Le monde en noir et blanc
Bonjour ou bonsoir~!
Et oui, aussi étrange que cela puisse paraître, je suis en vie ! A l'origine, je voulais écrire plus tôt, mais disons que je n'avais pas prévu l'apparition de Genshin Impact dans ma vie. Et quand la ferveur s'est calmée, ce sont les cours qui ont prit le relais. Vous vous rendez compte ? Le gouvernement a même dû faire un nouveau confinement pour que je prenne le temps d'écrire !
Anyway, sachez que je vous suis reconnaissante, à vous, mes lecteurs, pour continuer de lire et de commenter cette fiction qui est partie beaucoup plus loin que je ne l'avais prévu à l'origine. Tous vos commentaires me vont droit au cœur. N'hésitez pas à continuer, ce sont les commentaires qui me donnent encore plus envie d'écrire !
D'ailleurs, si vous avez des théories ou des suggestions sur la suite de cette fiction, n'hésitez pas à l'écrire ! Je serai ravie de les lire et (probablement) m'en inspirer !
Sur ce, mes chers lecteurs, je vous souhaite bonne lecture !
Enjoy~
-0-
Finalement, Chuuya ne rejoignit pas le groupe de classe. Il n'avait pas le cœur à se joindre à la naïveté nauséeuse qui se dégageait des apprentis héros. Il préféra, à la place, se glisser dans les rues bondées de Tokyo, en plein après-midi de semaine. Se mêler à la foule, le rendant anonyme et protégé, juste un visage parmi des milliers, lui permettait de trier ses pensées en toute quiétude. Dazai était resté à l'appartement, ne prenant même pas le temps de manger ; il s'était assis derrière le bureau de la pièce réservée à leurs activités parascolaires et remplissait des papiers. Le rouquin avait depuis longtemps compris que le plus jeune capitaine de l'histoire de la mafia portuaire s'éloignait du monde pour réfléchir et ruminer de son côté quand il allait de lui-même lire les rapports de ses subordonnés. Acte qu'il rechignait à faire en temps normal.
Chuuya se glissa dans la foule, traversant la route parmi des dizaines de personnes. Habillé dans une tenue beaucoup plus urbaine que ses costumes et uniformes habituels, il n'attirait pas le regard, contrairement à d'habitude. Les habitants de la capitale ne jetaient même pas un regard dans sa direction, en fait, ils ne regardaient même pas autour d'eux. Ce devait être le fameux attrait des grandes villes et des quartiers bondés dont Ane-san ne cessait de lui parler. Cet anonymat bienvenu permit à Chuuya de se déplacer rapidement dans les rues les plus sombres et insalubres de la capitale. Il avait besoin de se changer les idées, et chercher les embrouilles pour finir vainqueur d'une bonne bagarre était une solution plus que valable pour lui. Mais, au lieu de trouver la criminalité visible de Yokohama, il fut surpris par le vide de la ruelle qu'il avait choisi comme lieu d'exécution. Il n'y avait personne.
Pas d'hommes ou de femmes accroupis sur le trottoir en train de fumer et de discuter avec sa bande. Pas de groupe de personnes agressives cherchant la petite bête avec quiconque les regardait. Pas de type louche, portant un lourd sac ou un long manteau cachant les petits sacs en plastique renfermant toutes sortes de drogues.
Le rouquin prit une profonde inspiration, cherchant à calmer sa frustration. Il SAVAIT qu'il y avait quelque chose de louche dans cette ruelle. Il pouvait pratiquement sentir les effluves de corruption que dégageait le côté sombre de la société. Mais il n'y avait personne. Il se surprit à loucher sur le fond de la ruelle. C'était visiblement une impasse, mais le temps nuageux empêchait de voir ce qu'il y avait au fond.
Un coupe-gorge, un endroit propice aux attaques surprises. Il pensa en s'enfonçant d'un pas lourd dans le piège.
Sur ses gardes, les poings enfoncés dans les poches de son perfecto en cuir, il se tint prêt à ressentir une présence dans son dos. Dans sa poche intérieure, il pouvait sentir la forme caractéristique de son canif, toujours à ses côtés si les choses se passaient mal. Chuuya était un combattant des rues, et dans la rue, la seule règle était de ressortir en vie. Peu importe les moyens. Une autre règle, tacite, consistait à éviter que la police ne soit impliquée. Trop de problèmes ressortaient quand les forces de l'ordre arrivaient. Pour ce qui était des civils, ça dépendait des partis. Parfois l'opposant était une ordure, parfois il lui restait un semblant de dignité. Nakahara se fichait bien de la position de son adversaire sur la question : il ressortait toujours vainqueur de ses confrontations, et c'était le plus important.
