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Chapitre 6

— Lee, je souffle en rattrapant mon ami en deux grandes enjambées.

Je tire Iris et Roxane avec moi, desquelles je tiens fermement les mains. Nous restons agglutinées les unes aux autres comme si nos vies en dépendaient. Et dans un sens, nos vies en dépendent.

— Quoi encore, gronde-t-il, agacé.

J'arque un sourcil tandis que nous ralentissons au carrefour d'un couloir obscur. Il nous stoppe à chaque virage afin de vérifier qu'aucun... monstre, ne vagabonde dans les parages à la recherche de son prochain repas. Aussi, j'attends qu'il effectue son rapide coup d'œil avant de poursuivre :

— Je crois qu'il vaudrait mieux que tu te calmes un peu.

Il s'immobilise, et j'aperçois les jointures de ses poings décolorer en quelques secondes.

— Tu te fous de ma gueule ? siffle-t-il entre ses dents serrées.

— Oh, il se passe quoi ? intervient Arkan tout en posant une main rassurante sur l'épaule de Lee.

Mais ce dernier s'empresse de la dégager, me décroche un regard exaspéré et reprend sa route. Nous le talonnons dans le plus grand des silences, et je ravale un soupir. Je dois choisir mes mots avec soin.

— Ce n'est pas ce que je voulais dire, je murmure en le rattrapant à nouveau.

Il lève aussitôt la paume pour m'intimer le silence. Nouveau carrefour. Je serre les dents, agacée. Ce jeu est ridicule. Si nous étions véritablement en pleine apocalypse de zombies, nous serions probablement déjà morts. Mais faire comprendre une telle chose à Lee et Roxane relève d'une force de conviction que je n'ai pas.

Il nous autorise alors à avancer, et nous obéissons sans discuter.

— Merci, quand même, soupire-t-il. J'ai été le plus calme d'entre vous...

— Ce que je voulais dire, je le coupe, impatiente, c'est que tu n'es pas obligé d'être aussi brusque et... autoritaire. Tu es notre ami, pas notre chef.

Il me jette un regard amusé :

— Sans moi, vous seriez tous morts.

— On serait des zombies, c'est pas la même chose, le corrige Iris en étirant sur ses joues un affreux sourire sarcastique.

Le silence acceuille ses paroles macabres. Ils semblent tous être du même avis qu'elle. Tous ? Non. Je ne le suis pas. Je me stoppe et redresse le menton :

— Bon, ça suffit.

— C'était ton plan ! s'emporte Arkan, qui a visiblement deviné ce que je m'apprête à dire. C'était ton plan d'aller en salle de permance !

— Vous vous rendez compte de ce qu'on est en train de faire ?! je pouffe, hilare. On n'est pas dans un jeu vidéo, les gars. Marius a raison. Les zombies, ça n'existe pas.

— Et le gars en bas ? lâche Iris, dont les yeux se remplissent de larmes à cette seule pensée.

— Et la vidéo ? ajoute Roxane.

Je quitte leurs mains moites et fait face à mes six amis en une maladroite pirouette :

— Halloween. C'est Halloween. Et le gars en bas est malade. Et Lee l'a tué. Désolé, Lee, mais tu vas aller en prison. Et nous on va pas pouvoir plaider en ta faveur.

Leurs sourcils se froncent.

— Tu t'es fait mordre ? risque Arkan d'une petite voix.

— Quoi ?!

— Ce que tu dis a aucun sens, pouffe Lee. Aucun.

J'ouvre la bouche, cherchant en vain un argument qui puisse les convaincre de l'absurdité de notre situation. Mais seule une grimace parvient à grimper sur mon visage tendu, ainsi qu'un pauvre haussement d'épaules.

— Je suis d'accord avec Lily, intervient soudain Théodore.

Les visages pivotent dans sa direction. Lui qui n'a dit mot depuis notre sortie du réfectoire, son intervention me paraît presque être un miracle.

— Lee tue un type un peu bizarre -au passage, on sait même pas si c'était un élève du lycée- et on se dit d'un coup que c'est un zombie ? On est un peu cons non ?

Je le remercie du regard. Voilà les mots exacts que je souhaitais poser sur ma pensée. Cela semble fonctionner, car Lee a baissé son arme de bois. Les quatre autres échangent des regards hésitants. Roxane seule demeure toujours aussi terrifiée. Les larmes perlent a nouveau au coin de ses yeux tandis qu'elle bredouille :

— Il était exactement comme sur la vidéo. Je suis sûre de ce que j'ai vu.

— Allons quand même en salle de permanence, propose Lee. Peut être même que quelqu'un là haut pourra nous dire que y a rien d'apocalyptique. Qu'il y a eu une alerte intrusion par exemple.

Nous hochons vivement le menton. Nous tombons enfin d'accord.
Nous nous élançons alors dans les dédales du couloir. Les pâles lumières du jour qui défilent sur nos visages anxieux rendent l'atmosphère plus lourde qu'elle ne l'est déjà.

Le soulagement ressenti quelques instants plus tôt s'évapore néanmoins au fur et à mesure de mes pas. Je devrais être rassurée. Je devrais me redresser, marcher sans angoisse. Mais je ne cesse de jeter un regard par dessus mon épaule, de surveiller les arrières de mes amis. La menace pèse toujours, bien qu'elle ne devrait pas.

Nous atteignons finalement la salle de permanence. La double porte jaune est cadenassée, chose qui ne nous étonne pas. S'il s'agit bel et bien d'une intrusion, il est normal de s'être enfermé de la sorte.

— Passons par la porte de droite, par la vie scolaire, murmure Marius.

Il nous devance, nous entraîne vers la porte au flanc de l'entrée de la permanence. Elle est ouverte.

Le silence est lourd sur mes épaules quand je passe le seuil. La lumière est faible. L'endroit est vide. Mon cœur pompe, peine à respirer. Il cogne contre mes tympans, sonne une funeste symphonie. J'ai peur. Je suis terrifiée. Les ombres dansent dans mon dos, dans les coins. Pour la première fois de ma vie, je prie. Je serre mes doigts pâles les uns contre les autres, implore que Théo et moi ayons raison. Mais j'ai peur. J'ai si peur.

À ras du sol, nous nous faufilons entre les bureaux abandonnés. Les volets des fenêtres au dos sont fermés comme à la va vite. Les plantes en pot aux coins s'affaissent sur elles mêmes, affreux corbeaux porteurs de mauvais présages.

Nous nous stoppons finalement, accroupis au pied des vitres qui donnent sur la salle. Devant moi, Iris se redresse pour y jeter un coup d'œil. Je la fixe, la dévore du regard, guette son expression. Nos cœurs battent de pair. Sonnent ils notre mort imminente ?

Son menton tressaille. Elle pivote dans ma direction. Je dois plaquer la main sur ma bouche pour ne pas hurler de terreur. Un grand et large sourire s'est dessiné sur son visage. Ses yeux écarquillés sont vitreux, égarés. Derrière moi, les six autres étouffent un cri silencieux. Iris tourne de l'œil ; Marius se précipite, éffaré, et lui évite une chute.

Je ne veux pas regarder. Et pourtant, ce qu'elle a vu ne peut signifier qu'une seule chose. Je ravale un sanglot. Une montagne de cadavre, un individu encapuchonné armé jusqu'aux dents ; voilà l'image qui s'est dessinée dans mon esprit.

J'essuie mes paumes sur mon jean, me redresse sur mes genoux. Le cadre de bois de la fenêtre s'éloigne, et au délà de mon reflet, je distingue des silhouettes. Elles se mouvent lentement, dans la plus longue et la plus effrayante des mélodies du silence. Il me suffit d'un regard. Un regard sur le sang qui les recouvre et leurs mâchoires brisées pour découvrir que tout ceci n'est qu'un pauvre cauchemar. Puisque j'ai déjà basculé dans l'obscurité.

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