Chapitre 35: Le pot aux roses
«Qu'est ce que son nom fait là dessus ? » demande Judy mal à l'aise
Je ne savais pas mais en tout cas j'étais mal moi aussi. Je n'avais qu'à ouvrir le lutin...C'était simple comme geste et pourtant je n'y arrivais. A cause d'elle, Judy avait été manipulée et j'avais failli perdre ma seule amie. Ma rage était profonde et à chaque fois que j'entendais son nom, je la sentais remonter et venir au bord de mes crocs. Je n'y arrivais pas j'étais bloqué et je commençais déjà à grogner.
«Nick ? »
Je sursauta au contact de la main de Judy sur mon bras et me tourna, lui tendant le lutin.
«Va y je peux pas. »
Je la sentis hésiter un instant avant de prendre la pochette. Elle la fixa un instant avant de l'ouvrir. J'attendis un peu, le temps de me calmer et je me tourna vers elle afin de voir ce qui se trouvait dedans. Je ne fus pas déçu. Il y avait des articles de l'affaire Bellwether, des photos de nous, des notes. Mais le plus parlant était une photo. Une photo d'elle et d'un jeune.
«Qui c'est à côté ? » demande-t-elle en fronçant les sourcils
«Attends... »
Pour vérifier, je la tourna et trouva un mot au dos.
«Pour mon grand garçon, n'oublie pas ce bon souvenir. Signé : Maman. » lus-je à haute voix
Il n'y avait pas besoin de commenter plus que ça car le seul mouton que l'on connaissait à la tête du gouvernement s'appelait Phil McCowen mais visiblement son nom était erroné puisqu'on le reconnaissait très bien sur cette photo. C'était lui qui était derrière la secte, derrière le trafic de peaux. Le mobile ? Pour venger sa mère et finir ce qu'elle avait commencer. Il voulait semer le bordel dans tout Zootopie en instaurant à nouveau la peur des prédateurs. Entre la secte et le trafic, il avait bien réussi son coup le salopard.
«Ptn j'y crois pas... »
«Oui....on en a pas fini avec elle... » siffla Judy entre ses dents
«Et avec moi aussi... »
On se retourna vivement vers l'entrée. Il était là devant nous. On avait même pas fait attention. On l'avait pas vu venir du tout.
«Bonjour Lieutenants Wilde et Hopps. Je vois que vous avez trouver notre repaire. Alors ? La découverte du responsable vous a plu ? » demande-t-il avec un petit sourire narquois qui me rappelait celui de Bellwether.
J'avais bien envie de lui faire bouffer ses dents à celui là si bien que mes poings se refermèrent sur eux. Je sentis mes griffes entrés dans mes paumes de mains et quelques gouttes de sang couler mais je ne laissa rien paraître, me contentant de sourire. Toutefois, je n'arriva pas bien à contrôler ma gorge si bien que des grondements incessants en sortaient.
«Hé bien ma mère avait raison pour ça Lieutenant Wilde. Vous ne vous contrôlez pas si bien que ça. Décidément les prédateurs changeront jamais. »
Il voulait vraiment que je lui lacère la gueule cet abruti. J'allais dire quelque chose quand Judy me devança.
«Ta gueule sale raciste. Un peu de respect envers les forces de l'ordre. » fit elle en le menaçant de la main
Le mouton à ce moment là changea d'expression. Il passa de la colère à la joie en quelques instants seulement.
«Bien tenté la tentative Lieutenant Hopps mais il me semble que vous êtes pris sur le fait et que par conséquent, vous êtes en mauvais posture donc vous n'avez clairement rien à dire. »
Sur ces paroles, il claqua des doigts et la porte s'ouvrit, laissant apparaître deux tigres blancs en manteaux noirs. Les deux s'avancèrent, pointèrent leur revolver sur nous avant de nous faire signe de poser le dossier. Sur ce, on obéit mais je pris soin de cacher la photo dans la poche intérieure de ma chemise. Heureusement, il ne vit rien et j'eus l'espoir que rien ne se passe et que je puisse la garder suffisamment longtemps pour l'emmener au poste. Après quoi, on alla devant les tigres qui passèrent derrière nous, nous menaçant toujours de leurs armes.
«Encore une petite chose.... » les arrêta Phil
Il avança jusqu'à Judy et tendit la main, faisant un signe et un grand sourire.
«Lieutenant Hopps, ma mère est très intelligente mais ce qui est sûre c'est qu'elle n'a pas fait attention et résultat, elle s'est faite avoir par un pauvre petit stylo enregistreur de sons. Donc...pouvez vous me donner le stylo s'il vous plaît ? »
Judy hésita un instant avant de le fixer d'un regard noir et de lui donner son stylo d'un geste violent.
«Tiens et étouffe toi avec. »
Waouh...je ne l'avais jamais vu comme ça avant. Elle était sacrément énervée là. Note pour moi même plus tard : ne pas la mettre hors d'elle. Alors que les tigres nous faisaient passer devant suivis de Phil, ce dernier ajouta.
«Ce n'est pas très professionnel tout ça Miss Hopps. »
«Pour toi ce sera Lieutenant Hopps.... » grinça-t-elle des dents en le fixant
«Je ne vois pas pourquoi vous m'en voulez. Ce devrait être plutôt les prédateurs la source de votre colère. »
«Je ne vois pas pourquoi. Ils sont bien plus respectueux et civilisés que certaines proies.... » répondit-elle en le fixant du regard
«Et plus dangereux aussi. Vous n'avez pas peur visiblement puisque vous travaillez avec l'un d'eux. »
Judy se passa de commentaire. Pas parce qu'elle en avait envie mais parce que je lui fis un signe de la main alors qu'on embarquait à l'arrière d'une voiture. Ca ne servait à rien de dialoguer avec lui. Cernés des deux côtés, on ne pouvait pas s'enfuir et je devais avouer que j'étais mal. Pas à cause des commentaires non car j'avais l'habitude, mais à cause de l'échec de notre mission. Bon en fait, rien n'était vraiment perdu mais j'étais quand même un peu déçu. Merde....Judy pensait sans doute la même chose que moi. Je tourna la tête vers elle. Elle avait le regard fixé sur le sol, perdue dans ses pensées. Elle avait l'air de réfléchir à quelque chose. Peut-être avait-elle un plan B ? Si c'était le cas, il fallait donc que je la laisse faire car pour l'instant, nous ne pouvions pas en parler et puis, Phil risquerait de se douter de quelque chose. Il fallait donc jouer la comédie. Faisant mine d'être dépité, j'attrapa discrètement la main de Judy et la serra dans la mienne.
Elle me jeta un regard avant de hocher la tête. Elle avait compris mon idée aussi.
J'étais fier de moi.
«Bon...Voilà ce qui va se passer pour vous deux, pour la suite. » commença Phil en face de nous «On va vous emmener dans un endroit où personne ne va vous retrouver et autant dire que ce qui vous attends va être encore pire que la mort. De cette façon, vous nous foutrez la paix et je pourrais continuer ma petite affaire. Je ne dirais rien devant vous évidemment au cas où vous aurez un autre micro dans votre poche. »
«Ne soyez pas si sûrs de votre réussite monsieur le bélier. Entre nous, vous sous-estimez peut-être le grand méchant renard. » fis je en riant et en claquant des dents devant lui
Je le vis sursauter et ça me fit rire aux éclats. Pour une fois d'ailleurs. Apparemment ça l'énervait plus qu'autre chose. Vu sa tête.
«Ca suffit. J'ai pas d'ordre à recevoir d'un menteur, d'un sale renard de merde, d'un.... »
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que Judy avait déjà lancer un regard noir à Phil. Ce dernier était tellement menaçant qu'il se stoppa net et je dus avouer que ça me faisait encore ricaner de voir qu'il se ratatinait devant Judy.
Elle pouvait être très flippante quand elle le voulait et ça je le savais bien. Malheureusement pour lui, il avait touché une corde sensible. Parler de moi comme ça la rendait dingue et j'étais à moitié flatté et touché qu'elle me défende. Si bien que je la calma durant le reste du trajet. On arrivait d'ailleurs en dehors de la ville. 30Km au nord de Zootopie pour être précis. C'était un vieux bâtiment abandonné tout grisâtre, perdu en pleine forêt. Au moins, l'avantage d'être otages était qu'on a découvert un autre repaire et il se pourrait bien qu'on ai trouvé notre repaire de fournisseurs de peaux.
«Bon. On va vous laisser là. Descendez. »
On obéit, les tigres se plaçant derrière nous comme tout à l'heure.
«Maintenant, videz vos poches. »
On hésita un instant avant d'entendre le clic du revolver. Celui-ci était dirigé vers Judy.
«Allez Lieutenant Wilde, on vide ses poches où cette chère petite lapine va rejoindre ton cher papa et ta petite soeur au ciel.... »
Aussitôt, je tiqua. Qu'est ce qu'il avait dit ? Comment osait-il parler de papa et de ma soeur ici devant moi ? Comment il pouvait bien les connaître d'abord ??
«Comment osez-vous parlez d'eux en face de moi ? Comment vous les connaissez ? »
Phil se mit à rire et attendit.
«Ce n'est pas la question. Je t'ai demandé de vider tes poches. »
«Pas avant que vous me disiez comment vous connaissez ma famille ! »
Cette fois j'étais vraiment énervé. Il n'était pas question que j'obéisse et qu'il tire sur Judy. Il avait intérêt à me dire ce qu'il savait sur eux. Je me placa devant Judy et lui fit signe de parler.
«Parle....tout de suite. Ou bien tu peux être sûre que je serais prêt à te déchirer la figure à coups de griffes et que plus jamais tu ne verras la lumière du jour. Je serais même prêt à risquer mon travail pour ça. »
Phil hésita avant de baisser son arme, mal à l'aise. Il doutait je le voyais bien mais il suffisait que je lui montrer mes griffes et normalement il parlerait. Avoir Judy dans mon dos me donnait des sueurs froides tandis que je montais mes mains devant moi les montrant au mouton. En un clic, mes griffes apparurent et une lueur meurtrière aussi.
«Tu as le temps que je fasse l'autre main.... »
Pile à ce moment, il se décida et baissa son arme.
«Tout ce que je peux te dire, c'est que ce n'était pas un accident.... »
A ces mots, un flashback horrible me revint en mémoire et une affreuse envie de pleurer me prit d'assaut. Le regard dans le vide, je vida mes poches d'un seul coup mettant mon nécessaire par terre. Mon portefeuille et mon portable était resté à la maison avec celui de Judy alors on avait pas de problème. On avait seulement pris nos faux papiers et notre téléphone jetable. Elle fit de même et m'attrapa ensuite la main. Je ne fis pas attention à la suite, trop occupé à repenser à de terribles souvenirs. On nous fit entrer dans l'entrepôt et des lions arrivèrent devant nous. Ils nous attrapèrent avant de nous emmener vers une cellule. Ils nous firent entrer avant de claquer la porte dans notre dos. Il y eut un bruit de serrure et on se retrouva enfermés, tous les deux, dans le noir complet. Désespéré, je tomba contre le mur, me prenant la tête dans les mains. Comment était il au courant pour papa ? Pour ma petite sœur ? Comment était il au courant ? Est ce que c'était lui qui avait fait ça ? Trop de questions me tournaient dans la tête et ça me donnait mal au crâne. J'entendis Judy s'asseoir à côté de moi et la sentit poser sa tête sur mon épaule. On resta un instant silencieux avant que finalement elle ne rompe le silence.
«Pourquoi tu ne m'en a jamais parler ? De ta sœur et de ton père ? »
Je ne répondis pas, trop peiné pour en parler. Je ne pouvais pas en parler. C'était trop douloureux encore.
«Je suis désolé, je ne peux pas en parler. »
«Alors je n'insiste pas. »
«Merci.... »
Encore un silence mais cette fois, la tension était retombée. J'allais un peu mieux. Le contact de Judy me rassurait et ça allait mieux.
«On est dans une sacrée merde hein ? »
Judy soupira et je crus presque la voir lever les yeux au ciel dans le noir.
«Oui mais.... »
«Mais tu as un plan B n'est ce pas ? »
«Exactement. Mais pour l'heure...Je pense qu'on devrait.....se reposer quelques minutes et attendre. De toute façon, pour l'instant, on a pas grand chose à faire... »
Elle n'avait pas tort et puis j'étais crevé. Il fallait juste que l'on ferme les yeux quelques minutes et ça allait le faire. On allait y arriver....
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