Il arriva au fond de l'impasse et c'était aussi obscur que cela lui avait semblé. Il prit le temps de regarder autour de lui tout en se détendant. Les petites frappes attaquaient rarement quand la victime semblait trop sur ses gardes. Il se retourna, faisant face à l'artère principale, lumineuse, remplie de monde et bruyante. Il poussa un soupir et tâcha de se calmer.
Il était complètement seul. Ses instincts semblaient lui avoir fait défaut. A première vue, ce ne serait pas si grave : il venait d'arriver dans la capitale, ne connaissait ni les quartiers ni les points chauds intéressants et n'avait pas eu le temps de s'imprégner de l'aura de la ville. Et il avait été témoin d'une arrestation mouvementée un peu plus tôt. Il avait de nombreuses raisons pour être confus et pouvait expliquer son erreur. Pourtant, si c'était une erreur qui allait se renouveler, à long terme, cela pouvait l'entraîner dans des situations inutilement dangereuses.
Néanmoins, ses sens étaient toujours à fleur de peau. Il pouvait même sentir la véritable forme de son alter, caché dans les tréfonds de son âme, remuer pour sortir se battre. Corruption n'avait pas de conscience, mais était suffisamment sensible pour reconnaître ses ennemis et les combattants puissants qui pouvaient la combattre afin de les détruire. Mais il n'y avait rien. Il ne voyait, ni n'entendait, ni se sentait un ennemi. C'était frustrant de savoir qu'il y avait quelque chose de mal mais qu'il ne pouvait pas le reconnaître.
Les mains toujours serrées en poing, il se résigna à rentrer à l'appartement, ne voyant pas la peine de rester plus que nécessaire. A mi-chemin, une plaque attira son regard du coin de l'œil. C'était un panneau indiquant qu'il y avait un bar dans la ruelle. Une flèche désigna le bas de la rue, montrant une porte creusée dans le sol, cachée par les bâtiments. Le bar semblait être dans une cave. Il se dirigea vers la porte et lu les quelques papiers accrochés sur la porte. Le bar ne semblait pas comporter de nom, mais quelques informations sur les règles étaient établies : animaux interdits, ouvert une partie de l'après-midi et la soirée jusqu'à tôt le matin et fumeurs acceptés.
Inexplicablement, Chuuya se retrouva attiré par le bar. L'attrait de pouvoir fumer en intérieur le poussait à rentrer, et d'après la devanture, ce n'était pas un lieu qui s'intéressait à l'âge du client. Il avait l'impression que son paquet de cigarettes venait de s'alourdir dans la poche de son pantalon. Dazai refusait fermement qu'il fuma autour de lui, donc l'appartement était une zone de non-droit pour lui. Les quelques zones fumeurs aménagées dans les rues étaient trop voyantes, et le regard des adultes sur son comportement lui tapait sur les nerfs. C'est pourquoi il ne fumait qu'en étant en mission avec ses subordonnés, loin de son partenaire et de sa langue de vipère. La première fois qu'il avait soufflé un nuage de fumée dans son champ de vision, il avait reçu une conférence d'Ane-san sur les effets néfastes du tabac le lendemain. Cette balance le caftait dès qu'il en avait l'occasion.
Pesant les pours et les contres, décidant qu'il n'avait rien à perdre et pouvait s'en sortir seul si les choses tournaient mal, il s'engouffra dans le bar déjà ouvert. Si Dazai lui jetterait un regard noir quand il rentrerait en sentant la distincte odeur de cigarette sur lui, il savait qu'il ne dirait rien. Il avait, après tout, respecté sa part du marché.
Le lendemain matin, le professeur Aizawa les accueillit sans son sac de couchage jaune caractéristique. Vêtu de son costume, comme à l'accoutumé, il tria les quelques devoirs que lui avaient rendu les élèves sur son bureau avant de commencer à parler :
"Aujourd'hui, nous allons avoir une journée banalisée. À l'origine elle était prévue après les vacances d'été, cependant les personnes qui devaient faire le lien entre l'école et le département de la Police métropolitaine ont eu un empêchement et il a été décidé que nous les verrons aujourd'hui. Prenez de quoi noter et pas besoin de vos costumes de héros. Nous partons maintenant, rendez-vous dans la cour."
Aussitôt qu'il fut sorti, la classe éclata de joie, discutant vivement entre eux. Ils se dépêchèrent de prendre un cahier et quelques stylos avant de foncer dans la cour, entrant dans le bus sans attendre. Dazai suivi, amusé par la ferveur que suscitait l'annonce. Il s'assit proche du groupe qu'il avait rejoint et se tint sur ses genoux pour rejoindre la conversation qui se déroulait.
"Ce sera tellement intéressant ! S'exclama Ochaco. Vous pensez qu'on va voir des héros ou des vilains ?
- Il y a de grandes chances que nous croisions l'un des deux, surtout là-bas, mais je doute qu'ils nous laisseront les voir traiter avec eux. Répondit Iida.
