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2 ; Deux nuits

Tina

Où suis-je tombée exactement ? La violence dont fait preuve ce Nolan me laisse perplexe. Je me suis montrée la plus discrète possible pour les déranger un minimum. Nyle s'est révélé très compréhensif, à l'inverse de son frère. Il n'a pas hésité à m'offrir son toit, ni même à venir me secourir sous la pluie torrentielle. C'est fou comme deux membres d'une même famille peuvent se montrer différents.

Ce matin, mon but n'a jamais été d'incommoder cet homme. Il l'a très mal pris, à mes dépens. Alors, j'ai cherché à lui venir en aide. Je n'aurais pas pu imaginer qu'une telle colère vivait en lui. Je m'en méfierai à partir d'aujourd'hui. Mais, d'après Nyle, son fraternel aurait accepté ma présence pour deux jours. Pour quelle raison ? Il semblait tellement me détester après mon action matinale que j'aurais plutôt parié sur un refus de sa part.

Je n'ose pas aller lui parler. Pourtant, je me connais et je sais que je vais ressasser cet incident des jours durant. Même si Nyle m'a affirmé qu'il n'y avait pas de raison, que Nolan agissait constamment ainsi avec tout le monde. Cependant, je ne peux pas empêcher cette voix au fond de moi qui me répète que je suis en faute. J'aurais dû prendre un autre bol, réfléchir deux minutes. Puisqu'à la réflexion, cela paraît logique, qu'il était pour lui.

Je déteste mon cerveau.

— Tu viens m'aider à sortir ta voiture de la boue ?

Je sursaute avant de me rendre compte que la demande émane de Nyle. Alors, j'acquiesce en le suivant dehors. La pluie s'est enfin calmée, laissant place à une atmosphère lourde en humidité. La vision dégagée me permet de découvrir un paysage à couper le souffle. Une étendue de plaines vertes agrémentée de quelques maisons et murets en pierres s'offrent à moi. Des moutons blancs parcourent des carrés de terrains. La ville semble se situer à mille lieux d'ici.

Finalement, je reporte mon attention sur mon hôte. Mon véhicule paraît vraiment embourbé. Seulement, il a l'air d'avoir l'habitude. Si bien qu'en dix petites minutes, mon automobile est extirpée de son piège. Garée devant la bâtisse, elle ne risque plus de gêner les conducteurs passant par ici. L'ayant louée, je doute de pouvoir récupérer la caution si je la rends dans cet état. Mais au moins, elle est entière.

Hier soir, j'ai paniqué au volant. Elle s'est embourbée, tout simplement. Alors, je ne pouvais plus avancer. On m'avait parlé du temps irlandais, je n'en suis pas déçue.

Un petit groupe de moutons se tient chaud derrière un petit muret. Ils paraissent indissociables du paysage. Il y a peu de passage sur la route que j'ai empruntée hier, ce qui donne l'impression d'être seuls au monde. Je peux très rapidement m'y habituer même si ce n'est pas ce que je suis venue chercher. Loin de là.

Je me concentre à nouveau sur Nyle qui s'extirpe de sa voiture. Le ciel gris nous surplombe, menaçant d'exploser à nouveau à tout instant.

— Merci, soufflé-je lorsque nous entrons à nouveau dans la petite maison, à l'abri.

— Pas de quoi, me sourit-il.

Il a l'air plus juvénile que son aîné, toutefois je ne saurais déterminer leurs âges respectifs. Ses cheveux bruns s'accordent à son regard marron. Quant à son frère, il possède des cheveux châtains ondulés ainsi que des yeux aux reflets d'or. Cependant, ce qui les différencie le plus reste leur caractère. L'un apparaît beaucoup plus accessible que l'autre. Il faut dire que le plus âgé semble complètement renfermé sur lui-même, muré dans une forteresse infranchissable.

Mes parents me tueraient s'ils savaient que je loge chez deux parfaits inconnus. Mieux vaut qu'ils ne l'apprennent pas...

À cet instant, Nolan nous rejoint, l'air toujours aussi renfrogné. Décidément, je vais me dépêcher de trouver une solution de repli...

— Tu as fini ta crise d'adolescence ? s'amuse le plus jeune.

— Je m'appelle Tina, interviens-je timidement, sans me risquer à le regarder.

Après tout, nous n'avons jamais été réellement présentés. Du coin de l'œil, je le vois s'avancer vers moi, imposant.

