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38 ; Gravir des montagnes

Quelques semaines plus tard


Tina

À présent, Nolan se déplace à sa guise sur ses deux jambes. Son fauteuil demeure dans la maison et n'en sort que très rarement. Sa liberté retrouvée donne un nouveau souffle à son quotidien. En face de notre lit, il a affiché la photographie floue des montagnes péruviennes, prise depuis la montgolfière. Ainsi, je m'endors tous les soirs devant cette image lourde de sens.

Tout juste rentrée de France où j'ai passé quelques jours auprès de ma famille, je range le contenu de ma valise. Mon Irlandais ne sait pas que je suis arrivée plus tôt que ce que j'avais annoncé. Par conséquent, je compte le surprendre en le retrouvant à l'aérodrome. Même si je l'ai quitté l'espace d'une petite semaine, il m'a beaucoup manqué. Après tout, depuis que nous nous sommes rencontrés, nous avons passé la majorité de notre temps ensemble.

Fébrile à l'idée de le voir, j'accélère le mouvement. Rapidement, je mets mes livres à leur place dans la nouvelle bibliothèque. Construite des mains de No' et des miennes, elle s'avère zébrée, comme les murs du salon de thé. Chaque étagère est peinte dans une nuance pastel différente. Mes romans ont leur ordre bien défini. Quiconque oserait les mélanger risquerait gros.

Au moment où il a été question de trouver un travail, je me suis naturellement dirigée vers le café coloré du village. Par chance, il cherchait justement quelqu'un. Ce lieu me correspond, j'aime y passer du temps. De plus, cela me permet d'aider aux dépenses de mon nouveau logement aux côtés des deux frères.

Finalement, je délaisse mon bagage. Pour autant, je le décale du passage, évitant ainsi une éventuelle gêne pour Nolan. Par la suite, je m'empresse de rejoindre la voiture et conduis jusqu'à lui. Lorsque j'atteins l'endroit convoité, je comprends qu'il se trouve dans le ciel avec Aban. Il a repris les vols depuis un certain temps avec un bonheur sincère. Il se montre plus souriant même s'il reste renfermé.

Dans le hangar, j'aperçois Eryn et Dahey. Je me dirige dans leur direction, le cœur battant. J'ai conscience qu'elle ne ressent aucune rancœur à mon égard. Pourtant, je perçois bien une jalousie concevable. La discussion que j'ai eue avec Nolan à ce propos m'a confortée dans mes suppositions : même lorsque Ceallach était parmi eux, il n'a jamais envisagé quoi que ce soit avec elle. Cela n'a pas changé aujourd'hui. Selon lui, elle ne saurait pas lui apporter ce dont il a besoin, contrairement à moi. Néanmoins, je suis toujours mal à l'aise face à elle.

L'enfant me distingue le premier. Ses cheveux roux caressent ses joues tachetées. Son sourire accidenté me touche.

— Bonjour, j'annonce timidement.

Eryn se tourne vers moi, remarquant ma présence.

— Salut, te voilà déjà de retour ? s'enquiert-elle, sans animosité dans la voix.

J'acquiesce, m'asseyant auprès d'eux. Nous observons la piste d'atterrissage en silence durant de longues minutes. Seuls les bruits des jouets du petit interrompent ce mutisme. Cette femme me paraît indéfiniment seule, comme si elle n'avait pas terminé cette phase de deuil. Sur le tapis installé pour lui, Dahey, s'amuse avec des avions en bois, imitant leurs bruits. Les lunettes d'aviateur que ma moitié lui a offert trônent fièrement autour de son cou.

Je pourrais être effrayée que Nolan retourne là-haut avec ces deux accidents. Or, j'ai conscience qu'il s'agit d'une part de lui. L'interdire d'y aller serait l'empêcher de vivre pleinement. Alors, même si j'angoisse, je le laisse agir comme bon lui semble tant qu'il me promet de se montrer prudent.

Soudainement, un avion s'approche de nous et se pose bruyamment sur le bitume. Il continue d'avancer sur une dizaine de mètres puis s'immobilise. Deux hommes en descendent, un plus habilement que l'autre. Sous le regard d'Eryn, je me précipite vers eux. L'individu aux iris dorés m'aperçoit après une poignée de secondes. Ses yeux s'écarquillent alors qu'un sourire étire discrètement ses lèvres. J'accélère le pas jusqu'à lui sauter dans les bras. Encore chancelant, il recule afin de retrouver son équilibre.

Instantanément, son odeur m'embaume : il sent la pluie. Ses cheveux bouclés caressent mes joues tandis qu'il m'enlace avec force.

— Tu ne devais pas rentrer demain ? s'informe-t-il, surpris.

— Je peux repartir si tu préfères, je le taquine.

— Non, grommelle-t-il, intensifiant son étreinte.

J'ai préféré rendre visite à ma famille seule. J'avais quitté le cocon il y a plus d'un an, et il fallait que je leur explique posément la situation. Ainsi, j'en ai profité pour passer du temps avec eux. Malgré tout, il me tardait de rentrer chez moi : dans les bras de Nolan. J'ai beau aimer mes proches de tout mon cœur, mes habitudes demeurent en Irlande. Ils ont eu du mal à le comprendre et à l'accepter. Pour autant, ils ont témoigné beaucoup de sympathie à mon égard. En réalité, depuis mon enfance, ils voyaient bien que je n'étais pas épanouie. Or, lors de mon retour, ils affirment avoir perçu une nouvelle Tina. Plus ouverte et réfléchie que de coutume. Heureuse de ce constat, je leur ai promis de leur présenter No' dès que possible. Finalement, je suis partie plus légère, avec l'aval de mon entourage.

Entendre cet accent celtique me fait frissonner tant je l'affectionne. Derrière lui, une plaine verdoyante s'étend à perte de vue, contrastant avec le gris des nuages. Cependant, mes paupières chutent à l'instant où ses lèvres se posent délicatement sur les miennes. Je m'abreuve aveuglement de sa présence, de sa chaleur si essentielle à mes yeux. Enveloppée par son amour rassurant, je m'agrippe à ses bras forts. S'éloignant légèrement, il me propose subitement, presque dans l'urgence :

— Tu veux sauter avec moi ?

Clignant des yeux à plusieurs reprises, je demeure mutique. Dans un geste qui se veut tendre, il place une mèche de cheveux derrière mon oreille, attendant ma réponse.

— Tu seras accrochée à moi, ajoute-t-il, devinant mon angoisse.

Sans parvenir à prononcer un mot, j'acquiesce. Face à ma réaction, il s'esclaffe en me serrant contre lui. Évidemment que j'en ai envie. Seulement, cela m'inquiète tout de même. En plus, j'ai conscience qu'il n'a pas réitéré cette expérience depuis l'accident. Après réflexion, je suis plutôt touchée qu'il veuille le réaliser avec moi.

Par conséquent, ma main toujours dans la sienne, il confirme le vol avec Aban. Ensuite, nous traversons la salle de pause et atteignons les vestiaires. Avec une fierté évidente, il ouvre son casier. À l'intérieur, je découvre ses affaires ainsi que des photographies de notre voyage affichées sur la porte. Pressentant que ses tenues s'avéreront bien trop grandes pour moi, il se dirige vers les vêtements habituellement prêtés aux clients. D'un mouvement rapide, il retire l'étiquette où est inscrit le nom de l'aérodrome et y note miss.

— Met-le, ça devrait t'aller, affirme-t-il tandis qu'il s'assoit sur le banc, plus à l'aise pour enfiler sa propre combinaison.

Nerveuse, je m'exécute.

— N'aies pas peur, je l'ai fait des centaines de fois. J'ai vérifié la toile à de nombreuses reprises, déclare-t-il, l'air impatient.

Aucune trace de peur ne transparaît dans son comportement. Une lueur d'impatience brille dans ses prunelles. Je me base là-dessus et lâche un long soupir.

— J'ai confiance en toi, j'assure, enfonçant mes poings dans mes poches.

Il m'offre un petit sourire avant de vérifier le bon positionnement de sa prothèse. Par la suite, il prend le temps de m'expliquer le déroulement de tout cela, me montrant l'utilité de chaque commande du parachute. Il me suffit de fixer son regard pour me sentir instantanément rassurée. L'aviateur sait de quoi il parle, il maîtrise parfaitement son sujet. Volontairement, je laisse ma vie entre ses mains, lui vouant une confiance aveugle.

Un peu plus tard, nous grimpons à l'arrière de l'avion, conduit par Aban. Progressivement, il prend de l'altitude. Positionnée devant Nolan, ce dernier m'entoure de ses bras après avoir repositionné mes lunettes de vol sur mon nez.

Il paraît content, excité. En haussant la voix, il converse avec son ami. Par le hublot, je distingue les prés qui s'éloignent indiscutablement de nous. Je n'ai pas le vertige. Cependant, cela s'avère plutôt impressionnant. Brusquement, le véhicule volant s'immobilise. Je découvre un Nolan souriant au possible, malgré une légère appréhension.

— Tu peux encore changer d'avis, me questionne-t-il, prévenant.

Je secoue négativement la tête, me rapprochant de lui. Ainsi, il abaisse la poignée et ouvre la portière dans un bruit sourd. Un courant d'air fulgurant me gifle les joues. Projetée en arrière, je rencontre le torse de No'. Ce dernier s'agrippe à la barre au-dessus de sa tête, nous soutenant tous les deux. Mon homme positionne ses jambes à l'extérieur, me plaçant évidemment dans le vide. Mon rythme cardiaque devient complètement déraisonné. Je m'accroche de toutes mes forces à lui puisqu'il représente la seule chose qui me retient. Au loin, je perçois sa voix comptant jusqu'à trois. Puis, il lâche l'avion et nous chutons irrémédiablement. Un cri s'échappe de ma gorge.

Néanmoins, après une poignée de secondes, mes bras s'ouvrent avec l'aide de l'Irlandais. Peu à peu, une adrénaline nouvelle s'empare de moi. La gravité m'entraîne vers le sol, pourtant, j'admire le panorama le plus sublime qu'il m'ait été donné de voir. Les falaises s'accordent avec les collines escarpées et les taches blanches et noires des moutons.

Cela dure seulement quelques dizaines de secondes. Toutefois, je comprends soudainement pourquoi Nolan a tant besoin de ces sensations extrêmes. Il s'agit d'un lâcher prise tellement libérateur que des larmes s'échappent de mes yeux. Deviner sa présence derrière moi me donne le sentiment de pouvoir tout surmonter. Je n'ai aucun contrôle sur rien : tombant sans fin en direction du sol, plus rien n'existe dans mon esprit. Pour la première fois, j'accepte d'abandonner mes armes. Tout s'abat autour de moi, me laissant libre de toute entrave. L'air qui me fouette le visage me permet de conserver un pied dans la réalité. Tout le reste n'a plus aucun sens. Je ne pense qu'aux personnes et choses que j'aime. Rien que cela me délivre d'une charge immense.

Soudainement, No' enclenche une manette et le parachute s'ouvre. À présent, nous chutons plus doucement, contemplant la vue offerte. Je parviens à distinguer des maisons et les routes. Au fur et à mesure, mes barrières réapparaissent. Pourtant, je me sens apaisée comme jamais auparavant.

La terre se trouvant à quelques mètres seulement de nous, je plie mes jambes afin d'atténuer le choc de l'atterrissage pour Nolan. Nous courrons légèrement avant de nous immobiliser. Fébrile, je m'appuie sur son torse. Totalement chamboulée par toutes ses émotions, il se charge seul de nous libérer des baudriers. Un nuage de fumée se forme lorsqu'ils chutent au sol. En ce qui me concerne, je le serre contre moi de toutes mes forces, retenant ce mélange d'émotions diamétralement opposées. Le bonheur et le bouleversement.

Finalement, il s'agit de mon quotidien avec Nolan. Je n'ai peut-être pas beaucoup d'amis, néanmoins, les rencontres effectuées ici me suffisent amplement. Je n'ai pas besoin de côtoyer énormément de personnes pour me sentir bien. Nyle, Nolan, Aban, Dahey, Eryn, les parents de Ceallach, ceux des deux frères. Même sur la métropole, ma famille est là pour moi.

Mon Irlandais m'apporte énormément tous les jours. Il témoigne de tant de bienveillance et de tendresse que cela m'émeut constamment. Actuellement, ses pupilles dorées brillent de béatitude.

Personne ne peut arrêter mes pensées incessantes et cruelles, pas même moi. Elles font partie intégrante de ma vie, je dois apprendre à les supporter. No' les atténue à sa façon, cela représente énormément. De plus, j'apprécie l'idée d'habiter au milieu de nulle part. Les paysages changeant au gré de la météo capricieuse offrent un charme inédit et brise ces habitudes qui me démoralisent.

Progressivement, je retrouve de la force dans mes jambes. Malgré tout, je demeure fermement cramponnée à lui. En plein milieu d'un champ, la pluie menaçant de nous tomber dessus à tout instant et le parachute au sol.

— On recommence quand ? je m'enquiers, impatiente.

Il rit doucement, son torse bougeant sous ma joue. Alors que son menton se pose sur le haut de mon crâne, je devine des larmes chutant sur mon épaule.

— Je suis tellement content que tu comprennes, confie-t-il dans un souffle.

Me remémorant les sensations de ce saut, je ne peux qu'approuver ses choix et surtout, son caractère.

— Et maintenant ? le questionné-je.

— Nous n'allons pas tomber dans la routine des vieux couples donc nous voyagerons aussi souvent que possible. Après tout, je peux gravir des montagnes avec toi aujourd'hui, prévoit-il, ému en cajolant ma joue.

Son nez frôle le mien, l'espoir émanant de lui. Sur la pointe des pieds, je lui murmure l'ampleur de mes sentiments pour lui. J'avais ce besoin irrémédiable de les exprimer tant ils sont forts. Lui, peine à les exposer alors il m'affirme simplement qu'il m'aime. Mais je m'en fiche parce que sa pudeur contrebalance à la perfection mon attitude parfois exubérante.

Je remercie le ciel d'avoir été orageux, ce soir-là.

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Bonjour, j'espère que vous allez bien !

Il s'agissait donc de l'avant-dernier chapitre de Zébrés. Il me semblait important qu'ils partagent un saut en parachute puisque cet élément a un rôle capital dans la vie de Nolan. En plus, je rêve d'en faire un ! J'espère que ce chapitre vous aura plu :)

Bonne semaine et à lundi pour l'épilogue :)

Fantine :*

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