Chapitre 8 : La rue commerçante
Enfin le week-end.
Avec ma première semaine à Akademi High School, je n'avais pas prit le temps de m'intéresser à la ville auquel je devais rester pendant dix semaines.
On pourrait... juste l'appeler "Buraza Town".
Au cours du samedi matin, j'avais décidée de sortir prendre l'air. Je m'étais habillée de ma tenue de civile et de prendre avec moi l'argent de poche que m'avait laissé ma mère.
En tant normal, mon style vestimentaire me faisait ressembler à une fille sage et sérieuse. Des robes droites et plutôt longues, des chemises repassées, des souliers vernis, aux couleurs assez ternes... Mais depuis quelques mois, je m'intéressais à une mode qui commençait à s'installer dans notre pays. Comme la nouvelle décennie approchait à grand pas, les modes changeaient pas mal...
Bref, ma tenue était nouvelle, colorée, et différente de mes autres habits. Ca me faisait bizarre de sortir de chez moi en pantalon avec des baskets aux pieds. Mais après tout, c'était la modernité.
Voilà une bonne heure que je me promenais dans la ville. J'ai traversée plusieurs rues assez surprenantes. Cette ville était bien plus remplie que ma ville natale. Je n'étais cependant pas loin d'avoir le mal du pays.
Mais finalement, j'arrivais dans la rue auquel j'étais brièvement lundi avant mon arrivée à Akademi : Une petite rue commerçante. C'était une rue qui donnait vue sur la mer, rempli de petites boutiques.
Il y avait, pour commencer, une sorte de quincaillerie. Une quincaillerie est un type de commerce de détail, destiné au professionnel ou au particulier, vendant principalement des outils, des fournitures et matériels de bricolage, ou des ustensiles ménagers. La vendeuse de la boutique était une femme aux cheveux turquoises assez baraquée et très peu accueillante. A peine j'avais passé la porte qu'elle a balancé un "... Tu t'es trompé de magasin ?". Cela ne m'avait pas donné envie de m'y attarder.
Juste à coté de la quincaillerie, il y avait une une boutique spécialisée à la vente de mangas ! Il m'arrivait d'en lire. Mais dans ma ville, la seule boutique qui en vendait était surtout spécialisée pour des locations de cassettes ou des ventes de disques. Et donc, il y avait peu de mangas proposé. J'ai donc passé une bonne demi-heure à faire le tour de la boutique, attirant l'attention de la vendeuse. Une jeune femme presque habillée toute en rose, portant des lunettes rondes sur le nez et un badge accroché à sa veste où était écrit son prénom "Akemi". Après discussion avec elle, elle m'avait convaincue d'essayer un style de manga qui serait "parfait pour moi". Je suis donc sortie de la boutique avec un sac contenant le premier tome du manga en question.
Petit aparté rapide, ma mère détestait les mangas. Etant écrivain, elle préférait largement mettre son âme pour écrire des romans. Ce qui était dommage car ses histoires pouvaient très bien s'accorder avec des illustrations pour donner des mangas géniaux.
Fin de l'aparté.
A coté du magasin de mangas, il y avait un café ! Mais je voulais faire le tour de toutes les boutiques avant de faire une petite pause là-bas.
Juste après, il y avait un salon de coiffure. Mais n'ayant pas envie de me couper les cheveux, je ne faisais que regarder le panneau situé à l'extérieur. Enfin même si le banc devant le commerce était occupé par un homme assit à coté d'une jeune femme... Très jeune femme, voir la fille avait mon âge. Et vue comment il touchait son épaule, je doutais que ce vieux type était son père.
"Urg... Ca me dépasse." pensais-je silencieusement avant de m'éloigner du salon.
Je traçais ensuite à la boutique à coté, c'était une boutique de lingerie. Bon... Il est vrai que mes sous-vêtements étaient les plus basiques du monde, triste et blancs. Alors je suis entrée dans le magasin, accueillie par une vendeuse aux cheveux violets. J'en profitais pour m'acheter un ensemble en dentelle noirs, hélas le reste trop cher pour moi. J'envisageais d'y revenir plus tard, quand j'aurais un peu plus d'argents, pour m'en acheter plus.
Je fis ensuite une pause, regardant la mer au loin où il y avait des bateaux. Après cette pause de quelques minutes et être passé devant un stand de ramens, je continuais mon lèche-vitrine.
Après être passée devant une ruelle à cul-de-sac, j'entrais dans petit magasin de cadeaux. Oui, une boutique spécialisée pour des cadeaux. L'idée d'acheter un cadeau à Yasuo me venait à l'esprit, c'est pour cela que j'ai passé la porte. La vendeuse, ou gérante, était une fille au look très... lolita gotique. Le teint pâle, l'air timide, le nœud dans les cheveux et robe noir de poupée... Hélas, rien dans la boutique pouvait intéresser Yasuo. Et quand j'ai demandé à la poupée vivante si il y avait autre chose, elle s'est contentée de bégayer en me répondant qu'elle aurait des nouveaux articles la semaine prochaine. J'en suis alors sortie sans rien avoir acheté.
Et voilà juste à coté du magasin de cadeaux l'épicerie où j'avais acheté le repas, lundi. Ayant déjà "visité" les lieux et voulant aller au café juste après, je ne prit pas la peine d'entrer. J'aurais été capable d'acheter des bonbons ou du chocolats rien que pour l'envie de grignoter.
Le magasin d'après était un magasin de jeux-vidéos. Il m'arrivait de jouer à des jeux vidéos avec mon père, mais ce n'était pas la chose que j'adorais le plus. J'avais d'abord pensé à regarder les articles en vente, alors j'ai quand même visité la boutique. Le look de la vendeuse blonde était bien colorée. Au aurait presque dit qu'elle avait la mode un poil avancé dans le temps. Sa chemise jaune, son blouson violet, son jean taille haute... En tout cas, j'avais directement senti qu'elle était pas mal atypique. Je suis resté dans le magasin une dizaine de minutes, avant d'en ressortir bredouille.
Et le dernier magasin de la rue était une boutique d'électronique. Et de quelle marque, ma diriez-vous ? De la marque SAIKOU. J'avais déjà mentionné que mon père avait acheté une télévision de cette marque. D'ailleurs en visitant la boutique, j'ai repensé à la discussion que j'ai eu avec Yasuo, qui me disait que Akademi High aurait été crée par le fondateur de la SAIKOU Corporation. En même temps, le symbole de l'entreprise était bien le symbole de l'école aussi... Mais je me demandais fortement pourquoi un type qui a fondé une vrai entreprise d'appareils d'électronique a eu l'idée d'inventer une école. En tout cas, le fait que je sorte du magasin sans acheter n'avait pas l'air d'embêter la vendeuse qui avait l'insigne de la SAIKOU Corporation sur son veston.
Mais alors que je sortis de ce magasin, tenant toujours mon sac avec mes précédents achats...
Que fut ma surprise de tomber nez à nez avec la novice.
"Oh, Aishi." prononçais-je après avoir écarquillé des yeux.
Le regard de la fille fut aussi étonné que le mien, ne s'attendant pas à me croiser mais aussi que la porte se soit ouverte presque sous son nez.
"Ah, c'est toi." lâcha-t-elle sur un ton surpris. "Que fais-tu ici ?" demanda-t-elle ensuite.
-Moi ? Je visite la rue commerçante, je n'ai pas eu le temps cette semaine. Et toi ?
-Hé bien... Je me promène aussi.
La réponse de Ryoba était assez vaseuse. Elle, habillée d'une chemise blanche à manche courte sous une jupe noir à bretelles, passait une de ses mains derrière la nuque en détournant les yeux.
Ne voulant pas insister, je me contentais de bouger ma tête négativement et je changeais de sujet lorsque mes yeux se reposaient sur le café qui était juste derrière la fille aux longs cheveux noirs.
J'invitais Ryoba à se poser au café, histoire qu'on discute un peu toutes les deux. Et elle a acceptée bien plus facilement que je le pensais. C'est donc accompagnée que j'entrais dans la café.
Nous nous installions à une table et nous commandions quelque chose à manger, étant donné qu'il était déjà l'heure du déjeuner. Pendant l'attende de nos assiettes et même après avoir été servi, Ryoba et moi discutions tranquillement diverses choses.
Mais évidemment, notre "caractère" en commun revenait sur le tapis au fil de la conversation.
"...J'ai rêvée de lui depuis si longtemps..." prononça Ryoba d'un air rêveur. "Que j'ai su que ce sera l'homme de ma vie. Nous sommes fait pour être ensemble !"
-Tu as rêvé de l'homme de ta vie avant de rencontrer Yudasei ? Etonnant.
-Ce n'était pas ton cas ?
Alors que je buvais mon verre de jus de fruit, je le reposais à l'entente de la question de Ryoba. Je croisais son regard, ne m'attendant pas à ce que la conversation revenait sur moi-même. Je lui répondis alors après avoir plissé des yeux :
"Oh. Non... En fait, avant de rencontrer Yasuo-kun, je ne m'imaginais pas en couple et je ne me voyais pas amoureuse. Je ne m'intéressais pas du tout aux garçons, ça me dégoutait presque l'idée d'embrasser quelqu'un. Et maintenant j'ai qu'une envie, c'est d'embrasser le garçon que j'aime. Comme quoi, tout change quand la malédiction se déclenche."
-La malédiction...?
Il est vrai que je voyais mon coté "Yandere" comme une malédiction. Chose qui semblait surprendre Ryoba. Elle me regardait avec de grands yeux ouverts sans les cligner, la bouche close.
"En fait..." ajoutais-je après quelques secondes de silence. "Je dis que c'est une malédiction car avant de rencontrer Yasuo, j'étais une fille normale. J'avais des hobbys, des amis... Mais depuis l'année dernière, je suis littéralement obsédée par lui. Si bien que... Je ne pense qu'à ça et je ne profite plus de la vie autant qu'avant. Les hobbys je les ai toujours, mais ce n'est pas pareil. J'ai des amis, mais c'est surtout pour me blanchir auprès des gens quand j'agis auprès de Yasuo ou des menaces autours."
Je baissais mon regard sur mes mains, qui étaient autours de mon verre.
"Personne s'en est rendu compte mais je suis différente depuis ce jour... C'est pour ça que j'appelle ça une malédiction."
A y repenser aujourd'hui, sur mon siège de voiture de mort, j'ai atrocement souffert d'avoir aimé Yasuo. Rien qu'à l'époque, l'idée de savoir qu'il avait rendez-vous avec Haran me donnait envie de me scarifier pour ne pas y penser.
L'air de rien... Avoir rencontré Ryoba et l'avoir aidé lors de la première semaine m'avait beaucoup aidé psychologiquement.
...
C'était pour ça que j'ai continué à l'aider plus tard.
"C'était sympa de déjeuner avec toi." prononçais-je à ma nouvelle amie en sortant du café, après être sortie de table. "On se revoit lundi à Akademi High ?"
Ryoba, qui suivit mon pas et sortit du bâtiment en maintenant la porte ouverte, se plaçait à mes cotés et se tourna vers moi en ajutant :
"J'avoue que c'était sympathique. Oui, on se voit lundi."
-Que vas-tu faire avec Yudasei ?
-Oh je... Je ne me sens pas prête pour lui parler, pour le moment.
-Ah je comprend. J'étais pareil au début. Allez, bon shopping et à lundi !
Et ainsi, après un mouvement de main, je m'éloignais d'elle et je me dirigeais vers l'arrêt de bus qui se trouvait à la sortie de la rue.
Je rentrais chez moi, tranquillement et contente de ma matinée.
Arrivée à mon appartement, je passais l'après-midi à lire le manga que m'avait conseillé la vendeuse. C'était un manga de type romantique, qui se nommait "Enchanting Petals" ou "Pétales enchanteurs" en français. La couverture du premier tome représentait une jeune femme rousse portant une robe bleu et était entourée de fleurs de la même couleur. C'était l'histoire des liens durables de cette femme qui "fleurissent au fil des saisons".
Et étonnement tout au long de la lecture, l'éloquence du personnage m'avait intrigué. La façon dont elle parlait aux hommes était à la fois fluide et efficace. Si bien que cela m'inspirait presque. Si à Subarashii il m'était facile à sympathiser avec mes camarades car ils me connaissaient déjà, à Akademi j'étais une parfaite inconnue. C'était un retour à la case départ.
Alors je retenais cette méthode de sociabiliser avec des garçons. Si je représentais mon lycée, autant que je me fasse apprécier par la gente masculine d'Akademi High.
Je n'attendais qu'une chose, après ce week-end.
L'appel de ma mère, au dimanche soir.
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