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30 ; Ne joue pas à ça

Plusieurs semaines plus tard

Tina

Alors que j'arpente le chemin menant à notre logement, l'appréhension m'étreint à nouveau. Mon idée est mise en place, j'espère sincèrement que Nolan réagira bien. J'aimerais qu'il prenne conscience de la réalité, qu'il puisse aller de l'avant. En même temps, cela risque de raviver certains de ses souvenirs.

Nous trouvant actuellement au Pérou, je suis allée faire une randonnée au Machu Picchu pendant qu'il se reposait dans une cabane que nous louons depuis quelques jours. Finalement, il m'a convaincue de visiter certains lieux même s'il ne pouvait pas me suivre. J'ai accepté, à une seule condition : que j'en choisisse uniquement un par pays en emportant son appareil photo afin de tout lui montrer le soir-même.

D'un geste fébrile, je pousse la porte de notre maison éphémère. J'appelle son prénom, annonçant ma présence. N'obtenant aucune réponse, je dépose mes affaires sur le buffet de l'entrée puis m'avance en direction de la terrasse. De cette façon, je discerne une chevelure bouclée installée devant la forêt. M'asseyant à même le sol à ses côtés, je torture inconsciemment mes doigts. Par conséquent, je les cache sous mes cuisses, mine de rien.

— Alors ? me questionne-t-il en souriant.

— Magnifique, susurré-je. J'ai terminé ta carte mémoire.

— J'enverrai tout à mon frère ce soir, annonce-t-il d'un ton léger.

Je réprime un soupir en me mordant les lèvres. Suis-je en train de commettre une erreur ou bien une bonne action ? Tout n'est prévu que pour demain. Seulement, il se rendra compte de mon trouble bien avant. Alors, je préfère tourner autour du pot, sans lui mentir pour autant.

— Je t'ai préparé une surprise, je déclare précautionneusement.

Haussant les sourcils, il me dévisage. Il penche légèrement la tête, suspicieux.

— De quel ordre ?

— Du genre « secret ».

— Tina, je n'aime pas ça, me prévient-il, subitement inquiet.

— Trop tard, rétorqué-je.

À présent, je le connais depuis plusieurs mois. J'ai appris à le cerner, à deviner lorsque quelque chose ne tourne pas rond. En ce moment, il tergiverse beaucoup sur cette fameuse question de la prothèse. J'espère sincèrement parvenir à le faire changer d'avis. J'ai le soutien de Nyle à ce propos, il attend impatiemment mon retour sur la situation.

Il ne faut pas que l'Irlandais se doute de quoi que ce soit cette nuit, autrement il refusera de m'accompagner demain. Je profiterai des images de ma journée pour lui changer les idées.

En les apercevant dans le ciel tout à l'heure, cela a sonné comme une évidence en moi. Peut-être que ceci déclenchera une réflexion nouvelle dans l'esprit de Nolan. J'attends beaucoup de cette expérience qui peut tout changer...

* * *

J'en étais sûre. Une expression mi-figue mi-raisin étire ses traits : entre la colère et le doute. Crispé sur son fauteuil, il me regarde durement.

— J'ai songé que tu serais content, j'amorce prudemment.

Face à nous, un immense ballon prend de la hauteur. Des rayures colorées le parsèment, si bien qu'il ressemble à un zèbre.

— Content, répète-t-il d'une voix blanche.

J'acquiesce, le cœur battant la chamade. Un champ vide nous entoure, puis des montagnes péruviennes apparaissent au loin.

— Tu verras ce que j'ai pu admirer hier, j'insiste, d'un ton peu assuré.

Les mains croisées dans mon dos, je danse d'un pied sur l'autre, mal à l'aise. Soudainement, j'ai peur de l'avoir déçu, lui aussi. Je ne pensais pas à mal en organisant cette sortie, bien au contraire.

— Le paysage est magnifique et...

— Je sais, j'ai des yeux, me coupe-t-il sèchement.

Me voilà devant le Nolan du début. A la différence près qu'il essaye de se contenir pour ne pas me blesser. La montgolfière prend forme progressivement devant nous.

— Qui te dit que j'ai envie de retourner dans les airs ? s'enquiert-il presque méchamment.

Nyle, tes parents, tes collègues, moi.

— Personne, je souffle, subitement lasse des barrières qu'il dresse actuellement entre nous.

— Je ne veux pas, ne me fais pas chier, conclut-il en effectuant un demi-tour.

Flashback – Tina

Mon plateau entre mes mains tremblantes, je cherchais vivement une place disponible dans la cafétéria. Aujourd'hui, je n'étais pas d'une humeur encline aux remarques de mes camarades. Par conséquent, je m'isolais avant qu'ils me rejettent, comme de coutume. Parmi le groupe que je côtoyais habituellement, une fille m'observe tristement. J'ai conscience qu'au fond d'elle, elle souhaiterait me rejoindre, me soutenir. Simplement, elle a trop peur de finir comme moi : seule. Ainsi, elle reste avec eux. Je ne peux pas lui en vouloir, je conçois son comportement. Alors, je lui offre un sourire timide puis tourne les talons vers une table qui vient de se libérer.

Ce n'est pas normal. Lorsque je rumine trop, je deviens maussade. Dans ces moments-là, pourquoi dois-je éviter les autres ? Ils devraient chercher ce qui cloche, essayer de m'aider. De toute manière, ils ne comprendraient pas l'origine de mon mal-être. En cet instant, je n'avais pas la force de remonter la pente et de leur expliquer que j'avais passé la nuit entière à réfléchir à la valeur de ma vie. Tout cela pour en venir à la conclusion que je n'ai rien accompli d'extraordinaire en dix-huit ans d'existence.

M'installant sur ma chaise, je devinais les regards de pitié posés sur moi. J'essayais de me convaincre que je m'en fichais. Simplement, cela aurait signifié me voiler la face. Je portais – trop – d'importance au jugement des autres. Dès qu'une remarque cinglante m'était adressée, les larmes me montaient aux yeux. Quand un professeur me demandait de me rendre au tableau ou bien de lire ma production à voix haute, une boule se formait dans ma gorge, je rougissais et je me retenais de pleurer.

Ma classe sortit du self, bras dessus bras dessous, en rigolant et prévoyant une sortie pour le week-end. Quant à moi, je me retrouvais à manger une purée suspecte, seule. Du moins, en compagnie constante de mes pensées cruelles.

Ce matin, personne ne s'est intéressé à mon état de souffrance pourtant visible. À croire que lorsque tout va bien, nous sommes entourés. Puis dès que tout tourne au vinaigre, il n'y a plus personne.

L'appétit coupé, je rendis quasiment l'intégralité de mon repas avant de sortir dans la cour, m'enfonçant toujours plus dans de sombres idées. Depuis toute petite, mes « amis » finissaient par s'éloigner pour finalement disparaître. Chaque fois, je devais fournir un effort surhumain pour aller vers les autres, créer de nouveaux liens, partager des relations. Présentement, j'en avais assez. Pourquoi devais-je constamment me forcer alors qu'eux ne cherchaient même pas à s'adapter à ma personne ?

Excédée, je shootais dans un caillou, soudainement entourée de tous ces clans mais définitivement solitaire.

Aujourd'hui – Tina

— Très bien, marmonné-je, enfonçant mes poings dans mes poches.

Les larmes piquent mes yeux alors je cligne des paupières à plusieurs reprises, tentant de les réprimer. Sincèrement déçue par son attitude bornée, je retourne à la voiture d'un pas rapide, sans l'attendre. Derrière moi, je l'entends pester contre la terre qui le ralentit dans ses mouvements. Sa mauvaise humeur déteint sur moi à vitesse grand V et je me vois obligée d'accélérer encore afin qu'il ne discerne pas ma tristesse grandissante. Je ne supporte pas qu'il me repousse si violemment et sans chercher à se reprendre par la suite. Comme s'il avait agi normalement.

Serrant mes bras contre ma maigre poitrine, je dépasse notre véhicule, sous ses appels étonnés. Malgré moi, je traverse une partie boueuse. Lâchement, je sais qu'il ne pourra pas me rejoindre. Contournant cette portion terreuse, je rejoins la montgolfière, annonçant dans un espagnol approximatif que je monterai seule à bord.

— Tina ! s'exclame Nolan de là où il se trouve.

Manifestement agacé, il m'appelle à de nombreuses reprises. Si bien que je finis par m'approcher de lui pour lui expliquer que j'irai dans la nacelle sans lui. Lorsqu'il m'aperçoit, son visage se décompose progressivement à cause des quelques sanglots qui ont passé mes paupières. Je ne les essuie pas, les laissant à sa vue. Automatiquement, il tend sa main vers moi avant qu'elle retombe dans le vide.

— Je te l'ai déjà expliqué, je ne recommencerai pas.

De la bourbe nous sépare, l'empêchant d'avancer plus sans s'y enfoncer. Ses sourcils se froncent tandis qu'il se calme progressivement.

— À quoi fais-tu allusion ? s'informe-t-il doucement.

— Ne joue pas à ça, je le préviens fragilement. Tu me rejetteras une fois, mais pas deux.

— Mais, je ne souhaite pas monter là-dedans, voilà tout, se défend-il, l'air penaud.

— Et si tu me le signifiais plus gentiment, au lieu de redevenir cet homme acerbe du début ? je propose durement.

Discernant son soupir, mon rythme cardiaque s'accélère à cause de la peur de décevoir ou de lasser. Par conséquent, mon émotion redouble d'intensité. Elle m'oppresse, me fait perdre le contrôle. Je déteste ce moment où je ne parviens plus à avoir le dessus sur mes sentiments. Me détournant, je prends plusieurs inspirations, essayant de me maîtriser.

— Je n'ai pas voulu te blesser, affirme-t-il sincèrement. Tu m'as pris de court, j'ai paniqué.

Je ne réponds pas, clairement perturbée par la situation.

Miss, j'ai conscience que tu ne le fais pas exprès. Mais, calme-toi, tu me connais : je réagis comme un con quand je me sens attaqué.

— Je suis désolée, bafouillé-je, sentant ma raison se faire la malle.

À présent, me voici tiraillée entre la colère et le trouble. Dois-je encore lui en vouloir pour son attitude ? Ou bien passer outre et accepter son refus de monter dans la montgolfière ?

— Merde, je marmonne en devinant les larmes dévaler mes joues.

J'en ai assez de ne pas réussir à gérer tout cela. Ridicule, voilà ce que je suis. Sanglotant comme une idiote devant Nolan qui ne sait pas quoi faire, j'ai l'impression de ressembler à une enfant.

— Très bien, je t'accompagne, déclare-t-il nerveusement.

— Non, je bredouille. Je vais annuler, ne te force pas.

Et je tourne les talons sans lui demander son reste. Vacillante, mes chaussures s'enfoncent dans le sol mou tandis que je progresse jusqu'au ballon coloré.

— Tina ! s'exclame fortement l'Irlandais, me faisant sursauter.

Maintenant, il semble excédé. Zut, je l'exaspère encore une fois.

— Reviens ici maintenant, insiste-t-il, clairement irrité.

Mes larmes redoublent alors j'effectue un demi-tour. Pendant que je me rapproche, je l'entends soupirer, crispé.

— Pardon, murmuré-je.

Il me signifie de traverser la partie boueuse afin de me retrouver à côté de lui. Mutique, je m'exécute.

Miss, je vais venir avec toi parce que ça te tient à cœur. Mais ne recommence pas ce genre de choses, s'il te plaît.

Surprise, je hausse les sourcils. Un espoir nouveau naît en moi, j'essuie ma joue d'une main. Essayant de retrouver une respiration normale, je croise son regard doré. Ainsi, je me rends compte qu'il est empli d'appréhension. Pourtant, il accepte quand même. Visiblement campé sur ses positions, il contourne le champ et s'avance en direction de la montgolfière.

— Arrête de pleurer, je déteste ça, marmonne-t-il.

Je comprends qu'il se détourne pour me cacher son émotion. Touchée, je le talonne en me calmant progressivement.

— Surtout quand c'est de ma faute, ajoute-t-il d'une voix basse.

— Non, je réfléchis trop, comme d'habitude, m'empressé-je d'affirmer, surprise qu'il puisse penser une chose pareille.

— Si je n'avais pas réagi aussi brutalement, tu n'en serais pas arrivée là, rétorque-t-il.

— Tu avais le droit de te montrer en colère, je déclare, sûre de moi.

— Peut-être, mais je n'avais pas à te rejeter de cette façon, conclut-il alors que nous atteignons notre moyen de transport aérien.

Il salue notre guide d'un signe de tête. La nacelle est suffisamment grande pour accueillir trois personnes. Je pousse le fauteuil de Nolan afin qu'il se trouve entre deux angles, pouvant profiter au maximum de la vue. Par la suite, je m'installe debout à côté de lui puis l'homme entre à son tour. Encore chamboulée, j'efface les dernières gouttes salées sur mes joues.

À côté de moi, je sens que l'Irlandais commence à angoisser. Ne souhaitant pas le mettre dans une position de faiblesse, je pose simplement ma main sur son épaule, lui prouvant ma présence. Au fur et à mesure, la montgolfière prend de l'altitude, nous permettant d'admirer le paysage. J'avais songé que Nolan immortaliserait l'instant en photographiant tout ce qu'il pouvait. Or, il demeure immobile, cramponné à ses roues. Il paraît blême. Inquiète, je me penche vers lui.

— Tout va bien ?

Il secoue négativement la tête, le regard rivé sur les montagnes péruviennes face à nous...

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Bonjour !

Dans ce chapitre, je développe un peu plus la fragilité de Tina afin de mettre en avant son hypersensibilité.

A votre avis, quel effet aura ce vol en montgolfière sur Nolan?

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre? En réalité, le suivant et celui-ci auraient dû en former un seul. Mais, j'ai préféré les couper en deux :)

Bonne fin de week-end prolongé et à lundi pour la suite !

Fantine

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