Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

26 ; L'aider à avancer

Tina

À peine ses roues ont-elles franchi le seuil de la porte que je le laisse seul dans la pièce. À l'instar de sa réaction, je pourrais m'enfuir également. Seulement, je préfère glisser contre le mur du couloir et demeurer ici au cas où il aurait besoin de moi. En ce qui me concerne, je suis complètement perdue. Dans le fond, je ne parviens pas à le croire. À mon sens, il est incapable de tuer quelqu'un. Certes, il se montre très froid, dur et antipathique avec les autres. Cependant, je ne peux pas l'imaginer retirer la vie d'une personne. Maintenant que je le connais mieux, je discerne son côté sensible, attentif, aimant. Tout cela me paraît absolument inconcevable.

Finalement, je me sens blessée qu'il ait préféré boire plutôt que de me parler. Ai-je fait quelque chose qu'il ne fallait pas pour qu'il ne se confie pas à moi ? Je n'ai jamais cherché à lui nuire malgré le comportement parfois exécrable qu'il a eu à mon égard. Comment peut-il laisser échapper une telle information pour taire tout le reste ? Frustrée, je relève mes lunettes sur le haut de mon crâne.

Même si je lui en veux, que je suis effrayée, je ne réussis pas à attendre dans ce corridor alors que toutes mes réponses se trouvent derrière la porte. Prenant une grande inspiration, j'abaisse la poignée et entre dans la chambre. Un silence lourd pèse à l'intérieur. Précautionneusement, j'avance sur la pointe des pieds. Nolan est allongé dans le lit, sur les draps. Endormi, il paraît totalement torturé. Plié en deux, ces traits tirés le vieillissent énormément. Il semble avoir pris dix ans en quelques heures.

Je pourrais choisir la facilité et appeler Nyle. Si je lui explique la détresse de son frère, je suis persuadée qu'il me donnera quelques informations. Or, je préfère que mon compagnon m'explique tout avec ses mots, ses émotions. À pas de loups, je m'approche. Dans l'obscurité, je discerne deux photographies déposées près de sa main. Doucement, je les attrape et les observe à la lumière de la lune. La première est similaire à celle que j'avais aperçue à l'aérodrome. Cependant, sur la seconde, je découvre un visage inconnu au bataillon. Un homme à la chevelure rousse, les yeux rieurs, il paraît très proche de Nolan. Visiblement, ce cliché date de plusieurs années. En effet, ils ont l'air très jeunes. Le bras de l'inconnu serre les épaules de mon Irlandais, dans un esprit de fraternité.

Troublée, je repose les images à leur place puis déambule dans la pièce avant de m'installer dans le fauteuil. Ce soir, le sommeil me fait défaut. Ramenant mes genoux contre ma poitrine, j'y appuie mon menton. Seuls les légers ronflements de mon petit ami brisent le lourd silence. Mon regard se perd sur la vue offerte par la fenêtre. La neige a repris le dessus, continuant à transformer la ville en immense tapis blanc.

* * *

Plusieurs heures se sont écoulées sans que je ne sois parvenue à fermer l'œil. Tiraillée entre l'idée de m'enfuir et celle de rester aux côtés de Nolan, j'ai eu le temps de me poser une infinité de questions. Présentement, toute cette réflexion m'a fatiguée et ne m'a menée à aucune conclusion acceptable. Il faut que mon compagnon me parle, autrement je risque de commettre une erreur : partir...

D'ailleurs, ce dernier émerge de son somme. Désorienté, il cligne des yeux tandis que sa main tâte le matelas à ses côtés, cherchant ma présence. Puisqu'il ne me trouve pas, il fronce les sourcils et se redresse. À l'instant où nos regards se rencontrent, tous les souvenirs de la matinée semblent réapparaître dans son esprit. Il porte sa paume à son front en prenant un air horrifié. Malheureusement, il se détourne de moi. D'un geste nerveux, il range les photographies en s'enfermant dans un mutisme inquiétant.

Seul le soleil couchant l'éclaire, donnant une ambiance très particulière. Incommodée, j'allume la lampe de bureau sur ma droite. Toujours sans prononcer un mot, il boit de nombreuses gorgées d'eau avant d'approcher son fauteuil du lit.

— Non, j'affirme fermement en me levant.

Il tressaille et s'immobilise, sur le qui-vive. Je me positionne devant lui, les bras croisés sur la poitrine. Ses prunelles s'appliquent à fuir les miennes, simplement je ne compte plus le laisser s'en sortir aussi facilement.

— Explique-moi.

Malgré le besoin que je ressens de tout savoir, ma voix tremble légèrement d'appréhension. Un long soupir s'échappe de sa bouche alors qu'il secoue la tête. D'un mouvement peu assuré, son index frôle mes phalanges. Surprise, je ne bouge pas, dans l'attente d'une réaction.

— D'accord, souffle-t-il péniblement.

En réalité, j'imaginais qu'avoir des réponses se révélerait plus difficile. Par conséquent, je ne réagis pas pendant un court instant. Finalement, je m'assois à ses côtés tout en conservant une distance entre nous. Il récupère un coussin qu'il place sur ses cuisses, encore et toujours pour me cacher quelque chose qui n'existe plus.

— J'ai rencontré Ceallach quasiment dès ma naissance. Nous partagions notre passion pour les avions et nous passions des heures à l'aérodrome, avant même d'être en âge de conduire une voiture.

Je devine alors que l'homme aperçu sur le cliché n'était autre que son camarade. Pourquoi en garde-t-il une image sur lui ? Surtout, pour quelle raison en parle-t-il au passé ? Serait-il décédé ? De la main de Nolan ?

— Un jour, le ciel était gris mais je voulais sauter quand même. Ce n'était ni la première ni la dernière fois que la météo ne se montrait pas clémente en Irlande. J'avais eu une mauvaise journée et j'avais besoin de cette sensation d'adrénaline pure pour me ressourcer. Même s'il était réticent, mon ami a accepté. Trop content, j'ai commencé à me préparer tandis qu'il se chargeait de sortir l'avion sur la piste. Fébrile, je me suis rapidement retrouvé à l'arrière du véhicule.

Il prend son visage dans ses paumes, sa voix devient plus frêle à chaque seconde. La courbe de ses lèvres chute vers le bas, signifiant une émotion évidente.

— Il s'occupait de piloter l'appareil. Quant à moi, j'étais tranquille, attendant la bonne altitude. Même si le stress montait, l'exaltation surpassait tout. Je n'attendais qu'une seule chose : tomber dans le vide en laissant tous mes soucis dans les airs. Alors que nous progressions dans le ciel, nous discutions de tout et de rien. Malgré tout, je sentais qu'il souhaitait me parler de quelque chose en particulier. J'avais vu juste.

Nolan – flashback

J'apercevais les nuages gris par les hublots, cependant cela ne m'angoissait pas outre mesure. Cette couleur était associée à mon quotidien. En effet, il était rare que le soleil gagne le combat contre les cumulonimbus.

— J'ai besoin d'un conseil, annonça subitement Ceallach en criant pour couvrir le bruit du moteur. Je veux demander ma copine en mariage.

De mon côté, cette éventualité ne m'avait jamais effleuré l'esprit. Certes, j'étais en couple, cependant je me voyais mal finir ma vie aux côtés de la même personne. Toutefois, je ne pouvais que me montrer heureux pour mon ami.

— Félicitations mec ! Quand comptes-tu te lancer ?

Je me rapprochais du cockpit afin de mieux l'entendre. Son visage rayonnait de bonheur, un énorme sourire étirait ses traits. Il semblait tellement heureux qu'il avait mis son casque de travers. Malgré tout, je lui faisais confiance : il maniait mieux que moi ces engins-là. Des bouclettes rousses s'étaient frayées un passage sur son front.

— Le plus tôt possible, a-t-il affirmé, fier comme un coq.

Je me suis mis à rire, amusé de le voir aussi amouraché. Mon ami a toujours été une personne adorable, prête à tout pour ses proches. Malheureusement, ce jour-là, il aurait dû refuser ma requête malgré mon entêtement. L'avion continuait de progresser parmi les nuages. À cet instant, ils laissaient deviner l'arrivée de la pluie pour la soirée.

— Tu m'accompagnes demain pour choisir la bague ? s'enquit-il nerveusement.

— Évidemment mon frère.

Fraternellement, je lui pressai l'épaule avant de retourner à ma place à l'arrière. Son enthousiasme commençait à me gagner progressivement. Finalement, arriva le moment où je devais ouvrir les portes.

— On s'organise une fois en bas, lui promis-je en souriant grandement.

Il acquiesça, clairement impatient. Ainsi, je positionnai mes lunettes sur mon nez, sanglai fermement mon sac contenant le parachute puis je tirai sur la manette. Un courant d'air puissant me frappa violemment la figure. Il était si froid que je devinais déjà les traces rouges sur mon visage. Après un dernier signe échangé avec mon compagnon de toujours, je me lançai dans le vide. Le soulagement s'empara de moi tant je chérissais cette sensation de chute sans fin. Les bras grands ouverts, je profitais de cette impression de toute puissance sur ma vie. À tout moment, je pouvais actionner la poignée et déployer le parachute. J'étais le seul à en avoir le pouvoir. Grisé, je voguais parmi ces cumulus gris.

Tina – aujourd'hui

— Lorsque j'ai atterri, j'ai attendu au sol. D'habitude, il se posait à l'aérodrome puis il revenait me chercher en voiture. Une tempête s'est annoncée, les éclairs me faisaient constamment sursauter. La pluie m'a trempé jusqu'aux os mais je m'en fichais éperdument. Inconsciemment, j'avais compris que Ceallach n'apparaîtrait plus jamais devant moi. L'orage l'a surpris et il a perdu le contrôle de l'avion. Il est décédé sur le coup. Toutefois, malgré la fumée qui montait au-dessus des arbres et le bruit des sirènes, je suis resté assis dans ce champ pendant des heures. L'eau ne cessait de tomber, je me suis vaguement protégé avec la toile du parachute. En réalité, j'avais complètement perdu toute notion du temps jusqu'à ce que Nyle fasse irruption devant moi.

Ma respiration est devenue complètement erratique. La douleur rime avec la souffrance en cet instant et je peine à éponger tout ce qui émane de mon compagnon. Ses yeux demeurent secs, seulement je devine le désespoir qui vit en lui. Son regard est fixe, il tente de bouger le moins possible pour ne pas s'effondrer. Au fond, j'ai l'impression de ne plus exister dans son univers actuellement. Il vit à nouveau cette journée terrible comme s'il était encore enfermé à l'intérieur.

Je tiens tellement à Nolan que je ne peux pas empêcher ces larmes de couler sur mes joues. Sa désolation paraît démultipliée en moi, je ne peux que saisir son état d'esprit actuel. Ainsi que son comportement habituel. Il continue de ressasser cette journée à la recherche de ce qui a pêché.

Le dos courbé, il fronce exagérément les sourcils en formant des rides sur son front. Sans réfléchir, j'y passe mon pouce avec douceur pour les effacer. Il sursaute brusquement en me repoussant, comme si je l'avais réveillé violemment. Pas réellement surprise par sa réaction, je demeure mutique, ne souhaitant pas le brusquer. Ses yeux épouvantés me dévisagent comme s'ils me découvraient pour la première fois. Sa bouche s'entrouvre sans rien exprimer. Il respire tant les remords que je ne sais pas comment agir. J'aimerais les attraper un par un et les briser dans mon poing pour le laisser en paix. Malheureusement, cela s'avère impossible. Quand bien même il y a de fortes chances pour qu'il me rejette, je pose ma main sur la sienne.

De toute ma vie, je n'ai jamais vu la tristesse gagner aussi rapidement un homme. Les coins de sa bouche tombent tandis que ses lèvres tremblent. Il presse ses paupières si fort que j'ai peur qu'il ne se blesse. Il respire plus rapidement, espérant faire fuir ses sanglots. Pressée par ces émotions qui montent brutalement en moi, je prends son visage entre mes paumes, collant mon front contre le sien. Au moment où je rencontre son regard, je crois défaillir. Chacune des paillettes dorées qui les ornent d'habitude ont disparues. À la place, ses iris marron semblent tirer vers le noir. J'ai l'impression de découvrir une personne totalement différente de celle que je connais. Néanmoins, ses pattes d'oie aux coins de ses yeux me rappellent le Nolan que je côtoie. Toutes les paroles apparaissant dans mon esprit m'ont l'air totalement dérisoires voire ridicules au possible.

Nolan me fixe avec un chagrin innommable. Je ne parviens pas à réprimer ces larmes tant je suis prise par la perplexité. Mon cœur ayant déjà bravé beaucoup d'obstacles se retrouve absolument démuni face à la douleur de cet homme. Il se gonfle de détresse, à la limite de la déchirure. Même si je n'ai pas encore obtenu la fin de l'histoire : quand il a perdu sa jambe ; cela me suffit pour aujourd'hui.

— Il est mort alors qu'il avait encore toute sa vie devant lui, bégaye-t-il avec désespoir en clignant des paupières.

— Je sais, murmuré-je, la voix étranglée.

Je pourrais lui répéter jusqu'à n'en plus pouvoir qu'il n'y est pour rien. Or, je devine qu'il ne s'agit pas du moment opportun pour cela. À la place, il serait plus approprié que je le prenne dans mes bras. Que je sois là pour lui.

— Tina, je suis tellement désolé, affirme-t-il d'un ton rauque.

Je secoue négativement la tête, saisissant qu'il fait allusion à cette information qu'il m'a cachée depuis le début. Les mots ne parvenant pas à sortir de ma bouche, je grimpe sur ses genoux et l'attire à moi, le serrant jusqu'à lui couper la respiration. L'Irlandais représente une boule de remords, de tourments immortels. Il s'en voudra toute sa vie, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Toutefois, je me dois de les atténuer afin de lui permettre de progresser en paix.

Contre mon torse, cet homme tremble de tout son être mais donne tout pour ne pas verser une seule larme. Un respect immense monte en moi alors que la photographie rangée dans sa poche dépasse légèrement. J'y discerne Nolan et Ceallach, souriants.

Et je comprends que je ne pourrais pas le faire changer d'avis.

Simplement, l'aider à avancer.

_________________________

Bonjour !

J'espère que ce chapitre dense en informations vous aura plu :) Ici, vous avez le début de l'histoire de Nolan. Cela sera encore un peu plus complexe par la suite...

Selon vous, quelles sont les circonstances de l'accident de Nolan?

Tina a du mal à gérer ses émotions, même si elle veut tout faire pour soutenir son Irlandais, envers et contre tout ! Petit double sens sur la dernière phrase d'ailleurs, comment l'interprétez-vous? ;)

Je vous souhaite une bonne semaine et vous dis à lundi pour la suite :)

Fantine

(P.S. : pour ceux qui n'auraient pas vu l'information, j'organise un concours pour les six mois de mon premier roman. Tout est expliqué sur mon profil :D )

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro