Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

CHAPITRE 26 - Perte, partie 1/8


Rencontre


Pas moins de huit ans auparavant, Décembre 2009.

Yongguk avait un casque sur les oreilles. La musique, et surtout le ronronnement du bus commençait à le bercer. Il était bien assis, les bras croisés pour se réchauffer. Dehors, la nuit était bien avancée et le froid mordant. A l'opposé, la chaleur du bus détendait les passagers. Les paysages, essentiellement urbains, défilaient. Yongguk regardait les lampadaires passer rapidement dans son champ de vision, puis disparaître en laissant des trainées jaunes sur un écran noir. Il se sentait piquer du nez. Ils avaient terminé tard. Il avait dû courir pour prendre ce bus. A présent, il était bien. Il était heureux d'avoir enfin quelques jours devant lui pour rentrer voir sa famille. Le bus était plus économique que le train. Mais plus long aussi. Il allait mettre une heure et demi avant de retrouver les siens.

C'était un bus de longue distance, avec uniquement des places assises et des tickets à placements numérotés. La plupart des sièges étaient vides. Il n'y avait personne à côté de lui. Yongguk avait été soulagé d'avoir obtenu, par hasard, une place intime et, en plus, près d'une fenêtre. Il aimait être côté fenêtre, même si ce soir-là, il savait qu'il ne profiterait pas beaucoup de la vue. Sa tête trop lourde vint se déposer sur le carreau et il se sentit partir. C'était ce ronronnement, ce ronronnement et la fatigue.

Yongguk se félicitait d'être fatigué. Le contraire aurait été la preuve qu'il n'avait pas tout donné. Depuis le début, dès le premier casting, il savait que la vie de trainee ne serait pas facile.

Le ronronnement s'arrêta brusquement et le dormeur ouvrit ses lourdes paupières. Il se redressa, inquiet. Il s'était réellement assoupi ! Impossible de dire depuis combien de temps. Il se demanda s'il n'avait pas raté son arrêt. Il s'affola, puis se rassura rapidement en constatant qu'il n'était pas encore arrivé à destination.

Quelques passagers s'agitèrent autours de lui pour descendre. Sur l'autre rangée, une grande fille, jeune, à la jupe de jean s'étirait pour saisir son bagage dans les compartiments hauts. Les yeux de Yongguk étaient pile-poil au niveau de cette jupe courte, qui remontait encore plus à la ligne de ses fesses lorsqu'elle s'étirait. Yongguk, parce qu'il avait une éducation, baissa les yeux pour ne plus les laisser traîner là où la morale réprouve. Il ne vit plus qu'une jambette fine, des ballerines rose pâle et surtout des chaussettes mi-mollet, où il reconnut le petit oiseau jaune que l'on nomme Titi.

Yongguk baillât. Sa voisine de bus n'avait toujours pas redescendu son sac lorsqu'il referma la bouche. Elle peinait. Yongguk se redressa sur son siège et observa la fille se démener en tirant sur la bretelle de son sac à dos qui semblait s'être pris dans quelque chose. Il devait lui manquer quelques centimètres pour dégager la bretelle du piège.

Mais qu'est-ce qu'il foutait à regarder sans réagir ? Yongguk se tira alors de sa torpeur et quelques secondes plus tard, il dégageait le sac jaune canari et le rendait à sa propriétaire. Elle portait un sweat à capuche large, bleu nuit, duveteux et chaud. Il devait être doux comme une peluche neuve, confortable comme un haut de pyjama. Elle avait aussi un cache-oreille velouté et blanc, comme deux petits nuages de chaque côté de la tête. De longues mèches de cheveux chutaient sur ses épaules en s'échappant de la capuche relevée. Les joues étaient rougies par le froid hivernal.

- Merci, merci beaucoup, dit la jeune fille.

Elle s'inclina deux fois et cacha son sourire en croisant le regard du garçon. Il détourna aussitôt les yeux. Parce qu'elle était belle, qu'elle devait avoir son âge et qu'elle lui souriait.

De rien, pensa Yongguk sans qu'aucun son ne franchisse son large sourire.

Elle s'immobilisa, puis, elle lui dit :

- Pardon mais...

Elle indiqua la sortie du bus. Yongguk était resté au milieu de l'allée, elle ne pouvait plus passer. Un message dans le haut-parleur indiquait le départ.

- Oh ! Pardon ! s'excusa la graine d'idole en se serrant sur le côté.

Dans l'étroitesse de la rangée elle le frôla. Yongguk remarqua à son passage qu'elle faisait précisément sa taille. Il ne put s'empêcher de la suivre du regard jusqu'à ce qu'elle descende. Elle avait une démarche légère et sautillante. Juste avant de disparaître, elle se retourna et lui fit le signe de la victoire avec ses deux doigts levés. Puis elle sauta hors du bus avant qu'il n'ait le temps de lui retourner le geste. La porte se referma.

Yongguk allait pour se rasseoir, lorsqu'il vit, à la place que venait de quitter la jeune fille, un carnet oublié. Le bus avait déjà redémarré. Il était trop tard pour le lui rendre. Yongguk récupéra ce carnet. Il ne restait plus qu'une dizaine minutes avant son propre arrêt. Ainsi avait-il dormi plus d'une heure. Le garçon s'assit à sa place et voulu ouvrir le carnet. Pour voir si à l'intérieur, il y aurait les coordonnées nécessaires pour qu'il puisse recontacter la jeune fille. Dans le but, de lui rendre son carnet, bien sûr.

Il s'apprêtait à tirer sur l'élastique qui maintenait le carnet fermé, lorsqu'il fut interrompu par son téléphone. Il venait de recevoir un message. C'était Yongnam qui demandait quand il comptait arriver, parce qu'on s'impatientait un peu à la maison. Il répondit qu'il était presque arrivé.

Par la suite, tout à ses retrouvailles, Yongguk oublia complètement l'objet trouvé. Dans la famille il n'y en avait plus que pour lui. Il était trop souvent absent. A chaque fois qu'il rentrait c'était la même musique, les mêmes questions. Sa mère voulait savoir ce qu'il mangeait, parce qu'elle le trouvait toujours trop maigre. Son père s'inquiétait de savoir quand il commencerait à travailler. Il était temps, non ? Yongnam répondait alors à sa place, pour rappeler à son père qu'il fallait parfois un certain temps avant qu'un trainee soit « lancé ». Puis, Natasha, sa grande sœur, intervenait en général pour changer de sujet, qu'on n'était pas forcé de parler boulot.

Yongguk se taisait en les écoutant. Ils parlaient tous en même temps et cette ambiance lui avait manqué.

C'était toujours un peu bizarre de retrouver sa chambre d'adolescent. Il déballait son sac sur son propre lit. C'est alors qu'il retrouva le carnet. La jeune fille du bus lui revint soudain en mémoire. Il s'interrompit dans ses rangements. Il alla s'asseoir sur le lit libre, le sien étant trop encombré. Ce calepin avait l'air de pouvoir être un journal intime. N'étais-ce pas indiscret de l'ouvrir ?

Il s'apprêtait de nouveau à tirer sur l'élastique pour déshabiller ce carnet, mais, à nouveau, il fut interrompu par son jumeau. Il sursauta, comme quelqu'un que l'on surprend en flagrant délit.

- Qu'est-ce tu fous sur mon lit ? T'arrive faut forcément que tu prennes toute la place.

Yongnam s'assit de manière encombrante à côté de lui. Yongguk n'eut pas le temps de dissimuler le carnet. Il se demanda d'ailleurs pourquoi il aurait eu l'intention de le cacher. Ce n'était pas un secret.

- C'est quoi ?

Yongnam avait remarqué bien sûr. Il attrapa l'objet d'un geste vif, sans demander la permission, trop rapidement pour que Yongguk réagisse. Ce dernier ouvrit la bouche pour protester, puis se tut. Ça lui était égal. Il expliqua la situation au voleur.

- C'est pas à moi. C'est à une fille qui l'a oublié dans le bus tout à l'heure.

- Une fille, hein ? Tu l'as ouvert ?

- Pas encore.

- Et bien moi oui.

Yongnam tournait déjà les pages.

- Ça va ! Elle dessine bien la fille du bus.

Yongguk se pencha pour regarder à son tour. Au fil des pages, apparaissaient des dessins, de tout : des paysages, des fruits, des jouets, des gens, des nuages, des arbres, des vêtements étendus qui s'agitent dans le vent ...

- Et il y a son nom quelque part ? s'enquit Yongguk.

Yongnam poursuivit son feuilletage avec une moue qui montrait que non. Taquin, il se tournait pour empêcher Yongguk de lire par-dessus son épaule. Le trainee cachait son agacement. Il n'avait qu'à être patient. Quand Yongnam aurait fini de jouer, il le lui rendrait. Puis soudain, Yongnam leva deux sourcils.

- La vache !

- Quoi ? demanda Yongguk.

Yongnam se retourna brusquement et montra le dernier dessin du carnet à son frère.

- C'est toi ça !

Au crayon, son propre visage endormi, un casque sur les oreilles, appuyé sur une vitre qui le reflétait, bouche entrouverte, des traits parfaitement reconnaissables, c'était lui.

- Cette fille t'a croqué, rit Yongnam.

Yongguk se taisait. Il repensait à la place qu'elle avait par rapport à lui, au temps qu'il avait passé endormi : quarante minutes. Elle avait pu le faire. Mais il n'avait rien remarqué.

- Ça, ça veut dire qu'elle te kiffe ! Elle était comment ?

- Je l'ai à peine vue.

- C'était une vieille ? Une grosse ?

- Non ! Jeune, pas grosse, au contraire.

- Attends ! Elle a peut-être fait un autoportrait.

Yongnam parcourut de nouveau les pages du carnet en sens inverse. Il montra ensuite un portrait de femme à Yongguk :

- C'est elle ça ? Dis-moi que oui ?

- Oui, oui, c'est elle.

Yongnam détailla alors le portrait. Il siffla.

