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Chapitre 1

Elle sent comme un poing dans le ventre, si serré sur son estomac que le sentiment en remontrait dans sa gorge. Ceres inspire par le nez, expire par la bouche discrètement. Elle est familière de cette émotion, celle qui clôt chacune de ses missions : un probable mélange de deuil et de malaise face à la mort. Travailler pour "Yours truly", c'est glauque comme le qualifient durement certaines personnes externes à l'entreprise. Tout employé en hausse les épaules; "Yours truly" appelle à l'absence de réaction et demande la discrétion, si ce n'est à l'anonymat à l'extérieur. Cependant, toute fin de mission à son impact sur les interprètes concernés. Tout accompagnement quant à la concrétisation d'un rêve d'un patient incurable a son effet sur ceux incarnant les rôles pour la bonne réalisation de ce rêve – ou plutôt les interprètes sont sensibles au rêve démonté sous leurs yeux par des mains humaines.

Ceres se concentre sur sa sensation de poing et cherche à desserrer ce dernier. Autour d'elle, le rêve de Nora dévoile sa mascarade. L'immensité du ciel bleu et la mer à perte de vue se sont éteintes et révèlent une armée d'écrans verts. Les prétendus locaux et touristes se sont scindés entre simples interprètes et techniciens. Ces derniers s'activent à démonter l'univers créé et dévoilent l'immense hangar l'ayant hébergé. Le rêve de Nora redevient mesures, organisations et logistiques. Il est difficile d'estimer le coût total de monter une illusion d'île paradisiaque avec une mer turquoise. Il n'est cependant pas rare que ces plateaux soient réutilisés ou prêtés pour des tournages de films ou séries, à la discrétion du grand public bien évidemment.

L'autocar ralentit finalement devant un hôtel plutôt charmant et tout en bois.

« Alors, c'est là que vous avez logé ces derniers jours ? Plutôt sympa, commente Ronan. »

Ceres acquiesce vaguement, le regard perdu dans le bâtiment alors que le bus s'arrête. Elle suit ses collègues à l'intérieur de l'hôtel et traverse le hall jusqu'au guichet. Hormis des ordres criés et des bruits mécaniques, il n' y a pas grand bruit ; l'endroit est déjà en cours de réadaptation pour un projet futur. Ceres se hâte de dépasser le guichet et de traverser la porte, celle restée close tous ces derniers jours. Nora ne l'a jamais regardée, mais toute autre personne, si, car derrière se cache un escalier d'un beau bois descendant sur un quai de gare tout de blanc. Ici, plus de trace d'île ou de Nora. Le goût est plutôt à la stérilisation ou à l'apaisement. Les seules couleurs proviennent des différentes personnes qui s'empressent d'entrer dans une navette stationnée.

Ceres inspire et expire, puis sursaute lorsque Jemima lui passe un bras autour des épaules, un grand sourire aux lèvres.

« Et une de plus ! Allons terminer les derniers détails et sortons ce soir pour se détendre ! Tu veux venir, Leanne ? »

Ceres se retourne avec Jemima pour voir passer l'interprète de Luna qui affiche un air plutôt mauvais.

« Non, ça ira, répondit-elle sans s'arrêter et entra dans la navette blanche.

– Je ne connais pas toutes les maladies, mais je jurerais que la politesse n'en est pas une. Pourquoi travailler ici si c'est pour se comporter ainsi ? ronchonne Jemima dans le dos de Leanne.

– Elle est saisonnière, non ? demande Ceres en haussant les épaules. Elle doit préférer restreindre un maximum le contact avec les employés pour éviter d'y être associée.

– Si tu veux éviter d'être associé à "Yours truly", tu ne travailles pas pour "Yours truly". »

Ceres ne trouve pas de réponses et hésite entre le fait qu'il y en a trop ou que Jemima a raison. "Yours truly" compte deux types d'employés : les saisonniers, présents pour une certaine durée et revenant en principe d'année en année, et les permanents, ceux qui ont choisi l'entreprise pour travailler. Il existe cependant une troisième catégorie, une qui ne se définit pas clairement : ceux s'étant engagé à rester une certaine durée. Pour beaucoup, c'était simplement des personnes qui étaient indécises quant à leur avenir, trop moral pour intégrer "Yours truly" ou trop lâche pour l'assumer. Il était aussi question d'études et de leur prix. L'excellence étant le maître mot de la société, de plus en plus de jeunes se voyaient demander de plus en plus de diplômes avec des coûts augmentant. En échange de leur travail d'interprète, "Yours truly" proposait un cursus par correspondance relié à de grandes universités et prenait en charge les études, le logement et la nourriture. C'était ça, la raison ou l'excuse de Ceres.

« Toi, tu ne te planques pas face aux employés permanents, dit Jemima comme si elle avait lu dans l'esprit de Ceres.

– Chacun fait comme il le sent. »

Cela vaut à Ceres un digne roulement des yeux de la part de Jemima, ce qui lui arrache un sourire. Elles entrent ainsi à leur tour dans la navette contenant des gens inconnus à Ceres; probablement d'autres employés revenant de leurs propres missions.

Les deux filles se trouvent facilement des places, Ceres choisissant la fenêtre alors que Jemima s'assoit du côté du couloir, engageant la conversation avec Ronan de l'autre côté. La navette se met silencieusement en route et, bientôt, les fenêtres laissent apparaître un paysage tout de vert avec des montagnes rondes. Un aperçu du Royaume indépendant, comprend Ceres. Connue aussi sous le nom de l'Ecosse libre, le pays avait obtenu son indépendance il y a longtemps désormais et de manière drastique : le gouvernement avait vendu des parts de son pays, naturels comme industriels, à des des entreprises – souvent sous le couvert d'autres pays –, et l'Angleterre n'avait pu s'ériger contre ces derniers sous risques de guerre. D'autres pays pauvres avaient suivi cette méthode pour redresser leur économie, ce qui offrait un monde avec une morale parfois mise à mal. Pour beaucoup, l'existence de "Yours truly" en était un bel exemple. La société avait en effet acquis de nombreux emplacements à travers le monde pour mieux s'étendre et se voyait soumise à aucune règle autre que les siennes. Ce n'était pas nécessairement une mauvaise chose, d'après Ceres, bien que nombreux détails politiques lui échappaient.

Elle sursauta lorsque le paysage vert laissa place à une jungle amazonienne et leva les yeux pour deviner qui avait changé l'image. La navette circulait en effet sous terre et ses vitres n'étaient que d'autres écrans verts dont le choix de paysage était laissé aux passagers. Ceres ne trouva pas le responsable, mais appuya sur un bouton sous la vitre pour isoler sa fenêtre et reprogrammer les montagnes, un paysage lui plaisant d'autant plus.

« Ha ! lança Jemima à ses côtés. On devrait bientôt arriver. Prête à redevenir vraiment toi-même, Ceres ? »

Qu'importe les missions, Jemima n'oubliait jamais de sortir cette blague. 

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La suite aura mis son temps pour venir... navrée, un changement de travail a été une sacrée source de distraction. Merci pour votre lecture :) 

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