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23 ; Quel sort m'as-tu jeté?

Nolan

Le bus grimpe le long de la côte. D'où je me trouve, je le vois disparaître dans le premier virage. Étrangement, mon cœur se serre à l'idée qu'il ne revienne jamais. Que je ne puisse plus revoir Tina. Je secoue la tête, soupirant face à ma bêtise.

D'un geste automatique, je cherche mon appareil photo avant de me souvenir que je l'ai confié à la Française. Ce matin, elle se réveillait à peine que je lui expliquais déjà de quelle façon s'en servir afin de prendre les meilleurs clichés. À la réflexion, c'était stupide. Il me suffit de me remémorer cette image qu'elle a prise du cheval en Irlande. Cependant, je tiens à ce que Nyle reçoive les plus belles photographies possibles.

N'ayant plus rien à faire ici, je progresse le long de la rue. Le sel a permis à la neige et la glace de fondre. Par conséquent, je ne peine pas trop à avancer même si je demeure prudent. En réalité, la présence de ma compagne me rassure. Généralement, elle se trouve juste à côté de moi, sans même me toucher. Toutefois, je crois que j'aime l'avoir auprès de moi.

Je m'immobilise à un feu rouge, patientant qu'il me permette de passer. Il faut absolument que j'appelle mes parents aujourd'hui. J'ai conscience qu'ils vont m'en vouloir mais, de toute façon, je ne compte pas rentrer pour l'instant. Ainsi, j'entre dans un centre commercial, juste pour me trouver au chaud puis sors mon téléphone de ma poche. À peine ai-je appuyé sur l'icône que ma mère me répond mi-rassurée, mi-furieuse.

— Nolan ! s'exclame-t-elle.

— Bonjour maman, je murmure, observant la population se presser à l'extérieur.

— Ton frère m'a simplement dit que tu avais quitté l'Irlande, je ne comprends rien, affirme-t-elle affolée.

Malgré moi, je presse les paupières, culpabilisant de la mettre dans cet état. Je suis, certes, âgé de vingt-huit ans. Cependant, l'accident m'a infantilisé aux yeux de ma génitrice. Après tout, je suis devenu dépendant d'eux durant de longs mois. Par conséquent, elle me couve encore beaucoup. Heureusement que Nyle a pris l'initiative de louer une maison pour nous.

— J'ai suivi ma petite amie dans son voyage, je déclare calmement.

J'ai conscience que cela représente beaucoup d'informations en même temps pour elle. Néanmoins, je n'ai pas d'autre moyen de lui expliquer la situation, je préfère me montrer sincère dès le départ.

— Tu as rencontré quelqu'un ? me questionne-t-elle finalement, vibrante d'espoir.

— Oui, soufflé-je simplement.

— Depuis combien de temps vous côtoyez-vous ?

— Quelques semaines. Elle a échoué chez nous pendant une tempête.

À l'autre bout du fil, un lourd silence résonne. Ne sachant de quelle façon l'interpréter, j'angoisse, mon genou tressautant. Depuis le départ, je lui cache ce détail pourtant important. Dans le fond, je cherche surtout à me préserver. Ce début de relation m'apaise alors je le protège comme je peux. Au détriment de mes proches.

— Et tu l'as accompagnée à l'autre bout du monde sans réellement la connaître ?

À présent, elle semble plus qu'inquiète, ce que je conçois totalement. Par conséquent, je m'empresse de la rassurer en lui donnant autant d'éléments que possible sur Tina. Je décide de passer sous silence ses confessions concernant son intelligence. J'ai conscience qu'elle a énormément de mal à l'accepter. Ainsi, je juge plus avisé de le garder pour moi.

— Elle parcourt le monde et j'ai souhaité prendre part à cette expérience. J'ai pensé que cela m'aiderait à sortir la tête de l'eau, conclus-je, anxieux.

— Tout se passait bien avec Nyle, pourtant ?

— Évidemment mais, j'avais besoin de retrouver mon indépendance.

— Et pour cela, tu t'enfuies à l'autre bout de monde, soupire-t-elle, lasse.

— Je ne m'échappe pas, maman.

Blessé qu'elle imagine cela, je me renfrogne. Les sourcils froncés, le regard baissé, j'encaisse durement le jugement de ma génitrice.

— C'est l'impression que cela donne. Ici, tu avais ta famille, tes amis. Pourquoi tout quitter ?

Sa phrase sonne comme un reproche. Cela s'avère dur à gérer pour moi. Se rend-elle compte que je ne passais du temps avec personne si ce n'est mon petit frère ? Je ne me rendais jamais à l'aérodrome. Les rares personnes qui me visitaient encore avaient de grande chance de se faire mettre à la porte. Parfois j'allais voir Owain et Katelinn. Seulement, ma vie sociale se limitait à cela. Toutefois, depuis que Tina est entrée dans mon quotidien, je discute avec elle, je m'ouvre progressivement et pose un regard neuf sur mon handicap. J'ai caché beaucoup de mes pensées à mes parents dans l'espoir de les préserver au maximum. Le résultat apparaît comme une erreur puisqu'ils ne sont pas en position de me comprendre.

— Parce que je l'... j'avais besoin d'air, me reprends-je au dernier moment.

Portant ma main à ma bouche, j'écarquille les yeux, presque choqué de la phrase qui a failli être prononcée. Sans préméditation aucune.

— Oh, je vois, déclare ma génitrice, un sourire dans la voix. Dans ce cas, je suis contente pour toi, il suffisait de me l'expliciter plus tôt mon chéri.

— Mais je n'ai rien dit, me défends-je, affolé.

— Je suis ta mère, je l'ai compris quand même Nolan.

Je soupire, agacé par cette vérité. Seulement, une inquiétude monte en moi, me prenant à la gorge.

— Nyle avait raison, conclut-elle. Je dois y aller, rappelle moi dès que tu en as l'occasion. Prends soin de toi.

Et elle raccroche tandis que les questions fusent dans mon esprit. Qu'a bien pu dire mon semblable ? Je jure que lors de notre prochain appel, j'obtiendrai la vérité. Encore perturbé par cet échange, je retourne dehors afin de mener à bien ma mission : trouver un restaurant servant de la poutine.

Malgré tout, ces interrogations font à nouveau leur apparition dans mon esprit. Mon cœur s'emballe, mes joues rougissent sans raison valable. Je presse fortement les paupières, ne sachant déterminer si ces larmes proviennent du froid ou de mes émotions.

Tina, quel sort m'as-tu jeté ?

Mon regard se lève vers la montagne, en haut de laquelle elle se trouve. À présent, elle ne devrait plus tarder à en descendre afin de me rejoindre. Même si les températures s'avèrent négatives, mes paumes deviennent moites. En moi, c'est comme s'il me manquait quelque chose d'atrocement important. Un trou béant presque douloureux. Ne devinant pas ce qu'il se passe, ma respiration se saccade. Ainsi, je m'empresse de joindre mon frère, à la recherche d'une explication. À peine a-t-il décroché que ma voix vacillante le questionne :

— Qu'as-tu expliqué à maman, à propos de Tina ?

— La façon dont nous l'avions rencontrée, pourquoi ? Tout va bien ?

Il a l'air soucieux de me sentir aussi paniqué. Seulement, je n'ai pas le temps de le ménager. J'ai besoin de savoir ce qu'il se trame.

— Non, elle m'a dit « Nyle avait raison ». Mais de quoi parlait-elle ? j'insiste en haussant la voix.

— Ah, ça, rit-il. Une grosse évidence que tu refuses de voir en face frangin.

— Joue pas au con, je grommelle, perdant sérieusement patience.

Il se met à rire de bon cœur tandis que je m'immobilise en plein milieu du trottoir, effrayé au possible. Mes sentiments se mélangent, me bouleversant complètement. Chamboulé, je me cramponne à mon fauteuil de ma main libre.

— Tu le découvriras par toi-même. Lorsque ce sera le cas, rappelle-moi, assure-t-il avant de couper la conversation sans prévenir.