- Elle est mignonne. Si elle c'est pas un peu embellie en se dessinant bien sûr.

- Fais voir.

- Non !

- Rends-moi ce carnet !

- Non. Je te le rendrais si...

Et il leva un doigt inquisiteur.

- ... tu promets que quand tu vas lui rendre, vous allez au moins échanger vos numéros de téléphone.

- De quoi je me mêle. Rends-moi ce carnet !

- Je me mêle que je te connais et que t'es capable de rien lui dire et de disparaître. Avec un grand sourire mais pas de rendez-vous.

Et il avait raison. Bien sûr qu'il avait raison. Yongguk n'avait jamais totalement guéri de sa timidité. Parfois, elle prenait le dessus. Elle l'avalait, comme une ombre avale les formes. Elle lui volait sa voix, comme dans sa petite enfance. L'enfant Yongguk se taisait et laissait parler Yongnam. Leur connexion permettait à son frère de s'exprimer, à sa place, sans jamais se tromper sur ses intentions, et avec toute l'assurance que lui n'aurait jamais.

Puis, il avait fallu faire sans, faire par soi-même. Yongguk avait appris à parler, sans l'aide de son jumeau, parce qu'il ne pouvait pas toujours être là. La musique avait remplacé Yongnam pour lui fournir le soutien nécessaire pour vaincre son mutisme. La musique pour chasser le silence. A force, il s'était affirmé, grâce à elle. Il savait : un jour, sa voix porterait loin, elle qui avait mis tant de temps à se faire entendre.

Guéri ? Pas tout à fait. Il n'y avait qu'en deux situations que Yongguk revenait à ses vieilles habitudes d'enfant : lorsqu'il était avec Yongnam, parce que Yongguk avait gardé l'habitude confortable de le laisser parler pour lui ; et lorsqu'il était face à une fille qui lui plaisait. La première situation était choisie, la deuxième subie. Face à une femme, c'était encore difficile de faire autre chose que sourire. Et même le plus charmant des sourires ne suffisait pas pour obtenir un rendez-vous. Pour cela, il fallait être capable d'enchaîner plus de trois mots.

Yongnam savait tout ça. Il savait tout et son emprise était totale. Yongguk ne tenta même pas de nier.

- Il y a bien ses coordonnées. Si c'est pas un signe ça ! Si tu le fais pas, je le ferais moi. Logiquement, si elle te kiffe, elle me kiffe aussi.

Yongguk jeta un regard en coin à son double, entre rire et méfiance : tu plaisantes ou bien ? Il demanda encore d'un geste à ce que Yongnam lui rende ce carnet. Mais il séquestrait toujours l'objet. Il tourna quelques pages pour revenir sur le portrait de Yongguk. Il devint sérieux en observant attentivement le dessin.

- C'est dingue, s'étonnait Yongnam.

- Quoi ?

- C'est vraiment toi sur ce dessin. Elle a chopé le truc.

Yongnam plissait les yeux à présent. Il était tenté d'aller chercher ses lunettes. Le dessin était ressemblant, ça oui, mais s'il avait seulement été ressemblant, alors Yongnam aurait eu l'impression de se voir lui-même. Là non, il reconnaissait son frère. Il aimait regarder ce croquis alors que contempler un dessin de lui-même ne lui aurait pas apporté le même sentiment.

S'observer soi-même est toujours une expérience subjective, qui dépend de notre amour propre et de l'humeur du moment. On se juge. On a du mal à se reconnaître, à admettre que cette image extérieure à nous, est nous. Il y a toujours ces questions qui viennent nous parasiter : Je ressemble vraiment à ça ? Pourquoi je penche la tête ? C'est quoi cette coiffure ?

Observer un cliché de Yongguk, en général, pour Yongnam, c'était cool, dépouillé de toutes ses considérations désagréables. C'était un regard porté sous jugement, bienveillant.

Ce dessin le mettait à l'aise, parce que c'était Yongguk, alors il pouvait aimer cette image sans retenue. Yongnam fronçait les sourcils à la recherche du petit truc qui faisait qu'il pouvait affirmer avec certitude que le jeune homme endormi du dessin était Yongguk. Et ce détail, il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Quel détail faisait qu'il reconnaissait toujours Yongguk sur une photographie ? Bien sûr, ils étaient différents, mais qu'une femme ait pu attraper les éléments qui étaient propres à Yongguk sur un croquis volé dans un autobus, c'était remarquable.

- Sérieusement Guk, faut que tu prennes son numéro.


Ainsi, les pires conseils peuvent être donnés en toute bonne foi. Yongnam ne savait pas qu'une femme peut cerner un homme, le comprendre, saisir les détails qui le rendent unique, et malgré tout être toxique pour lui.




________________________



Yongguk, allongé sur un lit, ouvre les yeux. Il voit alors des mirettes plongées dans les siennes. Des yeux de biches, brodés de cils courts, soulignés sur la paupière mobile d'un fin trait de crayon noir. Son cœur rate une marche. Il s'agite. Il ne peut pas bouger. La voix de Sunhee :

- Déjà debout, quel dommage !


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro