21. Mise en scène
Judy
-" ÉVACUEZ !", criait un militaire aux civils.
Les sirènes des véhicules de pompier et de policier retentissaient en écho dans tous les coins de l'avenue. Les magasins et les bars étaient désertés. La cendre venait attaquer mon odorat et ma vue. Les civils en détresse fuyaient à l'approche des policiers et des militaires. Mais malgré tous ces obstacles, je continuais de le chercher désespérément, traversant toutes les rues en évitant du mieux que je pouvais d'être percuter par les voitures et les passants.
À l'instant où je m'engageai dans une ruelle, un cri retentit :
-"Au secours !", appelait-il.
Je me retournai puis vis une jeune loutre plaqué contre un mur encerclé par quatre zèbres armés de fusil d'assaut.
-" FERME-LA ! Et réponds à ma question !", s'exprima l'un des agresseurs, " Où as-tu vus ce putain de RENARD !?"
La petite loutre tremblait de peur face aux zèbres qui le menaçaient. L'un d'eux le prit par le col et le souleva en l'air pour qu'il soit à la hauteur de leurs visages.
-" S... S'il vous plaît... J'ai un fils...", implora-t-il.
-" Alors dépêche-toi de nous répondre ou ton gosse se retrouvera très bientôt orphelin !"
Cela ne faisait aucun doute, ces zèbres étaient les assaillants de notre appartement. D'après ce qu'ils venaient de dire, je devinais qu'ils étaient aussi à la recherche de Nick. Il fallait que je les arrête. Mais que pouvais-je faire sans arme face à quatre zèbres lourdement armés ? De plus, le fait qu'ils détenaient un otage réduisait mes chances de pouvoir réussir à me débarrasser d'eux. Qu'est-ce que je dois faire ? Qu'est-ce que je dois faire ? Cette question me torturait la tête et me forçait à réfléchir plus longtemps pour trouver une solution. Habituellement, je trouvais assez vite une réponse à mes questions, souvent grâce à l'aide d'une autre personne mais cette fois-ci j'étais seule.
-" AIDEZ-MOI !", insista la loutre prise d'angoisse.
-" Bordel ! Mais tu vas la boucler, oui !?", cria celui qui le tenait.
Un de ses compagnons d'arme posa sa patte sur son épaule et dit :
-" Eh Franky, la loutre ne dira rien. Autant le tuer maintenant et voir s'il n'y a pas un autre témoin."
-" Ouais t'as raison. Allumons-le avant qu'il dise quoique ce soit aux poulets."
Le dénommé Franky sortit un pistolet de sa ceinture et le braqua sur le visage de la loutre qui s'arrêta de se débattre et recommença à les supplier les larmes aux yeux.
-" Non... Pitié, arrêtez !"
-" C'est trop tard mon vieux. Maintenant t'as plus qu'à prier pour..."
-" Relâchez-le !", criai-je.
Les zèbres se tournèrent subitement vers moi et me regardèrent avec stupeur. Moi-même je fus assez surprise de ce que je venais de dire mais les mots étaient sortis tout seuls de ma bouche comme par instinct. Pourtant, je ne pouvais pas me permettre d'attendre plus longtemps au risque que la loutre se fasse tuer. Dorénavant, je n'avais plus qu'à improviser et me débrouiller seule sans Nick, sans coéquipier.
-" Eh les gars. Ce serait pas la petite lapine qui nous auraient tous envoyés en taule le mois dernier ?".
-" J'avoue. C'est quoi déjà son nom ?"
Celui qui tenait la loutre la lâcha et se mit face à moi. Le visage figé de colère.
-" Judy Hopps. Oui... La salope qui a mit mon frère à l'hosto après une course-poursuite. Impossible que j'oublie une seule fois le visage de cette connasse. V'nez les gars. On va la trucider."
Les quatre animaux fais de noirs et blancs étaient sur le point de lever leurs armes. Sans attendre, je fonçais vers le mur et sautais pour y prendre appui avant d'envoyer un coup de pied dans la tête du premier. Celui-ci s'écroula sur le coup, et profitant de la surprise des trois autres, je lui dérobais son pistolet. Je braquais l'arme de poing sur sa tête, décidée à lui faire subir la même chose qu'il venait de faire sur la loutre, le prendre en otage.
-" Ne bougez plus ! Ou je tire."
Les trois complices regardèrent avec étonnement l'état dans lequel était leur ami mais ils se ressaisirent bien vite.
-" Tu crois vraiment que ça va marcher sur nous ce coup là !?", s'exclama l'un d'eux.
