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Chapitre Huit : aide imprévisible.

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Et bonne lecture ;)

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Je ferme mes yeux. Inspire. Expire. Regarde à nouveau ce foutu galet face à moi. Il est posé sur la muraille, face au vide, et me fixerait presque de sa couleur pâle et grisâtre. Je le connais par cœur, ce galet. Voilà bientôt quinze minutes que je le fixe comme une idiote. Je mets mes mains sur le bord de la muraille, mords l'intérieur de ma joue, puis me penche vers lui. Vole. Comme si ça pouvait le faire léviter. Comme si ça pouvait m'aider à manifester mon pouvoir. Ce foutu galet ne bouge toujours pas. Il reste immobile, comme pour me narguer. Je fronce mes sourcils et sers les poings. Vole. J'ai vraiment, véritablement, affreusement envie qu'il vole. Mais il ne bouge pas, ce con. Il ne fait pas le moindre mouvement de ses petites cellules grises. Mes poings se serrent plus fort encore. Bordel de merde, vole.

Ma nature impatiente rend cet exercice plus frustrant qu'il ne devrait l'être. Cela ne fait même pas vingt minutes que je suis face à ce galet, et je n'ai toujours pas réussis à le faire bouger. Un constat qui m'énerve énormément. Je sais bien que je ne devrais pas utiliser ma colère pour faire voler ce galet, ou le réduire en miette, mais j'en ai tellement envie. Cependant, je me suis fixé un objectif : le faire léviter. Et ce n'est pas en l'explosant en un millier de petites miettes que je vais réussir.

J'inspire à nouveau, expire par le nez. Je ne prends pas la peine de fermer mes yeux. Je veux juste que ce caillou vole. Mais il est fermement décidé à garder sa gravité bien en place. En serrant mes dents, je le prends dans ma main et le regarde, encore une fois, avant de le penser dans ma paume. C'est un galet. Presque aussi grand que ma main, circulaire, légèrement en ovale, et d'une couleur gris foncé. En bref, un galet. Rien de spécial. Tellement peu spécial qu'il ne veut même pas voler. Je le fusille du regard, mais je doute que je lui fasse un quelconque effet. Il reste de pierre face à mes yeux incendiaires. Je le regarde à nouveau dans ma main, m'appuyant contre la barrière de fer. Puis, il me vient une idée totalement stupide. Tu ne veux pas voler ? Je vais le faire voler, moi.

Je le lance d'un coup dans les airs, puis tente de le stabiliser avec la force de mon regard. Mais je ne reçois aucun immobilisme de la part de ce foutu galet. Il retombe dans ma main tout aussi plat et normal qu'il en est parti. Agaçant. Je n'aime pas déclarer forfait. Alors, ce galet va voler, avec ou sans sa permission. Je me fiche de son consentement. Oui, je suis en train de personnifier un galet. Ça en dit long sur mon état de nervosité et de saturation.

Je m'apprête à le lancer une nouvelle fois, lorsqu'un rire tout aussi agaçant que ce galet résonne un peu plus loin, sur la muraille.

-Si tu te demande si tu es capable de rattraper cette pierre comme il y a une minute, je pense que tu n'as pas besoin de la relancer pour le deviner.

Je roule mes yeux en soupirant, soudainement ennuyé. Zircon. Évidemment. Il n'y a que lui pour rire de la sorte et balancer une phrase sarcastique dans l'air juste après. Je ne fais pas attention au Scorpion et m'apprête à recommencer, mais je le vois du coin de l'œil secouer sa tête. Si je recommence, il va se foutre de moi. Que faire ? Je lui jette un regard à la dérobé, tout en me demandant si je vais parvenir à l'ignorer. Depuis quand est-ce que je réussis à ignorer Zircon ?

Il a la main derrière ses cheveux, allongé tout comme hier contre la muraille. Je ne l'ai même pas entendu arriver, mais honnêtement, j'aurais préféré ne pas l'entendre tout court. Pour rendre l'exercice encore plus exécrable qu'il ne l'est déjà, il se remet à parler.

-Tu n'y arriveras pas comme ça.

-Qu'est-ce que tu en sais ? râlé-je.

Je lui lance un regard noir, qu'il ne prend même pas la peine de me rendre. Sa boucle d'oreille scorpion est mise en évidence par ses cheveux derrière son oreille. Je me demande soudainement si je ne pourrais pas faire en sorte à ce que le dard de son animal lui pique le lobe... avant de me souvenir que je n'ai pas les jambes qui courent assez vite pour échapper à sa fureur. Je me concentre à nouveau sur la pierre entre mes mains. Cinq minutes passent, durant lesquelles le chevalier agaçant me regarde, et durant lesquelles moi je fixe la pierre les sourcils froncés, bien décidée à la faire bouger par tous les moyens.

Puis, sans que je sache pourquoi, Zircon descend de son perchoir et s'avance vers moi pour s'installer à côté. Il ne dit rien, me regardant toujours de ses pupilles topaze. Lasse de ne pas y arriver, je soupire et baisse la tête. Le Scorpion hausse un sourcil.

-Tu vois, je te l'avais dit.

-Et si tu essayais de dire quelque chose de constructif, pour une fois ?

Il ricane.

-Tout ce que je dis est constructif, c'est toi qui n'es pas assez maligne pour t'en rendre compte.

-Évidemment, c'est toujours la faute des autres.

-Ça ne peut bien évidemment pas être de la mienne, me sourit grandement Zircon.