- Les héros se spécialisent dans l'arrestation de vilains et travaillent en partenariat avec la police. Mais la police a une plus large gamme de travail vu qu'ils traitent quotidiennement avec les civils. Réfléchit Midoriya. Je suis plus curieux de savoir ce que font les représentants que nous allons rencontrer.
- Probablement des agents qui travaillent avec les héros ! Qu'en penses-tu Dazai?
- Oh, je ne m'interroge pas trop là-dessus. Je préfère profiter de la balade pour l'instant.
- Comment ça ? L'interrogea Todoroki qui était resté silencieux.
- C'est toujours plus amusant de découvrir quelque chose de nouveau sans attente. Expliqua le brun avec un sourire en coin. Ça évite d'être déçu quand ce n'est pas bien et cela permet d'être encore plus surpris si c'est cool.
-C'est une excellente façon de voir les choses ! Conclut le délégué."
Dazai jeta un coup d'œil à son partenaire, assis quelques rangs derrière lui, qui semblait peu préoccupé par la visite inattendue et essayait de discuter pacifiquement avec les électrons libres. Le plus jeune capitaine de la mafia n'était pas inquiet : malgré tous ses chefs d'accusations, la police, les services secrets et les héros n'ont jamais eu de photos ou de description de lui. Il était complètement anonyme. De même que Chuuya en qualité de bras droit de l'exécutif de l'organisation et membre de Double Noir. Cependant, il avait auparavant été pris en tant qu'Ao lors d'une descente de la police dans un évènement qui avait réuni quelques politiciens et directeurs d'entreprises véreux.
Il avait été emmené, avec les quelques courtisanes qui l'avaient accompagné, au commissariat de Yokohama. Kouyou avait mis les bouchées doubles pour le récupérer, lui et ses filles, mais ils ne sont sortis que trois jours après l'arrestation. En tant que simples courtisanes, elles étaient techniquement innocentes, mais la maison Ozaki était tristement célèbre auprès des instances judiciaires pour être liée de près ou de loin aux commerces frauduleux. Ils étaient donc restés officiellement en tant que témoin et officieusement en tant qu'accusés. Par chance ou non, les travailleuses ne savaient rien et étaient encore relativement nouvelles dans le travail, ils les ont donc rapidement laissé tranquille. Mais Ao était un nom aussi connu que celui de Ozaki, si ce n'est plus. Et bien que visiblement mineur, cela n'a pas freiné la ferveur des représentants de l'ordre qui cherchaient la justice.
Chuuya n'avait pas parlé. C'était évident. Il s'était toujours présenté sous son pseudonyme et n'avait ni infirmé ni confirmé ce qu'on lui disait. La police du Japon suivait des directives précises et, heureusement, la torture était prohibée. Mais les conditions de détention n'étaient pas aussi douces qu'on pourrait le penser. En sortant de ces trois jours les filles allaient bien, bien que secouées par l'expérience. Personne n'avait poussé le rouquin pour savoir ce qu'il s'était passé après qu'il eut fait son rapport à Mori et Kouyou dans l'intimité du bureau du parrain. Chuuya n'en avait pas parlé et n'avait pas exprimé vouloir le faire. Il avait repris son poste au sein de la mafia comme d'habitude et ne montrait aucune séquelle. Même si c'était à ce moment-là que son travail en tant que courtisan diminua drastiquement, n'apparaissant comme Ao qu'en cas exceptionnel. Etrangement, son goût pour la nicotine apparut peu après et son aversion envers la police fut plus prononcée.
Le plus important, ce fut que le gouvernement avait maintenant un casier au nom et à l'image d'Ao et le cherchait probablement. Bien qu'il ressemblait à Ao sur papier, Chuuya avait la chance de son côté en se présentant dans un commissariat à Tokyo, ville pas assez proche de Yokohama pour que ce soit suspicieux, et mêlé à une foule d'étudiant, chose qu'Ao ne ferait jamais. Mais ils devaient rester prudents. Si la police commençait à remonter son historique, elle tomberait irrémédiablement sur Dazai. Et si Dazai n'avait pas de casier judiciaire, il n'avait ni fichier à son nom dans la base de donnée du gouvernement ni de fichiers médicaux attestant de son existence. Pas sous le nom de Dazai Osamu en tout cas.
Leurs regards se croisèrent et Dazai lut une confiance feinte. Il lui fit un clin d'œil, signe que tout irait bien, auquel il répondit en roulant les yeux et se détournant physiquement de lui. Un léger plan se forma dans son esprit : si Chuuya recevait une attention un peu trop excessive, il détournerait l'attention sur lui ou quelqu'un d'autre. Plus probablement sur l'un des élèves bruyants de la classe, plutôt que lui. Sauf si les choses devenaient intéressantes.
Les conversations se turent brusquement : ils étaient arrivés au quartier général de la Police métropolitaine de Tokyo, lieu auquel ils avaient espéré ne jamais entrer.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro