Chapitre 11 : Le poison de la vie
...
La suite va bouleverser tout le lycée.
C'était la pause de midi. Après avoir fait un tour aux toilettes, je montais sur le toit dans le but de prendre mon déjeuner sous le soleil. D'ailleurs c'était dans les toilettes où la lumière était hors service. Ce n'était pas la première fois que j'utilisais ces toilettes, et je n'avais jamais vu quelqu'un d'autre y aller. A croire que c'était ces toilettes où la fille a été tuée en 1989.
Mais ce serait trop gros pour croire ça, pas vrai ? Car ça pouvait être les toilettes pour filles de l'autre coté de l'étage. Une chance sur deux, donc.
Bref. Je m'approchais des bancs du toit, où certaines personnes étaient déjà installés à manger. J'admirais un instant le ciel nuageux mais ensoleillé. Je me pensais déjà au week-end et au fait de revoir mon ami Yuuta.
C'était calme, malgré le monde sur le toit. Chacun était à son occupation ou son repas.
Mais quelque chose d'inédit attira mon attention. J'apercevais au loin Raibaru. Cette dernière semblait observer quelque chose en étant caché derrière le pilier où était la grande horloge. Et en direction de son regard se trouvait Osana, de dos, qui semblait parler à un garçon aux cheveux cramoisi mi-long aux mèches balayés et aux yeux vert d'eau.
J'étais bien trop loin pour bien entendre leur conversation. En tout cas Osana avait les poings sur les hanches, tandis que le garçon semblait plus distant.
Mais il y avait autre chose. Alors que Raibaru observait la scène, j'étais entrain de voir une fille s'éloigner du banc où le repas de la blonde-rousse était posé, à proximité de cette dernière. C'était Ayano. Je n'avais pas vu ce qu'elle avait fait. Peut-être qu'elle y était assise ou était vers les petites barrières de sécurité.
"On pourrait facilement tomber du toit comme ça, sérieusement..." marmonnais-je en croisant des bras.
Mais bon, je n'avais sur le moment pas la tête à aller voir la fille aux cheveux noirs. Je secouais la tête et je me dirigeais vers un banc vide qui se trouvait pile en face de l'emplacement d'Osana, Raibaru et le garçon. Je m'installais et je commençais à manger mon repas de midi.
Je voyais le garçon s'éloigner d'Osana et la rousse revenir vers son amie. Les deux filles s'asseyaient sur le banc blanc aux contours roses et chacune prenaient leurs repas l'une à coté de l'autre. Je pouvais juste distinguer de ma position qu'elles avaient toutes les deux un bento et des baguettes en main. Tandis que moi, j'étais entrain de manger un sandwich acheté la veille à l'épicerie de ma rue.
A peine mon repas entamé, je pris la bouteille d'eau que j'avais posé à coté de moi pour dévisser le bouchon et boire quelques gorgés.
Et tandis que je faisais cela... Ce passait l'inévitable juste à quelques mètres en face de moi.
Soudain... Un son de toux attira mon attention. Je baissais ma bouteille et ma tête et je vis alors que cela provenait en direction des filles. Et plus précisément...
De Raibaru.
Cette dernière commença alors à tousser, arrêtant de manger au passage. Mais ce n'était pas une petite toux. Non... Sa toux s'éternisait et devenait plus forte. Et bien sûr, Osana remarquait que quelque chose n'allait pas.
"Raibaru ? Qu'est-ce qui ce passe ?! Tu as mal ?!" entendais-je de sa part au loin.
Elle comme moi, pensait qu'elle avait mangé de travers... C'était une chose qui arrivait souvent.
Mais alors que la fille continuait de tousser en se tenant la gorge...
Elle tomba subitement en avant sur le sol.
Surprise, Osana se releva immédiatement pour s'approcher de son amie. Tandis que pour ma part, je posais ma nourriture avant de me lever.
"Can c'est pas normal..." commentais-je.
Même de loin, je voyais le visage d'Osana prendre une expression paniquée tandis que Raibaru était par terre et ne bougeait plus. Osana commença à la secouer tout en prononçant d'une voix aigu et paniqué :
"Raibaru ! Oh mon dieu... Raibaru ! Réponds-moi ! Réveilles-toi... S'il te plait, réveilles-toi !"
Evidemment sa voix attira l'attention de toutes personnes à proximité, qui se levaient à leurs tours et regardaient la scène. Elle hurlait, elle secouait son amie. Je commençais alors à comprendre... Et je devenais pâle et la panique prenait aussi mon esprit en otage.
Laissant mon repas derrière moi, je m'approchais en courant de la scène. Osana continuait d'essayer de réveiller son amie mais... La panique qu'elle avait fit comprendre que ce n'était strictement PAS normal.
Osana hurla, sa voix devenait irritante :
"C'est pas vrai ! Oh.... Mon dieu ! Ca peut pas arriver !!! NON !!! ... Non..."
Sa voix était devenue tremblante. Prête à pleurer.
Raibaru... Ne se réveilla pas...
Elle était au sol, les yeux encore ouvert et la bouche évacuant une bave coloré d'un rouge. Son corp était inerte, son visage était bleu.
Raibaru venait de mourir sous nos yeux.
...
Osana était en larme. Elle avait ensuite prit son téléphone et avait appelé la police tandis que quelques autre témoins de la scène étaient allé chercher un professeur.
"Allô... la police ?Je... suis une élève d'Akademi... Mon amie... est morte... Je ne sais pas ce qui c'est passé... S'il vous plaît... envoyez... quelqu'un..."
Bien que je m'étais approchée, j'étais paralysée par ce que je venais de voir. C'était la première fois que je voyais quelqu'un mourir sous mes yeux.
... En plus quelqu'un que je connaissais.
Mais qu'est-ce qui s'est passé ?
...
Cinq minutes plus tard, la police est arrivée au lycée. Ils nous ont tous fait évacué et nous ont tous questionnés, surtout ceux qui étaient présent sur le toit. J'y suis aussi passé, pour ma part.
Mais je n'étais pas tranquille. J'étais sûre que la scène que j'avais vue n'était pas normale. Avaler de travers ne tue pas quelqu'un de cette façon.
"Était-ce vraiment un accident ?" me demandais-je.
Si ce n'était pas le cas... Je devais savoir ce qui s'est passé...
Et si il y a un responsable... Je DEVAIS le retrouver.
Hélas, je ne connaissais pas réellement Raibaru pour savoir qui aurait pu s'en prendre à elle.
Mais pour le moment, je ne devais pas trop spéculer.
Quand la police était à l'école, je me suis présentée à eux. C'est en dévoilant ma venue que j'ai leur ai demandé une sorte d'alliance. La directeur a heureusement confirmé ma venue et prouvé mon grade d'apprentie détective privé. Le commissaire, bien que mitigé, était finalement d'accord pour me donner le résultat de l'autopsie.
Mais pour le reste, j'étais au même stade que les autres élèves. L'école ferma pour le reste de la journée et nous étions tous obligés de rentrer chez nous. J'ai d'ailleurs aperçu Osana. La pauvre était totalement dévastée. Heureusement pour elle, elle n'était pas toute seule. Yamada Taro était à ses cotés, essayant de la consoler.
D'ailleurs j'ai cru voir à cet instant quelqu'un espionner les deux adolescents. Mais c'était sans doute mon imagination.
Et il n'y avait pas qu'Osana qui était en deuil. J'ai pu voir bien d'autre élèves avoir la mine basse. Surtout les membres du club d'art martiaux.
"C'est vrai... J'avais entendu qu'elle était l'ancienne présidente de ce club."
Une vie qui s'est éteinte sans crier gare.
...
Je ne voulais pas rester chez moi pour le reste de l'après-midi et attendre l'appel de la police en regardant le plafond de mon appartement. Je me suis donc vêtue de ma tenue de tous les jours et je suis sortie en ville. Il fallait que je me change les idées. Il y a eu un mort à Akademi High et tant que je n'étais pas sûre que c'était un homicide, je ne pouvais continuer à me ronger la santé là-dessus.
Je me promenais dans une petite rue commerçante qui n'était pas très loin de chez moi. Il y avait pleins de boutiques, ici : Une quincaillerie, un magasin de mangas, un salon de coiffure, une boutique d'électronique de la marque SAIKOU écrit en gros, un magasin de jeux vidéos, une boutique de lingerie, un magasin de cadeaux, une supérette et un café. Il y avait aussi un stand de ramen, et un télescope en direction de la mer où on pouvait voir des voiliers au loin.