Je roule mes yeux une seconde fois, avant de croiser mes bras. Je n'ai pas décidé de laisser tomber, mais il faut que j'ai une petite idée de comment faire, sinon, je ne risque pas de réussir à faire léviter ce morceau de roche. Zircon s'adosse à la rambarde de fer, tout en me prenant le galet des mains, sans me demander la permission. Je le laisse faire, ne voyant de toute façon pas ce qu'il peut lui trouver. Il le regarde, avant de me le lancer sur la joue.

-Mais aïe ! protesté-je en le fusillant du regard.

-Tu n'es pas concentré, me rétorque le Scorpion.

-Oh, tu m'emmerdes ! Je te signale que je ne t'ai rien demandé !

-Langage jeune fille, on a encore l'espoir que tu sois innocente et polie, par ici, se moque Zircon en regardant le galet par terre. Tu n'y arriveras pas en fixant la pierre comme ça, tu n'es pas télépathe de ce que je sais.

Je lui lance un regard noir, avant de me frotter la joue. Fort heureusement, je n'en garderais pas de séquelle, mais ce foutu Scorpion ne paie rien pour attendre. J'espère que Mirah lui foutra la raclée de sa vie quand il ouvrira la bouche aujourd'hui. Et croyez-moi, ce ne sont certainement pas les occasions qui risqueraient de manquer.

-Parce que tu sais comment faire, toi, peut-être ? l'attaqué-je.

-Peut-être. Plutôt que de vouloir faire voler la pierre, tu devrais essayer de canaliser ton énergie. Tu ne vas pas arriver à faire quoi que ce soit tant que tu ne sentiras pas ton pouvoir entre tes mains.

Il me dit ça l'air de rien, donnant un coup de pied dans ce pauvre galet qui n'a finalement rien demandé et en fixant le sol. Je garde mes yeux sur lui, consternée. Zircon voudrait-il, par hasard, m'aider ? Cette possibilité semble si ridicule qu'elle manquerait de me faire rire. Mais pas du tout. Du moins, de ce que je vois, il ne tente pas de se fiche de moi. Jusqu'à-ce qu'il remarque que je le fixe comme une idiote. Ses sourcils noirs se haussent, ses pupilles topaze brillent.

-Tu veux un portrait ?

-Non merci, me renfermé-je en regardant à mon tour vers le galet. Pourquoi tu veux m'aider ?

-Je te dis simplement ce que ta tête ne peut pas comprendre, ça n'a rien à voir avec de l'aide.

-Tu devrais essayer d'ouvrir un dictionnaire, avec un peu de chance, tu comprendras la définition du verbe « aider ».

-Et toi tu devrais ouvrir un peu moins souvent ta bouche, avec un peu chance, tu sauras quel bienfait le silence peut faire à la galaxie, ricane Scorpion.

Abruti. Je soupire une nouvelle fois, puis m'appuie à mon tour contre la rambarde.

-Le sarcasme est une façon de ne pas avouer que tu veux aider ou alors de m'enfoncer pour que je ne creuse pas la question ?

-Aucun des deux, mais tu peux toujours trouver des excuses pour te convaincre que je suis gentil dans le fond, ça me flattera beaucoup, sourit le Scorpion.

-Et pourquoi ça ?

-Tu as tendance à penser que les gens sont gentils quand tu as envie de te rapprocher d'eux.

Lorsque je lance un regard dans sa direction, il me fait un grand sourire narquois. Imbécile. Mais il évite mes questions plus qu'autre chose.

-Et toi, riposté-je, est-ce que tu fais du sarcasme constamment pour que personne ne voit ce que tu ressens vraiment ? C'est une manière de te protéger ? Ou alors c'est une façon d'éloigner les autres parce que tu as peur d'avoir mal ou de faire du mal ?

Zircon me regarde un moment, silencieux, avant d'hausser simplement ses épaules et passer sa main dans ses cheveux, détournant le regard.

-Tu vois, tu cherches encore à me trouver des excuses. Je vais finir par croire que tu es folle de moi.

-J'ai l'impression que c'est toi qui ne veux pas t'excuser, riposté-je. Et il y a autre chose que l'amour dans la vie. Si j'ai envie de me rapprocher de toi, ce n'est pas forcément parce...

-Continues comme ça et on va finir par s'embrasser, m'interromps en roulant ses yeux le Scorpion. Bon alors ? Tu le bouges, ton caillou, ou je te le relance dans la figure ?

Je le fusille du regard une nouvelle fois. Tu ne veux pas parler ? Tant pis pour toi. Je vais bien trouver un moment pour le coincer et le forcer à cracher ce qu'il a sur le cœur. Il n'est pas aussi insensible et arrogant qu'il veut le faire croire, il n'y a pas besoin d'être devin pour le comprendre. Cependant, Zircon est comme un loup : sauvage au premier abord, impossible à approcher. Il faut réussir à gagner sa confiance pour qu'il daigne accorder autre chose que tu mépris à ceux qui l'entoure, et il n'hésite pas à mordre. Même si j'ai un peu l'impression d'avoir réussis à me rapprocher de lui, ces derniers jours. Sans doute parce qu'il a fait de ma tête une auréole de cheveux statiques.

Je ne prends pas la peine d'aller ramasser le galet, de toute façon, je ne vois pas en quoi l'avoir dans ma main changerait quoi que ce soit. Je ne réussirais pas à le faire léviter par contact physique, puis ce n'est pas de cette façon que mon pouvoir s'est déclenché les premières fois. En fermant mes yeux, j'essaye de retrouver les sensations qui me conduisent à utiliser cette particularité assez spéciale. Je me concentre sur ma respiration, comme la dernière fois, avec Noa. Dans la salle d'entraînement. Je veux me souvenir de ce que j'avais ressentis. De cette sensation de liberté, de contrôle, et également de fluidité. Une sensation qui coule de source, seule, sans qu'on ait besoin de la diriger autrement que par des idées. Des idées qui viennent de ma tête.

