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2. Une soirée gâchée

Nick

La première fois que j'ai vu ce lapin fut dans un journal du Zootopia Times, et franchement j'ignorais pourquoi, mais il me mettait déjà de mauvaise humeur. C'était comme si par instinct, je sentais d'avance que quelque chose n'irait pas entre ce gars et moi. De plus Judy avait le visage rayonnant de joie depuis qu'il est entré dans la salle. Et ça, ça me vexait.

-" Bien, maintenant vous pouvez disposer.", annonça Bogo.

Tout le monde sortit de la salle exceptés Judy et moi. Lorsque la pièce se vida, Bogo s'adressa à Jack.

-" Détective Savage, je vous présente l'officier Hopps et l'officier Wilde. C'est avec eux que vous travaillerez à partir de maintenant."

À cet instant, je sentis mon cœur faire un grand bond. Qu-quoi ? Nous ? Avec lui ? Ce truc qui a l'air d'être un croisement génétique entre un tigre et un lapin ? Judy quant à elle, s'avança vers le détective et se présenta :

-" Lieutenant Judy Hopps, enchantée de vous rencontrer. J'ai beaucoup entendu parlé de vos talents de tacticien et de détection remarquable. Je conserve une très grande admiration pour votre travail et pour toutes les affaires que vous avez réglé rien qu'à vous. J'espère qu'ensemble nous pourrons faire de plus grande chose ."

Les propos de Judy ne firent qu'empirer les choses... mais je n'avais pas d'autres choix que de venir à sa rencontre. Lorsqu'il me vit, le lapin fronça d'un sourcil comme s'il me considérait d'un air dédain avant de sourire puis de répondre :

-" Enchanté, j'espère aussi que nous accompliront ensemble cette mission avec plus d'efficacité que dans mon travail habituel. J'ai de même entendu cette affaire de Night Howler dans lequel vous avez si durement enquêté. Vous avez déjà toute ma reconnaissance."

Judy avait les oreilles rouges cramoisies mais semblait se retenir du moindre commentaire avant de répondre par un merci assez soutenu, à tel point que je la sentais sur le point de tomber. Ce lapin... Je le sentais vraiment mal. Il se tourna vers moi et perdit presque son sourire lorsque nos regards se croisèrent. S'il s'attendait à ce que je lui fasse les méthodes de la cour alors il se fourrait les doigts dans là où je pense. Dans l'absolue, je jettais un coup d'oeil vers Judy qui continuait de nous regarder, ou plutôt de regarder l'autre avec un peu trop d'insistance à mon goût. Bogo derrière nous tapait déjà du pied et me fit comprendre qu'il n'avait pas toute la journée. Je me tournais finalement vers le lapin et lui serrais la patte en lui disant avec une infime touche de froideur :

-" Officier Nicholas Wilde."

-" Détective Jack Savage, enchanté."

Entre nous, la foudre passa dans nos regards mais je n'avais aucune envie de lui parler plus. Lui non plus ne semblait guère en avoir envie et pourtant...

-" J'ai beaucoup entendu parler de vous, Lieutenant Wilde. Vous êtes le premier renard de la police et je suis tout aussi reconnaissant de pouvoir travailler avec vous."

-" Y'a pas d'quoi. J'espère qu'on s'entendra BIEN.", dis-je en accentuant bien sur le dernier mot.

Bogo nous laissa sortir en avance le temps de nous préparer et de faire connaissance avec lui avant de débuter l'enquête. Une fois à l'extérieur du commissariat, je remarquai qu'il faisait déjà nuit, ce qui me rappela la conversation que j'ai eu avec Judy dans la voiture tout à l'heure. Je pense qu'elle aussi avait dû avoir la même pensée car elle annonça à Jack :

-" On peut se tutoyer maintenant ?"

-" Bien sûr, nous sommes collègues à présent."

-" Alors je te propose de venir prendre le dîner avec Nick et moi dans un restaurant italien, ce soir. Comme ça on pourra discuté ensemble tout en faisant connaissance de chacun, ça te dit ? C'est nous qui t'invitons."

C'est plutôt moi qui paye, oui, et dit non, dit non, dit non..., priais-je dans ma tête. À mon plus grand malheur,
il accepta la demande sans hésitation avant de me regarder avec son sourire de charmeur qui me donnait une étrange envie de manger du lapin ce soir (Façon de parler).

-" Alors allons-y.", dit Judy.

Un quart d'heure de marche plus tard, nous nous arretâmes devant un restaurant situé non loin du poste. Lorsque nous entrâmes à l'intérieur, je remarquais le calme et la tranquillité des lieux. Nous prîmes place près de la fenêtre qui donnait une vue sur la Grande Avenue encore pas mal embouteillée à cette heure là. Après avoir choisi nos plats, nous discutâmes.

-" Tu viens de Bunny Burrow, Jack ?", demanda Judy.

