Chapitre 12 : Un passé qui remonte au présent
Il devait être dix-sept heures passé quand je claquais la porte de mon logement en soupirant. Je retirais mes bottes et ma veste que je laissais à l'entrer avant de me diriger droit sur mon lit pour tomber dessus.
Je laissais mon corps s'écrouler en avant, la tête bien dans l'oreiller.
"Quelle journée... Mais quelle journée !" marmonnais-je dans le coussin.
Bien sûr, par manque d'air, je finissais par relever ma tête. Je soufflais sur mes cheveux totalement décoiffés, je passais ma main dans ma tignasse rouge et je me tournais finalement sur le coté gauche du matelas. J'avais gardé ma cravate serrée et mes gants sur les mains.
J'étais pensive. J'avais encore du mal à réaliser que Raibaru était... morte. C'est à croire que mon esprit n'était pas encore habituée aux décès, malgré mon apprentissage chez Onigawara.
Puis mes pensées divergeaient : Je pensais à Osana qui venait de perdre sa meilleure amie, comment ont réagi les parents de Raibaru en apprenant que leur fille était décédée.
Puis, je me suis mise à penser à ma mère.
Maman... Qu'est-ce qu'elle me manquait. Ses longs cheveux rouges, ses grands yeux bleus, son sourire réconfortant et sa voix si posée. Elle était si belle et si sûre d'elle. En parlant de voix, je me remémorais alors de la dernière "discussion sérieuse" que nous avions eu ensemble. C'était la veille de l'accident.
J'étais dans ma chambre, à bouder en étant allongée sur mon lit. Ma journée à l'école s'était mal passé et en rentrant je m'en étais un peu prit verbalement à ma sœur Sayaka. Ceux à quoi, Papa m'avait envoyé dans ma chambre sans diner. Papa était adorable, mais il savait se faire écouter.
Ma mère est alors entrée dans ma chambre et m'avait demandé pourquoi j'étais énervée. Au début je ne voulais rien lui dire, mais ma mère avait dit une phrase qu'elle avait toujours prononcé depuis ma plus lointaine enfance :
"Il y a des choses dont tu ne pourras pas dire à ton père, mais à moi si." C'était sa phrase préférée et jamais elle ne l'a dit devant mon père.
C'est finalement plus détendu que je lui racontais ma journée. Je lui expliquais que depuis que Yuuta était au lycée, il passait tous les matins devant mon collège pour me saluer et discuter avec moi. Mais que depuis quelques temps, il discutait plus avec une fille que je n'aimais pas du tout. Elle était snobinarde, à prendre tout le monde de haut.
A l'époque, j'avais le béguin pour Yuuta... Tel une fille qui est amoureuse d'un garçon de deux ans plus âgé. Et le voir discuter avec cette fille me dérangeait. Et en plus, elle passait son temps à se moquer de moi.
Maman était rassurante. Je me souviens encore qu'elle me caressait les cheveux et qu'elle me disait qu'elle comprenait mon sentiment. Elle disait même que ça lui ai déjà arrivé quand elle était jeune. C'est à ce moment qu'elle m'avoua que bien qu'elle et mon père se connaissaient depuis le lycée, ma mère en était déjà amoureuse à cette période. Alors qu'ils se sont mit ensemble vers leurs vingt ans.
Ensuite elle m'avait expliqué que les sentiments qu'on pouvait éprouvé étaient plus forts que les émotions humaines.
Elle m'avait aussi conseillé de suivre mon instinct... Que si j'avais envie d'agir envers cette fille, je devais le faire. Mais faire en sorte que Yuuta ne le voit pas. Ceux à quoi, d'après elle, sa réaction pouvait me "briser le cœur".
...
Je n'avais absolument pas compris de quoi elle parlait, mais le lendemain j'avais suivit mon instinct.
La fille s'est moquée de moi à nouveau, se vantait que Yuuta avait accepté son invitation au cinéma...
Et c'est là que je me suis mise à la tabasser.
Ce qui provoqua ma vrai première colère incontrôlée, mais aussi l'accident de ma famille en venant me chercher à l'école.
Penser à cet instant me faisait une larmichette. Je me frottais l'œil avant de me relever de mon lit. C'est alors que je me suis souvenue de quelques chose.
Je m'asseyais par terre et j'attrapais un vieux carton qui se trouvait sous le lit. Environ deux ans après ma fugue, j'étais retournée dans ma ville natale avec mon mentor et ma tante m'avait donné ce carton qui semblait appartenir à ma mère. Il était déjà bien rempli mais elle avait rajouté des choses qu'on voulait me donner.
Finalement, ma tante n'était pas si horrible que je le pensais à l'époque. Le truc était que ma tante, la grande sœur de Papa, détestait ma mère... Je n'ai jamais su pourquoi.
Bref. Je commençais à fouiller ce carton que je n'avais pas encore eu l'occasion de découvrir son contenu. Je trouvais le contrat de mariage de mes parents, les certificats de naissance de ma sœur et moi, le trophée qu'avait gagné Sayaka lors d'un concours de musique...
"Bon sang, elle avait sept ans quand elle a gagné ce truc !" commentais-je avant de poser le petit trophée à coté de moi.
Il y avait même des bibelots fait main que j'avais fait à l'école élémentaire et l'ancien doudou de Sayaka, qui était un lapin en peluche gris et mâchouillé de partout. J'étais étonnée que Maman avait aussi gardé tous ces trucs.
Et en plongeant ma main une énième fois dans le carton, j'attrapais quelque chose de plus intéressant.
C'était une photo, sortie d'un vieux polaroïd. Les couleurs avaient un peu jauni mais je repérais facilement ce qu'il y avait dessus.
C'était Maman et Papa, quand ils étaient au lycée. Ils portaient leurs uniformes d'école d'un pourpre foncé, et ils souriaient. On pouvait voir des arbres derrière eux. Ils semblaient heureux sur cette photo, j'avais du mal à croire qu'à l'époque ils étaient seulement amis. Et en retournant la photo, je voyais une note derrière :
"Ishimaru Yasuo et Mori Tara, le 1er Avril 1989."
J'avais raison sur le fait qu'ils avaient mon âge en 1989.
"Ils sont trop mignons, là dessus..." disais-je avant de pouffer de rire.
Je posais la photo à coté de moi avant de sortir ce qui semblait être un vieux vêtement plié. En le le secouant pour évacuer la poussière, je découvrais qu'il s'agissait de la veste du lycée de mes parents, plus précisément celui que portait ma mère sur la photo.
"C'est à Maman ? On dirait qu'elle est à ma taille..."
Je sortis ensuite du carton un appareil qui semblait sortir de l'ancien temps : Un petit magnéto cassette ! Il ressemblait à celui qu'on pouvait trouver dans la salle des ordinateurs d'Akademi High, mais en plus vieux et plus petit. Il y avait même un sorte de micro accroché avec. J'avais du mal à croire que ce genre de chose était l'ancêtre de l'enregistrement sur le téléphone portable. En tout cas, le magnéto était vide.
Et pour finir, la dernière chose qui attira mon attention...
...était une enveloppe fermée jauni par le temps. En tâtant un peu, je sentais qu'il y avait quelque chose de solide à l'intérieur.
Je l'ouvris avec mes ongles, et le contenu tomba parterre. A commencer par... Une petite cassette audio qui fit un bruit en tombant sur le parquet. Et la seconde chose tomba de manière beaucoup plus légère.
"On dirait une autre photo polaroïd." prononçais-je en ne voyais que le dos du papier glacé.
Curieuse, j'attrapais la photo avec ma main gauche et je la retournais pour voir ce qu'il y avait dessus... En espérant que ce n'était pas une photo bizarre qu'aurait prit mes parents en étant un jeune couple.
Et bien... Sachez que je ne sais pas si j'aurais préféré ça, au final.
Car ce qu'il y avait dessus prit un nouveau tournant au présent.
"Attends... Quoi...?"
C'était une photo où il y avait ma mère dessus. Mais pas que. Une autre personne était à coté de ma mère.
L'autre personne était Aishi Ryoba.
Oui. Ryoba était sur la photo, et avec ma mère en plus. Elles avaient toutes leurs uniformes respectives, et souriaient tel deux copines.
"Mais qu'est-ce que... Elles se connaissaient...?"
J'étais sous le choc. Je ne pouvais pas avoir les yeux plus ouverts que ça. Si je n'étais pas déjà assise au sol, je pense que je serais tombée.
Quelles étaient les chances pour que ma mère et la fille qui avait été accusée de meurtre dans le passé se connaissaient ? Sachant qu'entre ici et la ville natale de mes parents, il y avait plusieurs heures de route !
Un lien entre ma mère et la mère d'Ayano...?
En dessous de l'image, il y avait quelque chose d'écrit à la main : "Avril 1989". Il n'y avait rien de plus. Cette photo a été prise le même mois que la photo de mon père et de ma mère.
