Salut les gens~! Tout d'abord, bonne année (et surtout la santé). Je me suis dit qu'un nouveau chapitre serait pas mal pour fêter la saison 4 de Bungou Stray Dogs... Les deux premiers épisodes sont une tuerie, vivement la suite !

Je me suis dit qu'il serait peut-être temps d'avancer dans l'histoire de MHA aussi. On n'en est toujours pas aux vacances d'été après tout.

Vos commentaires me vont, comme toujours, droit au cœur.

Sur ce, bonne lecture~!

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En ce doux matin, dans une rue tranquille de Musutafu, deux adolescents, colocataires malgré eux, se disputaient avec une force qui pouvait réveiller les morts.

"Chuuyaaaaa~ !

- Ferme-là ! C'est ta faute si tu es blessé ! T'avais pas qu'à essayer de sauter dans cette bouche d'égout hier !

- Mais la mort m'appelait là-bas ! elle avait l'air si douce et si gentille ! Tout le contraire de toi d'ailleurs..."

Comme pour prouver ses dires, Dazai évita de justesse un poing ganté qui s'approchait dangereusement de son estomac.

"Tsk, tsk, tsk. Tu es trop prévisible mon cher nabot, cela ne t'aidera pas pour l'examen pratique.

-Il vaut mieux être prévisible qu'une brindille momifiée.

- Mais je suis plus grand~.

- Je continue de grandir !"

Cette conversation, tellement banale et habituelle, tâchait de finir de les réveiller. En effet, les terribles jumeaux de l'ombre avaient été de sortie la veille et l'annihilation de la branche italienne avait été plus longue que prévu. Ils devaient donc aller à Yuei avec seulement deux heures de sommeil. Ils auraient pu dormir quelques heures de plus si Dazai n'avait pas décidé d'essayer une nouvelle méthode de suicide sur le chemin du retour.

Ils avaient été dans de pires conditions pour faire des tâches bien plus complexes. Mais contrairement à Dazai, qui allait essentiellement attendre sur la touche et guider son partenaire pour remplir les conditions de l'examen, Chuuya avait besoin de sommeil pour pouvoir maitriser son alter. Surtout s'il se rajoutait des contraintes : il n'avait pas précisé quel était son alter malgré les questions poussées de Midoriya, mais ils avaient décidé, avec Dazai, qu'il ne pouvait que s'alourdir et s'alléger lui-même, cela jusqu'à un certain point. Une forme similaire, mais différente, de la capacité d'Uraraka. Contrôler la gravité dans son ensemble était un peu trop fort pour des normes étudiantes, et c'était sans compter sur sa carte secrète. Dazai n'arrêtait pas de répéter que Contamination était un code de triche, Chuuya lui répétait à chaque fois qu'il n'avait pas prévu d'être une cible d'expériences douteuses. Normalement, il n'aurait pas à utiliser la vraie forme de son alter tant qu'ils étaient à Yuuei : l'Alliance des super-vilains n'était que des amateurs au mieux, des idiots pour le reste.

"Es-tu prêt à te battre contre des robots géants, Chuuya ? Demanda Dazai en mettant soudainement un bras autour de ses épaules.

- Ce n'est pas ce qu'ils font pour l'examen d'entrée ?

- L'examen d'entrée est un secret relativement bien gardé, mais tout le monde sait que les examens trimestriels en première année sont comme ça.

- Pourquoi j'ai l'impression que tu me racontes de la merde ?

- Tu m'offenses nabot ! Je te ferai savoir que je ne te dis que la vérité ! Le regard sceptique qu'il rencontra lui fit faire une moue. Tu ne me crois pas... mais je comprends, après tout, ce ne sont pas des robots contre lesquels nous nous battrons. Termina-t-il en lui chuchotant à l'oreille alors qu'ils arrivaient devant le portail.

- Qu'est-ce que-... Hé ! T'en vas pas comme ça !"

Trop tard, le brun valsait déjà loin de son partenaire, approchant à grand pas du bâtiment de Yuei. Chuuya soupira déjà épuisé. Il regretta beaucoup de choses : son chapeau pour commencer, sa vie nocturne à Yokohama et une cigarette.

Avec ses deux heures de sommeil, Chuuya était toujours persuadé, même dans le bus qui partait pour la zone d'entraînement urbaine, d'être soumis à une illusion. Quand le directeur de l'école avait jailli de l'écharpe d'Aizawa et avait fait de grands discours sur l'importance de la simulation de combats réels, le rouquin était prêt à étrangler Dazai. Surtout quand la souris expliqua que des paires d'élèves allaient affronter un professeur. De sa place, Chuuya pouvait déjà sentir à quel point Nezu, qui ressemblait parfois un peu trop à un vilain, allait chercher à humilier les jumeaux de l'ombre.

Maintenant, enfermé dans un espace beaucoup trop grand et simulant une ville fantôme, son esprit s'aiguisa en entendant les conditions de victoires : chaque paire devait, soit menotter le professeur, soit s'échapper du champ de bataille, et ce, dans un temps limité à trente minutes. Les professeurs, eux-mêmes, avaient une contrainte supplémentaire qui se traduisait par des bracelets lestés. À la fin de l'explication, tout le monde se dirigea vers leurs lieux d'examen. Excepté...

« Dazai, Nakahara. Appela Recovery Girl. Venez avec moi. »

Le duo s'échangea un regard avant de suivre l'infirmière qui allait être le surveillant du test.

"Qu'en penses-tu ? chuchota Dazai à ses côtés.

- C'est louche. Répondit Chuuya en croisant les bras. Soit, ils ne veulent pas nous faire participer, soit...

- Ils attendent que les professeurs soient libérés et que les élèves rentrent chez eux.

- Alors, que fait-on ?

- On attend. Et on improvise. Un sourire narquois s'étira sur le visage bandé. Tu me fais confiance, n'est-ce-pas ?

- Ferme-là. Répondit Chuuya."

Les jumeaux se turent en entrant dans la salle de surveillance. Des dizaines d'écrans, disposés sur un mur, retransmettaient chaque lieu d'examen. Bien que les choix des professeurs pussent sembler étrange à première vue, Chuuya pouvait voir qu'ils avaient été choisis de manière à pousser les élèves à leurs limites sans pour autant les mettre en danger. Un mouvement à sa gauche attira son regard : une main tâtonnait sur son épaule, les doigts frappant un rythme particulier. Le rouquin leva les yeux au ciel et roula des épaules, se débarrassant de la pieuvre gênante. Il n'avait pas besoin de ce merdique de poisson pour savoir qu'il devait se concentrer sur les professeurs.

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Une fois l'annonce de Recovery Girl sur la fin de l'examen faite et qu'il n'y ait plus aucun étudiant sur le terrain d'entraînement, gentiment raccompagnés par Numéro 13, une lourde tension s'abattit dans la salle. Les deux étudiants de transferts, des mafieux, se tenaient tranquillement côte à côte, attendant le reste du discours. Il y avait plusieurs raisons pour lesquelles les deux adolescents devaient participer à l'examen : il fallait une note sur leurs dossiers, ce serait moins suspect pour les autres étudiants (bien qu'ils aient dû partir sur l'insistance d'Aizawa qui craignait que l'examen ne dégénère d'une manière ou d'une autre). Mais la raison principale restait la curiosité : personne ne savait l'étendue des capacités des jumeaux de l'ombre, ils ne laissaient derrière eux qu'une trainée de corps après tout, ni même comment ils étaient sur le terrain. Hors mission, Aizawa avait eu le déplaisir de les voir pinailler et se battre pour un rien, que ce soit en arrivant jusqu'au lycée, en cours, pendant les pauses et en rentrant chez eux. Le héros underground admettrait que suivre deux adolescents pouvait sembler extrême, mais quand ces dits adolescents pouvaient rayer une organisation clandestine en une seule nuit, il se sentait légitime de le faire pour sa santé mentale.

Le professeur principal de la classe 1-A détailla la tenue des deux étudiants face à lui. Ils n'avaient pas vraiment changé de tenue par rapport à ce qu'ils portaient dans la mafia portuaire, de ce qu'il pouvait en déduire. Les couleurs principales étaient monochromes, le noir et le blanc se battaient de manière équivalente. Nakahara portait son éternel tour de cou noir et des gants en cuir noir, son pantalon était suffisamment large pour lui permettre des mouvements étendus et les ourlets étaient coincés dans de lourdes bottes de combat. Sous une chemise blanche oversize ouverte et aux manches retroussées se trouvait un col roulé noir et sans manches. Il ne semblait rien porter qui faciliterait l'utilisation de son alter, faisant vraisemblablement confiance en ses capacités au combat. Et après la démonstration qu'il avait faite quelques semaines auparavant, Aizawa était prêt à le croire. Dazai, quant à lui, portait toujours ses bandages immaculés, dont certains recouvraient son œil droit ; le héros underground l'avait toujours vu avec, il commençait à penser que le brun était borgne. Sa chemise blanche, trop grande à cause de sa maigreur et non par style, son pantalon de tailleur noir et son long manteau au revers rouge sang, lui donnait l'impression de faire face à un entrepreneur de pompes funèbres. Il portait même une paire de chaussure de ville, que diable ! rien qui ne devrait être porté pour un combat. En somme, les deux mafieux ne ressemblaient pas à des aspirants héros, mais là encore, Gang Orca et ses joyeux partenaires non plus.

"Et les élèves ? Demanda Nakahara. Je pensais qu'ils devaient observer l'examen.

- Il est préférable qu'ils ne vous voient pas en action d'aussi près. Le but de l'examen est de vous pousser dans vos retranchements. J'aimerais éviter de leur expliquer pour quelle raison vous faisiez un acte répréhensible alors que vous agissiez sur l'instant. C'est une décision personnelle que j'ai pris ce matin."

L'œil du rouquin se contracta, mais il ne dit rien de plus, reconnaissant l'information. L'œil visible de Dazai s'aiguisa, l'iris pris une teinte proche du rouge pendant une fraction de seconde. Un sourire mielleux aux lèvres, il garda cependant une posture neutre, les bras le long du corps, un net contraste avec les bras croisés et la moue de son camarade. Cette fois-ci, c'est le brun qui prit la parole :

"Et ? Quelles sont les règles ?

- Sensiblement la même chose ! répondit joyeusement Nezu. Soit, vous vous échappez, soit vous mettez les menottes aux poignets de vos adversaires !

- Au pluriel ? Interrogea Dazai.

- Bien vu ! Le directeur ne devait pas avoir l'air aussi joyeux aux yeux d'Aizawa. Vous affronterez les héros Midnight et Snipe ! Et ils ne porteront pas de bracelets restrictifs.

- Et pour le terrain ?

- Ohoh, toujours aussi vif cher étudiant ! La zone sera un peu plus grande ! Bien sûr, pour sortir, il va falloir trouver la porte de sortie !

- Je suppose que nous n'avons qu'une demi-heure ? Continua joyeusement Dazai.

- En effet, et vous vous battrez dans la zone 44. Je vous laisse vous y rendre, l'épreuve commencera sous peu."

Les deux adolescents, l'un solennel et l'autre hilare, sortirent de la salle sans un mot. Une fois la porte automatique refermée, Aizawa porta son regard noir vers les écrans retransmettant les enregistrements des caméras dans le couloir. Le pas enjoué de Dazai ne s'était pas arrêté au-delà des portes, il valsait en fait visiblement devant Nakahara, semblant fredonner une chanson. Derrière lui, Chuuya avait les mains dans les poches et paraissait trainer des pieds. Une fois de plus, aux yeux d'Aizawa, le partenariat entre les deux adolescents était fait à contrecœur.

"Des recommandations Aizawa ? Demanda Nemuri pendant qu'elle retirait ses poids aux chevilles.

- Nakahara est un combattant au corps à corps très capable, je ne recommande pas de l'affronter de front. Il est très sanguin et tombera probablement dans un piège si on l'appâte correctement : vise la taille. Il ne quittait pas des yeux les écrans, continuant d'analyser les adolescents qui commençaient visiblement à se disputer. Dazai est très rusé, peut-être autant que le principal, mais il est faible dès qu'il s'agit de physique. En revanche, il est bon pour esquiver les coups, il aura le temps de trouver une parade et de s'enfuir si tu lui laisses le temps.

- Ils n'ont pas l'air de bien s'entendre... commenta Hizashi en regardant la même télévision qu'Aizawa.

- C'est un euphémisme. Ils vont davantage passer leurs temps à s'entretuer qu'à se battre.

- Dazai semble aussi avoir un attrait envers la gent féminine. Tes tactiques d'intimidations fonctionneront sûrement avec lui Midnight.

- Ma cible est donc toute trouvée ! s'exclama joyeusement Nemuri en faisant claquer son fouet.

- Non. L'arrêta Nezu. Tu te concentreras sur Nakahara. Je ne te dis pas de le fuir, si tu as une opportunité, vas-y, mais ne le poursuis pas activement. Ça risque de se retourner contre toi.

- Le jeune Nakahara avait l'air plutôt fatigué aujourd'hui. Remarqua Snipe. Il sera probablement moins sur ses gardes et sera plus rapidement touché par le somnifère. »

Une fois le plan validé, les deux héros sortirent de la salle d'un pas leste, voulant probablement avoir le temps de se cacher correctement sur le terrain et surprendre les adolescents. Le directeur sauta sur un tabouret et appuya sur un bouton, allumant les haut-parleurs. Les cris de rage et les rires des deux mafieux leur percèrent les tympans et Recovery Girl prit la décision d'arrêter la surveillance vocale. S'ensuivit une bataille de regard entre l'infirmière et le directeur du lycée. Finalement, l'infirmière soupira, concédant la bataille. L'être inhumain rayonna et ralluma aussitôt les haut-parleurs.

"Mon chien de garde est tellement compétitif, je suis sûr que tu veux gagner ce match.

- Évidemment connard ! On ne va pas se laisser faire humilier par des héros de pacotille !

- Attention nabot, on va penser que tu es un traitre~."

Un lourd soupir résonna dans les haut-parleurs.

"Donc ? Quel est le piège ?

- Hein ? Qu'ouïs-je ? Qu'entends-je ? Le nabot sait réfléchir ! Il évita de justesse un coup de poing qui visait ses côtes. Impressionnant, je pensais que ton cerveau faisait la taille d'un petit pois pour correspondre à ta taille !

- Hé ! le directeur souris est plus intelligent que toi, sale poisson.

- C'est parce qu'il a un alter artificiel, Chuuya."

Le silence qui suivit fut assourdissant. Dazai s'éclaircit la gorge maladroitement.

"Dans tous les cas, tu as raison, il y a bien un piège. Peux-tu deviner lequel ?

- Des gosses de 15 ans qui acceptent de rentrer chez eux tranquillement alors qu'on leur a promis de voir un spectacle ? Même moi, je sais que c'est louche.

- Bien vu. Nos chers camarades de classe sont toujours dans l'entrepôt. Si nous faisions une analogie, ils sont dans les gradins de l'arène et, j'espère que c'est un Colisée à l'ancienne.

- C'est-à-dire ?

- Sans caméra. Je crois qu'ils sont cachés dans un de ces immeubles, protégés et loin, je pense au douzième étage. Il pointe un bâtiment non loin d'eux et Aizawa réalisa avec effroi que ses élèves étaient bel et bien là à cet étage précis. Mais ce n'est pas ça le vrai piège. Une idée en tête ?

- Aucune idée, ça sent juste l'entourloupe cette histoire. Le directeur et toi, vous vous ressemblez trop pour ma santé mentale."