CHAPITRE 17 - Ravager, partie 6/6.
Toujours en vie.
Alertée par le bruit du coup de feu, Sunhee entre dans la chambre noire précipitamment. Elle a dû mal entendre. Elle connait le mode opératoire de Luca par cœur et ce dernier ne prévoit pas l'utilisation des armes à feu. Alors pourquoi ?
Voilà que ses oreilles ne sont pas ses seuls organes à lui jouer de vilains tours, ses yeux aussi. Elle les frotte pour faire disparaitre ce qui ne peut être qu'une illusion. Mais lorsqu'elle les ouvre à nouveau, l'illusion devient bien réelle. Luca est à terre, sa tête est explosée. Elle pousse un cri.
- Non !
Elle court droit vers le cadavre. Luca a agi en professionnel. En bon assassin, il ne s'est pas loupé. Il n'y a plus rien à faire. Elle a réagi vite pourtant !
- Pourquoi ?
L'hyperémotive se met à geindre sur ce qu'elle trouve être un parfait gâchis.
- Luca oppa. Pourquoi ?
Elle répète le nom de l'homme qu'elle considérait comme un mentor, son mentor, celui qui lui a appris à être elle-même avant de s'oublier lui-même. Elle pensait qu'elle allait lui ouvrir les yeux. A quoi ressemblera sa vie, après ? Après la prise d'otages, ils auraient dû former un duo de fugitifs parfait. Tout le monde aurait été à leur trousse, leur ancien gang, la police et les autres, ceux qui ne pardonneront jamais ce qu'elle a fait subir à ses otages. Elle était persuadée qu'elle allait convaincre le repenti de redevenir Luca et de s'enfuir avec elle.
Sunhee a bien ouvert les yeux de son mentor mais il n'en a pas tiré les conclusions auxquelles elle se serait attendu.
Maintenant, il n'est plus là. Quel gâchis ! Elle a encore besoin de lui. Elle a besoin de lui parce qu'il est la seule personne sur Terre à la comprendre. Et elle a surtout besoin de son aide pour mener à bien la suite de son projet. Sans lui, tout dérape.
- Pourquoi dans un moment pareil ? Luca ?
Entre deux hoquets, elle s'inquiète. Le choix radical et soudain de Luca bouleverse totalement ses projets. Son beau plan prend l'eau. Son cerveau bien que profondément choqué n'arrête pas de faire des calculs. Aiji est mort. B. descendu en même temps que son patron. Elle vient d'envoyer C. hors du love-hôtel pour une mission spéciale. Le dernier homme qui était là pour la soutenir est mort. Elle est seule ce plan devient dangereux pour elle. Le bon sens voudrait qu'elle s'échappe tant qu'il est encore temps. Mais elle ne peut s'y résoudre. Il lui reste quelques plans à aboutir.
Sunhee essuie ses larmes, elle vient de prendre sa décision. Elle a monté un plan, une stratégie. Elle ne renoncera pas, même si cela doit lui coûter la vie. D'autant plus que cette vie, elle ne lui accorde pas une si grande importance.
Ce qui compte c'est la perte de Yongguk... Elle ne pourra peut-être pas lui prendre tout ce qu'elle avait prévu de lui prendre. Ça sera un peu frustrant mais a-t-elle vraiment le choix de faire la fine bouche ?
Sunhee se redresse en laissant au sol l'arme dont s'est servi Luca. Son appétit est revenu. Elle ne pleure plus. Elle n'est même plus triste, seulement amère. Le Luca qui a osé se mettre une balle dans la tête est un lâche à ses yeux. Le Luca qu'elle a connu est mort depuis longtemps déjà. Elle n'avait pas voulu l'admettre plus tôt voilà tout. Cela est sans doute la plus grande de ses erreurs. Elle a laissé ses sentiments fausser son jugement.
La tireuse de ficelles s'approche de Zelo. Son œil est noir alors qu'elle tient son pistolet. Elle ne sait pas à quel moment Luca a interrompu son mode opératoire pour se donner la mort. A-t-il pris le temps de terminer ?
Sunhee ne voit rien de plus que les cheveux ébouriffés et clairs du pauvre garçon. Elle entreprend alors de faire le tour du lit, s'approche de la tête de lit. Elle s'accroupit pour mieux voir le visage du martyr. Elle n'est pas surprise de ce qu'elle découvre : un visage qui porte toutes les souffrances du monde mais bel et bien vivant.
Luca n'a donc pas terminé son travail.
Sunhee soupire. Son plan initial prévoie que le maknae ne ressorte jamais vivant de cette chambre noire aux milles constellations. De sa main libre, la jeune femme tire une chaîne de sa poche. Au bout de la dîtes chaine pend une clé. Elle fait glisser ce présent autour du cou de Zelo. Le blessé frisonne et remue à cause du contact.
Même si Luca n'a pas terminé ce qu'il a commencé, il ne reste plus grand-chose du maknae. Sa lumière est éteinte. Le charognard prend son temps pour savourer le spectacle. Zelo est un ingrédient d'une exceptionnelle rareté, et bien cuisiné, il l'a été assurément. Elle resserre les doigts sur la crosse. Mais avant, elle veut savoir s'il reste un être humain dans ce corps meurtri. Son intuition lui dit que quoi qu'elle puisse tenter, il ne réagira pas.
- Zelo ? T'es avec nous ?
- ...
- Je vais te tuer mon grand !
Zelo ne cligne même pas des yeux. Il n'exprime pas de peur et, plus surprenant, pas non plus d'envie ou de soulagement. Il ne demande rien. Qu'elle l'achève ou non lui est parfaitement égal.
- C'est tout ce que ça te fait ? T'es si pressé de rejoindre ton pote ? Tu ne me supplies même pas de t'épargner ?
Que dalle !
- T'as pas une dernière volonté ? Un message pour ta petite amie ? Non ? C'est très égoïste de ta part. Et pour ta môman ?
Toujours rien.
- Mais t'es un véritable légume ?? Tu ferais pitié au pire des enfoirés, pas étonnant que mon Luca se soit tiré une balle. Tu me l'as dégouté. Tu devais être un trop mauvais coup. C'est ta faute.
Elle approche le canon de la tempe de Zelo.
- C'est ta faute si mon Luca est mort.
Le visage de Sunhee se crispe dans une expression qu'on ne lui reverra pas deux fois. Elle hait ce garçon. Et précisément, cette haine lui pose un problème. Elle n'apprécie pas de tuer si ses proies ne sont pas plaisantes, adorables. Ici le jeune Zelo aurait dû être une proie de choix. Mais il est décevant, passif. Elle préférerait qu'il supplie, qu'elle s'amuse un peu. Mais elle arrive trop tard, le garçon est plus que brisé.
Le spectacle l'écœure comme un plat trop gras, trop salé.
Puis tout à coup Sunhee écarquille les yeux. Elle vient de réaliser : ce spectacle est dégueulasse.
Il serait dommage de ne pas en faire profiter les autres.
Il est évident qu'elle ne peut plus atteindre celui-ci. Mais elle peut atteindre les autres avec lui justement. Elle a le choix entre brandir son cadavre mutilé : cruel, ou le leur laisser comme ça, bien vivant mais ravagé : trop cruel...
Le feu revient dans son ventre. Elle a envie de rire tellement c'est diabolique.
Sunhee éloigne le canon du front enlaidi.
- Tu sais quoi je vais pas te tuer le légume. Après tout c'était la dernière volonté de mon Luca.
Sunhee quitte la chambre avec un grand sourire sur les lèvres. Elle recommence à jubiler, certes son plan ne se déroule pas comme prévu, mais ce n'est pas grave, un autre se dessine et il lui convient, justement parce qu'il est imprévisible.
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Toujours vivant !
Ce froid sur sa peau nu. Ça lui donne régulièrement la chair de poule, mais ça ne l'empêche pas de transpirer. Il voudrait bien une couverture.
Ça c'est finalement arrêté.
C'est ce qu'il voulait, ce qu'il avait souhaité, de toutes ses forces. Et finalement, ça c'est arrêté. On ne le fait plus souffrir. Ce qui ne signifie pas qu'il ne souffre plus. Mais ils ne sont plus là. Il est enfin seul.
Il est parti ! Luca est mort. Elle aussi, elle est partie. La seule chose qui refuse de partir, c'est cette satanée douleur. Elle, elle lui colle à la peau. Son corps est un champ de bataille.