-" Heu... T'es sûr que c'est prudent de lui parler comme ça ?", chuchota un autre dans son dos, " Je te rappelle qu'elle a quand même une arme avec elle. Et Franky en otage..."
Le zèbre se retourna et s'apprêta mnt à lui répondre lorsqu'une voix étrangement familière retentit du talkie-walkie que portait mon otage.
-" Savage pour Franky. Vous me recevez ?"
Savage ? Jack ? C'était certainement lui. Mais malheureusement, je ne pouvais pas me permettre de répondre. Alors je pris le talkie-walkie et le passa au zèbre en lui ordonnant de répondre.
-" Ici Jerry. Je t'écoute."
-" Je viens de trouvé ce qu'on cherchait. Venez me rejoindre au 105 Green Street. Je vous y attend."
La phrase prononcée par Jack me donna un frisson dans le dos. Nick c'était fait capturé ? Il fallait que j'en ai le cœur net. Alors je demandais au zèbre d'abréger.
-" Bien reçu, on arrive... Bon, ça y est, j'ai répondu. Qu'est-ce que tu nous veux maintenant ?"
-" Je vais vous suivre. Mais. Faites attention, je n'hésiterai pas à tirer s'il le faut."
Je m'écartais pour laisser mon otage en liberté tout en gardant dans ma ligne de mire les trois autres. Les quatre mercenaires marchèrent devant moi pendant que je les surveillaient à l'arrière. Suite à cette longue marche, nous arrivâmes en face d'un bâtiment de quatre étages en ruine. La façade de l'immeuble avait noircie avec le temps et les fenêtres étaient toutes barrées par des planches en bois. Tout autour, la pelouse autrefois verte, avait jaunie. L'atmosphère qui planait autour de ce bâtiment était mélancolique, cela devait faire un bout de temps que personne n'a voulu l'acheter. Face à nous, une grande porte en bois trouée et fissurée nous bloquait l'accès. À côté de celle-ci, un panneau portant l'inscription "105" confirmait que nous étions bien arrivé à destination.
Les zèbres ouvrirent la porte sans problème puis entrèrent. Je les suivis à l'intérieur, tous mes sens étaient en alerte. Nous pénétrâmes dans ce qui semblait être une réception. Le bureau était vide et les meubles en bois étaient rongés par les termites. Les quatre individus continuèrent leur chemin sans m'attendre et entrèrent dans une nouvelle pièce. Je courus pour les rattraper et entrai à mon tour. Seulement, à l'instant où je pénétrais à l'intérieur, je fus frappé par l'obscurité qui y régnait.
-" MAINTENANT !", cria l'un des zèbres.
Ils sautèrent tous les quatre sur moi dans le noir et me clouèrent au sol tout en me désarmant.
Prise de honte et de rage, je me mis à me crier puis à enchaîner les insultes pendant qu'ils s'occupaient de trouver un interrupteur pour éclairer la salle. Une fois que la lumière s'alluma, ils se regroupèrent autour de moi. L'un d'eux avait sa patte plaquée sur mon corps et braquait son arme sur ma tête de l'autre. Malgré ma posture, je parvins à voir un sourire se dessiner sur ses lèvres. Un sourire cruel. Les trois autres s'accroupirent, le même sourire malsain aux lèvres. Il commença à s'appuyer sur sa patte qui me retenait au sol et m'écrasait petit à petit d'un geste lent et douloureux.
-" J'ai toujours rêvé de faire ça. Torturer... Tu vas payer pour le coup de tout à l'heure. Tu vas payer pour mon frère !"
La pression était si forte que j'en avais envie de vomir. Je manquais d'air, je ne pouvais plus respirer. Je sentais sa patte presser sur mon dos au point de détruire ma colonne vertébrale. La douleur me rongeait la tête et passait par tous les nerfs. Je voulais hurler, exprimer ma douleur, mais aucun son ne sortit lorsque j'ouvris ma bouche. Mes forces me quittaient, j'étais à la merci de mon ennemi.
-" Ça suffit, Franky.", dit une voix derrière nous.
La patte du zèbre cessa alors d'appuyer et se souleva assez pour que je puisse respirer de nouveau. Je me sentis enfin libre, je souhaitais tellement remercier la personne qui venait de me libérer de mon calvaire affligeant que lorsque je me retournai je fus vite déçu de voir que c'était Jack.
-" C'est bon, Franky, tu peux la lâcher.", dit-il sur un ton ferme.
-" Et depuis quand tu nous donne des ordres, hein ?"