Je sens à nouveau cette fluidité dans mon corps. C'est comme si mes veines étaient parcourues par un ruisseau de pouvoir. Il est faible, tranquille, coule comme de l'eau de roche. Je continue mes exercices de respiration. Puis, je rouvre les yeux, et regarde devant moi. Comment arriver à faire parvenir cette énergie à ce galet, pour qu'elle puisse le faire léviter ? Je n'ai même pas besoin d'y penser. Je décroise mes bras et lève la main. Lentement. Imaginant que je suis le vide qui entoure le galet. Que ma main ne soit pas dans mon corps, mais qu'elle tient cette pierre que je pèse depuis au moins un quart d'heure. Je n'ai même pas besoin d'en faire plus que la petite pierre tremble sur le sol, pour lentement s'élever dans les air. Ce n'est pas si facile que ça. J'ai soudainement l'impression que mon cerveau est tendu en avant par des milliers de fils reliés à cette pierre. Je fronce mes sourcils. Les fils se transforment en aiguilles qui me piquent la tête. Elles s'enfoncent dans mon crâne. Je grimace, la pierre tremble dans l'air, et finit par retomber sur le sol. Les aiguilles s'enfoncent d'un coup dans ma tête, me faisant crier de douleur. Le seul réflexe que j'ai pour me protéger de cette agression et de mettre mes mains devant mes yeux. Ça n'atténue pas la sensation, au contraire. Mon visage est soudainement crispé par la douleur. Mon sang bat dans mes tempes, et j'ai un terrible mal de tête.

-Ce n'était plutôt pas trop mal, admet Zircon.

Il tourne sa tête vers moi, avant d'hausser un sourcil.

-Eh bien quoi ? La pierre t'as montré ses cauchemars ?

-J'ai mal, grogné-je.

-Sans blague, tu ne pleurs pas ? ricane le noiraud.

Je ne prends même pas la peine de répondre à sa question. Il attend ma réponse, mais en voyant qu'elle ne vient pas, il penche sa tête et essaye de croiser mon regard. Je dois être rouge écarlate, parce qu'il retrouve un peu de son sérieux et pose le revers de sa main sur mon front. Il la retire tout aussi vite qu'il peut, fidèle à sa révulsion pour le contact physique.

-T'es brûlante, me fait-il remarquer.

-Je n'aurais pas deviné sans toi, merci.

-On t'avais dit de manger, idiote, réplique Zircon sans prendre en considération ma remarque. Utiliser un pouvoir demande de l'énergie, contrairement à ce qu'on croit. En plus, tu es débutante.

Je laisse un gémissement de douleur m'échapper et m'adosse un peu plus à la rambarde, sentant d'un coup mes jambes fatiguer. Zircon le remarque aussi et croise ses bras. Il aurait pu me faire la grâce de rester silencieux, mais comme d'habitude, il faut qu'il en rajoute, en parlant avec un air de défi dans la voix.

-Si tu vacilles, je te fais tomber dans le vide.

-C'est toujours aussi touchant de savoir qu'on peut compter sur toi, râlé-je.

Il s'apprêtait à me lancer une remarque sans doute glaçante, vu le sarcasme que je viens de lancer, mais il se ravise soudainement, fermant sa bouche et déglutissant. Son visage change. Ses yeux se remplissent d'une émotion que je ne lui ai pas souvent vu, pour ne pas dire jamais. Mais je n'ai pas le temps de la décrypter qu'il détourne le regard, croise ses bras et se ferme à la discussion. Merde. Où est-ce que j'ai gaffé ?

-Zircon ?

-Hé, vous travaillez plutôt dur par ici, intervient une voix sauveuse – pour le Scorpion – et frustrante – pour moi.

Azolt arrive vers nous, un plateau dans les mains, et le pose sur le rebord avant de nous rejoindre. Zircon profite de cette occasion pour changer de sujet, s'échappant insidieusement de notre conversation.

-Ora commence à comprendre les mécaniques de la réflexion, ce n'est pas trop tôt.

-Je ne sais pas ce que tu as contre mon cerveau, mais je te demanderais de le laisser tranquille, grincé-je en serrant les dents.

Il me fait un sourire tout miel, ne ratant évidemment pas l'occasion d'en rajouter.

-Pourquoi essayer de trouver un autre sujet pour te foutre en rogne quand celui-ci fonctionne si bien ?

-Un de ces jours, j'espère vraiment que tu finiras par te prendre un coup de marteau, grommelé-je en lui lançant un regard noir.

-Hé, oh, ça suffit les deux gamins ? rigole le Sagittaire en mettant ses mains devant nous pour essayer de nous calmer. Bizarrement, vos disputes ne m'avaient pas manqué !

Zircon bâille avec toute la prestance qu'il peut, ferme ses yeux, avant de s'étirer et mettre ses mains derrière son dos.

-Elle ne m'a pas manqué non plus, assure-t-il.

-Dis-moi ça les yeux dans les yeux et je te croirais, riposté-je sans conviction.

Un sourcil en coin s'étire sur ses lèvres, mais il ne fait pas mine de bouger, profitant d'un soleil inexistant dans la galaxie.