C'est alors que, toujours le visage expressivement surpris, je posais mes yeux sur la cassette...
Puis... sur le magnéto.
Je finissais pas cligner des yeux et secouer ma tête pour changer mes pensées, je posais la photo, je pris la cassette et je la mis dans le magnéto.
Un "clip" s'entendit quand je refermais le couvercle. Heureusement, les icônes des touches n'étaient pas trop effacés. J'appuyais donc sur la touche "play".
...
Un son de grisemment pas trop fort sortit de l'appareil. Puis... Une voix finissait par se faire entendre :
"Hum... Ca enregistre, là...?
...
Je crois que oui... Ahem."
J'ai immédiatement reconnue la voix.
"Bon... Ceci est un sorte de journal intime, mais en audio. Histoire de me vider la tête. Enfin je dis ça, mais je pense m'en débarrasser plus tard. Ahem ! Je m'appelle Tara... Mori Tara. Je suis élève au lycée Subarashii High School, où je suis la déléguée de ma classe et aussi membre du conseil étudiant en tant que organisatrice ! Je suis pas mal fière de mon grade, heh heh...
...
Euh... Par où commencer ? Ah, oui. Ahem ! Désolée, j'ai un peu mal à la gorge... Bon. Cela faisait à peine une semaine que la rentrée à eu lieu, et voilà que la directrice de mon école nous dit à tous qu'un échange d'élèves va avoir lieu avec un lycée récent et touché par la modernité ! Et qui était l'heureuse élue ? Moi. Je devais passer dix semaines dans un lycée qui est deux heures de chez moi... Urg... J'aurais pu être flattée si cela ne m'avait pas éloigné de Yasuo-kun."
-Que, Papa...?
"Oh Yasuo-kun... Tu me manques atrocement... Hum ! Enfin bref. C'est donc un peu obligée que je suis allée dans cette école pendant ces dix semaines. "Akademi High School" est le nom de cet endroit crée par... SAIKOU Corporation ? Qu'est-ce que... Enfin, c'est une fois arrivée là-bas que j'apprend qu'une fille a disparue la semaine d'avant ! Cela commençait bien. Urg... C'était étrange, tout le monde me parlait de cette fille... C'était quoi son nom, déjà ? Saitozaki Sumire, si je me souviens bien."
-Ah ! Ce nom... serait-ce...
"Si j'avais su qu'une fille avait mystérieusement disparue, j'aurais mieux insistée pour ne pas y aller. M'enfin, les disparitions ça me connait après tout..."
-Quoi...?
"Bon, je ne vais pas tourner autour du pot ! A peine je commençais ma première semaine à Akademi High, vêtue de mon uniforme pour représenter mon école, je fis la rencontre de cette fille. Cette deuxième année. Elle avait essayée de m'attaquer alors que je visitais la cour de l'école ! Ha ha, quand j'y repense j'ai adoré la calmer ! Mais j'ai très vite compris... pourquoi elle a voulu m'étouffer avec ce sac poubelle. J'ai reconnu ce regard. Elle pensait que j'allais lui voler son Senpai, alors que j'en avais rien à faire de ce garçon. Il m'a parlé une fois pour me souhaiter la bienvenue. Et le seul homme qui hante ma vie, c'est Yasuo-kun...
...
Je ne sais pas pourquoi, mais je lui ai dit que j'étais pareille. Pourtant avec le temps, c'est bien une chose que je ne me vante pas... J'ai vite compris qu'elle était coupable de la disparition de cette fille dont je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer. Et étonnement... J'ai eu de la pitié pour elle. Je ne sais pas pourquoi mais... C'était comme si je me voyais lorsque j'ai commencée à... Ahem ! Bon sang, ma gorge me fait mal. Où j'en étais ? Ah oui, Ryoba-chan... Va savoir comment ça a commencé mais elle m'a demandé des conseils. Que dis-je ? Je lui AI donné des conseils. Une autre fille tournait autour du garçon qu'elle aimait. Je lui ai dit que il valait mieux ne pas faire un bain de sang. Déjà qu'il y avait ce journaliste qui traînait devant l'école... Il ne fallait pas en rajouter."
-Quoi.... Maman tu...
"Moi ça fait plus d'un an que je connais Yasuo. Et ça fait plus d'un an que je le protège de ces mamelles remplis de lait... Il ne l'a jamais remarqué. Il faut dire aussi que je suis plus... stratégique. Pas que je n'aimais pas éliminer "radicalement", mais je n'étais pas une adoratrice du sang. Et j'avais l'impression que Ryoba-chan, si. Mais heureusement, elle m'a écouté. Saboter certaines choses et boom, le garçon refusa la confession de la fille ! En plus elle a fait ça sous le cerisier qui est derrière l'école, située sur une colline... J'aimerai bien avouer mes sentiments à Yasuo dans ce genre d'endroit.
...
Bon, le souci était qu'à chaque fois qu'elle pensait s'être débarrassée de la fille au bout d'une semaine, une nouvelle fille "apparaissait" le lundi suivant et semblait intéressée par Yudasei. En dix semaines, il avait plus de succès que mon Yasuo en six mois ! Et une fois de plus, ce garçon n'avait rien de... spécial. Enfin, je parie que Ryoba-chan dirait la même chose de Yasuo-kun si elle l'avait rencontré. "Chaque Yandere a son âme-sœur unique à ses yeux", comme a écrit Maman dans son dernier livre. Ahem ! Que dire de plus... A oui ! Ryoba-chan était radicale. Elle n'attirait pas l'attention de la police. Je ne sais pas trop pourquoi mais il parait que le directeur ne voulait pas que les forces de l'ordre enquêtent sur la disparition de Saitozaki-san. Va savoir... En tout cas ce journaliste était toujours là semaine... après semaine... Heureusement que le directeur lui avait interdit d'entrer à l'école. Il restait devant à regarder et à questionner les élèves. J'y suis moi-même passé...
...
Ryoba-chan n'osait pas parler à son Senpai. C'était bête, je lui disais : "Mais si tu avoues tes sentiments maintenant et que vous vous mettez ensemble, les autres filles ne s'intéresseront plus à lui une fois vous deux en couple !" Et qu'est-ce qu'elle m'a dit ? "Je sais mais je ne souhaite pas précipiter les choses. Je veux que l'instant soit parfait, comme dans mes rêves !" Ah la la... Et le pire, c'est que je la comprend."
-... Comprend...
"J'ai continué à aider Ryoba-chan. Semaine après semaine. C'était comme une distraction pour moi et ça me faisait oublier mes cauchemars d'imaginer le garçon que j'aime se mettre en couple avec une fille pendant mon absence. Et lors de mon dernier jour à Akademi High, aujourd'hui même, alors qu'elle allait enfin se confesser... Boum. Cet andouille de journaliste l'arrête avec la police ! Il la suspecte d'avoir tué la fille des toilettes. J'ai vue la scène de loin, et je ne voulais pas être à sa place...
...
Son procès a lieu très bientôt. L'idée qu'une adolescente tue sa camarade attire beaucoup de média. J'espère que mes alibis sur ces semaines passées ici, mes conseils de dissuasion et sa réputation à l'école de fille populaire qu'on a forgé toutes les deux suffira à convaincre les jurys. Ahem... J'espère vraiment que ça va aller... Ce type semblait si sûr de lui quand il a demandé son arrestation. J'avoue avoir un peu peur pour Ryoba-chan. On aurait fait tout ça pour rien, si il convint le procès de son origine obsessionnel... Maman m'a toujours dit que dès que ça se savait, c'était MORT. La discrétion était la clé.
...
Au pire... Moi je rentre à la maison dans deux jours... Tout ça va bientôt être fini et quoi qu'il arrive, cela ne me concerne plus. Je vais te retrouver, Yasuo-kun. Ces semaines sans toi sont trop durs... Tu me manques..."
-Hm...
"Ryoba-chan... Si jamais je t'ai envoyé cette cassette et que tu l'écoutes, saches que c'était un vrai plaisir de te connaître. Quoi qu'il est arrivé, j'espère vraiment que tu m'oublieras pas. Et j'espère que tu as eu ton Senpai. Si c'est pas le cas, je suis désolée... Ahem... Et hum... Si jamais ce n'est pas Aishi qui écoutes cette cassette... Si jamais quelqu'un d'autre l'écoute, ce qui veux dire que je ne l'ai pas détruite, je... Ne jugez pas cette histoire. Vous n'êtes pas à notre place, vous ne connaissez pas la puissance de ce sentiment.
...
Je sais qu'on peut être des monstres, qu'on peux être cruel... Mais tout est une question de contrôle. Moi j'utilise la violence qu'en extrême urgence, et je ne l'ai utilisé que... deux fois en un an. Quant-à-Ryoba... Arg, c'est plus. Enfin bref, je vais arrêter là car cette cassette n'a pas non plus la place d'un minitel. C'était Mori Tara, quittant Akedemi High School. Adieu."
...
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