12. Au revoir
*Note de l'auteur : Ne lancez pas la média maintenant, merci.
Dimanche 8 décembre 1968
Cela faisait plus d'un mois que les prédateurs avaient été libérés du collier. Nous étions parvenus à réanimer l'espoir dans leurs coeurs après trois ans de souffrance. Pourtant, quelque chose troublait ce nouvel espoir, c'était le silence du gouvernement. Personne ni même Crumb, qui aime pourtant bien se faire remarquer tous les jours à la télévision ou à la radio, ne réagissait. La presse s'interrogeait de même sur l'étrange absence de réaction de la mairie. Malgré les doutes à ce sujet, les prédateurs de la ville profitaient pleinement de la liberté que nous leur avions offerte. En revanche, cette libération avait beaucoup affecté les habitants des quartiers Ouest, majoritairement habités par des proies. Selon la presse, certains d'entre eux craignaient qu'un jour, un accident impliquant un prédateur devenu fou et qui se mettrait à attaquer les proies se produirait comme l'estimait autrefois le gouvernement lorsque Crumb fut élu. La haine envers les prédateurs semblait augmenté dans l'Ouest, la Résistance n'allait donc pas garder les bras croisés. Afin de lutter contre cette haine, nous devions augmenter nos effectifs. C'est pourquoi Lionheart affecta certains d'entre nous au recrutement de personne désirant se joindre à nous. Cette tâche fut attribuée aux animaux rapide et de petite taille puisqu'ils étaient les mieux placés pour pouvoir s'échapper facilement des policiers et des militaires dans le cas où ils se faisaient repérer. Je fus désigné, tout comme Hélène et tant d'autres, pour accomplir cette mission qui dura près d'un mois. Les effectifs de la Résistance avaient augmentés, j'ignorais le nombre exact mais cette croissance au sein du groupe se faisait ressentir. Seulement, nous n'étions clairement toujours pas en mesure de pouvoir combattre l'armée du gouvernement qui plafonnait vers les 40 000 animaux, sans compter leur aviation et leur véhicule d'assaut. Par conséquent, le leader lion de la Résistance partait souvent en voyage dans différentes régions de Zootopie afin de négocier des traités d'alliance avec d'autres organisations anti-gouvernementales. Notre monde allait bientôt entrer en guerre. Nous ne connaissions pas sa date exacte, mais elle arrivait à grand pas.
...
Ce dimanche après-midi, le QG était rempli à ras bord depuis l'arrivée des nouvelles recrues. Il fallu donc rouvrir le bar situé au-dessus. C'est pourquoi, à l'occasion de la réouverture du "Golden Sun" (le nom du bar), je m'étais permis de revenir au QG, même si aujourd'hui était censé être mon jour de congé. Les planches qui entravaient autrefois les fenêtres avaient été retirées, laissant à présent les rayons du soleil éclairer l'intérieur. Des dizaines de personnes assises autour de plusieurs tables discutaient ensemble et buvaient. Je remarquais aussi pour la première fois un comptoir derrière lequel se tenait un mouton barman qui semblait prendre soin de nettoyés différentes bouteilles d'alcool. Puis pour finir, un piano avait été installé dans un coin de la salle afin de mettre de l'ambiance dans le bar. Cet endroit était devenu le deuxième lieu de repos après le Grand Hall situé au sous-sol. En effet, ce bar reposait sur le QG et possèdait donc une liaison direct avec celle-ci. Au milieu de cette ambiance chaleureuse, j'étais attablé autour d'une table, en la compagnie d'Hélène et des frères léopards, Fred et Kev Collins (voir chapitre 4), écoutant attentivement Kev raconté une de ses histoire, tout en sirotant une bouteille de bière.
-" Et c'est là que j'lui dis, mais... c'est une truie !", s'exclama-t-il dans un grand éclat de rire.
Son frère jumeau, Fred, emporté par son rire, planta son couteau avec lequel il jouait, sur la table à quelques centimètres de ma patte droite tout en se tenant les côtes de l'autre main tant il riait fort. Quant à moi, je n'avais pas très bien compris ce qu'il y avait de drôle dans ce que venait de raconter Kev mais je fis tout de même semblant de rire afin d'en donner l'impression.
Hélène, assise à ma gauche, regardait d'un air las les deux léopards secoués de rire. Elle soupira puis dit :
-" J'ai une petite soif, pas vous ?"
Je sentis sa patte écraser la mienne sous la table et compris vite le message qu'elle essayait de me faire passer.
-" Oh ! Euh... Hum. Oui. Je sens ma gorge qui commence à s'assécher, et j'aurais bien besoin d'une deuxième bouteille.", dis-je en montrant ma bouteille de bière vide.
-" Et si vous deux vous pouviez aller au comptoir nous chercher des rafraîchissements ?", continua-t-elle.
Les frères jumeaux se calmèrent peu à peu puis nous regardèrent tous les deux d'un air méfiant.
-" Ah oui ? Et qu'est-ce qui vous dis...", commença Fred.
-" ...qu'on va y aller ?", termina Kev.
-" Et bien, étant donné que vous êtes tous les deux d'agiles et rapides prédateurs, vous pourrez sûrement faire un rapide aller-retour entre notre table et le comptoir pour nous servir à boire. De cette façon, on éviteras de perdre du temps pour écouter vos HISTOIRES."
-" Hé ho. D'abord, nous, les léopards, nous utilisons uniquement notre super rapidité pour la chasse et rien d'autre. Pigé, Carotte ?"
Les oreilles dressées, la lapine les regarda d'un air colérique.
-" Tu peux répété le dernier mot de ta phrase ?"
-" Ben alors, t'es devenue sourde ? Vous, les lapins, vous savez très bien utilisé vos petites pattes et vos longues oreilles pour vous enfuir à toute allure à l'approche d'un prédateur, non ? Alors je ne verrais pas pourquoi tu ne pourrais pas aller TOI-MÊME chercher à boire."
Hélène et les deux frères se fusillèrent du regard et se levèrent de leurs chaises. Même si la lapine semblait complètement dominée en taille par les jumeaux, il n'empêche que les léopards connaissaient parfaitement les aptitudes phénoménales au combat que possèdait celle-ci. Il était temps de calmer le jeu, il fallait que j'intervienne.
-" Et si on réglait ça à pile ou face ?", dis-je.
Mes trois amis se tournèrent vers moi comme une seule personne. Après un instant de réflexion, ils finirent par se rassoir.
-" Marché conclu. Mais à une seule condition. On joue avec cette pièce.", annonça l'un des frères en déposant une pièce de 1 cents au milieu de la table, " Sinon, on se casse de cette table."
La lapine baissa soudainement les oreilles et m'avertit d'un signe de la tête que quelque chose n'allait pas avec cette pièce. Était-elle truquée ? Sans doute, mais à présent je ne pouvais plus retourner en arrière. C'était ça ou rien.
-" Marché conclu.", dis-je avant de saisir la pièce. "Et ma condition, c'est que ça soit moi qui le fasse."
Les deux léopards me sourirent et dirent ensemble :
-" Aucun problème. On prend face."
Je plaçai ma patte droite au centre de la table et lançai la pièce en l'air. Je la rattrapai puis la plaquai sur le dos de ma patte gauche. Lorsque je soulevai ma patte pour voir la pièce, je fis le même sourire que les jumeaux et leur montrai le résultat.
-" Pile. C'est à vous d'y aller."
-" QUOI !?", s'exclamèrent-ils pendant que je leur rendai la pièce.
Les deux léopards, complètement déboussolé finirent par se lever de la table et partirent. La lapine assise à mes côtés semblait aussi choquée qu'eux.
-" Comment t'as fais ? Nor... Normalement la pièce aurait dû tomber sur le côté face étant donné que ces deux tricheurs l'ont trafiqué. Je le sais car ils ont toujours gagnés à ce jeu là rien qu'en prenant le côté face. Mais..."
-" Peu importe avec quelle pièce ils joueront, car moi aussi j'ai ma petite astuce. Depuis le début, je n'ai jamais joué avec leur pièce, mais avec la mienne.", lui révélais-je en faisant apparaître une deuxième pièce dans ma patte d'un coup de poignet, "C'est un petit tour que m'avait apprit mon père quand j'étais encore qu'un gam..."
Soudain, une vague de souvenir désagréable me remonta à la tête et m'empêcha de continuer ma phrase. Mon père... Cela faisait un moment que j'avais cessé de penser à lui.
-" Mark ? Tout va bien ?", me prévena Hélène d'une voix inquiète," Tu disais quelque chose à propos de ton père ?"
-" Je... Oui...", dis-je d'une voix hésitante," Je vais bien mais..."
À l'instant où je m'apprêtais à me justifier, le pianiste joua une mélodie qui m'était familière. Cette mélodie... La jouait-il par pure coïncidence ? Je ne le savais pas. Mais c'est cette musique qui fit germer en moi une étrange sensation. Celle de m'exprimer. Terminer une bonne fois pour toute ce qui venait d'être commencé. J'avais envie de lui raconter mon histoire.
-" Bon... Écoute, Hélène. Tu te rappelles de la fois où tu m'avais raconté l'histoire de ta cicatrice (voir chapitre 6) ?"
-" Oui. Je m'en souviens. Pourquoi ?", me demanda-t-elle d'un air incompréhensif.
-" Juste avant que nous partions en mission, je n'avais pas eu le temps de te raconter la mienne. Mais à présent... Veux-tu que je te la raconte ?"
Après un instant de silence, elle me répondit :
-" ...Très bien. Tu peux y aller."
...
*Note de l'auteur : vous pouvez lancer la média.
7 mois plus tôt
16 mai 1968
Le petit poste de radio posé sur la table de la cuisine diffusait une belle et touchante mélodie jouée par un piano. Il était 15 heure, quelques heures seulement après l'enterrement de papa. Il était mort au cours d'une manifestation rassemblant des prédateurs venus pour contester l'usage du collier électrique, il y a deux semaines. L'évènement avait dégénéré en un véritable bain de sang. Des fusillades perpétrés par des groupes extrémistes anti-prédateur avaient tué un grand nombre d'entre eux et avaient fais des dizaines de blessés. Selon le gouvernement, aucun des criminels ne furent retrouvés. Dans ma famille, mon père fut le seul à prêter part à cette manifestation malgré son âge. Il devait avoir 64 ans. Je lui avais pourtant déconseillé de partir mais tout ce qu'il m'avait répondu furent ces derniers mots :
-" À quoi cela sert de rester assis si notre monde à besoin que nous soyons debout ? Je pars, fils."
Je n'ai pas voulu l'accompagner, j'avais trouvé que cela était une perte de temps. Un faux espoir. Mais je l'ai très vite regretté...
Suite à son enterrement, j'étais rentré à l'appartement avec ma femme et mon fils. Au moment où j'enlevais mon imperméable, Marie posa sa patte sur mon épaule et m'aida à le retirer.
-" Tu devrais aller te reposer, Mark. Tu en as besoin.", me dit-elle doucement.
-" Merci.", lui repondis-je faiblement, encore en proie au chagrin.
James me tira ensuite par la manche et m'entraîna vers ma chambre. Il me laissa en face de la porte et me glissa affectueusement avant de repartir :
-" Repose-toi bien, papa."
J'acquiescai d'un faible sourire puis une fois entré, je m'asseyai sur mon lit en prenant ma tête entre mes mains. Mes mains descendirent ensuite vers mon cou et entrèrent en contact avec un objet froid. Le collier. Mon père n'avait pas tort mais peut-être était-ce mieux ainsi... Resté dans l'ombre, se faire petit face à la majorité écrasante. Il ne restait alors qu'une seule solution, se soumettre... Tous ceux qui ont cherchés à lutter comme mon père ne sont jamais revenus, comme ce fut le cas avec cette attentat. Ce combat était peine perdue, j'en avais assez d'en entendre parler. L'avenir des prédateurs ne reposait que sur ces deux choix : mourir ou se soumettre.
Après cet instant de réflexion, je levais la tête avant de remarquer quelque chose d'étrange.
Une veste noire était posée sur le dossier de la chaise de mon bureau. C'était celle de mon père. J'hésitais encore un instant avant de finalement la prendre. Je l'étendis face à moi et constatais qu'elle était troués à plusieurs endroits. Cela étaient probablement dus aux balles qu'il a reçu durant la manifestation. Cette veste faisait partie de ses dernières affaires personnelles. Il était temps de la ranger. Au moment de la plier, un petit cahier tomba d'une des poches. C'était son bloc-note. Je la ramassai et l'ouvris pour découvrir son contenu. Il n'y avait pas grand chose d'écrit dessus mais ce qui capta le plus mon attention fut la dernière page. Elle était tâché de sang séché mais l'écriture restait toujours lisible.
"Mon cher Marcus, à l'heure où j'écris ces lignes, des gens dévallent les rues pour s'échapper d'une fusillade qui vient de se produire pendant la manifestation. Beaucoup de témoins ont pensé que c'était un groupe d'extrémistes qui était à l'origine de tout ça, même moi j'y ai crus. Je suis donc allé voir, j'avais discrètement suivis les assaillants. Alors que la police étaient à leurs recherches, ils se sont arrêtés à un endroit désert et c'est alors que je les ai vus se changer. Je les ai vus retirés leurs manteaux sous lesquels ils avaient dissimulés des uniformes de l'armée. Au départ, j'ai crus que ces animaux voulaient se faire passer pour des militaires afin de tromper la vigilance des policiers. Mais parmi eux, j'ai reconnus un sanglier qui n'était autre que Hotch, le maire-adjoint. Malheureusement, ils m'ont repérés et m'ont tirés dessus. Ce fut le sanglier qui tira le premier coup. Malgré mes blessures, je suis parvenus à m'échapper d'eux. Seulement, je perdais beaucoup trop de sang et les secours allaient sans doute tarder à venir vus le nombre de corps et de blessés qui jonchaient le sol de l'avenue...
Mark. Je t'écris ses dernières lignes pour que tu saches la vérité. Cette vérité que j'ai payé au prix de mon sang. Le gouvernement est derrière cette attentat, cela ne fait aucun doute. Mark. J'ai une dernière faveur à te demander. Venge-moi. Venge-nous. Venge toutes ces braves personnes qui ont osées pour la première fois depuis trois ans de se lever contre le gouvernement. Je souhaite que tu continus mon combat. NOTRE combat. Fais-le pour nous...
Ton père, qui t'aime."
...
Le pianiste continuait toujours de jouer la même mélodie, pendant ce temps-là, Hélène et les deux léopards qui venaient de nous rejoindre me regardaient d'un triste regard et m'entourèrent comme pour me consoler. Cette dernière page du journal de mon père fut l'élément clé de ma détermination. Cette détermination qui m'a donner la force de m'engager dans cette lutte contre l'oppression. Son dernier vœu avant de mourir, je m'étais promis de l'exaucer quoi qu'il en coûte. C'était ma décision, à présent, pas question de retourner là-dessus. C'est alors que le pianiste cessa de jouer. Un rhinocéros s'approcha vers le centre de la salle et cria :
-" RÉUNION D'URGENCE ! Tout le monde en bas !"
Les résistants se levèrent de leurs chaises, puis ensemble, nous descendîmes tous dans la cave du bar par une trappe assez grande pour faire entré un éléphant situé derrière le comptoir. La cave stockait des étagères de bouteilles de vin et autres récipients contenant de l'alcool. Tout au fond, dissimulé derrière quelques tonneaux de bière se trouvait un tunnel souterrain. Ce tunnel nous mena directement au Grand Hall du QG où un grand nombre de personnes s'y trouvait déjà. Un fois tout le monde arrivé, Lionheart se mit debout sur une table au milieu du Hall. L'attention du public était à présent centré sur le lion.
-" Mesdames et messieurs ! Ou plutôt, résistantes et résistants ! Je dois tout d'abord vous faire part d'une information capitale. Il y a moins d'une heure, un télégramme transmis depuis la mairie jusqu'à la base de l'armée de Sahara Square a été intercepté par un de nos agents. Ce télégramme était un ordre de mobilisation. Pour être plus précis, le gouvernement a ordonné à l'armée de déployer MASSIVEMENT ses troupes dans la banlieue Est dans le but d'encadrer les prédateurs. La date de cette mobilisation est prévu à l'aube, dès 3 heure..."
Soudain, un immense brouhaha se déclancha dans le Hall ne laissant pas le temps au lion de terminer sa phrase. Tous comme les autres, la nouvelle choquante me fit l'effet d'un coup de poing. Le gouvernement avait donc décidé de passer l'action après ce mois de silence. Ils allaient s'attaquer directement à nos foyers, autrement dit ceux des prédateurs. Peu de temps après avoir ramener difficilement le silence dans le Hall, Lionheart repris :
-" CEPENDANT ! Pour arriver à la banlieue Est, l'armée sera obliger de traversé Toundra Town qui constitue la seule frontière entre nos foyers et le centre-ville. C'est pourquoi, avec l'aide des autres groupes anti-gouvernementaux, nous allons nous unir et former un bloc afin de les repousser ensemble !"
Des tonnerres de hourra et d'applaudissements retentirent. Il avait raison. Seule l'union pouvait faire face à une grande armée.
-" Très bien ! Alors retrouvons-nous ici même à minuit ! Je vous attendrai, vous pouvez tous disposé."
La réunion était à présent terminée, le Hall se vidait petit à petit de ses occupants. La tension était palpable, certains semblaient excités à l'idée de sortir combattre, d'autres étaient plus déprimés. Une fois à l'extérieur, je remarquai qu'il faisait déjà nuit. Ma montre m'indiquait qu'il était bientôt 21 heure. C'est alors que je vis Hélène courir vers moi pour me rattraper.
-" Attends ! Écoute... À propos de ce que vient de dire Lionheart. Je... Je ne sais pas trop quoi faire... Tu dois me comprendre, non ? Toi aussi tu as un fils."
Je comprenais tout à fait le point de vue de la lapine, et cette même question m'occupait l'esprit en ce moment même. J'avais face à moi deux choix, rester ou partir. Le plus convainquant était bien sûr celui de partir. Or, abandonner mon devoir et partir avec ma famille n'allait pas régler les choses. Au contraire cela risquait d'empirer. Le gouvernement marcherait alors sur Zootopie et tout ce que nous avions fais jusqu'à présent, n'aurait servit à rien. Je ne pouvais donc me résoudre à partir, il fallait que je reste et que je me batte.
-" Je sais. Mais... Il est vrai qu'entre accomplir son devoir et s'occuper de sa famille, on a plus envie de rester avec sa famille. Seulement, si jamais mon devoir était de protéger ma famille, mon foyer, alors je l'accomplirai en allant jusqu'au bout."
-" Je vois... Alors tu as pris ta décision, Mark.", me répondit-elle en baissant les yeux avant de tourner les talons, " Pour moi, je ne sais pas encore. Mais je te remercie pour ce que tu m'as dis... Au revoir."
J'acquiescais à mon tour et repris la route vers ma maison. Une fois rentré, je pus observé qu'il ne se passait rien. L'appartement semblait vide. Il était déjà 22 heure. Je n'avais plus beaucoup de temps à passer avec Marie et James alors je décidais de partir à leur recherche. Je les retrouvais finalement dans ma chambre, couchés tous les deux sur mon lit et dormant paisiblement. Je m'approchais sans bruit du lit et m'asseyais à côté d'eux puis les observais. James était serré dans les bras de sa mère, mais visiblement il manquait encore une personne pour compléter ce petit groupe. Je tendis ma patte vers sa tête et caressai doucement son petit visage. Je restais une bonne demi-heure à leurs côtés, à les regarder et à tenter de résister à la tentation de les rejoindre dans le lit. À partager avec eux ce profond sommeil, loin de tout de ces problèmes. De la guerre, du devoir, de l'honneur... Mais je ne pouvais pas me le permettre. Le souhait de mon père revenait sans cesse à chaque fois que je pensais au repos. Il fallait que j'y aille. Avant de partir, il valait mieux que je leur dise quelque chose afin de justifier mon absence. Mais alors que nous allions très bientôt entrer dans une période remplit de souffrance, j'ôtais plutôt pour le choix de leur dire la vérité. Certes, je m'apprêtais à transgresser une des règles fondamentales de la Résistance, préserver le secret de son identité même à ses proches. Mais je le faisais pour ne plus avoir à supporter le poids du mensonge, car tôt ou tard, ils allaient devoir apprendre la vérité. Je pris donc une feuille de papier vierge et inscrivis tout ce dont ils avaient besoin de savoir sur moi et sur ce que j'allais devenir pendant... Quoi ? Une semaine ? Deux semaines ? Je n'en avais aucune idée. Sans trop tarder sur ma lettre, je décidais de leur écrire que je serai de retour avant Noël. Je revérifiais à plusieurs reprises l'écriture ainsi que tous les éléments expliquant mon rôle dans la Résistance puis je la pliais en deux et la déposais sur la commode à côté d'eux. Je baissai ma tête pour déposer un baiser sur leurs joues et sortis de la chambre.
De retour à l'extérieur, je constatais que l'hiver arrivait dans la ville. Les premiers flocons tombaient dans mon quartier. Là-bas, à l'endroit où je m'apprêtais à m'y rendre, la neige tombait éternellement. Ce n'était pas pour rien que tout le monde l'appelait Toundra Town. Je tournai ma tête en direction de la fenêtre de mon appartement et dis :
-" Au revoir."
Je me mis ensuite en route vers ma destination, sous la neige tombant du ciel étoilé.
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