-Pourquoi j'aurais besoin d'ouvrir les yeux ? Je sais parfaitement que tu admires mon sublime visage.

Je ne peux pas m'empêcher de soupirer et de rouler mes yeux, pour la troisième ou quatrième fois. Habituellement, au bout de cinq, j'explose, mais étrangement, l'exercice que je viens de faire – minime, pourtant – m'a vidée de tellement d'énergie que je ne risque pas de le frapper dès la cinquième fois. J'espère qu'il ne s'en rendra pas compte, car sinon, il ne pas rater l'occasion de me faire chier toutes les cinq minutes toute la journée.

-Si vous pouviez attendre que je m'en aille avant de vous mettre sur la tronche, ça m'arrangerait, intervient Azolt.

Zircon fronce soudainement le nez, et ses sourcils.

-Pourquoi ça sent la nourriture ? demande-t-il.

-Parce que je vous en ai ramené, répond Azolt en regardant le plateau posé à côté de lui. Vous avez beau faire les robustes, tous les deux, vous n'allez pas tenir trois heures si vous ne mangez rien du tout. Le sombre dans l'air puise plus facilement dans nos ressources, et toi Ora, tu n'as rien avalé du tout, me morigène-t-il en me regardant dans les yeux.

-Pauvre adorable petite chouchoute, se moque Zircon d'une voix aigüe.

-Tu peux faire le malin, j'ai remarqué que tu n'avais rien touché non plus, me défend Azolt malgré lui. Alors faites les fiers autant que vous voulez, un de ces jours, vous finirez par vous casser les dents. Et ce n'est pas la peine d'attendre que je parte, parce que j'ai franchement horreur qu'on se laisse crever de faim comme ça quand on a l'occasion de faire autrement.

Pour compléter sa petite leçon de morale, Azolt croise les bras et nous regarde d'un air sévère. Je sais bien qu'il est très attentif à la santé des autres, principalement parce qu'il a vécu dans la pauvreté et la famine toute sa vie, mais là, je prendrais bien le risque de le contredire. Je ne me vois pas lui dire que je n'avais pas faim tout à l'heure à cause de ce que m'a appris Gotham. D'ailleurs, je n'ai toujours pas l'estomac dénoué. Cependant, je ne sais pas ce qu'il m'en coûte de me frotter au Sagittaire sans fournir aucune explication. Effectivement, de l'extérieur, ça ressemble à de la fierté, et ça serait mentir que de dire que tout à l'heure, j'ai suivi Daemon dehors simplement parce que j'étais en retard. Il m'aurait attendu si j'avais décidé de rester manger. Mais j'ai voulu le suivre parce que je voulais me confronter à lui, pas parce que j'avais hâte de commencer le moindre entraînement.

Je relève mes yeux sur Azolt, qui semble bien déterminé à ne pas repartir sans qu'on ait touché à quelque chose. Je déglutis, avant de regarder vers Zircon. Ce dernier n'a pas bougé d'un poil. Il est toujours appuyé contre la rambarde, les mains derrière la tête, à faire comme si qu'un soleil bronzait sa peau particulièrement pâle. Je déglutis, puis prends le risque de regarder le Sagittaire avec un air désolé.

-Je n'ai vraiment pas d'appétit, Azolt.

Il plisse ses yeux, puis inspirer lentement. Je vois dans ses yeux que je suis idiote de refuser ce qu'il a amené. Zircon pour sa part hausse un sourcil, avant de me lancer un regard.

-Tu nous fais quoi, là ? m'agresse le Scorpion.

Je ne prends pas la peine de lui répondre, soupirant et regardant ailleurs. Je n'ai pas à me justifier, pas devant lui, et certainement pas s'il s'adresse à moi de cette façon. Azolt ne me lâche pas du regard non plus. Je réfléchis à une façon de leur exposer la situation lorsque le Scorpion parle à nouveau.

-Hé, oh, je te parle ! Tu nous fais quoi encore, comme caprice ? Une seconde déprime ?

Je fronce mes sourcils, avant de regarder vers lui.

-Qu'est-ce que tu racontes ?

-Tu nous as déjà fait des coups comme ça les mois derniers, râle-t-il. « Non, merci, je n'ai pas faim, je vais juste aller perdre mon regard dans le vide de la souffrance ». T'as envie de retomber en état de flaque ou quoi ?

Je reste un moment à réfléchir de quoi il peut bien parler, avant de me rappeler de ma effectivement « déprime » des deux mois ayant suivis notre virée sur Scoltide. J'avais en effet témoigné d'une envie de m'isoler et tout ce qui pouvait les inquiéter, mais...

-Je ne savais pas que tu t'en étais rendu compte à ce point, argumenté-je en haussant un sourcil.

-Le changement de sujet, ça n'est pas ta spécialité, c'est la mienne, râle le Scorpion. Qu'est-ce que t'as, encore ?

-Tiens, tu admets que tu changes de sujet, riposté-je en relevant la tête. On peut reparler de notre discussion de tout à l'heure ?

Il ricane et se redresse également, mais il est plus grand que moi. Pas de beaucoup, mais assez pour avoir le toupet de poser son doigt sous mon menton et relever ma tête pour plonger ses yeux dans les miens, le sourire narquois et agaçant aux lèvres.

-Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans la phrase : pourquoi, tu ne veux pas, manger ?

-Toi, pourquoi tu ne veux pas manger ? rétorqué-je en le fixant également dans les yeux.

-Bon, les deux amoureux, vous êtes très mignons, mais votre discussion ne va mener nulle part, intervient Azolt d'une voix lasse.