— Merde ! je m'exclame, à présent clairement énervé.

Je déteste ce sentiment d'incompréhension et d'impuissance. Cette impression d'être attaché à elle de manière irrationnelle. Après tout, elle ne connaît quasiment rien de mon passé. D'un autre côté, elle ne cherche pas à en apprendre plus, comme si elle me laissait le temps de prendre mes marques afin de me délivrer quand bon me semble. D'une patience d'ange, elle ne me pousse jamais à me dévoiler si je n'en ressens pas l'envie. En fin de compte, ce voyage peut se transformer en une véritable évolution dans ma vie. En effet, depuis l'accident, j'ai enfin osé monter dans un avion. Rien que cela représente une étape immense dans mon esprit.

Progressivement, j'avance à nouveau, discernant un restaurant pouvant convenir. J'entre et réserve rapidement une table pour deux avant de rejoindre l'arrêt de bus. Le rythme cardiaque toujours anormalement rapide, je suis tiraillé entre la joie et l'angoisse. Dois-je partager ces émotions avec la Française ?

Perturbé, je patiente fébrilement qu'elle apparaisse. Le car 57 passe devant moi sans qu'elle n'en descende. Le vent me fouette le visage, la neige continue de tomber. Par conséquent, je me recule dans l'abri, à la recherche d'un minimum de chaleur. Puis, une cascade d'interrogations se forme dans mon crâne jusqu'à ce que je devienne paranoïaque. Pourquoi n'est-elle pas réapparue ? Où se trouve-t-elle ? A-t-elle eu un problème ou bien a-t-elle pris conscience de la personne que je suis ? A-t-elle décidé de disparaître? Les secondes s'égrènent, les minutes passent. Toujours aucun signe d'elle. À nouveau, le véhicule qu'elle est censée emprunter s'arrête, sans elle. N'y tenant plus, je décide de l'appeler, sans obtenir de réponse de sa part. À présent extrêmement tourmenté, je dévisage chaque femme passant devant moi.

Soudainement, une urgence naît au fin fond de moi. Il faut absolument que je discute de mes ressentis avec elle avant... qu'il ne soit trop tard. Vivement, je sors de la cabine en verre qui me protégeait de la météo canadienne. Mes yeux sondent tout mon environnement tandis que le désespoir et la peur remplacent tout autre état d'esprit. Je me redresse sur mon fauteuil, cherchant un meilleur angle de vue.

— Je suis là ! s'exclame subitement une voix familière.

Je sursaute, portant une main à ma poitrine. Alors que je pivote, je découvre la jeune brune, un énorme sourire aux lèvres. En ce qui me concerne, je ne parviens pas à prononcer un seul mot tant je me sens désorienté. Ses immenses prunelles grises m'observent intensément. Son manteau, fermé jusqu'à son menton, cache mon appareil photo.

— Où mangeons-nous ? s'enquiert-elle, enthousiaste.

Si bien qu'elle amorce déjà un pas en avant. Visiblement, elle ne s'est pas rendu compte de mon attitude désorientée.

— Attends, tu... je... enfin, bégayé-je, perdant complètement mes moyens.

Surprise, elle s'avance dans ma direction. Ses iris, si beaux, me dévisagent avec attention. Sa bouche entrouverte ne sait quoi dire. Quelques mèches rebelles s'échappent de son bonnet. Présentement, elle devine mon niveau de crainte.

— Tu t'es disputé avec Nyle ? s'inquiète-t-elle, les sourcils froncés.

— Non je... réfléchis.

À cet instant, elle blêmit, reculant même d'un pas. Donnant l'impression de se protéger, elle croise fermement les bras sur sa poitrine. Puis, elle se renferme complètement, comme si ses barrières se dressaient à nouveau entre nous.

— Qu'entends-tu par-là ? m'interroge-t-elle, peu sûre d'elle.

— J'étudie un peu où nous en sommes, j'affirme, tâtant le terrain.

— Et ?

— Nous devons discuter de quelque chose.

Instantanément, elle se détourne. Ébahi, j'aperçois des larmes se former dans les coins de ses yeux. Je tente de m'approcher d'elle sauf qu'elle me repousse.

— Tina ...

— Tu n'as pas le droit, me coupe-t-elle durement. Tu ne peux pas me reprendre tous les espoirs que tu m'as donnés.

Son ton cinglant me laisse sans voix. Devinant que je me suis mal exprimé, j'essaye de rectifier ce malheureux malentendu.

— On m'a suffisamment abandonnée dans ma vie. Tu n'étais pas obligé d'ajouter ton nom sur la liste, déclare-t-elle d'un air remonté.

— Non, tu as mal...

Brusquement, elle éclate en sanglots. Merde. Décidément, je ne sais toujours pas de quelle façon gérer toutes ces émotions qui l'assaillent. Je l'avoue, je peine encore à saisir entièrement sa façon d'être. Actuellement, je me retrouve complètement démuni face à elle. Par la suite, sans lui laisser choix, je m'empare de sa main. Même si elle tente de se défaire de mon emprise, je tiens bon.

— Tina, regarde-moi, susurré-je.

— Non ! Je n'ai pas besoin de ta pitié, laisse-moi tranquille.

Je n'avais pas encore perçu cette peur de l'abandon chez elle. Cette découverte me donne envie de la prendre dans mes bras. Qu'elle y reste pour toujours en étant convaincue que je ne renoncerai jamais à elle. Tous ces agissements résonnent avec une détresse évidente. Paradoxalement, elle me fuit tout en s'accrochant à moi. Et ses joues baignent de gouttes salées.

— Je ne te lâcherai pas, promets-je sincèrement.

— Ah oui ? Pourtant, des dizaines d'autres personnes avant toi m'ont affirmé la même aujourd'hui et aujourd'hui, elles sont parties, me rétorque-t-elle durement. Sous prétexte que je suis bizarre, que je prends tout trop à cœur, que je ne parle pas, que je pleure pour un rien.

— Hey, calme-toi.

Doucement, j'accapare son bras puis l'attire à moi. Sans trop de retenue, elle atterrit sur mes cuisses. Visiblement à bout de sa crise émotionnelle, elle essuie ses larmes d'un geste rageur.

— Alors vas-y, barre-toi. J'ai l'habitude, assure-t-elle difficilement, la voix tremblante.

Entrevoir autant de douleur sur son beau visage s'avère poignant. Elle donne tout pour ne rien laisser transparaître. Pourtant, ses mains tremblent, sa lèvre saigne à force d'être mordue. Même en silence, je devine qu'elle réfléchit à vive allure.

— Je ne m'échapperai pas, j'insiste.

Son nez se fronce : elle doute. Je conçois sa réaction, elle n'a visiblement pas eu une vie facile avec les autres. Néanmoins, j'espère parvenir à la faire changer d'avis sur moi. Alors que je m'apprête à répliquer, elle me devance :

— Douze fois.

Et je sens mon myocarde se déchirer en comprenant qu'elle compte le nombre d'abandons qu'elle a subi.

— Ne me fais pas ça, je t'en supplie, gémit-elle alors que ses pleurs reprennent.

Ses doigts crochètent mon blouson, le désespoir émane d'elle. J'aurais pu me sentir effrayé à l'idée qu'elle mette tant de poids sur mes épaules. Après tout, n'importe qui aurait pu juger qu'elle m'en demande trop. Or, j'ai conscience que je ne pourrais plus jamais vivre sans elle. Je lui appartiens déjà...

Ainsi, mon index caresse tendrement sa joue tandis que je me penche afin de lui offrir un baiser empli de tous mes sentiments.

Ces émotions sont au nombre de six.

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Bonjour tout le monde !

Ici, Nolan panique en prenant conscience de ses sentiments. Il se montre maladroit et Tina prend peur. Même si elle soutient Nolan, elle n'en demeure pas moins fragile comme vous aurez pu le constater. J'espère que ça vous aura plu !

Le prochain chapitre sera une partie pleine de sentiments comme j'aime les écrire, j'ai hâte de vous le partager :)

Bonne semaine et à lundi !

Fantine

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