➳ ร๏๓єtђเภɠ tยгภє๔ คฬŦยllץ ฬг๏ภɠ ║ 第三章

「どうしてこれが起こるのでしょうか。」
"Comment ça a pu arrivé ?!"

À ce moment, j'avais dépassé le point de non-retour. Vous savez, cette ligne imaginaire qui, une fois que vous l'avez dépassée, vous empêche de revenir en arrière ? C'est exactement ce qu'il m'arrivait en cet instant précis : je ne pouvais pas changer ma décision. J'allais me débarrasser de ces gens sans foi ni loi qui nous pourrissent la vie à nous, civils. Je suppose qu'ils l'avaient remarqué, eux aussi. Mon regard déterminé, presque noir... Ils savaient que j'avais de cet objectif, mon but. Ils le savaient pertinemment, j'en suis sûre.

J'ai proposé qu'on monte sur les toits pour avoir un aperçu vu d'en-haut des environs et ils ont accepté, peut-être parce que c'était une bonne idée. C'est donc ce que l'on a fait, stabilisant notre poids sur les tuiles pour éviter de tomber ou glisser des toits et ainsi, nous briser une côte voir pire. Notre ronde avait donc débutée ainsi : passant de toits en toits, observant les alentours puis continuant notre chemin si rien de spécial n'attirait notre attention. Sauf que vous vous en doutiez, tout ne s'est pas bien passé pendant cette nuit, car nous avions entendu un cri aigu : une femme, probablement attaquée. On s'était mis d'accord : pour l'instant, je devais rester en retrait. Je n'interviendrai qu'en cas de réel problème puisque mon alter ne me permettait pas réellement d'être efficace, à mon grand désespoir.

Mon compagnon s'est donc élancé dans la direction du cri et cette scène restera pour toujours dans mon esprit, surtout après que la petite verte eût expliqué comment elle avait ressentit la scène. "Le héros dissimulé dans la pénombre, maniant les lumières et les ombres, se tenait prêt à se lancer sur l'ennemi de la justice." Elle se croyait tellement dans son truc qu'elle exagérait tout alors que le combat s'était passé rapidement : il a suffit que le bicolore utilise les ombres environnantes pour le mettre à terre. La femme qu'il avait sauvé avait le visage pâle et la voix, tremblante lorsqu'elle lui demanda son nom, chose à laquelle il répondit d'une voix énigmatique : « Je ѕυιѕ Lυмвrα, le jυѕтιcιer deѕ lυмιèreѕ eт deѕ oмвreѕ. À voтre ѕervιce, ɢeɴтe dαмe. »

Quand il était revenu vers nous, nous l'avions charrié, bien sûr. Il ne fallait pas oublier que nous étions des adolescents, encore à l'époque. On trouvait son jeu d'acteur ridicule et il rougissait en nous demandant, non, en nous ordonnant d'arrêter de se foutre de sa gueule ainsi. Il a été décidé que nous nous séparions mais en restant dans un périmètre défini. Comme ça, nous pourrions nous venir en aide au cas où. Comme je m'y attendais, le bicolore insista pour que je l'accompagne, ce qui fît rire mon amie. Grâce à l'autre boîte de chat, nous pouvions rester en touche très facilement.

   Celle que j'appelais "l'autre boîte de chat", c'était l'intelligence artificielle que j'avais créé dans mes années de collège. Elle était déjà très développée à l'époque, capable de ressentir quelques émotions. Je l'aime, même si elle n'est techniquement pas réelle aux yeux de tous ces idiots. Je l'ai nommée Aĸιнιro, mais entre nous, on l'appelle Aĸι. C'est plus court, plus facile à retenir. Et puis, entre nous, tout ce dont les gens se souvenaient de sa personne, c'est qu'elle parlait beaucoup et qu'elle était du genre têtu, voilà tout. Je les comprenais, mais quel dommage qu'ils ne s'y intéressent pas plus...

Cette nuit-là, Meɢυмι Ueɴo, Mαѕαyυĸι Aιĸαwα et Kιɴĸιyoѕнι Iĸerυ avaient laissé place à Arтιғecнɴo, Teмpreѕѕ et Lυмвrα, les vigilants. Chaque fois qu'un crime pointait le bout de son nez ou bien que de viles activités menaçaient la paix des civils, nous intervenions de nos poings (pour ma part) et nos alters (pour eux) ! Il faut dire que ça devenait automatique pour nous. Qui aurait pu devenir que ça tournerait mal ?

Probablement tout le monde sauf nous. Au bout d'un moment, alors qu'il ne devait être que deux heures, deux heures et demi, un message me parvînt par le bout de l'oreillette que je portais à mon oreille : Mαѕαyυĸι était en danger et la communication avait été coupée au pire moment ! Il fallait qu'on se dépêche d'y aller, et vite !

   Nous avions sauté de toits en toits pour se rendre à sa position (que j'avais facilement retrouvée grâce à ma chère petite intelligence dont je suis de plus en plus fière au fur et à mesure que le temps passe), mais ce que nous avions vu en arrivant était loin de nos espérances : il y avait un groupe de vilains vraisemblablement assommés, certains étant de plus dans un état déplorable, notre amie au sol, sa main droite tenant son bras et une grande silhouette musclée d'un homme, visiblement entre sa trentaine et sa quarantaine, portant un long trench-coat ainsi un masque couvrant le haut de son visage et arborant une pauvrement entretenue barbe de trois jours...

Elle avait été sauvée et pas par n'importe qui... Elle avait été sauvée par Kɴᴜᴄᴋʟᴇ Dᴜsᴛᴇʀ en personne.