Chapitre 10 : Une ressemblance frappante
Voilà enfin un nom. La nom de la fille accusée d'avoir tuée sa camarade à la fin des années quatre-vingt.
Aishi Ryoba.
Une fois le nom écrit sur le post-it, je relevais mes yeux vers mon ordinateur tout en répondant à mon ami Yuuta auquel j'étais toujours au téléphone :
"Merci, Yuuta-kun. Je vais me renseigner là-dessus."
-Je t'en prie, répondit-il. Tu sais que si tu as besoin, tu n'hésites pas à m'appeler. Je serais toujours là pour t'aider.
-Je sais.
Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire. Entendre Yuuta me faisait du bien. C'était comme si il effaçait toutes mes angoisses de la journée.
"Bon ben... Je vais te laisser. J'ai des choses de la journée à noter." ajoutais-je en me raclant la gorge.
-Ca marche, fut sa réponse.
Dans un sens, je voulais raconter ma journée et passer du temps à parler à Yuuta. Mais je me disais que c'était une mauvaise idée. C'est alors que juste avant que l'un d'entre nous raccroche, j'ai eu une illumination :
"Yuuta, attends ! Ahem... Ca te dirait qu'on se voit samedi ? Genre, hum... Manger quelque part et discuter. Ca fait un moment qu'on ne sait pas vu, pas vrai ?"
Cela faisait un moment que, en effet, je n'avais pas vu mon ami Yuuta. Mais c'était comme si le fait qu'il avait sa copine me bloquait à chaque fois qu'il me proposait de passer chez lui.
Mais maintenant qu'il n'était plus avec Yoshe, je me disais... Peut-être...
"... Avec plaisir !" fut sa réponse depuis mon appareil.
-Super ! Prononçais-je joyeusement. Je te tiens au courant, d'accord ? Allez, a plus !
Et après ça, je raccrochais. J'étais contente et j'avais hâte de revoir Yuuta. Bon, ce n'était pas non plus un rencard mais...
Je me mettais à penser à notre amitié et j'en rougissais. Il faut croire que j'avais toujours un faible pour lui, après tout ce temps.
"... Bordel."
Réalisant ces vieux sentiments, je passais ma main sur mon visage en me mettant bien au fond de ma chaise. Mais au bout d'un petit moment, je me redressais afin de me concentrais sur ce que je venais d'apprendre.
Je regardais le post-it où j'avais écrit le nom.
"Aishi Ryoba... Pourquoi est-ce que ça m'est familier ?"
En effet, sans que je le sache, j'avais l'impression d'avoir déjà entendu ce nom quelque part. Il ne m'était pas complètement inconnu. J'avais beau réfléchir un bon moment, je n'arrivais pas à me souvenir. Donc instinctivement, je me suis dit à voix haute :
"Peut-être que j'ai du entendre ce nom par mes parents... Ils ont du connaître l'affaire de 1989 et Papa était particulièrement fasciné par les affaires de crimes."
C'était la seule réponse que je mis sur ce point. Après tout quand cette affaire avait eu lieu, mes parents avaient à peu près mon âge. Si la télévision et la radio de l'époque ont parlé de cette affaire au point que tout le pays le connaisse, mes parents ont du l'entendre eux aussi à l'époque.
Repenser à mes parents eurent comme une soudaine mélancolie.
"Papa... Maman... Sayaka..."
Ma famille me manquait terriblement. Il ne se passait pas une semaine sans que je pense à eux.
Mais je secouais ma tête avant de me mettre à utiliser mon ordinateur. J'allais sur internet et je tapais donc sur la barre de recherche le nom de la lycéenne accusée avec "1989" en plus. Je tombais ainsi sur un site journalier qui en effet, parlait de l'affaire.
Je naviguais un peu sur le page jusqu'à la mention de la dite-accusée :
"Aishi Ryoba, élève de deuxième année à Akademi High School, accusée par un journaliste d'avoir assassinée une adolescente dans les toilettes du bâtiment de son école... Bla bla bla... Alibi par une amie venant d'un autre lycée... Preuves... Jury a été clément... Acquittée... A accusé le journaliste de l'avoir utilisé pour se faire connaître..."
Et juste en bas, il y avait une photo de la fille. Une photo un peu en mauvaise qualité, qui semblait être une photo de classe individuelle. Cependant dès que je posais mes yeux dessus, j'ai eu un blocage.
Un VRAI blocage.
C'était une fille à l'allure assez normal. Elle avait de longs cheveux noirs attachés sous une couette basse, des yeux noirs, une expression neutre et elle portait ce qui semblait être l'ancien uniforme d'Akademi High School. Un uniforme similaire à celui que je porte, sauf aux manches longues.
Elle avait une allure banale, une posture banale. Bref, elle semblait parfaitement banale.
Mais... Elle ressemblait énormément à quelqu'un.
Ce visage... Ces yeux.
"On dirait..."
Sortant de mon blocage mental, j'ouvris sur mon ordinateur un nouvel onglet mais cette fois-ci j'allais sur la page d'Akademi High du réseau Kaobook. Kaobook est un réseau social mondial où on pouvait trouver n'importe quoi... et n'importe qui.
Une fois sur la page du lycée, j'utilisais la barre de recherche lié pour chercher les membres du groupe, et je tapais le nom "Aishi".
Et que trouvais-je en tapant ce nom ? Un profil :
Aishi Ayano.
Sa photo de profile montrait bel et bien qui c'était : La fille aux cheveux noirs qui m'avaient lancé un étrange regard la dernière fois...Celle qui m'avait prise en photo... Celle que je cherchais partout toute la journée...
Yan-chan.
"Elle s'appelle donc Aishi Ayano." marmonnais-je en regardant le profil de la fille. "Mon dieu qu'elle ressemble à Ryoba-san... Elle serait de la même famille ? Genre cette fille serait la fille de Aishi Ryoba ?"
Je n'aimais pas spéculer de manière aussi radicale, surtout quand deux personnes se ressemblent, mais cette fois c'était bien trop flagrant. Je veux dire... Moi aussi je ressemble beaucoup à ma mère, mais ce n'était pas du cent pour cent... J'avais les yeux de mon père et quelques traits de lui qu'on voyait de très près.
Mais je me souvenais que ma petite sœur Sayaka, elle, avait les yeux bleus de ma mère. Si elles se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, alors que ces deux filles soient de la même famille serait tout aussi logique.
Mais je restais vraiment étonnée. Je bougeais entre la vieille photo du site et celle du profil Kaobook, il y avait une ressemblance frappante. On dirait des jumelles ! ... Enfin... Ryoba-san avait une poitrine plus développée que celle de sa fille... Mais à part ça, elles étaient pareils.
Donc cette fille "innocente" qui avait apparemment menacé le journaliste deux fois au point que ce dernier abandonne sa fille pour s'enfuir à l'étranger...
Était la mère d'Ayano.
Et grâce à tout ça, j'avais enfin le nom de cette Yan-chan.
Et j'étais déterminée à aller la voir le lendemain.
...
Jeudi matin, Akademi High School.
J'étais près du portail, mes affaires déjà posés dans mon casier, attendant la dénommée Ayano. J'étais prête à lui parler quitte à me faire passer pour une désagréable.
C'est finalement au bout d'une dizaine de minutes à laisser les autres élèves passer à coté de moi que je vis celle que j'attendais. Je la laissais entrer dans le bâtiment avant de la suivre jusqu'à son casier. Il y avait encore du monde dans le hall, donc elle n'avait pas remarqué ma présence.
Et quand finalement elle rangea ses chaussures, je me me plaçais à coté d'elle avant de l'aborder :
"Excuses-moi. Tu es bien Aishi Ayano ?"
J'ai prit un ton sympathique. Sans autorité ou timidité dans la voix. La fille tourna sa tête en ma direction et prit comme une expression étonné.
Elle se tourna complètement vers moi, tandis que j'enchaînais :
"Bonjour. Je crois qu'on n'a pas vraiment eu l'occasion de parler. Je m'appelle Ishimaru Miharu. Tu es bien Aishi Ayano, c'est ça ?"
Après la fameuse inclination de respect, je me redressais et je continuais de regarder Ayano avec un faux sourire chaleureux.
"Oui, c'est mon nom." me répondit-elle d'une voix plutôt grave et d'un ton neutre.
Quand elle prit la parole, elle semblait... parfaitement normale. Je veux dire : Rien à voir avec le drôle de regard que j'ai eu d'elle la première fois que je l'ai vue. On dirait presque une autre personne.
C'était très bizarre... J'avais l'impression que ses mimiques du visage sonnaient faux.
Notant cela dans mon esprit, je continuais tout en restant calme et agréable :
"J'espère ne pas te déranger. Je voulais discuter avec toi. En fait, c'est par rapport à hier. Tu sais, cette fille qui a voulu blesser une autre fille... Puresu Horuda."
J'avais visiblement attirée son attention. Ayano resta droite, leva légèrement les yeux au plafond avant de prononcer du même ton que ses dernières paroles :
"Oui, j'ai vue ce qui s'est passé hier matin. J'étais surprise aussi. Je me demande ce qui lui ai passé par la tête."
Bien qu'elle parlait normalement, j'ai encore eu cette drôle de sensation. Comme si j'imaginais qu'elle parlait de manière fausse. C'était étrange car elle parlait normalement. Je ne savais pas si c'était sa voix ou autre chose mais... J'avais l'impression que c'était du faux, encore une fois.
Chose qui me déstabilisait.
"Ahem..." Je me raclais la gorge. "C'est vrai... Enfin, pardonne ma curiosité mais avant-hier soir, je t'ai vue sur le toit avec Horuda. Est-ce que... Elle t'avait parlé de ce qu'elle allait faire ou...?"
Et hop, j'avais les deux pieds dans le plat. J'ai voulu tenter un chemin du style "je ne sais pas, un rapport ?", pour voir comment elle allait réagir. Et bien que j'attendais à ce qu'elle écarquille des yeux... Ce n'était pas du tout le cas.
Elle se contentait de croiser les bras en me regardant. Et quand elle ouvrit la bouche afin de faire entendre sa voix...
"Hey, mais c'est Ishimaru !"
On se fit littéralement interrompre par plusieurs élèves autours de nous.
C'est en me retournant que je tombais sur une dizaine d'élèves qui étaient derrière moi, tous me regardant avec des étoiles dans les yeux. Surprise, je fronçais des sourcils.
"Quoi ?" lâchais-je d'un ton perplexe.
Ils étaient tous vers moi, l'air content. J'en étais presque à oublier Ayano sur le coup, je me retournais complètement vers eux en croisant leurs regards ébahis.
"Ce que tu as fait hier... C'était trop génial !" lâcha un garçon aux cheveux blancs.
-Tu as arrêtée cette fille devant tout le monde ! Ajouta un garçon brun. Tu es trop forte !
-Je ne savais pas que tu savais faire du self-défense ! Prononça Haruka Kokona avec un gros sourire au visage.
-C'est clair, répliqua Miyu Saki de la même façon, j'aimerai trop apprendre à faire ça !
-Tu devrais trop rejoindre notre club d'art martiaux ! Ajouta un garçon qui portait justement le bandeau du club d'art martiaux de l'école.
J'avais des fans. Littéralement. Ils étaient tous entrain de parler de mon acte envers Horuda. Et encore, si ils savaient ce que j'avais fait aux délinquants dans la même journée, je ne sais pas si ce serait la même ambiance.
D'ailleurs, par dessus les casiers à proximité de moi, je voyais justement passer cinq tignasses. C'était eux. Je voyais à leurs têtes qu'ils n'avaient pas aimé recevoir une raclé. L'un d'entre eux avait un cocard sur son œil gauche, un autre avait encore les yeux rouges à cause de la bombe au poivre, et le chef avait encore la marque du bokken que je lui avait mit sous la gorge ainsi qu'un bandage autour de son poignet.
Pendant le brouhaha de mes fans, je croisais leurs regards. Ils étaient à la fois rempli de colère mais aussi comme rempli de méfiance. En tout cas, ils se contentaient de tracer et ne semblaient pas vouloir prendre leur revange... Pour l'instant.
Uns fois eux partie, je poussais un soupir et je me retournais vers Ayano. Mais une nouvelle surprise se fut quand je remarquais qu'elle avait disparue.
Etonnée, je regardais les alentours mais il n'y avait aucune trace d'elle. Elle en a profité pour s'éloigner.
Je n'avais pas eu ma réponse !
Est-ce qu'elle en avait profité pour fuir ou elle a juste pensé que la conversation était fini ? Je n'aurais jamais la réponse à cette question.
La matinée se passe tranquillement. J'avais essayé de retrouvé Ayano mais contrairement aux autres élèves, elle ne restait jamais au même endroit très longtemps. Donc j'en ai profité pour aller dans ma salle de classe à l'avance et analyser les informations dans mon carnet.
Je me disais que Ayano pouvait être lié à cette histoire avec Horuda. Mais je n'avais aucune preuve pour penser cela. Je me fiais juste à les avoir vu sortir d'un endroit reculé qui semblait idéal pour une conversation. Mais c'était tout. Et le fait que Ayano serait la fille de Ryoba, une fille dont un ancien journaliste détesté du pays était sûr qu'elle était responsable d'un meurtre, n'était pas non plus une preuve.
Et puis... Même si Ryoba était la vraie coupable de ce meurtre en 1989 et qui a vraiment menacé ce journaliste ne voulait pas dire que sa fille était aussi dangereuse.
... Pas vrai ?
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro