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Chapitre 3

Il est précisément sept heures trois lorsque je glisse mon téléphone dans ma poche après l'avoir connecté à mes écouteurs. Aux portes de la gare, ma mère me serre dans ses bras :

— À ce soir.

— À ce soir, je souffle en lui tapotant le dos.

Elle rebrousse chemin jusqu'au bus, où elle y grimpe après m'avoir adressé un dernier signe de main. Quant à moi, je file dans l'enceinte du bâtiment et passe les portillons. Lorsque je débarque sur le quai, il se fait presque vide, silencieux, dans cette nuit uniquement éclairée de lampadaires jaunis. Mes épaules grimpent jusqu'à mes oreilles et un frisson me secoue l'échine.

— Je hais le froid, je grommelle, les dents serrées.

Le froid nous glace, nous pèle, nous compresse les poumons et nous empêche d'être libre de nos mouvements. Tout ce qui a le dont de m'insupporter.

Bonjour mesdames et messieurs, j'espère que vous vous portez bien. Je vous annonce que...

Je lance la musique et la voix émanant du haut parleur s'evapore. Les intonnations du contrôleur m'agacent ; ils jacassent, ils prennent des années à donner l'information, pour que celle-ci ne soit finalement que publicité à leur site payant.
Je m'avance sur le quai, histoire d'assurer la circulation sanguine de mes pieds, et trouve un banc détrempé sur lequel m'asseoir. Je prends garde à coincer mon manteau sous mes fesses, afin de ne pas mouiller mon pentalon, et laisse tomber mon sac sur mes genoux. Lui au moins aurait le mérite de me réchauffer.

Je me penche sur mon siège, impatiente, et plisse les yeux pour mieux discerner les petites lettres du panneaux d'affichage. J'arque un sourcil et réprime un soupir : tous les trains à venir sont marqués d'un encadré rouge "retardé". Nul ne sait quand le prochain va arriver, et c'est bien là le plus drôle.

— Incapables de s'organiser correctement, je gronde, les poings serrés.

Ainsi, les minutes tombent, lentes et ennuyeuses. Je sais d'ors et déjà que je vais être en retard. Je jette un coup d'œil au panneau. Rien n'a changé et pourtant, il est sept heures trente passé.

Soudain, je perçois les tembours de la rame d'un train ; je saute sur mes pieds, grimace lorsque mes muscles raidis par le froid se décoincent.
Je me penche sur le rebord, mon sac dans les bras, et guette l'arrivée du transport. Un sourire se dresse sur mes lèvres. Le voilà, je l'aperçois, à une centaine de mètres.

De tous les côtés sur le quai, les quelques personnes présentes se pressent à mes côtés. Eux aussi semblent impatients de monter.
J'attends, dressée sur la pointe des pieds, doigts pianotant les lanières de mon sac. L'avant du train pointe le bout de son nez, mais ne ralentit pas. Je recule sur la chaussée, ravale un hurlement frustré. Je suis certaine que c'est un direct, qu'il ne se stoppera pas pour nous prendre.

Je fronce brusquement les sourcils ; un détail vient de stopper les battements de mon cœur. Sur le nez du train, là où l'on peut habituellement voir le conducteur, il n'y a sur la vitre qu'une mare d'un liquide rouge visqueux. Aurait-il fait exploser sa bouteille de ketchup ? Je pouffe : impossible. Ce genre d'aléa ne peut pas se produire.

Cependant, les roues crissent sur les railles. Je recule davantage, effrayée. Les wagons tanguent dangereusement dans notre direction, rappent contre le rebord ; et brusquement, dans un grand fracas métallique, le nez du train bascule sur le quai.

Je pousse un hurlement de terreur ; un à un, ils tombent, glissent sur le béton et dévorrent tout ce qui se trouve sur leur chemin. Sans réfléchir, je détale dans la direction opposée. J'aperçois une silhouette étendue au sol, à quelques mètres, victime d'un malaise. J'entends les voix hurler, même à travers la musique qui continue de se jouer à mes oreilles. Les wagons basculent. Ils se rapprochent, me talonnent, et il suffit que je trébuche pour qu'ils me broyent sur la chaussée.

Les escaliers souterrains approchent. Eux aussi cavalent dans ma direction. Je bondis dans la bouche de la sortie, dérape sur les marches et roule jusqu'en bas. Les wagons rasent la surface, déployent dans le couloir souterrain une pluie de débris et de poussière.

Affalée au sol, les poumons comprimés et les yeux écarquillés, je fixe le pied du mur comme s'il pouvait apporter des réponses à ma situation. Que vient-il de se produire ?

