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21 ; Tu fais toujours partie de ma famille

Nolan

Après avoir attendu une éternité avant de pouvoir sortir de l'avion, nous voici en train d'attendre nos bagages. Ayant récupéré mon fauteuil, je patiente assis tandis que Tina baille à s'en décrocher la mâchoire. Ses cheveux sont emmêlés à cause de son assoupissement. En réalité, elle s'est endormie sur mon épaule durant un film. Fermement accrochée à ma main, elle s'est laissée bercer par le vol. En ce qui me concerne, je n'ai pas eu le cœur de la sortir de ses songes.

Je l'avoue, au moment du décollage, j'ai paniqué. Lorsque j'ai décidé de la suivre dans son voyage, j'avais omis l'éventualité de retourner dans les airs. Pris de court, la peur est brusquement montée en moi. Prendre de l'altitude pour mieux chuter ? J'ai senti le véhicule quitter le sol, n'ayant plus d'appui sur la Terre.

Or, la Française a su me rassurer et tout s'est bien déroulé. Malgré tout, au cours du voyage, des turbulences ont eu lieu, me donnant des sueurs froides. Le symbole de la ceinture s'est allumé au-dessus de nos têtes. Je ne l'ai pas détachée de tout le vol. Finalement, apercevoir la Française endormie auprès de moi m'a apaisé.

Brusquement, elle sursaute, se précipitant vers le tapis roulant. Maladroitement, elle s'empare de nos deux grosses valises, les ramenant vers moi. Elle s'appuie sur l'une d'elle :

— Que veux-tu faire maintenant ? s'enquiert-elle en se frottant les yeux.

— Dormir.

— Nous allons trouver un hôtel à l'aéroport puis nous aviserons demain, propose-t-elle, les traits tirés par la fatigue.

Le décalage horaire se révèle brutal. J'ai terriblement sommeil alors qu'un soleil éclatant orne le ciel. Pire que tout, discerner les passants emmitouflés à l'extérieur me donne froid. Un panneau indique - 16°C.

— Où as-tu réservé ? je m'informe.

— Nulle part, avoue-t-elle.

Surpris, je la dévisage longuement. Un sourire furtif prend place sur ses lèvres alors qu'elle se redresse.

— Je ne prévois jamais ce genre de choses.

— Mais tu m'as dit avoir peur de l'avenir, je ne comprends pas, je bredouille.

Relevant les poignées des deux valises, elle amorce un pas. Par conséquent, je la suis, en attente d'une réponse. Elle se fraie un passage parmi la foule, me permettant d'avancer plus facilement. Mais, frustré de ne pas saisir ce comportement, j'accélère comme je peux jusqu'à atteindre son niveau.

— Alors ? j'insiste.

— Je suis partie pour une bonne raison, No'. Seulement, il ne s'agit pas d'un moment propice pour en discuter sérieusement.

Je hoche la tête, ralentissant ma cadence. Tandis que nous quittons l'aéroport, la fatigue s'emparant de moi, je m'immobilise au niveau des arrêts de taxis. Tina m'imite, l'air inquiet.

— Tout va bien ?

J'acquiesce, ne parvenant pas à verbaliser ce ressenti étrange. Rapidement, nous nous retrouvons dans une voiture qui nous emmène vers un hôtel voisin. Elle se charge de demander une chambre pour la nuit. En ce qui me concerne, je demeure en retrait. Au fond de moi, je décèle un vide innommable. Paradoxalement, un autre creux dans mon cœur se remplit progressivement. Ces deux impressions totalement opposées me perturbent. Comme si quelque chose me manquait atrocement tandis qu'un autre détail m'emplissait enfin.

Chamboulé, je continue de me fier à la Française sans réfléchir. Ainsi, nous atterrissons dans une pièce contenant un lit ainsi qu'un petit bureau. Au moment où elle ferme la porte, je sursaute. Les mains fermement cramponnées sur les roues de mon fauteuil, je demeure immobile. Quand je me questionne sur ce dont j'ai besoin, je déchiffre enfin mon état d'esprit.