-" Non, en faite ce sont mes parents qui sont arrivés de Bunny Burrow jusqu'ici dans le centre-ville où je suis né. Et vous ?"

-" Je suis arrivé ici il y a trois mois et franchement, je me sens comme si
j'étais chez moi à la campagne."

-" Mmmh... intéressant. Et... toi Nicholas ?"

-" Appelle-moi plus tôt, Lieutenant Wilde."

Je sentis le pied de Judy me frapper dans la jambe sous la table et me redressai soudainement puis me corrigeai.

-" Non, non, je plaisantais, appelle-moi Nick. Et pour ce qui est de moi, je suis né ici aussi."

Le serveur arriva avec les plats que nous avions commandés, et pendant que nous mangions, j'avais envie de dire que c'était pas mauvais du tout. J'aurais voulu en faire part à Judy si l'autre n'était pas là, ce qui gâchait la soirée que j'avais prévu de passer rien qu'avec elle. Plus tard, pendant que les deux lapins discutaient de tout et de rien, je regardais le temps passé dehors. C'était vraiment une soirée de merde, je n'avais aucune motivation pour me taper la discute avec eux et j'avais envie de partir tout de suite. Je me sentais carrément exclus, mais il fallait que je reste tranquille et que je contrôle mes émotions. Chose que je n'arrive pas toujours bien à maîtriser. Suite au dessert, je payais l'addition et pris ma veste avant de partir.

-" Nick, tu veux que je te raccompagne chez toi ?", me demanda Judy au pas de la porte.

-" Non merci, ça ira. Et toi ?"

-" Je vais resté encore un peu pour discuter avec Jack. Il a vraiment beaucoup de chose intéressant à me raconter, tu es sûr que tu ne veux pas rester avec nous ?"

Judy ne semblait vraiment ne pas voir ce qui n'allait pas entre nous mais je devais me montrer insensible et rester calme.

-" Non merci, cette journée m'a crevé, je crois que je ferai mieux d'aller me reposer."

-" D'accord... Je te souhaite un bon repos alors."

-" Merci. À demain."

-"À demain, Nick."

Je me retournais puis sortais du restaurant en direction de mon chez moi, à trois pâtés de maison d'ici.
J'arrivais devant un petit entrepôt complètement délabré avec troué et fissuré d'un peu partout. Je pénétrai à l'intérieur par une fenêtre brisée. Je pris un ascenseur qui descendait vers le sous-sol et j'arrivais enfin chez moi. C'était en réalité une vielle baraque qui servait d'appartement pour les éléphants travaillant autrefois dans cette entrepôt. Les pièces étaient donc très spacieuse pour un renard comme moi. Il y avait souvent des fuites d'eau provenant des nombreux tuyaux de canalisation qui passait au-dessus de ma tête alors je devais sans cesse changer les seaux d'eau qui étaient remplis à ras-bord à la fin de la journée. Il faisait sombre à l'intérieur mais l'obscurité ne me posait aucun problème grâce à ma vision nocturne. Je m'avançais vers mon lit improvisé, un tiroir de bureau sur lequel j'avais déposé un coussin et une simple couverture en tissu. J'ôtais mon uniforme et me posais dans mon lit en  caleçon tout en faisant attention à ne pas me prendre un tuyau qui était au-dessus du tiroir-lit. Je me roulai en boule à l'intérieur et me détendis. Les bruits incessants de gouttelette qui tombent m'empêchaient parfois de dormir tranquillement mais cette fois-ci, ce n'était pas seulement ça qui troubla mon sommeil.

Je me sentais las, en colère, frustré, mais surtout trahi. Et pourtant, j'ai passé presque toute mon enfance dans l'ombre à me cacher des gens qui me voulaient du mal puis à en arnaquer quelques uns pour gagner ma vie. La seule personne que j'aimais et en qui je faisais le plus confiance à l'époque était ma mère. Mais malheureusement, ce bonheur me fut arraché après sa mort et depuis ce jour, j'ai dû apprendre à faire face à la dure réalité de notre société. J'ai dû vivre en solitaire en la seule compagnie de Finnick, mon acolyte. Mon père était parti depuis longtemps juste avant ma naissance et je n'avais aucune autre famille. Je me suis mis à côtoyer des mauvaises personnes et de grandes mafias avec qui j'essayais de faire affaire. Cela a duré jusqu'à l'arrivé de Judy, qui fut pour moi, ma nouvelle lumière, l'être en qui j'accordai toute mon affection, celle qui m'arracha de ce cercle vicieux. Elle m'a apprise à faire le bien et à protéger les valeurs qui rendaient Zootopie ce qu'elle était avant tous ces événements. À présent, j'avais le sentiment que la même chose se répétait. Que mon bonheur serait de courte durée et que je replongerai dans la même solitude que dans le passé. Mais maintenant, j'étais déterminé à ne rien lâché, et s'il le fallait, je n'hésiterai pas à faire de Jack, mon rival.

*Bonus : la maison de Nick

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