Zircon me lâche immédiatement, à nouveau du dégoût sur le visage, avant de retourner à sa position contre la balustrade et les bras croisés. Je ne bouge pas pour ma part, attendant ma réponse, même si je sais qu'il ne va pas me la donner. Azolt nous montre le plateau du menton.

-Il vous attend, je vous signale.

-Trop sympa, un pique-nique en plein air, se moque Zircon.

Azolt roule ses yeux, mais avec un sourire aux coins des lèvres, manifestement plus amusé qu'agacé du comportement de l'insolent à côté de moi.

-Eh oui Zircon, c'est ce qu'il se passe quand on s'occupe des autres, on arrive même à finir par s'entendre. Incroyable, non ?

-Ce qui est incroyable, c'est qu'on me bassine avec cette foutue question alors que je suis assez grand pour me gérer tout seul, grommelle le Scorpion en regardant droit devant lui.

Azolt rigole et se permet de venir ébouriffer les cheveux du noiraud, qui pousse un cri de surprise et le regarde étonné, s'éloignant de sa portée.

-Adorable, il va bouder maintenant, le grand garçon ? s'amuse Azolt. Arrête de faire ton mauvais caractère et reprends des forces, plutôt que de rester buté sur tes positions. Je te jure, ça te fait aussi grandir que prendre des airs de prince !

Et le Sagittaire repart tout content de lui vers l'intérieur, sans se départir de son sourire amusé. Zircon ne sait pas du tout comment réagir, et moi non plus. Je lance un regard au Scorpion, qui choisit de faire pareil au même moment. Nous restons cinq secondes silencieux, jusqu'à-ce que je me décide à prendre la parole.

-Je n'ai rien compris, déclaré-je.

-Moi non plus, avoue Zircon encore surpris. Je croyais que la majorité des chevaliers ne m'appréciait pas.

Il déglutit et passe sa main dans ses cheveux soyeux, les remettant en place, manifestement mal-à-l'aise face à l'idée que certains puissent l'apprécier. Ce comportement me donne raison sur une chose : Zircon rejette les autres pour qu'on ne puisse pas l'approcher. Mais le lui faire remarquer tout de suite ce fait le braquerait et là, terminé la conversation et la possibilité d'en savoir un peu plus sur lui.

-Peut-être que nous sommes plus proche de toi que ce que tu crois, finalement, avancé-je en me dirigeant vers le plateau repas apporté par le châtain.

-Ouais, c'est ça, ricane Zircon. Pour quoi faire ? Prendre des sucreries et des boissons chaudes en attendant d'aller combattre comme des héros ? Non merci, je ne suis pas assez niais pour ce genre de roman.

Je roule mes yeux – cinquième fois, et aucune explosion, espérons qu'il n'a rien vu – pour piocher dans le pain et la confiture venant de ma planète. Je prends le temps de me faire un sandwich et de commencer à le manger avant de retourner devant le Scorpion. Peut-être que ça le motivera à prendre de la nourriture.

-On habite tous ensemble pour pas mal de temps, des années sans doute, lui rappelé-je. Tu ne peux pas rester froid et cynique avec tout le monde pendant tout ce temps. Des gens finiront forcément par te connaître. Et tu finiras forcément par t'attacher à certains d'entre nous, si ce n'est pas tout le monde, ainsi qu'inversement. Ça s'appelle « la sociabilité », rajouté-je sur un ton cynique.

-Merolt était celui avec qui j'étais le plus proche, siffle Zircon en me fusillant du regard. Et regarde à quoi ça à mené. Sa mort. Vachement encourageant, ricane-t-il.

Il se dirige à nouveau vers le mur gris, qui autrefois était sans doute une muraille, avant de monter et de fermer ses yeux, la main derrière la tête, le visage fermé. Je reste un instant sans rien dire, me contentant de mâcher mon pain même si l'envie n'y est pas. Azolt a raison, je ne peux pas rester sans aucune force alors que je m'entraîne à contrôler un pouvoir, ça n'est pas raisonnable. Malheureusement, la notion de « raisonnable », Zircon n'a pas l'air de la connaître... ou alors, il cache tout comme Gotham autre chose en lui. Je prends le risque de m'approcher, même s'il ne donne pas du tout envie de discuter. Je me pose face à lui, espérant une réaction. Je mords à nouveau dans mon pain. Cette scène pourrait faire rire n'importe qui, vu de l'extérieur.

-Rassure-moi, tu ne vas pas me bouffer après ta nourriture de terrienne ? tente de plastronner Zircon.

-Tu n'as pas à te sentir coupable pour la mort de Merolt, indiqué-je de but en blanc.

Le poing de Zircon se sert. Il prend une longue inspiration, avant de relâcher la pression qui doit sans doute être montée d'un cran en lui. Je mords à nouveau dans mon pain. Et je me mets à penser sans aucune logique que j'aime mon sandwich.

-Je me sens coupable si je veux, riposte Zircon.

-Tu as fais mieux, comme répartie, lui indiqué-je.

-Et toi pas mieux en matière de déduction, ça fait une moyenne, rétorque le Scorpion.

-Si tu le dis. Quand tu auras terminé de bouder, préviens-nous, surtout.

Je retourne de l'autre côté de la terrasse, sans plus faire attention à lui. De toute façon, je ne suis pas certaine qu'il me laisse le loisir de parler un peu plus avec lui. Je ne suis même pas certaine qu'il accepte à nouveau de me parler comme nous venons de le faire maintenant. De toutes les discussions que j'ai eues avec lui, je crois que c'est la plus pacifiste et la plus calme que nous avons partagé. Je mords à nouveau dans mon pain en réfléchissant à notre relation.

Je crois que, dans le fond, je l'apprécie. Tout comme lui, même s'il ne va pas l'admettre. C'est étrange, c'est la première fois de ma vie qu'une personne aussi exécrable et agaçante arrive à briser les barrières de glace que j'ai jadis construites autour de mon cœur. Je pense que s'il venait à crever, ça me ferait chier. Un petit... beaucoup. Un petit beaucoup. Il entraîne ma répartie et mon sarcasme. Ça serait bête de perdre un chieur pareil. Je n'aurais plus personne avec qui me disputer sans aucune raison.

Une fois mon déjeuner terminé, je tente à nouveau de sentir mon pouvoir entre mes mains. Je réitère l'exercice de respiration que j'ai déjà fait tout à l'heure, inspirant et expirant calmement, pour sentir le flux de vide entre mes mains bouger et vibrer au rythme de ma respiration. Les chevaliers n'ont pas encore décidé de quitter la table, ils discutent autour à voix basse. C'est l'œil à demi ouvert que je les observe jeter des regards furtifs de droite et de gauche, comme s'ils avaient une discussion secrète. Parmi eux, Mirza, Mirah, Azolt, Wana, Tila mais étonnamment aussi Lazuli et Yahim. Ce dernier croise mon regard, et me fait un hochement de tête pour salut. Comme s'il avait vu à sa place mon regard, Mirza ne tarde pas à tourner sa tête dans ma direction, les sourcils froncés, avant qu'un léger sourire n'apparaisse sur son visage. Je retourne son salut à Yahim, me demandant de quoi ils peuvent bien tous parler à une heure aussi matinale. Je croise le regard du Lion. Le vide dans mes mains vibre tellement qu'il finit par me faire trembler et je pousse un léger cri en reculant d'un pas, surprise d'une telle vivacité. Zircon, toujours allongé sur son foutu muret, ouvre un œil et me regarde faire.

-Tu vas nous faire la danse de la vibration, maintenant ?

Agacée par sa remarque, je me contente de rouler mes yeux et ouvrir à nouveau la main, pour sentir le vide vibrer. Aussitôt, je tends la main vers la pierre qui le maintient en place, puis la tire violemment vers moi. Ce que je n'avais pas prévus, c'est que ça fonctionne tout de suite. La pierre se retrouve soudainement tirée à une vitesse vertigineuse dans ma direction, le Scorpion pousse un râle agacé et indigné en se sentant tomber par terre, et je plonge à terre pour laisser la pierre aller s'écraser contre le mur juste derrière moi.

L'énorme bruit que produit l'impact contre la roche attire l'attention. Personnellement, je suis trop sonnée à regarder les débris de pierres que je viens presque involontairement de créer pour me rendre compte que je suis observée. Puis, mon regard se tourne vers l'intérieur de la salle à manger, et je constate que tous me regardent. Évidemment, j'entends Zircon se relever en râlant à nouveau, manifestement peu ravi que le sol ait rencontré aussi brutalement son dos.

-Putain mais je vais te tuer, toi ! Tu cherches vraiment la merde, ce n'est pas possible !

Comme il me fusille du regard, je suppose qu'il va bien. Encore sonnée de ce que je viens d'arriver de faire, je ne réagis même pas à ses menaces à peine voilées... pour ne pas dire carrément vociférées dans tous les sens. Personne n'ose bouger à l'intérieur, mais je peux les comprendre, je viens quand même de « blesser » un autre chevalier, même si les insultes et les hurlements de ce dernier indiquent qu'il va bien. Je le laisse râler de tout son soûl, croisant mes bras et le regardant l'air blasé, avant d'entendre de nouveau bruits de pas provenant de la salle à manger. Vu la cadence, la personne court, et c'est sans surprise que je trouve les yeux marrons or et familiers de Lux me chercher du regard, avant qu'il ne les pose sur le massacre que je viens de faire sur ce pauvre mur innocent.

Mon frère de cœur se dirige directement vers moi, sourd au danger que je peux véritablement représenter. Je ne sens plus le pouvoir du vide entre mes mains, que je garde soigneusement croisés, alors je le laisse venir sans lui demander de reculer. De toute façon, il ne m'aurait pas écouté, et moi, j'aurais fait des gestes assez secs pour risquer de le blesser. Au bout d'un moment, Lux, las d'entendre les menaces de Zircons, se tourne vers lui et le fusille du regard.

-Mais t'as pas un peu fini ? Tu ne vois pas que ça ne changera strictement rien !

-Je ne crois pas t'avoir demandé ton avis, le blond, rétorque Zircon en se redressant.

-Et je ne crois pas que ce que tu racontes nous intéresse.

Si je laisse faire, combien y a-t-il de chance que les deux s'assomment en se tapant dessus ?

-Oh monsieur à de la répartie, enfin quelque chose qui va te servir, se moque narquois le noiraud. Je suis ravi de savoir que tu sais faire autre chose que de courir comme un skraus dès qu'Ora se casse un ongle !

Lux sert les poings et plisse ses yeux, très mauvais signe chez lui. Sa respiration est beaucoup trop calme pour être naturelle et son aura sombre de chocolat noir a soudain un goût trop amer. Il y a de forte chance qu'un meurtre se passe avant la fin de la journée.

-Au moins je sais qu'elle peut toujours compter sur moi, ce qui n'est pas ton cas à toi. Je suis surpris que tu aies le culot de parler alors que tu n'as pas été capable, contrairement à moi, de courir assez vite pour la sauver.

Zircon fronce ses sourcils, cherchant le véritable sens de cette réplique. Je cherche aussi, mais je ne trouve rien qui puisse expliquer ses paroles étranges. Scorpion dû trouver rapidement, parce que son regard passe de colérique à orageux. Je n'ai vu qu'une seule fois le noiraud dans cet état, et c'était lorsqu'il avait juré de tuer Lux. Si l'occasion se présente, je ne vois aucune raison pour laquelle il déciderait de ne pas passer à l'action, ce qui serait pour ma part une bien mauvaise nouvelle. Il faut que j'agisse vite. Je lance un regard en coin à mon meilleur ami, espérant le faire taire. Voyant que ça ne fonctionne pas, je rajoute une réplique.

-Tu ne pourrais pas ne pas répondre aux provocations qu'on te lance, pour une fois ?

-Tu ne pourrais pas ne pas exploser quoi que ce soit, pour une fois ? rétorque-t-il très calmement.

Bizarrement, ce ton ne me plaît pas, pas plus que le fait que Zircon s'avance dans notre direction. Il a les poings tellement serrés que je me demande comment sa peau ne peut pas être transpercée par ses ongles. Je déglutis, mais n'eus pas besoin de faire le moindre geste, Mirza apparaît soudainement à nos côtés et se place entre les deux duellistes.

-S'il-vous-plaît, ne vous battez pas, demande-t-il en levant les mains vers les deux garçons.

-Le Lion vient jouer au plus fort des animaux ? siffle Zircon sans quitter Lux du regard. Je ne pense pas qu'on t'a demandé d'intervenir.

-Et moi, je ne crois pas que le combat que tu veuilles engager soit le plus pertinent, rétorque le Lion en le fusillant du regard. Si tu as tant envie que ça de casser la figure à quelqu'un, fais-le en entraînement.

-Je peux me défendre tout seul, se mêle Lux.

-Oh mais la ferme, blondinet, râlé-je en roulant mes yeux.

Il me lance un regard exaspéré, que je lui rends bien d'ailleurs. Zircon allait se permettre un rire, pour se moquer je présume, mais je le devance en prenant une pierre – que j'avais éclaté en le foutant par terre – et la lui lance dans sa figure. Il a de meilleurs réflexes que moi, donc il la rattrape avant même qu'elle n'atteigne sa cible... de toute façon, elle n'aurait pas touché son visage : je l'avais magistralement raté. Il hausse un sourcil, avant de me considérer un air provocateur dans les yeux.

-Tu veux la bagarre ?

-Non, personne ne va se battre, proteste Mirza.

-Pourquoi, il te faut un carton d'invitation pour riposter ? raillé dans la direction du Scorpion.

Je me pris un regard exaspéré de la part du blond cuivré, et un d'avertissement du blond tout court, mais je n'en pris pas garde. Pour toute réponse, et sous l'ordre de Mirza de ne rien faire, Zircon me renvoie la pierre en plein dans ma tête. Mon seul réflexe fût de mettre mes mains devant moi et de fermer les yeux. Au lieu du choc de la pierre contre ma main, je vis et sentis la pierre disparaître soudainement dans ma paume, comme aspirée par le vide.

Surprise, je regarde vers Lux, mais son regard bloqué vers ma peau m'indique qu'il ne sait pas plus que moi ce qu'il vient de se produire. Et à en juger par les expressions tout aussi stupéfaites des deux chevaliers, je ne suis pas la seule à ne pas comprendre la situation. J'ouvre la bouche, regarde ma main, avant de l'ouvrir à nouveau à plat. La pierre sort miraculeusement de celle-ci et tombe entre mes mains. Apeurée par cette chose impossible, je relâche la pierre comme si elle venait de me brûler et recule vers Lux. Ce dernier, comme moi et les deux autres garçons, regarde la roche tomber à nouveau sur le sol.

-Tu n'es pas télékinésiste, murmure Mirza.

Il relève son regard vers moi, les yeux ambre brillant.

-Elle maîtrise le vide, complète Zircon.

Hein ? Qu'est-ce qu'ils racontent encore comme bêtise ? Comme si c'était possible de maîtriser le vide. Enfin, c'est possible de maîtriser le temps... c'est possible d'avoir un charme hypnotique... c'est possible d'avoir des pouvoirs psychiques... mais non. Non, non, non. Je ne peux pas être... ça. Je ne peux pas faire ça. C'est radicalement, indéniablement, inconditionnellement, impossible. Et ça doit à tout prix le rester.

-Je pense que tu te trompes, soufflé-je vers Zircon. Je ne peux pas manipuler le...

Je ne peux même pas prononcer le mot. Les trois garçons se lancent un regard, avisant si je suis en état d'accueillir une nouvelle aussi diablement conne et choquante, avant de se tourner vers l'entrée. Lux se renfrogne, croise ses bras et fusille du regard l'arrivant. Il ne faut pas être devin pour savoir que c'est Daemon.

-Qu'est-ce qu'elle ne peut pas manipuler ? demande-t-il poliment.

-Nous nous sommes trompés, annonce sans préambule Mirza. Ora n'a pas de don de télékinésie. Elle est capable de changer et de manipuler le vide.

Alors que je m'attends à une remarque sage et détachée de la part de Daemon, ce dernier reste étrangement silencieux. Il pose son regard sur moi, me jaugeant de la tête aux pieds, puis croise ses bras et plisse ses yeux sanglants dans ma direction. Je regarde que le coin de sa bouche grimace légèrement, comme si la nouvelle l'embêtait. Ses cheveux blancs volent lentement dans la brise toujours présente. Je crois voir son corps se raidir de nouveau.

-Rien que ça, commente-t-il.

-Si c'est pour dire ce genre de commentaire inutile, tu n'es pas obligé de parler, attaque Lux en le fusillant du regard.

Daemon ne relève même pas. Je trouve ça bizarre. Il regarde dans la direction de la pierre que j'ai éclatée. Je n'ai pas le temps de fournir la moindre explication que je le vois pincer ses lèvres et de nous tourner le dos, retournant à l'intérieur.

-Les entraînements sont suspendu pendant un temps, décrète-t-il.

-Quoi ?

Je fronce mes sourcils, ne comprenant pas sa réaction. Suspendu ? Carrément ? Quelque chose ne tourne pas rond. Je le sens. Je le sais. J'essaye de goûter son aura pour savoir quelle émotion le traverse, quel état d'âme, mais je ne trouve rien qui puisse me l'indiquer. Il a prodigieusement, comme par le passé, trouver le moyen de retirer son aura de nos sens et de garder ce qu'il ressent pour lui.

Non contente de ne pas avoir d'explication claire à ce sujet, je décide de lui emboîter le pas, le suivant à l'intérieur et lui demandant de s'arrêter. Le maître des lieux ne fait même pas mine de m'entendre. De plus en plus agacée par son comportement, et surtout dans l'incompréhension la plus totale face à ce que je viens de découvrir, et face à sa réaction, je cours dans sa direction pour le rejoindre. Je peux voir sa silhouette se déplacer habillement dans le manoir, mais sans m'accorder la moindre attention.

-Daemon ! grondé-je. Arrête-toi !

Je tends ma main vers lui, mais alors que j'allais le toucher, il s'entoure d'une fumée noire qui le fait disparaître. Reconnaissant du sombre pur à l'odeur de cette chose, je me protège la bouche d'une main et sers le poing de l'autre, poussant un cri de rage.

Ce type me cache bel et bien quelque chose !

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Bizur les Ecuy-astres 😍 ! Comment allez-vous :3 ? Et que pensez-vous de ce chapitre de 6704 mots ? Un chapitre particulier parce qu'il commence par... un galet 😂 ! Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais trouvé cette image innocente au début, puis maintenant, elle me fait sourire 😁 ! (Ça m'a fait bizarre de voir la dernière date de modification du chapitre : le 2 décembre 2019. Je l'avais écrit depuis le 2 décembre 2019, même plus, parce que j'avais déjà apporté des modifications 😱 ! Ça va faire plus d'un an que j'ai écrit ce chapitre, je sais pas si vous vous rendez compte du truc de dingue 😱😱 !!)

Bref, parlons peu, parlons questions ! Je sais que vous en mourrez d'envie, et moi, je raffole des commentaires, alors autant en mettre un peu plus dans le chapitre par le biais des questions -^-

-Un : les pouvoirs d'Aurore ! Manifestement, vous vous êtes fait mener par le bout du nez autant que les personnages 😂 ! (alala, mais qui est assez méchant pour faire une chose pareille 🙄 ?) Déjà d'une, elle semble un peu - un tout petit peu - mieux les maîtriser... enfin, y'a du progrès 😂 et de deux, ce n'est pas de la télékinésie ! (Dommage, je trouve ce pouvoir ultra classe) Comment vous prenez cette petite révélation 😏 ?

-Zircon, encore une fois, cet abruti est au centre du chapitre. (Ne vous en faites pas, je l'aime beaucoup, j'adore écrire ses répliques, il m'a un peu manqué - un peu - mais j'aimerais bien qu'il se taise de temps en temps 😂 !) Vous pensez que la relation Zircon - Ora va évoluer ? Et celles qu'il a avec les autres chevaliers ? Manifestement, Scorpion n'aime pas qu'on se rapproche de lui... 🙄

- On garde la dernière question pour Daemon : pourquoi pensez-vous qu'il a décidé d'arrêter les entraînements ? Peut-être qu'il est malade, hein... 🙄

Bwef, je tiens... à m'excuser XD (ne m'engueulez pas, j'ai des raisons précises !) je sais que je n'ai pas publié depuis le 13 septembre (un mois et demi... bon). Mais pour être honnête, je pense à vous mettre ce chapitre depuis trois semaines 😂 et à chaque fois, je n'ai pas le temps.

Je pourrais vous publier des chapitres plus souvent, mais sans apporter les grosses corrections et relectures que je m'impose pour être sûre de vous fournir un minimum de qualité. Alors oui, c'est long, parce que la situation actuelle est... carrément merdique, on ne va pas se mentir, mais sachez que je le fais "pour le bien de l'histoire", mais surtout pour le bien de votre lecture. Je vous assure, je fais de ces fautes des fois, c'est à s'en arracher les cheveux XD et je ne veux pas prendre le risque de vous mettre un contenu bourré de coquilles qui perturberait définitivement votre lecture...

Donc, un peu de patience :3 je détesterais faire les choses vites et finalement perdre l'intérêt de l'histoire à cause de phrases mal tournées ou un chapitre mal corrigé. Déjà, là, je suis sûre qu'il reste plein de faute XD mais je fais au mieux. Alors un peu de patience et n'hésitez pas à exploser les barres de commentaires et de votes ! (Sans déconner, vous savez que je suis une com-addict xD ?)

Auvouar ! 💙

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