Pris d'une urgence brutale, je me précipite vers ma valise sous le regard abasourdi de Tina. D'un coup sec, je l'ouvre sans mettre la main sur l'objet convoité.

— Que cherches-tu ? s'enquiert-elle.

— Mon téléphone, balbutié-je, désorienté.

Calmement, elle s'avance dans ma direction. Puis, elle fouille la poche de devant avant de me tendre mon cellulaire. Je m'en empare et m'empresse de l'allumer. Le doigt appuyé sur la touche ON, je discerne mes tremblements incontrôlables.

— Nolan ? Que se passe-t-il ?

Dès que mon écran s'éclaire, je compose son numéro que je connais sur le bout des doigts, espérant qu'il réponde. Le cœur battant, ma jambe tressaute sous les iris angoissés de Tina.

— Allô ?

— Nyle, soufflé-je, soulagé.

— Un problème ? s'inquiète-t-il instantanément.

— Non, murmuré-je, soudainement gêné par la présence de ma compagne.

Elle le comprend instantanément, m'affirmant se rendre dans la salle de bain. Une fois certain qu'elle s'est éloignée, je me concentre à nouveau sur ma conversation avec mon frère.

— Nous venons d'arriver, j'affirme maladroitement.

En réalité, je n'imaginais pas qu'il me manquerait autant. Toutefois, nous vivons ensemble depuis un certain temps. Je le côtoyais tous les jours. Donc, me rendre compte qu'il va se montrer bien moins présent dans mon quotidien m'a bousculé. D'un autre côté, la voyageuse prend une place non négligeable dans ma vie. Malgré tout, mon cadet représente énormément à mes yeux. Je n'avais pas pris conscience de son importance pour moi. Cette subite révélation me perturbe. Depuis l'accident, je tente de paraître le plus indépendant possible, rejetant toute compagnie à mes côtés. Or, Nyle a été si présent que cette séparation me fait mal. Il semble le comprendre même si, par pudeur, il ne le signifie pas. À la place, il me questionne sur le déroulement du vol, notre destination ainsi que la suite des événements.

Ce besoin pressant de lui parler s'apaise progressivement. Naturellement, nous discutons. Devant moi, ma valise est restée grande ouverte. Remplie de pulls et de quelques vêtements légers, elle renferme toutes mes affaires disponibles actuellement. Sous un jean, j'aperçois ma couverture en laine, tissée des mains d'Owain et Katelinn. Je n'ai pas pu me résoudre à partir sans elle. Par contre, en pensant à eux, je me rends compte que j'ai quitté l'Irlande comme un voleur.

— Tu pourras les prévenir de mon départ ? Je n'ai pas eu le temps ? je le questionne, soudainement anxieux.

— Bien sûr. Par contre, débrouille-toi pour les parents. Je n'ai pas envie de me prendre le retour de bâton à ta place.

— Merde, j'avais oublié...

Il s'esclaffe tandis que je me frotte nerveusement la nuque. De quelle façon leur expliquer cette décision radicale ? Cela risque de s'avérer compliqué.

— Débrouille-toi frérot !

— Merci, je grommelle.

À cet instant, Tina réapparaît, sortant visiblement de la douche. Les cheveux mouillés et enveloppée dans son pyjama chaud, elle me contourne afin de s'allonger sous les draps.

Rassuré d'avoir pu converser avec mon semblable, je le salue puis raccroche. Par la suite, je m'avance vers la Française. Son regard transperçant se pose sur moi, elle paraît fatiguée.

— Tu veux te laver maintenant ? s'enquiert-elle, à moitié endormie.

Attendri, je décline son offre, remontant la couette sur elle. Il ne lui en faut pas plus pour partir dans ses songes. Après m'être brièvement nettoyé au gant, n'ayant pas ni l'énergie ni l'aide pour rejoindre la baignoire, je retourne auprès de Tina. Lorsque j'atterris sur le matelas, je l'entends ronchonner je-ne-sais-quoi dans son sommeil. Tendant le bras afin d'éteindre la lumière, je me rapproche d'elle, à la recherche de sa présence. Elle ne bouge pas d'un iota, cependant sentir son odeur suffit à me rassurer.

