Une rage impulsive m'engloutit subitement, touché dans ma fierté, blessé dans mon orgueil.

L'envie irrépressible de me soulager de cette fureur intérieure me submerge instantanément.

Je me lève furibond, renversant en même temps ma chaise qui s'écrase avec fracas sur le sol.

Elle me regarde le sourcil levé, comme pour signifier qu'elle me trouve complètement déjanté. Moi, je la fusille du regard, elle m'a mit hors de moi. Toutes ces petites attentions envers moi, et ces rapprochements ambiguës, m'ont retournés la tête. Je me suis fait des idées, mais tout ceci est totalement de sa faute !

Lucie se lève, tout en jetant sa serviette qui était posée sur ses cuisses. Le sourire aux lèvres, elle secoue la tête et pouffe par moment. Cela à le don de me mettre encore plus hors de moi. Toujours la mains serrée autour du couteau, je m'élance sans réfléchir à mes actes.

Poussée en arrière, elle trébuche et tombe à terre. Son visage à changé d'expression en une fraction de seconde. Je ne vois plus que de la surprise et de la frayeur.

– Qu'est-ce que tu fais ? me lance-t-elle, à la fois paniquée mais l'air hautain.

– Tu m'as humilié ! je hurle, incontrôlable.

Je saute sur elle et relâche toute cette haine qui s'est accumulée en moi en quelques seconde. Je lui assène un coup, puis deux, puis un troisième, je ne les compte même plus. Quand enfin je m'écarte d'elle, je ne la reconnais plus, défigurée par cette tranchante lame sue je tiens encore.

À mon grand étonnement, je ne suis guerre dégoûté, ni même triste, mon sang-froid a prit le dessus. Je suis même plutôt ravi du résultat, c'est de l'art, du réalisme ! Il n'y aura pas plus vrai que l'oeuvre que je viens de créer à l'instant.

Je sors de ma rêverie et repose le couteau sur la table. Tout est sans dessus dessous.

– Quel carnage, je soupire, en voyant ce désastre. Tout ça juste pour une amourette. Quel imbécile !

Exténué, mais néanmoins motivée à faire un bon coup de ménage, je me met au travail.

La cuisine brille enfin de mille feux ! Il m'a fallut une demi-heure afin de tout remettre en état. Maintenant, je dois m'occuper de mon invité qui commence, je pense, à s'inpatienter. Et pour cause, ce n'est pas très chaleureux de laisser quelqu'un allongé au sol. Ce n'est surtout pas confortable pour elle.

Je traine son corps jusque dans ma salle de bain. De là, je l'installe dans la baignoire afin que Lucie soit à l'aise. L'eau coule de plus en plus vite au fur et a mesure que je tourne les robinets de chaud et de froid. J'espère qu'un bon bain chaud lui fera du bien.

Pendant que Lucie se prélasse, je vais me changer dans ma chambre. Mes vêtements ont prit un sacré coup de vieux en peu de temps, à cause de tout ce grabuge. Enfin en caleçon, je me laisse tomber sur mon lit king size, là je peux enfin le dire : je suis vraiment fatigué !

Seulement, je me souviens vite que je n'ai pas éteint l'eau qui doit encore couler à flot. Ce n'est pas rien d'entretenir une femme, ça change complètement de la vie de célibataire.

Faisant fît de cette visanie qui m'envahit la tête, je me lève bien malgré moi tout en poussant un long soupire de fénéantise.  Ça ne fait même pas une heure que je suis en ménage, et cela m'éreinte déjà énormément.

Quelle idée saugrenue m'est passée par la tête, pour que je veuille me mettre en couple ? Jetais bien seul, à faire ma vie comme bon me semblait. À sortir à tout va sans devoir fournir d'alibi à ma copine, qui elle m'attend sagement à la maison, les bras croisés et la mine furieuse.

Arrivé dans la salle de bain, tout en trainant des pieds, je me précipite vite pour éteindre les robinets avant que l'eau n'enfouit le visage de la bien aimée. C'était moins une ! Elle m'en aurait voulue de ne pas avoir fait attention à elle.

– Essaye de ne pas te noyer la prochaine fois, je râle après elle. Ça m'éviterai de courir dans tous les sens tu sais. Moi aussi je dois m'occuper un peu de moi. Je sais que tu es une femme et que tu vas passer beaucoup de temps ici mais quand bien même ! Pense aussi à moi, on est ensemble maintenant, il faut penser chacun l'un à l'autre ma chérie.

Avec un gant de toilette, je lui frotte la peau afin de la laver au mieux. Le sang coagule très vite, ce n'est pas si facile que ça après de s'en débarrasser.

Après un bon moment, je vide l'eau et la sort du bain. Je l'essuie, et lui enfile un jolie pyjama acheté plus tôt par mes soins.
Elle est lourde, contrairement à ce que son corps laisse paraitre. Trainant son corps jusqu'à la chambre, je l'allonge et la borde en prenant soin de bien la recouvrir. Ce serait dommage que Lucie attrape froid en si peu de temps !

Je vais à mon tour prendre une bonne douche, pour enfin pouvoir enlever, moi aussi, cette crasse et ce sang taché sur ma peau.

Ça fait un bien fou ! Tout ce changement en une journée, ça déstabilise autant que ça excite. Or, c'est un bon mélange pour donner du piment dans une relation.

La serviette autour des hanches, je passe par le salon afin d'éteindre la musique déraillée. Elle fiche la trouille de cette maniere, c'est assez funeste. En même temps, vu la situation qui à dégénéré, cela colle bien finalement, et puis demain' est un autre jour après tout.

Je m'allonge dans mon lit au côté de ma nouvelle petite amie qui s'est vite assoupie, j'espère en faire de même. Cela dit, j'ai eu une journée assez rude, alors je pense que je vais vite m'endormir dans les bras de Morphée.

À présent, je peux officiellement dire que Lucie m'appartient, et ceci pour toujours.