— Madame ? s'enquit une voix chevrotante.

Mais je demeure immobile. Mon esprit est resté là haut. Je perçois de petits pas timides, perchés sur des talons, et un visage encadré de cheveux gris apparaît dans mon champ de vision.

— Madame, vous m'entendez ? Vous pouvez vous lever ?

Je prends sur moi, contracte mes muscles et me redresse tant bien que mal.

— Mon manteau super épais a amorti la chute, je crois.

Je pouffe, et la vieille femme esquisse un faible sourire.

— Vous êtes sûre que ça va ? reprend-t-elle, inquiète.

Avec son aide, je parviens finalement à me relever. Je fais quelques pas, hésitante, néanmoins toujours incapable de respirer convenablement après le choc.

— Oui, merci.

Je me dévisse la nuque pour faire l'état des lieux. Il n'y a là que six survivants, qui paraissent tout aussi mal en point que moi.

— Comment avez vous réussi à courir avec vos talons ? je grimace, pointant les chaussures du menton.

Elle replace délicatement une mèche de cheveux rebelle derrière mon oreille :

— Je n'étais pas sur le quai. Je m'apprêtai à monter quand j'ai entendu les bruits.

Je secoue mes vêtements et y chasse la poussière.

— Vous avez eu de la chance, alors, je soupire.

Je redresse le menton dans sa direction :

— Au fait, vous savez pourquoi le train est sorti de sa voie ? Il était indiqué sur le panneau qu'ils étaient tous retardés, en plus.

La vieille femme hausse les épaules :

— Je ne sais pas. Je sais seulement que les bus aussi sont retardés. Il y a des problèmes avec l'électricité et internet.

Je réprime un grognement :

— Quelle poisse.

— Les secours ne sont même pas là.

Je pivote sur moi-même. Elle dit vrai. Outre les autres survivants qui se pressent vers la sortie, nous sommes seuls. Mon cœur s'affole, et je déglutis. Je ne suis pas certaine que cela soit normal.

***

— Lily ! hurle une voix stridente, chargée de larmes.

Je fais volte-face, les yeux écarquillés. On me percute de plein fouet, et l'arôme vanille délicat de Roxane envahit mes narines. Je la serre dans mes bras, terriblement soulagée. Tout autour, une foule de personnes se démène pour filmer le train qui gît sur le quai loin derrière. La vieille femme qui m'a accompagné jusqu'à la sortie de la gare s'en est déjà allée.

— J'ai cru que tu étais morte ! sanglote mon amie.

— Mais qu'est ce que tu fais ici ?! je souffle en retour.

Si sa présence me rassure, je peine à comprendre pourquoi Roxane est a des kilomètres de chez elle et du lycée.

— À notre gare, hoquète-t-elle, l'un des contrôleurs a vu passer l'train à toute vitesse et il a dit qu'il allait p't'être dérailler. Alors j'ai appelé les autres, j'ai essayé de t'appeler, mais le réseau est cassé. Théo est arrivé avec sa voiture et on est tous venus.

— Bon sang, t'es vivante ! lâche Marius, qui cavale dans notre direction, suivit de près par les quatre autres.

Mon cœur se serre.

— Vous avez fait tout ce chemin pour moi ?

— Bah ouais, pouffe Lee, dont les yeux brillent de soulagement. T'aurais fait la même pour nous.

Un brouhaha de mécontentement s'élève alors que quelques vigiles tentent de repousser la foule.

— Ce n'est rien ! hurle l'un d'entre eux. Ne vous inquiétez pas ! Ce n'est qu'un simple accident. Ça arrive parfois. Allez travailler, allez à l'école, tout va s'arranger ! Ce n'est rien !

Je baisse les yeux sur mon portable. Sept heures quarante. Nous allons sérieusement être en retard.

— Je peux même pas prévenir mes parents, je murmure, un nœud à la gorge. Y a plus de réseau du tout.

— Ça casse les couilles, s'agace Roxane.

— On est obligé d'aller en cours alors que Lily a failli se faire écraser par un train ? s'indigne Iris. C'est n'importe quoi.

Arkan s'impose, fait taire les plaintes et nous dévisage un à un :

— On y va oui ou non ? Pas question de sécher. Je veux pas arriver en retard et avoir une absence en plus.

— Moi non plus, je soupire. On peut même pas avertir nos parents. Mais si la prof nous met présents sur la liste d'appel, alors ils sauront que je suis vivante.

Le regard de Marius s'illumine :

— C'est pas con, ça !

Théodore fait tinter ses clés de voiture et tourne les talons :

— Alors allons y.

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