Il est vide, totalement vide. Il n'a plus de force. C'est comme ces vêtements que Zelo demande mais que son corps lui refuse. Il refuse de bouger, d'aller s'habiller. Même ses paupières sont closes. Cligner des yeux lui fait mal, lui demande une énergie qu'il n'a plus en réserve. Son corps sait que s'il tente de se redresser ce sera bien pire. Tous ses muscles protesteront.
Zelo est surpris quand la porte de la chambre s'ouvre mais son corps, lui, ne sursaute pas. Il ne fait qu'ouvrir des yeux écarquillés. Ils ne voient rien bien sûr. Il faudrait aussi tourner la tête pour ça.
Luca ? Il est de retour ?
Non, c'est impossible ! Le monstre est mort. Ça ne peut plus être lui. La folle peut-être ? Non, ce n'est pas elle. La démarche qu'il perçoit lui est plus familière. Il connaît la personne qui vient d'entrer. Il la connaît intimement comme on connaît un frère.
Un cri bref ! Zelo identifie aussitôt Himchan. Il en déduit que son hyung vient de voir le cadavre de son agresseur.
Himchan ?
Il a tellement souhaité qu'on vienne à son secours. Il aurait dû ressentir de la joie, au moins un peu de soulagement. Son corps ne ressent plus ce genre d'émotions. Il ne fait aucun geste pour tenter de voir son sauveur. Et dans son cœur, c'est le vide. Tellement d'indifférence.
Himchan ne devrait pas être là. Il crie déjà devant la dépouille de Luca, qu'est-ce que ça sera quand enfin il aura posé ses yeux sur lui ? Sur les blessures qui le recouvrent, qui le trahissent ? Sur son corps nu ? Il aurait dû faire plus d'effort pour contraindre son corps à bouger, à chercher des vêtements, à se retourner sur le dos au moins. Mais son corps n'a pas bougé et il ne bouge pas plus maintenant. Il s'exposera cruellement à la vue du nouveau venu.
Le choc annoncé ne se fait pas attendre. Le voilà qui tombe à genoux et qui vomi tripes et boyaux.
Himchan a vu Zelo. Celui à qui appartient ce corps mutilé regrette qu'il l'ait vu. Personne ne doit plus jamais le voir. Surtout pas les personnes qui l'ont aimé, avant.
La peine, même floue, que lui cause la douleur d'Himchan ne fait pas réagir son corps. Cela ne change rien à son immobilité, rien au froid, rien à la douleur. Chaque respiration est difficile. Le vide de son esprit grandit. Les pensées sont évanescentes. Il redevient indifférent.
Son ami arrête de vomir. Il se meut jusqu'au lit, jusqu'à lui. Il est accroupi. Le voilà qui lui fait face. Les yeux de Zelo voient le visage d'Himchan. Il n'a pas l'air d'avoir été maltraité, lui ! Pas d'hématome, pas de cicatrice. Le visage dont Himchan est tellement fier est intact. Zelo aimait bien son visage lui aussi. Il avait supplié. Il avait demandé qu'on le lui épargne.
Voilà à quoi pense l'esprit de Zelo quand le regard d'Himchan, compatissant, se pose sur son cadet. L'esprit du garçon ne prête pas attention à l'essentiel. Il ne voit pas les émotions contradictoires qui se succèdent sur les traits du jeune homme : le soulagement de le savoir en vie, l'horreur en découvrant son état de près, l'embarra enfin de ne savoir comment réagir, quoi lui dire, où le toucher.
- Junhong ?
La voix d'Himchan, c'est tout juste si les oreilles de Zelo sont capables de l'entendre. Ce prénom... il lui appartenait.
Une main se pose sur son épaule. Une peau sur sa peau. Une menace, une nouvelle menace. Son sang ne fait qu'un tour. Un instinct animal prend possession de son corps et ce dernier réagit violemment. Il sursaute, roule sur le matelas, jusqu'à chuter hors du lit. Ensuite, il rampe jusque dans un coin. Il se retourne. Ses bras viennent protéger son visage en sang. Ses genoux se replient devant sa poitrine. Ses yeux grands ouverts cherchent la menace, effrayés.
Ainsi réagit le corps. L'esprit s'est éclipsé derrière une terreur incontrôlable et bien réelle. Il ne reconnaît plus les intentions bienfaisantes de l'être humain avec lequel il interagit.
L'humain s'approche doucement, comme un chat, visiblement effrayé lui aussi. Il s'est baissé et ses bras sont en avant, paumes de mains dévoilées. Signe de paix. Zelo s'en fiche, ce qu'il voit c'est que l'homme s'approche, pas après pas, il avance.
Il ne faut pas qu'il s'approche. Ça lui fait trop peur. Tout son corps se crispe péniblement.
- Junhong ... C'est moi ... c'est Himchan...
Junhong c'est lui-même. C'est le nom qu'on lui a donné. Himchan ? Zelo sait qui est Himchan. Il est certain que c'est une personne qui ne lui aurait jamais fait de mal. Mais son corps ignore cette certitude. Ce que son corps sait : c'est qu'on s'approche. Il veut que l'on garde ses distances que l'on soit Himchan ou n'importe qui.
- Zelo... ?
Cet autre nom. Il lui appartient aussi. Il lui appartenait. C'est une question ? Zelo n'a rien à répondre. Son corps n'articule rien. Pour articuler une réponse il faudrait qu'il y ait quelque chose de cohérent dans son esprit. Il n'y a rien de cohérent. Rien d'intelligible. Si une chose : cette main que cet Himchan lui tend. Il sait qu'elle lui fait peur. Il faut qu'elle s'éloigne. Sa tête remue en signe de malaise. Himchan la retire aussitôt quand il remarque que cela effraie le garçon.
Il continue de parler. Le contenu de ses phrases est inintelligible pour le jeune garçon. Il perçoit seulement la tristesse, la panique de cette voix, et quelques mots : « blessé », « viens », « t'aider », « c'est moi » et ... « Yongguk ».
Zelo aimerait bien revoir Yongguk. Mais la réciproque ne s'applique pas. Il ne veut pas que Yongguk le voit comme ça. Non, il n'y tient vraiment pas. Quand Himchan prononce ces noms, Zelo a l'impression qu'on s'adresse à une autre personne. Yongguk, Himchan, Daehyun... Penser à eux lui rappelle des souvenirs heureux. Ça devrait le porter. Ça devrait lui donner envie de se relever. Mais ces noms lui rappellent aussi Jongup... L'esprit de Zelo se braque aussitôt, autant que son corps. L'homme qui lui vient en aide se heurte à un mur.
- Je ... aller... er de l'aide..., dit l'homme de plus en plus désemparé.
Zelo ne veut pas de son aide. Il veut qu'il s'éloigne, qu'on le laisse tranquille.
C'est comme si Himchan avait lu dans ses pensées. Il se recule et s'éloigne. Il revient très peu de temps après, mais cette fois, il tient quelque chose. Il le lui tend.
Les yeux de Zelo reconnaissent l'objet : une grande serviette noire. Ses bras la saisissent avant que son esprit n'en formule la demande. D'un geste automatique Zelo passe lui-même la serviette par-dessus ses épaules. Il croise les mains devant son cou en tenant fermement le drap de bain.
Ça lui fait tellement de bien de cacher sa nudité, cette humiliation. Ça le réchauffe. Surtout, ça le rassure à un point qui n'est pas rationnel.
Himchan ose s'approcher à moins d'un mètre. Voyant que le garçon ne tressaille pas, il tente de passer délicatement un bras derrière son dos, juste pour le guider dans ses mouvements.
- N'aie pas peur ! N'aie pas peur ! On y va. On sort d'ici.
Sortir. Voilà qui finit de convaincre Zelo. Son corps se décide enfin à suivre les décisions de son esprit, à faire confiance. Il veut sortir.
Zelo se redresse lentement. Déplier ses jambes, étirer son dos lui fait du mal. Mais moins que lorsqu'il doit marcher pour atteindre la sortie. Chaque pas réveille des sensations plus que désagréable au niveau de sa blessure la plus préoccupante. La prise d'Himchan s'est fait un peu plus ferme sur ses bras, mais il ne le retient pas, il le soutient simplement.