-" Depuis que Lionheart m'a nommé comme étant son second. Alors maintenant, lâche-la."
-" Ah oui ? Second ? Et t'en a fait quoi du renard ?"
-" J'ai préféré le tué."
Je faillis m'étrangler de nouveau. Non. Impossible. Je ne pouvais pas le croire. Je ne VOULAIS pas le croire. Il fallait que j'en ai le cœur net.
-" Et son corps, où est-il ?"
-" Je l'ai laissé dans la pièce d'à côté. En revanche, quant à elle.", dit-il en me désignant d'un mouvement tête," Le patron souhaiterai l'avoir VIVANTE."
-" Pourquoi faire ?", demanda le dénommé Franky.
-" Je l'ignore autant que vous. Et cela ne sont pas affaires. Maintenant, LÂCHEZ-LA.", répéta-t-il presque froidement.
-" Et notre récompense, du coup ? Elle est où ?"
-" Elle est là-dedans.", répondit-il en faisant roulé une valise noire vers eux, " Maintenant, relâche-la."
Sur ces mots, le zèbre me laissa partir. Tandis que les quatre mercenaires s'occupaient d'ouvrir la valise, Jack me tendit sa patte pour m'aider à me relever. Je chassai sa patte et me levai d'un bond avant de le fusiller du regard.
-" Je ne te pardonnerai jamais pour ce que tu...", commençais-je à dire.
C'est alors que Jack fit la chose la plus inattendue de tout ce que j'aurai pu imaginée qu'il fasse. Il me tendit discrètement un pistolet.
-" Attend que je te donne le signal avant de tirer.", murmura-t-il.
Comment ? QUOI !? Non... Je ne comprenais plus... J'avais l'impression d'avoir rater une étape importante de ma vie et dont je n'étais pas au courante. Au dernière nouvelle, je venais de comprendre que Jack était depuis le départ, mon allié. Il avait pourtant l'air si sûr de lui. Et si c'était un test de confiance ? Devrais-je suivre son raisonnement ? Lui accorder toute ma confiance ? Plus je me posais de questions et plus ma confusion ne cessait de s'accroître dans ma tête. Il fallait que je tranche et vite.
À l'instant où les zèbres ouvrirent la valise noire, le canon d'un pistolet en sortit puis fit feu. La tête du premier mercenaire vacilla vers l'arrière dans un éclat de sang avant de tomber au sol. C'est alors qu'apparut Nick qui sortit son buste de la valise. S'enchaîna ensuite plusieurs coups de feu venant de Jack qui en neutralisa deux autres. Le dernier, semblant s'être remit de sa surprise s'apprêta à prendre son arme pour attaquer Nick dans son dos. Jack était en train de recharger la sienne et ne pouvait donc pas agir. Sortant finalement de mes réflexions, je braquais mon pistolet vers Nick en lui criant :
-" COUCHE-TOI, NICK !"
Celui ne se fit pas prier et se jeta sur le côté avant que je ne tire deux balles sur son assaillant qui mourut sous le coup. Je baissais mon arme et m'avançais vers le renard que j'avais cherché partout et dont je m'étais fais un sang d'encre pour lui avant de le serrer dans mes bras.
-" T'inquiète pas, Carotte, je ne comptais pas m'enfuir plus longtemps. Et merci d'être venue me chercher en mettant ta vie en jeu pour moi..."
-" Stupide renard, je te laisserai plus jamais seule si ça continue encore comme ça..."
-" Hum... Il faut pas qu'on traîne ici plus longtemps.", intervint Jack, coupant court à nos retrouvailles, même si d'un côté il avait raison, " Lionheart va pas tarder à comprendre qu'il se passe quelque chose d'étrange. Alors suivez-moi."
-" Pour aller où d'abord ?", demanda Nick, " Tu m'as déjà demandé de me cacher dans cette valise. Et maintenant, il serait peut-être temps que tu réponde à nos questions, non ?"
Nick avait raison, nous ne savions toujours rien à propos de Jack, ni même quelles étaient ses intentions. Nous avions besoin d'en savoir plus à son sujet pour lui faire entièrement confiance.
-" Je vous expliquerai tout ce dont vous avez besoin de savoir sur moi dès qu'on sera à l'abri dans ma planque, d'accord ?"
-" D'accord... Mais d'abord, je voudrais savoir qui es-tu VRAIMENT ?"
-" Je suis Jack Savage, agent de la NSAZ (National Security Agency of Zootopia ou Agence de la Sécurité Nationale de Zootopie.)"
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