15. Un chaudron fourre-tout
Je me réveillais, reconnaissant ma chambre. Mon cerveau prenait un temps fou à se réveiller. Le temps que je me lève et que j'arrive à la cuisine, je m'étais souvenue de toutes nos péripéties sans m'attarder à mon environnement. Je connais cet appartement les yeux fermés.
Or, je ne m'attendais pas à voir un café déjà prêt pour moi. Surprise, je demandais :
-Tony, tu prépares le café maintenant ?
-Non, c'est moi qui l'ai fait pour vous.
Les mains autour de la tasse chaude, j'ai eu la décence d'esprit de ne pas tout renverser sur moi. Je fis lentement volte-face pour découvrir Tony et… Aiden. Je pris rapidement une gorgée de ma boisson pour cacher mes rougeurs.
Or, je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi bon !
-Wow ! C'est délicieux ! Merci… euh, Aiden.
Ce dernier me souriait avec une telle tendresse dans le regard que j'ai senti mon coeur palpiter violemment. Voyant sans doute mon trouble, le bel homme fronça les sourcils, soucieux.
-Vous devriez vous asseoir, mademoiselle Lucy.
J'acquiesçais avant de prendre place à la table. Tony me fit un salut silencieux avant d'aller rejoindre le salon. Maintenant seule avec Aiden, je ne pus m'empêcher de replonger mon nez dans mon délicieux café au caramel.
Les événements de la veille ne cessaient de me torturer l'esprit que je finis par demander :
- Que s'est-il passé hier?
-Après vous être évanouie ? Vos compagnons m'ont indiqué où était votre chambre. Je vous ai transporté jusqu'à votre lit et avec ma magie, je vous mis en pyjama. Je vous jure que je n'ai rien vu et vos compagnons peuvent confirmer.
À ce moment, Perché vint réclamer des caresses en validant les propos du bel homme.
-Tu as le don de trouver d'excellents alliés : c'est un puissant magicien, ce Aiden, ajouta le chat parlant.
J'acquiesçais de la tête, mais un détail me revint.
- Et pour le café ?
-Tony m'a dit que vous appréciez le café et je vous ai entendu vous réveiller. Du coup, j'en ai préparé une de mes concoctions, qui semble vous plaire.
Je souris à sa remarque, le trouvant à la fois si attachant et perturbant. Il parlait avec tant d'éloquence que ça me surprenait.
- Je t'en prie, Aiden, je préfère que tu me tutoies.
Son sourire s'étira encore plus avant qu'il n'accepte.
Finissant mon café, je découvris l'état de mon frigo. En cinq jours, j'avais perdu certains aliments et je ne voulais pas me faire à manger. Et un vendredi sur deux, je devais faire la grosse commande. Donc, aujourd'hui.
Ainsi donc, j'expédiais la douche en une quinzaine de minutes avant de m'habiller chaudement. Or, je ne trouvais pas ma sacoche. Je l'ai cherché dans ma chambre avant de finalement fouiller la cuisine et le salon.
-Tu cherche quelque chose, Lucy ? demandait gentiment Aiden, sans me lâcher des yeux.
- Oui, mon sac.
Je regardais sous la table de cuisine tandis que Aiden me demandait à quoi il ressemblait.
- Il est noir avec une bandoulière. Et il est plein de trucs.
-Ah ! Le chaudron fourre-tout ?
Je me figeais au même moment où les ricanements de mes deux compagnons retentirent. Je lâchais un soupir avant de fusiller les deux garçons.
-Qu'est ce que vous avez fait ?
Ce fut Perché qui me répondit, essayant tant bien que mal de ne pas rire.
- Aiden a trouvé ton sac hier et il a cru que c'était un chaudron tellement il est lourd. Mais on lui a expliqué que c'était ton fourre-tout..
À ce moment-ci de son explication, la phrase se perdit entre ses gloussements.
- Et.. ah ah ! Il appelle ça- ah ah ! ... Un chaudron fourre-tout.
Et je venais de perdre mes deux colocataires qui se vautraient sur le canapé, hilares.
Je sentais mon visage brûlé sous la colère et la gêne de la scène. Quant au bel homme, il alternait son regard entre moi et les deux idiots. Heureusement, il ne dit rien.
Quant à moi, je grommelais :
-Aiden, tu viens avec moi. Je ne peux pas te laisser avec ces deux bouffons.
Sans obstiner, il fit apparaître un habit pour lui d'un claquement de doigts. Sans m'en formaliser, j'ignorais les deux idiots pour enfiler mon manteau et sortir en coup de vent. D'une main j'avais saisis celle du bel homme et de l'autre ma sacoche…
Ou chaudron fourre-tout pour certains.
Je claquais la porte en marmonnant divers noms d'oiseaux à l'encontre de deux pitres en haut.
Cependant, la prise du magicien changea, me prenant par surprise. Il me fit arrêter devant la porte extérieur pour me regarder dans les yeux.
- Je ne voulais pas t'embarrasser avec cette histoire de sac et de chaudron. Pardonne moi.
Il dégagea une de mes mèches de cheveux de mon visage avec délicatesse. Cela finit par m'apaiser et je demandais, me mordillant la lèvre inférieure avec nervosité :
- Et toi, ça te dérange de me suivre, aujourd'hui ?
-Non, loin de là. J'ai hâte d'en apprendre plus sur toi. Tu es une femme très intéressante.
Je détournais le regard en souriant. Oui, ce garçon était très étrange, mais j'avais l'impression de pouvoir lui offrir une confiance aveugle.
Le bel homme me tendit son bras, me faisant rire de joie face à autant de galanterie.
Oui, c'était un curieux garçon que j'avais hâte de connaître intimement.
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