...

C'était bien trop de choses pour qu'une personne le supporte en une heure.

Un enregistrement m'a apprit que ma mère, Mori Tara, a fait partie d'un échange d'élèves lorsqu'elle était au lycée en 1989, a ainsi passé dix semaines à Akademi High School, a rencontrée Ryoba Aisha et... l'aurait aidé à éliminer toutes les filles qui s'intéressaient à son "Senpai".

Et en plus... J'ai aussi apprit que ma mère était, dans sa jeunesse, exactement comme Ryoba.

Une fille si amoureuse d'un garçon, mon père, qu'elle aurait fait des combines dont j'osais imaginer pour qu'il ne s'intéresse à aucune autre fille.

Une Yandere, comme elle a cité dans la cassette. "Chaque Yandere à son âme-sœur unique à ses yeux" est la phrase qu'elle avait dit. Elle viendrait d'un des livres qu'avait écrit ma grand-mère.

Ma mère, Tara, aurait eu pitié de Ryoba après que cette dernière avait voulu s'en prendre à elle... Et elle a été sa complice pendant ces dix semaines.

...

Est-ce que Papa était au courant de la nature de ma mère ? Je ne pourrais pas répondre à cette question. J'ai toujours su que ma mère était folle amoureuse de mon père, mais de là à l'imaginer faire du mal à des personnes...

C'était inexplicable. J'avais entendu un véritable témoignage de ma mère, mais... Je n'arrivais toujours pas y croire.

Et en plus... Cela confirmait la chose. Le journaliste avait raison. Aishi Ryoba avait réellement tuée cette fille... Saitozaki Sumire, apparemment une semaine avant l'arrivée de ma mère à Akademi.

Elle était amoureuse d'un garçon, a été "radicale" envers les jeunes filles intéressées par lui sous l'aide de ma mère.

Mais il y avait aussi autre chose. Dans l'enregistrement, Maman avait dit aussi ces mots dans le contexte : "Maman m'a toujours dit que dès que ça se savait, c'était MORT. La discrétion est la clé."

Est-ce que cela voulait dire que grand-mère... connaissait la nature de Maman et qu'elle aussi elle...

...

La nuit a été dure. Très dure... Quand j'ai réussi à fermer l'œil, il devait être quatre heure du matin.

Et encore. J'ai à peine entamé une micro-sieste qu'un bruit me réveilla aussitôt. C'était mon téléphone portable qui sonnait. Pas l'alarme, mais un appel.

J'allumais ma lampe et j'attrapais mon portable. Ne reconnaissant pas le numéro, je décidais quand même d'accepter l'appel.

"Allô...?" prononçais-je d'une voix roque en me frottant l'œil.

J'entendis une voix masculine dans mon appareil :

"Bonjour, ai-je bien au bout du fil mademoiselle Ishimaru Miharu ?"

-Oui, répondis-je en me raclant la gorge, c'est moi...?

-Pardonnez-moi de vous appeler aussi tôt, je suis le médecin légiste des forces de l'ordre de la ville. Mes collègues m'ont dit que vous enquêtiez au sein de cette école... Akademi High School. Et que vous vouliez des nouvelles de l'autopsie de mademoiselle Fumetsu Raibaru.

-Ah ! C'est pas grave ! Alors ? Quelles sont les nouvelles ?!

Cet appel m'avait presque fait oublié que j'en avais dormi qu'une heure.

"Alors la victime est décédée au alentours de treize heures hier, mais j'imagine que vous êtes déjà au courant. J'ai retrouvé dans le système digestif de la victime des substances étranges mélangés à la nourriture qu'elle a ingérée. Il semblerait que les toxines sont de type "léthal". Ce qui a provoqué sa mort." expliqua le médecin légiste. 

-Vous êtes entrain de me dire qu'elle a été empoisonnée...?

-C'est exact. C'est un type de poison qui peut être utilisé dans des cours de science, donc facilement trouvable. Mes collègues ont discuter sur le fait d'une enquête au sein de l'établissement. Mais comme vous êtes déjà sur le coup...

-... Je vois. Le meurtrier est donc parmi les élèves de cette école...

C'était officiel, quelqu'un avait empoisonné Raibaru.

Et je devais trouver qui c'était.

"... Oui. Je suis sur le coup."

Mes problèmes devaient attendre. Une personne avait tuée Raibaru et je devais le trouver.

Alors, après avoir raccrochée, je me levais de mon lit au lieu de me rendormir. Je pris une douche, des vitamines pour me garder éveillée et je me préparais pour la journée.

Sans savoir que ça allait être ma dernière journée à Akademi High School.

Je suis partie plus tôt que prévu. Je devais vérifier quelque chose et je devais être seule pour le faire.

J'arrivais à l'école très vite. Le portail venait tout juste de s'ouvrir et j'étais la première à passer. Je m'arrêtais vite fait à mon casier pour changer de chaussures, puis je filais en courant là où je voulais aller.

Le laboratoire de science, qui se trouve au premier étage de l'école. A ne pas confondre avec le club de science. C'était une pièce où se déroulait tous les cours de science, ce qui était évident.

Une fois à l'intérieur, je pris soin de fermer la porte derrière moi. J'observais les alentours en m'approchant du centre de la pièce. J'en profitais pour poser mon sac sur un des bureaux de travail.

Après vérification, je remarquais qu'au fond de la salle, il y avait des étagères pleins. Et en vérifiant l'un d'entre eux, je remarquais plusieurs petites fioles.

Dont des fioles de poisons digne d'être du léthal.

"Peut-être que le poison de Fumetsu vient de là... Autant vérifier."

Je sortis alors de mon sac mon petit kit spécial qui me permettait de prélever des preuves. Il y avait à l'intérieur ma paire de gants, de la poudre à emprunte, une petite lampe à UV, et d'autre babioles... Avec ce kit, j'ai aidé mon mentor de nombreuses fois.

Je m'attachais donc mes cheveux en arrière avant d'enfiler les gants. J'ouvris ensuite la portière de l'étagère et j'appliquais ensuite la poudre partout sur l'étagère où il y a ce type de poisons, sans les déplacer. Si il y avait un manque de poussière dessinant la position d'une fiole manquante, cela voulait dire que la fiole avait disparue.

Puis, j'appliquais ma petite lampe à UV que je dirigeais vers la poudre posée.

Et bingo. La poudre montrait qu'une fiole était manquante. Il n'y avait presque pas de poussière sur une petite zone ronde.

Et en plus, il y avait quelque chose d'autre que je ramassais avec une petite pince.

C'était un fil de cheveu noir, assez long.

"Est-ce qu'il appartient à la personne qui a prit la fiole ?" me demandais-je à voix haute.

Je mis le cheveu dans une petite poche refermable.

Une fois cela fait, je commençais à ranger toutes mes affaires. Et une fois cela fait, je décidais de faire autre chose avant de quitter cette salle.

J'appelai mon mentor pour lui parler de tout ça.

Mais j'avais beau patienter sous l'appel, il ne répondit pas.

"Bon sang... Allez, décrochez !" prononçais-je en râlant.

Mais je râlais encore plus quand j'entendis son répondeur. J'en tapais du pied.

C'est donc blasée que je laissais un message vocal après le "bip" qui annonçait l'enregistrement :

"Mentor, c'est Miharu. Je voulais vous donner des nouvelles. Hier, une fille est décédée au sein de l'école, pendant qu'elle prenait son repas. J'y est assistée. Mais ce matin, le médecin légiste m'a confirmée qu'elle a été empoisonnée. Je suis alors venue plus tôt à l'école et j'ai fait mon enquête. Le laboratoire de science possède en effet des fioles qui peuvent être mortel pour l'être humain. Et la poudre a montré qu'il en manquait une. La fille, Fumetsu Raibaru, a été empoisonnée par un élève. En plus, j'ai trouvé un long cheveux. Il est noir et je ne me souviens pas avoir vue de garçon aux longs cheveux noirs. C'est peut-être une fille."

Puis, je me suis remis à penser à Ayano. Elle qui est la fille de Ryoba et qui je "suspectais" de quelque chose envers Horuda. Je n'avais pas encore de preuve mais... Ce lien "yandere" m'a soudainement piqué.