Il y avait des personnes qui entraient et sortaient des boutiques, d'autre se promenant tranquillement. Des adultes comme des enfants.
Je regardais l'heure sur mon téléphone, il était presque quinze heures. Je n'avais pas encore eu l'occasion de visiter le magasin de jeux vidéos ou de mangas.
Mais alors que je m'approchais d'une des deux boutiques, une chevelure violette attira mon attention. Je m'arrêtais dans mon pas quand je reconnaissais Haruka Kokona, assise sur un banc qui était devant le salon de coiffure. Elle avait une très jolie tenue, contenant un pull rose et une jupe blanche à dentelle. Elle était accompagnée d'un homme plutôt âgé, qui avait son bras sur les épaules de la fille.
Pensant directement qu'il pouvait être son père, je décidais de m'approcher histoire de saluer ma camarade. C'est souriante que je me plaçais devant les deux personnes et que je levais ma main en prononçant :
"Oh salut, Haruka-chan ! Je ne m'attendais pas à te voir ici !"
Mais la réaction de Kokona n'était pas celle que j'aurai imaginé. Car dès qu'elle m'a vue, elle s'est tout de suite redressée en écarquillant des yeux. L'homme, quant-à-lui, retira son bras.
"A-ah ! Ishumaru-chan...!" fut sa réponse d'une voix étonnement aigue et surprise.
Sa réaction ressemblait à celle d'une personne qui avait été prit en flagrant délit, j'étais étonnée venant de Kokona. Surtout qu'à première vue, je n'avais rien vue d'étrange.
Kokona se leva du banc, laissant l'homme derrière elle, tandis que je demandais avec mes sourcils levés au visage:
"Tout va bien ? Je te dérange, peut-être...?"
Son regard était toujours grand ouvert. Elle devenait même pâle et je vis même une goutte de sueur descendre de son front... C'est ensuite soudain qu'elle m'attrapa le bras et m'entraîna avec elle loin du salon de coiffure.
Je la suivais quelques pas, perplexe, avant de ramener mon bras vers moi et de me tourner face à Kokona pour la stopper dans ses mouvements. Cette fois-ci, je fronçais des sourcils.
"Hey ça va, ton père peut comprendre que tu croises une camarade d'école. Non ?" prononçais-je d'un ton plus dur.
Ceux à quoi, elle détourna le regard.
"Ahem... Bien sûr mais... Je suis un petit peu occupée, tu vois...?" fut sa réponse.
C'est là que ça piquait dans mon cerveau. Alors que je la regardais, mon expression prit un ton plus méfiant, fronçant d'avantage des sourcils.
J'ai eu ensuite l'instinct de me pencher sur ma gauche, où je voyais toujours l'homme assit sur le banc qui nous regardait au loin. Puis, la question sortait automatiquement de ma bouche :
"Attends. C'est bien ton père, n'est-ce pas...?"
Le manque de ressemblance, l'âge qui semblait quand même avancé, la tenue assez classe de l'homme... Quand je me redressais et que je refixais Kokona, cette dernière baissa des yeux en se frottant le bras droit. Elle semblait gênée, voir honteuse.
Et là, j'avais compris.
"Oh mon dieu... Tu fais CE genre de choses ?!" lâchais-je d'un ton fort en écarquillant des yeux.
Dans notre pays, il arrivait que des jeunes filles acceptaient de passer du temps avec des hommes plus âgés contre de l'argent. Ca pouvait être des rendez-vous, comme plus si affinités en fonction de la rémunération.
Je sais de quoi je parle car quand j'avais fuguée ma ville après la mort de ma famille, je l'avais fait deux fois. Bien sûr, ça n'allait pas plus loin qu'un restaurant. J'avais immédiatement arrêtée quand Sasuke m'avait prit sous son aile. Il n'a jamais été au courant...
Mais venant de Kokona, j'étais totalement choquée. Je ne la voyais pas du tout faire ça, je voyais plus ces pestes d'Akademi High le faire...
Et quand j'ai dit ça à voix haute, Kokona releva immédiatement sa tête et ses yeux avant de lever ses mains devant elle.
"N-non ! Ce n'est pas ce que tu crois !" me dit-elle.
-Alors c'est quoi ? Demandais-je en croisant des bras.
Voyant que je lui laissais une chance de s'expliquer, Kokona poussa un gros soupir en baissant ses mains. A son tour elle croisa des bras mais gardait sa tête et ses yeux en direction du sol. Il eu un petit instant de silence avant qu'elle le brise avec une voix basse :
"Voilà... C'est vrai que je fais "ce" genre de chose auquel tu dois penser... M-mais je fais ça pour mon père. Il doit de l'argent à un requin de prêt et... Il a énormément de dettes. Alors c'est vrai que quand des hommes me proposent de l'argent pour passer du temps avec moi... J'accepte. M-mais je ne vais jamais plus loin que des rendez-vous banales ! Je ne vais pas non plus dans... des hôtels pour..."
Pendant son explication, elle variait entre me regarder dans les yeux et fixer à nouveau le sol. Et étonnement... Son explication m'avait convaincu.
Je fronçais tristement des sourcils tandis que mon regard s'adoucit. La pauvre, son visage montrait effectivement qu'elle ne faisait pas ça par plaisir. Elle aidait donc son père qui avait des dettes...
"Haruka..."
Je m'en voulais un peu de l'avoir jugé trop vite. Mais je n'approuvais pas ce genre de chose. Je me repenchais vers l'homme qui était sur son téléphone, avant de me redresser vers Kokona.
Alors que le silence était placé entre nous, je soupirais avant d'enfoncer ma main dans la poche de ma poche de ma veste. Prise de pitié, je sortis mon portefeuille, sortie des billets et je lui tendais.
"Tiens. C'est pas autant qu'il doit te donner, mais je veux que tu les prennes à condition que tu t'arrêtes là pour aujourd'hui."
En voyant les billets colorés, Kokona releva sa tête vers moi en me fixant avec de gros yeux. Elle était comme bloquée par la surprise.
"Qu... Quoi...? Ishimaru... J-je ne peux pas accepter !" prononça-t-elle en secouant la tête.
-Oh que tu si tu peux accepter, répondis-je en lui attrapant le poignet et lui enfonçant les billets dans sa main, et si il est pas content je serais ravie d'aller lui dire !
Une fois lui avoir donné les billets, Kokona les regardait encore un instant avant de me regarder à nouveau. Elle avait toujours le regard surpris, je voyais même le reflet de lumière de ses yeux bouger dû à un début d'humidité. Visiblement, elle ne s'attendait pas à que je réagisse comme ça.
Ceux à quoi, je passais ma main dans mes cheveux et je pris une forte voix dans le but de me faire entendre :
"Oh, ça me fait penser ! J'ai croisé ton père tout à l'heure. Il te cherche partout, il n'arrive pas à te joindre ! Viens, je te raccompagne chez toi !"
Et sur mes paroles, je pris le bras de Kokona et je l'entrainais à mon tour vers moi en direction de l'arrêt de bus. Et j'avais vu au regard de l'homme qu'il m'avait entendu.
Une fois à coté de l'arrêt de bus, je voyais l'homme quitter la rue commerçante en marchant et s'éloigner. Je le regardais partir jusqu'à qu'il disparaisse de mon champ de vision. Puis je me retourne vers Kokona en plissant des yeux et j'ajoutais d'un ton bas mais autoritaire :
"Bon par contre tu vas me faire le plaisir de trouver un autre boulot. Je parie que le café d'ici doit chercher des serveuses et qu'il pait au plat servi. Et moi, je ne dirais rien à l'école. Mais si quelqu'un l'apprend, genre Ronshaku Musume, tu es partie pour être la risée de l'école."
-Mais... Je ne vais pas avoir assez. Même Saki-chan m'aide d'une façon...
-Ecoutes, Haruka, rentre chez toi tranquillement. La journée a été dure pour nous tous. Tu n'as pas besoin de ça ne serait-ce que pour aujourd'hui. D'accord ?
-D'accord...
Je savais que je n'avais pas vraiment convaincue Kokona d'arrêter ses rendez-vous rémunérés, mais je sentis que mon geste l'avait touché.
Elle me remerciait et montait dans le bus qui venait d'arriver. Je laissais le véhicule s'éloigner avant de pousser un soupir.
La mort de Raibaru n'était pas suffisant pour aujourd'hui, visiblement.
Mais le pire restait à venir.
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