Chapitre 16 : Les secrets de la rue commerçante
C'est littéralement seules sur le toit de l'école que Ryoba et moi discutions sur sa nouvelle rivale, sous un ciel orange et des nuages roses qui l'accompagnait. J'hallucinais vraiment sur le nombre : Trois filles en trois semaines. C'était presque pas normal, voir cela m'écœurait.
Quand je lui demandais des informations, Ryoba me partagea son bloc-notes où le premier papier était écrit les informations sur la nouvelle intéressée de Jokichi.
"Elle est une fille timide et vulnérable." prononça la novice lors de ma lecture. "Elle cherche quelqu'un pour la protéger. Ca me rend malade."
-Ah bah génial, répondis-je d'un ton blasé, c'est la bibliothécaire. Mais comment tu fais pour avoir des informations aussi vite ? Tu devrais faire partie du club de journalisme.
Je lui rendis ensuite son bloc-notes. Aucun doute, le nom complet de Honami était sortie. Elle était la nouvelle fille entichée de Jokichi.
"Quelle dommage, soupirais-je en croisant les bras et penchant la tête, pour une fois que je rencontre une fan des livres qu'écrit ma mère..."
-Tu t'attaches, Tara-senpai ?
-Non. Mais je t'avoue que j'aime pas quand les rivaux sont des jeunes filles toutes timides qui n'arrivent pas à parler sans bégayer. Se sont celles qui méritent le moins les châtiments.
-Elles méritent toutes les châtiments.
Alors que le temps passait, nous revenions sur le sujet de Honami.
"Tu as déjà une idée ?" lui demandais-je en gardant mes mes bras croisés.
-J'ai pensé... à un accident. Elle qui aime les livres, autant que ça lui ai fatal, non ?
-Encore une élimination léthale ? Et tu vas faire quoi ? L'étouffer avec un livre ?
Mais alors que notre discussion avait prit de l'ampleur sérieuse, une soudaine voix agressive provenant d'une des sorties du toit nous fit sursauter toutes les deux :
"Hey là ! Vous faites quoi ici ?!"
En tournant nos têtes vers la source de la voix, on remarquait un garçon s'approcher à pas lourd en possédant un air dur au visage. Il avait des cheveux brun foncé décoiffés relativement courts, avec une grande mèche lui recouvrant un de ses yeux violets. Mais le plus marquant était son uniforme : il était blanc et rouge.
A Akademi, les membres du conseil étudiant portaient un uniforme différent.
"Aragaki Daisaku, chargé disciplinaire du conseil des élèves." me chuchota Ryoba discrètement d'un ton blasé.
-Génial...
L'étudiant s'arrêta à notre porté et croisa des bras en demandant :
"A cette heure, le toit est interdit au public. Qu'est-ce que vous faites là ?!" demanda le dénommé Daisaku.
Je fus étonnée par l'aura de cette brute. A croire à ses façons de faire qu'il jouait au délinquant.
"Oh, hum... C'est de ma faute !" m'exprimais-je en posant ma main contre mon buste. "On était entrain de..."
-Je ne veux pas savoir, me coupa l'étudiant, bougez vos fesses avant que je vous envoie chez la conseillère.
-Que- Pardon ?!
-T'es sourde ? Echange scolaire ou pas, ta copine et toi n'ont pas à être sur le toit après 17 heures ! Les règles sont à tout le monde. Allez, circulez.
-Ok ok, pas la peine de s'énerver. Viens, Ryoba-chan.
J'étais déstabilisée par la façon dont ce crétin m'avait parlé. J'étais si bouche bée que j'attrapais le poignet de Ryoba avant de quitter les lieux.
En descendant, je ne pu m'empêcher de râler, outrée par le comportement du membre du conseil des élèves :
"Non mais je rêve ! Il parle comme ça à tout le monde ? Et c'est censé représenter le conseil étudiant ça ?! Mais quel abruti !"
-C'est un ancien délinquant, répondit Ryoba en me suivant. Il a causé beaucoup de problème l'année dernière, donc il a rejoint le conseil des élèves pour se racheter.
-Mais tu as des infos sur tout le monde dans cette école ?
-En gros ? Oui. Je l'avoue.
Hélas, nous n'avons pu continuer notre discussion. Ryoba rentra de son coté en suivant Jokichi, tandis que je rentrais chez moi de mon coté sous le crépuscule. La semaine allait être longue.
...
Il était au alentours de 20 heures. Et pourtant, j'étais dehors à me balader dans la rue commerçante de Buraza Town sous un ciel parfaitement étoilé. Habillée de mon ensemble bleu et rose, c'était dépitée que je regardais mon porte-monnaie. Il ne me restait plus beaucoup d'argent de poche, alors que je devais rester à Akademi encore environ deux mois. Entre les mangas et les courses, l'argent avait vite disparu.
"Super... Comment je vais faire, moi ? Papa ne voudra pas faire trois heures de routes pour me donner de l'argent..."
Habituellement, je gagnais de l'argent de poche en donnant des cours du soirs aux collégiens du village. Mais mes économies s'évaporaient si vite quand je suis toute seule.
Il me fallait un moyen de gagner de l'argent. Et c'est sur le sujet que pendant cette soirée, je découvris une nouvelle facette de la novice. Car en marchant dans la rue, j'ai pu voir au loin Ryoba entrer dans le café où nous avions déjà déjeuner ensemble. Elle semblait seule.
Je décidais de la suivre et d'entrer dans le café à mon tour.
En entrant dans le lieu rempli de monde, je ne la trouvais pas. J'avais alors pensé que je m'étais trompée de personne et que j'avais suivi une banale inconnue. Cependant, alors que je m'apprêtais à repasser la porte...
"Tara-chan ?"
C'était bel et bien la voix de la novice qui m'avait appelé. Et en me retournant vers elle, mes yeux tombèrent sur une Ryoba qui était habillée de manière très différente... C'est surprise que je la voyais vêtue tout en rose et blanc telle une serveuse.
"Euh... Ryoba ?" disais-je en faisant les gros yeux. "Tu... travailles dans ce café ? J'ai cru te voir entrer mais je pensais pas te trouver comme ça !"
Puis, je me suis mit à pouffer du nez en rajoutant de manière amusée :
"Ca te va bien en plus ! Ha ha !"
-Très drôle, roula-t-elle des yeux. Il faut bien que je gagne de l'argent, mes parents ne m'en donnent pas.
Et bim, entamer un sujet comme celui-ci attira soudainement mon attention. Moi qui, quelques minutes plus tôt, réfléchissait à ce problème. Aussitôt, mon air moqueur disparu pour laisser place à un visage intéressé :
"Et euh... Ca paie bien...?"
-Ma foi oui, pourquoi demandes-tu cela ?
-... Je vais essayer de devenir ta collègue de travail !
J'avais trouvé un moyen de régler mes problèmes d'argent.
J'ai donc demandé à Ryoba de parler au gérant ou à la gérante du café. Et après un petit entretien avec ce dernier, me voilà officiellement prise en tant que serveuse ! J'ai signé un contrat de quelques soirs par semaine pendant deux mois, jusqu'à ce que je rentre chez moi.
Je suis ensuite allé enfiler un uniforme tout neuf, pile à ma taille, en m'attachant les cheveux sous une queue de cheval afin que mes mèches ne me dérangeaient pas. J'ai également reçu un badge en forme de cœur où mon prénom a fraichement été gravé.
Pendant la première heure, je fus doublée par Ryoba afin d'apprendre le métier. Il faut savoir qu'au japon, c'est courant que des étudiantes travaillent dans des cafés de ce genre afin de se faire de l'argent de poche ou pour arrondir les fins de mois. Et des fois, des jeunes hommes prenaient commande juste pour apprécier la présence des serveuses.
Au bout d'une heure, j'avais prit le métier en main. Je passais de table en table prendre des commandes, d'aller donner les commandes aux cuisiniers ou de faire les boissons avant de servir et de laisser l'addition. Visiblement, les habitués du café avaient vite remarqué la présence d'une nouvelle "maid". Je restais chaleureuse avec les clients, affichant mon plus beau sourire.
Quant-à-Ryoba, elle se débrouillait comme une cheffe. Elle était à la fois accueillante avec les clients et rapide lors de son service. On aurait dit une autre personne...
Quand elle ne pensait pas à son senpai, elle semblait une fille parfaitement normale...
C'était exactement comme moi, quand j'évitais de penser à Yasuo.
En seulement quelques heures, j'avais reçu une bonne petite paie. Evidemment, Ryoba avait reçu le double. Mais avec les pourboires que j'ai reçu, j'avais gagné non loin des 14 000 yen* et j'en étais très contente.
*équivaut à environ 100 dollars américain.
En sortant du café, en plus d'être contente, je partageais mon ressenti à Ryoba qui m'avait suivi.
"Dans ma ville, les cafés comme ça sont plus traditionnels." lui disais-je en profitant de l'air extérieur. "Mais plus le temps passe, et plus les coutumes traditionnels de notre pays se font remplacer par la modernité."
-C'est vrai, affirma Ryoba, c'est comme les artistes geishas se font petit à petit remplacer par des pop idoles.
-C'est ça !
Suivi d'un rire collectif, mon regard divagua légèrement vers la ruelle qui se trouva en face du café. Et des silhouette attira mon attention, me faisant perdre mon sourire. Car au loin, je voyais des hommes trop bien habillés pour squatter une ruelle aussi sombre.
"Hé Ryoba-chan, lui dis-je en lui tapotant l'épaule, tu as vu ? Ils font quoi ces types, à ton avis ?"
Alertée par ma question, la novice tourna sa tête dans la même direction que la mienne.
L'homme le plus proche était adossé contre le mur avec les bras croisés. Il portait un costume sans manches avec une cravate noire. Il avait un air sérieux, de longs cheveux avec un peu de barbe. Il avait également des tatouages noirs, rouges et blancs sur les bras ressemblant aux écailles d'un serpent qui lui entoure les bras.
"A mon avis, c'est un yakuza." lâcha Ryoba sans pression.
-Quoi ? T'es sérieuse ?
-Oui. En plus, je crois qu'un des délinquants de l'école est le frère du type qu'on voit là.
Tellement d'informations surprenantes. Décidément, je n'avais pas encore tout vu de mon séjour !
Mais pour l'heure, je devais établir un plan avec Ryoba pour se débarrasser de Honami.
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