— Et que trafiques-tu ici, Tina? questionne-t-il sans se donner la peine de me rendre la politesse.

J'ai conscience qu'il est en train de me tester. Je déteste cette sensation. Tant de fois on m'a reproché de ne pas donner le maximum. Que j'aurais pu mieux faire. Si souvent on m'a jugée, attendant plus de moi. Alors que je n'en avais pas les capacités, ni l'envie.

Perturbée par cette montée d'angoisse, mon regard se fixe dans le sien, comme aimanté par ces éclats d'or. Il penche légèrement la tête en fronçant les sourcils.

— Je t'ai posé une question, insiste-t-il, perdant patience.

J'aurais pu lui répondre. Simplement, le contexte m'amène à ne pas me sentir en confiance. Je ne parviens pas à me livrer à lui, même si mon corps me hurle de le faire. Intransigeant, son regard me transperce, me laissant nue face à lui.

— Désolée pour le bol, balbutié-je avant de me flageller mentalement.

Surpris, il ne répond rien. Les deux frères s'échangent un regard, probablement qu'ils me pensent folle. Ils ne sont peut-être pas si loin de la réalité. Combien de fois l'ai-je entendu à mon égard ? Mal à l'aise, le rouge me monte furieusement aux joues.

— Change de disque, on s'en fout, rétorque Nolan.

Si seulement je pouvais...

À la place, j'acquiesce timidement. Finalement, il fait rouler son fauteuil roulant jusqu'au salon. Les meubles sont disposés de façon à lui permettre de passer plus aisément. En réalité, dans cette maison, tout paraît conçu pour lui faciliter la vie, dont cette tasse posée à proximité du bord...

Je m'empresse d'avancer dans sa direction, dans l'optique de ranger mes affaires. J'ai passé la nuit sur le canapé. En soi, il s'avère bien plus confortable qu'une nuit sur la banquette arrière de ma voiture. Je sens ses yeux m'observer pendant que je rassemble mon pyjama ainsi que mon livre de chevet. Accélérant la cadence, je manque de trébucher.

— Ne t'installe pas, tu ne vas pas rester, me prévient-il durement.

Il s'installe maladroitement sur le sofa, abandonnant son fauteuil. Je le distingue mal pourtant, je comprends qu'il a perdu une jambe. En effet, son pantalon est noué au-dessus de son genou. Et...

— Ne regarde pas ça, s'énerve-t-il.

— Pardon, bredouillé-je.

Je n'ose plus porter mes yeux sur lui, gênée. Je l'ai incommodé une fois, je souhaiterais éviter de réitérer cette erreur. Malgré tout, j'aimerais récupérer ma lecture sauf que je ne parviens pas à mettre la main dessus.

— C'est ça que tu cherches ? En même temps, ni Nyle ni moi n'allons lire ce truc.

Nonchalant, Nolan me tend mon roman francophone que je me dépêche de récupérer.

— Un conseil : si tu veux m'insulter, ne te gêne pas. Mais, fais-le en français, je ne comprendrai pas.

Je ris doucement, amusée par son idée. Son accent irlandais s'entend d'autant plus quand il sourit. Même si cela a été furtif, je saurais m'en contenter. Avec tous les pays où je me suis rendue, j'aime découvrir chacune de ces intonations.

Quant à moi, je suis originaire du Sud de la France. Autant dire que je ne suis pas vraiment habituée à la météo de ce pays. Pour autant, je recherchais justement du changement alors, je ne me plains pas. J'en avais besoin.

— Par contre, tu es en train d'utiliser mon quota de gentillesse de la journée, m'avertit-il.

— Bien sûr, j'aimerais bien en garder un peu pour ce soir. Histoire de pouvoir aller m'endormir tranquillement, j'ironise en me redressant.

Il hausse un sourcil avant de détourner le regard sur la fenêtre. Je comprends qu'il est temps pour moi de le laisser tranquille. Sans demander mon reste, je me reclus dans la cuisine. M'installant sur une chaise, je ramène mes genoux contre moi, y posant mon bouquin. Je positionne mes lunettes sur mon nez, reposant ma vue. Du coin de l'œil, je vois Nolan attraper une couverture à carreaux qu'il pose sur lui. Puis, il observe l'ouverture sur l'extérieur. En réalité, la vitre est d'une taille importante. Elle permet d'admirer une plaine jusqu'à ce qu'elle disparaisse, remplacée par une falaise. Le bleu de la mer a du mal à se frayer un chemin parmi le brouillard épais.

Un poêle à bois permet de remonter la température. Je m'en rapproche. Emmitouflée dans un pull en laine, je cherche la chaleur. Puis, je me replonge dans mon histoire. Je n'ai pas pu me résoudre à partir de chez moi sans ma pile de livres. Certes, cela pèse beaucoup dans ma valise. Cependant, ils sont essentiels pour moi.

Le nez dans les pages noircies, je me perds complètement dans les événements contés. Dans ce genre de moment, il est impossible d'entrer en communication avec moi. Je tourne les feuilles une à une, mes yeux déchiffrant chaque mot le plus rapidement possible. Peu à peu, j'ai l'impression de vivre les émotions des personnages, de les comprendre. Alors, frénétiquement, j'accélère ma lecture, jamais rassasiée d'informations.

Serrant mes jambes contre moi, mon souffle se saccade durant un épisode particulièrement stressant. Va-t-il parvenir à la retrouver à temps ?

Soudainement, je sens une main se poser sur moi. Lâchant un cri de surprise, je plaque mon livre contre ma poitrine, par réflexe.

— Désolé, bafouille Nyle.

Je secoue la tête en reprenant mon souffle, mon rythme cardiaque s'apaisant aussi.

— Je voulais te proposer de récupérer une chambre. Elle est minuscule mais tu y seras plus à ton aise que dans le salon.

— Oh, c'est gentil mais ne t'embête pas. Je repars bientôt, murmuré-je, touchée par sa prévenance.

— Elle ne sert à personne, tu peux t'y installer. Suis-moi.

Sans me laisser le choix, il se dirige vers le couloir. Voyant que je ne le suis pas, il recule, me faisant signe de le rejoindre. Ainsi, je me lève. De sa place, Nolan me dévisage, les sourcils froncés. Je me détourne rapidement. Refusant d'abandonner mon histoire, je la garde précieusement avec moi. Nyle ouvre une porte, me permettant de découvrir une pièce spartiate. Un lit simple est collé contre la fenêtre. Un meuble de rangement s'accorde à ce mobilier. Et c'est tout. Il y a peu de place pour circuler, toutefois j'aime l'idée de me situer dans un petit cocon, à l'abri du monde extérieur.

— Tu es certain que cela ne dérange pas ? m'enquiers-je timidement.

— Pas le moins du monde, m'assure-t-il, souriant.

Je hoche la tête en signe de reconnaissance tout en posant mon roman sur le meuble. Les draps sont recouverts d'une couverture à carreaux - encore une.

— Merci.

Il me sourit brièvement avant de s'éclipser, me permettant de prendre possession des lieux. Quant à moi, je m'assieds sur le lit, rebondissant légèrement. L'endroit paraît vraiment étriqué, pourtant je m'y sens bien. Je n'ai pas besoin de grand-chose en réalité.

Longeant le corridor, je rejoins le salon où j'ai entreposé mes affaires. J'y découvre Nolan, qui regarde toujours le paysage, un air infiniment triste sur le visage. Dès qu'il perçoit ma présence, ses traits se durcissent tandis qu'il me lance un regard noir.

— J'espère que tu n'as pas de problème avec l'idée que j'utilise cette pièce ? je m'informe précautionneusement.

— Tu veux que j'en fasse quoi ? Je ne peux pas y entrer, elle est trop étroite pour moi, rétorque-t-il rudement.

Évidemment...

Ne trouvant rien à répondre, j'attrape la poignée de ma valise ainsi que la anse de mon sac afin de me diriger vers mon nouveau logement temporaire.

— Deux nuits, rappelle-toi, déclare soudainement l'irlandais en m'observant.

J'acquiesce, ayant bien conscience de la chance qu'il m'offre. Pour quelle raison accepte-t-il cela d'ailleurs ? Il ne semble pas m'apprécier, pourtant Nyle m'a affirmé qu'il ne s'y était pas fermement opposé.

Haussant les épaules, j'entrepose mes bagages sur le meuble face au matelas, le seul endroit disponible. Par la suite, je m'allonge sur le matelas, partant à nouveau dans mon livre : mon unique échappatoire à toutes ces pensées.

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Bonsoir! Comme prévu, le nouveau chapitre :)

Alors, à présent, vous connaissez la situation de Nolan. Qu'en pensez-vous?

Commencez-vous à cerner les personnages?

Je vous dis à lundi pour la suite :)

Bonne soirée,

Fantine

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