Me voici à l'autre bout du monde avec une fille que je connais seulement depuis quelques semaines.

Je suis complètement fou. Fou d'elle.

* * *

Lorsque nous nous réveillons, la nuit est tombée. Blottie contre moi, Tina discute au téléphone avec ses parents. Je ne l'écoute pas vraiment, caressant distraitement ses cheveux. Lointainement, je perçois ses sonorités françaises.

Par la fenêtre, je discerne des gros flocons chutant du ciel. Ces particules blanches se déposent sur les feuilles de l'arbre jouxtant notre chambre faiblement éclairée par un lampadaire. Dans une paix appréciable, je me concentre sur les étoiles. Illuminant la voûte céleste, elles se sont pourtant éteintes il y a une éternité. Malgré tout, leur lumière persiste. Au fond, ce phénomène m'a toujours fasciné. Leur éclat se mélange à la neige, offrant une alliance sublime. La poudre reflète la lueur particulière des astres. Hypnotisé, je tends le bras, comme si je pouvais les attraper. Doucement, la main de la voyageuse s'en empare, le ramenant contre elle. Déposant un baiser sur le haut de son crâne, je ne parviens pas à me détourner de cette vision.

Parfois, je volais durant la nuit. Juste pour me rapprocher de cette immensité qu'est l'espace. Lorsque j'étais petit, je rêvais de devenir astronaute. Finalement, je me rendais moins loin. L'altitude me manque atrocement. La terre n'est pas faite pour moi.

— Que regardes-tu ? me questionne une voix douce.

Mon front se pose sur sa tempe tandis que mes paupières chutent. Sa paume demeure sur mon torse.

— Même si je n'utilisais pas les mêmes avions qu'aujourd'hui, c'était étrange d'y monter à nouveau, je confie dans un souffle.

— En bien ou en mal ?

— Je ne l'ai pas encore totalement déterminé.

Elle se redresse, s'appuyant sur son coude. Par conséquent, j'ouvre les yeux, découvrant ses prunelles grises.

— Je parcours le monde en cherchant ma place, avoue-t-elle. Je pense qu'elle se trouve forcément quelque part sur la planète.

— Elle n'était pas en France ? je m'informe, curieux.

— Non, je ressentais trop de décalage avec les autres. Leurs sujets de conversation ne m'intéressaient pas. Je n'avais pas de légitimité à passer du temps avec eux. Je m'ennuyais continuellement. Un jour, j'en ai eu marre alors j'ai préparé ma valise et je suis partie.

Voici donc la raison de ses mouvements constants ...

— Parmi tous les lieux que tu as visités, aucun ne t'a donné ce que tu souhaites ?

Elle demeure silencieuse l'espace de quelques instants. Seules nos respirations résonnent dans la pièce tandis que ses doigts pianotent sur mon T-shirt.

— Peut-être, affirme-t-elle finalement en se pelotonnant à nouveau contre moi. Je reste persuadée que chaque contrée possède sa culture. Il y en a forcément une qui me conviendra. De plus, la routine a le don de me déprimer. Je m'enferme dans ce cercle vicieux et je peine à en sortir par la suite. Par conséquent, voyager me convient.

— Il ne faut pas que tu te lasses de moi.

— Vu ton caractère, cela ne risque pas, s'amuse-t-elle.

— Tu noteras tout de même que je me montre plus gentil avec toi qu'avec les autres, je déclare, renfrogné.

— Je n'ai pas dit le contraire, susurre-t-elle.

L'angoisse monte en moi : toujours cette peur de ne pas me montrer à la hauteur pour elle. Parfois, elle me rassure. À d'autres moments, elle m'inquiète. Étonnamment, cet ascenseur émotionnel m'oxygène le cœur. Il me redonne ce souffle que j'avais perdu. Toujours en attente de vivre un autre sentiment dévastateur jusqu'à atteindre l'apogée.

La couette nous recouvre jusqu'au menton. Ainsi, ma jambe disparue est cachée des regards. Ceci me permet de me sentir plus à l'aise, même si Tina ne m'a jamais jugé.

— Tu parles le canadien ? me demande-t-elle.

Malgré moi, je m'esclaffe.

— Parce que j'adore leur accent, ajoute-t-elle.

Note à moi-même : apprendre à m'exprimer comme les québécois.

— Rassure-moi sur une chose : tu as conscience que me déplacer ici va s'avérer compliqué ? m'enquiers-je, soudainement angoissé.

Elle se met à grommeler, comme si elle ne souhaitait pas aborder ce sujet. Pourtant, j'ai besoin d'éclaircir la situation.

— Comment allons-nous procéder ? j'insiste.

Son corps remonte sur le matelas tandis qu'elle positionne son front sur ma tempe. Sa main posée sur ma joue, elle chuchote :

— Je n'en sais rien, Nolan.

Mon rythme cardiaque s'accélère alors que la peur de représenter un poids pour elle s'insinue dans mon esprit.

— Nous mettrons des chaînes sur ton fauteuil, plaisante-t-elle.

Malgré cela, je ne parviens pas à me calmer. Visiblement, elle s'en rend compte puisqu'elle me serre plus encore contre elle.

— Nous sommes deux, nous nous débrouillerons, me promet-elle.

Mes paupières se ferment, je réprime un soupir. La pulpe de ses doigts rencontre mon épiderme, le brûlant sur leur passage. À cet instant, je m'apaise. Rouvrant les yeux, j'admire les flocons valsant à l'extérieur. Il ne neige pas autant en Irlande. Ce pays qui m'a vu naître, grandir puis chuter.

Si seulement ce parachute s'était ouvert. Si la météo s'était montrée plus clémente. Si les urgences m'avaient atteint plus rapidement. S'il n'avait pas...

Aban m'a proposé de sauter avec lui. Seulement j'ai refusé, par ego. Stupide. En réalité, je n'ai pas peur de tenter à nouveau l'expérience. Au fond, cette adrénaline existe toujours en moi. Tapie dans mon inconscience, elle ne demande qu'à s'exprimer à nouveau. Trépidante, elle patiente jusqu'au moment où elle sortira brusquement. Je respirerai complètement.

Il ne s'agit pas de cette frayeur ressentie dans l'avion précédemment. Plutôt de cette sensation de plénitude, de perte de contrôle l'espace de quelques secondes. Oublier de respirer, juste se lancer dans le vide.

J'aurais dû accepter lorsque mon ami me l'a proposé. Simplement, je l'ai rejeté si violemment qu'il n'a plus jamais évoqué cette idée. En ce qui me concerne, je n'ai pas osé lui demander.

Je n'ai pas pu me résoudre à partir sans lui dire au revoir. Par conséquent, Nyle m'a accompagné à l'aérodrome. Quand Aban m'a aperçu, il s'est immobilisé, comme s'il avait compris. Il s'est approché, m'a serré dans ses bras et ce coup-ci, je ne l'ai pas repoussé. Bien au contraire, je lui ai rendu son étreinte, sentant cette souffrance me quitter durant quelques instants.

Merci. Je ne l'ai prononcé qu'une fois. Pourtant, cela a semblé aller au-delà de ses espérances. Ainsi, il a acquiescé, a pressé mes épaules avant d'effacer l'unique goutte roulant sur sa joue.

— Tu fais toujours partie de ma famille, a-t-il affirmé avant de s'en aller.

Et mon tour était venu : celui où l'émotion est devenue trop importante pour moi. Nyle s'est approché de moi sans me toucher. Il m'a permis de m'extérioriser. J'ai conscience qu'il ne me jugera jamais. Après tout, il m'a déjà vu au fin fond du gouffre alors quelques sanglots ne le gêneront pas. Sans prononcer un mot, il sait me soutenir.

L'orage tonnait au-dessus de ma tête alors que la pluie se mélangeait à mes larmes.

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Bonsoir ! Comment allez-vous ? :)

Ce chapitre sert principalement à montrer l'attachement reliant les deux frères, même si Nolan vient d'en prendre conscience.

Qu'avez-vous pensé de cette partie ?

Bonne semaine à vous et à lundi !

Fantine

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