Le blessé et son sauveur sortent enfin de la chambre noire. La lumière blanche du couloir aveugle Zelo et le met très mal à l'aise. Son équilibre est précaire. Il est comme un funambule au-dessus d'un grand précipice. A tout moment, l'état à peu près stable dans lequel il se trouve peut se briser. Il pourrait sombrer dans la folie la plus totale, hurler, mordre, courir droit devant lui, ou juste s'évanouir. Il est tellement faible. Cette lumière trop vive menace cet équilibre et le force à baisser la tête et à contempler ses pieds nus, obligé de remarquer que son sang a coulé jusque là.
Il sent qu'Himchan le quitte précipitamment. Sa voix se fait entendre :
- Non ! Ne le touche pas ! Ne le touche pas !
Qui ? S'inquiète Zelo. Qui essaie de le toucher ? La peur revient comme un boomerang. Les yeux de Zelo se redressent malgré l'intensité lumineuse pour chercher l'origine de la menace. Il se remet à trembler. Il ressert la serviette sur sa poitrine. Ses mains qui la retiennent son devant son cou.
Ses yeux apeurés trouvent Himchan. Il est de dos. Il retient quelqu'un pour l'empêcher de se diriger vers lui. Ce quelqu'un c'est Yongguk et l'homme fixe le maknae droit dans les yeux.
Zelo voit le visage de Yongguk se décomposer au moment où il découvre le sien. Quelle horreur ? Zelo comprend à quel point il est devenu laid. Les cicatrices qu'ils portent sont si laides qu'elles dévastent son ami. Yongguk se met à hurler de rage. Himchan le retient davantage.
Zelo tremble. C'est sa faute !? Toute cette souffrance c'est sa faute. Est-ce que tout le monde ressentira toujours la même émotion en le voyant désormais ?
Dans ce couloir, il y a aussi Daehyun. Il observe Zelo avec incompréhension. Il ne prête même pas attention à la réaction de Yongguk. Il fixe le plus jeune comme s'il s'agissait d'un fantôme.
Les cris du leader sont devenus des larmes. Himchan le serre fermement :
- Calme-toi. Il est vivant. C'est tout ce qui compte.
Zelo se sent de plus en plus mal. Ses cris ! Il vient de passer trop vite du silence aux cris, de l'obscurité à la lumière, de la position allongée à la position debout. Il est rendu aveugle et sourd par saturation. Les émotions, trop intenses, en croisant tous ces regards, il n'arrive plus à la gérer. Il... Il est épuisé. Un voile recouvre les yeux de Zelo. Il tourne de l'œil.
- Putain ! s'écrie Daehyun.
Il évite à Zelo du chuter en le retenant par les épaules juste à temps.
L'évanouissement force les hyungs à se séparer aussitôt pour venir au secours du blessé.
- On se barre tout de suite, ordonne Himchan. Il n'y a pas de temps à perdre. Il a besoin de soins tout de suite. Donne-le-moi.
Daehyun transmet Zelo à Himchan. Yongguk s'est approché. Il ne peut pas toucher le garçon. Il sait pourquoi maintenant. Il a malheureusement vu le sang qui coulait entre ses jambes. Il ne s'attarde pas sur ce détail sordide. Il cherche les yeux du jeune garçon. Il n'est pas tout à fait conscient, pas tout à fait inconscient non plus. Ses yeux sont légèrement entrouverts. Il y cherche une lueur d'espoir, et il ne la trouve pas. Zelo à le regard de quelqu'un qui a subi plus que ce qu'un être humain est capable de supporter.
Yongguk comprend qu'il a perdu Zelo, une perte supplémentaire. Une goutte qui fait déborder son vase déjà trop plein, déjà trop lourd. Zelo est le maknae, le plus jeune merde !
Impardonnable !
- On sort tout de suite, insiste Himchan. Tous les quatre !
- Je ne vais pas sortir avec vous, articule Bang. Moi, je reste. Je vais lui faire payer ça...
Il observe Zelo, il observe Daehyun. Puis il s'adresse à Himchan, un Himchan pétrifié par la décision qu'est en train de prendre son leader.
- ...et ce que tu sais, poursuit Yongguk avec cette même voix sans âme... Je vais le lui faire payer cher.
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