I Hαтє Uѕ
Vidée de tout éclat,
Terne comme la mort qui rôde autour de toi,
Je te regarde juste une dernière fois,
Las.
Une goutte de ton sang s'échappe de ton échine et coule le long de cette lame à peine aiguisée. Et lourdes sont les perles obscures lorsqu'elles se fracassent contre le carrelage démodé. Et vide se retrouve mon cœur quand je n'ose même plus te regarder. Et violentes sont tes menaces quand elles résonnent dans mon esprit fatigué.
J'te déteste.
Je ne sais pas si je voudrais que tu appuies plus fort ou que tu t'arrêtes. Et dans le fond j'ai sûrement un peu peur que mon cœur l'admette.
Je me déteste.
Tétanisée, fatiguée, las, je ne prends même plus la peine de te regarder. Toi qui te coupes les veines juste sous mes yeux exténués.
Qu'est-ce que tu cherches ? Me blesser ? Me briser plus encore ? Que je me haïsse plus encore ? Que je te plaigne ? Que je te dise que je t'aime ? Que je me mette à pleurer plus encore que ce que tu ne le fais ? C'est ça, tu veux que je pleure avec toi sur les ruines de nos vies ? Tu veux qu'on laisse perler ensemble ces larmes salées sur les tombes de nos âmes déchirées ? Tu veux qu'je saigne tout autant que toi ?
Je t'aime.
Ton sang tartine la lame. C'est marrant comme il est sombre. A croire qu't'as trop dansé avec tes ombres. Et si tu m'ouvrais le cœur, si tu me le coupais en deux, si tu m'laissais en pleurs, après un dernier adieu, est-ce que mon sang coulerait aussi noir que le tiens ? Est-ce que ça puerait l'obscurité si on faisait lentement couler le mien, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espoir de lendemain ?
Un peu trop d'ailleurs.
Je sais que mon silence te ronge. Je sais que ces mots qui ne seront jamais prononcés te font souffrir. Mais y'a rien à faire, je n'arrive pas à t'les dire. Et j'peux que te regarder me haïr, et apprécier la réaction de mon visage lorsque tu y bannis définitivement les sourires.
Et ton sang coule toujours. Doucement, goutte à goutte, il se déverse sur le carrelage et s'enroule dans sa fraicheur soudaine.
Et moi je pourrais simplement te tendre la main, ou te dire que tout ira bien. Mais au lieu de ça, je ne fais rien.
Et je me déteste plus que je ne t'aime.
Parce que j'ai le même sang noir qui coule dans les veines, qui se déverse dans ce corps et se délecte de sa chaleur, ce même sang parasite et ce même corps fatigué qui l'abrite. Je me déteste parce que je suis une partie de toi et que je ne pourrais jamais rien y changer. J'me déteste parce que t'es là devant moi, sans plus aucun point de repère, et que je ne peux plus bouger.
J'me déteste parce que je suis moi et un peu trop de toi.
En fait, je crois que je nous déteste.
J'vous aurais vraiment emmené dans les recoins les plus sombres de mes souvenirs. Celui-ci, il est particulièrement déstructeur, particulièrement brulant, et je ne cesse de me brûler les cils à force de le contempler. Peut-être est-ce parce qu'il est très récent et encore à vif.
Enfin bref, j'vais essayer d'aborder des souvenirs plus joyeux maintenant, parce que bon.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro