Le temps était compté. Autant pour Ryoba que pour moi-même.

Il me restait une semaine. Une semaine avant de clore cet échange scolaire et rentrer chez moi. Une semaine avant de revoir le doux visage de Yasuo.

Et donc, cinq putain de jours pour se débarrasser de la nouvelle.

Car, malheureusement, Ryoba avait raison sur toute la ligne.

Sakanoue Sonoko.

Honnêtement, cette fille avait une popularité très différentes de Komako ou Chigusa. Le passé glorieux de Sonoko a poussé le club de photographie à l'imiter et à tenir fermement leurs appareils photos.

Cette fille enquêtait. Je n'ai jamais vue quelqu'un observer des détails de façon si prononcé. Et visiblement, cette fille a gardé en tête les renseignements de son mentor... Car elle surveillait plus précisément Jokichi, le senpai de Ryoba.

Mais il suffisait d'être loin pour repérer l'apprentie détective.

Sonoko avait des cheveux bleu foncé, presque indigo, assez courts en désordre coupés en carré. Ses yeux étaient d'un rouge sombre et sa peau était plus matte que celle des autres élèves.

Elle avait comme un regard... méprisant. Et bien que le journal de l'école expliquait son histoire, il n'y avait aucune mention sur une "supposé enquête".

Donc en ce lundi, la novice et moi avions entamé un plan : Nous limitions de rester côte à côte pour éviter toute suspicion. Mais j'étais partie pour aider Ryoba avec cette dernière rivale.

La première étape était que Ryoba gagne la confiance de Sonoko. Au fil des semaines, Ryoba a suivit mes conseils et s'est fait une réputation de béton. Ce qui a permit de s'approcher de Sonoko sans que cela soit bizarre.

Le matin même, avant les cours, Ryoba est revenue me voir pour m'expliquer la situation :

"Elle veut que je lui apporte la carte d'identité d'une professeure."

-Quoi ? C'est quoi cette demande ?

-On dirait qu'elle me met au défi... Et encore, si je lui apporte elle aurait une tâche à me confier.

-D'accord...? Bon, allons jouer les voleuses alors.

J'ai ensuite accompagnée la novice au rez-de-chaussée, près de la salle des profs. Il était temps que la novice me montre son enseignement sur le vol.

Elle entra dans la salle, parle à sa professeure de manière naturelle...

Et sortit une petite minute plus tard, avec une carte d'identité en main et un regard satisfait.

J'étais fière d'elle, ça me rappelait la fois où j'ai fait cette technique lors de ma première semaine pour voler le paquet de cigarettes.*

(*chapitre 6)

Ca remontait à si loin, déjà.

Ensuite, Ryoba alla revoir Sonoko pour lui montrer la carte. J'assistais à la scène cachée derrière un angle de mur.

"Quoi ?" fut sa première réaction, le visage surprit. "Est-ce une... carte d'identité appartenant à une enseignante que tu as là ? Eh bien, eh bien... on dirait que nous avons une petite cleptomane sur les bras... Si tu es partante, j'ai un défi à te lancer."

Ryoba avait l'habitude de laisser parler la personne en face d'elle. Qu'une personne fasse mine d'écouter accorde une confiance à la personne d'en face. Cependant, je ne m'attendais pas à ce que demande Sonoko comme "défi à relever" : 

"Vole le katana dans le bureau du directeur et apporte-le-moi." expliqua Sonoko de sa voix grave. "Ah, mais ce n'est pas tout : je veux que tu le fasses AVANT que l'horloge ne sonne à huit heure. Oh, et tu ferais mieux de le mettre dans quelque chose quelconque avant de me l'apporter. Un étui à instrument, une poubelle, quelque chose dans ce sens. Evite de courir vers moi avec cette arme à la main !"

Cette fille était tordue. Pourquoi mettre ainsi au défi Ryoba ? Je savais qu'elle était là pour enquêter, mais de là à donner un défi aussi compliqué pour accorder un minimum de confiance ? Les apprentis détectives étaient tous aussi farfelu ?

La novice était de dos. Impossible que je vois son visage. Il était fort possible qu'elle fit un visage amical sans montrer son dégout envers cette "rivale". En réponse, je l'ai juste vue hocher de la tête.

"...Ha !" pouffa Sonoko de manière sarcastique. "Bonne chance... tu en auras besoin."

Et elle s'éloigna pour reprendre ses observations. Je m'empressais pour rejoindre la novice quand la détective junior fut assez loin.

"J'ai tout entendu." parlais-je à voix basse. "Avant huit heures ? Il te reste moins de vingt minutes."

-J'ai une idée. Laisse-moi faire.

La réponse de Ryoba m'étonna. Elle m'avait jeté un regard tout en gardant son sourire faussement joyeux. Je fus surprise quelques instants avant de me raviser et de me détendre.

"Ok. Je te laisse faire."

Et ainsi, Ryoba entama la plan. De loin, je l'observais faire de manière discrète.

La novice partit récupérer des objets pour faire des boules puantes. Suite à l'élimination de Honami, Ryoba m'avait demandé de lui apprendre comment en faire.*

(*chapitre 17)

Mais cette fois, l'utilisation était encore plus ingénieuse.

Ryoba alla au toit, attendit que personne ne soit dans les environs, et elle utilisa la ventilation pour envoyer les boules puantes.

Ensuite, elle se rendit au bureau du proviseur, qui a déserté suite à la mauvaise odeur, et avec un sac large elle entra discrètement dans le bureau. Il n'aura pas fallut attendre longtemps pour revenir avec le katana, dans le sac.

"Futée, la petite." prononçais-je les bras croisés. "L'élève a presque dépassé le maître, là." 

Et quand Ryoba alla montré le katana à Sonoko...

Cette dernière eu le visage littéralement sous le choc.

"...Attends quoi ?!" fit-elle d'un sursaut. "C'est... le katana ?! Pas possible... tu l'as réellement fait ! Mais comment..."

-...

-Tch... peu importe. Un accord est un accord. Tu as terminé mon défi... je vais donc te faire une "Faveur". Mieux vaut que ça compte.

Et ainsi, Sonoko retourna à sa ronde.

Ryoba alla remettre le katana à sa place avant d'être vu par un professeur quand l'horloge annonça le cours.

Et ainsi, Ryoba a réussi à avoir Sonoko dans la poche.

Après une discussion avec la novice, nous avions convenue qu'il serait mieux d'avoir Sonoko comme amie plutôt qu'ennemie... Comme nous l'avions dit le week-end dernier.

Et c'est le lendemain, mardi que les choses se corsent.

Ryoba pensa à fouiller le sac de la rivale, dans le but de trouver quelque chose. Je n'étais pas contre l'idée.

Alors nous entrions dans la salle au petit matin, après que l'apprentie ai déposé ses affaires à son pupitre.

Et alors que je guettais l'entrée de la salle de classe, je laissais la novice fouiller.

Le calme régnait dans les couloirs, c'était si apaisant. Au point de me plonger dans mes pensées.

A la fin de la semaine, mon échange scolaire était terminée. Et j'allais enfin rentrer chez moi.

Il me tardait de revoir Yasuo.

Cependant...

Aussi étonnant que ce soit pour une yandere...

J'ai commencé à m'attacher à cet endroit...

Et même à la nocive, derrière moi.

"Tara. Viens voir !"

L'appelle de Ryoba me fit revenir sur terre. Je secouais ma tête avant de me retourner et de m'approcher d'elle. Accroupie, elle tenait un genre de journal intime dans ses mains. Ouvert, elle me montra une page en particulier.

Et ce qui était écrit dessus... Était notre ticket.