Alors, je continuais à ajouter au répondeur de mon tuteur d'un ton plus bas et hésitant :

"Et... Il faut que je vous avoue quelque chose. Une personne qui s'est surnommée "Info-chan" m'a envoyé un CD contenant une série d'enregistrement venant de la part du journaliste qui avait accusée une adolescente d'avoir tuée sa camarade à Akademi High School, en 1989. Il expliquait dedans son enquête passé, persuadé que cette fille a tuée Saitozaki Sumire dans les toilettes et a anéanti la vie amoureuse du garçon qu'elle aimait. Aishi Ryoba... Peut-être que vous connaissez cette histoire. Et... j'ai apprit quelque chose de très grave, en fouillant le carton à souvenir de ma mère. J'ai trouvé une photo de cette Aishi... Avec ma mère. Elles se connaissaient, et ma mère a enregistré dans une cassette ses confessions. Ma... mère était la complice de Aishi Ryoba... Et... elle... était comme cette fille en 89. Une "Yandere", a dit ma mère dans l'enregistrement. Je crois que ma mère a tuée des gens, mentor. Et qu'elle a aidée Aishi à tuer des filles pendant son échange scolaire à Akademi High."

Je n'étais pas bien en disant ces derniers mots. J'avais la gorge nouée et sans le vouloir, j'avais envie de pleurer.

"... Mais en plus, Aishi Ryoba a une fille qui est actuellement en deuxième année dans cette école. Aishi Ayano, elle s'appelle. Juste avant qu'une fille a voulu poignarder Najimi Osana, c'était la dernière personne que j'ai vue parler avec la harcelée. Peut-être que je fais fausse route... Mais et si..."

C'est là que je réalisais, prenant silence et écarquillant des yeux.

Et si Ayano était comme sa mère ?

Si elle était vraiment celle qui a convaincue Horuda que Osana était à l'origine de son harcèlement, pour qu'elle s'en prenne à cette dernière ? Et si c'était elle qui a empoisonnée Raibaru, dans le but de l'éloigner et d'isoler Osana ?

Et si Ayano était une Yandere qui voulait éliminer Osana....?

"... Mentor rappelez-moi dans la journée, c'est super urgent !"

Et c'est sur ces paroles que je mis fin au message vocal. Je rangeais ensuite mon téléphone dans mon sac, avant de quitter la pièce en courant.

Mais en sortant du laboratoire de science et en courant dans les couloirs, j'ignorais totalement qu'une personne m'avait espionnée.

...

Cela me semblait tiré par les cheveux, d'accuser quelqu'un comme ça. Et je n'avais pas non plus de réel preuve... Si, peut-être ce cheveux que je devais faire analyser.

Cependant, un autre évènement me fit faire un pas en avant.

Sans comprendre pourquoi, je me suis mise à faire le tour de l'étage. Je n'avais pas réellement réfléchie, trop préoccupée par mes suspicions.

C'est alors qu'en passant devant la salle du conseil étudiant, j'entendis un bruit. Les portes étaient grandes ouvertes, alors je m'arrêtais et je jetais un œil à la pièce.

Il n'y avait personne. Les quatre filles devaient déjà faire le tour de l'école.

Alors je m'avançais dans la salle en repérant qu'un ordinateur, posé sur le bureau, était allumé.

"C'est quoi, ça ? Une sorte d'intelligence artificielle, ou quoi ?"

En effet il y avait comme le profil d'une fille, dans l'ombre absolu. Je pouvais juste discerner qu'elle avait des longs cheveux cachant bien ses yeux avec l'obscurité, une frange et qu'elle portait un uniforme qui ressemblait à celles des membres du conseil des élèves.

Mais à ma question posé de manière puérile, il eu une réponse par une question :

"Il y a quelqu'un ?"

Ce venait de l'ordinateur.

J'ai sursautée, littéralement surprise et ne m'attendant pas à ce que ce soit en réalité une vrai personne.

"Aaaah !"

Evidemment, la fille en vidéo-appel me remarqua.

"Quoi ? Qui es-tu ?" me demanda-t-elle d'une voix légèrement grave mais rempli de confiance.

-Euh... Je peux te retourner la question ! Fut ma réponse en me redressant sur mes deux jambes.

-Je l'ai posé la première. Je ne t'ai jamais vue avant aujourd'hui. Et que fais-tu dans cette salle ?

Ce qui est sûr, c'est que cette fille avait le tonus d'un meneur. J'avais presque envie de répondre comme si c'était un policier armé qui m'agressait.

Mais bien sûr, je repris mon calme. Je secouais ma tête avant de répondre d'un ton déjà plus calme :

"Les... portes étaient ouvertes et j'ai entendu un bruit. Et je suis une élève d'ici, depuis quelques jours."

-Une nouvelle, répéta-t-elle. Je vois... Ceci dit, tu ne m'as pas réellement répondu sur ton identité.

-Ishimaru Miharu ! Et toi, qui es-tu ? Je ne me souviens pas t'avoir vu non plus.

-Je suis la présidente du conseil des élèves.

Sur sa réponse, j'agrandis mon regard. C'était donc elle la "fameuse" présidente du conseil étudiant" dont remplaçait Kuroko ? Je gardais mon air surpris au visage quand elle ajouta :

"Et c'est normal que tu ne m'as jamais vue si tu es nouvelle, je ne peux retourner au lycée pour le moment."

-Quoi ? Pourquoi cela ?

-Tu es détective pour poser ce genre de question ?

Oups. J'étais à deux doigts de me griller. J'en serrais ma mâchoire en passant ma main sous ma nuque.

J'étais sur le point de nier bêtement, quand je voyais la fille se frotter le menton en marmonnant, puis relever sa tête pour demander d'un ton bien plus hésitant :

"Attends... Tu ne serais pas... Cette fille-là ? Toi aussi tu es contre ce monstre ?"

-Quoi ? Quel monstre ?

-Celui qui m'empêche de revenir à Akademi tant qu'elle est "active".

La présidente du conseil des élèves semblait presque savoir qui j'étais. Mais le plus troublant était quand elle a mentionné un "monstre" qui l'empêchait de revenir à l'école.

C'était étrange... Mais je voulais savoir.

"Qui est ce monstre, dont tu parles ? Tu as dit "elle", c'est donc une fille...?" Lui demandais-je en m'approchant de l'ordinateur.

Mais la fille n'a pas eu le temps de répondre que...

L'ordinateur s'éteint soudainement.

"Quoi ?! Mais quoi ?!"

Dans la précipitation, j'ai essayé de redémarrer l'ordinateur. Je cliquais plusieurs fois sur le bouton redémarrage, j'ai essayé de fouillé le bureau à la recherche d'une prise...

Mais l'ordinateur n'était effectivement plus de batterie. Ce qui m'agaça.

"Mais BORDEL pourquoi la chance n'est PAS de mon COTE ?!"

Heureusement, je repris vite mon sang froid et je finis par quitter la pièce avant qu'on me voit dedans. D'ailleurs, les couloirs commençaient à se remplir d'élèves. Ce n'était pas le moment de m'énerver.

Bien que je n'ai pas eu de détail, cette discussion avec la présidente du conseil des élèves m'affirma d'une chose : Quelqu'un l'empêchait de venir à l'école. Peut-être une personne dangereuse...? Je ne le saurais peut-être jamais.

A la fois dépitée et interloquée, je descendis de l'étage pour marcher en direction de la place de la fontaine. J'avais besoin de réfléchir à tout ça. Une fois là-bas, je m'installais sur un banc et j'essayais de recontacter Sasuke.

Mais il ne répondais toujours pas. C'est en soupirant d'agacement que je laissais tomber et que je raccrochais sans lui laisser un nouveau message.

Je ne voulais pas que le mettre au courant de mon enquête... Je voulais aussi parler à quelqu'un. Ce que j'avais entendu la veille me hantait encore. Je priais intérieurement pour que ce soir une farce mais...

Je savais que ce n'était pas le cas.

Et dans mes pensées les plus profond, je finissais par relever ma tête et redresser mon dos quand j'entendais des voix provenant de loin près de la fontaine.

Yamada Taro qui parlait à Najimi Osana. Cette dernière semblait encore très marquée par la mort de sa meilleure amie. J'avais de la peine à voir son visage rempli de tristesse.

J'étais trop loin pour comprendre ce qu'il racontait, mais Taro semblait essayer de motiver Osana. Et j'ai cru voir qu'à un moment, elle reprit son air espiègle d'enquiquineuse avec lui.

Mais en tournant très légèrement mon regard sur la droite, je voyais une nouvelle preuve.

Vous vous souvenez quand je disais que Osana était peut-être la ciblée et que je suspectais Ayano ?

Qui je voyais cachée derrière un arbre, entrain d'espionner les deux adolescents ?