe de laine s'étalait autour d'elle, pareillement à des feuilles de sol pleureur.

Afin d'annoncer son arrivée, Hidemi frappa par trois fois le sol avec son sabre.

— Est-ce ouvert ? Demanda-t-elle.

— Nous sommes toujours ouverts aux voyageurs, lui répondit la femme, de jour comme de nuit. Néanmoins pour les brigands, notre porte se trouvera toujours fermée. Alors, êtes-vous malfaisante, mademoiselle ?

Hidemi s'approcha de la table où était installée l'aubergiste.

— Nous avons tous en nous une portion de bien côtoyant une portion de malfaisance, répondit-elle en s'asseyant. Pour ma part, je pense pouvoir jurer sur mon sabre sans crainte : j'essaie du mieux que je peux d'élever la bonne portion au-dessus de celle incarnant le mal.

En disant cela, elle déposa son arme devant ses genoux dans un signe de respect.

— C'est donc vous. La fameuse femme-renard dont tout le monde raconte les prouesses.

La vieille femme la dévisageait d'un air détaché, ne s'attardant pas plus que nécessaire sur l'enveloppe de la jeune combattante. Ce qu'elle voulait voir, ce qui l'intéressait vraiment, c'était son âme.

— Heureusement pour vous, le temple est connu pour repousser les esprits kitsune. En venant ici vous venez de prouver qu'aucun d'eux ne vous hante comme le disent les rumeurs.

— Ces rumeurs ne me sont jamais parvenues.

— Je n'en doute pas. On raconte que vous n'avez pénétré l'enceinte d'aucune grande ville depuis plus d'un an. Je vous sers un thé ?

Hidemi hocha la tête, bien que futilement. La femme était déjà en train de verser le liquide ambré dans un Yunomi de porcelaine. Hidemi observa ses mouvements délicats, et elle ne put empêcher son regard de détailler le Kyusu, cette théière en terre glaise dont l'anse finement travaillée arborait des mantras religieux qu'elle n'avait encore jamais lu auparavant.

— Cela a dû être difficile de voyager seule, fit remarquer la vieille femme.

— En effet. La loi m'interdit de n'être point accompagnée en étant femme.

— Ces stupides lois, pesta l'aubergiste. Nous ne sommes plus à l'époque de Kamakura, les mentalités doivent évoluer.

Hidemi rit de bon coeur du ton de voix emprunté par l'aubergiste.

— Ne dites pas ça, grand-mère. Vous savez très bien que les routes ne sont pas sûres pour une femme seule.

— C'est parce que de nos jours les femmes ne savent plus se défendre. De mon temps dans mon village natal, tout le monde apprenait le maniement du naginata et du kaiken, les armes n'étaient pas inconnues de nos mains frêles. A présent et dans tout le Japon, les seules armes que nous avons jamais entre les mains sont les couteaux de cuisines et les fourches pour travailler aux champs. Mais... vous voulez que je vous dise ?

— Je vous écoute.

— Une femme n'a pas besoin d'un homme. Regardez-moi, je me suis retrouvée veuve seulement trois ans après mon mariage. Cela fait maintenant vingt ans que je vis par moi-même, sans que personne ne vienne me dire quoi faire. Ne vous mariez jamais, jeune fille, restez libre. Le mariage, c'est la prison.

Après ces paroles, l'aubergiste se remit à siroter sagement son thé, et Hidemi l'imita, étrangement émue.

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